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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Mercredi 11 Mai 2011 à 23:00


Je réagis sur sanjuro : je n'ai pas encore vu yojimbo, mais de ce que je pense de sanjuro, c'est quand même que c'est un miracle de mise en scène théatrale. Après j'ai peut-être un approche un peu plus littéraire et je ne sais ce qu'il en est au point de vue cinématographique, mais rien que d'avoir vu le film m'a énormément donner envie d'en voir une pièce qui en serait tiré tellement on se croirait dans une pièce de théâtre du genre tragi comique.


Ensuite quelques films en vrac, comme d'habitude :

Eve de Joseph L. Mankiewicz : Eve est un ange, si on en croit son histoire, une femme dont on a envie de tomber amoureux où d'être son ami(e). C'est bien l'avis d'ailleurs de presque tous les personnages du film. En effet, elle apparait un jour à une pièce de théâtre qu'elle voit 5 fois. Margot Channing, vedette de cette pièce, la remarque et la prend sous son aile. Mais Eve ne veut rien de moins que la place de Margot! Qui pourrait croire que derrière la feme dévouée, la secrétaire zélée, l'ange triste, se cache une manipulatrice froide et sans vergogne? C'est toute la force du film de faire jouer les deux tableaux pour notre plus grand bonheur. Un bijou de cynisme comme Mankiewicz sait nous les concocter, Eve se place certainement parmi ses films majeurs. Tout n'est que manipulation, mais qui manipule qui?

She's so lovely de Nick Cassavetes sur un scénario de John Cassavetes : Maureen et Eddy Quinn sont un couple bien survolté. Elle c'est Robin Wright Penn, lui c'est Sean Penn, magistral. Un jour, il pète un cable parce qu'un balourd lui cogne sa chérie pour essayer de la violer. Et voilà le pauvre Eddy en hopital psychiatrique. A sa sortie, il ne sait pas combien de temps est passé, mais Maureen, elle, a refait sa vie, elle avait pas que ça à faire de l'attendre. En plus elle a eu la chance de tomber sur un gros beauf bien riche (John Travolta, rien de moins!) et elle a ce qu'on pourrait qualifier d'une vie minablement heureuse ^^. Seulement voilà, un beau jour voilà Eddy qui ressurgit et finit la belle vie! Ou plutôt n'en serait-ce que le début? Mystère, car qui peut comprendre le coeur des femmes?
Déjà le film s'ouvre sur une chanson de Bjork, c'est un très bon point ^^. Ensuite on a des acteurs excellents (bon d'accord peut-être un peu de surjeu par ci par là ^^). Le film est léger, délicieusement amoral par moments, et ma foi se laisse plutôt bien regarder.

Akira de Katsuhiro Otomo : Bon il y a dans ce manga tout ce que je n'aime pas dans le genre ^^. Mais je suis bien obligé de reconnaitre un certain brio à l'ensemble. Donc on a un Tokyo Post apocalyptique (tiens donc, voilà qui surprend de la part des Japonais). Il y a un projet scientifique top secret, le projet Akira. La ville est livrée la nuit aux motards qui s'affrontent en bande rivale. Mais Tetsuo a un accident et est capturé par l'armée sous couvert de le soigner. On lui fait subir des expériences dans le cadre du projet akira. Pendant ce temps, son ami le chef de bande Kaneda le recherche pour l'aider à se sauver.
On a Tokyo qui explose 2 fois pendant le film, ce film parle donc très clairement de la course à l'armement et de la menace atomique. Cependant ce qui est mis en avant, c'est la force des pouvoirs mentaux, car akira c'est ça, c'est la poursuite de l'humanité vers l'état de pur esprit capable de transcender la matière (si j'ai bien compris ce qui se passe parce que c'est un peu embrouillé dans ma tête ^^).
J'ai aussi l'impression qu'on a à la fin un avatar de Dieu, créé par les hommes, non plus intellectuellement mais manuellement, par une humanité livrée au règne de la science et sans plus aucune croyance, d'où un paradoxe. Mais je me trompe sûrement ^^.

Duel de Steven Spielberg : L'histoire est très minimaliste : on a un mec en voiture, représentant dans une boîte quelconque, qui se fait prendre en chasse par un routier quelconque (en fait plutôt par le camion qui est réellement personnifié dans le film).
J'ai l'impression que ce film annonce les dents de la mer, la thématique est la même et il y a de très nettes ressemblances visuelles que je ne vais pas spoiler ici. En tout cas c'est très réussi, surtout pour l'époque, et le film est très impressionant.

A bout portant de Don Siegel : Voilà un film qui me semble particulièrement atypique. On a la une sorte de reprise de la nouvelle "Les Tueurs" d'Hemingway, mais manifestement celà ne sert que de prétexte, même si l'aspect nihiliste de ce film ne dépare pas l'oeuvre d'Hemingway.
On a deux tueurs qui rentrent dans un asile pour non voyants et abattent quelqu'un froidement. Mais la cible ne cherche pas à s'enfuir. Le tueur le plus agé a donc envie de savoir pourquoi cette attitude qui l'étonne par-dessus tout. D'autant plus que si ses sources sont exactes, son enquête peut le mener jusqu'à un beau pactole.
Il me semble qu'il y a une esthétique vraiment étrange dans ce film : quasiment tout le film se passe de jour. Les tueurs ne sont plus des créatures de la nuit. De plus ce sont juste des personnages archétypaux sans profondeur, et le tout est affiché. Rien que le début avec leurs lunettes noires pour qu'on ne les reconnaisse pas : certes, mais pourquoi, dans un asile de non voyants? Il n'y aura pas de témoin capable de les identifier!
La quête classique, du dernier gros coup avant la retraite est ici doublée d'une quête métaphysique dont le prétexte est : pourquoi la victime s'est laissé tuer? C'est vers une acceptation de sa propre mort que tend cette quête finalement (nihilisme bien connu d'Hemingway).
Le casting est soigné, avec John Cassavetes, Lee Marvin, Ronald Reagan et Angie Dickinson. Le film est glacé et ne laisse pas filtrer d'émotions (sinon celles de personnes brisées par la cruauté du monde. ) Les victimes des tueurs sont manipulées comme de vulgaires marionnettes. Bref tout est froid et impersonnel.
Bref vous l'aurez compris, j'ai été excessivement surpris, et en bien, par ce film qui avait pourtant l'air d'une série B moyenne ^^. Très très bon polar avec une dimension métaphysique qui ne retire rien à la violence et la cruauté du récit.

Les frissons de l'angoisse de Dario Argento : Marcus est un pianiste jazz, qui un soir assiste au meurtre d'Helga Ulmann (David Hemmings et Macha Méril), une célèbre télépathe. Helga a capté les pensées de quelqu'un, tournées vers la folie et le meurtre. Dès lors, la vengeance ne se fera pas attendre. Pire, Marcus a sa photo en première page d'un journal comme témoin du crime. Dès lors deux solutions, trouver l'assassin ou s'enfuir. Qu'à celà ne tienne, pas question de quitter l'Italie!
Ce film est d'une esthétique gothique particulièrement réussi, et Argento joue parfaitement avec nos nerfs, en parfait manipulateur de son spectateur. J'ose dire que ce film fait peur, servi en cela par la B.O, signée, comme pour suspiria, par les goblins. (j'ai en tête un parfait unisson de guitare et basse qui donne une atmosphère lourde et tendue parfaite, suivie d'un coup de cymbale qui s'avère être en fait le portail extérieur qui claque, suivi d'un decreshendo à la batterie solo, une pure merveille concentrée en quelques notes ^^).
Par rapport à suspiria, ce film comporte beaucoup de passages drôles, souvent servis à ravir par la musique. Mais cça ne nuit en rien à la tension exceptionnelle de ce film. Une fois qu'on est rentré dedans, on ne peut plus détacher l'écran des yeux, tellement les images crèvent l'écran pour venir imposer leur violence devant nos yeux. Ce qui fait qu'on s'attache à ce qu'on voit et qu'on oublie ce qui est suggéré. Mais ça, on s'en rappelle à la fin.
Bref une réelle réussite que ce film!

Citizen Dog de Wisit Sasanatieng : Pott est un jeune campagnard qui va essayer de s'établir à Bangcok. Là il fera la connaissances de taxis fantôme, d'une petite fille adulte et de son ours qui parle, et d'une merveilleuse jeune fille qui essaye de déchiffrer un livre tombé du ciel dont elle ne comprend pas un mot.
Délire surréaliste sur fond de pluie de casques, de grand mère réincarnée en gecko, Citizen dog fait tout dans l'excès. L'ensemble ne manque certes pas de charme, de par le côté kitch qui semble être la marque du réalisateur. Mais quand dans le fabuleux "les alrmes du tigre noir", le kitch était au service de l'histoire, là on a l'impression que c'est un peu l'inverse. Au bout d'un moment trop c'est trop. En revanche on ne peut nier que le film comporte de bons passages, tel que la grand mère racontant comment elle a été transformée en gecko sur un rhytme de rock alternatif thailandais. Rationalistes s'abstenir.

La Cible Humaine de Henry King : Jimmy Ringo (Gregory Peck), est le meilleur tireur de l'ouest, surpassant même Wyatt Earp. Mais cette réputation est très lourde à porter et partout les jeunes rêvent de l'affronter pour gagner la réputation d'être le meilleur. Mais Jimmy Ringo est vraiment fatigué de cette vie et veut s'établir.
Western solide,  quoique fondamentalement non violent (même si Ringo ne peut faire entendre raison à ses adversaires et doit faire le coup de feu), c'est un bon film, très carré et très agréable à voir.

Un américain bien tranquille de Joseph L. Mankiewicz : A Saigon la situation est difficile. Et un jeune homme est mort. Flashback, où l'on apprend comment il a fait la rencontre d'un journaliste et comment les deux sont amoureux de la même femme et leur compétition pour cette belle vietnamienne.
Mankievicz aime montrer jusqu'où la passion peut mener, et la spirale infernale dans laquelle sont pris les trois protagonistes voit ses issues fermées par la passion irresponsable de ces mêmes personnages. Ils doivent donc suivre leur route jusqu'au paroxysme tragique annoncé par le début du film. Belle peinture également d'une situation sans issue dans laquelle sont englués français, américains et communistes.



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Envoyé par BorisPreban le Mercredi 11 Mai 2011 à 23:32


Hé, pour une fois tu regardes pas des trucs gauchos tout pourris, bienvenue au club

Franchement, Sanjuro, même question mise en scène c'est pas du tout un des Kurosawa les plus impressionants : dans la veine théatrale, Barberousse ou la première partie de Entre le ciel et l'enfer sont largement plus réussis, ou même Rashomon. Et les personnages sont creux.

A bout portant ne reprend pas tant la nouvelle d'Hemingway que le film Les tueurs de Siodmak qui par contre lui avait une trame qui intégrait un peu plus la nouvelle. La différence principale étant que les tueurs en question sont les héros chez Siegel alors que chez Siodmak ce sont les méchants. J'aime bien les deux, le casting du Siegel est impressionant mais je préfère le Siodmak légèrement parce qu'il a des scènes anthologiques avec lesquelles le Siegel ne rivalise pas ( le braquage en plan-séquence, l'intro avec les tueurs, le règlement de comptes avec ceux-ci ) et que son scénario est plus malin je trouve ( toute l'intrigue avec Dum-Dum Jack et son pote qui est zappée du Siegel ). Enfin, entre un film noir très haute gamme et une excellente série B, ne vous emmerdez pas : voyez les deux.

Boris.

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STAG

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Envoyé par STAG le Jeudi 12 Mai 2011 à 10:39


 la BO est super pour peu qu'on foute ses tendances bobo au placard et qu'on accepte la grandeur de la country
Il dit que ça n'a rien à voir...ça te faisait plaisir de sortir une grosse connerie au milieu de tant de pertinence o_O ?
Belles critiques, même si j'ai vu le quart des films cités (et pas les meilleurs croyez moi).

Juste pour que j'ajoute mon grain de sel concernant Rope (La corde), c'est également un de mes Hitchcock favori. C'est ce don de passer par tous les états du spectateur avec si peu de moyens qui impressionne. Enfin je sais pas tellement l'expliquer.

Enfin c'est un peu pour les mêmes raisons que The Man From Earth va me paraître immensément superieur à n'importe quel blockbuster qui voudrait exploiter le même genre de scénario. (tu l'a vu Boris d'ailleurs ? Qu'en as-tu pensé ?)

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BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Jeudi 12 Mai 2011 à 11:29


Ben, si il y a une musique qui est impopulaire en France, ou en tout cas ringardisée, c'est bien la country, désolé. C'est un fait, quasiment personne n'y connait que dalle en country et si tu parles de Hank Williams, Gram Parsons, Townes Van Zandt, Kris Kristofferson ou John Prine, ça ne dira rien à personne. Et c'est pas un mystère, ça vient du mépris très français pour ce qu'on appelle les rednecks ou les white trash. Moi j'apprécie, et j'ai un gros faible pour les drames ruraux comme l'excellent Comme un chien enragé de James Foley ou Near Dark de Kathry Bigelow ( meilleur film de vampires 80's ).

Non je n'ai pas vu ton film et après vérification je n'ai jamais entendu parler ni du réalisateur ni des acteurs, je pensais d'ailleurs que tu citais un truc des années 50 alors que c'est visiblement tout récent.

Boris.

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Envoyé par STAG le Jeudi 12 Mai 2011 à 12:09


En fait c'est pas le fait que ce soit culturellement reconnu ou quoi que je souligne, plus le fait qu'il faille laisser ses tendances bobo (que je ne suis nullement prêt à sacrifier!) ; sinon je suis d'accord avec toi dans les grandes lignes même si les critiques de musique sur des films comme crazy heart ou the big lebowski ont toujours noté leur brillances, meme par des français. (J'essaie de rester dans le sujet film hein).

Pour the man from earth oui c'est un production de 2007. Le film en lui même est un film de science fiction à huit clos à très petit budget. L'anecdote est qu'il n'est sorti qu'aux USA et a connu un moment de gloire uniquement grâce au téléchargement illégal. ça vaut le coup de le voir à mon avis.

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Envoyé par kakkhara le Vendredi 13 Mai 2011 à 09:46


Franchement, Sanjuro, même question mise en scène c'est pas du tout un des Kurosawa les plus impressionants : dans la veine théatrale, Barberousse ou la première partie de Entre le ciel et l'enfer sont largement plus réussis, ou même Rashomon. Et les personnages sont creux.


==>Oui sauf que la mise en scène de entre le ciel et l'enfer et celles de barberousse n'ont rien de théatrales. Je suis en revanche d'accord pour rashomon.

Mais ce qu'il y a dans Sanjuro, c'est qu'on a vraiment l'impression de voir une pièce de théâtre. En plus, c'est vraiment très drôle d'un bout à l'autre.

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Envoyé par BorisPreban le Vendredi 13 Mai 2011 à 10:33


Euh, rien de théatral ? On parle bien de deux films qui sont filmés la moitié du temps en plan fixe, quasiment tout le temps en intérieurs ( Barberousse c'est quand même trois heures dans un hopital ) et ou la majorité des scènes, c'est des personnages qui se gueulent dessus ? Effectivement RIEN de théatral là-dedans, pas comme Sanjuro ou t'as des combats au sabre hyper-découpés qui n'ont rien à envier à Misumi, Gosha ou Okamoto.

Boris, tout ce qu'il y a de théatral dans Sanjuro, c'est les 10 premières minutes ( et franchement reprendre les mêmes vannes que dans Yojimbo ça lasse ).

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BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Vendredi 13 Mai 2011 à 11:47


The Animatrix ( plein de monde, 2003 )

Sucession de court-métrages animés ( sauf le premier, en images de synthèse ) situés dans l'univers Matrix.

- Le Dernier Vol de l'Osiris ( Andy Jones ) est le plus proche de l'univers Matrix, d'ou son caractère pompeux et chiant. Il s'insère dans la trame narrative de la trilogie cinématographique ( précisément entre Reloaded et Revolutions ) en détaillant comment a été détruit le vaissea. Au scénario très mince, bourré d'images de synthèse ne dégageant aucune vie et exagérément cérémonial, ce premier court-métrage se regarde en baillant et en espérant une suite meilleure ( promesse en partie réalisée ). A noter une pseudo scène de cul soft complètement froide, comme le reste.

- The Second Renaissance ( Maeda Mahiro ) nous raconte, en deux parties, l'avènement des robots sur forme de parrallèle avec le racisme et l'apartheid. Si le scénario est un peu plus développé que le précédent et l'animation passable, le problème est sa lourdeur démonstrative ( tuer des robots, c'est mal, violer des robots, c'est mal aussi, du coup faut pas s'étonner si ils se révoltent ) qui transforme ce court en gros pensum d'autant qu'étant deux fois plus long que les autres, l'effet s'en ressent d'autant plus.

- Kid's story ( Watanabe Shinichiro ) est, avec celui d'Andy Jones, le seul court à se placer dans la chronologie directe des films puisqu'il explique comment le Kid ( le mec qui se bat à Zion dans Revolutions et qui colle aux basques de Néo dans Reloaded ) a échappé à la matrice. C'est complètement pourri, que ce soit l'animation la plus dégueulasse de tous les Animatrix, les poursuites en skate qui servent uniquement à donner le quota d'action ( mal faite ) au spectateurs, l'inanité du scénario et surtout la morale de fin, ATTENTION JE SPOILE : pour quitter la Matrice, suicide-toi. Youpi.
Vous imaginez bien qu'à la fin de celui-là, je commençais à desesperer mais....

- Program ( Kawajiri Yoshiaki ) est le seul de la série dont j'ai reconnu la patte du réalisateur, tant au bout d'une minute j'étais ravi de retrouver mon Kawajiri adoré filmant une histoire de samourais - en fait des rebelles utilisant un programme de la Matrice - dont l'un cherche à faire accepter la Matrice à l'autre, menaçant de la tuer si elle refuse. Le scénario est complètement naze MAIS les combats de celui-ci sont anthologiques, Kawajiri est en pleine forme et met la misère aux autres réalisateurs question découpage et dynamisme de l'ensemble, les poursuites sont haletantes et si tout ça est très vite ( là ou les meilleurs long-métrages de Kawajiri sont aussi émouvants ), Program remporte la palme du court le mieux mis en scène. A voir.

- World record ( Koike Takeshi ) est une énigme. Narrant comment un sprinter trop rapide parvient à faire bugger la matrice et découvre ainsi le caractère factice de son monde, World record aurait pu avoir le prix de l'animation la plus moche, la plus disgracieuse et la plus depoussante si il n'y avait pas Kid's story. Et pourtant j'ai aimé World Record, parce que de tous les courts c'est celui qui m'a le plus impliqué émotionellement : si la thématique de l'épisode est juste assez intéressante pour tenir le temps du court, sa fin mémorable ou le sprinter en fauteuil roulant refuse d'obéir à des agents Smith lui hurlant " ASSIEDS-TOI " atteind une dimension poétique complètement innatendue. Ca ne tient qu'à un fil, mais pour moi sa marche, conclusion : a voir aussi.
" Liiiiiiibre "

- Beyond ( Morimoto Koji ) constitue, enfin, l'essai transformé. Sur une histoire de zone bugguée de la Matrice dans la gueule des gamins et une adolescente qui a perdu son chat se retrouvent pour s'amuser avec les distorsions de la pesanteur, Beyond est d'une apaisante simplicité, loin des habituelles prétentions matrixiennes. Superbement animé, beaucoup plus subversif qu'il n'en a l'air ( là ou les films pronent la lutte armée, Morimoto semble ici faire l'apologie de l'amusement comme moyen de résistance à un système opressif ), bien rythmé et super agréable à suivre, Beyond est un tout petit peu moins touchant que World Record, un tout petit peu moins parfaitement executé que Program et un tout petit peu moins beau que A detective's story, mais cumule toutes les qualités qui font défaut à ces trois là. C'est LE court à voir, et sa réussite n'est sans doute pas étrangère au fait qu'il prend méchamment les films à contre-pied.

- A detective's story ( Watanabe Shinichiro) est bien plus réussi que Kid's story du même réalisateur, mais laisse un profond sentiment de " tout ça pour ça ". Très beau graphiquement, inspiré du roman hard-boiled ricains des années 30 ( Chandler, Cain, Hammett... ) on suit l'histoire d'une sorte de croisement entre nestor Burma et Humphrey Bogart engagé par les agents Smith pour traquer Trinity dont il tombe amoureux pendant son enquête. Le récit est extrèmement faible et la fin complètement merdée, ce qui donne une grosse impression de gachis au vu de la qualité de l'animation.

- Matriculated ( Peter Chung ) comme avec une histoire très Terminator 2 d'un groupe d'humains reprogrammant une machine ennemie pour la faire travailler pour eux avant de partir en gros délire psychédélique avec des couleurs fluos partout et des visions délirantes. Ceux qui connaissent ma tolérance très limitée à ce genre des délires qui ne va nulle part on sans doute déja compris à quel point ce court-métrage m'a méchamment gonflé, c'est moche, c'est bête, ça ressemble pas à grand chose et on attend la fin au bout d'une minute trente, je n'ai même pas envie d'en dire plus, le pire du lot avec Kid's story.


Voilà, au final, que reste t-il ? Un formidable Beyond, la réussite graphique de Program et celle émotionelle de World Record, quelques potentialités ouvertes par des courts en demi-teinte ( les images de synthèse d'Osiris, l'aspect documentaire de Second Renaissance, l'animation de A detective's story ) et des trucs insupportables ( Kid's story et Matriculated ). Pas de quoi sabrer le champagne en dehors de Beyond, mais après tout, vu le peu de bien que je pense des films, je dois admettre que je n'ai pas trouvé le niveau général de ces Animatrix spécialement plus faible.

Boris, on notera ma persévérance : j'ai désormais tout vu d'un univers qui ne me plaisait guère dès Matrix premier du nom.

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Envoyé par STAG le Vendredi 13 Mai 2011 à 17:24


 The Animatrix ( plein de monde, 2003 )

Sucession de court-métrages animés ( sauf le premier, en images de synthèse ) situés dans l'univers Matrix.

- Le Dernier Vol de l'Osiris ( Andy Jones ), entièrement réalisé en image de synthèse contrairement à ses suivant ; la qualité de l'animation est plaisante pour du 2003, respectant de manière très scrupuleuse tous les schémas chromatique et stylistique instauré par ses pères (et se rapprochant au final clairement d'une scène qui aurait pu figurer au sein de Reloaded). Le scénario est extrêment pauvre, mais l'extrait n'a à mes yeux qu'une vrai mission, faire appel à notre mémoire des épisodes ancrés dans un conflit décidément pas terminé (et au vu de la fin en queue de poisson des films on en trop rien) et placer le spectateur dans le monde réel (côté film) vécu cette fois ci sans super héros (vous savez celui qui vole et qui se sort de toutes les situations). Plaisant pour ceux qui apprécie l'ambiance mécha-post-apocalyptique, et nous offre quelques détails concernant les réelles capacités des sentielles et autres cyber des forces robotiques.

- The Second Renaissance ( Maeda Mahiro ) : court métrage en deux parties qui narre, comme boris l'a fait remarqué, l'ascencion des robots de simple outil domestique à civilisation a part entière ; suivant les traces d'un cycle des robots d'Asimov pour arriver à des scenes (horriblement mal faites) des guerres Robots vs Human découlant directement à la matrice. Le scénario est somme toute très classique et la narration pompeuse par une espèce de voix féminine robotisé plutôt terne. On remarquera tout de même l'ambiance musicale et quelques imagines très japonisante (les squelettes qui applaudisse, l'inefficacité de l'arme atomique a résoudre les problèmes, et, l'autodestruction humaine)

- Kid's story ( Watanabe Shinichiro ) : Style de dessin très particulier ou les formes des personnages sont esquissé et l'action laisse trainé les coups de crayons délibérémment, à la manière d'un night head genesis ou même plus des scènes d'action de No-Ein. L'histoire reprend l'histoire d'un garçon définitivement emo, et ayant des apparitions mystérieuses sur son écran d'ordi (comme Thomas Anderson plus tard) décide de se libéré, décrit ici par le suicide. Pas terrible.

- Program ( Kawajiri Yoshiaki ) : L'histoire a été super mal décrite par Boris à mon goût je me permets de le refaire : Deux "libérés" (un homme et une femme) de la matrice se retrouve dans un programme de simulation de combat aux allures ninja/samourai. L'homme profite de ce leur présence dans ce programme pour tenter de la convaincre de retourner dans la matrice, plus attirante, et d'abandonner leur combat pour la liberté. S'en suit un magnifique combat au vainqueur incertain ; où la motivation la plus profonde du personnage féminin est mis à l'épreuve, tant par la relation ambigue qu'elle semble entretenir avec l'homme, tant par l'ardeur du combat qui les oppose (où les décor se succède tantôt par des sauts démeusurés ou l'enfermement dans des labyrinthes) ; le denouement est le réveil des deux personnages sur le vaisseau, ou il s'avère que le programme était un test final d'intégration de la femme au sein de l'équipe, testant sa foi en leur quête.

- World record ( Koike Takeshi ) est d'après moi le plus réussi de tous les courts métrages. Epoustouflant graphiquement ou les formes et les couleurs représente à la perfection la relativité de ressemblance qu'occupe la matrice et ou chaque loi physique est constamment mis à l'épreuve par des bugs éventuel dans le code de cette première. Scotché par ce personnage bourru, mais sympathique, qui semble avoir pris conscience que chacune de ses courses défiait la réalité et que cette réalité n'existait que si on en était convaincu (à l'image de son record du monde de 8 seconde et des brouettes pour le 100m) ; le récit est poignant parce que le symbole de liberté, la poésie que toute la trilogie n'a fait qu'éffleuré en rabachant les principes ; ici est constamment présent. Une fin magnifique pour un court métrage hélas si court. Bluffant.

- Beyond ( Morimoto Koji ) est intéréssant. Comme l'a dit boris, des enfants remarque une zone buggé de la matrice ou plus phénomène étrange devienne source d'amusement pour ces enfants innocent esclaves des machines. Boris pousse l'analyse loin, et peut-être trop loin pour moi. La ou il décerne l'amusement comme un moyen de résistance à l'oppression, j'y vois personnellement une opposition entre l'innocence des enfants, ou l'amusement même entre différente génération symbolise des esprit libres, pacifique mais néamoins murs ; à tous les récits adultes précédemment développé ou l'homme cherchait des réponses parfois fatalement. Ces enfants admette la différence de cette endroit et en profite pour s'en inspirer ; là ou la différence avant (des illogismes de la matrice dans notre cas) était source de malaise (et même de suicide). Il ne s'agit pas néamoins d'observer la naiveté des enfant qui savent pertinement ce qu'il se trame lorsque des forces "d'intervention" enfouisse l'endroit et corrige le bug ; ils n'estiment juste pas que le malaise soit la réponse. Enfin quelque chose dans le genre. Intrigant, très intrigant. Je l'ai dévoré mais hélas seulement éffleuré.

- A detective's story ( Watanabe Shinichiro) : Tout juste magnifique, ici on a la droit à un camaïeu ferré/boisé, dans un univers USA années 50, aux styles féodal-méchanique-révolution_industrielle. Pour avoir regardé la VF la voix du detective, engagé pour traquer trinity malgré l'échec de nombreux détectives avant lui, m'a éblouie. Ce n'est pas l'éloquence, ni la pertinence, mais bien le charisme dégagé par cet atypique personnage : me faisant directement penser à la bande dessinée BlackCat (excellente soit dit en passant). Un opportuniste anti-manichéen mais ayant ses principes, qui tente de faire son trou dans un milieu obscur mais palpitant. La fin ne m'a pas déplu, conscient de l'erreur qu'il commet à servir un camps qu'il n'approuve aucunement, charmé par la confiance que trinity lui a accordé ; il s'accorde à tenir son rôle de viril dur charismatique attachant jusqu'au bout. Mort pour mort autant le faire dans le sommet de son art.

- Matriculated ( Peter Chung ) : N'étant pas drogué ce jour là j'avoue que j'ai été un peu perplexe. Sa commençait sur de bonnes bases avec une base caché de scientifique qui appatent des robots pour les convertir en alliés. Dans l'espoir (pas si bête quand on repense à la trilogie), de faire comprendre aux machines par elles même en quoi leur conflit est idiot. (Je me souviens d'une belle phrase qui disait : il ne sert a rien de reprogrammer la machine pour nous obéir, il faut lui faire comprendre que c'est bon pour elle). En fait pas du tout, il s'avère que la mission si belle d'esprit est une espèce de manipulation du robot ou on lui fait découvrir un univers psyché tout droit inspiré de je ne sais quelle drogue (LE LSD), le robot, qui avant de se faire capturé avait lancé un appel aux renforts déclenche somme toute une attaque human + robots convertis VS robots; ou le seul survivant s'avère être le robot dont nous parlons depuis le début, qui comme drogué (tiens tiens) par cette univers psyché va s'y rebrancher pour finir sa vie dans un immense paradis artificielle fluo. Aucune idée de ce qu'on peut tirer de ça sinon que la drogue c'est bien.

Un bon moment, nettement plus intéréssent à l'image que n'importe quel Reloaded/Revolution qu'on aurait voulu me faire aimer. Je reste éternellement insatisfait de l'évolution de cette franchise, qui avait pourtant bien entamer avec un solide premier volet (même si je reste convaincu qu'il aurait pu être perfectionné).
 

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BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Vendredi 13 Mai 2011 à 17:42


- Program ( Kawajiri Yoshiaki ) : L'histoire a été super mal décrite par Boris à mon goût je me permets de le refaire : Deux "libérés" (un homme et une femme) de la matrice se retrouve dans un programme de simulation de combat aux allures ninja/samourai. L'homme profite de ce leur présence dans ce programme pour tenter de la convaincre de retourner dans la matrice, plus attirante, et d'abandonner leur combat pour la liberté. S'en suit un magnifique combat au vainqueur incertain ; où la motivation la plus profonde du personnage féminin est mis à l'épreuve, tant par la relation ambigue qu'elle semble entretenir avec l'homme, tant par l'ardeur du combat qui les oppose (où les décor se succède tantôt par des sauts démeusurés ou l'enfermement dans des labyrinthes) ; le denouement est le réveil des deux personnages sur le vaisseau, ou il s'avère que le programme était un test final d'intégration de la femme au sein de l'équipe, testant sa foi en leur quête.
 
L'histoire, je suis passé super vite dessus pour une raison précise : il est évident que Kawajiri s'en tamponne les rouflaquettes avec des tongs leclerc et qu'il s'agisse juste de filmer dix minutes de baston avec une minute de blabla au début et trente secondes à la fin histoire de relier ( assez artificiellement ) ça à l'univers Matrix. les grands thèmes de la saga, ils sont aux abonnés absents, c'est un bon gros prétexte pour que Kawajiri soit en terrain connu ( on est plus proche de Ninja Scroll ou de Vampire Hunter D que de tous les autres Animatrix ). Le reste c'est très creux, genre " je trahis ", " je ne te suis pas " " bon ben on se bastonne alors " pan t'es mort, t'as réussi le test.
Après étant ( très ) client du style Kawajiri ça ne me gène pas qu'il fasse son truc perso mais par exemple, il est évident que narrativement parlant, ce court n'apporte rien à la saga matrix.
- World record ( Koike Takeshi ) est d'après moi le plus réussi de tous les courts métrages. Epoustouflant graphiquement ou les formes et les couleurs représente à la perfection la relativité de ressemblance qu'occupe la matrice et ou chaque loi physique est constamment mis à l'épreuve par des bugs éventuel dans le code de cette première. Scotché par ce personnage bourru, mais sympathique, qui semble avoir pris conscience que chacune de ses courses défiait la réalité et que cette réalité n'existait que si on en était convaincu (à l'image de son record du monde de 8 seconde et des brouettes pour le 100m) ; le récit est poignant parce que le symbole de liberté, la poésie que toute la trilogie n'a fait qu'éffleuré en rabachant les principes ; ici est constamment présent. Une fin magnifique pour un court métrage hélas si court. Bluffant.

 
OK sur la personnalité et sur l'émotion de celui-là mais ce dessin... époustouflant ?
ca dégouline de partout, on dirait que le sprinter a un corps en chamallow fondu, les proportions c'est n'importe quoi, enfin bref, je trouve vraiment le dessin dégueu. Si j'en pensais autant de bien que toi ce serait peut-être mon préferé.
- Beyond ( Morimoto Koji ) est intéréssant. Comme l'a dit boris, des enfants remarque une zone buggé de la matrice ou plus phénomène étrange devienne source d'amusement pour ces enfants innocent esclaves des machines. Boris pousse l'analyse loin, et peut-être trop loin pour moi. La ou il décerne l'amusement comme un moyen de résistance à l'oppression, j'y vois personnellement une opposition entre l'innocence des enfants, ou l'amusement même entre différente génération symbolise des esprit libres, pacifique mais néamoins murs ; à tous les récits adultes précédemment développé ou l'homme cherchait des réponses parfois fatalement. Ces enfants admette la différence de cette endroit et en profite pour s'en inspirer ; là ou la différence avant (des illogismes de la matrice dans notre cas) était source de malaise (et même de suicide). Il ne s'agit pas néamoins d'observer la naiveté des enfant qui savent pertinement ce qu'il se trame lorsque des forces "d'intervention" enfouisse l'endroit et corrige le bug ; ils n'estiment juste pas que le malaise soit la réponse. Enfin quelque chose dans le genre. Intrigant, très intrigant. Je l'ai dévoré mais hélas seulement éffleuré.

 
Ben dans la saga, la Matrice c'est toujours le mal absolu, le truc qui te condamne à une vie de faux semblants, tout ça, et ici des personnages s'amusent dans la matrice, avec la matrice. C'est ce que je trouve très subversif et original à cette très belle réappropriation de Morimoto : le système est vicié de l'intérieur. Les gosses n'ont aucune volonté révolutionnaire, ni l'adolescente, ils veulent juste s'amuser avec l'absurdité du système.
A la fin, l'adolescente se coupe avec une boite et saigne, comme une métaphore de son évolution ( le sang est le symbole de la maturité chez la femme ) : désormais, elle sait que le système est viciable.... temporairement. A l'opposé les correcteurs du bug sont déshumanisés et froid. D'ou un segment extrèmement vivifiant parce que bon, y en a un peu marre des balais dans le cul dans l'univers Matrix.
- A detective's story ( Watanabe Shinichiro) : Tout juste magnifique, ici on a la droit à un camaïeu ferré/boisé, dans un univers USA années 50, aux styles féodal-méchanique-révolution_industrielle. Pour avoir regardé la VF la voix du detective, engagé pour traquer trinity malgré l'échec de nombreux détectives avant lui, m'a éblouie. Ce n'est pas l'éloquence, ni la pertinence, mais bien le charisme dégagé par cet atypique personnage : me faisant directement penser à la bande dessinée BlackCat (excellente soit dit en passant). Un opportuniste anti-manichéen mais ayant ses principes, qui tente de faire son trou dans un milieu obscur mais palpitant. La fin ne m'a pas déplu, conscient de l'erreur qu'il commet à servir un camps qu'il n'approuve aucunement, charmé par la confiance que trinity lui a accordé ; il s'accorde à tenir son rôle de viril dur charismatique attachant jusqu'au bout. Mort pour mort autant le faire dans le sommet de son art.
 
C'est plutôt années 40, en fait, et le personnage n'a RIEN d'atypique : c'est une copie carone de TOUS les héros de bouquin hard-boiled, il cite d'ailleurs lui-même Sam Spade ( le faucon maltais ) et Philippe Marlowe ( Le grand sommeil ) soit deux des films noirs les plus connus des années 40, dont ce segment reprend tout le décorum, mais sans en avoir l'aspect politique ni la profondeur tragique vu que le héros n'a aucune singularité. C'est clairement le plus américanisé des courts et au-delà de la réussite graphique, c'est le niveau zéro de l'originalité thématique.


Boris, après j'ai du mal à parler du niveau d'ensemble tant il est inégal, pour moi Beyond > toute la saga, le reste va du niveau Matrix ( Program ou World Record ) au niveau Matrix Revolutions ( Kid Story et ce gros truc portnawak qu'est Matriculated ).

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gedat

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Envoyé par gedat le Vendredi 13 Mai 2011 à 17:49


Ouais, Beyond est génial. Les autres se laissent regarder, mais celui-là se distingue nettement de l'ensemble.

Face/Off, John Woo (1997)

Après avoir capturé un terroriste qu'il traque depuis des années, un flic (John Travolta) se voit contraint à la dernière extrémité afin de sauver Los Angeles d'une attaque biochimiste: il doit réaliser une mission d'infiltration en prenant le visage de son ennemi grâce une technologie chirurgicale de pointe. Tout va bien jusqu'au moment ou le méchant se réveille de son coma et prend le visage du flic, et se tâche de rendre le changement d'identité irréversible.
Ce qui est super intéressant dans cette histoire de subversion d'identité, c'est qu'on atteint une sorte de meta-acting, Travolta et Cage devant jouer des mecs qui se font passer pour ce qu'ils ne sont pas devant leur entourage, tout en étant assez convaincant auprès du spectateur que leur personnalité est au fond resté la même, même si elle est parfois le théatre de combats psychologiques ardents. Bref c'est assez délicat et les deux s'en sortent avec honneur.
A part ça Face/Off est un film d'action avec son lot de situations irréalistes, d'explosions de véhicules en tous genres et de fusillades, mais qui est agréablement bien tourné, sans aucune séquence d'action trop confuse, et avec des scènes de duel bien maitrisées.

Annie Hall, Woody Allen (1977)

"I never had gifts from my grammy, she was too busy getting raped by Cossacks"


Un comédien New-Yorkais, Alvy Singer (joué par Allen) nous raconte l'histoire de sa relation avec une jeune femme, Annie Hall (Diane Keaton). Si son scénario n'est pas fracassant, ce qui fait de Annie Hall un film génial c'est la verve des traits d'esprits de Woody Allen, qui compose un personnage d'intellectuel juif parano et dépressif absolument fantastique. On ne connaitra finalement pas grand chose de l'héroïne qui prête son titre au film, tellement Alvy Singer est au centre de l'écran, et c'est tant mieux parce que ses tirades sur l'intelligentsia new-yorkaise, les homards, l'anti-sémistisme et le sens de la vie sont fantastiques. Dommage, que, servi par un thème déjà rabaché mille fois, le film perde du dynamisme sur la fin. Comme pas mal de Woody Allen, à voir rien que pour les performances du perso principal.

Broken Arrow - John Woo (1996)

"Je ne sais pas ce qui fait le plus peur: qu'on ait perdu deux têtes nulcléaires, ou que cette situation arrive assez souvent pour qu'il y ait un nom de code pour ça."

Deuxième John Woo de la série, et il a pas de mal de points commun avec le premier. On retrouve Travolta comme part d'un duel héros/vilain, et un plan terroriste d'envergure qu'il faut désamorcer au plus vite. Lors d'une sortie d'entrainement ultra-secrète d'un bombardier furtif américain, le major Deakins fait crasher l'appareil dans un désert avec pour intention de revendre les bombes à une organisation criminelle. Pour son copilote Hale commence alors une course contre la montre pour contrecarrer le plan de son ancien collègue. Au menu: combat contre des hélicoptères, match de boxe, course-poursuite en jeep, fusillades à -2000m sous le sol, explosions thermonucléaires et combats sur un train en marche.
Broken Arrow bénéficie sans doute d'un scénario moins original que Face/Off, mais se laisse malgré tout assez agréablement regarder, grâce une fois encore à une maitrise technique impressionante qui fait que les séquences d'action ne sont pas barbantes, un rythme soutenu et des personnages secondaires intéressants (la Park Ranger, le jeune officiel de Washington). On note quand même avec déception que la trame narrative semble s'élargir à un moment pour devenir plus complexe, mais que Woo n'a pas réussi à poursuivre ce qu'il avait en tête. Et il y a pas mal de détails techniques qu'on a du mal à saisir (d'ou est-ce que Deakins tient les codes de la bombe?).

Les promesses de l'ombre - David Cronenberg (2007)

Revisionnage d'un Cronenberg qui ne s'inscrit pas dans ses tous meilleurs, mais malgré sa sobriété a beaucoup de qualités. Viggo Mortensen est fabuleux de bout en bout, d'autant plus que son personnage est magnifiquement ambigü, et on ne sait toujours pas à la fin du film s'il faut l'aimer ou le détester. Le ton du film est très sombre, centré autour des réseaux russes de la prostitution à Londres. Comme dans History of Violence, Cronenberg a une approche assez minimaliste de la mafia, dans la mesure ou l'aspect épique d'un film comme les Affranchis ou le Parrain est complètement absent, mais il nous fait réellement sentir la puissance de l'organisation et son potentiel effrayant, notamment avec les règlements de compte en coulisses et les tatouages rituels. Le personnage du parrain est aussi une grande réussite.
La thématique corporelle chère au réalisateur est bien-là, et je l'avais sans-doute survolée lors du premier visionnage. Elle n'est pas aussi explicite que dans eXistenZ ou la Mouche, mais elle est sous-jacente partout. L'identité d'un membre du vory v zakone est inscrite sur son corps sous forme de tatouages, et le clan maintient son emprise sur les prostituées en les rendant accro à l'héroïne. C'est la peur de la contamination qui frappe en premier le parrain quand la police vient lui faire une prise d'ADN, obsession de la pureté qui fait écho à celle d'un autre russe, l'oncle de l'héroïne, qui lui reproche de mélanger les races en sortant avec des hommes noirs.
Le plus déstabilisant dans le film sont les couteaux. Aucune arme de feu, seulement des exécutions à la lame de rasoir, et cette forme de violence est étrangement fascinante. La scène du sauna, c'est quand même une grosse claque: un combat à l'arme blanche sans concession, dans tout ce que la violence a de plus animale, une séquence profondément viscérale mais filmé par un orfèvre. Perturbant.

[ Dernière modification par gedat le 13 mai 2011 à 17h50 ]


BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Vendredi 13 Mai 2011 à 18:12


Ah, on a donc fini par tomber d'accord sur l'aspect, effectivement comme toujours che Cronenberg, très organique des Promesses de l'ombre. Sois dit en passant je ne l'aime pas celui-là, et ça me désolé d'autant plus que j'ai vu une dizaine de Cronenberg et que c'est le seul qui ne passe pas. Déja si Mortensen est en train de devenir LE héros Cronenbergien ( et tout simplement un acteur incroyable, faudrait le dire plus souvent ), Cassel surjoue et Naomi Watts est faaaade, pas aidée par un personnage vraiment relou. Effectivement la scène du sauna est immense mais c'est la seule, le reste du temps c'est assez banal et la fin en forme de happy end est vraiment déplacée. C'est pas nul, mais comparé à History of violence avec lequel il forme une espèce de dyptique mafieux, on est très, très en dessous. En plus dans celui-là y a pas de cunnilingus.


Et je trouve limite tiède sur Volte-Face alors que quand même c'est bourré de scènes d'action anthologiques : l'avion du début, l'évasion de Cage, le long passage chez le pote de Castor Troy, la mort de Pollux, le duel a 5 ( ! )... en plus tout est tellement cohérent dans la surenchère qu'on en finit par trouver crédible une scène ou Nicolas Cage, se rattrapant à une chaine pour pas tomber d'un hors-bord en marche, FAIT DU SKI NAUTIQUE AVEC ! Et oui ! Et Woo a fait péter le record de braquages simultanés dans ce film. Et Travolta et Cage sont exceptionnels quand il s'agit d'imiter le style de jeu de l'autre.La scène ou Travolta va voir Cage en prison, c'est grandiose. Et je kiffe Pollux Troy.

Boris, malheureusement les autres Woo US que j'ai pu voir étaient, comment dire... nuls.

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Envoyé par gedat le Vendredi 13 Mai 2011 à 22:09


Y a un petit côté sous-History of Violence sur Eastern Promises on est d'accord, mais il ne faudrait pas aller trop loin, il est quand même cent fois mieux qu'un the Brood ou un Rabid, qui sont des films cools mais sur lesquels il trahit un certain amateurisme.
Ce que j'adore dans celui-là c'est cette sécheresse, ces lames de rasoir et le fait que tu sentes le vent de Sibérie qui te suit jusqu'à Londres, et ça c'est fort. Le petit twist final est assez bien senti aussi. Je regrette peut-être que la fin soit un peu courte après ça. Et effectivement, Cassel surjoue et n'a pas un rôle très intéressant.
La fin est pas tant un happy end que ça quand tu y réfléchis. Le dernier plan ou tu as Viggo pensif et par dessus la voix off qui te récites encore le contenu du carnet, c'est loin d'être les feux d'artifices.

gedat, qui par contre kiffe aussi Pollux Troy.


BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Vendredi 13 Mai 2011 à 22:25


Bah non, je suis pas tout à fait d'accord.Si Rage et Chromosome 3 ( on peut y ajouter Frissons et Scanners tant je trouve ce quatuor de films assez homogène ) sont effectivement très imparfaits, je les apprécie tous beaucoup en temps que séries B burnées sans trop de temps mort, avec ce qui faut d'efficacité horrifique et de violence graphique. Loin de la perfection visuelle de Crash et de Faux-semblants, je préfère le désir de cinéma qu'on y trouve que ce Promesses de l'ombre ou Cronenberg se répète mal, comme d'autres cinéastes anciennement passionants d'ailleurs ( Scorsese, De Palma, les frères Coen, Burton, Jarmusch... et plein d'autres ). La fin, c'est quand même l'élimination des méchants, la prise du controle de la mafia par le gentil Viggo, Naomi Watts sauvée, enfin bref, ça se termine bien pour les personnages principaux même si ils ne font pas la faite. tu trouves le film épuré mais il manque justement de la fascination morbide qui pouvait se cacher derrière les meilleurs Cronenberg " froids ". Ici rien n'est réellement captivant et au final la mise en scène ressemble plus à du classicisme désuet quand il s'agit de filmer autre chose que de l'action. Ca manque de folie pour un Cronenberg quoi : trop de tête, et pas assez de tripes. J'ai d'ailleurs le même problème avec le dernier film d'un autre cinéaste de la folie, organique et inégal mais que je vénère pour une partie de son oeuvre : Roman Polanski.

Boris, mon top cronenberg du meilleur au moins bon : Crash-Faux-semblants-Vidéodrome-A history of violence-La mouche-Dead zone-Chromosome 3-Frissons-Scanners-Rage-Les promesses de l'ombre

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Envoyé par black-monday le Vendredi 13 Mai 2011 à 23:40


Je plussoie pour le segment Beyond dans Animatrix, petit chef d'oeuvre.

Sinon je viens d'aller voir le dernier Woody, Minuit à Paris.

Très agréablement surpris. Je connais peu Woody Allen. Le film a de gros défauts mais d'immenses qualités. Et le cul de Rachel McAdams emporte le morceau. J'en reparlerai.

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"Ouais même que Valérie Damidot est tellement grasse que si elle se trempe un pinceau dans le fion, elle réinvente la peinture à l'huile."


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