Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Mardi 02 Novembre 2010 à 00:23 Ok merci.
Je dois avouer que le "Ricky Bobby, roi du circuit" est assez splendide comme nom. On peut conjecturer que c'est la même équipe qui est chargée de la traduction des films de Apatow et des cartes Magic.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 12/08/2012 Grade : [Nomade] Inscrit le 07/02/2008 | Envoyé par black-monday le Mardi 02 Novembre 2010 à 11:25 Bon je suis désolé, je reprends le train en cours de voies ferrées :
Donc j'ai vu Inception. Comment dire ; je trouve le film brillant scénaristiquement d'un point structurel : c'est pas donné à n'importe quel blockbuster de multiplier les couches narratives, et de mon maigre point de vue, s'en sortir. Mais boudiou ce que c'est froid et désincarné ! Les personnages sont toujours fonctionnels, y'a pas "d'humanité" là dedans, c'est toujours de la mécanique, belle ceci dit, mais froide. Et quelle pauvreté intellectuelle dans les réprésentations oniriques ! (mais qui peut se comprendre, car cette aridité trouve sens dans le scénario). Ce film ne respire jamais l'affect, alors que le sujet s'y prêtait tellement. Bref, comme la dit Boris (Salut Mec !), c'est un pétard mouillé. Je retourne à Paprika (quels regrets pour Satoshi Kon). Sinon j'ai enfin vu Breakfast club. Je ne peux pas trop en dire, car ce film a été une grosse grosse grosse claque dans ma gueule. Il entre directement dans mon top de mes films préférés, touchant en plein coeur mes obsessions personnelles. Putain c'est fou ! J'ai aussi enfin vu A bout de souffle, et là pareil, grosse claque, putain la vitalité de ce film, et puis Jean, ah Jean Seberg !!!! Hier soir j'ai vu Bad Boys II. J'avais jamais vu. J'ai pas été déçu. C'est un ovni. C'est de l'art nationaliste contemporain.
___________________ "Ouais même que Valérie Damidot est tellement grasse que si elle se trempe un pinceau dans le fion, elle réinvente la peinture à l'huile."
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 14/12/2023 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 07/12/2002 | Envoyé par Tsan le Mardi 02 Novembre 2010 à 14:16 Ce n'est pas toi qui me disait dans ce topic que les représentations oniriques (les rêves quoi) dans Paprika étaient des lieux communs sans imaginations ?
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 12/08/2012 Grade : [Nomade] Inscrit le 07/02/2008 | Envoyé par black-monday le Mardi 02 Novembre 2010 à 15:08 Ah non non non. Enfin je crois pas, j'ai toujours adoré Paprika. Je ne me souviens pas avoir attaqué ce film. Ou alors si c'est le cas, je demande à être pendu !
___________________ "Ouais même que Valérie Damidot est tellement grasse que si elle se trempe un pinceau dans le fion, elle réinvente la peinture à l'huile."
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Mardi 09 Novembre 2010 à 01:58 Le système d'encodage région des DVDs est un truc d'infâme capitaliste. Je ne suis pas content.
Sinon j'ai regardé Ivan le Terrible (I et II) il y a pas longtemps. Ce n'est pas mon Eisenstein préféré (la palme revenant pour l'instant à Octobre) mais c'est loin d'être mauvais pour autant. J'avais vu la version de Pavel Louguine avant, qui ne fait pas vraiment dans la dentelle et donc je m'attendais à voir un film rempli d'exécutions sordides, et étonnament la version d'Eisenstein ne joue pas du tout dans ce registre. Tout au long des deux épisodes, Ivan est clairement le gentil de l'histoire, et même si sa personnalité apparaît peut-être légèrement plus noire vers la fin, il nous reste bien plus sympathique que la quasi-totalité des autres personnages de l'histoire, qui grossièrement se divisent en deux catégories: les méchants boyars qui veulent récupérer leur pouvoir accaparé par Ivan et replonger la Russie dans un système de clans aristocratiques, et de l'autre côté les Opritchniks qui sont ceux qui poussent le Tsar à prendre des mesures de répression et donc endossent le rôle des gens cruels. Dépourvu de son aspect psychopathe sanguinaire, Ivan n'en reste pas moins un personnage très intéressant, moins instable que dans la version de Louguine, mais pour le coup il a l'air beaucoup plus lucide et charismatique, intelligent et ambitieux mais aussi sujet à la solitude et l'appréhension. Le scénario est essentiellement composé d'intrigues de palais, et de fait l'action se déroule presque toujours en intérieur, et c'est là un des points forts du film, l'architecture est très originale, le palais ressemble à un dédale de cavernes assez inquiétant, avec des couloirs bas de plafonds dans lesquels les méchants s'engouffrent tels des rats pour préparer un mauvais coup. Du coup on a un cadre idéal pour un scénario qui même s'il n'est pas un monstre de complexité a quand même des éléments bien pensés, avec notamment la fin où on prend beaucoup de plaisir à voir l'un des protagonstes s'amuser à précipiter l'autre vers sa perte de façon très ironique. A noter aussi l'utilisation de la couleur, mais seulement sur deux scènes alors que le reste est en noir et blanc, parcimonie qui était peut-être due à des raisons techniques (on est en 1945) mais qui met judicieusement en valeur la scène du banquet en renforçant la sensation d'ivresse qui s'en dégage, pour mieux préparer le terrain au climax de la fin. Et la musique de Prokofiev comporte des moments d'anthologie (le chef des Opritchnik qui vient donner l'invitation au banquet!). Quelques longueurs et un côté un peu inégal (le II est selon moi assez supérieur au I), mais ça reste un grand film. Dommage que Eisenstein n'ait pas eu l'occasion de pouvoir tourner la suite. Sinon Boris je trouve ça assez intéressant que Jackie Brown soit ton Tarantino préféré. Dans l'inconscient collectif il est plutôt considéré comme le film "cool mais sans plus", non?
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Dimanche 14 Novembre 2010 à 11:29 Tirez sur le pianiste ( François Truffaut )
Charlie ( Charles Aznavour ) est un grans pianiste travaillant dans un petit bar local sans faire d'histoire jusqu'au jour ou son frère Chico, participant à une affaire louche, lui demande de l'aide pour échapper à des gangsters le poursuivant. J'en ai dit beaucoup de mal il y a plusieurs années alors si vous tombez sur un vieux message de moi disant que c'est nul dites vous que je suis un connard et que ce que je dis n'est pas intéressant ; d'ailleurs, n'écoutez pas non plus ce que je vous dit aujourd'hui si ce n'est que Il était une fois dans l'ouest est la perfection tandis que Les invasions barbares est le mal absolu. Plus sérieusement, sans être du Truffaut à son sommet on retrouve un coté joyeusement parodique ( la copine d'Asnavour demandant si c'est comme au cinéma, Aznavour cachant ses seins et répondant que non, on ne voit pas ça au cinéma ; le gangster jurant sur la tête de sa mère qui s'effondre ; la discussiona pas possibles sur les crottes de nez ou le faux combat viril au couteau ) sans se moquer des personnages, Aznavour étant un type poursuivi par la malchance dont les histoires sentimentales finissent invariablement par la mort de la femme qu'il aime. C'est d'ailleurs le vrai sujet du film plutôt que l'histoire policière, étant donné que les personnages passent leur temps à parler de leurs visions des femmes, héros, gangters, indics ou même passants. A noter un moment ou Boby Lapointe chante en direct dans le bar ou bosse Aznavour, pour ceux qui apprécient. C'est mon cas. La mariée était en noir ( François Truffaut ) Julie ( Jeanne Moreau ) a vu son mari mourir pendant la cérémonie de mariage, abattu accidentellement par un petit groupe d'hommes composé, excusez du peu, de Claude Rich, Michel Bouquet, Michael Lonsdale, Daniel Boulanger et Charles Denner, rien que ça. Elle décide de se venger et les assassin les uns après les autres. Même si vous ne connaissez rien à Truffaut vous en avez sans doute entendu parler en temps qu'influence majeur du Kill Bill de Tarantino. Autant le dire, c'est pas franchement enthousiasmant. Pourquoi ? Parce que le film est dénué de tout suspens, les victimes n'étant au courant de rien ( et même ne souhaitant pas se défendre dans le cas de Charles Denner ) et le scénario passant sur tout ce qui pourrait constituer une difficulté dans la quête de Jeanne Moreau ( on ne sait pas comment elle obtient le nom des 5 hommes, ni comment elle parvient à les retrouver ). Qui plus est Truffaut prend un peu trop son temps et faute de passioner vraiment ennuie parfois poliment dans l'étirement de certaines scènes, notamment les dialogues Denner-Moreau. Enfin, Julie est une héroine terriblement antipathique dont on se fiche vraiment de la réalisation de sa vengeance. Ce qui sauve le film c'est sa gallerie de personnages masculins. Un papa, un fiancé, un artiste, un truand et un timide qui se retrouvent tous égaux face à la mort et qui curieusement attirent la sympathie du spectateur de par leurs faiblesses et leurs difficultés face aux femmes. Beaucoup moins apprécié des cinéphiles, il reste que dans le genre femme vengeresse, je préfère des films plus décomplexés comme la série Sasori avec Kaji Meiko. Je ne suis d'ailleurs guère plus client de l'incursion suivante de Truffaut dans le polar, La Sirène du Mississipi. Baisers volés ( François Truffaut ) Deuxième volet du cycle Antoine Doinel marquant une collaboration entre Truffaut et Jean-Pierre Léaud, Baisers Volés est donc la suite d'un de mes Truffaut favoris, les 400 coups, qui se trouve être encore supérieur. Allez j'ose, c'est un petit chef d'oeuvre. Doinel donc, qu'on retrouve après sa fugue à la fin du précédent de film, a grandi. Il revient de l'armée qui est bien content de le voir partir et cherche du travail, tout en maintenant une relation platonique avec Christine Darbon ( Claude Jade ). Après avoir travaillé en temps que veilleur de nuit dans un hotel, Doinel va devenir détective privé - à la manière des héros picaresques ne trouvant jamais leur place dans la societé - et, à la suite de quelques echecs, devoir enquêter pour un fabricant de chaussures cherchant à comprendre pourquoi personne ne l'aime. On est loin d'Humphrey Bogart. Doinel est un personnage qui rève sans arrêt d'être un personnage romanesque ( on retrouve sa fascination pour Balzac du film précédent ) avant que le reste du monde ne le rappelle à la réalité. L'écriture est très libre, prêt à la digression. On y trouve ainsi une conversation ou Christine explique à Antoine comment beurer une biscotte sans la casser, ou Antoine répétant devant son miroire " Antoine Doinel Antoine Doinel Antoine Doinel.... ". Et au-delà de cette insouciance, de l'associabilité non souhaitée de Doinel transparait une forme de mélancolie relative à la complexité des rapports humains. Même l'annonce du Mariage entre Antoine et Christine est perturbée par un inconnu venant leur faire remarquer l'improbabilité de leur bonheur commun. Pour l'instant, mon Truffaut préferé. Un voyage avec martin Scorsese à travers le cinéma américain ( Martin Scorsese ) Un documentaire très frustrant, parce que trop court, ou Scorsese parle des films des années 30 à 60 ayant forgé son impressionante cinéphilie. On parle donc des classiques, de Ford, de Walsh, Curtiz ou Minnelli, mais aussi des séries B plus obscures et plus violentes de l'époque, que ce soit dans le film noir ( Joseph Lewis, Maurice Tourneur, Edgar Ulmer ) ou dans le western ( Allan Dwan, André de Toth... très content de retrouver mon chouchou Budd Boetticher ). Scorsese n'a pas la prétention de retracer l'histoire du cinéma mais de revenir sur les films ayant eu une influence sur sa vision du cinéma, et devant le bon gout du monsieur et son érudition on ne peut que s'incliner. On en sort avec un grand sentiment d'inculture mais surtout l'envie de découvrir tous ces films. A noter un passage d'interview de John Ford complètement surréaliste ou celui-ci fait preuve d'un mutisme à faire passer Clint Eastwood pour un joyeux drille. Went the day well ? ( Alberto Cavalcanti ) Cavalcanti, bien que son nom ne soit pas connu de beaucoup de monde - je serais étonné que quiconque ici en ait entendu parler - est un réalisateur à la carrière assez étonnante : brésilien, il débute en France dans les années 20 dans le mouvement d'avant-garde ( content notamment Jean Epstein, Abel Gance ou Marcel L'Herbier ), puis part à Londres la décennie suivante ou il devient un spécialiste du documentaire, avant de devenir le réalisateur emblématique du studio Ealing, puis de revenir au Brésil, de faire des films perdus un peu partout dans le monde ( dont un en Autriche visiblement ) et de mourir en France dans les années 80 ; avouez que ça méritait quelques lignes. Le film nous intéressant ici se situe dans sa période de travail pour le studio anglais Ealing, mais si les oeuvres les plus connues ( Noblesse oblige, Tueurs de dames ) du studio étaient des comédies noires, on a ici affaire à un vrai film d'anticipation : il raconte simplement l'invasion de l'Angleterre par l'Allemagne - le film a été réalisé en 1942 - à travers la prise de contrôle d'un petit village sans histoire. Les anglais du film se caractérisent par leur nonchalance et leur inconscience totale du danger qui les menace dans le premier tiers, tandis que dans le second leurs tentatives de résistance avortent les unes à la suite des autres. Finalement les anglais vont parvenir à s'unifier face à l'ennemi et ce malgré la traitrise d'un notable représentant la collaboration. Si le film met un peu trop de temps à démarrer et devient répétitif sur la fin, plusieurs idées en font un film de propagande singulier ; déja, le traitement de la population anglaise, trop occupée à se montrer des hotes polis pous ouvrir les yeux sur les allemands. Ensuite, la violence de certaines scènes, car on est en 1942, notamment le traitre abattu à bout portant par une femme vidant son chargeur, les soldats anglais executés sans pitié par les allemands ou encore une vieille dame se rebellant et tuant un allemand à coups de hache. Enfin, un certain traitement social, faisant des résistants les gens sans histoire et pas spécialement brillants là ou le traitre est un nait, achève de faire de ce film atypique une réussite des studios Ealing. A noter que les commentaires du critique et cinéaste Bertrand Tavernier sont absolument fascinants et que je me suis abreuvé de ceux-ci comme le béotien devant le puits du savoir. L'érudition du bonhomme est hallucinante. Boris.
___________________ Je sais pas toi mais moi j'me fends la gueule. |
Hors Ligne Membre Passif depuis le 30/12/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 08/12/2002 | Envoyé par Pleykorn le Dimanche 14 Novembre 2010 à 12:07 J'ai vu Rambo (premier du nom) et je l'ai trouvé très bon.
Je m'attendais à un ridicule 1v100 d'un sursoldat américain fraggant du evil bridé à tout va mais en fait ça c'est le 2. Dans le 1, il n'y a, pour ainsi dire, pas de scénario, simplement un militaire de retour de la guerre souhaitant qu'on le laisse tranquille et j'ai été bluffé. Cette apparente absence de scénario est juste mille fois mieux qu'un scénario mono-ligne (ou presque) comme pour le 2. Et du coup, la déception de Rambo 2 a été si grande que je regarderai pas le 3.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Dimanche 14 Novembre 2010 à 12:58 Rambo est un bon film qui est principalement victime des préjugés qu'une bande de crétins convaincus de leur brillance à lutter contre le vilain impérialisme américain et de l'image de Stallone véhiculée par les Guignols de l'info notamment. C'est un film qui est en fait plutôt un film de gauche et qui se pose comme un vrai regard critique sur le Vietnam ; et si je préfère par exemple un Sans retour, je demeure toujours un peu énervé par l'image véhiculée par Rambo. Je crois qu'en fait la majorité des gens le critiquant ne l'ont pas vu.
Rambo 2 est une honte et une trahison. Rambo 3 est encore pire mais en devient aussi beaucoup plus rigolo tellement trop c'est trop. Les dialogues sont un sommet de crétinnerie 80's ( " c'est quoi ça ? " " Une lampe bleue " " Ca fait quoi ? " " Du bleu " ) et y a de quoi se taper sur les cuisses. John Rambo est une honte filmée et montée avec les pieds qui achève de prouver qu'on aurait jamais du commencer à faire des suites à Rambo. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Dimanche 14 Novembre 2010 à 13:21 Boris je viens de lire ta vision de la mariée était en noire :
_Tout ce que tu cherches est dans le roman, de William Irish. _Le but du film , n'est évidemment pas le suspens, et les dialogues sont justement ce que recherche Truffaut. Pourquoi la mort de Charles Denner est-elle si lente? C'est parce que, bien plus que de vaguement y consentir comme tu le laisses sous-entendre, il la met en scène, en artiste qu'il est. A son image, chaque homme meurt selon son point faible et sa personnalité, et c'est absolument un monument de mise en scène qu'y parvenir avec tellement de sobriété. Quant à Julie elle est certes antipathique, mais elle n'est pas vraiment la réelle héroine de ce film, elle est autant victime de sa vengeance, qui va prendre toute sa vie, que les hommes qu'elle tue. C'est, tout comme le Kill Bill de Tarantino, la vengeance qui est le personnage principal du récit, d'ailleurs chez Tarantino ce qui apparait dans le titre c'est l'objet de la vengeance et la première image qui nous vient est cette phrase, "la vengeance est un plat qui se mange froid". C'est en cela que Truffaut a inspiré Tarantino, c'est à dire de faire un film, basé non sur un personnage, car ce personnage ne ressent plus que haine, mais bien sur la vengeance, qui acquiert par là une réalité presque physique. Au final, en donnant à ces hommes la fin selon leur caractère, Jeanne Moreau n'est que l'expression d'un destin qui devait arriver : à celui qui est devenu respectable bourgeois, père de famille, enfermé, et comme asphyxié dans son univers, la mort par étouffement dans un caveau de sa propre maison, mort on ne peut plus symbolique. Le mondain, charmeur et dragueur, tombe dans une réception, au moment où il draguait ouvertement et à outrance Jeanne Moreau. l'artiste, en tant qu'artiste, a le droit de mettre en scène sa propre mort, et c'est lui qui arme et costume sa nemesis, et lui fait même prendre la pose fatale. Quant à celui qui, au contraire de tous ces gens brillants, vit tristement seul une vie de misère et rêve d'une femme pour combler cette vie, la femme va lui arriver et il va lui tomber dans les bras, et noyer sa détresse dans l'alcool lors même que son rêve semble se réaliser, il est déjà perdu et n'attend plus que la mort. Quant au voyou, il meurt tout simplement en prison, à l'arme blanche, tout comme lors d'un règlement de comptes banal, comme il a d'ailleurs vécu. Bref, voilà un film qui est assez complexe et très intéressant au point de vue symbolique, mais il faut auparavent se sortir de l'esprit que on va passer un moment de détente devant un polar, ce n'en est pas un et n'en a pas l'intention.
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Dimanche 14 Novembre 2010 à 13:33 Le roman d'Irish je ne l'ai pas lu. Je me doute que le film ne cherche pas le suspens mais faute d'épaisseur psychologique du personnage de Jeanne Moreau et d'un minimum de densité de l'histoire le film provoque chez moi un certain ennui quand même. C'est, pendant une heure et demie, le même schéma : elle arrive chez un des cinq hommes, entre dans sa vie, le tue sans difficultés, repart, en trouve un deuxième... ça tourne un peu en rond d'autant qu'on ne peut pas dire que la mise en scène soit particulièrement imaginative. Tu trouves cela sobre, je trouve ça plat, rien à voir avec la légèreté et l'inventivité des Truffaut que je préfère ( tu remarqueras que je suis très loin d'être anti-Truffaut d'ailleurs, c'est principalement sa veine de polars sérieux avec laquelle j'ai du mal ).
Pour que je voie en Julie une victime de sa vengeance il faudrait que le personnage soit un minimum incarné avant de démarrer les meurtres, et ce n'est pas plus le cas. Dans Kill Bill Uma Thurman fait passer énorméments d'émotions différentes, c'est ce qui fait que faute d'approuver ce qu'elle fait on s'attache à elle. Ici Moreau peut se faire passer dessus par un camion, on n'en sera pas bouleversé une seconde. Pour le voyou on ne voit pas comment il se fait tuer : peut-être est-ce dit dans le bouquin d'Irish mais là on ne l'entend que hurler sans trop comprendre ce qu'il se passe. Puis il faut dire que ce personnage étant le moins développé des cinq hommes, on ne trouve pas ça très passionant non plus. Ce que tu dis sur les autres personnages est plutôt juste mais je ne trouve pas ça amené très finement dans le film - voir comment les personnages se mettent tous à raconter leur vie à Jeanne Moreau sans se poser de questions - et quand à l'aspect symbolique, c'est bien ce que je lui reproche : les personnages ne sont que des symboles et on ne sent jamais l'humain derrière. Untel représente un concept, Unautre représente un deuxième concept mais cela manque de chair pour me convaincre. Cela dit je n'ai pas trouvé le film mauvais non plus, j'y vois juste un Truffaut franchement mineur. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Dimanche 14 Novembre 2010 à 13:48 Je n'irais pas dire que c'est mon Truffaut préféré, mais ce n'en est certes pas un mineur ^^.
Les personnages ne sont peut-être pas "humains" au sens où tu l'entends, mais ils représentent le facteur humain en général. Après je dois t'avouer que je ne le regarderais sûrement pas une deuxième fois, mais intellectuellement le film est tout à fait valable, tout autant que les autres, même s'il y a moins d'implication que dans baisers volés ou la peau douce.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Dimanche 14 Novembre 2010 à 14:01 La peau douce ce sera mon prochain avec Jules et Jim. Je te dirai ce que j'en pense sous peu. Après je ne cherche pas à être impliqué uniquement sur le plan intellectuel mais à ressentir un minimum d'émotions devant un film. D'ou mes problèmes avec le cinéma qui se veut " théorique " ( variante : le cinéma " engagé " qui est là pour te démontrer que le monde est vraiment cruel... ) et donc conscient de faire de ses personnages des pantins de la vision du monde du cinéaste. C'est loin d'être ici le film ou c'est le plus génant mais ça couplé à une mise en scène pas très inspirée a fait que je me suis progressivement détaché de l'intrigue, encore que le personnages de Charles Denner ait réussi à me reveiller un peu ; j'ajoute que les facilités scnéaristiques sont aussi de la partie : Brialy ( Corey ) qui évidemment cotoie à la fois Denner et Claude Rich au moment ou ils se font assassiner ; le fait que Lonsdale n'essaye même pas d'enfoncer la porte ; l'envoi de Moreau dans la même prison que Michel Bouquet, etc etc. Loin d'être un film de vengeance important à mes yeux.
Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Dimanche 14 Novembre 2010 à 14:04 C'est un film de vengeance important pour une bonne raison : il a inventé le genre...
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2005 | Envoyé par BorisPreban le Dimanche 14 Novembre 2010 à 14:14 Euh.... non pas du tout. Il y a des tas et des tas de films de vengeance antérieurs très différents les uns des autres. De pas mal de Fritz Lang ( Règlements de comptes ? Fury ? L'Ange des maudits ? ) aux Shaw Brothers ( Un seul bras les tua tous ? ) en passant par les westerns de Sergio Leone, les nombreuses adaptations de Scaramouche ou du comte de Monte-Cristo, Le point de non-retour de Boorman ou même la source de Bergman, ça pullulait déja de films de vengeance bien avant ce Truffaut-là.
Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Dimanche 14 Novembre 2010 à 14:23 Oui bien sûr j'ai vu aussi certains de ces films, mais disons que c'est à partir de la mariée était en noir que le film devient un genre et la vengeance un personnage à part entière.
Bien sûr l'ange des maudits est une vengeance, mais le personnage vit par lui-même, tombe amoureux de Marlène Dietrich et se bat avec Mel Ferrer pour tout autre chose que sa vengeance. Quant à Scaramouche, il abandonne sa vengeance quand il apprend que DeMayne (tiens le même Mel Ferrer d'ailleurs^^) est son frère. Il ne manque d'ailleurs pas d'aventures galantes pour prouver qu'il n'est pas tout entier à sa vengeance, mais bien tiraillé en deux, même si finalement les deux femmes n'arrivent pas à détourner les deux protagonistes de leur duel. Bien sûr tu marques un point avec le comte de monte-cristo, Edmond Dantès est mort au monde dans le chateau d'If et ne vit plus que pour sa revanche, et certes certains des films de Sergio Leone, et pour quelques dollars de plus et il était un fois dans l'ouest, sont basés sur une revanche, mais en l'occurence Leone accentue bien plus son univers que la veangeance, qui n'apparaît que comme flashbacks hallucinés des personnages, comme pour la rédemption de Coburn dans il était une fois la révolution. La grande différence avec la mariée était en noir et kill bill, c'est que la vengeance, c'est tout le film. Je n'ai pas vu les autres films que tu cites, Bergman j'en suis au début mais je me fais la séquence complète, mais ça prend du temps ^^. [ Dernière modification par kakkhara le 14 nov 2010 à 14h24 ]
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