Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Lundi 09 Novembre 2015 à 18:17 Le 07/11/2015 à 12:59, kakkhara avait écrit ... Ca m'intrigue, mais au vu de ton bagage on va dire plus littéraire, c'est quoi être un " vrai cinéphile " à tes yeux ? Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Mardi 10 Novembre 2015 à 20:57 Bon suite à une fausse manip j'ai perdu mon pavé, je suis un peu dèg.
En gros, c'est vrai que j'essaye de regarder pas mal de films, même si j'ai pas beaucoup de temps pour ça. Mais je ne m'intéresse pas à la théorie par exemple, qu'un film soit un giallo ou pas, pour prendre un exemple récent, ça me laisse complètement froid. Je me satisfais très bien des connaissances que j'engrange tout seul, et je ne lis pas d'anthologies ou autres essais (c'est un peu moins vrai pour la lecture mais pas loin). J'aime bien faire des connections avec ce que je connais, vérifier quelques informations que je pense glaner par-ci par-là, et j'écoute avec attention ce que les gens ont à dire. Mais de là à avoir une vraie connaissance, il y a loin. Autant je suis admiratif des puits de science qui peuvent, quel que soit le livre ou film abordé, parler de la création, du contexte dans lequel il s'inscrit, décortiquer et analyser, autant j'en suis moi-même incapable. Niveau critique, c'est pas beaucoup mieux, si j'en crois des gens plus qualifiés que moi, j'ai un peu des goûts de merde, mais bon ça se développe, en attendant je me fais plaisir et je progresse. J'essaye de regarder de tout, d'ailleurs, avec ma situation personnelle qui se stabilise, j'ai recommencé à aller au cinéma (au moins une fois par semaine), mais que ce soit en livre comme en film, la plupart de mes découvertes sont en laissant faire le hasard. Du coup est-ce qu'on peut vraiment parler de cinéphilie? Je regarde ce sur quoi je tombe au hasard, j'approfondis au petit bonheur la chance, je ne me documente pas, les fiches techniques me laissent de marbre, ça me paraît l'opposé de la définition de cinéphile, non?
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 11 Novembre 2015 à 12:56 Genre, quand tu regardes un Mizoguchi, t'as vu ça au hasard sans avoir rien lu dessus avant ? Au pifomètre total ?
Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Jeudi 12 Novembre 2015 à 17:28 ben le premier Mizoguchi oui, enfin ptet pas hasard total, parce que j'ai lu l'arrière du dvd avant, mais sinon c'était les contes de la lune vague après la pluie, je l'ai vu à la médiathèque, j'ai bien aimé le titre, j'ai vu que ça avait été primé, j'ai regardé. Avant je ne connaissais pas ce nom. J'ai découvert Tarkovski en regardant l'enfance d'Ivan, et Dario Argento parce que le coffret suspiria m'avait accroché le regard. Des exemples comme ça, y en a pas mal.
Après j'ai pris des films parce que j'avais entendu parler du réalisateur, mais en général en l'achetant d'occasion sur une brocante ou en le prenant à la médiathèque. C'est un peu moins vrai maintenant, certes. Mais j'essaye toujours de me forcer à prendre des trucs un peu différents, des noms nouveaux, et tant pis pour les déceptions.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Samedi 14 Novembre 2015 à 15:51 J'admets pour Mizoguchi. Mais genre Jauja t'as vu ça tout seul au pifomètre si foi du titre et de l'affiche ?
Autrement, pour une fois je vais parler de BONS films ! Hé ouais, tout arrive ! Les Amis d'Eddie Coyle de Peter Yates - le même que sur Bullitt - est une étonnante réussite qui m'a donné une énorme envie de lire George V. Higgins, l'écrivain du bouquin tant la grande qualité du film est avant tout son scénario... Mais aussi le fait que Robert Mitchum, c'est quand même autre chose que Steve McQueen en acteur principal ! Eddie Coyle est une petite frape vieillissante qui doit marchander avec la police pour ne pas aller au trou. Il revend des armes et hésite à dénoncer les braqueurs qu'il approvisionne aux flics. Niveau mise en scène, on dira que Peter Yates n'est clairement pas le top des cinéastes, mais sa langueur colle mieux au blasé qui ne comprend rien joué par Mitchum qu'au flic de choc qu'incarnait McQueen. Y a une vision d'une noirceur absolue du milieu mais aussi de la police ou les petites frappes finissent en taule ou mortes parce qu'elles ont été balancées par les vraies ordures en cheville avec les flics à un niveau supérieur. L'énorme force de ce film c'est de nous présenter un personnage qui est vraiment un sale mec et qui pourtant apparaît au final comme une victime avant tout. Un de ces nombreux petits polars oubliés qui méritent pourtant largement le visionnage d'autant plus que la musique sous influence blaxploitation est très cool. Outrage et Outrage beyond de Kitano, je les avais déjà vu. A enchainer les deux, je maintiens que je préfère le premier pourtant plus " gênant " que le second, avec des scènes ou un africain est ridiculisé qui font un peu froncer les sourcils. Mais le jeu de massacre entre yakuzas débiles est rempli de grands moments de violence graphique (le dealer qui se fait percer les tympans, la " pendaison à l'horizontale ", le coup de la langue, le moment chez le dentiste) qui virent presque au cartoon. Le jeu monoexpressif de Kitano contribue aussi bien que dans Battle Royale au sentiment d'absurde dominant. Outrage Beyond marque une sorte de retour au Kitano " sensible " d'Hana-Bi avec ce coup-ci des persos sympathiques : les deux jeunes yakuzas sacrifié ou le flic Shigeta ainsi que, chez les survivants du premier opus, Otomo et Kimura qui ont tout perdu mais ont réussi à s'élever intellectuellement pour comprendre la perversité de leur milieu et à s'unir contre l'adversité. Du coup Outrage Beyond est plus émouvant qu'Outrage... mais beaucoup plus long aussi, et moins imaginatif. Surtout, il semble moins utile tout en étant plus aimable : Outrage premier du nom était une sorte de gros fuck à tous ceux qui voulaient revoir du Kitano avec des yakuzas, le cinéaste expulsant de son film TOUT ce qui avait fait le succès d'Hana-Bi ou Sonatine (pas de poésie, pas de jeux de plage, pas de digressions pendant le récit). Outrage Beyond est un bon film mais dont l'utilité ne semble en revanche pas évidente, reste que Kitano est désormais réputé mort artistiquement en France, ce qui me semble totalement débile. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Samedi 14 Novembre 2015 à 17:42 J'admets pour Mizoguchi. Mais genre Jauja t'as vu ça tout seul au pifomètre si foi du titre et de l'affiche ? et bien t'as l'art de tomber sur les bons exemples. Jauja je l'ai vu parce que c'est le seul truc qui m'intéressait un jour que je voulais aller au cinéma ^^. Je savais que c'était un western ésotérique et ça m'intéressait, parce que grands espaces et personnages perdus dedans, j'avais des réminiscences de la dernière piste et de Cormac Mc Carthy. Mais c'était pas aussi bien. Après je prends maintenant le journal du cinéma d'art et d'essais ou je vais, et je regarde les synopsis, quand ça m'intéresse je vais voir des critiques, mais je finis toujours par y aller si j'ai le temps pour me faire mon avis par moi-même. Du coup c'est plus vraiment du hasard, j'admets. Et puis je ne peux pas tout voir parce que mon emploi du temps est très très chargé, que le premier cinéma potable disponible, à passer de vrais films et de la VO, c'est à 45 minutes de route, et si je veux du blockbuster en VO, là c'est Paris y a plus le choix. J'ai loupé les secrets des autres et the look of silence parce que j'avais pas une séance qui correspondait avec mon emploi du temps et avec l'état d'urgence, je vais louper le dernier Woody Allen. Du coup fatalement, je sélectionne plus précisément, parce qu'aller voir de la merde et louper ce qui est bien, ce serait dommage.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 18 Novembre 2015 à 21:51 Un film que j'ai pas aimé et deux que j'ai trouvé intéressants cette fois-ci.
Spectre de Sam Mendes, je ne vais pas m'embêter à le présenter. Pour parler des Bond récents : j'aime beaucoup Casino Royale, je déteste Quantum of solance et j'ai trouvé Skyfall chouette, plus pour sa direction artistique que pour la mise en scène de Mendes. Ici, on perd le génial Deakins à la photo, on perd la musique sympa d'Adèle pour récupérer une soupe dégueulasse sur fond de générique absolument kitsch et on se cogne une intrigue de " James, je suis ton frère " qui amplifie encore les mauvais aspects de Skyfall, ce côté Nolanien lourdaud. Et vraiment, sans que le film soit nul, je ne sauve pas grand chose. Les scènes d'action sont mal branlées (dans l'hélico je n'y comprenais plus rien), les personnages de méchants sont dénués de relief et idem pour les James Bond Girl (vous attendiez quelque chose de Léa Seydoux aussi ?). Parfois une petite idée sympathique par ci par là : l'arrivée de la brute épaisse façon Game of thrones, le plan d'ouverture, Q qui devient enfin un homme de terrain. Mais c'est trop peu pour un scénario inepte et un visuel aussi terne. Est-ce qu'on aurait pas fait le tour du James Bond ultra sérieux période Craig ? Les Braqueurs de Choi Dong-hoon est un des plus grands succès de l'histoire du cinéma coréen. Il s'agit d'une sorte d'adaptation d'Ocean's eleven avec un côté blockbuster international type James Bond/Mission Impossible (on voyage beaucoup) ou le truand Macao Park joué par Kim Yun-seok réunit une équipe de braqueurs coréens et une de braqueurs chinois pour dérober un bijou. C'est un film qui a d'énormes qualités. Et d'énormes défauts. Donc.... 1) Ce que j'aime : le casting est excellent. Kim Yun-seok je suis fan, revoir Simon Yam hors de chez Johnnie To ça fait très plaisir mais c'est surtout la SUPRA MIMI Gianna Jun qui vole la vedette à tout le monde, et compose l'héroïne libidineuse la plus cool et la plus marrante vue au ciné depuis un bail, Gianna je t'aime ! Techniquement les coréens sont aujourd'hui capables de rivaliser avec les américains et l'ensemble fait vraiment ultra pro. L'enchainement de twists n'est pas génant car on comprend vite que chacun cherche à entuber l'autre et garde un atout dans sa manche. L'humour fonctionne (Gianna qui fait des signes comme une greluche j'étais explosé), les persos chinois sont traités sans racisme, et surtout vingt minutes avant la fin le film bifurque vers un improbable remake du Time and Tide de Tsui Hark (c'était déjà le cas dans un autre film coréen, l'épouvantable No tears for the dead qui ne valait que pour cette scène) ou Kim Yun-seok joue l'acrobate autour d'un immeuble de Hong-Kong poursuivi par plein de sbires et c'est absolument jouissif. 2) Ce que je n'aime pas. Le rythme n'est pas tenu tout le long (2h10) et la mise en place n'a pas la clarté narrative qu'ont les grands blockbusters américains. La toute fin est loupée. L'intrigue sentimentale principale ne marche pas et surtout, il y a un énorme déséquilibre d'écriture des braqueurs : sur 10, seuls Macao Park - le commanditaire -, Popeye - le chef des coréens - et Yémicall - l'acrobate - sont vraiment bien exploités. Certains disparaissent du récit de manière vraiment trop brutale (Chewing gum, Chen, Zampano, Johnny) d'autres ne sont pas intéressants (Andrew, la fliquette infiltrée). C'est à peu près bien filmé mais sans génie. Y a aussi un abus des flashbacks explicatifs qui m'a parfois énervé. Kundo : Age of the Rampant de Yoon Jong-bin est un autre sympathique blockbuster en provenance de Corée. Cette fois l'influence est encore plus évidente puisqu'il s'agit d'un Robin des bois, ou presque : le héros n'est pas le leader de la bande de hors-la-loi mais un boucher un peu débile joué par Ha Jung-woo (mais si, ce mec que j'arrête pas de répéter qu'il est trop bon ! Ici ben... il est trop bon !) d'abord engagé par le méchant puis traqué pour avoir échoué à accomplir un assassinat pour son compte. C'est sans doute l'un des films les plus influencés par le western spaghetti que j'ai vu. La musique c'est celle du Dernier jour de la colère de Tonino Valerii (les vrais reconnaitront ) et le zooms intempestifs, qui virent parfois au tic visuel, y font beaucoup penser aussi. Mais le détail le plus révélateur est l'arme d'Ha Jung-woo : deux hachoirs (et ça, j'approuve forcément). Ces hachoirs comme arme d'un pauvre boucher renvoient à un héros très connu du western italien, le peone Cuchilio de Sergio Sollima qui se battait au couteau n'ayant pas les moyens de se payer un revolver. Trèves de bifurcations ; ça a l'air bien ce Kundo non ? Si.... mais. La narration chapitrée à la Kill Bill me semble ne pas souvent fonctionner ici puisqu'on a l'impression d'avoir une heure et demie ou l'intrigue ne progresse pas puisqu'on enchaine surtout des flashbacks ou des présentations de personnages. C'est très mal filmé dès qu'il y a des scènes d'action à part le duel entre le chef des bandits et le méchant qui est un peu mieux mais vraiment, les sud-coréens ont énormément de mal à filmer les combats je suis désolé. Les personnages sont cools (les bandits sont tout à fait attachants et même le méchant est sauvé par 1) son intelligence 2) la surprenante empathie qu'il montre pour le bébé en fin de film, venant relativiser son statut d'ultime connard), les acteurs très biens, l'humour fonctionne (quand le méchant fait des sous-entendus et que le boucher ne comprend rien >>>>). C'est simplement qu'il y avait de quoi faire un monument de film de genre et qu'à la place c'est tellement inégal qu'on n'a qu'un bon film qui alterne l'excellent et le médiocre. Après rappelez-vous que je suis mauvais public et qu'en général quand je dis " c'est pas mal " y a souvent plein de gens largement plus enthousiastes que moi derrière. Boris, je parle trop et surtout j'écris trop.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 20/01/2020 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2013 | Envoyé par brutal2luks le Mercredi 18 Novembre 2015 à 22:23 Du cinéma coréen je ne connaisais que Old Boy que j'avais vu y'a longtemps. Du coup je "découvre" ce cinéma avec les quelques films que tu as critiqué ici et jusque là je n'ai pas été déçu, donc je vais tester ceux-là aussi.
Voilà, c'était pour dire merci. PS: je ne trouve pas que tu écrives trop du tout.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 18 Novembre 2015 à 22:27 Tu as vu lesquels parmi ceux dont j'avais parlé ?
Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 20/01/2020 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2013 | Envoyé par brutal2luks le Mercredi 18 Novembre 2015 à 22:35 Le dernier dont je me souvienne du titre c'est The Chaser. Un autre qui m'avait beaucoup plu c'était une histoire d'espionnage nord/sud.
Ce que j'aime dans ce cinéma c'est que je découvre une toute autre culture. Dans Old Boy, le côté complètement dingue du scénario (et du héros) permet à plein de moment de se dire que le comportement des personnages c'est en quelque sorte une vue du cinéaste. Dans les autres, on a vraiment un aperçu de la culture coréenne, que je ne connais pas du tout, ce qui empêche toute anticipation sur le comportement des personnage (surtout les secondaires) et je trouve ça extrêmement rafraichissant. Dans The Chaser par exemple, un mec qui a frappé une des putes du "héros" se laisse complètement victimiser par le mac alors qu'il ne fait pas vraiment peur (mon exemple est tout pourri, dsl) enfin y'a plein de petites choses comme ça qui dépaysent complètement.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 18 Novembre 2015 à 23:09 Le 18/11/2015 à 22:35, brutal2luks avait écrit ... The Berlin File ? (ou éventuellement JSA mais j'ai parlé de The Berlin File assez récemment donc j'opte pour celui-là) Ce que j'aime dans ce cinéma c'est que je découvre une toute autre culture. Le ciné c'est pour ceux qui n'ont pas les moyens de voyager Dans les autres, on a vraiment un aperçu de la culture coréenne, que je ne connais pas du tout, ce qui empêche toute anticipation sur le comportement des personnage (surtout les secondaires) et je trouve ça extrêmement rafraichissant. Je vais citer deux exemples que je trouve assez intéressants là-dessus. Le premier c'est l'omniprésence des armes blanches dans les films coréens. On se bat au hachoir, au couteau à sashimi, à la barre à mine, au marteau à la masse à tout ce que tu veux mais y a quasi jamais de flingue. Ca c'est parce que la législation coréenne est ultra-punitive sur le port d'arme à feu. Donc comme très peu de gens ont des flingues ils n'en mettent pas dans les films. Le second c'est la récurrence de flics abrutis. Dans The murderer t'as une escouade de gendarmes Cruchot pas piqués des hannetons. Ca c'est lié à l'extrême rapidité des changements politiques, t'as un pays qui s'est tapé des transitions à une vitesse délirante et qui est passé en vingt piges de la France de 1900 à la France de maintenant, en exagérant. Donc à Séoul on est ultra hype et dans les campagnes on a des vieux totalement déphasés par les changements, et une police qui est souvent moquée. C'est con, mais j'aurais jamais appris ça sans leurs films. Quelques films que je te conseille toujours dans leur cinéma de genre : - Save the green planet de Jang Joon-hwan, un de mes films culte à moi. Un mélange SF-drame social-kung-fu-polar sur un mec qui séquestre son boss parce qu'il pense que c'est un alien venu d'Andromède PK 45 ! Totalement déjanté et imprévisible, sauf qu'au bout d'un moment on ne rit plus du tout. J'adore. - Tous les films de Bong Joon-ho, le meilleur cinéaste de genre coréen. Memories of murder en priorité et The Host derrière. - A hard day sur un flic corrompu qui est victime d'un chantage, très accessible et extrêmement fun. - Friend, le meilleur film mafieux coréen de ce que j'ai vu, sous influence Il était une fois en Amérique d'un côté et Une balle dans la tête de l'autre, sur quatre amis d'enfance qui ne suivent pas les mêmes chemins. - The Murderer du réal de The Chaser avec les mêmes acteurs dans des rôles inversés. - Blood Island, un slasher chez les bouseux très efficace, j'en parle sur mon site plus en détail. - JSA de Park " Old Boy " Chan-wook, selon moi son meilleur film. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 20/01/2020 Grade : [Nomade] Inscrit le 30/10/2013 | Envoyé par brutal2luks le Mercredi 18 Novembre 2015 à 23:26 The Berlin File, c'est ça! Et j'ai aussi vu The Host, mais y'a super longtemps, je m'en souviens très mal, juste que j'avais aimé.
Merci pour toutes ces suggestions en tout cas, je note tout ça précieusement, j'ai pas énormément de temps à moi en ce moment mais du coup ces films sont un très bon moyen de rentabiliser mon temps libre pour me changer les idées.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/05/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 19/03/2014 | Envoyé par Crutch le Dimanche 22 Novembre 2015 à 20:30 <3 <3 <3
___________________ I feel alright.
It's written in the Buddhist Cannon: The flags are still, no wind blows.... It's the heart of man that's in tumult! |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/05/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 19/03/2014 | Envoyé par Crutch le Samedi 28 Novembre 2015 à 12:46 Double post osef le TQSAR est mort toussa.
CORUM! C'est à toi que je parle! La légende du lac (titre français de merde pour The Water Margin), le film adapté des chapitres 65 et 66 de Au bord de l'eau (le recrutement de la Licorne de Jade et de Yang Qing le Prodigue) et réalisé par Chang Cheh..... et ben il est super bien! Des zoom/dézoom bien 70's, un casting de malade mental (David Chiang, Ti Lung, Paul Chun, Ku Feng, Danny Lee en arrière plan, et Tetsuro Tanba et Toshio Kurosawa parce que pourquoi pas mettre plus de bridés.), une fidélité absolue a l'esprit d'Au bord de l'eau (les drilles ne font rien du film et se débandent ou se font massacrer avec une conviction inégalée), John Woo qui prend des notes en temps qu'assistant réalisateur, bref c'est trop bien, et c'est dégueulasse que la suite réalisée aussi par Chang Cheh sur la funeste campagne contre Fang La ne soit pas disponible dans nos vertes contrées.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Samedi 28 Novembre 2015 à 18:29 La chasse (Thomas Vinterberg, 2014)
Un surveillant suspecté de pédophilie voit l'ensemble ,de son village se retourner contre lui. Insupportable. Je pourrais tourner autour du pot des heures, je trouve que c'est un film naze qui prouve qu'on peut être largement satisfaisant sur le plan technique (acteurs irréprochables notamment Mads Mikkelsen, mise en scène correcte, pas de scorie particulière niveau montage) tout en étant quasiment nul sur le plan artistique. Parce que le film tout entier, comme les Lars Von Trier des très mauvais jours, montre un innocent christique d'en prendre plein la gueule sans réagir, même quand on frappe son gamin, même quand on bute son chien. Il y a une absence totale de nuance dans la manière de mettre en scène les personnages : la directrice de l'école, le patron du magasin ou la mère de la fillette sont à cet égard particulièrement chargées. Ca aurait pu être un tout petit peu intéressant si on était confronté au doute, sauf que dès les premières scènes on nous met face à la création du mensonge par la petite fille, aussi on est évidemment écœuré des agissements de tous les ploucs du village sans jamais se sentir un tout petit peu à leur place (bah oui nous on sait très bien que Mads il a rien se reprocher). Si au moins Mads était un tout petit peu antipathique mais non, c'est l'homme parfait ! Maman Boris elle m'a même dit " l'acteur de ton film là il est magnifique " avant de partir sur un comparatif un peu déplacé avec mon papa. Ce film c'est la démagogie en mouvement, c'est le fait divers mis en scène avec moins d'éléments ambigus qu'il n'y a de vérité dans une déclaration d'impôts des Balkany. Sans intérêt. Sicario (Denis Villeneuve, 2015) Une jeune agent du FBI est recrutée pour une mission de choc à la frontière mexicaine. Denis Villeneuve, je trouvais jusque là que c'était un cinéaste tout mauvais et on dira que Sicario se situe tout à fait dans le prolongement de ses films précédents. Je trouve que ce film est, là encore, écrit n'importe comment. On nous confronte à des flics aux méthodes borderline, soit. Mais on nous confronte à eux par le biais de l'arrivée d'Emily Blunt dans l'équipe, qui amène tout plein d'invraisemblances bien connes : 1) Sachant que les mecs veulent juste un agent qui ne fout rien et les couvre dans le rapport, pourquoi ne pas prendre quelqu'un d'un tout petit peu docile et non pas une meuf forte en caractère ? Ca pouvait pas se trouver un branleur docile au FBI ? 2) Emily Blunt est durant tout le film une pauvre cruche naïve et pleurnicharde qui ne s'attend jamais à ce qui lui arrive. Cocotte, t'es au FBI ! Tu peux pas avoir l'état d'esprit d'une caissière de supermarché alors que l'intro du film te montre dégommer du trafiquant mexicain au fusil d'assaut, c'est absolument pas crédible. 3) Le plan de Benicio Del Toro qui est de pousser la fille à coucher avec un flic en fait en lien avec les dealers (au passage c'est le mec le moins discret du monde) pour choper le mec et le torturer (alors que dans tout le reste du film il fait ça sans le moindre justificatif officiel) c'est du très très grand n'importe quoi bien débile. Et comme en plus la mise en scène oscille entre le sous Kathryn Bigelow et le sous Michael Mann dernière période je me suis totalement désintéressé de ce qui arrivait aux personnages (il faut ajouter que le conflit avec les dealers est particulièrement déséquilibré puisque le score est à peu près aussi serré que lors du génocide arménien, avec les flics dans le rôle des turcs ; ça arrange pas trop le suspens). Et la fin est risible. Boris, bon public.
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