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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Dimanche 17 Avril 2011 à 15:19


tiens un petit passage avec des films de différents styles :

La course de Brodway Bill de Franck Capra : C'est loin d'etre le meilleur Capra, mais on retrouve tous les arguments chers au réalisateur, à commencer par le conte de fée.
En effet on a le patron d'un grand empire commercial qui a 4 jolies filles, dont 3 mariées à des gendres le plus "idéaux" possibles et la plus jeune à marier. Oui c'est le départ d'un conte de fée.
Le dernier gendre du patron en question a plus de passion pour les chevaux que par la boutique dont il a la charge, ce qui lui attire les foudres de la  famille, sauf de la plus jeune fille, vous l'aurez deviné. Il décide de tout larguer pour partir faire courir son cheval et essayer de vivre des courses.
Gentil film, aux ficelles évidentes mais aux retournements malgré tout amusants, pour une soirée de détente quoi, loin malgré tout de certains chef d'oeuvre du même réalisateur.


D'ailleurs, le film suivant sera : grande dame d'un jour de Franck Capra, que j'ai revu il y a peu, avec un énorme plaisir. Ce film est juste fabuleux, un conte de fée auquel on a envie de croire ne serait-ce qu'un instant. Voilà "apple" Anny, une mendiante qui fait croire à sa fille en Espagne qu'elle est une femme de la haute société. Seulement voilà, la fille trouve un comte espagnol comme fiancé et veut lui présenter sa mère. Dur dur pour la pauvre mendiante. Heureusement elle peut compter sur l'aide d'un parrain de la mafia new-yorkaise et de son équipe de truands pour faire d'elle une grande dame en un jour.
Souvent drôle (normal, le film part sur un qui-proquo ^^), entre rire et émotion, une réelle partie de plaisir, pour un grand film à découvrir ou redécouvrir.

Allez on continue avec Volver de Pedro Almodovar, que j'ai revu également il y a peu. Je l'ai encore préféré à la première fois que je l'ai vu, c'est pour dire^^. Le scénario est fabuleux, mais comme il se révèle par désquamation je vais pas le révéler ici. C'est tour à tour drôle, émouvant, léger et pétillant, sans réelle césure dans les passages. Toute la maitrise d'Almodovar se révèle ici pour un film avec lequel on ne voit pas le temps passer, avec des portraits de femme absolument fabuleux. (prix d'interprétation féminine il me semble).

Le secret des poignards volants de Zhang Yimou : je partais avec beaucoup d'espoir sur ce film après avoir vu Hero. Force m'est de constater qu'il est moins bien. Malgré tout le scénario est pas mal du tout et réserve quelques surprises et les combats valent le coup, même s'ils n'ont pas la beauté de ceux de Tigre et dragon. Ca reste un bon film donc, même si je vous conseille largement de voir Hero si vous ne l'avez pas vu plutôt que celui-là ^^.

Dancer in the dark : encore un film que j'ai préféré la deuxième fois que je l'ai vu. La composition d'actrice de Björk est juste fabuleuse et m'a encore tiré des larmes. Quant à sa composition musicale, elle reste à la hauteur de la plupart de ses chansons (oui je suis fan de Björk ^^), avec des passages de comédie musicales très réussis et très poétiques.
Donc pour l'histoire, Selma est une mère célibataire qui élève seule son enfant. Mais Selma a un secret, une dégénérescence de sa vision qui est héréditaire. Elle économise sous après sous pour offrir à son fils une opération qui lui permettra de ne pas devenir aveugle, pendant qu'elle-même le devient peu à peu. Elle sacrifie sa vie pour son fils, ne se liant pas avec les gens qui l'aiment et se réservant toute à son travail. Sa seule échappatoire , c'est les comédies musicales, une véritable passion qui lui permet de supporter tout le reste. Bref, Selma est un ange. Mais un drame va remettre en question tout ce pour quoi elle se bat.
==>A voir absolument.

le traquenard de Hiroshi Teshigahara (scénario de Kobo Abe, sur un de ses livres que je n'ai pas lu) : un mineur et son fils cherchent du travail et tombent sur un village minier abandonné. Très vite, le père se rend compte qu'il est tombé dans un piège, mais pourquoi lui?
==>Histoire de fantômes, critique sociale, policier, ce film mêle tous les genres avec un réel bonheur dans un noir et blanc qui ne fait que souligner le côté cru du récit.

Bullit de Peter Yates : pour l'époque ça rend bien, le tournage n'a pas du être sans dangers, loin de là, ne serait-ce que la scène de l'aéroport et la scène de course en voiture où ils ont dû en voir de toutes les couleurs. Steve mc Queen est Bullit, qui a pour mission de protéger un témoin, mais qui échoue. Dès lors, course contre la montre pour chercher ceux qui ont fait le coup et comprendre pour quoi. Avec Robert Vaughn, un petit rôle pour Robet Duvall, le film ne manque pas d'arguments. Le parti pris de coller au plus prêt de la réalité en fait un film assez épuré, paradoxallement pas très spectaculaire malgré la course voiture, mais qui se laisse bien regarder, avec des acteurs qu'on aime bien.

Les visiteurs d'Elia Kazan : un huis clôt entre deux gradés de l'armée qui ont été emprisonnés pour viol au viet-nam et le témoin qui les a dénoncés, plus la femme de celui-ci et son beau-père, qui le déteste. La tension monte de plus en plus jusqu'à l'explosion, bien sûr.
Film à petit budget, les visiteurs traite encore du problème de la délation, Elia Kazan le connait ce problème ^^. On est en haleine du début à la fin, avec une ambiance qu'on sent malsaine du début à la fin.


Voilà voilà ça ira pour aujourd'hui ^^.

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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."


BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Dimanche 17 Avril 2011 à 20:38


le traquenard de Hiroshi Teshigahara (scénario de Kobo Abe, sur un de ses livres que je n'ai pas lu)
Et pour cause, le Traquenard n'est pas adapté d'un livre d'Abe Kobo. C'est une info qu'on lit ici et là sur le net mais qui est fausse, seulement quand la toile entière propage la même connerie, c'est assez dur de stoper ça.
HAHA JE T'AI SKOTCHE ! OUI MOSSIEUR JE KIFFE TELLEMENT ABE KOBO QUE J'AI UNE EDITION QUI A DEUX FOIS MON AGE DU PLAN DECHIQUETE !

( je suis désolé pour le fait de me la péter autant mais c'est vraiment le truc qui ne me resservira plus jamais en societé donc si je loupe le coche après ce sera foutu )

Dancer in the dark : encore un film que j'ai préféré la deuxième fois que je l'ai vu. La composition d'actrice de Björk est juste fabuleuse et m'a encore tiré des larmes. Quant à sa composition musicale, elle reste à la hauteur de la plupart de ses chansons (oui je suis fan de Björk ^^), avec des passages de comédie musicales très réussis et très poétiques.
Donc pour l'histoire, Selma est une mère célibataire qui élève seule son enfant. Mais Selma a un secret, une dégénérescence de sa vision qui est héréditaire. Elle économise sous après sous pour offrir à son fils une opération qui lui permettra de ne pas devenir aveugle, pendant qu'elle-même le devient peu à peu. Elle sacrifie sa vie pour son fils, ne se liant pas avec les gens qui l'aiment et se réservant toute à son travail. Sa seule échappatoire , c'est les comédies musicales, une véritable passion qui lui permet de supporter tout le reste. Bref, Selma est un ange. Mais un drame va remettre en question tout ce pour quoi elle se bat.
==>A voir absolument.
 
Ta passion pour ces histoires sordides et complaisantes de personnes sans défense qu'on soume tà tous les maux de la terre pour faire chialer le spectateur est aussi incompréhensible pour moi que fascinante par sa constance.

Boris, qui n'a vu un peu que des trucs nazes dernièrements mais qui essayera de parler quand même de Scream 4...

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Envoyé par Pleykorn le Dimanche 17 Avril 2011 à 20:50


Le 17/04/2011 à 20:38, BorisPreban avait écrit ...

Boris, qui n'a vu un peu que des trucs nazes dernièrements mais qui essayera de parler quand même de Scream 4...

Ouais enfin, ne te sens pas obligé, c'est quand même plus intéressant quand tu parles de films que tu as aimé.
Parce que même si je n'ai pas complètement accroché à The Killer, il n'en reste pas moins que j'ai passé un très bon moment à le regarder. Et la fois où tu as parlé de Cinéman m'a traumatisé.

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Envoyé par black-monday le Dimanche 17 Avril 2011 à 21:03


Putain ouais, Dancer in the dark, la grosse purge me concernant ; j'ai rien capté tellement j'ai trouvé ça WTF dans la débauche de moyens lacrymophiles. Je me souviens encore du jour où je l'ai vu : la fin du film, moi en train de rigoler nerveusement tellement je trouvais ça affreux, je me retourne et là, vision d'horreur ; une masse de trentenaires en train de chialer. J'ai halluciné, j'ai cru que j'étais une merde, un salopard sans coeur.
Le même jour, je vis In the mood for love, et là je compris que j'avais seulement un coeur trop délicat pour les saloperies de Lars.

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BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Dimanche 17 Avril 2011 à 21:05


Rhaaa, dommage pour The Killer. C'est un film que j'ai bien du voir dix fois et que je considère toujours comme un monument cinématographique, le meilleur John Woo, le plus beau film HK que j'ai pu voir, un des plus grands films d'action du XX ème siècle. Chez les gens qui apprécient John Woo, t'as deux types de fans : ceux qui accrochent à la veine mélodramatique qui adulent The Killer et Une balle dans la tête et ceux qui préfèrent le Woo plus retenu et plus américanisé de A toute épreuve ou Volte-Face ; j'aime tous ces films mais je me situe clairement dans le premier camp étant donné que je trouve ces deux films beaucoup plus émouvants ; c'est particulièrement flagrant sur Une balle dans la tête, ou je peux passer une heure à t'énumerer les défauts du film ( Jackie Cheung qui surjoue comme un porc, la vision très clichesque de la France, une course-poursuite de fin qui sert à rien entre Tony Leung et Waise Lee et une guerre du Vietnam représentée sans finesse ), le fait est que c'est l'un des films les plus prenants, les plus forts, les plus déchirants que j'ai pu voir ; cette forme d'excès perpétuel, qui doit donner des boutons à quelqu'un comme kakkhara, typique du cinéma de Hong-Kong de ces années-là, ou tout est dramatisé à mort et exacerbé autant que possible, m'a fait comprendre que la sobrieté n'avait rien d'un choix plus noble. Celui qui reste de marbre devant la dernière scène entre Tony Leung et Jackie Cheung est un comptable qui écoute du Phil Collins.

Il y a, quand j'y repense, deux films que j'ai bien aimé dans ce que j'ai pu voir dernièrement : Ghost World et Un cyclone à la Jamaique, surtout le deuxième. J'en parlerais dans un message demain, là mes alergies au pollen ont eu ma peau et j'arrive à peine à me relire.

Boris.

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BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Dimanche 17 Avril 2011 à 21:07


Le 17/04/2011 à 21:03, black-monday avait écrit ...

Putain ouais, Dancer in the dark, la grosse purge me concernant ; j'ai rien capté tellement j'ai trouvé ça WTF dans la débauche de moyens lacrymophiles. Je me souviens encore du jour où je l'ai vu : la fin du film, moi en train de rigoler nerveusement tellement je trouvais ça affreux, je me retourne et là, vision d'horreur ; une masse de trentenaires en train de chialer. J'ai halluciné, j'ai cru que j'étais une merde, un salopard sans coeur.
Le même jour, je vis In the mood for love, et là je compris que j'avais seulement un coeur trop délicat pour les saloperies de Lars.
 

On est, comme souvent, dans le même camp. Dancer in the dark est un foutage de gueule de la part de Lars. C'est terrible de voir de la sincérité là-dedans quand tout n'est que calcul et misérabilisme.

Boris.

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Envoyé par jokerface le Dimanche 17 Avril 2011 à 21:15


Dancer in the dark, je lai vu , je lai pas detesté, mais sans l'avoir adoré non plus je dirais que je l'ai trouvé correct.

Evidemment cest vrai qu'il joue beaucoup sur le pathos, m'enfin, jai pas trouvé que cetait si exagéré (enfin là je parle depuis mes souvenirs, ca va faire un moment que je l'ai vu) vu que parfois la vie cest quand meme une grosse suite de loose.

Je me rappelle que jai aimé quand elle écoute tous les bruits d'usine dans sa cellule à la fin et que ca forme pour elle une mélodie. Ca collait bien avec l'ensemble du film.

Bon, je peux pas plus m'étaler vu que jai pas tellement de souvenirs dessus. Me rappelle surtout des grands axes.

Sinon Boris qui va voir scream 4 me fait penser à moi quand je vais voir Saw 7...

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Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ...

Mon papa me disait : "on n'écrase par les fourmis, fils"

BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Dimanche 17 Avril 2011 à 21:39


Scream 4 ( Wes Craven )

Non, Scream 4 n'est pas Saw 7 et Wes Craven, aussi inégal et énervant soit-il, n'est pas Darren Lynn Bousman ( pour ceux qui se posent la question, j'ai placé ce nom là juste parce qu'il me fait rigoler ; oui j'ai trois ans d'âge mental ).
Scream 1 était une parodie de film d'horreur. Scream 2 la suite d'une parodie mais aussi une parodie des suites. Scream 3 était, euh, je l'admets, au bout d'un moment j'ai plus trop compris si on était dans la parodie de suite de parodie ou le contraire, et donc là Scream 4, est pensé comme un retour aux sources, voir, osons le dire, un remake, se révèle remake de parodie voir parodie de remake, la confrontation entre anciens et nouveaux personnages rapprochant plutôt le tout d'un remake d'une suite d'une parodie....

Ca fait mal au crane hein ?

Dès le départ, Scream 4 commence avec un film dans le film dans le film qui vise à se foutre de la gueule de la saga Saw, ce que j'approuve plutôt. A ce propos, reconaissons au moins à Scream 4 de ne pas avoir cédé au " toujours plus gore " typique de ce genre de saga, l'ensemble est assez sage question hémoglobine et le nombre de meurtres assez peu élevé - je dirais une dizaine environ -. Problème : ils manquent d'imagination et surtout, ils ne font pas peur. On revisite les situations des anciens épisodes, notamment le premier ( la porte du garage qui venait tuer Rose McGowan, le tueur qui fait un quizz, l'héroine qui voit son petit copain en cachette... ) mais aussi le deuxième ( les deux flics qui planquent Sidney, la scène dans la voiture ). A ce propos, si on retrouve l'inévitable trio Sidney-Dewey-Gale des trois premiers épisodes, les nouveaux personnages sont des clones de ceux du premier Scream, avec donc une nouvelle Sidney ( sa cousine ), un nouveau Billy ( son mec ), une nouvelle Tatum ( sa copine blonde ), un nouveau Randy ( le fan de cinéma aux cheveux longs ) et une nouvelle Gale ( l'assistante de Sidney ), sachant que les personnages eux-mêmes se définissent ainsi dans le film et agissent en conséquence. Et évidemment ils remakent eux-mêmes volontairement l'histoire du premier film.

En fait ça ne fonctionne pas. Tout cela est trop conceptuel, trop théorique pour un film d'horreur et on a souvent envie de gueuler à Craven qu'on peut-être un spectateur exigeant tout en trouvant que son méta-cinéma est un tout petit peu chiant, le comble pour un film d'horreur ; le scénario ne sait pas quoi foutre de certains personnages ( notamment Dewey ) et la fin, alors qu'on frolait le truc vraiment novateur pour la série, retombe dans le conformisme le plus absolu. Chez les vieux, Neve Campbell semble étonamment ne pas en avoir complètement marre de défoncer un tueur masqué depuis trois films, tandis que David Arquette dort debout et que Courtney Cox achève sa lente et pénible mutation du stade " canon " au stade " canard " pour cause de chirurgie esthétique évoquant le Guernica de Picasso. Chez les jeunes, c'est plutôt consternant tant l'ensemble n'a AUCUN charisme ( mention spéciale au copain de la cousine de Sidney ), excepté la copine blonde qui surnage.

En résumé c'est très médiocre, ça blablate encore plus que ma chronique, ça regarde dans son rétro un film qui regardait d'autres films dans son rétro et au final tout ça ne mène plus à rien, mais je tiens à dire que je ne déteste pas Scream 4 pour trois raisons :

1 ) Il y a quelque chose d'intéressant dans ce portrait de jeunes gogols qui sont convaincus que filmer leurs amis se faire tuer leur permettra de devenir des stars, symboles d'un monde ou l'on est pas stars pour ce que l'on a fait de grandiose mais pour ce que l'on a subi de dégueulasse. C'est fait de façon un peu opportuniste mais demeure néanmoins assez pertinent.

2 ) C'est mieux que n'importe quel Saw.

3 ) En cherchant à le voir en streaming ( vous pouvez me huer pour cette infraction au bon gout cinéphilique, je plaide coupable ) j'ai été bien puni pour mon crime en visionnant à la place " Final Scream ", également distribué sous le titre Scream 4, film d'horreur de série Z du cinéaste réputé pour sa nullité David Decoteau. Devant ce machin plus mou qu'un épisode de Derrick, joué/scénarisé/filmé/monté n'importe comment ou les meurtres sont à chaque fois UN COUP DE COUTEAU DANS LE VENTRE/DOS et avec un twist final à pleurer de rire si on ne dort pas à ce moment, je me suis dit que le screaming était aussi risqué pour la santé que 5 paquets de clopes par jour ; je propose d'écrire sur Megavideo " le streaming conduit à voir des films de David Decoteau ". Je pense que ça calmerait direct ceux qui savent de quoi je parle.

Boris.

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gedat

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Envoyé par gedat le Lundi 18 Avril 2011 à 13:44


Alphaville, une etrange aventure de Lemmy Caution - Jean Luc Godard

Apres Scanners, encore un film de SF pas vraiment conventionnel. Alphaville combine la dystopie a la Georges Orwell avec le film noir et la poetique bizarre de Godard. L'histoire est celle de Lemmy Caution, un agent secret qui est envoye par les Pays Exterieurs pour saboter le grand ordinateur central Alpha 60 (construit par un certain Von Braun, ingenieur nazi recupere apres la seconde guerre mondiale par les americains) qui controle la megalopole Alphaville et soumet ses habitants a une dictature technocratique ou tout est rationalise et gouverne selon des principes scientifiques. Les toponymes sont de l'acabit "boulevard Heisenberg" et les equations fondamentales de la relativite generale et de la mecanique quantique sont omnipresentes sur les murs. Par contraste, a travers son heros Godard multiplie les references, parfois un peu poussives, a Eluard, Borges, Celine, Nietzsche...
Ce dont j'ai du mal avec Godard, c'est savoir si il veut qu'on le prenne au premier degre ou pas. Le message du film semble etre le un peu caricatural "la litterature et la poesie vont nous sauver de la mechante science totalitaire", et je ne peux pas vraiment decider si Godard concoit vraiment son film comme une croisade ou si son but est purement artistique. Quoi qu'il en soit, les qualites artistiques sont la, et Alphaville est une grande oeuvre quel que soit le degre d'interpretation. Au dela de la constante inventivite dans la mise en scene et le scenario (mention speciale a la scene d'execution dans laquelle les prisonniers sont mitrailles dans les jambes pour qu'ils tombent dans une piscine, dans laquelle des nageuses plongent gracieusement afin de les noyer), c'est un film qui a cela de fascinant qu'il montre a quel point on peut faire du cinema avec des bouts de ficelle, et stimuler l'imagination du spectateur sans avoir besoin d'effets speciaux. Le film a ete tourne exclusivement a Paris, en decors reels, et ce sont le montage et les dialogues qui a eux seuls nous immergent dans cette ambiance de science-fiction dystopique, avec l'aide d'images de machines qui sont realises avec deuxx-trois micros ou ordinateurs relies entre eux par des bouts de scotch. Bref, c'est cinematographiquement extremement interessant, et je le recommande sans probleme, d'autant plus qu'il est d'une etonnante jeunesse pour un film de 1965.

Blow Out - Brian de Palma

Une tres bonne surprise, de la par d'un realisateur que je connais assez mal. Blow Out raconte l'histoire de Jack (Travolta), ingenieur du son dans de films d'horreur de serie Z, qui enregistre par hasard le bruit de l'accident mortel d'un politicien en lice pour la presidence des Etats-Unis alors qu'il est en prise de son en exterieur. Alors que les medias et la police considerent que l'affaire est un simple accident de la route, Jack est certain que le bang qu'il a enregistre sur sa cassette prouve qu'il y a en realite eu meurtre, et developpe une obsession qui l'emmene peu a peu en eaux troubles.
En plus d'etre un thriller extremement bien construit et un peu flippant, Blow Out est interessant de par les thematiques qu'il developpe, notamment l'emphase sur l'importance de la prise de son dans la realisation d'un film, et surtout les processus de construction/deconstruction de la verite: l'heroine et complice de Jack, Sally, qui est maquilleuse (et a un maquillage special "effet pas maquille"), le mechant qui tente de dissimuler un meurtre de temoin genant en banal crime sexuel en entammant une carriere de Serial Killer, le photographe qui fait son business en photographiant des adulteres pour fabriquer des scandales et faire chanter ses victimes...
Je noterais juste un point negatif, le mechant pas vraiment charismatique, qui peine a donner du relief aux forces de l'ombre que Jack et Sally affrontent, d'autant plus que son plan "je deviens un serial killer dans une grande megalopole americaine afin de camoufler mon meurtre", c'est pas vraiment signe Einstein.



BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Lundi 18 Avril 2011 à 15:13


Faudrait quand même préciser que les meurtres de Blow Out sont parmi les plus inventifs, les mieux filmés et les plus rythmés de l'histoire du cinéma. D'ailleurs c'est un peu le même débat qu'on avait eu sur les Incorruptibles, à savoir qu'il s'agit d'un scénario critiquable ( en effet gedat a raison, c'est une histoire de serial killer qui tue plein de femmes qui se ressemblent pour camoufler le fait qu'il cherche à en tuer une précisément pour des raisons politiques, faut admettre que c'est très bancal ) transcendé par une mise en scène hallucinante. le meurtre aux chiottes, c'est vraiment monumental, et je trouve la fin avec Travolta qui réecoute le cri ( tu remarqueras gedat que j'arrive à être précis sans spoiler à mort et ça c'est balèze ) est juste
D'ailleurs je pense que ce film a grandement inspiré le Halloween de Carpenter avec sa scène d'intro, comme certains slashers contemporains par ses effets de mise en abyme. C'est peut-être le tout meilleur rôle de Travolta, Nancy Allen est sublime et le nombre de séquences incroyables ( le flashback sur l'histoire de Travolta, les meurtres et la fin donc mais aussi l'intro, les passages ou Travolta écoute en boucle les bruits enregistrés ) est largement suffisant pour que personellement j'y vois un film virtuose.
Maintenant tu regardes Pulsions qui est très proche et que je trouve encore meilleur, vu que c'est mon De Palma préferé après L'Impasse

Boris.

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Envoyé par Heptahydride le Lundi 18 Avril 2011 à 21:11


Tiens ! On parle d'un film que j'ai vu.

J'ai énormément apprécié Alphaville, ne serait-ce que pour son décalage impressionant (la scène des nageuses en est le meilleur exemple), qui m'a laissé pris dans un univers complètement cohérent, très construit - mais de travers pour le spectateur. D'ailleurs, le charisme du héros principal, qui semble être le seul personnage vivant du film, est juste exceptionnel ; Caution introduit une rupture avec l'univers qu'il explore, et se comporte comme un héros de Western paumé au milieu de 1984, avec une voix off qui permet vraiment de le comprendre.

Après je l'ai vu il y a certain temps et un âge assez jeune - mais le film m'avait fasciné. D'ailleurs c'est le film qui m'a fait comprendre que le noir et blanc pouvait être mieux que la couleur.

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gedat

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Envoyé par gedat le Lundi 18 Avril 2011 à 22:45


Tout a fait d'acord concernant le charisme du heros, l'image est bien trouvee.
ne serait-ce que pour son décalage impressionant (la scène des nageuses en est le meilleur exemple)
 
Y a aussi la scene totalement improbable ou la fille lui raconte une blague pour le neutraliser

Sinon la je viens juste de sortir du Social Network de Fincher. C'est brillantissime.On dirait une pub pour HEC, mais c'est visuellement incroyable, rythme a la perfection, et dote d'acteurs qui se surpassent. L'acteur jouant Eduardo Saverin est tres bon dans le role de l'aspirant homme d'affaire, tandis que Jesse Eisenberg compose un Zuckerberg fascinant. Le fondateur de Facebook est montre comme un genie qui se fiche des conventions sociales, et regarde tout le monde d'un air meprisant, et le genie du film est de nous faire arriver a a la fois admirer Zuckerberg pour son panache tout en etant degoute par son comportement.
La scene d'aviron sur fond de Hall of the Mountain King, c'est Waw!

Un grand film.

D'ailleurs j'ai regarde Citizen Kane il y a pas longtemps, et c'est frappant de constater a quel point le cinema americain est fascine par les hommes d'affaires.

edit: d'ailleurs Boris, tu aurais pas le lien vers l'article dont tu avais parle il y a un bout de temps, sur Inception et the Social Network, et qui s'intitulait Films Capitalisme ou un truc comme ca? Ca m'interesse de le lire maintenant que j'ai vu les deux films.


BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Lundi 18 Avril 2011 à 23:38


C'est dans les Cahiers du cinéma numéro 662, pour le reste, j'ai bien peur que si tu veuilles le lire, il ne te faille acheter le numéro.

Mais comme je suis un mec cool - et surtout que j'ai des copains qui l'ont également lu - j'ai pu en retrouver un extrait :

"Le concept vs l'idée
Ces deux fresques captivent donc, mais sans émerveiller. L'efficience hollywoodienne fait que tout marche, s'articule, monte et descend comme il faut. Ce sont deux machines bien huilées, produites par les ingénieurs les plus qualifiés de l'industrie, qui mettent en abyme le processus qu'elles décrivent dans leur scénario. Prendre une idée et faire le mécano. On sait ce qu'Inception doit à 2001 et à Matrix. The Social Network n'est pas si éloigné des biopics qu'Hollywood produit à la chaîne. La mise en scène et l'interprétation sont meilleures, sans nul doute, mais la même conception du génie matheux mal adapté se retrouve dans Un homme d'exception de Ron Howard. Chacun sa préférence : The Social Network est plus intelligent, Inception, plus brut de décoffrage. Les deux sont terriblement sérieux.
Inception et The Social Network se terminent par un même mouvement suspendu, faussement énigmatique. A la fin d'Inception, la toupie laisse faussement dans l'indétermination puisque le film n'a cessé de nous dire précisément si nous sommes dans le rêve ou la réalité. Même si certains specatateurs s'interrogent (rêve ou réalité ?), ce faux suspense n'est qu'un pied de nez. The Social Network se termine aussi par une pirouette : Zuckerberg clique sans cesse sur son site pour savoir si son ex-fiancée veut être son "amie"? Clic, clic, comme la toupie, cela ne s'arrête pas. On a là l'apogée du concept : faire croire qu'il produit du mystère et du sens alors qu'il n'est qu'un bidule qui tourne sur lui-même."


C'était plus long mais je n'ai que ça.

Boris.

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Mendeed

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Envoyé par Mendeed le Mardi 19 Avril 2011 à 14:20


J'ai commencé à essayer de parfaire ma déplorable culture cinématographique, en regardant du Hitchcock (en VO en plus, pour faire bosser l'anglais à mon frangin). J'ai donc commencé par les deux plus connus (en tout cas par moi) : Psychose et les Oiseaux...

Autant Psycho est vraiment un bon film, avec un fil conducteur plutôt bien tenu (j'avais prévu le dénouement plus d'une heure avant la fin du film, mais j'imagine sans trop de peine l'émotion que ce film a pu causé aux spectateurs...)

Par contre Les Oiseaux, j'ai eu plus de mal... Un film où on maintient le suspens, en augmentant le niveau de violence et de frissons, jusqu'à un dénouement qui ne vient jamais... J'avoue ne pas avoir vraiment intégré le message du film, son esprit... Même s'il faut avouer que pour l'époque, c'est techniquement assez impressionant...

Quels autres Hitchcock me conseilleriez-vous par la suite ? Vertigo ?

Mendeed

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BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Mardi 19 Avril 2011 à 14:29


Non. Vertigo je pense qu'il faut plutôt le voir quand on est plus familier avec l'oeuvre du bonhomme.

Je conseillerais plutôt de continuer par des films plus accessibles comme La mort aux trousses, Le crime était presque parfait, Fenètre sur cour ou mon chouchou, Frenzy.
Dans l'ensemble y a assez peu de dechets sur la période américiane, si on excepte ses films post-Marnie ou je ne sauve que Frenzy ; mais en gros de 1940 à 1964 t'as une large majorité d'excellents films, et particulièrement dans les 50's.

Boris.

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