Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Mercredi 24 Novembre 2010 à 00:21 Oui et non, quand même, la désillusion dans les westerns à partir des 70's ça devient courant ; même avant, on ne peut pas dire que La prisonnière du désert ou l'Homme qui tua Liberty Valance respiraient l'optimisme, mais alors quand débarquent les Arthur Penn et les Sam Peckinpah c'est bien pour prendre du recul sur le genre.
Je ne vois pas non plus en quoi Il était une fois en Amérique est moins universel que le précédent ; il est aussi universel que peuvent l'être le parrain ou casino rayon saga mafieuse, on retrouve d'ailleurs une partie du casting du Leone dans le Scorsese ( De Niro, Woods, Pesci ). Qui plus est, un cinéaste italien qui filme une saga mafieuses aux USA en se référant à Marcel Proust... La chute de Noodles, c'est aussi celle de ses amis, de Deborah et de Fat Moe. La structure narrative y est la plus ambitieuse de toute la carrière de Leone et là ou le montage de Il était une fois la révolution était bancal par moments ( ça vous choque pas Coburn assoifé sans qu'on comprenne pourquoi vous ? ) celui de Il était une fois en Amérique est parfait en dépit des remontages. Je lui trouve d'ailleurs un coté presque pré-Lynchien dans le mélange fictions-fantasmes. Boris, les films type Yes Men, je vois difficilement ce qui peut se rapprocher le plus de la promagande communiste quoi ( présenté comme ça, on dirait un des documentaires relous de Pierre Carles ).
___________________ Je sais pas toi mais moi j'me fends la gueule. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Mercredi 24 Novembre 2010 à 00:35 Dire que suivre aveuglément la pensée de Milton Friedman ce n'est pas forcément génial il n'y a pas besoin d'être communiste aux dernières nouvelles.
Le film mexicain est plus universel que l'américain parce que dans la vraie vie, les mafieux tout le monde s'en fout. Les révolutions sont toujours quelque part dans l'inconscient collectif, et refont surface dans le quotidien de chacun en temps de troubles. Je ne nie pas que "cinématographiquement parlant" Il était une fois en Amérique est meilleur. Mais A fistful of dynamite m'a tout de même plus plu, pour la raison que j'ai enoncé.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Mercredi 24 Novembre 2010 à 06:53 Mouais enfin si je suis cette logique Camping est plus inversel que 2001 parce que les gens s'intéressent plus à leurs vacances qu'à la conquête spatiale quoi. La saga mafieuse c'est quand même parmi le type de films le plus fondateur de la culture américaine avec le western et la comédie musicale, et par conséquent un de leurs plus grands symboles de l'envers du décor du rêve américain ; quand Tony Montana s'écroule sur fond de " The world is yours " dans Scarface je trouve que ça touche à quelque chose en chacun de nous par exemple, quand bien même cette scène est un peu calquée sur un film japonais. Minorer le film de par son sujet alors que personne n'ira contester le statut de chef d'oeuvre du Parrain ou des Affranchis aux thèmes assez proches, je ne comprends pas très bien.
Les films " à message " j'en ai eu ma dose il y a quelques années et je crois que c'est LE truc que je peux plus supporter. Faire un film pour passer un message, déja en soi c'est quelque chose qui me gonfle prodigieusement, comme si quelqu'un me disait " petit Boris, je vais t'expliquer pourquoi il faut voter à gauche ", vu que c'est très généralement des films se disants de gauche. Surtout que ça ne cible quasiment à chaque fois que ceux qui étaient déja convaincus avant. Genre je suis personellement pro-port d'arme ( ou comment se faire regarder de travers par les copains de gauche ) ben avant qu'un film de Michael Moore me fasse changer d'avis c'est pas gagné. Là venir dire que les entreprises sont inhumaines c'est quand même la grosse facilité. Je n'ai aucune sympathie pour les Yes Men - je trouve leurs positions sur Israel ou le pacte écologique insupportables de démagogie - et les voir expliquer la vie au spectateur imbécile pendant une heure 30 sans possibilités de contradiction, parce qu'évidemment le montage est toujours à la gloire de ceux qui font le film, ça me semble quelque chose d'encore moins emballant que de me retaper Saw 3D. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 08/11/2019 Grade : [Sorcier] Inscrit le 11/03/2006 | Envoyé par zwouip le Mercredi 24 Novembre 2010 à 13:07 Je peux pas parler sur Il était une fois la révolution je l'ai pas vu, mais personnellement un film qui parle de gangsters ça résonne en moi bien plus qu'un film qui parle de révolution. La révolution j'ai pas du tout ça en moi, je suis quelqu'un de passif.
Les gangsters représentent un idéal bien plus fort par le fait qu'ils vivent au dessus des lois, ils vivent dans leurs propres lois et ça je pense que ça fait rêver tous ceux qui savent qu'ils ne pourront jamais se dépetrer de cet espèce de filet inévitable (les lois), et donc un paquet de gens. D'ailleurs je pense que y a bien plus de gosses qui jouent à la police et aux voleurs qu'à faire la révolution :p J'avais vu scarface il y a quelques années et j'avais pas du tout aimé parce que j'avais l'impression que ça glorifiait trop le gangster, mais je devrais peut être le revoir en fin de compte.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Mercredi 24 Novembre 2010 à 16:32 Je minore pas ...en Amérique parce que c'est un film de gangster, c'est juste qu'en simple comparaison avec ...la Révolution j'ai trouvé son thème moins intéressant. Mais c'est relatif, je suis pas un ennemi juré des films de gangster non plus.
Et il y a effectivement beaucoup d'autres excellents films sur le thème, le Parrain, the Departed, alors que A Fistful of Dynamite est le seul film où j'ai vu un type dire que la révolution c'était juste les types qui lisent des livres qui vont se faire entretuer ceux qui n'en lisent pas. (là j'anticipe avec une sueur d'effroi la liste de contre-exemples asiatiques)
Non mais on est bien d'accord, je n'ai jamais dit que c'était le film qui allait renverser le néo-libéralisme, il est bien évident que ce genre de film est absolument exclusivement regardé par des gens qui sont déjà plus ou moins du côté des auteurs. Quand quelqu'un regarde ça ou un Michael Moore ce n'est pas pour se construire son opinion, mais pour s'éclater en refaisant le monde le temps d'un film. Quand Tarantino bute des nazis dans Inglorious Basterds, ce n'est pas un message moralisateur antifasciste, c'est juste que les gens trouvent ça super jouissif de voir des massacres de SS (d'accord dans ce cas c'est une fiction mais globalement le principe est le même). Dans Yes Men je trouve l'audace des auteurs sidérante, et il y a peu de choses que je trouve aussi cool que de voir des mecs faire croire qu'une multinationale admet qu'elle a fait de la merde. Même si c'est de la grosse facilité. Je ne connais pas leurs positions sur Israel ou autre, je ne suis pas en mesure de juger ces types sur le fond mais en tous cas leur film est une réussite.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 12/08/2012 Grade : [Nomade] Inscrit le 07/02/2008 | Envoyé par black-monday le Mercredi 24 Novembre 2010 à 16:52 Attendez, on parle de Il était une fois en Amérique, soit l'un des plus grands films de cinema. Ce film, c'est LE cinema, j'imagine même pas sur grand écran, la claque visuelle ! Un des mes films préférés tout simplement, et je pense l'un des films qui me touchent de plus en plus avec le temps...la dernière fois, j'ai eu du mal à ne pas chialer, il est tellement dur et désespéré ce film.
Comme l'a dit Boris, le film se revendique de Proust, je pense même que c'est la seule adaptation du chef d'oeuvre réussie, à fortiori qu'elle n'est pas officielle. Je rejoins aussi Boris, sur le coté "Lynch", Il était une fois en Amérique, est un pur film "cerveau", déguisé en odyssée du gangstérisme juif américain. Et quelle mise en scène ! non mais putain quelle mise en scène ! On sent dès le début, et sa narration inhabituelle, qu'il y a du génie derrière. C'est un des rares films que j'ai pu voir, dont les toutes premières minutes m'ont immédiatemment convaincues que j'étais en train de regarder un chef d'oeuvre. Et quand ça arrive, et quand c'est aussi majestueux et profond et bouleversant, ben ça fout une sacrée claque dans la gueule. C'est nul ce que j'écris, j'arrive pas à bien en parler, j'arrive pas. Fait chier. [ Dernière modification par black-monday le 24 nov 2010 à 16h52 ]
___________________ "Ouais même que Valérie Damidot est tellement grasse que si elle se trempe un pinceau dans le fion, elle réinvente la peinture à l'huile."
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Hors Ligne Membre Passif depuis le 13/07/2024 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 21/04/2008 | Envoyé par NorthNikko le Mercredi 24 Novembre 2010 à 17:54 J'ai vu Harry Potter 7 et les reliques de la mort. (Attention, quelques mini-spoils dans le paragraphe suivant)
Bon j'étais pas à fond dans le film, mais... il est nul. Même certains fans des films d'HP de ma connaissance ont été déçus. Ayant dévoré les livres plus jeune et ayant déjà été déçu par le 4, le 5 et le 6, je m'attendais pas à un chef-d'oeuvre. Le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai été gâté. Trop lent, pas d'action (il aurait fallu couper le film (il y aurait eu possibilité de le faire, je m'attendais à ce que ça reparte après le dernier écran noir... 2h26 de film c'est ridicule, autant passer 5h au cinoche pour le voir en une fois ) et pourtant on trouve le moyen de les raccourcir (pourquoi la dernière scène? Elle se passe largement après normalement... Pourquoi on ne voit pas le dialogue gobelin/harry et ron lorsque hermione se fait torturer? Où est le passage où Kreattur devient gentil avec les héros? Le passage où Lupin arrive à Square Grimmaud? Pourquoi est-ce que Square Grimmaud ne semble être le refuge de H R & H que deux ou trois jours? Je m'arrête là, il y en a plein d'autres) sans compter les nombreux quacs dûs à l'age des acteurs (Harry a beaucoup trop de poils (les filles s'accordent aussi là-dessus ), Ron se balade à partir du milieu du film en moustache mal rasée...). Passons outre le fait que si tu n'as pas lu le livre tu ne piges rien de ce qui se passe (et si tu n'avais déjà pas compris le 5 et le 6 pour la même raison, t'es foutu) pour se reporter sur l'inintérêt de quelques scènes (on trouve le moyen de supprimer des scènes importantes précédemment citées pour rajouter un contrôle totalement useless du Howdgard Express par les mangemorts...) et même la déformation de la trame du film (le mot mangemort utilisé ouvertement par le peuple pour définir les sorciers du ministère? WTF?)... Enfin bref, vous aurez compris que je vous déconseille de dépenser vos 5€ (enfin j'avais une réduction il doit coûter plus cher en fait...) pour aller voir cette
___________________ Guilty.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Mercredi 24 Novembre 2010 à 18:33 Tiens entre autres films et romans japonais, je suis dernièrement tombé sur un ovni, original même selon les normes japonaises.
il s'agit de "La saveur du thé", de Katsuhiro Ishii, réalisateur venant apparemment de la pub. C'est une comédie aigre-douce sur la famille, avec quelques notions de fantastique, qui dégage une bonne humeur très étonnante. Sans se prendre la tête on passe un très bon moment, même si cela peut sembler parfois assez difficile d'approche et filmé, ben à la manière des pubs quoi... Evidemment ce n'est pas pour le grand public, ni même destiné à un public particulièrement intellectuel, c'est juste un moment de détente, et le réalisateur insiste d'ailleurs dessus en interview ("Il y a des gens qui n'y verront rien, d'autres qui y retrouveront plein de choses"). Bref un film dont le but est de se faire plaisir autant que de faire plaisir aux autres, un film comme il y en a trop peu. Ishii fait partie de la nouvelle vague des réalisateurs japonais, avec par exemple Kyoshi Kurosawa, qui ont su assumer que l'âge d'or de Kurosawa, Ozu, Mizoguchi et Naruse était fini, mais que le cinéma japonais avait encore de beaux jours devant lui s'il se libérait des contraintes imposés par les anciens maîtres. Un vrai régal.
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |
Hors Ligne Membre Passif depuis le 03/07/2023 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 22/08/2003 | Envoyé par jokerface le Mercredi 24 Novembre 2010 à 22:43 Je reviens de du dernier Saw, je dirais surtout ATTENTION SPOILER DANS LA SUITE !
La 3D qui sert a 3-4 scènes maxi... Hoffman le dieu vivant ! Il tue tout le monde avec son scalpel et personne chez les flics ne l'arrete ! Il programme une machine gun mécanique pour qu'elle tire au bon moment et dans le bon angle sur les gens qui debarquent chez lui à la fin du film ! Comme l'ont dit Manu et Boris, les motifs d'assassinat sont pitoyables, les racistes ? apparemment il y avait une raison (dixit le flic) ouais mais la raison on l'a connaitra pas, on se fout complétement du spectacteur, les morts sont risibles (le pendu qui s'exclame deux secondes avant de crever d'une voix pathétique "je vais mourir" et il meurt. CAPTAIN OF OBVIOUS! Chester qui crie à sa collègue morte "mais pourquoi ta pas fermer ta putain de gueule ?!! " mouarf mouarf mouarf . La scène où Jigsaw verse de l'eau sur la tête de G comme si il voulait le bénir Ah oui d'ailleurs le vieux come back de G (encore un "mort" qui revient" ) que l'on nous montre au début du film et qu'on ressort qu'a la fin pour faire style OUESH ZAVU LE TWIST...sauf que : 1) Le coup du je le montre et je le ressors à la fin, cest le meilleur spoiler possible, je l'ai vu arriver a 15km 2)Les fans avaient anticipé le coup depuis l'entre saw 1 et 2. On s'attendait tous à revoir G, le seul sur qui la disparition etait pas claire. Paf, pas de surprise alors qu'ils avaient dit ROFLOMG ON VOUS FERA UN TWIST QUE PERSONNE NE VERRA VENIR POUR LE DERNIER FILM LOLOLOL. Quoi d'autre encore ? Ah oui : Hoffman qui se filme avec un décor vierge sauf une vieille statue grecque (kesafoula dailleurs ?) et qui s'en va bieeeen doucement de la caméra pour que le flic , fin limier, puisse faire un stop, retour en arrière et pointer la statue en disant OMG JAI DEJA VU CA !! Le coup de l'enigme d'hoffman : suit l'aube clair ! Et le flic apres qui dit : ouais , ici un mec est mort, il s'appellait...LAUBE CLERC ! La dernière épreuve de Chester, avec ses crochets, qui bien évidemment craque un poil avant d'y arriver. En fait, cest comme le reste des épreuves, on sait tous que ca va foirer à chaque fois un poil avant la fin, parce que LE SPECTATEUR IL VEUT VOIR DU SANG LOLOLOL et que les victimes on s'en branle d'elles. Ah et comme dit Manu, le pauvre doit etre hemophile vu tout le sang quil perd quand il a plus de dents. Joker, ca me fera 10 euros d'économiser chaque année maintenant .
___________________ Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ... |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 22/03/2018 Grade : [Nomade] Inscrit le 16/04/2005 | Envoyé par Meteora le Mercredi 24 Novembre 2010 à 23:10 BTW, Chester Bennington c'est le skinhead (Evan). Bobby Dagen est joué par Sean Patrick Flanery.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Mercredi 24 Novembre 2010 à 23:13 Le 24/11/2010 à 13:07, zwouip avait écrit ...C'est drôle décidément, parce que mon premier visionnage de Scarface avait été une déception pour les mêmes raisons. Après, m'étant familiarisé avec le style assez " too much " de De Palma, avec quelques bouquins satiriques écrits à la première personne ( American Psycho, Mégalomachine ) et surtout après visionnage du premier Scarface de Hawks, j'ai mieux compris ou De Palma voulait en venir. Quand tu compares l'original et le remake, il y a quelque chose d'intéressant, c'est que dans l'original tout est fait pour te mettre à distance du personnage principal, le film s'appelant d'ailleurs " Scarface, la honte d'une nation ". Comparativement le remake met beaucoup plus les mains dans la merde et prète le flanc à l'accusation de complaisance. Pour ma part, Tony Montana est un être abject, puant, détestable et montré comme tel ; que des abrutis de banlieue veuillent l'imiter, c'est plus une conséquence de leur perversion mentale que d'une apologie constituée par le film parce que quand tu vois Tony Montana buter des gens désarmés, être limite incestueux envers sa soeur, flinguer son meilleur ami et s'écrouler comme une merde sur " the world is yours ", faut quand même en tenir une couche pour trouver ça cool. Le 24/11/2010 à 16:32, gedat avait écrit ... Non j'ai pas de contre exemple asiatique si ce n'est que sans être fan, loin s'en faut, je préfère Infernal Affairs à the Departed, qui est l'un des Scorsese que j'aime le moins et franchement trèèèèèès inférieur aux affranchis ou à Casino. Sinon, dans mes favoris, j'ajoute l'Impasse et l'iconoclaste Miller's crossing, film beaucoup trop méconnu. Le 24/11/2010 à 16:32, gedat avait écrit ...Y a pas une contradiction dans les termes ? Audacieux ET facile ? L'audace c'est pas le contraire de la facilité ? Le 24/11/2010 à 16:52, black-monday avait écrit ...Mais trop. C'est impressionant l'enchainement de ces séquences dans trois strates temporelles différentes sans qu'on ne soit jamais perdu : l'arrivée de De Niro au son de Yesterday, l'envoi de Noodles en prison et l'ellipse qui s'en suit, De Niro qui retrouve le bar de Fat Moe et se revoit observer Deborah en cachette, c'est un travail de fou pour rendre digeste une narration aussi ambitieuse. On se demande d'ailleurs toujours si Noodles a quitté les années 30. Dans la trilogie des dollars, les actions des personnages principaux n'avaient pas de réelles conséquences : Blondin trahissait Tuco, le Manchot cherchait à flouer Mortimer mais au final les deux faisaient alliance et deveneaient amis ; à partir d'Il était une fois dans l'ouest les relations humaines deviennent plus ambigues ( cette fois le Cheyenne ne finira pas le film ) et dans Il était une fois en Amérique, les trahisons ne sont plus là pour amener de l'humour mais de la tragédie. Le téléphone qui sonne pendant des plombes, ce sont bien les remords de Noodles sur le coup de fil " fatal " qu'il passe à la police pour dénoncer Max. Et pourtant, au fond de toute cette tristesse, on trouve, et ça n'a jamais été aussi fort chez Leone, une sensation d'apaisement en fin de film. Noodles qui se refuse à tuer Max, qui sort calmement alors qu'on lui annonce que toute sa vie depuis trente ans n'est qu'un mensonge, comme l'étaient l'amour et l'amitié. Noodles qu'on retrouve dans la fumerie d'opium, un sourire énigmatique aux lèvres pendant que le générique défile. Pourquoi sourit-il ? A ce moment là, il risque de mourir. Et si Noodles le savait ? Si son sourire était celui d'un homme résigné attendant la mort ? Chacun est libre de faire son interprétation, Leone n'est pas Christopher Nolan et préfère laisser le silence sur ce qui n'a pas à être explicité. On a parlé de Lynch, mais Deborah qui se démaquille, c'est le genre de scène sortie tout droit d'un Bergman type La nuit des forains ou Persona ; cinéma de femmes, là ou Leone est un cinéaste d'hommes, qui se conjugue à la virilité gangstérienne quand s'en mèle la mélancolie. Noodles a raté sa vie mais accepte son chatiment ; sans amour, sans amis, peut-être n'y a t-il plus de place pour la haine non plus. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Mercredi 24 Novembre 2010 à 23:37
Je suis assez d'accord et même admiratif sur votre analyse du film à toi et BM, même si faute de l'avoir vu récemment je me rappelle moins bien de certains éléments, mais là le fait de faire intervenir Nolan c'est un peu hypocrite, vu que j'imagine que tu serais le premier à dénoncer la toupie qui tourne à la fin de Inception comme un gadget. (remarque que j'aurais faite même si je n'aimais pas Nolan, hein)
Tu joues sur les mots. Quand je parle de la facilité je reprends ton terme pour qualifier le fait de s'en prendre aux multinationales de la chimie, qui effectivement ne sont pas les cibles les plus risquées à dénoncer. Donc le fait de les critiquer, c'est de la facilité, quand il s'agit de jouer un imposteur sur la BBC devant 300 millions de personnes, là c'est de l'audace.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Jeudi 25 Novembre 2010 à 06:41 Bien sur que la toupie est un gadget, un de plus ; la toupie est uniquement là pour te dire " attention, je vais te réveler la vérité.... oh et puis non ". Chez Leone les détails sont beaucoup plus subtils et moins signifiants : le fils de Max portrait un peu trop craché de son père, Deborah qui a beaucoup moins vieilli que les autres personnages, le trait est beaucoup plus fin et pour le coup la fin ambigue donne vraiment une puissance émotionelle gigantesque au personnage de Noodles. A la fin d'Inception, que Di Caprio rève ou pas ça change rien à mon implication dans l'histoire d'autant que dès le début tout le monde insiste tellement dessus ( " t'es pas dans un rève là hein ! " ) que tu te prépares à la possibilité.
Et sincèrement, je ne vois toujours pas ou est l'audace. Je rapprocherais ça d'un autre film que je déteste, Borat, que tout le monde trouvait couillu, puissant et drôle à sa sortie. Personellement j'y vois un sommet de démagogie. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Jeudi 25 Novembre 2010 à 10:13 Je rapprocherais ça d'un autre film que je déteste, Borat, que tout le monde trouvait couillu, puissant et drôle à sa sortie. Personellement j'y vois un sommet de démagogie.
Ah bon? Il me semblait que tout le monde trouvait ça nul dès sa sortie.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 08/03/2022 Grade : [Nomade] Inscrit le 15/06/2005 | Envoyé par Manouel le Jeudi 25 Novembre 2010 à 10:43 OMG a joker qui comprend la moitié du film :/
Par contre, Chester, c'est le raciste collé dans la voiture, et accessoirement le chanteur du parc de linkin. D'où le "chester iiiiiiii", que j'aurai tout aussi bien pu appeler "chester ilétroboooooo", mais qui relève d'une private joke assez vieille
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