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Ezexperience

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Envoyé par Ezexperience le Mardi 08 Décembre 2015 à 15:24


Moi j'ai même l'affiche dans ma chambre, c'est dire !

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 09 Décembre 2015 à 10:01


Bon comme y a un peu trop de films je vais les critiquer par ordre décroissant d'appréciation (j'adore le premier, aime les trois suivants et pas les trois derniers).

Pandore de Virgil Vernier est un film que je vais sans doute être quasiment le seul à placer aussi haut (Crutch l'aime aussi, corum pas du tout). 35 minutes sur un videur de boite de nuit laissant ou non entrer des gens, parfois absurde, parfois odieux, le personnage ne manque en tout cas pas de fasciner tout en étant parfaitement détestable. C'est un film sur les codes (que moi je ne comprends pas du tout, normal, je suis en dehors de ce milieu), sur ceux qui les maitrisent et sur les autres, sur la connivence réelle ou feinte. Et puis il y a ces moments ou le film semble vriller : ceux qui rentrent malgré l'avis du videur ( " ne me tendez pas votre patte ; elle est sale. " ), l'engueulade avec l'habitué ( " moi j'vais payer des tchétchènes.... " ) ou cette femme qui se rend compte de la présence de la caméra en lui faisant un gros fuck. Je crois que rarement un film aussi court a dit tant de choses sur l'arbitraire, sur le libéralisme et sur les microcosmes " d'élus " en même temps. Le montage est irréprochable et en plus, sonnez trompettes, raisonnez clairons, il est trouvable gratuitement ici :

https://vimeo.com/139644588

La lettre inachevée est un Kalatozov moins connu et réputé que son prédécesseur (Quand passent les cigognes) ou son successeur (Soy Cuba) dans la filmographie du cinéaste russe. Il faut dire qu'il est inférieur à ces deux là ; il n'en reste pas moins que la lettre inachevée est un beau film de survie mélodramatique porté par la superbe Tatiana Samoïlova, la photo du génial Ouroussevski et un lyrisme total (il faut les voir batifoler sous la pluie ou extraire des diamants filmés comme des statues grecques, magnifiés dans l'effort). Je trouve la voix-off un peu envahissante au début et il me semble que certaines transitions sont trop brusques (le passage à l'hiver m'a semblé brutal par exemple) mais d'une certaine manière, c'est un Gravity en forêt, analogie qui peut paraître super bancale mais qui trouve son sens quand les personnages se retrouvent à affronter les quatre éléments les uns après les autres (des bourrasques, un feu de forêt, la neige, les marais). Un peu daté dans son propos mais la mise en scène " eisensteinienne " fait largement passer la pilule.

Tokyo Tribe de Sono Sion est sorti récemment en direct to video. Pour le décrire... imaginez un west side story rap mis en scène par un Takeshi Miike mais encore plus sous acides que Miike. C'est un bordel (dans l'histoire, la mise en scène étant étonnamment propre et soignée avec notamment un plan d'ouverture superbe) total. 90 % des dialogues sont rappés, on n'échappe a aucune outrance (le mec avec son musée à mobilier humain, le combat final ou le méchant sort un réacteur qui vient broyer tout le monde, l'obsession du méchant pour les gens qui ont une plus grosse bite que lui), à aucun truc débile. C'est quasiment impossible de critiquer un machin de ce genre tellement on est dans un cinéma " autre " ou les scènes sont à la fois surpuissantes individuellement mais aussi racoleuses voir abjectes (l'héroïne qui sort " viole-moi jusqu'à ce que j'en ai la chatte sèche " , le nombre de " plans-culotte " totalement abusé lors du final). Je trouve que le rap japonais est pas hyper agréable à l'oreille, les acteurs surjouent comme des porcs (les méchants) ou sont plats (les gentils et surtout le narrateur-rappeur tout falot) et il y a un problème de rythme vers le milieu mais c'est un film comme on n'en voit qu'un tous les vingt ans.
Je devrais même pas juger un pétage de plombs pareil.
Au passage, avec ce film, Sono Sion enterre ses concurrents Tsukamoto et Miike dans le domaine du gros n'importe quoi qui cherche le culte.

Eastern condors de Sammo Hung est un sous-douze salopards à la hong-kongaise ou Sammo mène toute une joyeuse équipe de condamnés (Yuen Woo-ping, Yuen Biao, Charlie Chin) pour péter la gueule à des vietcongs. On appréciera le record de temps de présentation des personnages (une minute pour les dix !) et après ça pète quasiment tout le temps avec juste un peu de temps pour les morts (trop) mélodramatiques des personnages. En tant que metteur en scène Sammo ne s'en sort pas mal du tout, à part l'abus de ralenti c'est relativement bien filmé et monté d'autant plus que les acteurs font très bien le taff sur le plan martial. Le méchant joué par Yuen Wah ferait passer les japonais chez Bruce Lee pour des figures ambiguës et le scénario ne se fait vraiment pas chier (on pète tout et on mitraille tout le monde) mais faut reconnaître que tout cela remplit très bien son contrat dans le rayon divertissement décérébré avec un combat final tout ce qu'il y a de plus sympathique. Pas un incontournable du divertissement HK mais un film quand même tout à fait recommandable.

Mia Madre de Nanni Moretti est un mélodrame ou comme souvent le cinéaste mêle intime, fiction et politique au travers de l'histoire d'une réalisatrice de films sociaux confrontée au cancer de sa mère. Je n'ai pas vraiment aimé. Les parties mélo sont mes favorites mais le film ne me semble trouver l'émotion qu'à l'occasion des cinq dernières minutes, avant on reste dans quelque chose de trop " digne " et trop intello pour toucher vraiment. Les parties " tournage " sont parfois très drôles mais gâchées par l'écriture du personnage de l'acteur américain joué par John Torturro qui est totalement outrancier et caricatural. Je trouve aussi qu'il y a un gros déficit d'écriture des personnages secondaires (l'adolescente, l'amant de l'héroïne, son frère joué par Moretti lui-même) qui parfois rend leurs dialogues très artificiels tant ils semblent juste là pour donner la réplique à l'héroïne. Après je pense que la plupart des gens du forum aimeront ce film qui n'a rien d'une daube, c'est simplement que cette veine " retenue " est quelque chose qui fonctionne très rarement sur moi quand il s'agit de mélodrames.

Le fils de Saul de Laszlo Nemes est au contraire un film qui m'a paru vraiment sans intérêt. Non pas nul mais sans intérêt tellement on a l'impression d'avoir déjà vu (et dormi devant) cet énième film sur la Shoah qui ne se démarque que de par son influence d'Elem Klimov, mais un Klimov sans force, sans puissance émotionnelle. Car on est forcément détaché de tout ce qui arrive au personnage-titre. Car au-delà du fait qu'il soit antipathique, sa quête qui lui fait perdre de vue l'objectif réel des prisonniers (l'évasion) fait qu'on en vient vite à souhaiter sa mort car il gène plus ses camarades qu'autre chose à force de ne jamais se préoccuper de ce qui motive tout le monde sauf lui : la survie. On le voit déambuler en lui collant aux fesses sans qu'on s'intéresse à son ressenti ou à son histoire or on est dans un récit ultra-subjectiviste ou tout n'existe qu'à travers lui. Qui plus est la partie " action " à la fin m'a paru être un ressort scénaristique complètement loupé pour appuyer le propos sur la fuite impossible (physique ou mentale). Déconseillé.

Massacre au camp d'été de Robert Hiltzik est la vraie daube de cette sélection. Enième slasher stupide des années 80 encore inférieur à un vendredi 13 de base (c'est dire !) il ne doit son statut de culte qu'à la dernière minute qui contient la seule idée visuelle un tant soit peu originale du film. Pour le reste c'est un festival de clichés d'adolescents tête à claques, de scènes de meurtres montées n'importe comment et toujours amenées la même façon (une gamine un peu autiste est la cible de moqueries ou d'autre chose, le coupable meurt juste après), de réactions mongolos des personnages (le directeur qui refuse de fermer le camp après une demi-douzaine de meurtres est franchement brillant) et surtout, le film n'a pas la moindre efficacité horrifique. Les meurtres ne sont pas inventifs, les situations semblent vues et revues et j'en viens à me demander si les gens qui érigent ce machin en étendard du cinéma d'horreur 80's l'ont vraiment vu. Tout pourri.

Boris.
 

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Crutch

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Envoyé par Crutch le Mercredi 09 Décembre 2015 à 15:20


Tiens, le prochain Sono Sion est projeté en avent première dans une soirée organisée par Nanarland ce samedi a Lyon (avec L'Homme Puma!). Ça s'appelle The Virgin Psychics et je pense qu'une image en dira plus qu'un long discours:



Et sinon t'avais raison, j'ai bien aimé Mia Madre, bien que je préférè aussi les mélodrames plus flamboyants.

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Mercredi 09 Décembre 2015 à 15:26


Effectivement j'ai beaucoup aimé Mia Madre.

Le fils de Saül manque de force? De puissance émotionnelle, oui, au sens où il nous montre quelque chose d'entièrement déshumanisé, mais sans force je te trouve bien dur quand même. Justement, je trouve que se centrer sur un personnage qui essaye de retrouver son humanité et qui fait figure de fou au milieu de ceux qui n'ont plus que la survie en tête, comme des animaux, c'était assez fort.

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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
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Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 09 Décembre 2015 à 16:30


Il ne retrouve pas son humanité c'est un monomaniaque qui au contraire est indifférent à tout le reste et préfère se concentrer sur sa quête absurde au détriment de la vie de ses potes (un dialogue du film l'explicite même très lourdement). Quand il va chercher " rabbi " et que son pote se fait tuer en le protégeant il s'en fout totalement. Il n'a aucune, aucune humanité. Il est très probable que l'évasion aurait pu fonctionner si il avait tenu son rôle, ce qui est un moteur narratif que je trouve assez limite quand même (nous attacher à la quête non-sensique d'un mec qui fait foirer une évasion, comment ça peut marcher ?).

Boris.

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Envoyé par kakkhara le Mercredi 09 Décembre 2015 à 20:34


Ben le concept quand on cherche quelque chose, c'est de pas l'avoir. Il a complètement été déshumanisé et son regard l'exprime. Du coup oui c'est un personnage vide, mais à moi ça me semble voulu et j'ai vraiment l'impression que ça donne justement de la force au film, plutôt que de montrer un héros on montre quelqu'un qui n'a pas su se relever et qui tout à coup essaye.
Bien sûr ça enlève le côté emotionnel du film, mais sans qu'il perde son aspect fictionnel, il me semble par exemple qu'il réussit pleinement là où Wang Bing avait perdu l'aspect fictionnel dans le fossé par exemple. A force de trop vouloir démontrer l'horreur, on oublie de faire du cinéma, ce qui n'est pas le cas ici.

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 09 Décembre 2015 à 21:01


Ce sont quoi les forces cinématographiques du film ?

Boris, parce que j'ai beau chercher....

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Vendredi 11 Décembre 2015 à 11:40


La métaphore du fils symbolisant le passé me semble intéressante. Ce passé mort qui est tout ce qu'il reste à Saül, qui n'a plus de futur. Il n' est effectivement plus humain, il a perdu l'espoir, il ne souhaite plus vivre. Tout ce qui l'entoure est flouté, les voix qu'on entend hors champ donnent un contexte, vide de sens pour lui. Il n'évolue plus dans le même monde que les autres.
Sa quête desespérée d'un passé qu'il ne retrouvera plus le rend effectivement "monomaniaque", mais je trouve que ça renforce le film, servi par un cadrage au plus près possible du personnage qui ne nous laisse pas respirer.
Il y a également la scène avec la fille qui nous montre qu'il n'espère vraiment plus rien, et il perd le paquet parce que celui-ci représente l'espoir, c'est à dire rien pour lui. Du coup il n'y pense même pas.
Il y a aussi une volonté de montrer des personnages réalistes, pas des héros. des personnages avec leurs défauts et qualités, gravitant autour du personnage principal. Des personnages en lesquels on peut croire. Le parti pris de montrer des Sonderkommandos n'est pas neutre, je ne sais pas si c'est courant, je n'ai pas vu beaucoup de films sur la Shoah, là j'en ai trois en tête et ils sont tous bien différents les uns des autres, et celui-ci est encore très différent. En tout cas, ce parti pris je le trouve assez fort.

Bref, encore une fois nous ne sommes pas du tout d'accord, mais je considère le Fils de Saül comme l'un des meilleurs films que j'ai vu au cinéma cette année.

[EDIT]

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Envoyé par Borislehachoir le Vendredi 11 Décembre 2015 à 19:11


Star Wars épisode 7 : le réveill de la Force(JJ Abrams, 2015)

Difficile d'en parler sans spoiler donc il n'y aura pas de résumé et les scènes clé seront écrites en blanc.

D'abord il est bon de voir un Star Wars à la fois respectueux de l'esprit George Lucas et en même temps l'univers un peu feuilletonnesque-manipulation d'Abrams. Ce qui conduit forcément à un scénario avec énormément de rebondissements

Spoiler :


pour le moins surprenants. On retrouve l'univers de Lost ou d'Alias, les séries de JJ Abrams, mais avec un supplément d'action et des nouvelles armes assez stylées
Spoiler :

L'autre surprise, c'est le retour de plusieurs personnages dont on n'attendait pas forcément le retour :
Spoiler :

Boris.

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Envoyé par NewMilenium le Vendredi 11 Décembre 2015 à 21:10


Donc, là, je clique pas.............
...AHHhhhHhhhhhhh... je clique paaaas.

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"A quel moment les mecs ont pris la confiance comme ça? On est 66 millions ils sont 577, si y'a baston ça fait 114000 contre 1 quoi, même en admettant que Gilbert Collard soit champion départemental de Karaté on devrait s'en tirer." Pierre-Emmanuel Barré

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Envoyé par Dr_Z le Vendredi 11 Décembre 2015 à 21:17


Je ne clique pas non plus. Mais je prends note du fait que tu as aimé. Parce que vu la qualité globale de la saga, j'ai pas mal d'appréhension à aller le voir. Juste comme ça, toujours sans spoiler, penses-tu que certaines personnes pourraient avoir de bonnes raisons d'être déçues ?

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Le 02/04/2020 à 15:21, Borislehachoir avait écrit ...
Tant que New ne redebarque pas nous sortir des regles de 83 pages avec 6 camps et 9 conditions de victoire cumulatives...

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Envoyé par brutal2luks le Vendredi 11 Décembre 2015 à 22:02


C'est exactement la questiion que je me suis posé une fois que j'ai lu que tu avais aimé!
Content de voir que quelqu'un de difficile ait été convaincu par le film, mais je peux pas m'empêcher d'être quand même sceptique (bouuuh, Disney célemal)

Quelles sont les principales faiblesses du film selon toi? (sans spoiler hein ^^)

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Envoyé par Borislehachoir le Vendredi 11 Décembre 2015 à 22:06


Oui je pense. Déjà parce que John Williams n'est plus sur toute la bande-originale de film, et si il y a quelques excellents thèmes, l'un d'eux m'a un peu gêné (voir le lien dans la prochaine balise spoiler).



Ensuite parce que certaines idées sentent la concession à Disney (le chasseur de primes nommé Paty Bulair, le caméo de Zach Efron).

Boris.

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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 12 Décembre 2015 à 13:32


Le 11/12/2015 à 11:40, kakkhara avait écrit ...
La métaphore du fils symbolisant le passé me semble intéressante. Ce passé mort qui est tout ce qu'il reste à Saül, qui n'a plus de futur. Il n' est effectivement plus humain, il a perdu l'espoir, il ne souhaite plus vivre. Tout ce qui l'entoure est flouté, les voix qu'on entend hors champ donnent un contexte, vide de sens pour lui. Il n'évolue plus dans le même monde que les autres.
Sa quête desespérée d'un passé qu'il ne retrouvera plus le rend effectivement "monomaniaque", mais je trouve que ça renforce le film, servi par un cadrage au plus près possible du personnage qui ne nous laisse pas respirer.
Il y a également la scène avec la fille qui nous montre qu'il n'espère vraiment plus rien, et il perd le paquet parce que celui-ci représente l'espoir, c'est à dire rien pour lui. Du coup il n'y pense même pas.
Il y a aussi une volonté de montrer des personnages réalistes, pas des héros. des personnages avec leurs défauts et qualités, gravitant autour du personnage principal. Des personnages en lesquels on peut croire. Le parti pris de montrer des Sonderkommandos n'est pas neutre, je ne sais pas si c'est courant, je n'ai pas vu beaucoup de films sur la Shoah, là j'en ai trois en tête et ils sont tous bien différents les uns des autres, et celui-ci est encore très différent. En tout cas, ce parti pris je le trouve assez fort.

Bref, encore une fois nous ne sommes pas du tout d'accord, mais je considère le Fils de Saül comme l'un des meilleurs films que j'ai vu au cinéma cette année.

[EDIT]


Doublon pour te répondre plus en détail.

Mon problème avec cette métaphore du passé c'est que je n'y crois jamais. On dirait que Nemes a tellement voulu rendre ce truc " conceptuel " (on ne sait pas si c'est son fils vraiment, on ne sait pas qu'est ce qui est arrivé à Saul à cette époque, on ne sait pas quelle est la relation entre Saul et la femme au regard bizarre qu'il connaît visiblement déjà) que ça me parait une pure idée de scénariste, pas un truc connecté au réel. Tu vois un panneau METAPHORE en gros derrière.

Qui plus est, dire qu'il n'y a pas de futur alors que le film se termine avec une totale négation de ça (le gamin croisé par Saul à la fin qui est le seul " survivant " ) là encore je trouve que ça se mort la queue.

Je ne trouve absolument pas ce film réaliste. Je vois la volonté de l'être mais je vois toujours le scénariste qui tire les ficelles, parce que le réalisme ça passe neuf fois sur dix par des personnages vivants (parfois bouillonnants, parfois imprévisibles : Pialat, Cassavetes....), pas par des mecs passifs dans un monde infernal. Alors tu vas me dire c'est dans un camp nazi y a forcément aucune vie. Certes. Mais le concept de représenter de façon " réaliste " un camp nazi, vraiment ? De dire au spectateur " tu viens de vivre le nazisme en direct " ? C'est absolument impossible. Je vois même pas comment on peut penser réussir à approcher les camps d'extermination par une approche réaliste, vraiment.

C'est un film pour critiques, le fils de Saul. Dès qu'un film sur la Shoah sort, les critiques pètent les plombs, celui-là a été quasi indolore parce qu'il représentait parfaitement ce que " devait " faire un cinéaste pour faire un film " moral ". Aucun espoir, ce serait du révisionnisme ; aucun plan des chambres, ce serait abject ; aucun personnage attachant, ce serait larmoyant etc etc. C'est un film parfaitement digne, qui au final est surtout chiant comme la pluie.

Boris.

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Ezexperience

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Envoyé par Ezexperience le Samedi 12 Décembre 2015 à 15:32


Je l'ai vu avant-hier et je suis à peu près du même avis que Boris.
Pas beaucoup d'intérêt dans ce film qui se présente comme une oeuvre virtuose dans la mise en scène (steadicam avec toujours le visage de ce personnage imblairable). Nemes était le chef op de Bela Tarr je crois, ça se sent un peu dans la volonté esthétique.

Un des trucs qui ne marchent pas pour le coup, et c'est un problème de scénario, c'est que les situations ne font qu'empirer, tout le temps. Or au cinéma en général, on ressent quelque chose par contraste. Pour faire simple : c'est parce que le personnage aurait pu être heureux, qu'on a vu une lueur d'espoir, que l'émotion peut naître après quand on comprend que c'est impossible. Ici, j'ai jamais cru une seconde qu'il y arriverait, j'avais qu'une envie c'est qu'il crève. Au finale je me demande pourquoi en avoir fait un long-métrage parce que clairement l'intrigue tient dans un format beaucoup plus court et la mise en scène est hyper répétitive. Une fois qu'on a compris que la Shoah c'est horrible, que c'est montrable et immontrable en même temps (jeu sur la profondeur de champ avec le flou et le hors champ avec les cris), il ne reste plus grand chose.

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