Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 19 Juin 2011 à 20:25 Et Minuit à Paris c'est pas la Rose pourpre du caire en moins bien ?
Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Dimanche 19 Juin 2011 à 21:15 C'est un peu ça oui. Sauf que dans minuit à Paris, la morale est tellement appuyée qu'on arrive à avoir une impression de répétition dans 1h30 de film. Dommage y aurait presque eu un sujet. Ceci dit je crois que j'ai passé un meilleur moment que toi devant^^.
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Dimanche 19 Juin 2011 à 22:25
Mon souvenir de la Rose Pourpre du Caire est trop lointain pour qu'il soit vraiment fiable, c'était le premier Woody Allen que j'ai vu, mais je crois que j'ai passé un meilleur moment devant Midnight in Paris. Sauf que dans minuit à Paris, la morale est tellement appuyée qu'on arrive à avoir une impression de répétition dans 1h30 de film. Je ne vois pas où la morale du film est appuyée avant que Cotillard ne commence à évoquer sa nostalgie de la belle époque, et on est au moins aux 2/3 à ce moment là.
Effectivement il n'y en a pas, mais quand on voit Marion Cotillard rêver de 1890 alors qu'elle se tape Hemingway et Picasso, il me semble évident que Allen nous suggère qu'en 2011 il y a plein de types géniaux qui seront des mythes dans 50 ans, et qu'on seraient cons de faire l'impasse dessus.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 19 Juin 2011 à 22:28 Je devais chroniquer le Woody Allen mais comme on en a suffisament parlé, je pense qu'il ne sert à rien de redonner mon point de vue.
Le Convoyeur ( Nicolas Boukhrief, 2004 ) Alex ( Albert Dupontel ), ancien banquier, rejoint la Vigilante, société de transport de fonds en crise après plusieurs attaques de fourgons. Il y rencontre notamment le sympathique Jacques ( Jean Dujardin ), le psychopathe Bernard ( François Berléand ), l'ambiguë Nicole ( Claude Perron ) ainsi que la belette, un trafiquant de drogue ( Julien Boisselier ). C'est, je crois, mon quatrième visionnage de ce film et je pense qu'à peu près la moitié de la promotion qui en a été fait en France venait de moi, c'est pourquoi MC ne pouvait pas y couper. Ce film est une merveille du polar français, le plus beau à mes yeux depuis Série Noire, et dispose d'un bon nombre de qualités qui rendent l'anonymat dans lequel le film est rapidement tombé après sa sortie complètement incompréhensible pour moi. Le scénario mélange très habilement polar, critique social et film d'action ( ne vous fiez pas aux captures, le seul réel moment d'action se trouve dans les dix dernières minutes du film ; toutefois, ce passage est tellement incroyable que j'ai voulu tenter d'en restituer la sauvagerie ) avec un suspens constant, notamment sur les motivations de Dupontel. Dupontel, acteur que j'aime assez peu par ailleurs, est fabuleux et excellemment secondé si l'on excepte un Berléand frôlant le surjeu et, moins visible mais plus grave, une Aure Attika toujours aussi nulle. La mise en scène de Boukhrief est digne d'un John Carpenter des grands jours ( on pense notamment à Assaut ) qui culmine dans un final hallucinant dont je ne peux pas parler pour ne pas spoiler, fait chier. Le film est intégralement sous tension, comme le sont ces pauvres convoyeurs de fond chargés de transporter des millions pour un salaire de misère, sans que Boukhrief ne les épargne pour autant ( leur racisme, le fait que quasiment tous les personnages se droguent pour tenir ). C'est de la série B, c'est-à-dire du cinéma pas révolutionnaire pour un sou, mais des séries B aussi réussies que celle-ci, j'aurais aimé en voir ne serait-ce qu'une durant la décennie passée en France. Le drame du Convoyeur, c'est qu'il est tout seul. Bon à tirer ( Peter et Bobby Farrelly, 2011 ) Rick ( Owen Wilson ) et son ami Fred ( Jason Sudeikis ) sont assez loin du stéréotype de l'homme idéal. Mariés et frustrés, ils passent leur temps à reluquer tout ce qui porte jupon et à fantasmer sur les filles autour d'eux jusqu'au jour ou, excédées, leurs femmes leur accordent un passe-droit leur permettant d'agir comme bon leur semble pendant une semaine, semaine durant laquelle ils ont bien l'intention d'assouvir leurs fantasmes les plus refoulés. Oui, le résumé est déja débile. Mais ce n'est pas grave : les frères Farrelly ont donné toute sa noblesse au cinéma crétin avec des merveilles de comédies attardées comme Dumb et Dumber ( pipi dans le bocal ! ) ou Mary a tout prix ( sperme dans les cheveux ! ), aussi on pouvait compter sur eux pour faire un truc con mais drôle à partir de ce sujet grotesque. Et en fait, non. Après dix minutes très drôles au début, on enchaîne des péripéties moisies en mode je veux me la faire, non, rhaaa, je suis un mauvais mari, j'ai la gaule, oh zut elle est partie. Plus le temps passe et plus on s'emmerde, avec une scène de space cake qui cherche à rameuter l'amateur de Very Bad Trip ( critique à venir et je vous préviens tout de suite, va y avoir du sport ), une fille qui fait caca partout, une course poursuite plus inutile tu meurs et une conclusion, attention, que ceux qui ont cherché à éviter la philo en terminale L s'abstiennent : tromper sa femme, c'est pas cool. Voilà. C'était bien la peine de coller dix kilos en trop à Owen Wilson et à le faire raconter des blagues de cul tout le temps pour en arriver là. Malheureusement, le film donne du grain à moudre à ceux qui estiment que le style des frères Farrelly s'est fait ringardiser depuis l'arrivée de Judd Apatow en temps que producteur et réalisateur de comédies dans les années 2000. On essaye d'y croire encore : après tout, Deux en un était une grande réussite des deux frères qui ne remonte qu'à 2004. En espérant les voir retrouver leur forme artistique... Juste avant la nuit ( Claude Chabrol, 1971 ) Charles ( Michel Bouquet ) tue accidentellement sa maîtresse Laura durant un jeu sexuel. Le lendemain, Charles retrouve son ami François ( François Périer ) qui lui confie que sa femme, Laura, a disparu. Ecrasé par la culpabilité, Charles pense à se dénoncer à sa femme Hélène ( Stéphane Audran ). Ce polar Chabrolien est aussi imparfait que fascinant. D'un côté, on retrouve les thématiques habituelles du cinéastes avec ces bourgeois névrosés et leurs secrets inavouables, de l'autre, les deux grandes relations du film, à savoir l'amitié Bouquet-Périer et l'amour Bouquet-Audran, prennent le contre-pied des attentes du spectateur en surmontant le drame. Le personnage de Michel Bouquet, renfermé, mutique et atteint d'une énorme haine de lui-même, ne cesse de tout faire pour être découvert, ce que les deux personnes qu'il a trahi, sa femme et son meilleur ami, viendront empêcher. Les deux séquences de révélation sont d'une incroyable tension psychologique que la reste du film, moins alerte, peine à retrouver. Comme il le dit à François, Charles ne supporte pas de ne pas être jugé et de se tirer du crime qu'il a commis : nul génie du mal à l'oeuvre ici, simplement un type bien qui a commis l'irréparable. La prestation de Michel Bouquet est indescriptible et fait passer des tas d'émotions contradictoires, mais Stéphane Audran ( actrice fétiche de Chabrol ) et François Périer ( acteur sous-estimé qu'on retrouve dans d'excellents films français comme le samourai, le cercle rouge ou Max et les ferrailleurs ) ne sont pas du tout en reste. Juste avant la nuit, c'est l'antithèse du polar manichéen et moralisateur comme cette grosse merde de Contre-enquête, par exemple ; c'est un film attaché à la complexité des rapports sociaux et à la difficulté de dénoncer quelqu'un qu'on aime. Pour cela, pour ses acteurs et pour la pudeur du traitement de Chabrol, on peut faire abstraction d'un certain manque d'ambition formelle ( pour voir un Chabrol totalement abouti, tournez vous vers son chef d'oeuvre Que la bête meure ) et regretter le décès du cinéaste l'an dernier. Le loup-garou ( George Waggner, 1941 ) Larry Talbot ( Lon Chaney Jr ) retourne dans le domaine familial auprès de son père ( Claude Rains ), affaibli par la mort de son premier fils. Larry rencontre un mystérieux gitan ( Bela Lugosi dans un petit rôle ) et, en tentant de défendre une jeune fille attaquée par un loup, se fait mordre. James Whale. Retenez bien ce nom, parce que c'est le seul réalisateur de film d'horreur Universal a avoir réalisé des films dignes de ce nom avec ses deux Frankenstein et son L'homme invisible. Le loup-garou est un film sans relief, sans souffle, sans force et surtout pâtit d'un acteur principal incroyablement nul, Lon Chaney Jr étant ici incapable d'habiter un minimum un personnage qui en a bien besoin. Historiquement, le film passe quand même après Dracula, Frankenstein ou même La Momie et par conséquent, en dépit d'une belle photo comme c'est souvent le cas dans les films Universal de ces années là, semble juste répéter une formule en pleine usure. Un maquillage de loup-garou réussi ne suffit pas à faire un grand film, loin s'en faut et les sous-intrigues entre Chaney Jr et son père qu'il veut reconquérir d'une part et la voisine d'en face qu'il veut conquérir d'autre part peinent à intéresser, mais peut-être est-ce aussi lié à l'absence de charisme de l'acteur, rhaaa, t'es mauvais Lon Jr ! Du coup, c'est plutôt Claude Rains qui tire son épingle du jeu et qui permet une scène finale plutôt réussie quoique subissant, comme le reste du film, l'influence assez lourdingue de la psychanalyse. Mais au-delà de ses très nombreux défauts, je dois admettre que le charme d'époque opère sur moi, d'autant qu'au moins les films de l'époque ont la bonne idée de ne durer qu'une heure 10 sans exploiter le concept abusivement. Notons que je vais devoir me taper trois ou quatre de ses suites minimum, y compris celles ou il rencontre le compte Dracula ou la créature de Frankenstein. La vie de cinéphile perfectionniste n'est pas facile tous les jours. Moon ( Duncan Jones, 2009 ) Sam ( Sam Rockwell ) travaille sur la Lune, d'ou il supervise, à l'aide du robot Gerty, l'extraction d'hélium 3 pour la compagnie Lunar. Arrivant à la fin de sa durée de travail, 3 ans, Sam n'aspire qu'à rentrer chez lui mais sa fatigue le conduit à un accident. Lorsqu'il se réveille, Sam est face à lui-même, le nouveau Sam prétendant être son clone. Moon ne tient pas à grand chose et c'est cela qui le rend précieux. En effet, Moon devrait rappeler au spectateur blindé de film de science-fiction quelques éléments vus ailleurs : une histoire de clones évoquant un peu Blade Runner, un robot au service de Sam très 2001, une base sur la Lune qui rappelle Alien, etc. La force du film est de se servir des attentes du spectateur pour créer une émotion a contrario ( c'est vague dit comme ça, mais moins vague, je spoile, alors regardez-le et vous comprendrez ). Moon est un film d'une assez incroyable douceur, collant à ses deux personnages avec une affection pour eux devenue trop rare au cinéma Sam Rockwell, horripilant dans Iron-Man 2, est ici en état de grâce, l'histoire se mariant parfaitement à son jeu hyperexpressif. Les question de bioéthyque posées pourraient bien se réveler prémonitoires au cours des prochaines décennies et le petit budget du film lui donne une sobrieté bienvenue, malheureusement cassée par une très mauvaise idée : des flashbacks " terriens " de Sam Rockwell avec sa femme, qui sont non seulement médiocres mais en plus brisent le huit clos. Belle faute de gout qui heureusement n'est pas grand chose comparé au respect que mérite Duncan Jones pour n'avoir jamais cedé à l'esbrouffe et pour avoir su se concentrer sur l'émotion. Et sur ce point, Moon va crescendo jusqu'à une fin d'une grande beauté. J'ai toujours de l'admiration pour les cinéastes qui flirtent avec le ridicule pour tenter de produire quelque chose de grand ; ici, Duncan Jones parvient à émouvoir le spectateur avec un smiley sur un ordinateur. Grotesque sur le papier, cette belle idée en dit assez long sur le courage de cinéaste du bonhomme. C'est un premier film tout à fait perfectible, mais comme en Boukhrief, je place pas mal d'espoir en Duncan Jones pour ses prochains films. On verra si l'avenir me donnera raison. Boris, un peu lessivé par les deux heures qu'il vient de passer sur cette série ; la prochaine fois, du Hitchcock des années 30 à gogo, un revisionnage de Usual Suspects et le dernier Christopher Nolan qu'il me reste à voir.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Lundi 27 Juin 2011 à 00:19 Les 39 marches ( Alfred Hitchcock, 1935 )
Richard Hannay ( Robert Donat ), canadien sans histoire, assiste à un spectacle de music-hall à Londres, à la sortie duquel il rencontre une jeune femme qui lui révèle être un agent secret avant d’être assassinée. Armé des quelques indices laissés par celle-ci, Hannay part pour l’Ecosse, poursuivi par les assassins. Après quelques expériences calamiteuses, j’avais laissé de côté les Hitchcock anglais pour me concentrer sur ses classiques américains. Monumentale erreur puisque ces 39 marches n’ont rien à envier à la majeure partie des films post-1940 du cinéaste. Qui plus est, ce plaisir est renforcé par le fait que les adeptes du cinéma « de scénario » vont hurler devant les facilités hallucinantes prises ici ( les méchants qui assassinent l’agent secret mais par le héros deux mètres plus loin, le sosie du héros dans le meeting politique, la pirouette finale ), typiques du souci zéro de la vraisemblance d’Hitchcock. Robert Donat aura la classe dans les situations les plus inattendues, et Madeleine Carroll, dans le rôle d’une témoin auquel Donat se retrouve menotté à mi-film, est délicieusement pénible ( ceux qui auront vu les Enchainés apprécieront l’art hitchcockien des variations sur les mêmes motifs ). C’est du divertissement de ( grand ) luxe sur le thème du type au mauvais endroit au mauvais moment qui doit tout autant à ses interprètes en grande forme qu’au courage d’Hitchcock de ne jamais reculer devant l’excès pour offrir au spectateur une poursuite dans un train, une Bible qui arrête les balles, des quiproquos conduisant Robert Donat à improviser un discours politique délirant ou un méchant très classieux qui anticipe James Mason dans La mort aux trousses. Un film fondamental historiquement, mais qui non content d’annoncer des lendemains qui chantent se suffit à lui-même comme gros plaisir pas totalement abouti mais à la légèreté d’une bulle de champagne. A coté de ces 39 marches, bien des polars récents semblent patauds et empesés. Quatre de l’espionnage ( Alfred Hitchcock, 1936 ) Brodie ( John Gielgud ), agent secret, est déclaré mort en service pour être envoyé sous couverture afin de dénicher un espion allemand, à l’aide de sa « femme » Elsa ( Madeleine Carroll ), courtisée par le séduisant Marvin ( Robert Young ), et du Général ( Peter Lorre ), tueur mexicain sans pitié et amateur légèrement excessif de jeunes demoiselles. C’est le seul film d’espionnage que j’ai pu voir ou les intrigues sentimentales sont plus intéressantes que l’action. En effet, entre John Gielgud qui ne branle rien de tout le film ( palme du héros le plus passif de l’histoire du cinéma ! ) et Peter Lorre, oui, M le maudit c’est lui, qui surjoue complètement dans des scènes grotesques ou il improvise un accent mexicain débile, il semble difficile de croire que l’intrigue politique intéresse Hitchcock, bien que deux scènes essentiellement ( le meurtre du suspect par Lorre et la découverte d’un cadavre sur un piano ) relèvent le niveau de l’ensemble. Robert Young vole sans problème la vedette à l’inexpressif Gielgud dont il est un peu difficile de comprendre l’amour que lui porte Madeleine Carroll tant, désolé, il a un balai dans le cul. Au moins, Peter Lorre semble bien s’amuser et l’on se surprend au fur et à mesure du film à s’intéresser plus à son cabotinage décalé qu’à la recherche de l’espion, qu’on devine qui plus est assez vite. A échelle bien plus mineure que dans les 39 marches, ce qui est plus réjouissant ici est la décontraction quasi-parodique du film, ou rien ne semble très grave et ou les personnages donnent l'impression d'attendre que Marcel Béliveau leur avoue que c’est une caméra cachée. Le décalage entre ce traitement délibérément superficiel et la gravité du scénario sur le papier ( Lorre et Gielgud assassinent un sympathique innocent en voulant tuer l’espion ) fait qu’il est difficile de rentrer dans le film, qui dénote parfois d’un certain manque de rigueur. Jugé logiquement mineur dans l’œuvre de Hitchcock par les historiens, ce petit film plus qu’imparfait n’est toutefois pas désagréable à regarder et fait rire faute d’impliquer un minimum le spectateur émotionnellement Usual Suspects ( Bryan Singer, 1995 ) Une fusillade a lieu sur un bateau et ne laisse que deux survivants : un hongrois mourant et Verbal Kint ( Kevin Spacey ), un infirme qui est interrogé par l’agent Kujan, convaincu que Dean Keaton ( Gabriel Byrne ) est à l’origine de l’affaire. J’ai vu Usual Suspects adolescent comme ( presque ) tout le monde et la question qui me taraudait était de savoir comment le film supportait un revisionnage plus tardif, une fois que le spectateur est débarrassé du suspens « Qui est Keyser Sauze ? ». A ma grande surprise, le revisionnage est tout aussi agréable que le fut sa découverte, ce qui est assez rare pour un film à twist. Le jeu de regards entre Spacey et Palminteri, la mise en scène pas révolutionnaire mais appliquée de Singer ( on se rend compte que certains plans sont des véritables spoils à eux tous seuls pour peux qu’on y réfléchisse, j’en ai d’ailleurs placé deux dans les captures pour les aficionados), le casting de gueules fonctionnant remarquablement avec un Gabriel Byrne et un Stephen Baldwin tout aussi charismatiques que l’excellent Kevin Spacey, tout concourre à faire d’Usual Suspects un des meilleurs divertissements des années 90, qui fit date dans l’histoire du cinéma de manière plutôt négative puisque désormais chaque mauvais film contient nécessairement son twist débile pour bien expliquer au spectateur qu’il s’est fait avoir, mais nul n’est responsable de sa progéniture bâtarde et le fait est que le travail de Singer est tout à fait estimable, comme l’illustre par exemple la très réussie scène d’action finale sur le bateau. Relativement au twist, il y a quelques facilités que je ne développerai pas ici pour ne pas spoiler ceux qui n’auraient jamais vu le film, mais le caractère extrêmement ludique de l’ensemble incite franchement à l’indulgence. Keyzer Soze s’est inscrit dans les personnages cinématographiques mythiques et l’on attend toujours que Singer renouvelle ce coup d’éclat : bons films, ses deux X-Men ne provoquaient toutefois pas, loin s’en faut, l’engouement de son déjà classique du polar. Le Prestige ( Christopher Nolan, 2006 ) Angier ( Hugh Jackman ) et Borden ( Christian Bale ) sont deux magiciens rivaux du XIX ème siècle londonien, ennemis jurés depuis qu’un accident durant un tour de magie a causé la mort de la femme d’Angier, accident que celui-ci impute à Borden. A l’aide de leurs assistants Cutter ( Michael Caine ) et Fallon, les deux hommes rivalisent d’ingéniosité pour devenir le magicien le plus en vue, quitte à saboter les tours de leur rival. L’arrivée de la jolie Olivia Wenscombe ( Scarlett Johansson ) au service d’Angier sera le catalyseur de leur haine mutuelle. C’était le dernier Nolan qu’il me restait à voir et, grosse et agréable surprise, je termine par son meilleur, comme quoi il est bien utile d’accorder parfois plusieurs chances à un cinéaste que l’on n’aime pas trop. Meilleur, non pas que Nolan se révèle ici grand styliste, sa mise en scène classique et appliquée n’étant pas, loin s’en faut, un modèle d’inventivité, mais parce qu’avec la magie, art mélangeant divertissement, poudre aux yeux et inventivité, il trouve un sujet qui convient totalement à son style, comme l’avait fait Oliver Stone avec JFK de façon très différente mais tout aussi convaincante. Une fois admis la mise en abyme du cinéma par l’intermédiaire des magiciens ( qui demeure quand même un peu trop théorique, Nolan ne faisant jamais dans la demi-mesure quand il s’agit de rendre quelque chose explicite ), le scénario tient en haleine sur deux heures en enchaînant les renversements de situation, les fausses pistes et même un twist final qui pour une fois semble justifié puisqu’il devient le double nécessaire au troisième acte du tour de magie, ce « prestige » qui donne son nom au film. Jackman et Bale sont très convaincants mais, désolé, le meilleur c’est encore et toujours Michael Caine que Nolan a été très inspiré de relancer tant il apporte un supplément humain bienvenu, les deux personnages principaux s’avérant très vite totalement antipathiques. Je suis un peu plus réservé sur le glissement final du film vers le fantastique mais le contexte historique s’y prête assez bien. Au final, un film qui se détache assez facilement en tête de l’œuvre de l’inégal Christopher Nolan, révélatrice de ses limites de cinéaste mais aussi de son réel talent d’artisan consciencieux ( les décors sont superbes ) et besogneux du cinéma US. Entre les génies et les tacherons se situe un gouffre dans lequel on peut raisonnablement ranger Nolan, en espérant qu’il devienne suffisamment doué pour transcender son sujet de base par sa mise en scène. Omar m’a tuer ( Roschdy Zem, 2011 ) Omar Raddad ( Sami Bouajila ) est un jardinier marocain accusé du meurtre de Ghislaine Marchal, pour qui il travaillait. Condamné par la justice, Omar bénéficie du soutien du journaliste Pierre-Emmanuel Vaugrenard ( Denis Podalydès ), convaincu de l’innocence de Raddad. Omar m’a tuer est un véritable calvaire qui réussit le tour de force de compiler tout ce qui peut être potentiellement gonflant au vu du sujet. Scénario complètement à décharge, performance de Bouajila qui n’économie pas le pathos, seconds rôles odieux et racistes, éditeurs qui ne pensent qu’à se faire du blé sur une histoire sordide : on est bien dans de la fiction de gauche se voulant militante qui croit que faire passer un message qui plus est consensuel ( aujourd’hui à peu près tout le monde est convaincu de l’innocence du bonhomme ) revient à s’élever cinématographiquement. Donc rebelote sur les inévitables scènes imposées : la famille d’Omar pleurant lors de son arrestation, Omar maltraité en prison, Omar qui tente de se suicider, Omar insulté par un juge raciste, Omar qui apprend le français avec détermination durant le film… on apprend deux choses intéressantes durant le générique de fin : la participation du plus-didactique-tu-meurs Rachid « Indigènes » Bouchareb au scénario et la présence d’un coordinateur des cascades, sachant que le moment le plus spectaculaire du film est l’escalade d’un muret de deux mètres par Podalydès, ça ne rigole pas sur l’action dans le cinéma français les copains ! En parlant de Podalydès, au milieu de tous ces trucs pénibles, il y en a un qui est réellement insupportable. Les dialogues. Ce n’est juste PLUS POSSIBLE en 2011 de sortir des films avec des dialogues aussi pompeux, ampoulés et déconnectés de la réalité. Si les scènes avec Bouajila n’en souffrent pas trop ( forcément, il ne parle pas français ), le personnage de Podalydès enchaîne les répliques imprononçables comme si être un journaliste au Figaro signifiait forcément s’exprimer comme du temps de Charles X. Bref, un ratage complet, un faux film choc démago et politiquement correct qui passe 90 minutes à essayer de vous convaincre de ce que vous pensez déjà. Quoi c’est inspiré de faits réels ? Moi, je suis de droite et je t’emmerde, OK ? La semaine prochaine, deux Hitchcock anglais supplémentaires, un John Hughes moins connu que Breakfeast Club et un Jean Renoir que je découvre avec tellement de retard que j'en ai honte ; mais surtout, ma chronique groupée de la Red Riding Trilogy, adaptation télévisuelle de 4 lvires de David Peace, qui nécessiteront donc que je développe sur une longueur plus importante que d'habitude... désolé aux trois dans le fond qui continuent à me lire. Boris, vous êtes fatigués ? JE SUIS PAS FATIGUE !
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Lundi 27 Juin 2011 à 15:33 Bordel c'est ici qu'il faut aller pour te lire ? Tu aurais pu prévenir, surtout que tu t'es fait une bonne fournée de films inconnus au bataillon pour moi.
Je suis assez surpris que tu apprécies Le Prestige, vu ta tendance à rejeter les twists forcés (celui-ci l'est), mais reste d'accord avec toi quant au fait qu'il s'agit du haut du panier cinématographique de Nolan.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Lundi 27 Juin 2011 à 16:25 Ouais désolé, j'avais un peu mis l'écriture de critiques en pause à la suite de problèmes partiellement résolus aujourd'hui. Je profite des vacances universitaires pour parler de plein de trucs dont j'ai envie de parler, pour une fois que j'ai du temps libre, autant en profiter. Et effectivement je mets un point d'honneur à mettre souvent au moins un film ignoré du grand public ; après la Red Riding Trilogy, je vais tacher de dire deux mots sur des découvertes très surprenantes signées Mark Robson et Nicolas Roeg. Et je n'ai toujours pas vu Phantom of the paradise, mais promis, ce sera réparé durant ces vacances.
Pour ce qui est du Nolan, comme je l'ai dit c'est une ( très bonne ) surprise pour moi qui suis plutôt réfractaire à son cinéma, c'est d'ailleurs marrant qu'après des déceptions en salles signées par des types aussi talentueux que malick, Tsui Hark ou Woody Allen, j'en sois à trouver mon bonheur chez Nolan, mais c'est le jeu, n'étant pas un accro à la politique des auteurs, ça ne me pose aucun problème à dire qu'un cinéaste que j'adore fait n'importe quoi, ni qu'un cinéaste que je n'aime pas peut faire parfois de l'excellent travail. En ce qui concerne le twist, je l'ai semi-grillé ( attention GROS SPOILER : je pensais que Fallon était un sosie de Christian Bale, pas son frère ) mais surement pas parce que je suis intelligent, plutôt parce que Nolan laisse des indices assez visibles dans ce sens. Du coup ça m'a semblé plus intelligement intégré à la narration que la majorité des twists, d'autant plus que ça fait écho à l'idée des différents actes d'un tour de magie. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Lundi 27 Juin 2011 à 16:36 « [...] mais surement pas parce que je suis intelligent, plutôt parce que Nolan laisse des indices assez visibles dans ce sens. Du coup ça m'a semblé plus intelligement intégré à la narration que la majorité des twists, d'autant plus que ça fait écho à l'idée des différents actes d'un tour de magie. »
Difficile d'en parler sans spoiler mais je trouve justement ces indices trop gros pour que le twist soit totalement efficace. Mais tu as peut-être raison, c'est aussi une expérience intéressante dans la mesure où le spectateur devient témoin de la démesure du projet de Jackman.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Jeudi 30 Juin 2011 à 20:13 Bon j'ai pas trop le temps de regarder la télé en ce moment, mais j'ai quand même regardé 2/3 trucs.
Déjà j'ai terminé ma série de Jackie Chan (ouf) que j'avais sous la main ^^ : donc : Le gagnant de Sammo Hung : des loosers qui se sont retrouvés en tôle se retrouvent à la sortie et décident de monter une association de nettoyage. Mais leur chemin croise celui d'un caïd de a pègre. Humour beauf et lourd à outrance, c'est juste chiant, malgré 2 ou 3 passages où on pourrait presque rigoler. Bref, ça continue bien la série. L'impitoyable de Chen Chi Hwa : Jackie Chan joue un disciple muet de Shaolin qui apprend des techniques de kung-fu surpuissantes, mais quand son ancien maître veut redevenir le despote qu'il était avant, il se retrouve alors le seul à pouvoir l'arrêter. Autant le premier de Chi Hwa que j'avais vu j'avais trouvé ça sympa, autant celui là est vraiment naze : les retournements de situation, non seulement on les sent venir à 100 mètres à la ronde, mais en plus ils réussissent quand même à être mal amenés et nazes. Du coup c'est juste super chiant. L'attente des femmes de Ingmar Bergman (c'est presque le même style de ciné ^^) : Des femmes attendent leurs maris/amants et en attendant s'échangent des confidences sur l'état de leur relation. Loin d'être mon préféré de Bergman, ce film a malgré tout un côté sympathique. Les anecdotes racontées sont souvent originales, et délicieusement légères malgré le ton qu'on aurait pu penser larmoyant. La dernière particulièrement est absolument savoureuse . Le Carrefour de la mort de Henry Hathaway : Nick Bianco se fait chopper à sa sortie de prison à voler une bijouterie. On lui propose un deal : il donne ses complices et on passe sur sa peine. Il refuse, jusqu'à ce qu'il apprenne que ses deux petites filles sont livrées à elles-mêmes. Solide film noir, aux personnages absolument magnifiques. La trame est vraiment très sympa. Tout est clair, évident, la mise en situation donne le ton d'emblée et nous présente magnifiquement le personnage en 2 phrases. Film poignant, dur et sans concessions, on passe vraiment un très très bon moment devant. Le numéro d'acteur de Richard widmarck en grand méchant du film est juste fabuleuse quoiqu'un peu crispée parfois. Très bon film donc.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/06/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 14/06/2011 | Envoyé par MagicJul le Lundi 04 Juillet 2011 à 11:25 Je suis allé voir au cinemas vendredi dernier Transformers 3 :la face cachée de la lune. Meme si les histoires de robots, ce n'est pas trops mon trip.
___________________ "On n'a qu'une vie. Il faut savoir en profiter..."
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Lundi 04 Juillet 2011 à 16:50 Ah ouais je ne vous avais pas dit, mais la semaine dernière j'étais à Berlin et je suis tombé complétement par hasard sur l'avant-première mondiale de ce film! Trop la classe, ils avaient une statue géante de Transformer en plein milieu de Potsdamer Platz, et j'ai pu voir ma grande idole Michael Bay à moins de deux mètres.
Sinon je suis tout à fait d'accord avec l'analyse de Usual Suspects par Boris. Le Prestige, je l'ai vu en anglais, donc je n'ai absolument rien compris à l'intrigue, ce qui m'empêche de vraiment pouvoir juger le film, mais cette ambiance de XIXème siècle Holywoodien teintée de fantastique, ce n'est pas vraiment mon truc. Il faudra que le revoie cependant.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 22/03/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 07/12/2006 | Envoyé par Mendeed le Lundi 04 Juillet 2011 à 17:00 Récemment Vus : Mais qui a tué Harry ? (Alfred Hitchcock 1955). Mendeed
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 08/11/2019 Grade : [Sorcier] Inscrit le 11/03/2006 | Envoyé par zwouip le Samedi 09 Juillet 2011 à 12:47 Le convoyeur et Moon ont attiré ma curiosité, et puis ils sont récents, ça devrait pas être trop difficile à trouver (pour une fois).
Amadeus - Milos Forman (1984) Mettez-vous dans l'ambiance. Film très long que j'avais vu il y a longtemps déjà, j'ai décidé de le revoir vu que je me souvenais de quasiment rien. Le film raconte la confrontation entre Salieri et Mozart. Salieri, compositeur de l'Empereur, voue son existence à Dieu, espérant recevoir le génie musical qu'il désire, pour pouvoir composer en retour à la gloire de Dieu. Mais ce dernier insuffle l'inspiration divine à Mozart, un homme méprisable en tout point pour Salieri, ce qui le fait haïr Dieu et Mozart tout à la fois. Salieri cherche alors à se venger de cette injustice. Premier ressenti après le visionnage : sans nul doute, le film est long. Il faut être bien intéressé par l'histoire et la mise en scène pour s'accrocher parce que certains passages musicaux font en quelque sorte perdre le fil de l'histoire pour montrer les opéras, concerts, etc, ce qui peut être lassant. En même temps jai regardé le director's cut rallongé de 20 minutes, peut-être que la première version passe mieux, mais moi j'aime mieux voir ce que le réalisateur voulait vraiment montrer. A part ce léger détail, sans être dans mes films préférés, Amadeus est un très bon film. L'un des gages principaux de qualité c'est évidemment sa bande-son, du Mozart à chaque instant c'est assez difficile de faire mieux, même pour un profane comme moi. Les décors et les costumes sont réellement époustouflants, il faut voir à quel point ils ont poussé le souci du détail jusqu'au bout. Le plus impressionnant de mon point de vue est le maquillage imposé à F. Murray Abraham pour le changer en vieux Salieri. A ce propos, les acteurs sont tous bons, mais Abraham est transcendant. Après, une des critiques qu'on fait souvent au film, c'est de ne pas respecter l'Histoire, de transmettre des inexactitudes, etc. C'est vrai que sur certains points la mise en scène prend le pas sur l'élément réel, mais ça reste souvent des détails secondaires ; on ne peut pas dire que le film en pâtisse vraiment (c'est même l'inverse, selon moi). Après c'est sûr, il faut être conscient que le film n'est pas une biographie de Mozart, comme l'est le Gandhi d'Attenborough. Mais on sent assez bien les éléments typiquement écrits pour le film, et qui ne doivent pas être véridiques ; mais si le film incite à faire des recherches sur la vraie bio de Mozart ça reste un succès pour ceux qui l'ont fait. Miller's crossing - Frères Coen (1990) Un autre film ou je ne me souvenais que vaguement de l'histoire, et j'ai très bien fait de le revoir. Un pur chef-d'oeuvre, au dessus de tous les autres films de gangsters que j'ai vu, et par rapport aux films des frères Coen, au même niveau que Fargo dans mon estime. Le film est un bijou de mise en scène ; certains passages, c'est carrément l'expression de l'Art à l'état pur (on pourrait parler d'une tranche de l'Art, mais j'oserais pas). Je préfère rien dire du tout du synopsis parce que le film a un scénar' aux petits oignons si bien ficelé que d'en révéler rien qu'un peu ce serait gâcher. Mais même le début, les deux premières minutes, celles qu'on croit pouvoir rater parce que c'est juste la présentation du cadre du film, elles sont déjà un régal pour le spectateur (un peu comme le dialogue entre Honey Bunny et Pumpkin dans Pulp Fiction). C'est simple : on ne peut rien rater dans ce film, rien. N'allez pas dans votre frigo chercher une crème dessert sans mettre "pause", un verre de coca, non, rien. Les personnages sont savoureux : l'écriture des rôles, les gueules des acteurs, les dialogues, tout est bon. L'intrigue du film est un diable d'imbroglio et pourtant, par la disctinction caractéristique des personnages (et le génie de la mise en scène), pas un moment je me suis perdu dans l'histoire. Y a juste une zone d'ombre à un moment, ou je me suis dit : mouais, j'ai pas trop compris là, je devrais mater une deuxième fois parce que j'ai manqué quelque chose. Deux minutes après, un dialogue tombé comme du sel dans la soupe éclaircit tout sans faire tache dans le scénario. Je n'avais rien manqué, tout était prévu dans le script, tout s'agence formidablement bien. Enfin, et c'est vraiment ce qui me ravit le plus : l'humour noir des frangins est distillé avec finesse dans tout le film ; mais c'est subtil ! D'ailleurs, j'avais déjà vu ce film une fois, il y a 3-4 ans, je me souvenais d'un bon polar, mais rien de drôle ne m'avait marqué. Peut-être est-ce du au recul, et du coup je magnifie un peu trop le film, mais cette fois-ci j'ai trouvé de l'humour délicieusement caché dans des détails insignifiants, rien ne saute aux yeux, mais c'est réparti continuellement dans le film. Honnêtement, ça m'a donné envie de revoir Fargo pour réétablir mon classement des Coen, parce que j'ai l'impression qu'il va y avoir du changement. Ca faisait longtemps que je voyais pas un film ou chaque minute ou presque, je prends mon pied à ce point-là.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Samedi 09 Juillet 2011 à 17:20 Désolé je laisse le topic fonctionner sans moi pour un petit moment, mon PC a cramé, je poste en planque depuis celui de ma frangine, sachant qu'en plus mon portable est mort et que je suis au milieu de nulle part, c'est problématique. J'ai vu une bonne quinzaine de films en une semaine par contre et promis quand je reviens, je vais parler de plein de bonnes choses ( signées, Walsh, Curtiz, Demme, Lucas, Robson, Browning, Carpenter, Hitchcock, Lynch, Fisher, Roeg, Dassin, Truffaut, Bergman et quelques autres ).
@ kakkhara : t'as vu d'autres Hathaway ? Plusieurs personnes m'ont décrit Le carrefour de la mort comme le chef d'oeuvre du bonhomme, qui est jusque là un cinéaste qui ne m'a pas follement enthousiasmé dans ce que j'ai vu de lui ( Niagara, 100 dollars pour un sheriff et le raté 5 cartes à abattre ). J'aimerais bien donner sa chance à celui-ci mais le DVD n'est pas donné. @ MagicJul : J'en pense que je peux pas, j'ai piscine. @ Mendeed : Oui c'est une des rares comédies Hitchcockiennes même si ses films anglais ( à part Agent Secret dont je devais parler ) contiennent énormément d'humour. Sinon, autant j'ai souvent dit que je trouvais la Corde un peu surévalué sur MC, autant Mais qui a tué Harry ? est à mes yeux une petite perle du maitre, extrèmement marrante et bourrée de dialogues non-sensiques. " On fait un échange ? " " Ta mère contre la mienne ? ". @ Zwouip : Super content que tu apprécies autant ce Coen là vu ta déception devant Blood Simple, dont je me sentais coupable puisque j'en ai fait la pub sur tous les forums de France et de Navarre ; sinon tout à fait d'accord avec toi, et à mes yeux Miller's Crossing est le chef d'oeuvre des frangins, devant Fargo, Barton Fink ou tout ce que vous voulez. Byrne est parfait ( c'est grâce à ce film que Singer l'a choisi pour Usual Suspects ), le scénario est une merveille de cohérence et de développement ce qui est d'autant plus miraculeux que le film se base sur DEUX livres du génial Hammett ( La clé de verre pour la relation entre Byrne et son boss, et pour le personnage féminin, et La moisson rouge - qui d'ailleurs a inspiré également Yojimbo de Kurosawa et Pour une poignée de dollars de Leone, les puristes devraient sentir un rapprochement du coté des Coen - pour l'ambiguité de Tom et son jeu entre les différents camps ). Dans les moments les plus impressionants, il y a sans contestation possible celui ou Gabriel Byrne doit executer John Torturro dans la forêt, le tétanisant passage ou Eddie le danois décide de vérifier l'exécution du contrat et enfin la résolution finale du plan de Tom. D'ailleurs, je me suis toujours demandé si il avait tout planifié depuis le début ou si il était d'une intelligence extraordinaire lui permettant d'improviser avec suffisament de génie pour que ses magouilles ne lui pètent jamais à la tronche. Quand même, dérouler de façon aussi limpide un scénario aussi tortueux - et l'amateur de littérature hard-boiled que je suis s'est enquillé un bon nombre d'excellents livres ou on ne comprend plus grand chose de qui a fait quoi à la fin - c'est du génie. Tout ce que Nolan rate dans Inception quoi ( vous pensiez que j'allais faire un message aussi long sans vanne sur Nolan ? ). Leur autre incursion dans le film néo-noir, The Barber, sera beaucoup moins convaincante, faute d'un scénar qui se prend trop au sérieux et à des comédiens incapables de donner suffisament de chair à leurs personnages. Boris, en coup de vent.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Dimanche 10 Juillet 2011 à 10:47 boris : j'ai vu 100 dollars pour un sheriff, c'est vraiment pas bon.
mais le plus grand cirque du monde est vraiment cool, la conquête de l'ouest ça se laisse regarder. L'attaque de la malle-poste et le renard du désert j'en ai de bons souvenirs mais ça fait longtemps. Les autres j'ai pas vu. Après ce ne sont pas non plus des chefs d'oeuvre. De ce que j'ai vu, je confirme que boulevard de la mort est au-dessus, mais sa filmographie est tellement impressionante et j'en ai si peu vu que je ne m'avancerais pas.
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |