Pleykorn Hors Ligne Membre Inactif depuis le 30/06/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 08/12/2002 8175 Messages/ 1 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par Pleykorn le Mardi 19 Avril 2011 à 15:37
Le 19/04/2011 à 14:20, Mendeed avait écrit ...
J'ai commencé à essayer de parfaire ma déplorable culture cinématographique, en regardant du Hitchcock (en VO en plus, pour faire bosser l'anglais à mon frangin). J'ai donc commencé par les deux plus connus (en tout cas par moi) : Psychose et les Oiseaux...
Autant Psycho est vraiment un bon film, avec un fil conducteur plutôt bien tenu (j'avais prévu le dénouement plus d'une heure avant la fin du film, mais j'imagine sans trop de peine l'émotion que ce film a pu causé aux spectateurs...)
Par contre Les Oiseaux, j'ai eu plus de mal... Un film où on maintient le suspens, en augmentant le niveau de violence et de frissons, jusqu'à un dénouement qui ne vient jamais... J'avoue ne pas avoir vraiment intégré le message du film, son esprit... Même s'il faut avouer que pour l'époque, c'est techniquement assez impressionant...
Quels autres Hitchcock me conseilleriez-vous par la suite ? Vertigo ?
Mendeed
La Corde m'a complètement fasciné. Je ne vous cache pas que, pour l'instant, c'est le seul que j'ai vu, mais j'ai vraiment trouvé le film exceptionnel. Assurément passé immédiatement dans mon top3.
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BorisPreban Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 2203 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par BorisPreban le Mardi 19 Avril 2011 à 15:56
J'avoue ne pas trop comprendre le retour en grâce de la Corde ces dernières années, qui après avoir été consideré longtemps comme un film complètement mineur - ce que je trouve excessif - est souvent vu maintenant comme un des tous meilleurs Hitchcock - ce que je trouve tout aussi excessif -. Dans un style très proche, je trouve le Crime était presque parfait largement aussi réussi.
Boris.
___________________ Je sais pas toi mais moi j'me fends la gueule.
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kakkhara Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 4235 Messages/ 0 Contributions/ 468 Pts | Envoyé par kakkhara le Dimanche 24 Avril 2011 à 19:15
Et pour cause, le Traquenard n'est pas adapté d'un livre d'Abe Kobo
==> Tiens il me semblait que c'était même marqué sur la jaquette du dvd, comme quoi. Mais effectivement je n'avais pas trouvé le livre en question.
En revanche l'idée des morts qui suivent leurs meurtriers n'est pas nouvelle, elle apparaît dans une nouvelle de Mort anonyme
La question est, mort anonyme est postérieur ou antérieur au traquenard? ^^
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."
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BorisPreban Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 2203 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par BorisPreban le Dimanche 01 Mai 2011 à 15:13
C'est effectivement écrit sur le DVD Carlotta mais c'est faux. J'ai remarqué que toutes les sources indiquant un roman de l'écrivain se fondaient uniquement sur la jaquette du DVD, en revanche d'autres sources ( de mémoire il y a notamment le site sancho does asia ) mentionnent quand à elles que le Traquenard est une adaptation d'une pièce de théatre nommée Rengoku, que Teshigahara a effectué avec la collaboration d'Abe Kobo. Du fait que leurs trois autres travaux ensemble ( Le visage d'un autre, La femme des sables et l'inédit en France Le Plan déchiqueté avec Shintaro " Zatoichi " Katsu ) soient tous des adaptations d'Abe Kobo, il y a certainement eu confusion du coté de Carlotta, d'autant plus que dans son mélange d'absurde, de critique sociale et de longues plages silencieuses, le film ne dépareille pas dans l'univers du cinéaste comme du romancier.
A noter que l'homme en blanc, le tueur quoi, est joué par Kunie Tanaka, second rôle récurrent des films de yakuza de Kinji Fukasaku ( le camé du Cimetière de la morale, le lache de Combat sans code d'honneur, le type qui accompagne le boss a sa sortie de prison dans Police contre syndicat du crime ).
Boris, on ne saura jamais pour Mort Anonyme vu que c'est une compilation de nouvelles écrites en 1949 et 1966.
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Aphrael Hors Ligne Membre Inactif depuis le 16/02/2020 Grade : [Seigneur] Inscrit le 20/06/2004 714 Messages/ 0 Contributions/ 197 Pts | Envoyé par Aphrael le Lundi 09 Mai 2011 à 15:04
Tiens donc. La femme des sables, j''avais lu ça ya longtemps un peu par hasard.
Le film vaut le coup ?
___________________ Mon duvet a comme un goût de menstruation.
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BorisPreban Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 2203 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par BorisPreban le Lundi 09 Mai 2011 à 15:13
Chef d'oeuvre comme le livre. Un des plus grands films japonais.
Boris.
___________________ Je sais pas toi mais moi j'me fends la gueule.
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Aphrael Hors Ligne Membre Inactif depuis le 16/02/2020 Grade : [Seigneur] Inscrit le 20/06/2004 714 Messages/ 0 Contributions/ 197 Pts | Envoyé par Aphrael le Lundi 09 Mai 2011 à 17:32
Ah, et bien je vais voir si je le trouve par hasard.
___________________ Mon duvet a comme un goût de menstruation.
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BorisPreban Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 2203 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par BorisPreban le Mardi 10 Mai 2011 à 23:32
Winter's bone ( Debra Granik, 2011 )
Ree ( Jennifer Lawrence ) est une jeune fille de 17 ans vivant au fin fond du Missouri. Sa mère est invalide, ses frères et soeurs sont trop jeunes et le père de famille a disparu après avoir été poursuivi pour la police concernant une histoire de drogue. Ree se lance à sa recherche, malgré les réticences, notamment, de son oncle Teardrop ( John Hawkes ).
Le résumé que je viens de faire sent le misérabilisme à trois kilomètres et pourtant, Winter's bone est une bonne surprise. Le film est loin d'être exempt de défauts mais comme je l'expliquais à ma mère qui s'est limite endormie devant, ce film, c'est le contraire de tout ce que je déteste.
En effet, le film est rural de chez rural, les personnages portent tous des chemises à carreaux en écoutant de la country, circulez, ici c'est le Missouri. Ces hommes et ses femmes sont des blocs, des corps lourds et denses, qui distillent une menace et une violence qui m'a glacé le sang, mention spéciale à John Hawkes qui ressemble à un Harry Dean Stanton jeune qui entammerait une vocation de serial-killer, et qui rend chaque scène ou il apparait monumentale de tension. Tant que je suis dans les acteurs, la jeune Jennifer Lawrence est tout aussi incroyable ; la mise en scène est un peu trop dans l'aspect quasi-documentaire ( on est dans du naturalisme très Ken Loachien ), la BO est super pour peu qu'on foute ses tendances bobo au placard et qu'on accepte la grandeur de la country, y a une éviscération d'écureuil etsurtout énormément d'humanité là-dedans.
La limite, comme souvent sur des histoires casse-gueules comme celle-là, est dans une noirceur parfois forcée : si le film ne cède pas une seconde à la misanthropie de comptoir d'un Lars Von Trier des mauvais jours, ou au dolorisme d'un Inarritu ( je crois qu'on a ici l'héroine la plus forte et la plus dure des dix dernières années ), la violence des rapports entre les personnages semble parfois artificielle. Et le rythme est assez inégal. Pas très convaincu par la fin non plus.
Bref j'ai des réserves mais Winter's bone est l'anti film hype, l'anti film-concept de mes deux, l'anti film-qui-a-un-message-à-faire-passer, l'anti-film-qui-nous-dit-que-les-cons-au-fond-ils-sont-gentils, la grande dignité qui s'en dégage est sa force ( en ce qu'elle ne prend jamais ses personnages de haut, en ce qu'elle accorde de l'humanité à ses anti-héros ) et sa faiblesse ( le dosage n'est pas parfait et la noirceur semble parfois factice ). Voyez le quand même, parce que Winter's bone dans le contexte actuel, c'est une bonne bière fraiche en pleine canicule.
Faut aussi que je vous parle du court-métrage qu'il y avait avant parce que là c'était méchamment space.
A Nevers, pour voir des films comme Winter's bone en VO, faut passer par les salles louées par une asso de cinéphiles, l'ACNE, que je respecte énormément pour son travail mais qui a une très facheuse tendance à nous submerger de court-métrages conceptuels venus du Paraguay ou de l'Azerbaidjan.
Là, je vais vous décrire le truc, parce que c'était assez what the fuck.
C'était un dessin animé de provenance inconnue ( vu le générique, c'est soit Europe de l'est, soit Scandinavie ) qui commence avec un gamin qui pleure parce qu'il n'a pas d'oreille. Ses parents lui expliquent qu'eux non plus - c'est muet d'ailleurs, on comprend uniquement à l'image - et ils offrent à leur fils de manger un truc qui ressemble à une grenouille pour se calmer, ce qu'il fait, et il se sent mieux après.
On découvre petit à petit que la famille mange systématiquement ces espèces de grenouilles lorsqu'ils subissent des contrarietés ( le gosse à l'école, les voisins qui font du bruit et même un mec qui vient violer la maman ! ) jusqu'à ce qu'en tirant la chasse d'eau, le père projette sa famille dans les égouts ou on découvre une population d'humains zombifiés se nourissants de grenouilles trouvées dans les égouts.
Au fur et à mesure, les humains des égouts se mélangent et forment des espèces d'immenses créatures qui ressemblent à des grenouilles de 20 mètres de haut avec 4 yeux et une machoire de loup. Les bestioles sortent des égouts, envahissent la ville, bouffent les gens dehors ( elles ont une lange comme celles des caméléons ) jusqu'à anéantir l'humanité.
A la fin, il y a une sorte de réchauffement climatique, et faute d'humains à bouffer, les créatures ( on reconnait la famille du début grâce à leur forme ) se mettent à se bouffer entre elles jusqu'au dernier.
Voilà.
J'ai rien compris. Pour ma maman c'est une satire de la societé de consommation.
Boris, si quelqu'un qui l'a vu peut m'expliquer ce machin...
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gedat Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 1719 Messages/ 0 Contributions/ 7 Pts | Envoyé par gedat le Mercredi 11 Mai 2011 à 02:43
Je pense pour ma part qu'il faut y voir un regard paranoiaque sur l'obsession de la societe autour du bien-etre. Les grenouilles, c'est des sortes d'anti-depresseurs, qu'on donne aux gens pour les controler, pour les normaliser. Au passage le fait de ne pas avoir d'oreille c'est une metaphore du fait de ne pas pouvoir comprendre le monde, et au lieu de chercher la verite et bien les gens ils mangent des grenouilles pour oublier. Du coup on a des grenouilles qui ont une dualite antidepresseurs-religion, et qui, apres avoir reduit l'humanite en esclavage (le passage des zombies) se mettent a envahir le monde et finalement causer sa perte. Le fait d'avoir la meme famille de bout en bout sert a ce que le spectateur puisse s'identifier a un repere. Qu'ils se bouffent a la fin augmente l'implication emotionnelle du spectateur.
gedat, hermeneuticien.
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BorisPreban Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 2203 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par BorisPreban le Mercredi 11 Mai 2011 à 20:23
J'ai cherché le film sur internet mais j'ai rien trouvé. Après, gedat, toi et maman Boris avez certainement raison mais j'admets que ça peut dénoncer la télé ou la pèche au thon rouge, ça n'a pas eu le moindre impact sur moi. D'autant plus qu'il y a plein de trucs chelous que j'ai zappé pour pas encombrer le résumé ( genre avant qu'ils partent dans les égouts, le gosse n'a plus qu'une jambe ; ou quand il s'engueule avec ses camarades de classes, y a une récurrence de plans je shoote/j'écrase une oreille ) qui sont complètement non-sensiques.
Boris, après je t'avoue que l'implication émotionelle du public, je crois surtout que les gens avaient envie de se barrer ou plus prosaiquement de voir Winter's bone.
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JiRock Hors Ligne Membre Inactif depuis le 28/02/2019 Grade : [Divinité] Inscrit le 07/11/2008 7048 Messages/ 10 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par JiRock le Mercredi 11 Mai 2011 à 20:26
C'était peut-être juste destiné à faire paraître le film bon, par contraste...
___________________ "My ancestor Toshiro used to say, 'Life is a series of choices between bad and worse'. I'm a master of making great bad choices."
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BorisPreban Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 2203 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par BorisPreban le Mercredi 11 Mai 2011 à 20:54
Ben c'est plutôt réussi.
Boris, après ce court-métrage là c'est quand même le moins pourri qu'ils nous aient passé ( genre y en avait un qui s'appelait " la peur petit chasseur " ou t'avais une bonne femme filmée de loin dans son jardin avec un chien attaché qui aboyait, la femme étendait son linge durant 5 minutes, à la fin elle rentre chez elle et y a un bruit de train ; c'était absolument passionant ), c'est dire si en général on attend le court-métrage avant le film avec une sacrée impatience.
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BorisPreban Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 2203 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par BorisPreban le Mercredi 11 Mai 2011 à 21:54
Sinon pas mal de vieilleries vues et revues, c'est le cas de dire, récemment. En faisant vite :
Belle de jour ( Luis Bunuel, 1967 ) m'a plus convaincu dans la période française du cinéaste que ma précédente découverte ( le journal d'une femme de chambre ). Catherine Deneuve y joue Séverine, une jeune bourgeoise qui nourrit des fantasmes sado-masochistes qu'elle finit par assouvir en travaillant dans une maison de passe ou elle rencontre un petit caid qui décide d'éliminer le mari de Séverine. Subversif, impeccablement réalisé, sensuel, ambigu, ce Bunuel-là est tout à fait à la hauteur de sa réputation et qui plus est me semble, par son aspect très accessible, une porte d'entrée idéale à l'univers du cinéaste.
Niagara ( Henry Hathaway, 1953 ) est une déception de plus de la part d'Hathaway et qui confirme mon peu d'attachement à ce cinéaste même si il semble ici légèrement plus à l'aise que dans ses westerns. Cette histoire d'une femme fatale ( Marylin Monroe ) qui se retrouve traquée au bord du Niagar apar son mari ( Joseph Cotten ) qu'elle a tenté de faire assassiner vaut pour ses acteurs, par la beauté des paysages et la qualité technique du film - sublime lumière - mais manque de souffle d'une part et demeure trop prévisible d'autre part pour constituer un vrai grand film. Entre les mains d'un Hitchcock, qui enchainait les merveilles à l'époque, l'on aurait eu un film grandiose, entre celles d'Hathaway, on se contente d'un bon film.
Le corps et le fouet ( Mario Bava, 1963 ) est un film d'horreur gothique assez soigné dans lequel Kurt ( Christopher Lee ), le mauvais fils d'une famille de nobles respectables, est assassiné après être retourné chez lui ou il est accueilli très froidement. Après la disparition de son cadavre, les habitants commencent à se demander si le fantome de Kurt ne vient pas les hanter...
Comme dans les autres Bava que j'ai vu, le scénario est très minimaliste et la mise en scène hyper classieuse. Si on ajoute le charisme de Christopher Lee et qu'on ferme les yeux sur l'absence d'effroi qui se dégage du film, on a une petite réussite gothique comme savait en produire le cinéma italien de l'époque.
Sanjuro ( Kurosawa Akira, 1962 ) est la suite du fameux Yojimbo qui inspira le plus grand cinéaste de tous les temps, Sergio Leone, pour son premier western. Et malheureusement, Sanjuro constitue un des Kurosawa les plus faibles dans sa période chef d'oeuvresque ( de 1954 à 1985... paye ton génie qui ne fait pas une daube sur 4 décennies ). On retrouve donc Mifune en ronin borderline qui aide une bande de jeunes samourais têtes à claques à résoudre la corruption qui gangrène leur clan. Le scénario est vraiment inhabituellement simpliste pour du Kurosawa et le casting est en petit forme malgré le toujours excellent Nakadai en homme de main. Comme pour Niagara c'est relatif : Sanjuro est un bon film. Mais c'est tellement rare que Kurosawa ne fasse qu'un bon film...
Manhattan ( Woody Allen, 1979 ) est le premier Woody Allen que j'adore. Isaac ( Woody, forcément ), scénariste vivant avec une fille de 17 ans depuis que sa femme l'a quitté ( à son grand désarroi, pour une autre femme ) rencontre la maitrsse de son ami Yale, Mary ( Diane Keaton ) dont Woody tombe amoureux. Le noir et blanc du film est absolument splendide, le casting évidemment impeccable et la drolerie de l'ensemble ( quels dialogues... ),la pertinence de l'analyse des rapports hommes-femmes, la mélancolie de la fin et la poésie s'en dégageant en font, avec Belle de jour, le chef d'oeuvre de la série.
Et dans les revisionnages :
Un condamné à mort s'est échappé ( Robert Bresson, 1956 ) est décidément un de mes films français favori de tous les temps ( un top 5 ? Van Gogh, le Mépris, le Trou, l'Armée des ombres et donc ce Bresson là ). Une heure trente de plan d'évasion fignolé au plus petit détail près, ou la caméra de Bresson se fait exemplaire quand il s'agit de capter le mouvement, la confection de chacun des objets insignifiants en eux-mêmes mais qui pour Fontaine ( François Leterrier ) représentent une promesse de liberté ; hommage au combat, à la résistance, à l'obstination, à la solidarité, d'une austérité qui n'empêche pas l'émotion ( qui va crescendo jusqu'à l'incroyable plan final ) et ou le jeu volontairement inexpressif des acteurs s'accorde parfaitement avec la sécheresse Bressonienne. C-H-E-F D'O-E-U-V-R-E
Sans Retour ( Walter Hill, 1981 ) est un de mes films favoris ( avec Les guerriers de la nuit et 48 heures ) de ce cinéaste que j'apprécie palticulièrement qu'est Walter Hill. L'histoire est très simple : 9 soldats US en exercice en Lousianne provoquent les cajuns en leur tirant dessus avec des balles à blanc, pour rire. Les cajuns répliquent à balles réelles, et notre petit groupe découvre que sans munitions effectives dans un endroit inconnu, les chances de survie sont faibles.
Avec ses acteurs qui pourraient chacun manger 2 Robert Pattinson au petit déjeuner ( mention spéciale au duo Powers Boothe-Keith Carradine, le deuxième étant d'ailleurs un sosie de Klaus Kinski monté sur échasses ), ses dialogues de bidasses pas franchement philosophes, ses scènes d'action impeccables, son propos brulant dans le contexte post-Vietnam et sa mise en scène très carrée quand il s'agit de capter les diverses menaces pouvant se profiler dans un bois, Sans Retour impose le respect.
Ninja Scroll ( Kawajiri Yoshiaki, 1993 ) : A la suite d'une épidémie de peste, un groupe de soldats est envoyé observer sur place, mais une embuscade que leur tend le démon Tessai ne laisse qu'une survivante, Kagero, sauvée par un ronin de passage, Jubei. En fuite, le duo apprend par un homme mystérieur, Dakuan, que huit démons cherchent à renverser le pouvoir en place, avec à leur tête Genma, que Jubei est pourtant certain d'avoir tué.
CHAN-CHAN BARA-BARA ! Ninja Scroll c'est de l'anime de baston Carpenterien porté par le dynamisme de la mise en scène de cet excellent artisan qu'est Kawajiri, ça bastonne contre des géants, des femmes avec des serpents qui leur sortent du vagin, des hermaphrodites, des sabreurs aveugles et même un méchant immortel, ça réussit à être touchant dans sa relation Jubei-Kagero, ça convoque tout un pan du film de sabre japonais mais aussi du wu xia pian chinois ( le film commence par un duel sur un pont, les accrobaties des différents personnages renvoient aux meilleures chorégraphies de Tang Chia ou liu Chia-Liang ) et même si le graphisme a vieilli, le film conserve une énergie dingue. De la série B boriste comme j'en redemande.
Boris, oui des fois, j'aime des films.
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Kakita_Kirby Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/01/2018 Grade : [Nomade] Inscrit le 24/10/2005 3633 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par Kakita_Kirby le Mercredi 11 Mai 2011 à 22:15
+1 pour le Corps et le fouet. Titre qui rend le dvd suspect au premier abord.
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BorisPreban Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 2203 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par BorisPreban le Mercredi 11 Mai 2011 à 22:17
Ah, j'ignorais que tu l'avais vu. Y a des Bava meilleurs, quand même, mais c'est vraiment pour chipoter. Et Lee apporte un plus non négligeable.
Boris, j'aime aussi beaucoup l'aspect SM qui s'en dégage.
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