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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 18 Mai 2016 à 20:59


L'Antre de la folie (John Carpenter, 1994) : un agent d'assurances est envoyé à la recherche de l'écrivain Sutter Cane, dont les écrits fantastiques semblent également influencer le monde réel.

C'est un film épouvantable à critiquer, le plus abscons de tous les Carpenter que j'ai vu. Au bout d'une heure j'étais encore perdu dans cette suite de visions à cheval entre Lynch et Lovecraft, sans qu'on saisisse ou Carpenter veut nous conduire. Et puis, la fin finit par faire sens : la contamination générale, le besoin par Sutter Cane d'utiliser Sam Neil (dans son meilleur rôle) comme vecteur, le cinéma comme relai de la littérature jusqu'au moment ou Neil finit seul dans un cinéma diffusant... L'Antre de la folie. C'est forcément nébuleux (le personnage principal est une sorte de mec qui finit par assumer son statut de personnage dans un récit horrifique), parfois quasiment lynchien (la séquence à l'hotel avec la vieille qui a assomé son mari) et la mise en scène très sèche de Carpenter se prète très bien au jeu du fantastique suggéré. Bref, je vous garantie pas que vous allez adorer, mais c'est de loin le film le plus intéressant et obsédant de cette sélection. Moi je prends !

C'était demain (Nicholas Meyer, 1979) : HG Wells poursuit Jack l'éventreur en 1979 grace à sa machine à remonter le temps.

Admettez que là c'est du résumé qui claque. Si vous lisez ça en mode " mouais... bof " vous êtes moins boriste qu'une fan de Keira Knightley. Le problème c'est que si le film démarre très bien (exposition sans fioriture, plan en vue subjective de l'éventreur commettant un meurtre, départ dans le futur) une fois arrivé en 79 on se prend une INTERMINABLE romance entre HG Wells et une nana qu'il rencontre, romance qui prend bien la moitié du film et qui est salopée par le jeu insupportable de l'actrice. On évoque au début des pistes politiques hyper-intéressantes (le fait que Jack l'éventreur se sente à son aise dans le futur là ou le socialiste Wells constate l'échec de tous ses idéaux) mais c'est traité par dessus la jambe, tout comme la résolution de l'intrigue qui est franchement calamiteuse. Nicholas Meyer, excellent romancier spécialisé dans le croisement de mythes (il est parmi les meilleurs auteurs de Sherlock Holmes apocryphes) signait ici un premier film malheureusement très décevant comparativement aux possibilités délirantes qu'offraient son point de départ. Vraiment dommage, d'autant plus que les deux acteurs principaux (Malcolm Macdowell et David Warner) ne sont pour absolument rien dans l'échec.

New York, deux heures du matin (Abel Ferrara, 1984) : un ancien boxeur devenu gérant d'un club de strip-tease cherche à protéger son ex-copine d'un tueur en série.

Ce qui est captivant chez Ferrara, c'est sa capacité à observer des mondes assez peu reluisants sur le plan moral (ici le milieu du strip) tout en arrivant à y insérer avec aisance ses grands thèmes : la rédemption, le sacrifice, le christianisme. Ce qui chez n'importe qui aurait pu ressembler à un truc moralisant ou au contraire à de la provoc devient chez Ferrara l'itinéraire d'un héros tourmenté (il s'agit d'un boxeur ayant tué son adversaire sur le ring) qui devient le dernier rempart entre ses employées et un redoutable maniaque (qui est aussi un artiste martial, d'où ce délirant duel final boxe contre nunchaku). C'est 80's mais alors jusqu'au bout des ongles, avec tout ce que ça implique de vulgarité assumée (boudiou ce strip-tease de Mélanie Griffith en ouverture! Et cette scène lesbienne !), très bien interprété (Griffith donc, et un Tom Beranger des grands jours), j'aime beaucoup le fait qu'on ne voit presque pas le serial killer qui devient une sorte d'incarnation de toute la folie d'une ville. Ca aurait pu être un Ferrara première période digne de son magnifique L'Ange de la vengeance si à mon sens le scénario n'avait pas deux handicaps majeurs : le personnage de Billy Dee Williams qui est très présent alors qu'il ne sert à rien dans l'intrigue, et la thématique sur la guerre des gangs entre les patrons de boite de strip-tease qui est traitée à l'arrache. Ca reste de la très bonne série B dont le premier degré semble presque anachronique aujourd'hui, mais possédant largement assez de grands moments pour faire oublier ses carences. J'aime.

Les Grands Fusils (Duccio Tessari, 1973) : un tueur à gages décide de se ranger et devient la cible de la mafia.

COMME C'EST ORIGINAL ! Ben en fait, un petit peu ! C'est un hybride assez bâtard entre le polar de mafieux italien et le " Alain Delon movie " français avec évidemment Alain qui bute tout un tas de mafieux antipathiques et sans honneur pas comme lui. A ceci près qu'on est en 1973, que la carrière de Delon n'est pas encore partie en sucette et que finalement le film apparaît plus comme une sorte de remake de son samourai melvillien, sauf qu'évidemment Duccio Tessari n'est pas Jean-Pierre Melville et que la comparaison lui est néfaste mais alors sur absolument tous les plans. Y a des choses intéressantes à picorer (le fait que la pute défraichie soit finalement le seul perso réellement honorable, la fin ultra-pessimiste, le meurtre assez graphique de Roger Hanin) mais il y a un gros coup de mou sur le plan rythmique, surtout pour un film qui narrativement déroule quand même un cahiers des charges aussi éculé (il chope le premier meurtrier, il le bute ; il chope le second, il le bute ; devinez ce qu'il fait au troisième ?). Ca reste une curiosité qui se regarde assez bien, un opus moyen-bof au sein de la carrière bizarre de Tessari (grand scénariste de péplums et de westerns qui s'est aussi retrouvé être à ma connaissance le seul italien à faire de la blaxploitation) mais qui aurait nécessité un metteur en scène d'un calibre supérieur comme Fernando Di Leo ou Sergio Sollima pour accoucher d'un vrai film marquant.

 ​ET MES DEUX REVISIONNAGES...

The World of Kanako (Tetsuya Nakashima, 2014) :  un ex-flic alcoolique enquête sur la disparition de sa fille.

Je pensais franchement qu'en le revoyant, tous les points nébuleux de l'intrigue allaient se clarifier et que je pourrais débarouler sur MC en mode Jamy de C'est pas sorcier " c'est très simple ". Non, ça ne l'est pas du tout, c'est un film aussi riche visuellement que confus narrativement. Il faut imaginer un mix nippon d'Old Boy et de Tarantino, avec Koji Yakusho  en mode Choi Min-sik (et tout à fait à la hauteur de son modèle : le mec est vraiment phénoménal), et des ruptures de ton tout le temps : des passages en animation réalisés par le studio 4°C, un générique pop, un passage presque burlesque d'affrontement avec le serial killer, le costard blanc de Yakusho qui devient de plus en plus crade au fur et à mesure du film,  des moments kawai volontairement insupportables mais justifiés par la volonté de confronter cet univers mignon a une réalité ultra glauque, et surtout ce montage ULTRA découpé qui fait se superposer deux intrigues et plein de strates temporelles différentes. C'est un film de trop-plein dont le foisonnement stylistique est un peu desservi par l'intrigue, qui est en fait beaucoup plus décousue que réellement compliquée : comme chez Nolan, c'est surtout mal raconté en réalité. Mais il est évident que Nakashima est formellement l'un des plus inventifs cinéastes de genre nippons en activité (avec peut-être Sono Sion), et que The World of Kanako est l'un des très rares polars actuels dont on sort en se disant " ce film-là, je ne l'avais jamais vu ". Quelque part, son côté non-explicatif lui permet aussi de tenir très bien le revisionnage.

Les Frissons de l'angoisse (Dario Argento, 1975) : Un touriste anglais est témoin de l'assassinat d'une médium. Il cherche à débusquer le tueur avant de connaître le même sort.

Revisionnage de ce qui demeure mon Dario Argento favori dans sa version longue ; les ajouts concernent essentiellement des moments d'intimité assez comiques entre David Hemmings ou Daria Nicolodi dont la nécessité est loin d'apparaitre évidente. Si ces scènes ont le mérite de faire exister le couple (j'aime beaucoup le fait que Daria Nicolodi ne soit pas une potiche blonde mais plutôt une grande perche ironique au physique atypique), elles cassent un petit peu le rythme du récit policier. Pour le reste, c'est une succession de moments de bravoure, chacun des meurtres de ce film étant à étudier en école de cinéma. La musique des Goblins déchire, le jeu sur l'architecture est absolument formidable même si Argento poussera ça encore plus loin avec Suspiria, ça reste mon giallo préféré et un de mes films italiens favoris des années 70 même si un peu comme le cinéma de PFFF BRIAN DE PALMA je trouve qu'Argento est sans doute plus un cinéaste de grandes scènes que de grands films (chez eux, le tout vaut parfois un peu moins que la somme des parties).

​Boris.

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Crutch

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Envoyé par Crutch le Jeudi 19 Mai 2016 à 04:51


Vu que le Ferrara, que j'apprécie tout particulièrement et dont je suis ravi qu'il t'ai plu, et ça me rappelle encore une fois qu'il faut que je voie L'Ange de la Vengeance.
Ce que tu dit sur DePalma est plutôt vrai, même si ça ne me dérange pas le moins du monde (et dans Phantom of the Paradise toutes les scènes sont des grandes scènes donc chacun en déduira ce qu'il veux). Mais je ne suis pas un grand connaisseur de la carrière de Brian De Palma, et après tout ne dit-on pas qu'il s'est complètement lâché avec Carrie dans les années 80 suite à la révolution sexuelle de mai 68?

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Mercredi 25 Mai 2016 à 12:52


les ajouts concernent essentiellement des moments d'intimité assez comiques entre David Hemmings ou Daria Nicolodi dont la nécessité est loin d'apparaitre évidente.


J'ai bien aimé également ces scènes, parce que ça permet de respirer déjà, et ensuite parce que j'aime beaucoup l'association entre la musique et l'action, qui y est très bien menée. C'est pour l'instant également mon Argento favori, vu deux fois.

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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."


Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 01 Juin 2016 à 19:13


Certains films de cette série mériteraient qu'on en parle plus longtemps.... mais mon état m'oblige à condenser pas mal. Désolé.

DECOUVERTES :

The Witch (Robert Eggers, 2015) voit dans l'Amérique du XVII ème siècle une famille de colons être bannie de leur groupe. Condamnés à vivre à l'écart, ils subissent la tentation du diable. 

Remarqué à Gérardmer et prix de la mise en scène à Sundance, ce film d'horreur n'est ni le chef d'œuvre encensé par certains ni la daube dénoncée par d'autres. Au positif : un casting remarquable de comédiens inconnus (tout le monde est impeccable), une très belle bande-originale bien utilisée, une mise en scène maitrisée et un petit budget pas du tout gênant.J'aime moins : une certaine confusion du scénario (trop d'éléments en vrac : le bouc, les jumeaux, les rituels...) qui par ailleurs reprend un peu trop les rails fantastico-religieux déjà vus en mieux ailleurs (Polanski par exemple) ; une photographie maronnatre que j'ai trouvé plutôt laide, le personnage de la mère trop caricaturale et parfois une certaine brusquerie dans le montage. Comme It Follows l'an dernier, c'est un film qui tout en étant clairement au-dessus de la mêlée contemporaine reste inabouti. Après, très franchement, vous ne risquez pas de voir cinquante meilleurs films d'horreurs récents hein. C'est comme vous le sentez.
PS : on parie combien que c'est le film que Joker aura vu dans la liste ?

Le sixième continent (Kevin Connor, 1975) est une histoire de sous-matin allemand capturé par des anglais durant la première guerre mondiale ; les deux groupes se retrouvent coincés sur une ile préhistorique ou des dinosaures ont survécu.

 La boite de production Amicus est vraiment le Hammer du pauvre. Autant d'autres compagnies avaient réussi à se démarquer au sein du fantastique anglais des années 50 à 70 (les productions Berman-Baker, la Tigon) autant la Amicus donne toujours l'impression de faire du sous-Hammer. Donc quand ce ne sont pas Freddie Francis et Roy Ward Baker qui reprennent leurs films fantastiques, c'est l'affable Kevin Connor qui nous gratifie d'un copié-collé des films de dinosaures de Val Guest. C'est très mauvais mais tellement kitsch que ça se regarde assez bien, même si le scénario est épouvantablement mal écrit (ça réussit à être simpliste ET confus, si vous avez pigé quelque chose à cette histoire d'évolution selon la place dans la vallée...). L'acteur principal, Doug McClure, n'a aucune charisme, les dinos sont en mousse (mention aux ptérodactyles amorphes à peine digne des monstres dans les Macistes des années 60) et tout ce qui a trait aux hommes-singes se retrouvé dénué d'intérêt. Bon on ne m'en voudra pas de ne pas épiloguer là-dessus parce que c'est quand même un peu tirer sur l'ambulance.

Je suis vivant (Aldo Lado, 1971) a un point de départ on ne peut plus original : un journaliste est considéré comme mort, mais peut encore penser normalement faut de pouvoir bouger. 

Encore un parfait exemple de ces faux films de genre qui sont plutôt de vrais films d'auteurs : en dépit du fait qu'il soit publié dans la collection de chez Néo Publishing, Je suis vivant n'a rien d'un giallo. Mais vraiment rien. C'est plus une sorte de truc à cheval entre le thriller fantastique et le film politique parano. Le film est particulièrement bien servi par son montage excellent (surtout pour un coup d'essai) qui réussit à rester fluide dans ses allers et retours temporels, ainsi que par son décor original de Prague. Mais le mélange des genres me semble au final indigeste, l'intrigue est nébuleuse voir incompréhensible et les digressions politiques sont assez pénibles. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'en détournement de giallo en métaphore gauchiste, le La mort a pondu un œuf de Giulio Questi était plus cohérent même si le film d'Aldo Lado a d'évidentes qualités pour lui (drôle de casting hétérogène : Jean Sorel, la James Bond Girl Barbara Bach, Ingrid Thulin sortie de chez Bergman et l'acteur fétiche de Fernando Di Leo : Mario Adorf). Je pense qu'il reste à réserver aux gros curieux dans mon genre, et à ceux qui s'intéressent aux films italiens les plus inclassables. 

Trail of blood (Kazuo Ikehiro, 1972) voit le yakuza Jokichi se ranger pour épouser une prostituée. Mais les ennemis de Jokichi assassinent sa femme et son fils. 

Sur un thème archi-rebattu, le film d'Ikehiro est finalement une belle surprise, mon préféré parmi ces cinq découvertes. Certes, ce n'est pas du niveau du premier Baby Cart sorti la même année, et certaines, Ikehiro n'est pas Misumi. Mais l'ambiance est délicieusement sadique (ce moment ou un " gentil " se fout complètement du fait que le méchant ait une otage et la laisse crever sans le moindre remord), les combats sont hyper nerveux et le scénario feuilletonesque fonctionne très bien. Oui les seconds rôles surjouent à l'occasion, mais Yoshio Harada est plutôt bon dans le rôle titre, et son interaction avec le samouraï borgne ambigu laisse présager de bonnes choses concernant les deux suites tournées avec la même équipe. A l'instar des Baby Cart, le sage Mikogami montre l'arrivée du film de samouraï dans les années 70 avec toute la violence et tous les excès que ça comporte. Forcément, j'aime bien.  

Mort sur le grill (Sam Raimi, 1985) fait se rencontrer un sympathique loser, Vic Ajax, une demoiselle en détresse et deux tueurs aussi bêtes que méchants.  Premier film du réalisateur d'Evil Dead et Spiderman avec la complicité des Coen au scénar. C'est une sorte d'immense cartoon, de polar hystérique avec des méchants qui semblent sortis tout droit d'un épisode de Tom et Jerry ou Bip bip et le Coyote, avec un héros neuneu embarqué malgré lui dans une course poursuite délirante.
J'ai beaucoup de mal à juger le film. C'est vraiment n'importe quoi, l'hystérie perpétuelle est la force et la limite du film, c'est aussi fascinant qu'agaçant. J'ai vraiment eu du mal à m'accrocher jusqu'à une poursuite finale en bagnole qui demeure le moment de grâce du film, en dépit d'une coda qui vient un peu casser cette fin qui se serait suffit à elle-même... Ce qui est sans doute le plus impressionnant, c'est de voir que malgré un budget minuscule l'inventivité dans le délire fait qu'on oublie rapidement à quel point c'est fauché. A cheval entre Sang pour sang et Beetlejuice, ce film est finalement plus original que réellement réussi. 

REVISIONNAGES   

Colorado (Sergio Sollima, 1967) est l'histoire d'un chasseur de primes, Colorado (Lee Van Cleef) envoyé traquer un peone accusé de viol (Tomas Milian).

Je n'avais pas revu le premier essai spagh du grand Sergio Sollima (décédé récemment, rest in peace à lui) et je l'ai encore très légèrement réevalué à la hausse, disons qu'il passe de top 15 du genre à top 10. Sollima est un très bon metteur en scène néo-classique (moins de zooms que dans la plupart des spaghs, emploi de la musique plus réfléchi, peu d'excès de violence) et le scénario est l'un des meilleurs dans le style, avec ce qu'il faut de thématiques marxisantes bien amenées. Le duel final est impeccable, le duo Milian/Van Cleef fonctionne, Morricone est au top et le film est sans doute le plus grand défilé de seconds couteaux de tout le western italien : Benito Stefanelli, Antonio Molino Rojo, Lorenzo Robledo, Spartaco Conversi, Frank Brana, Lorenzo Robledo, Roberto Camardiel et Fernando Sancho ! Le générique mentionne même Jose Torres mais je ne l'ai pas reconnu, scène coupée ? Car malheureusement pour moi le DVD ne dispose que de la version courte. Pas grave, ça me fera une excuse pour mater le blu ray. 

The Party (Blake Edwards, 1968) est l'histoire d'une soirée réunissant le gratin d'Hollywood, soirée qu'un acteur indien invité accidentellement va faire totalement parti en sucette malgré lui. 

Bon là je suis définitif : CHEF D'OEUVRE. J'ai encore plus ri qu'à se découverte, et la salle était encore plus hilare que moi. C'est aussi génial comme comédie burlesque que comme film de gauche sur une société bien-pensante et fermée sur elle-même qui est détruite par des intervenants extérieurs (d'abord l'indien et le serveur alcoolique, puis les russes et les jeunes manifestants). L'arrivée de l'éléphant, les proverbes indiens, Claudine Longet qui chante, il y a un équilibre parfait entre sensibilité et humour (je trouve ça d'ailleurs très intéressant que la plupart des personnages ne soient pas hostiles au bordel qui s'impose, l'acteur de western par exemple a quasiment l'air de s'en foutre). Le personnage du serveur alcoolique est le meilleur second rôle de l'histoire du cinéma (TOUS les gags sur lui concernent le fait qu'il picole en douce.... et au lieu d'avoir une conclusion moralisatrice, la fin avec la maison ravagée le voit tomber dans les bras d'une starlette aussi bourrée que lui). Et évidemment Peter Sellers est au-delà des mots dans ce film-là. Sans doute la plus grande comédie des années 60. 

​Boris.  

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Weeds

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Envoyé par Weeds le Mercredi 01 Juin 2016 à 19:31


MC6 (Amon-Ra, 36 av. François Hollande (estimation))

Ancrée dans son époque, l'image reste sobre mais efficace, sauf le filtre jaune dégueulasse sur la séquence boutique, mais manque un peu d'ambition responsive.

Le scénario est relativement efficace et certains acteurs vraiment au top (notons notamment les performances de Chaudakh, Borislehachoir, et madmerfolk en redneck complètement à l'Ouest livre une vraie composition, en revanche Skarr et f4k3 restent un peu en retrait).

Le film est en fait salopé par ses nombreux problèmes de montage, l'enchaînement de certaines séquences sans transition ni espacement rend des passages illisibles (le coup des quotes j'ai absolument rien compris), un peu honteux quand on connaît les prétentions techniques du réalisateur et je parle même pas de faux raccords. Ce serait parfois presque drôle si ça ne durait pas tout le film.

Weeds, mes sentiments à Boris, ça a l'air particulièrement dur en ce moment, bon courage.

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Si vis pacem para bellum

jokerface

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Envoyé par jokerface le Mercredi 01 Juin 2016 à 19:54


Le 01/06/2016 à 19:13, Borislehachoir avait écrit ...

PS : on parie combien que c'est le film que Joker aura vu dans la liste ?


​Boris. 

Tu ne prends pas beaucoup de risques dans la mesure où j'avais clairement affiché sur FB que j'etais en train de le regarder.
Et sinon oui je l'ai bien aimé ce film. J'avais écris à son sujet :
Spoiler :

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Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ...

Mon papa me disait : "on n'écrase par les fourmis, fils"

Crutch

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Envoyé par Crutch le Mercredi 01 Juin 2016 à 20:43


Avant de commencer le bilan de mai, je tenais a dire que Elle de Paul Verhoeven est pour l'instant le meilleur film de 2016 et qu'il serait bien dommage de le manquer. 
Ce mois-ci, 16,5 nouveaux films (dont un encore meilleur que Les ensorcelés,  je pensais pas que ça arriverait tout de suite) et 23 en tout.

Cinéastes découverts:

Alexandre Sokurov (L'arche russe): Outre l'aspect performance technique immanquable (un plan séquence d'1h30 retraçant 300 ans d'histoire russe via une déambulation dans un ancien palais devenu musée, avec des centaines de figurants en costume et tout), qui ne prend pas le pas sur le fond (la continuité du plan faisant écho au passage du temps et à la transmission de la culture.) , c'est par moments un peu lent mais plus souvent très beau, bien écrit (le diplomate français est excellent) et y a une magnifique scene de dance. Je vais continuer, Ez.

Erich von Stroheim (Queen Kelly) Un film mutilé (seule un tiers a été tourné avant que le tournage soit stoppé pour cause de "qu'est ce que c'est que ce bordel!") et donc injugeable mais ce qui reste est déjà sacrement intéressant: bourré d'idées visuelles, de symbolisme et de scènes sorties tout droit de la psyché de ce malade mental de Stroheim.

Andrzej Wajda (Kanal) Film de guerre sur des résistants lors de l’insurrection de Varsovie qui s'est pas très bien finie pour nos amis les polaks. Pour un deuxième film, c’est impressionnant de maîtrise et la noirceur du propos vient de toute évidence des souvenirs du réal et du scénariste, qui ont participé a la dite insurrection.

Shane Black (The Nice Guys) Buddy movie très drôle, porté par les interprétations de Gosling et Crowe, parfaitement en phase en détectives bas de gamme dépassés par les événements (la fille de 13 ans de Gosling fait plus avancer l’enquête que les deux réunis). Pas super bien filmé par contre.

Bob Fosse (Lenny) Biopic de Lenny Bruce, un comédien de stand-up. Le scenar est très bien construit: au lieu d'un truc chronologique bateau, on alterne entre interviews des proches, entrecoupées de scènes de la vie de Lenny, elles mêmes interrompues par des extraits de spectacles tardifs, et le montage nous recoupe un portrait tout en nuances de Bruce, interprété par un Dustin Hoffman égal a lui même. La photo en N&B est magnifique.

Sidney J. Furie (Ipcress: Danger Immédiat) Boris avait trop exprimé sa passion pour les aventures d'Harry Palmer pour que je passe à coté, et effectivement cet anti-James Bond (mais fait avec le même producteur, décorateur, musicien et monteur que les premiers Bond) est bien cool. On y voit Michael Caine redéfinir à chaque plan la notion de classe, alors que le réal fait en sorte que les plans en question soient les plus bizarres possibles (en général décadrés, avec un premier plan qui n'a rien a voir avec l'action, ça crée une ambiance vraiment spéciale) alors que le scenar (plutôt convenu) multiplie les détails véristes (la paperasse, le non-glamour absolu de la vie d'espion, Caine qui négocie son salaire sitôt qu'il reçoit une nouvelle mission...)

J'avais déjà vu un de leurs films:

Sam Peckinpah (Les chiens de paille) Autant je vois parfaitement en quoi c'est un immense film, autant je mentirais si je disais que c'est mon Peckinpah préféré, vu que même dans le glauquisime Apportez moi la tête d'Alfrédo Garcia, y avait la sympathie qu'on éprouve pour Benny qui contrebalançait la noirceur. Ici la photo comme la musique sont agressives et malaisantes, l'ambiance est délétère, le couple est tellement dysfonctionnel que les séquences entre Dustin Hoffman et Susan Georges sont aussi violentes que le reste du film et à la fin, un personnage pourrait annoncer que le Père Noel est mort à des enfants que ça resterait dans le ton (en même temps vu le rôle des enfants chez Peckinpah ça leur ferrait sans doute ni chaud ni froid mais je digresse). Une grande réussite donc.

Bruno Dumont (Ma Loute) Un film qui ne ressemble a pas grand-chose d’autre : c’est comique, c’est satirique, c’est une histoire d’amour certes, mais le mix entre naturalisme et surnaturel de Dumont, sa façon de filmer les visages, de désamorcer les intrigues, de court-circuiter toutes les directions que les scènes peuvent prendre, met un peu sur le carreau. Les acteurs professionnels sont hilarants, Luchini et Binoche nous offrant  une scène comique (celle autour des origines familiales de Billie)  absolument impensable sur le papier, et les amateurs sont comme dans P'tit Quinquin très justement castés et dirigés. Une belle réussite qui s’apprécie d’autant plus à l’aune des rageux qui pourrissent sa moyenne Allociné car ils pensaient être aller voir une comédie lambda.

John Milius (Conan le Barbare) http://youtu.be/onGWF8mz1Zw . Je n’ai rien à rajouter.

William Friedkin (Jade) Alors c’est plus ou moins une variation sur Basic Instinct (c’est le même scénariste) et le Verhoeven est bien mieux en tout points. Après moi j’adore David Caruso, Linda Fiorentino et femme fatale ça fait un et y a quelques bonnes scènes (l’intro très De Palmienne, la poursuite en voiture bien sûr, on parle de Friedkin quand même). Mais c’est très mineur quand même, dommage que Caruso n’ai pas pu percer comme tête d’affiche suite à l’échec du film.

Paul Verhoeven (Basic Instinct, Elle) Le premier, bon, c’est connu, la teuch à Sharon Stone toussa, c’est un thriller hitchcockien ou tout le sous texte sexuel devient explicite (le film ne parle QUE de sexe) et ou Verhoeven veut faire mieux que DePalma en stylisant tout ça. Le deuxième est un vrai coup de cœur, d’un point de départ compliqué, Verhoeven évite tout les pièges en livrant le film à son personnage/actrice, qui va traverser le film en remettant tout le monde à sa place. Elle est un bijou d’écriture : satirique et noir mais  décalé et impertinent : c’est un peu la scène de Ma Loute dont je parlais mais sur 2h : des scènes impensables mais rendues possible par l’alliance d’un réalisateur en confiance absolue  et d’acteurs impeccablement dirigés, qui laissent le spectateur estomaqué ou pris d’un rire nerveux. Et c’est tellement bien filmé : Verhoeven maitrise tout ses effets, emmené toujours le spectateur ou il veut, qu’il crée l’angoisse par un décadrage brutal ou sublime une scène comme l’aveu de Michelle a son amie : un simple contre champ mais avec la bonne couleur et la bonne musique (L’affront de Trainspoting à été vengé pour Lust for Life).

Steven Soderbergh (Traffic) C’EST QUOI CETTE PHOTO ??? Y a un filtre marron dégueulasse pour le Mexique, bleu dégueulasse pour Washington/L’Ohio, vert dégueulasse pour la Californie. Choix artistique OK, volonté de séparer esthétiquement les personnages pour montrer que la drogue dépasse toute les frontières j’entends bien, mais hélas c’est très moche. Le scénario choral est intéressant, parfois un peu didactique, mais avec une ambition thématique saluable , et c’est filmé avec recherche dans un style très Hollywood des années 2000 disons, mais j’aime pas trop.

Brian De Palma (Mission To Mars) Le voir à la suite de Traffic m’a fait comprendre ce que la lenteur de la mise en scène de De Palma avait d’anachronique à l’époque de sa sortie. Alors Mission To Mars, qu’est que c’est ? C’est des 23 films que j’ai vu de De Palma son plus mauvais. Certes. La fin fait un peu pitié. Certes. Gary Sinise ressemble vachement à Boris quand on plisse les yeux et ça c’est très perturbant. Certes. MAIS. C’était pas un si mauvais film. Esthétiquement, y a des très bons plans qui jouent sur la gravité artificielle du vaisseau et les paysages martiens sont très bien faits, y a deux séquence de suspens tout à fait réussies, et le film a un aspect intéressant dans son coté aventure a visage humain: y a très peu d’acteurs (aucune scène de foule, même à la garden party du début ils sont 30 à tout casser), tout le monde se connaît et il n’y a pas d’antagoniste. Bref traitez moi de fanboy mais je le trouve regardable.

Tsui Hark (L’Enfer des Armes, L’Enfer des Armes Director’s Cut, The Lovers) Pourquoi 16,5 films ? Parce que L’Enfer des Armes, troisième film de Tsui Hark, est très diffèrent selon qu’on le regarde avec ou sans la Director's cut, bien qu’un peu plus de la moitié du film soit commune aux deux versions, la censure de HK a obligé Tsui Hark a beaucoup couper et donc a retourner en catastrophe plein de scènes. La Director’s cut généralise l’atmosphère de confusion sociale irrémédiable du film puisque dans celle-ci, les jeunes que la version censurée présentait entraînés dans la spirale du crime suite à une méprise sont en réalité des poseurs de bombes sans aucune revendication autre que l’amusement et le désœuvrement. Direct c'est pas la même. Sinon, le style de Tsui Hark en mode « je filme dans la rue sans autorisation » est dynamique et puissant, la musique c’est n’importe quoi http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Enfer_des_armes, y a une utilisation des animaux malsaine au possible, une scene incroyable ou la violence criminelle et la violence institutionnelle est mise au même niveau, Lo Lieh et Lin Chen-Chi sont excellents (pas comme les occidentaux jouant bien entendu des tortionnaires sadiques) et la fin est ultra violente et nihiliste.
Comment parler de The Lovers ? Je ne sais pas. Dès le début, le générique, avec le titre qui s’affiche au milieu d’une bourrasque qui reviendra 100 minutes plus tard, j’ai été pris par le film et il ne m’a plus lâché. C’est un mélodrame aussi maîtrisé formellement que bouillonnant d’énergie : le montage est rapide, la parole et le mouvement énergique, l'humour, l'amour et la beauté n'ont jamais été aussi naturels, comme coulant de source dans la logique créatrice d'un réalisateur en pleine possession son art et sublimant chaque plan. L’histoire : dans la Chine des Han, une jeune fille doit aller à l’université déguisée en garçon pour avoir une éducation qui la rendra mieux mariable, et à partir de là, vous pouvez deviner ce qui va se passer au vu du titre. J’ai cherché quelque chose à dire de plus, mais je n’ai pas trouvé, je ne voudrais pas gâcher une découverte ni continuer à enchaîner des platitudes. C’est le meilleur film que j’ai découvert cette année et y en a vraiment très peu que je mettrais au-dessus. Tsui Hark c’est le patron, (Et un an plus tard, il faisait The Blade, qui est l’inverse de The Lovers, mais qui est pourtant tout aussi bon, je conseille de voir les deux à la suite, c’est vraiment une expérience fascinante.)
 
Top 10 :
The Lovers
Conan le barbare
Elle
Les chiens de paille
Ma loute
Kanal
L’arche russe
Lenny
L’enfer des armes
Ipcress : Danger Immédiat

 
Revisionages
De la qualité avec Mulholland Drive (Lynch), Holy Motors (Carax) et The Blade et The Lovers (car vu deux fois) (Hark). Et Boulevard de la Mort pour finir avec du retard mon retour sur la filmo de Tarantino :
1) Kill Bill
2) Jackie Brown
3) Les Huit Salopards 
4) Pulp Fiction
5) Django Unchained
6) Reservoir Dogs
7) Boulevard de la mort
8) Inglourious Basterds
 
Séries : un coup de cœur pour sense8, une série qui a 50 tonnes de défauts mais que j’ai dévoré avec un enthousiasme mêlé de rires nerveux devant l’énormité de certaines situation et le je m’en foutisme assumé de l’équipe d’écriture, couplé à une mise en scène oscillant entre l’intimisme et la grandiloquence. J’ai d’ores et déjà la hype pour la saison 2.

La saison 2 de Better Call Saul est dans la continuité de la première, la série fait son petit bout de chemin, tout en petit détails ultra signifiants (le porte gobelet de la voiture de Jimmy et le lapsus de Kim devant son nouveau patron m’ont fait arrêter leurs épisodes respectifs pour souffler tellement j’étais sous le choc de ce qu’ils arrivent à te raconter rien qu’avec ça)

Fini la saison 2 de Louie et attaqué la 3. Le 11 épisode est sacrément surprenant.
Et j’ai pas fini Dardevil saison 2 en un mois ce qui veut tout dire. 
 

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Weeds

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Envoyé par Weeds le Mercredi 01 Juin 2016 à 21:40


Séries : un coup de cœur pour sense8, une série qui a 50 tonnes de défauts mais que j’ai dévoré avec un enthousiasme mêlé de rires nerveux devant l’énormité de certaines situation et le je m’en foutisme assumé de l’équipe d’écriture, couplé à une mise en scène oscillant entre l’intimisme et la grandiloquence. J’ai d’ores et déjà la hype pour la saison 2.


Là je comprends pas trop.

J'ai regardé la saison complète l'an dernier quand c'était sorti et j'ai trouvé que d'un départ déjà pas formidable (ça met tellement de temps à se mettre en place) on arrivait à un final carrément insupportable, les scènes flashback dans la voiture j'ai trouvé ça juste malsain, putassier, sans intérêt pour le reste de l'histoire ni même visuellement et juste pour en rajouter dans le pathos et infliger des souffrances supplémentaires à un personnage qui en a déjà pris un peu beaucoup dans la gueule.

Weeds.

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Envoyé par Crutch le Jeudi 02 Juin 2016 à 03:34


C'est typiquement ce qui fait partie des 50 tonnes de défauts évoqués. Y a vraiment PLEIN de trucs foireux, je suis bien d'accord, reste que pour une raison inexpliquée j'ai aimé regarder ça et je veux en voir plus. Je pense que c'est un peu comme mon frère qui est fan de Fairy Tail bien qu'il en voie tout les défauts (parce que je les lui rappelle pour se foutre de sa gueule à chaque nouveau chapitre) mais qui continue sa lecture parce qu'il apprécie vraiment l'aspect bancal et le mélange d’élément intéressants et horripilants. Comme dirait Zambla,  c'est chacun son truc.

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Weeds

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Envoyé par Weeds le Dimanche 05 Juin 2016 à 20:01


Bon, avec du retard, j'ai ENFIN vu Blackhat de Michael Mann.

Globalement j'ai bien aimé surtout à partir du moment où ils arrivent en Chine et à partir duquel le film garde vraiment un bon rythme jusqu'à la fin.
Y a effectivement quelques problèmes du côté des acteurs, surtout Hemsworth je trouve mais c'est peut-être parce que j'ai plus de mal à juger les autres, si ce n'est le passage au restaurant avec la fille que j'ai trouvé chiant et auquel les acteurs eux-mêmes ne semblent pas porter intérêt. Le coup du mail "reset ton password" qui fait un peu "le piratage pour les nuls" (à part ça les autres moments liés à l'informatique sont assez crédibles, ils utilisent même des vraies commandes qui existent).
De très bons moments d'action aussi, surtout la séquence de fin dans le défilé et la séquence d'intervention/gunfight dans les docks est particulièrement géniale.

Forcément pas aussi excellent qu'un Heat ou un Collateral mais ça méritait clairement beaucoup plus que deux petites semaines à l'affiche en Irlande et cet échec public dans le monde.

Weeds.

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Envoyé par kakkhara le Dimanche 05 Juin 2016 à 21:07


Bruno Dumont (Ma Loute) Un film qui ne ressemble a pas grand-chose d’autre : c’est comique, c’est satirique, c’est une histoire d’amour certes, mais le mix entre naturalisme et surnaturel de Dumont, sa façon de filmer les visages, de désamorcer les intrigues, de court-circuiter toutes les directions que les scènes peuvent prendre, met un peu sur le carreau. Les acteurs professionnels sont hilarants, Luchini et Binoche nous offrant  une scène comique (celle autour des origines familiales de Billie)  absolument impensable sur le papier, et les amateurs sont comme dans P'tit Quinquin très justement castés et dirigés. Une belle réussite qui s’apprécie d’autant plus à l’aune des rageux qui pourrissent sa moyenne Allociné car ils pensaient être aller voir une comédie lambda.


Je suis assez d'accord, et assez satisfait de ne pas avoir suivi l'avis des allocinéens, par contre je trouve que si le début est une merveille de trouvailles en tout genre, on perd carrément en rythme sur la fin.

Prochains visionnages, Julietta, Elle, Red Amnesia, Cafe Society, pour ma part.

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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."


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Envoyé par NewMilenium le Vendredi 10 Juin 2016 à 19:47


Je tiens à dire, tout d'abord, que j'estime Crutch, donc ceci n'est pas une critique envers sa personne.

Je tiens à rappeler aussi que je prends peu la parole ici, faute de connaissances sur le sujet.

Mais là, je suis sous le choc.
Il faut prévenir l'humanité. Elle n'est pas prête, surtout pas maintenant, à subir de tels affronts. J'essaie modestement ici de vous mettre au courant.

Pour rappel, Crutch a écrit
Bruno Dumont (Ma Loute) Un film qui ne ressemble a pas grand-chose d’autre : c’est comique, c’est satirique, c’est une histoire d’amour certes, mais le mix entre naturalisme et surnaturel de Dumont, sa façon de filmer les visages, de désamorcer les intrigues, de court-circuiter toutes les directions que les scènes peuvent prendre, met un peu sur le carreau. Les acteurs professionnels sont hilarants, Luchini et Binoche nous offrant  une scène comique (celle autour des origines familiales de Billie)  absolument impensable sur le papier, et les amateurs sont comme dans P'tit Quinquin très justement castés et dirigés. Une belle réussite qui s’apprécie d’autant plus à l’aune des rageux qui pourrissent sa moyenne Allociné car ils pensaient être aller voir une comédie lambda.


Ma Loute se veut comique. J'admets avoir souri à peut-être 3 reprises, mais sur 2h02 minutes qui semblent durer 3 insupportables heures, c'est raté. Ca se veut satirique? J'hésite encore; j'imagine que filmer du surjeu impossible et dégénéré se voulait une satyre.
On est gêné dès la première minute. D'interminables scènes se succèdent à l'écran, sans que l'on comprenne où ça veut en venir, la lourdeur succède à la honte, ça enchaîne sur le repoussant... Je suis désolé pour ces pauvres acteurs qui n'y sont pour rien, on leur a probablement demandé de nous inciter à les étrangler.
Alors tout le film se passe dans de merveilleux paysages, et il faut bien admettre que c'est impeccablement filmé. Mais ça ne fait pas un film. L'envie de quitter la salle atteint des sommets à l'arrivée de Juliette Binoche.
Les prétendus gags absurdes sont gênants, répétitifs et ne vont nulle part. L'histoire d'amour aurait pu réussir s'il y avait eu la moindre intelligence dans le scénario, car les deux acteurs savent être touchants l'espace de quelques secondes.
Laurel et Hardy sont misérables, Luchini meurt de honte, les cannibales sont irréprochablement inexistants, seuls les enfants et ados sont un peu vivants, ce qui contraste terriblement et ajoute au malaise.
Pas de scénario. Faute d'en avoir d'ailleurs, il a fallu ajouter une touche de fantastique, mais ça n'a ici aucun sens, et si voir de pauvres acteurs gesticuler et gueuler systématiquement la même chose pendant une dizaine de minutes veut s'appeler cinéma, je dois me lever et modestement protester, tout comme chier dans une boîte n'était pas de l'art non plus.

L'exemple parfait de "comment ne pas faire une caricature", à montrer dans toutes les écoles de cinéma.

C'est révulsant, et je crois que jamais un film ne m'a révulsé comme ça. Jamais. Une gêne physique s'installe et reste des heures après. Comment quelqu'un peut sombrer ainsi, et commettre une telle daube? Et pourtant, si l'on considère la qualité visuelle, il y aurait quelque-chose à faire. Mais pas le burlesque.

Il fallait vous prévenir.
Je vous jure que je n'exagère pas.



J'espère que "Mr Holmes" est bon car c'est le prochain sur la liste, et j'ai besoin de me rassurer.

edit : je tiens à dire que j'allais voir ce film en sachant que c'était bourré d'absurde, j'adore l'absurde, avec un à priori positif, et tout le reste de ma journée s'est bien passé.

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"A quel moment les mecs ont pris la confiance comme ça? On est 66 millions ils sont 577, si y'a baston ça fait 114000 contre 1 quoi, même en admettant que Gilbert Collard soit champion départemental de Karaté on devrait s'en tirer." Pierre-Emmanuel Barré

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Envoyé par Crutch le Dimanche 12 Juin 2016 à 20:49


Je réponds un peu en retard, mais je pense qu'a ce niveau là de ressenti négatif , je ne peux pas dire grand chose, vu que ton ressenti devant le film ne pourra pas être magiquement changé par mes mots.
Déjà, on dit satire, pas satyre.
Je dirais que le surjeu des acteurs n'est pas généralisé, celui des professionnels m'a paru très drôle (entre les répliques qui sortent de l'hyper espace de Jean Luc Vincent, les mimiques dépités de Luchini, la discussion entre Luchini et Bruni-Tedeschi sur la beauté du pécheur en mode auto-parodie de Dumont, et Binoche qui est effectivement volontairement insupportable et qui le joue à merveille). Les deux flics m'ont moins fait rire mais ils subissent de la comparaison avec ceux de P'tit Quinquin qui sont exceptionnels.
Surtout, je n'ai jamais eu l'impression que Dumont prenne de haut ses personnages (ce qui aurait été pourtant très simple) et il serait bien difficile de lui faire un procès en caricature vu que tout le monde en prend pour son grade de manière exagérée.

L’aspect "le fantastique n'a aucun sens", c'est pas terrible comme argument,non? Et sur moi ça a marché. (après, j'avais vu P'tit Quinquin, le précédent Dumont, qui travaillait aussi sur ce registre par moment, donc y avait pas tant de rupture que ça)

Quand au remarques sur "pas de scenario",  je ne suis pas d'accord, c'est pas parce que le film part dans des directions inattendues que y a pas de scenario, et c'est pas non plus le film le plus expérimental du monde de ce point de vue.

T'as vu d'autres Dumont? Tu disais "comment qqun peut sombrer ainsi", est ce que c'est par rapport au fait que Dumont était pas du tout dans le registre comique à la base?

Edit: pour Ezexperience: SHOTS FIRED!
 

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Envoyé par NewMilenium le Dimanche 12 Juin 2016 à 23:07


Sur insistance de Crutch, pour le plaisir de discuter et pour faire vivre le topic, je mets ici la réponse que j'lui ai faite en MP.

J'ai pas mal regardé ce que d'autres en disaient, et globalement y'a que 2 réactions à ce qui nous est donné à voir des jeux de Luchini et Binoche pour ne citer qu'eux : la tienne et la mienne. Des gens révulsés, ne comprenant pas, surtout en voyant l'absence de but ensuite, et d'autres trouvant ça marrant. Mais le grotesque pour lui-même reste grotesque, il n'est bien que quand y'a un ou des buts derrière... Ici, QUI ne comprendrait pas la critique on ne peut plus balancée à la gueule des riches et des pauvres? Et à part ça, y'a rien, pas de but, pas de conséquence à leurs manières d'être...
Un truc un peu révélateur (bien que pas forcément totalement vrai) de la réponse "ils n'ont pas bien joué" à "jouent-ils bien?", c'est de voir des interview des acteurs; pour Luchini par exemple, il n'a pas compris ce qu'on lui demandait. Donc Dumont lui demandait de faire un passage précis d'un truc existant au théâtre. Et ils avouent tous les deux que, par exemple, Luchini ne joue absolument pas pareil à différents moments du film - ce que j'ai bien ressenti en spectateur, "mais, on dirait pas le même personnage, là". On peut pas être immergé dans un film comme ça, honnêtement. En tous cas ça montre bien le surjeu.

Je vais faire simple pour le fantastique : dis-moi, quel sens a-t-il? (Je parie que toute réponse à cette question consiste bien à inventer un sens qui n'aura pas le moindre appui dans le film.)

Euh... ok, scénario très faible pour 2h alors, plutôt que "pas de scénario". J'ai peut-être bien exagéré sur ce point. Il tient en une ligne quand même, péripéties incluses.

Je n'ai vu aucun autre Dumont, ce qui m'a permis de ne faire aucune comparaison. Et j'insiste, Crutch, j'y suis allé avec un à priori positif, surtout à propos de l'absurdité.

En fait, je m'aperçois depuis ce matin que Ma Loute aurait été correct s'il avait duré 20 minutes, en gros. Ca aurait permis de faire passer le petit scénario comme il faut, d'arrêter de forcer dans nos tronches tous les délires du film répétitifs (les bruits de ballon, les cris, les manières de parler, les dialogues inintéressants, les silences...), tout en permettant de mettre chaque élément montré. Je ne l'aurais pas aimé à mon avis, mais il n'aurait pas du tout été insupportable, juste étrange.

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Envoyé par Crutch le Lundi 13 Juin 2016 à 01:01


 
Mais le grotesque pour lui-même reste grotesque, il n'est bien que quand y'a un ou des buts derrière... Ici, QUI ne comprendrait pas la critique on ne peut plus balancée à la gueule des riches et des pauvres? Et à part ça, y'a rien, pas de but, pas de conséquence à leurs manières d'être...

La critique, quelle est-elle? Tu crois que le message du film, c'est "Dans le Nord, les riches sont des intellectuels consanguins et les pauvres sont des brutes cannibales" ?(alors que c'est pas un message, c'est la pure vérité )
Moi je trouve que c'est une manière très marante de jouer sur les clichés en les amplifiants d'une part mais en même temps en bottant en touche l'aspect "lutte des classes" qui parasite les comédie françaises, avec les gentils pauvres qui sont exubérants et savent vivre eux, pas comme les riches qui se découvriront un bon fond et leur donneront un CDI à la fin.  C'est pas un film a thèse, et cependant, derrière cela, il arrive à toucher autour d'une l'histoire d'amour ou on ne sait jamais sur quel pied danser, et j'aime quand un film à la puissance d'induire des réactions aussi contraires chez moi (et il y a des trucs que j'ai pas aimé dedans
Spoiler :
plus comme l'a dit kakkhara le rythme est perfectible
Un truc un peu révélateur (bien que pas forcément totalement vrai) de la réponse "ils n'ont pas bien joué" à "jouent-ils bien?", c'est de voir des interview des acteurs; pour Luchini par exemple, il n'a pas compris ce qu'on lui demandait. Donc Dumont lui demandait de faire un passage précis d'un truc existant au théâtre. Et ils avouent tous les deux que, par exemple, Luchini ne joue absolument pas pareil à différents moments du film - ce que j'ai bien ressenti en spectateur, "mais, on dirait pas le même personnage, là". On peut pas être immergé dans un film comme ça, honnêtement. En tous cas ça montre bien le surjeu.

De même pour l'aspect Luchini et la direction d'acteur, je trouve que c'est intéressant parce que Dumont à fait désapprendre son jeu à Luchini, qui est absolument méconnaissable dans le film, et ça permet là aussi de surprendre, de renouveler l'humour a chaque fois. Pour l’immersion je peux rien dire, parce que c'est le truc le plus variable du monde et je ne crois pas que c'est l'alpha et l'omega de la réussite d'un film, mais j'ai jamais eu de mal à "m’immerger" dans des trucs pourtant invraisemblables.
Je vais faire simple pour le fantastique : dis-moi, quel sens a-t-il? (Je parie que toute réponse à cette question consiste bien à inventer un sens qui n'aura pas le moindre appui dans le film.)

Pour un mec qui aime l'absurde, ça m’étonne que tu cherche autant un sens au fantastique du film. J'aime beaucoup ta question piège au passage, merde, je peux pas dire que Bruni Tedeschi a été touchée par la grâce, c'est pas explicitement dit, mais c'est ce que j'ai vu et c’était beau. Et après ce con de Dumont s'est foutu de ma gueule en le refaisant avec le policier et j'ai ri. Mais je peux pas le dire.
Euh... ok, scénario très faible pour 2h alors, plutôt que "pas de scénario". J'ai peut-être bien exagéré sur ce point. Il tient en une ligne quand même, péripéties incluses.

Scenario en une ligne, juste non. Ou alors oui : Une famille passe ses vacances dans le Nord. Mais là t'as rien dit du film et je peut te résumer n'importe quoi comme ça. (Apocalypse Now c'est un mec qui remonte une rivière et qui rencontre des gens, c'est léger pour 3h quand même?) C'est pas parce que la face du monde n'a pas été changée à la fin du film qu'il ne s'est rien passé.
Je n'ai vu aucun autre Dumont, ce qui m'a permis de ne faire aucune comparaison. Et j'insiste, Crutch, j'y suis allé avec un à priori positif, surtout à propos de l'absurdité.


J'ai vu que celui là et P'tit Quinquin, mais ces deux correspondent a un changement dans sa carrière ou il s'est mis a faire du comique, avant, de ce que j'en sais (paye ta non-référence) c’était 100% sérieux voir acétique: décors naturels, acteurs non professionnels, son direct, sujets graves (le racisme, la guerre, le fanatisme religieux, qu'est ce qu'on se marre). Si j’étais Durendal, je dirais qu'il a beaucoup changé de style, mais je vais éviter de faire des comparaisons avant de mieux connaitre sa filmo.
Mais il me semble qu'un film comme Ma Loute a été pensé pour décevoir les à priori, (Témoigne la bande annonce qui n'est pas du tout représentative), du coup, en t'attendant a de l'absurde a tout crins, tu as pu te sentir floué et ça influe sur comment on voit un film.

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