Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Dimanche 05 Décembre 2010 à 23:26 Je trouve ça très similaire à Shutter Island, Bug. Je dirais qu'après le visionnage la première réflexion que j'ai eu c'est que c'était un SI avec un petit budget.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Lundi 06 Décembre 2010 à 07:02 Je vois vraiment pas du tout le lien entre les deux films. Bug est loin du film à twist lambda puisqu'il convie métaphore politique complètement à contre-courant de la tendance actuelle ( Friedkin est clairement un cinéaste de droite et dès la bande-annonce au slogan " la paranoia est contagieuse " tu devines que la morale va être un peu spéciale ), étude de la manière dont le besoin de compagnie amène les gens à croire le plus incroyable et fin qui n'est pas un twist puisque le film depuis le départ ne cesse de démontrer le caractère invraissemblable de l'histoire de Michael Shannon. La fin ne t'amènes pas à remettre le début en question puisque dès le début c'est plutôt clair. Et le couple principal est autrement plus attachant que l'immense majorité de ce qu'on nous montre, non je ne reviendrais pas sur Nolan pour qui l'amour fou c'est répeter à quel point on se trouve parfaits alors que chez Friedkin c'est de se mutiler, de tuer des gens et de s'aliéner complètement.
Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Mercredi 08 Décembre 2010 à 18:38 Les deux films ont tous les deux cette obsession de la paranoïa, qui est le personnage principal dans les deux cas, plus que Shannon ou Daniels.
Ils traitent juste chacun d'eux le sujet sous un angle différent: Bug est plus dans le côté "social" comme tu l'as souligné avec le trailer, alors que Shutter Island nous met dans la peau du personnage et nous explique comment et pourquoi on se fait avoir. Dans les deux cas la paranoïa entraine un personnage dans une spirale d'auto-suggestion, que ce soit du fait de l'amour maladif ou de ce que chaque instance où on te traite de fou renforce en fait ta thèse. Du coup forcément l'un des films n'a pas besoin de twist car il prend un point de vue beaucoup plus objectif, et donc n'a pas besoin de tromper le spectateur. Tandis que dans l'autre le twist a tout naturellement sa place. Mais c'est un impératif qui découle d'un angle de vue initial plutôt qu'un choix artistique qui fait ferait toute la différence entre les deux films. Ted Daniels et Michael Shannon développe tous les deux une histoire quasiment similaire. C'est une obsession des expériences inhumaines, de l'univers malsain carcéral ou concentrationnaire, de l'omniprésence d'un complot militaire, de la réduction de l'humain à un cobaye.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Mercredi 08 Décembre 2010 à 20:29 Y a quand même énormément de choses radicalement opposées. Je veux dire, ce que tu dis sur Shutter Island - le pourquoi du on s'est fait avoir comme le perso - c'est assez similaire dans Bug avec le personnage d'Ashley Judd, la différence étant que Friedkin ne cherche pas à jouer au jeu de piste avec le spectateur mais simplement à montrer un amour fou - et quand même le couple principal est bien plus fort que dans la grande majorité des films, déja parce qu'il y a une folie commune entre eux - au milieu d'un crescendo paranoiaque. Les persos des deux films sont fous, sauf que chez Friedkin ça vient de la sollitude et du malheur, et chez Scorsese du nazisme. D'un coté t'as un cinéaste dans un esprit série B qui ne pète pas plus haut que son cul et de l'autre un maitre reconnu qui fait de la théorie fumeuse, il suffit de voir comment il reprend les travelings à la Kapo comme si il voulait se payer la tronche de la critique. La femme de Di Caprio est et ne sera rien d'autre que la personne qui crée le trauma, il n'y a aucune vie en elle, il y a juste un lien scénaristique. A mes yeux, c'est du cinéma théorique sans âme et sans vie.
Je cite hors-contexte Hervé Aubron ( il parlait de Lynch ) parce que je ressens la même chose pour ce genre de films à la mode ( Inception, les Saw, Shutter Island.... attention je mets pas tout dans le même panier question qualité hein, évidemment Inception c'est dix millions de fois mieux que Saw 4, mais ils ont un truc que je déteste en commun ) : " Comme toutes oeuvres cultes, ce sont des oeuvres-logos, se donnant tout entiers dans les accessoires, le décorum. Si le cinéma-culte devait être défini comme une perversion ce serait en effet un fétichisme compulsif. Le " culte " est pour une large part affaire de signalétique [...]. Le signe mène à un signe. L'érudition des aficionados va d'un signe à l'autre, n'est jamais rassasiée. Le signe fait la pute, invite, l'oeil en coin, à un eternelle déchiffrage qui mène à un sens absent. " Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Mercredi 08 Décembre 2010 à 20:31 derniers films vus :
Zodiac, de David Fincher : je ne suis pas un grand fan de de Fincher, trouvant fight club totalement surfait par exemple. Mais il faut avouer que zodiac est un très bon film d'ambiance, même si la vf (je l'ai vu quand il est passé à la télé), m'a un peu agressée. Du bon thriller (ou pas d'ailleurs vu comment les choses sont présentées, le héros est quand même l'antithèse totale du héros traditionnel de thriller, sans compter qu'il n'y a pas d'énigme policière pour le spectateur à proprement parler), avec des passages amenant un suspens bien géré, une bande son, cool (genre santana), et des acteurs bien dans leur rôle, comme Downey Junior, qu'on aime bien voir jouer dans des films corrects. Tout ce qu'il faut pour passer un bon moment devant sa caméra quoi. Into the wild, de Sean Penn : en fait je l'avais déjà vu, et quand il est passé sur M6, la vf catastrophique de John Hurt suivie d'une coupure pub m'ont empêché d'aller jusqu'au bout cette fois-ci (quelle chaine de merde ^^). Il n'en reste pas moins que le film est bien mené, avec un sujet aussi débile c'était pas facile, mais jamais le réalisateur ne prend caricaturalement son parti contre la société de consommation (je suis contre le film à message pour le message ^^), comme on aurait pu le craindre. Au contraire il déploie son intrigue de manière contemplative très agréable, ce qui est en fait une sorte de road movie un peu barré, et complètement décalé, où les beaux personnages se succèdent les uns les autres sans mièvrerie. Une belle réussite pour un sujet pas évident du tout. Le vieux jardin, d'Im-sang-soo : Une déception relative. Je pensais trouver là un chef d'oeuvre, mais le film donne une impression de longueur qui gâche un peu le résultat? Quel dommage pour cette fresque toute en finesse qui ne tombe jamais dans le manichéisme des manifestations de 1980! Le film est magnifique, les personnages superbement travaillés, il y a vraiment là de quoi faire un véritable chef d'oeuvre, n'était cette impression de trop grande lenteur. Malgré tout un très bon film, très réussi. sisters, de Brian de Palma : Et non, De Palma, n'a pas fait que le dahlia noir et mission to mars, il est surtout un réalisateur très très talentueux, qui nous a donné un pur chef d'oeuvre avec Phantom of the Paradise par exemple, et dont son film Les Incorruptibles est une leçon de cinéma. Sisters, c'est avant tout, un hommage à Hitchkock, avec même Bernard Herrman à la composition. C'est le portrait hallucinant et halluciné d'une folle furieuse. On a une journaliste qui voit un meurtre de sa fenêtre, dans un lotissement en brique en face de chez elle, et qui suite à l'inanité de la police, décide d'enquêter par elle-même (ça ne vous rappelle rien? ^^). Bref l'hommage ne pouvait être plus transparent. Et De Palma réussit à faire du Hitchcock, actualisé à sa propre manière de voir les choses (ça se traduit par plus de sang surtout ^^). Bref une réussite, avec, une fin qui en décevra certains mais réjouira forts d'autres, à vous de voir. Boris : en même temps Shutter Island est repris d'un polar sans prétention et n'en a pas plus à l'écran. C'est très loin d'être du grand Scorcese, mais ça se laisse juste regarder sans déplaisir, même si on sent venir la fin à 300 mètres. [ Dernière modification par kakkhara le 08 déc 2010 à 20h35 ]
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Mercredi 08 Décembre 2010 à 20:34
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Mercredi 08 Décembre 2010 à 21:02 Oui bah comme Pulsions, Obession, Blow Out, Body Double.... Et une mise en scène très différente - les split-screen, le coté film d'horreur, une certaine vulgarité assumée - et une fin assez peu Hithcockienne, et un peu de cul même si y en aura plus dans les De Palma suivants, et un personnage de noir au premier plan en 1973 quand même, et beaucoup d'autres choses qui font que De Palma est quand même bien plus qu'un plagieur. On dirait que ça te fait chier la gueule d'avouer que Zodiac est un film immense. Tu peux le dire, c'est pas sale Clichés du road movie. Je trouve au contraire ça super prétentieux dans sa forme et sa façon d'asséner son " ambiguité " de façon hyper lourdingue et d'y méler un contexte historique dont le film n'a a mon sens pas besoin. Pas de déplaisir, peut-être, mais surtout pas de plaisir chez moi. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Jeudi 09 Décembre 2010 à 13:04
La femme de Ted Daniels n'a justement absolument aucune vocation à être un personnage, c'est juste un évènement, alors il n'y a pas de scandale qu'elle ne soit pas ce qu'elle n'est de toute façon pas destinée à être. C'est comme pour Mall à l'égard de laquelle je ne comprend pas ta répulsion. Ce n'est pas une humaine en chair et en os, c'est juste un fantôme, une illusion. Si on veut qu'une histoire d'amour entre un homme et son fantasme soit traitée de la même façon qu'une histoire entre deux "vraies personnes", on sera d'office déçu. D'autant que Nolan ne tombe pas non plus dans l'excès d'une passion composée uniquement de "je t'aime", dans Inception Mall est pas mal du genre à débarquer dans un train lancé à 300km/h et à déglinguer tous les alliés de Cobb qu'elle peut se mettre sous la main. Pour cette histoire de cinéma théorique, c'est le genre de chose pour laquelle on a du mal à distinguer la frontière. Ou est-ce que commence et s'arrête le cinéma "théorique"? Pour chaque émotion qu'un film traitera, on pourra toujours interpréter ça comme un pur exercice de style.
Au contraire le contexte historique prend tout son sens dans Shutter Island. Le nazisme n'est justement pas ici pour son caractère historique, il est là en tant que traumatisme faisant partie intégrante de notre inconscient collectif, qui vient donc fournir une matière première de choix pour l'élaboration de la paranoïa de Cobb. Quand il arrive devant les barbelés électrifiés de l'île et qu'il dit "j'ai déjà vu ça ailleurs", c'est exactement ça. Parce qu'il n'y a rien de plus efficace pour se batir son propre cauchemar que l'univers concentrationnaire et les expériences de Mengele. En gros dire que le contexte historique est déplacé dans SI c'est comme si tu disais qu'on aurait bien pu se passer du contexte zoologique dans Bug. [ Dernière modification par gedat le 09 déc 2010 à 13h04 ]
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Jeudi 09 Décembre 2010 à 21:47 Si tu prends un film comme Solaris par exemple, on a un personnage fantomatique, à savoir la vision d'une femme morte, qui arrive pourtant à être incarnée et pour laquelle on peut facilement éprouver de l'empathie. L'excuse thématique, pour moi c'est une façon de botter en touche quand on est incapable de construire des personnages de chair et d'os justement, de faire de ceux-ci autre chose que des symboles, des artifices narratifs ou des contrepieds du héros. Un homme et son fantasme peuvent avoir des histoires d'amour un minimum dignes d'intérêt, je sais pas, le Mépris de Godard par exemple ou Bardot est une sorte de projection, ou Two Lovers plus récemment ou Paltrow était un fantasme pour Phoenix. Ce sont les deux qui me passent pas la tête maintenant mais je suis sur qu'on peut en trouver d'autre qui ont eu le tripes de ne pas laisser leur thématique faire de leurs personnages des schémas tout préparés. Et dire que Nolan ne tombe pas dans le " je t'aime " je trouve qu'au contraire, quand on voit le speech de Di Caprio " t'es tellement complexe et géniale que je ne peux plus te représenter " j'ai envie de crier au secours.
Ce que j'appelle le cinéma théorique c'est justement un cinéma sans chair, un cinéma tellement écrit que les personnages en deviennent les pantins de la vision du cinéaste sans avoir de vie propre. Ce n'est pas une question d'exercice de style - je ne trouve pas du tout De Palma ou Tarantino théoriques, par exemple - mais simplement d'incarnation. Mes Bergman et Tarkovski préferés - en fait je frime avec mes films intellos parce que je sais que personne n'ira m'emmerder là-dessus - sont des films avec des thématiques complexes et difficiles à appréhender mais ou les personnages ne sont pas juste ce qu'ils sont censés être pour faire fonctionner l'histoire, mais des humains qui souffrent et qui vivent. C'est peut-être quelque chose qui est idéologique mais utiliser le nazisme comme espèce de truc psychanalitique pour expliquer un trauma général je trouve ça d'une lourdaud, de l'autre très génant. Je suis déja pointilleux sur la façon de représenter la mort mais alors la Shoah vu par cet angle - c'est-à-dire juste ses conséquences a posteriori - je trouve ça très limite. Et vraiment si c'est ça que Scorsese a à dire, je trouve que c'est d'une petitesse d'esprit et d'un inintérêt thématique assez grave. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Samedi 11 Décembre 2010 à 12:35 Machete ( Robert Rodriguez et Ethan Maniquis )
J'en ai dit du mal de Robert Rodriguez. Jusqu'ici je n'aimais aucun de ses films, qu'il s'agisse d'un Sin City qui, si il m'avait plu à sa sortie, se révélait en réalité un découpage sans imagination à la case près du comics, d'un Desperado en forme de John Woo mal plagié et écrit n'importe comment, d'un Une nuit en enfer boursouflé mal joué et pas drôle, d'un Planète Terreur en hommage cynique et roublard aux séries Z et je passe le reste sous silence ( oui, je fais partie des " chanceux " qui ont pu voir Desperado 2 ! ). Et pourtant, j'ai pris un réel plaisir devant ce Machete. Machete ( Danny Trejo ), agent de police mexicain légèrement extrême, a vu le trafiquant de drogue Thorez ( Steven Seagal ! ) tuer sa femme et laisser Machete pour mort. Machete passe la frontière et quelques années plus tard, devenu ouvrier confronté à une politique migratoire anti-mexicaine assez expéditive, il est engagé pour tuer le sénateur hyper-conservateur McLaughlin ( Robert De Niro ) sans se douter que c'est un coup monté pour augmenter la popularité du sénateur. C'est con mais c'est bon. Machete, c'est un scénario qui tout en assumant son cahier des charges consistant à reprendre la majorité des scènes vues dans la bande-annonce arrive à tenir à peu près la route tout en délivrant quelques moments comiques fleurant bon les années 80 ( Machete parlant de lui à la troisième personne, Machete sautant d'un immeuble accroché aux intestins d'un méchant, Lindsay Lohan en nonne vengeresse très L'ange de la vengeance, Machete se tapant Lindsay Lohan et sa mère ). Robert Rodriguez s'est amélioré et en dehors d'un assaut final confus livre quelques bonnes séquences de gunfight réjouissantes, comme l'intro ou Trejo dégomme tout ce qui bouche à la machette. Le casting est surprenant, entre les bombasses en mode calendrier - Alba pas terrible, Lohan peu visible, mais une excellente Michelle Rodriguez -, les contre-emplois chez les méchants - Don Johnson, Seagal et De Niro, c'est quand même une drôle d'équipe - et un Trejo impeccable dans un rôle de gros bourrin. La métaphore politique est lourdaude, l'humour tout autant ( reste le combat en escarpins d'Alba contre le catcheur mexicain ! ) et les citations de John Woo ( le piège contre Alba et Trejo ) passent assez mal mais quel panard dans le genre régressif ! Le futur film préferé de kakkhara La vie de Jésus ( Bruno Dumont ) Freddy ( David Douche ) est épileptique. Vivant dans une petite ville du nord chez sa mère tenancière de bar, Freddy, chomeur, partage son temps entre sa copine Marie ( Marjorie Cottreel ) et sa bande de copains pas très futés, avec lesquels il se ballade en moto pour tromper l'ennui. Raciste, la petite bande va humilier un arabe, Kader ( Kader Chaatouf ) qui va avoir la mauvaise idée de s'enticher de Marie. Après que celle-ci l'ait quitté, Freddy va appeler ses copains, avec lesquels il va tuer Kader. Je crois que c'est le film le plus désagréable que j'ai pu voir depuis longtemps. L'ambiance est glauque à souhait - toujours ces télés en hauteur qu'on retrouve chez Dumont et qui renvoient les personnages à leur condition de ploucs - et les personnages principaux sont tous des pauvres types sans avenir et aux facultés intellectuelles plus que limitées, si ce n'est évidemment l'arabe qui se fera lyncher, sans doute autant du fait de son origine que parce qu'il n'appartient pas à la bande. De quoi faire un American History X en pire si ce n'était d'une part l'empathie dont Dumont semble faire preuve pour ces ratés et sa mise en scène très distante - on se croirait parfois dans un western de l'âge d'or - qui évite toute complaisance - le meurtre est hors-champ, une séquence de quasi-viol est traitée de façon extrèmement rapide - et qui obloige le spectateur à réviser un peu ses préjugés. Ce n'est pas du tout un film facile ou aimable, c'est l'antithèse complète à Bienvenue chez les chtis tant le nord n'a jamais semblé aussi peu convivial, c'est très bien joué par des comédiens amateurs et si le misérabilisme n'est jamais très loin, il reste assez de moments touchants là-dedans ( la relation entre Marie et l'arabe ) pour y conserver un minimum d'humanité. Donc à voir absolument mais pas un jour de déprime. True Romance ( Tony Scott ) Revisionnage assez positif de ce film qui m'avait laissé un peu trop mitigé la première fois. Clarence ( Christian Slater ) rencontre Alabama ( Patricia Arquette ), une prostituée payée par son patron pour lui faire passer du bon temps. Ils tombent amoureux et décident se marier, mais Clarence, après une altercation avec Drexl ( Gary Oldman ), l'ancien maquereau d'Alabama, flingue celui-ci, ce qui entraine le couple dans une cavale ou la police et la mafia ne sont pas loin. D'abord, ce film a un casting de malade : en plus des acteurs déja cités, on y retrouve Brad Pitt, Christopher Walken, Chris Penn, Dennis Hopper, James Gandolfini, Tom Sizemore, Val Kilmer, Samuel L Jackson et je dois en oublier. Certains numéros sont anthologiques et le speech de Dennis Hopper sur les siciliens face à Walken en fait partie. Patricia Arquette est la plus belle femme du monde qui ne soit pas Asia Argento et si tu me lis Patricia je serais ton esclave pour l'éternité si tu veux de moi. Son affrontement avec James Gandolfini ou elle se fait tabasser à mort et réunit juste assez de forces pour lui dire " you look ridiculous " est assez glaçant. Val Kilmer en fantome d'Elvis Presley ou Brad Pitt en drogué sont eux aussi au top. Alors oui Tony Scott n'est pas un grand cinéaste et emballe ce scénario de Tarantino de façon juste convenable et peine à transcender tout ça par sa mise en scène. On doit donc se farcir une scène d'amour horriblement moche, une musique tahiti douche, un gunfight de fin assez moyen. Qu'importe, Scott ne coule pas le film non plus et l'histoire originale, les acteurs et les excellents dialogues ( l'intro avec Slater parlant de Sonny Chiba et de la série de films Streetfighter, le passage sur les films de guerre, le speech de Drexl avec du Mister Majestyk dedans ) font le reste. Un gros plaisir quasi-coupable de ma part, mais bon, j'ai déja proclamé mon respect pour d'autres films de Tony Scott alors on n'est plus à ça près. La maison des 1000 morts ( Rob Zombie ) C'est la daube de la série. La famille Fireflies, avec à sa tête le capitaine Spaulding ( Sid Haig.... mais si ! Le mec qui se faisait égorger par Pam Grier dans Coffy ! Quoi ? Putain, révisez vos classiques blaxploitation les gars, si vous ne voyez pas Coffy vous ne verrez jamais de bagarre à coups de saladiers dans un film ! ) est une famille de gros tarés sanatanistes cannibales et tout ce que vous voulez et un duo de couples va avoir la mauvaise idée d'accepter leur hospitalité, pas besoin que je raconte la suite, on est dans un copier-coller pur et simple de Massacre à la tronçonneuse mais ou la tension crispante et sèche a été remplacée par une forme d'outrance hystérique insupportable ou tout le monde rigole ou pleure tout le temps, ou les acteurs surjouent comme des porcs et ou Zombie filme tout ça à l'esbrouffe en s'agitant pour rien. Evidemment comme dans tout film d'horreur raté on se fout complètement du sort des victimes qui sont aussi attachantes qu'un Jar Jar Binks et il est évident que le réalisateur ne s'intéresse de toute façon qu'à sa petite famille de gros tarés à laquelle on ne croit jamais tant, là encore comme dans tout mauvais film d'horreur, tout le monde semble trop con pour les inquiéter, donc évidemment les flics enquêtants se feront dézinguer comme des blaireaux. Le tout filmé avec une complaisance limite pornographique, avec la dose de ralentis et de suspens foireux - un mec qui a un flingue sur la tête, le son est coupé, et on attend bien dix secondes avant l'exécution sommaire, génial - qui est là pour exciter les prépubères en mal de sensation forte. Pour certains fans de films d'horreur, ce film est le parfait antidote à la saga Saw. Pour moi c'est leur voisin de cuvette. Ah et je vais devoir me refaire Devil's reject et me payer le remake d'Halloween, j'ai promis. Vie de merde. Indiana Jones et le royaume du crane de cristal ( Steven Spielberg ) Attention les copains, je vais tenter de le défendre un peu ! Hé oui, vous n'hallucinez pas et je l'ai vu parfaitement sobre, je trouve le lynchage qu'a subi le film assez injuste et sans doute plus lié à l'attente des spectateurs autour de la saga qu'à une réelle nullite totale du film ( et je sais qu'en écrivant ça j'aurais des réactions alors que vous n'en aurez rien à foutre des autres films sur lesquels je m'exprime ). Une petite dédicace aux deux gros ploucs de South Parke, mes pas-copains Parker et Stone : le jour ou vous ferez un film qui sera aussi bon que cet Indy, vous viendrez là ramener. En attendant, quand on est responsables de Team America, on ferme sa gueule. Le Indy donc. C'est vrai que le scénario est plus que bancal est réserve des idées qui font un peu peine à voir : le frigo, le passage Tarzan ou le final sont carrément embarassants. A coté, certains développements qui pourraient se réveler sympas sont écartés, donc exit la tribu indigène, exit Mac, le copain d'Indy sacrifié par l'histoire, A coté, il y a une certaine adaptation de la franchise Indiana Jones au contexte 50's ( la parano politique, la bombe nucléaire, le communisme même si les russes sont aussi caricaturaux que les nazis des épisodes précédents ) et surtout, ce qui empêche le film de couler, une mise en scène toujours de haute volée de Spielberg qui arrive même à trousser quelques petits moments de virtuosité, comme le duel au sabre en voiture - c'est con mais très bien filmé -, le combat avec les fourmis ou la séquence d'introduction. Harrison Ford a encore du punch, Shia LaBoeuf n'est pas si mauvais, Karen Allen ne ressemble plus à grand chose et ne sert à pas grand chose de plus, l'idée d'un Indi déphasé est plutôt bien traitée mais devenue presque un cliché aujourd'hui, l'humour marche environ une scène sur deux - le passage de la bibiliothèque -, les décors ont de la gueule, et au final on a un film moyen, plus que bancal mais qui vaut bien des blockbusters acclamés ( j'en dégomme un dans le prochain numéro les potos ! ). Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 12/08/2012 Grade : [Nomade] Inscrit le 07/02/2008 | Envoyé par black-monday le Samedi 11 Décembre 2010 à 13:32 Je réagis sur Indy IV :
Je crois que je n'avais pas d'attente particulière à sa sortie, enfin un peu quand même, Indy c'est l'un des héros de mon enfance avec Bond, donc oui un peu d'attente, mais inquiet quand même car Spielberg et moi, c'est devenu l'amour/haine voire une indifference gênée : son cinema, moi grandissant, ne me touche plus. Je sais c'est moche, mais je crois que ses obsessions me touchent que très peu. Indy IV donc ; vu au ciné et relativement déçu ; j'avais la nostalgie des nazis, Shia m'ennuie (le rôle), le coté Père/fils si convenu...bref déçu mais bon ça passait. Puis je suis retombé dessus plusieurs fois lors de sa diffusion sur canal, et là le choc : pris dans le contexte des autres Indy, ce film est une purge. Par rapport à d'autres blockbusters, oui ça tient la route, mais putain on parle d'Indiana Jones là ! la séquence Tarzan WTF (putain j'ai eu honte quand j'ai revu le truc, et ressentit beaucoup de colère aussi), les fourmis (immondes effets spéciaux numériques), enfin toute la séquence de course poursuite dans la jungle est une dégueulasserie visuelle qui venant de Spielberg me donne la haine. On dirait que TOUT est traîté par dessus la jambe, les persos, les enjeux, les décors dans leur majorité, mais surtout, le mythe. Jone c'est un warrior, et même s'il vieillit, Spielberg n'avait pas le droit de le montrer vieillissant avec son défilé de poncifs inhérents à l'âge. C'est salaud, indigne, méprisant. Spielberg a pissé sur le mythe, et même si Ford est encore royal parce qu'il EST Indiana Jones, on l'oblige à chier sur son personnage. Aussi je rends grâce de Stone et Parker d'avoir su caractériser ma colère sur ce film : Lucas et Spielberg violant Indiana Jones. C'EST EXACTEMENT MON RESSENTIT. Des fumiers. S'il y a bien une chose que je déteste, c'est que l'on se foute des héros de ma jeunesse, à fortiori quand ce sont ses créateurs qui le font. Sur le coup, au ciné, j'étais encore bercé des illusions de ma jeunesse, et puis à la revision, l'horreur, la réalité en pleine gueule, le mépris de cinéastes qui me crachent à la gueule. Il va sans dire que Team america, n'enterre pas assez Indy IV. Le film de Stone et Parker pisse sur la gueule de tout le monde mais contrairement à Indy il ne chie pas sur ma gueule de spectateur. Mais c'est un bon film plus simplement. Je suis en colère certes, mais vraiment là, Spielberg est allé trop loin pour moi. Je n'attends plus rien d'un cinéaste aussi con. C'est épidermique oui, et je crois que c'est le seul cinéaste qui me fait cet effet là, m'enfin non quoi on fait pas ça à Indiana Jones. Par ailleurs il y a des films de Spielberg que j'adore : Duel, La rencontre du 3ème type, Jaws (trauma de mon enfance), Always (ouais j'assume, je marche à fond, je l'ai encore revu récemment et j'adore toujours autant), Catch me if you can (immense tendresse pour ce film, je suis à fond), Minority Report, Jurassic Park, et bien sûr, les trois Indy.
___________________ "Ouais même que Valérie Damidot est tellement grasse que si elle se trempe un pinceau dans le fion, elle réinvente la peinture à l'huile."
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Samedi 11 Décembre 2010 à 13:52 Ca alors, la réaction a été sur Indy IV
C'est marrant, tu dis qu'Indy a été le héros de ton enfance avec Bond, pourtant Bond dès la période Moore, je dirais même dès Les diamants sont éternels qui est quand même honteux, c'est de l'auto-caricature. Et pourtant ça n'as pas l'air de te chagriner. Indy 4 est meilleur qu'environ 75 % des Bonds, et je balance pas ce chiffre au pif, j'ai vu absolument tous les James Bond. Le coté père-fils c'était déja le cas dans La dernière croisade a ceci près qu'Indy était de l'autre coté. Les fourmis en FX ça ne change guère de ce qu'on a pu voir dans le reste de la saga ( la chute du nazi dans le III, les visages brulés du I, les crocos en carton-pâte du II... ). Le traitement " par-dessus la jambe " c'est carrément excessif, quand tu vois comment Spielberg gère une poursuite avec une mobilité dingue de la caméra et un montage qui reste toujours cohérent, faut arrêter de dire que tout est naze parce que le scénario est assez raté. Et bien sur que Spielberg avait le droit de faire ce qu'il a fait, c'est son personnage. En plus ton message va dans mon sens quand je dis que les gros déçus le sont plus par rapport à des attentes sur une sage qu'ils idolatrent et ou ils estiment qu'on a pas fait ce qu'ils auraient aimé qu'on fasse. Et je trouve ta réaction super puéril, " je n'attends plus rien de Spielberg ", n'attendre plus rien du mec qui a fait dans la dernière décennie A.I., Minority Report, Attrape-moi si tu peux, La guerre des mondes et Munich, je comprends pas du tout. Si tu veux enterrer des mecs qui ont merdé un film, OK, il te reste qui ? On enterre Scorsese, De Palma et Coppola tant qu'on y est, vu que leurs derniers sont pas tops ? Spielberg a du talent. Parker et Stone non. Donc les critiques du duo sur Spielberg, je trouverai qu'elles ont un droit d'existence le jour ou eux-mêmes auront un centième du talent de Spielberg. J'ai du voir une bonne quinzaine de Spielberg, y avait un certain nombre de ratés - et encore, pas tellement - mais j'ai rien vu d'aussi pourri que Team America chez lui. En se déconnectant de ses attentes de fanboys et en prenant le film tel qu'il est, tu te rends vite compte qu'Indy 4 écrase question mise en scène une immense partie de la concurrence, Stephen Sommers par exemple est renvoyé à ses études. Et je trouve pas qu'on se foute plus de ma gueule en me balançant des enjeux superficiels qu'en me faisant croire à de la profondeur thématique quand il n'y a que du vent, suivez mon regard. Boris.
___________________ Je sais pas toi mais moi j'me fends la gueule. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 08/11/2019 Grade : [Sorcier] Inscrit le 11/03/2006 | Envoyé par zwouip le Samedi 11 Décembre 2010 à 13:58 eh eh... je n'arrive plus à regarder des films à un rythme industriel je me contenterai donc de :
GoldenEye - Martin Campbell je sais pas pourquoi, j'ai eu envie de regarder un james bond récent, et j'ai choisi celui-là un peu au hasard, un peu pour la nostalgie parce que c'est un récent que j'avais pas vu depuis longtemps, et un peu pour famke janssen avouons-le. au fond ce film est un pur produit standardisé, je me demande comment les réalisateurs prennent du plaisir à filmer un james bond. Tout y est formaté : les répliques à deux balles qui font mouche, la présentation des gadgets, les james bond girls (une gentille, une méchante, forcément), la musique... à noter qu'ici la musique est de serra (le mec qui fait la musique du grand bleu), du coup ça déstabilise tant on s'attendrait à avoir toute la panoplie du film james bond. Bon on a quand même le thème usuel une fois dans le film. j'arrive même pas à me dire que c'est un film d'action efficace puisque tout ce que je vois est anticipable ; le film n'a aucune psychologie, les personnages sont des robots qui remplissent leur rôle, on pourrait les décrire en 2 lignes chacun. On sait qu'il y aura un plan machiavélique avec une portée si possible mondiale, une recherche de la planque secrète pendant un petit moment, deux-trois compte à rebours ou james s'en sort pendant les dernières secondes... Au fond la seule chose que j'aime dans le film c'est la chanson au début du film (qu'assez souvent je trouve d'une grande beauté formelle) et la méchante à tendance SM que j'ai pas l'habitude de voir dans ce genre de cinéma. Au final je me suis quand même demandé si des filles aiment les james bond tant les scénarios véhiculent simplement les stéréotypes idéaux masculins, sans aucune profondeur. Ce film ne peut qu'être adressé à un public masculin. Il faudrait que je prenne la peine de regarder fast & furious un de ces jours. Delicatessen - Jean-Pierre Jeunet, Marc Caro Le seul jeunet et caro que j'ai vu, et que j'ai décidé de revoir, à ma grande satisfaction après coup. Le film est déjà très esthétique. Les décors, les costumes, les ambiances, tous sont très travaillés, autant que dans un burton par exemple. Mais là ou burton est plus rêveur, Delicatessen est plutôt cynique, désabusé, et déjà c'est rare. La plupart du temps on sourit ou on rit jaune (tout dépend de notre sens de l'humour), mais l'absurde est vraiment omniprésent dans le film. Le rythme du film est doux, et pourtant on ne s'ennuie pas, l'histoire défile sous nos yeux comme dans un livre, on a le temps d'apprécier tous les détails de la mise en scène. A la grande différence d'un brazil, les péripéties qui sont racontées ont souvent des implications simples, on saisit rapidement ou les réalisateurs veulent nous emmener (on se fait tromper parfois, d'ailleurs). En même temps, les personnages représentés font tellement penser à des allégories qu'on va de toute façon trouver un sens au film au delà de ce qui est montré ; d'ailleurs je ne pense pas avoir saisi exactement toutes les nuances que délivre le film, ni même en avoir la bonne interprétation. Mais comme il n'est pas nécessaire de les comprendre pour pouvoir déjà apprécier le film pleinement, je n'en ai pas de remors. En clair, à l'inverse d'un 2001 ou je sais que je n'ai rien compris à la moitié du film une fois le visionnage terminé, et ou j'ai presque honte de le revoir, au risque de n'y rien comprendre encore une fois, ici je suis doublement heureux puisque j'ai passé un bon moment devant le film et je sais qu'il présente un grand intérêt à être revu. Selon moi, un pur chef-d'oeuvre. Je vous invite à le regarder au moins une fois pour vous en faire une idée, en plus c'est un film français donc il ne doit pas être trop dur à trouver. [ Dernière modification par zwouip le 11 déc 2010 à 14h00 ]
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 12/08/2012 Grade : [Nomade] Inscrit le 07/02/2008 | Envoyé par black-monday le Samedi 11 Décembre 2010 à 14:11
Oui je sais. Moi même je suis vraiment pas heureux de détester Indy IV. Cela me fait mal. Car ce film existe malgré tout. Et c'est ça le pire. Mais je remarque un truc : je pardonne beaucoup moins Spielberg que d'autres cinéastes quand ils se plantent. Spielberg c'est vraiment LE cinéaste de mon enfance, c'est lui qui m'a fait aimer le cinéma, mais avec le temps, je n'arrive pas à l'expliquer mais je crois que quelque chose s'est brisé entre lui et moi. Et Indy IV est un peu son film qui a fait éclaté définitivement le rapport compliqué et indéfinissable que j'entretenais avec lui jusqu'alors. très affectif et primitif.
___________________ "Ouais même que Valérie Damidot est tellement grasse que si elle se trempe un pinceau dans le fion, elle réinvente la peinture à l'huile."
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 12/08/2012 Grade : [Nomade] Inscrit le 07/02/2008 | Envoyé par black-monday le Samedi 11 Décembre 2010 à 19:06
Pour Bond, les opus mauvais ne me dérangent pas ou peu car je les ai tous vus étant assez jeune, donc sans recul. C'est pour ça que les Bond de Moore ne me chagrinent pas (autocaricature en effet). Après, dire que Indy IV est meilleur que 75 % des Bond, oui pourquoi pas, mais je ne suis pas d'accord ; si je devais comparer le dernier Indy avec quelquechose, ce serait avec les trois premiers Indy. Le coté Père/fils était justement traîté dans le troisième, et avec brio je trouve (enfin quand je l'ai vu, j'ai trouvé brillant), "reprendre" une telle situation, dans le IV, ne m'a pas du tout intéressé, je trouve ça redite et paresseux, bien que séduisant au départ. Au niveau des effets spéciaux. Je me souviens, lors des premiers échos du projet de Indy IV, que Spielberg souhaitait garder le coté old school des effets, avec donc sans trucages numériques (ou le moins possible). Or surprise au ciné, j'ai été heurté par le coté boursoufflé des effets numériques, son coté tape à l'oeil. J'ai eu l'impression de perdre quelque chose, un charme du bout de ficelle devant le coté maousse de certains trucs : la séquence du frigo, n'est pas mauvaise en soi, et sans doute que dans tout autre film, cela aurait eu de la gueule, MAIS dans un Indiana Jones, c'est complètement vain, ça me décolle complètement du film. En fait, je sais où le problème, pour moi, les effets spéciaux tels qu'ils sont employés dans Indy IV, me cassent complètement la proximité affective que j'entretiens depuis toujours avec la mythologie Indiana Jones : ça me fait sortir du film, je ne vois que le trucage géré par l'ordinateur et l'occultation du personnage d'Indiana Jones. Dans Indy IV j'ai toujours l'impression d'une mise à distance du héros, écrasé par des trucages virtuels manifestes ; le ponpon étant atteint lors de la séquence de la course poursuite dans la jungle où j'ai davantage pensé à une démo de Quick Time Event pour une adaptation jeu video de Indy qu'à une vraie immersion filmique. Et je reproche moins le contenu du scenario que son traitement et la façon dont ce qu'il décrit s'inscrit ou pas à l'aune des trois précédents opus. L'histoire en soi est même plutôt cool, la mythologie des crânes de cristal tout ça, encore que, sans surprise, et sans mystère. L'arche perdue existe t-elle ? on en sait rien. Les pierres de Sankara ? Invention ? Et le Graal ? existe t-il ? A ces trois reliques dont on ignore tout, le mystère marche à plein tube car on ne sait rien d'elles. En revanche, les crânes de cristal, on en a trouvé, c'est même considéré comme du canular new age, où est le mystère la dedans ? Pour moi c'est déjà un gros problème que le choix d'introduire un tel sujet si dépourvu de magie, que ces crânes de cristal, dans une filmo elle ancrée dans le mythologique. C'est déjà un dévoiement des codes de la série. Après dire que Spielberg a le droit de faire n'importe quoi avec son perso, là je suis en désaccord. Je crois que c'est surtout Lucas qui lui a fait faire n'importe quoi (l'élaboration du scénario, je m'en souviens, j'ai suivi l'itinéraire du film, a été un vrai chemin de croix). D'autant qu'au fond un auteur n'a pas vraiment de pouvoir sur ce qu'il fait, une fois l'oeuvre réalisée, elle ne lui appartient plus. L'art c'est de la sécrétion, et un objet artistique n'appartient à son auteur que tant qu'il y pense et l'élabore. Après l'objet artistique une fois terminé, promène son existence propre, sans son père géniteur. Mais bon là c'est ma conception de l'art. Ensuite concernant mes attentes sur Spielberg, ou plutôt mes non-attentes, c'est le cas, je ne m'interesse pas à ces projets actuels (Tintin me laisse perplexe). C'est vraiment un cinéaste dont je ne suis plus les aventures, ce qui ne signifie pas que je ne verrais pas ses prochains films (s'ils sont bons je ne vais pas m'en priver) ; non c'est juste que je n'accorde plus d'attention sur son itinéraire en tant que cinéaste. Il ne me touche plus. Mais c'est vraiment bizarre, ça ne me fait ça qu'avec lui. Il n'est tout simplement plus un cinéaste dont le travail m'intéresse. Tout simplement. Et Indy IV n'est pas directement en cause dans ce désintérêt, au contraire, ça a été l'occasion de retouvaille, m'enfin quelle déception... Si je me souviens bien, c'est à partir du Monde Perdu, que mon désintérêt pour Spielberg a commencé, et que le Soldat Ryan a encouragé très fortement. Donc tu vois cela date de longtemps. C'est très épidermique mon rapport à ce cinéaste, donc faut vraiment pas généraliser. Il est chez moi un cas très particulier. T'es dur avec Team America, je l'aime bien ce film. Bon on est pas dans le même registre, mais je le préfère à Indy IV. Et concernant Sommers, oui je souscris. Je suis peut-être déçu par le dernier Indiana, mais bon pas aveugle non plus. Oui il y a de la mise en scène, mais au service de quelque chose de tellement....j'arrête. Cela me rend triste. Et sinon oui, pour Inception. D'ailleurs je comprends pas trop l'engouement autour de ce film, ou alors, et c'est ce que je crains, les gens n'ont plus siffisamment d'attentes et de discernement pour l'art cinématographique pour s'aperçevoir du vide d'Inception.
___________________ "Ouais même que Valérie Damidot est tellement grasse que si elle se trempe un pinceau dans le fion, elle réinvente la peinture à l'huile."
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