Gedat, je t'aime beaucoup, et merci d'avoir fait vivoter le topic, mais sur Inception tu as vraiment fumé un gros pet.
T'en as écrit d'autres des critiques sur le site ?
Edit pour pas trop flooder.
On the run ( Alfred Cheung )
C'est du polar HK des années 80 et un peu comme le fera
Crime Story avec Jackie Chan un peu plus tard, il s'agit ici de mettre un acteur martial comique à contre-emploi ( Yuen Biao ) dans un film froid et violent. Ming vient de voir sa future ex-femme se faire assassiner par la tueuse Pai ( Patricia Ha ) qu'il parvient à arrêter. Problème, l'assassinat à été commandité par le patron de Ming qui, après avoir échappé à une tentative d'assassinat, est obligé de s'enfuir accompagné de sa gamine et de Pai avec qui il est contraint de faire équipe.
C'est assez rigolo de se dire qu'à l'époque ou John Woo cartonnait ( si
The Killer est son film le plus apprécié chez nous, les chinois lui ont toujours préferé
Le syndicat du crime ), Alfred Cheung fait ici le polar le plus anti-Wooien possible. pas de chorégraphies, d'amitiés viriles ou de symbolique religieuse, juste deux personnes cherchant à fuir Hong-Kong à l'annonce de la rétrocession - annoncée à peine quelques années avant la sortie du film - et une violence des plus sèches, avec de ses scènes qui marquent comme la défenestration d'un collègue de Ming, le gangster se faisant trancher les mains à la machette ou l'impressionant combat final entre Yuen Biao et Charlie Chin. Les acteurs sont impeccables avec notamment des rescapés de la Shaw Brothers en hommes de main ( Yuen Wah, Lo Lieh ) et une Patricia Ha impériale dans un rôle compliqué. La photo est très 80's ( éclairages bleutés, contrastes accentués ) ce qui gènera certains autant qu'une musique cheap tout au synthé typique des polars HK de l'époque.
Vraiment une bonne surprise.
Comme un chien enragé ( James Foley )
Brad ( Sean Penn ) vit tranquilement avec sa grand-mère, sa mère et son frangin ( feu Chris Penn, et accessoirement frère de Sean ) dans une bourgade un peu perdue. Et lorsqu'il rencontre son père, le redoutté Brad senior ( Christopher Walken ), receleur de bagnoles volées, Brad cherche naturellement à intégrer sa bande et y parvient. Sauf qu'au fur et à mesure, Brad commence à pressentir le danger représenté par son père. Après avoir été témoin de l'assassinat d'un indicateur de la police, Brad cherche à prendre ses distances.
Dans la famille espoir oublié des années 80 ( dans lequelle on rangera au hasard Alan Parker, John McNaugton ou Adrian Lyne ), James Foley se pose là tellement il semble difficile de trouver quelqu'un s'intéressant encore à la carrière du bonhomme aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, avec son premier film, Foley signait l'un des meilleurs films néo-noirs de la décennie. L'ambiance rurale semble anticiper un autre classique encore plus oublié de l'époque, le splendide
Aux frontières de l'aube de Kathryn Bigelow ( mais si, celle qui a niqué Cameron pour l'oscar du meilleur film avec son récent Démineurs ). Le casting est impeccable avec un Sean Penn tout jeune ( et tout musculeux ), confronté à un Christopher Walken hallucinant, capable de passer de la violence aux regrets en un battement de cils. Le déroulement du film est bien plus sombre que ce qu'inaugure son début et certaines scènes de meurtre sont d'une élégance formelle encore visible aujourd'hui. Si là encore, tout cela sent vraiment les 80's à plein nez ( la musique est assez indescriptible dans le genre ), les acteurs et la tension permanente imprégnant le film compensent largement et la fin achève une montée dans la tragédie qui laisse pratiquement tous les personnages sur le carreau.
Kick-Ass ( Mattew Vaughn )
En fait j'ai chroniqué les deux autres juste pour faire genre je suis pas un gros ronchon et pouvoir vomir mon fiel tranquillement sur
Kick-Ass sans pouvoir être accusé de ne rien aimer.
Qu'est ce qui fait que cette histoire de gamin décidant de devenir un super-héros ne marche pas ?
Beaucoup de choses. Pour commencer le fait que durant tout le film, Vaughn reste dans un registre ironique - les comparaisons entre le monde dans les BD et le monde réel, la lose amoureuse du héros, les méchants caricaturaux ou même le suicide d'intro - qui empêche de donner la moindre profondeur à chaque personnage. Les rares scènes se voulant sérieuses tombent toutes dans la mièvrerie et si Peter Parker était assez émouvant dans les premiers Spiderman c'est sans doute parce que Raimi ne semblait pas regarder en permanence son héros de haut en mode " ololol comment il est mauvais ".
Kick-Ass cherche à être super cool, aussi on convoque des personnages " cools " ( Nicolas Cage et sa fille ) qui cachent assez difficilement une idéologie aussi réac que celle d'un Eliminator de sinistre mémoire ; de la musique " cool " qui semble piquée dans les restes de Kill Bill, des répliques " cool ", des idées de mise en scène " cool ", des bastons " cool ", et merde, non, ce n'est absolument pas cool tout ça, c'est du cynisme recycleur des plus faciles et ça montre bien les limites de la génération geek ( la notre quoi ) qui passe son temps à ériger en culture le fait de renifler ses pets et de se regarder le nombril.
Les fans vous le diront, c'est à prendre au second degré. Pour ma part, un film nul pris au second degré reste un film nul.
Ipcress, danger immédiat ( Sidney J Furie )
L'histoire se passe dans les années 60. Elle comporte des espions, des machinations, de la guerre froide, et pour résoudre tout ça notre héros amateur de plats raffinés et de jolies femmes, vous l'aurez bien sur deviné je parle du légendaire.... HARRY PALMER !
Quoi ? Vous pensiez à l'autre con en smoking ? Pfff.
La franchise Harry Palmer est une franchise justement mise en place au milieu des années 60 pour proposer une alternative à James Bond, on retrouve d'ailleurs derrière un certain nombre de personnes ( Peter Hunt, Ken Adam, Harry Saltzman et John Barry qui délivre d'ailleurs un score superbe qui tourne en boucle chez moi depuis le visionnage ) habitués des tournages de James Bond. Ipcress, danger immédiat est le premier film d'une franchise qui en comptera 5 au total, et le plus connu. Ouais. J'ose pas trop imaginer combien de personnes en France ont vu les quatre autres...
Harry Palmer est joué par mon chouchou Michael Caine qui est donc égal à lui-même. Le générique qui présente Palmer en pyjama glandouiller donne directement le ton, et on pourra voir avec amusement Palmer être qualifié d'élément dangereux par ses patrons, mater les nanas avec une délicatesse pachydermique, se trimballer avec les mêmes lunettes que Austin Powers ou encore s'emmerder à remplir de la paperasse.
Pour l'histoire, il s'agit d'un scénario assez habituel de l'époque : Palmer enquête sur la disparition de plusieurs scientifiques importants et sur un mystérieux dispositif apte à laver le cerveau. Au fur et à mesure tout ça devient de plus en plus embrouillé et c'est la personnalité insaisissable de Palmer qui maintient l'intérêt plus qu'un récit de trahison qui n'irai pas très loin et que j'ai trouvé assez baclé. Je n'en dirais pas autant de la mise en scène inhabituelle de Furie qui non content de filmer ce qui normalement est hors-champ dans un film d'espionnage ( les moments banals de la vie de Palmer ; ici on le voit cuisiner ou faire ses courses ), filme ça de façon souvent étrange et décalée. Pour faire simple, une fois sur deux la caméra filme le héros de loin pour cadrer au premier plan un frigo, un bec de gaz, une vitre ou une poignée de porte. Tout cela renforce assez bien le caractère loufoque et insolite de ce film qui est une alternative assez réjouissante à des James Bond ayant fini par épuiser leur concept jusqu'à la corde.
Boris.