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Abitbol

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Envoyé par Abitbol le Lundi 24 Janvier 2011 à 01:23


Sur le Seigneur des Anneaux :

Le 13/01/2011 à 23:43, Niicfromlozane avait écrit ...

Les décors sont d'enfer, le cadrage est tout simplement fabuleux, il n'y a pas une seule scène (bon, ok, là, j'exagère) qui n'a aps été léchée et parsemée de détails, et dont on ne se demande pas comment elle a été réalisée.

 

Comme ce plan par exemple ?

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T'as raison. Je vais pas flipper pour ça. La vie continue.
— Le Duc.

Pleykorn

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Envoyé par Pleykorn le Jeudi 27 Janvier 2011 à 09:15


Je viens de me faire estomaqué par Robocop. Comme pour Rambo, je m'attendais à un film très moyen et je tombe sur quelque chose de très riche.
Superflic, police fascisée, limite entre l'homme et la machine, rêve de la machine, Asimov, suppression de la mémoire et encore plein de choses. Le film est vraiment impressionnant.

Spoilers
Par contre, tout ce qui concerne l'espèce de bipède, surtout question bruitages, je trouve pas ça très réussi. Et le passage concernant les déchets m'a donné l'impression de tomber un peu comme un cheveu sur la soupe.
L'ensemble des scènes de la resurection de Murphy est exceptionnel. Je regrette de pas avoir eu un vrai écho à cette scène juste après qu'il s'est fait traversé le torse par un pique vers la fin.

Et du coup je demande un avis éclairé à ceux qui auraient vu les suites. Suite au traumatisme que j'ai subi en regardant Rambo 2 suite à mon régal de Rambo 1, je préfère y aller doucement. Les suites qui, je me suis empressé de le vérifier, ne sont pas de Paul Verhoeven valent quelque chose ?

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BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Jeudi 27 Janvier 2011 à 19:31


Non. Reste sur le premier.

Boris.

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Niicfromlozane

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Envoyé par Niicfromlozane le Jeudi 27 Janvier 2011 à 20:53


+1

[ Dernière modification par Niicfromlozane le 27 jan 2011 à 20h54 ]

Edit: Abitbol, what's up? Tu ne trouve pas l'image poignante? Et sérieux, en parlant de la scène en entier, tu l trouves complètement cliché, Arachné? Moi, j'ai trouvé sa vitesse de déplacement complètement flippante!

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Le 21/05/2012 à 14:37, Weeds avait écrit:

L'expérience a montré que Niic était trop fort.

zwouip

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Envoyé par zwouip le Samedi 29 Janvier 2011 à 16:53


 trois films vus cette semaines, deux récents pris au vidéo-club et un Hitchcock chopé par bol pendant qu'il passait à la télé.


Sueurs froides - Alfred Hitchcock (1958)





Troisième film du maître que je regarde, et c'est celui qui m'a le moins plu. L'histoire en deux mots, c'est James Stewart qui, sujet au vertige (c'est le titre anglais) pour avoir vu son collègue mourir d'une chute dans le vide, est chargé par un de ses amis de surveiller sa femme aux tendances suicidaires. Le film est intéressant pour la richesse de son intrigue et la science du montage de son réalisateur (comment transmettre la sensation de vertige à l'écran !), mais souffre franchement de l'âge sur certains passages: les scènes de studio devant un fond uniforme, la conduite de voiture, la tête de J. Stewart isolée à l'écran style Tom & Jerry... Et puis l'intrigue repose bien plus sur l'amour de ses protagonistes que sur un suspense de film avec tueur, ce qui me fait préférer Psychose ou Fenêtre sur cour. C'est pas non plus le Hitchcock que je voulais absolument voir ces jours, je suis plus curieux de Oiseaux ou de la Mort aux trousses notamment ; au final je reste assez satisfait de celui-là mais Psychose me semble largement au-dessus.





From Paris with love - Pierre Morel (2010)





Soyons sérieux, je ne m'attendais pas à un chef-d'oeuvre non plus, mais le film est véritablement ce qui se fait de pire dans le cinéma. L'intrigue est tellement niaise qu'un enfant la trouverait insultante, et le film se donne en même temps assez de moyens pour ressembler à un film correct, ce qui l'empêche d'être classé dans les nanars (qui sont au fond des meilleurs films que celui-là). Une fois n'est pas coutume, on a droit à tous les clichés de film d'action / comédie, avec un gars hyper balèze mais qui ne respecte aucune norme (John Travolta) et un type bien droit et honnête qui est une vraie branque à la baston (Jonathan Rhys-Meyers). Evidemment, on te fait comprendre qu'il sont complémentaires (Rhys-Meyers parle chinois de niveau 2 et allemand à la perfection), les gentils agents français et américains luttent contre des méchants trafiquants de drogue chinois avant de découvrir qu'en fait c'était une couverture pour terroristes pakistanais qui visent la délégation pour une rencontre internationale en faveur de l'Afrique, et on se coltine comme morale que comme but dans la vie, c'est mieux d'être amoureux que de vouloir se faire sauter au milieu de la foule. Je sais pas si on peut brasser plus de banalités aussi consternantes dans un seul film mais il faut reconnaître que là ils frappent fort ; car ils devaient être au moins plusieurs pour mettre au point un film aussi ébouriffant. Pointilleux, ils maintiennent le professionnalisme dans la mise en scène d'une platitude stupéfiante. Tant les courses-poursuites en voiture que les fusillades sont bordéliques à souhait, et on ne saisit jamais ce qu'il se passe exactement. Le vice est poussé jusqu'à maintenir cette confusion dans l'intrigue, ce qui donne droit à des séquences d'action et d'humour juxtaposées sans comprendre réellement pourquoi il en est ainsi, et j'avoue que je n'ai pas compris réellement pourquoi les trafiquants de coke étaient devenus des terroristes au milieu du film. Le pire, c'est d'avoir fait référence à Tarantino en faisant bouffer des Royal Cheese à Travolta. Honteux.





My son, my son, what have ye done - Werner Herzog (2009)





Film pas encore sorti en salles, c'est ce qu'il y avait de plus prometteur dans les nouveautés du mois ; au final le film m'a plutôt déçu. Loin de ce qu'il y a d'écrit sur la boîte, le film n'est pas un thriller ni même un film policier, c'est une sorte d'introspection du personnage principal incarné par Michael Shannon qui porte d'ailleurs tout le film sur lui. Réflexion sur la religion, l'amour, la mort, le propos du film est difficile à percevoir et pourrait satisfaire les amateurs de Lynch qui participe d'ailleurs à l'élaboration du film, mais le contraste entre forme et fond est si fort que le film ne m'a au fond pas convaincu. L'histoire racontée est irréaliste, parsemée de flashbacks ; parfois même l'absurdité des scènes m'a fait rire, mais le propos est assez dense ; opposé à cela une mise en scène fortement réaliste, assez souvent la caméra est à hauteur d'épaule donnant un aspect quasi-documentaire, et puis il n'y a pas d'éclairage. C'est peut-être le pire aspect du film selon moi ; toutes les couleurs sont laissés naturelles, du coup une grande partie des plans est sombre au possible, ça fait mal aux yeux et ça ne met quasiment pas en valeur l'image, alors que les cadrages sont pourtant bien travaillés. Un film pas inintéressant mais qui ne m'a pas satisfait pour l'incomplétude entre forme et fond.

[ Dernière modification par zwouip le 29 jan 2011 à 21h29 ]


BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Samedi 29 Janvier 2011 à 19:17


Je préfère Sueurs Froides à Psychose pour des tas de raisons. Déja parce que les attaques sur l'âge tu peux les faire sur tous les Hitchcock, du sang chocolaté de Psychose aux mannequins en mousse de La mort aux trousses en passant par les marionettes des Oiseaux ou les maquettes du Rideau déchiré. Pour la tête de Stewart je trouve que ça passe extrêmement bien dans le contexte de son cauchemar délirant avec ces images ésotériques qui lui traversent l'esprit. Et l'intérêt de Sueurs Froides est pas dans " qui est le tueur ? ", d'ailleurs on te casse le suspens une bonne demi-heure avant la fin, mais comment Stewart devient contaminé par ses tendances nécrophiles et plonge dans une déviance sans fin, d'ailleurs tous les films traitant de ce genre de sujet, de Lost Highway à Obsession, de Mulholland Drive à Body Double, ont payé leur tribut à ce Hitchcock. Le film est d'ailleurs beaucoup moins explicatif que Psychose.

Boris.

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zwouip

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Envoyé par zwouip le Samedi 29 Janvier 2011 à 21:26


Je pense que si j'ai préféré psychose à sueurs froides c'est que comme sueurs froides a influencé le genre de film dont tu parles, psychose a influencé fortement les films à suspense classique type "qui est le tueur?" sauf que le talent d'hitchcock dans psychose ressort d'autant plus que le nombre de protagonistes est petit, par rapport à un thriller du même genre. D'ailleurs les films ou le personnage principal délire j'en ai vu aucun (excepté my son my son... hier soir, dont je donne l'avis plus haut). Et si je ne m'abuse tu cites 4 films mais 2 réalisateurs seulement donc ça illustre pas si bien que ça (même si je sais, car je l'ai lu ailleurs, que sueurs froides a vraiment inspiré des tas de réalisateurs). Sur l'âge, c'est sûr qu'on peut en parler sur tous ses films, ils ont tous 50 ans passés, mais c'est pas la même importance dans le film de comparer du faux sang à des plans en studio qui crèvent les yeux. La scène des sequoias est longue et importante dans sueurs froides, la poursuite en voiture pareil. Quant à être explicatif je vois pas en quoi c'est un défaut. Je pense justement que la dernière scène avec le médecin dans Psychose fait une grande partie de l'intérêt du film car tous les rouages deviennent clairs avec un speech de 5 minutes, ce que nombre de films n'arrivent pas à faire (le Sherlock Holmes de Ritchie au hasard).


BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Samedi 29 Janvier 2011 à 21:43


Sauf que la thématique de Psychose, au fond, c'est du transfert freudien un peu grossièrement amené. C'est super bien fait mais c'est tout aussi daté que les plans en studio de Sueurs Froides vu qu'on reste dans de la psychanalise en vogue à cette époque là. Perkins est génial mais pour ma part je préfère les fins ambigues comme celle de Sueurs Froides à une volonté de m'expliquer le film que je viens de voir, et ce quand bien même Hitchcock fait ça mieux que quasiment tout le monde. Et si tu aimes pas les transparences tu vas souffrir devant La mort aux trousses. Pour comparer les influences, je pense quand même que Sueurs Froides a inspiré plus de bonnes choses que Psychose qui sert souvent d'alibi à des merdes fauchées. Tous les Hitchcocks ont été faits en studio, sinon, donc les plans " pas naturels " t'es pas prêt d'arrêter d'en voir.

Boris.

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zwouip

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Envoyé par zwouip le Samedi 29 Janvier 2011 à 23:22


ah c'est clair, peut être que je vais pas aimer la mort aux trousses non plus ^^
mais autant les scènes en studio si c'est un appart' ou une maison isolée ça me gêne pas plus que ça, autant la forêt de sequoias j'y crois un peu moins. C'est comme la scène du feu de camp avec Tony Curtis dans Spartacus, je la trouve d'une laideur incroyable.


BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Dimanche 30 Janvier 2011 à 17:34


The Shooting ( Monte Hellman, 1967 )

Je suppose qu'on est venu pour Coigne et qu'on a tué Leland a la place. Comme je suis le suivant, je me planque.

Will Gashade ( Warren Oates ) exploite une mine avec son frère Coigne et leurs amis Colley ( Will Hutchins ) et Leland. Lors de son retour, il est accueilli par la tombe de Leland et des coups de feu de Colley, qu'il parvient à raisonner et qui lui annonce que Leland et Coigne auraient eu des ennuis en ville, à la suite desquels Coigne s'est enfui et Leland a été abattu. Will et Colley partent donc à la recherche de Coigne jusqu'à ce qu'une jeune femme ( Millie Perkins ) ne leur demande, en échange d'argent, de l'accompagner jusqu'à la ville. En chemin, le trio est rejoint par Billy Spears ( Jack Nicholson ), qui semble très bien connaitre la jeune femme et que Will suspecte d'être un tueur.
Les fanatiques du film de scénario vont pouvoir passer tranquillement leur chemin : the Shooting est un film dans lequel la quasi-totalité des 80 minutes le composant sont consacrées à la marche des personnages. Les dialogues y sont assez peu nombreux et généralement les discussions entre personnages tournent court et n'amènent à rien. Les enjeux ne sont même pas réellement " résolus " en fin de film et les motivations des personnages demeurent un mystère pour le spectateur. Au fur et à mesure de son récit le film en devient de plus en plus opaque, presque absurde, ou Hellman arrive paradoxalement à créer de l'abstraction en se concentrant sur les moments de creux de la vie des cowboys. Le Gerry de Gus Van Sant saura s'en inspirer quelques décennies plus tard, mais Hellman ne souffre pas de la comparaison tant the Shooting est d'une grande beauté picturale qui fait éclater le sens du cadre impressionant de son réalisateur. Les personnages ne se comprennent pas, les flashbacks ne correspondent pas aux descriptions de celui qui les a vécu, on vide son chargeur sur des cibles inutiles, les gens vivent et meurent sans raison et la vie forme un puzzle qui ne représente rien. Abstrait,  introspectif et fascinant.
Dans the Shooting, tout ce qui est certain, c'est que marcher dans le désert donne soif.
C'est le premier Monte Hellman d'une série que je vais chroniquer, les prochaines séries verront donc les découvertes de L'ouragan de la vengeance, Macadam à deux voies et Cockfighter.










Vidéodrome
( David Croneberg, 1983 )

Vive la nouvelle chair.

Max ( James Wood ) est le patron d'une petite chaine de télévision spécialisée dans les programmes violents et pornographiques. Invité par une émission à défendre sa programmation, il rencontre Nicki ( Debbie Harry ), animatrice radio, qui va devenir sa maitresse et va lui faire découvrir ses tendances SM. Un soir, Max découvre l'existence de Vidéodrome, un programme montrant simplement des gens se faisant torturer, qui entraine la fascination de Max, ainsi que l'envie de Nicki de participer à Vidéodrome. De plus, Max ne tarde pas à avoir des hallucinations.
BM nous a plusieurs fois fait part de sa passion inconditionelle pour Terrence Malick mais je suis étonné qu'il ne nous ait pas parlé de Cronenberg tant les obsessions de celui-ci ( le corps, la mutation, l'alinéation, l'organique ) me semblent proches de la conception du cinéma que défend BM.
Vidéodrome est un film absolument fascinant qui est, de tous les Cronenberg que j'ai vu ( 9 avec celui-ci ) le plus difficile d'accès et le moins explicite. Le fait que Max délire une bonne partie du film empêche de trop savoir ce qui est réel de ce qui ne l'est pas, d'autant plus que le héros est ici le plus souvent manipulé, soit par la fille d'un théoricien du système médiatique soit par un groupuscule d'extrême droite décidé à purifiter la télévision de toute sa perversion. Le discours de ce groupe, d'ailleurs, n'est pas sans rappeler celui de certains partis extrémistes actuels, la comparaison, qui fait par ailleurs froid dans le dos, révélant bien la puissance prémonitoire du film ( volonté de redonner à l'Amérique sa force passée, exigence de pureté, haine de ce qui est assimilé à de la perversion... ). Les mutilations et transformations physiques sont légions et James Wood est impeccable, de même que la musique d'Howard Shore. Vidéodrome est un film complexe à appréhender qui, sans jamais faire dans la prétention Nolanienne, délivre son quota de moments tétanisants et mémorables. Je le reverrais sans doute en vue de mieux percevoir certaines idées qui, il faut le dire, son extrêmement complexes à appréhender.










Le Corbeau ( Henri-Georges Clouzot, 1943 )

Ces petits carrés de papier blanc pleuvaient sur la ville. Ils ont fait rire quelques uns d'entre vous. Auriez-vous ri si vous aviez su qu'ils auraient fait pleurer une mère ?

Dans une petite ville, les habitants reçoivent des lettres anonymes venant écorcher la réputation de certaines personnes, notamment du docteur Germain ( Pierre Fresnay ), accusé de pratiquer l'avortement clandestin du fait que plusieurs de ses patientes aient perdu leur bébé en accouchant, et Laura Vorzet ( Micheline Francey ), femme du docteur Vorzet ( Pierre Larquey ), attaquée sur le fondement d'une relation adultérine avec Germain. Lorsqu'un malade se suicide après avoir reçu une lettre lui indiquant son absence de chances de guérison, la communauté se lance dans la recherche du mystérieux corbeau, ou la principale suspecte demeure Marie Corbin ( Héléna Manson ), la soeur jalouse de Laura.
En dépit de son impressionant talent de cinéaste, j'ai souvent éprouvé des réserves sur les classiques de Clouzot, trouvant par exemple Le salaire de la peur inférieur au remake de Friedkin ou Les diaboliques handicapé par le jeu de Véra Clouzot. D'ou une joie d'apprécier pleinement ce qui devient donc à mes yeux le chef d'oeuvre du cinéaste, ou celui-ci n'a pas encore cedé à son pessimisme facile de ses oeuvres d'après-guerre et ou le talent des acteurs conjugués à un scénario très écrit et à une mise en scène impeccable donne un résultat admirable. Ma minuscule réserve porterait sur un dénouement que j'ai du mal à trouver totalement cohérent avec l'histoire, que je ne peux donc pas développer sans spoiler.
Sinon, le film est porté par des acteurs formidables, notamment un Pierre Fresnay légèrement misanthrope et une Ginette Leclerc fascinante dans le rôle d'une sorte de nymphomane handicapée que Clouzot a le culot de faire atteindre ses objectifs et de présenter pratiquement comme une héroine. La paranoia semble contaminer tout le monde et la critique de la délation en 1943 demeure sacrément courageuse. Certaines séquences comme l'enterrement sont très belles visuellement et la tension est constante. Très grand film.









La Poison ( Sacha Guitry, 1951 )

J'observe une chose extraordinaire : c'est à quel point le fait d'avoir commis un crime peut développer l'intelligence ! Jamais en temps normal je n'aurais été aussi brillant que je viens de l'être à l'instant.

Paul Braconnier ( Michel Simon ) ne supporte plus sa femme ( Germaine Reuver ), qui rend sa vie insupportable et qui éprouve pour lui un mépris tel qu'elle va tenter de l'empoisonner. Mais Paul, ayant entendu à la radio le discours de maitre Aubanel ( Jean Debucourt ), avocat réputé pour ses acquittements de meurtriers, a une idée : allant voir maitre Aubanel, il lui fait croire qu'il a déja tué sa femme pour déterminer quelles circonstances auraient été les plus faciles à défendre en justice, puis rentre chez lui en vue de tuer sa femme... qui a choisi la même soirée pour passer à l'action.
Certains d'entre vous auront peut-être vu le pitoyable remake de Jean Becker, Un crime au paradis, qui arrive à rendre plats les incroyables dialogues de Guitry dont la drôlerie n'a d'égale que la férocité. Car la Poison est un film méchant, un film à l'humour noir incroyable ou le génie de Michel Simon retranscrit parfaitement l'aspect immoral de son héros, à la fois brave type sympathique et débonnaire et personnage décidé à assassiner sans ménagement sa femme sans en éprouver la moindre gène. Guitry ne se gène pas pour faire un portrait à charge des villageois, tous très contents de l'afflux touristique provoqué par le meurtre et les bénéfices commerciaux qu'ils en retirent. Braconnier n'a d'ailleurs qu'a crier quelques mots à la fenètre pour que la rumeur selon laquelle sa femme le tromperait fasse le tour du village. Le milieu judiciaire ne s'en tire pas mieux, Braconnier ne se privant pas, à l'occasion de quelques tirades délirantes, de prouver que l'assassinat de sa femme n'était après tout que ce que la justice aurait elle-même prévu pour celle-ci, et que par conséquent il ne saurait lui être reproché de s'être " défendu préventivement ". " il tient à la fois de la chimère et du clown ", dira avec a propos maître Aubanel pour décrire Braconnier, nouveau personnage venant alimenter une gallerie démontrant l'incroyable talent de Michel Simon, l'un des plus grands acteurs français de tous les temps à mes yeux.











La fiancée de Frankenstein ( James Whale, 1935 )

Elle me déteste. Comme les autres.

Lors d'une discussion entre amis, Lord Byron complimenter Marie Shelley sur son histoire de Frankenstein. Mary lui explique qu'il ne s'agissait que de la première partie, et nous invite à écouter la deuxième.
La créature de Frankenstein ( Boris Karloff ) n'est donc pas morte dans l'incendie du premier film et tente de fuir la vindicte populaire. Le baron Frankenstein ( Colin Clive ), quand à lui, reçoit la visite de l'inquiétant docteur Pretorius qui le pousse à calmer le monstre en créant une femme de la même manière afin de lui donner une compagne. Bien que Frankenstein ait appris de ses erreurs, il finit par céder lorsque Pretorius s'en prend à sa fiancée.
Après un premier épisode qui demeurait ma plus belle découverte de cette série de film de monstres, James Whale remet le couvert pour délivrer une suite encore supérieure, ou l'accent est mis sur l'humanité du monstre et ou la performance de Boris Karloff est encore plus impressionante que dans le premier, alternant pathétique, tristesse, colère, incompréhension et naiveté avec une justesse incroyable. La rencontre entre la créature et un vieil aveugle qui fascine le monstre en jouant du violon est un moment doté d'une poésie qui n'a rien à envier au passage avec la petite fille du premier film. De même, l'incapacité du monstre, qui pourtant évolue ( il apprend à parler en milieu de film, et ses réactions semblent moins instinctives que dans le premier film ) à trouver sa place dans la societé culmine dans un passage très réussi ou il découvre que la femme-monstre a peur de lui. Comme la majorité des grands films, la fiancée de Frankenstein est sur le film du rasoir, frollant sans arrêt le ridicule sans y tomber, la maitrise de Whale et le charisme de Karloff y étant pour beaucoup. Ce sera le dernier Frankenstein du premier, tandis que le second remettra le couvert en 1939 pour Le fils de Dracula.... bientôt chroniqué ici !















Voilà donc pour cette série de 5 très beaux films qui méritaient tous qu'on passe un petit moment à vanter leurs très différentes qualités. La prochaine série verra donc notamment la suite des cycles sur Monte Hellman et sur les films de monstre, ainsi qu'une bonne surprise non-sortie en salles sans que je comprenne pourquoi. Ca s'arrange un peu pour les captures sinon, même si j'ai bien vu que j'en avais un peu merdé une ou deux et que celles sur la Poison ont une qualité très limite, ça risque malheureusement de se reproduire quand le support de visionnage n'est pas à la hauteur du film.

Boris.

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Envoyé par Manouel le Jeudi 03 Février 2011 à 17:21


 Han, Boris utilise IE!!

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Envoyé par MorgenStern le Jeudi 03 Février 2011 à 18:08


Personne n'est parfait


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Que pensez-vous de In Bruges

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"A quel moment les mecs ont pris la confiance comme ça? On est 66 millions ils sont 577, si y'a baston ça fait 114000 contre 1 quoi, même en admettant que Gilbert Collard soit champion départemental de Karaté on devrait s'en tirer." Pierre-Emmanuel Barré

BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Jeudi 03 Février 2011 à 20:51


Le 03/02/2011 à 17:21, Manouel avait écrit ...

Han, Boris utilise IE!!


Alors, c'est plus complexe que ça.
Avant j'utilisais IE.
Puis IE a planté et je suis passé à Firefox.
Maintenant j'ai pu remettre IE et j'utilise les deux. IE me fout cent pages de pubs de merde mais Firefox plante tout le temps et particulièrement au mauvais moment donc je privilégie IE en temps que moindre mal. Il fallait que ce soit dit : Firefox, ça pue la merde.

Boris.

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Envoyé par NewMilenium le Jeudi 03 Février 2011 à 21:02


Opera c'est bien. 

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