Topic Cinéma

Le 15/03/2010, Atropos avait écrit ...

Attention spoil shutter island !

J'en profite que des actifs du TQSAR ont vu le film: qu'avez vous compris à la fin ? Pour moi à la fin LDC se fait croire qu'il a rechuté. Car il dit: "Il vaut mieux vivre en monstre que mourir en homme bon" Ayant guéri de sa maladie, il ne peut pas supporter les actes de sa femme et ce qu'il a fait et est devenu, et préfère être lobotomisé que de vivre avec ça. Le mot monstre fait référence à la zombification de la lobotomie.

C'est ce que j'ai compris de la fin, dites moi ce que vous en pensez et votre version si elle est différente.

Il dit pas ça, il dit quelque chose comme "Vaut-il mieux mourir en homme ou vivre en monstre ?".

Sur le forum Silent Hill que je fréquente, tout le monde ou presque trippe sur ce film et y va de sa petite théorie. En gros, voilà les tendances qui se dégagent concernant la fin de Shutter Island :

- Teddy a accepté le fait d'être fou, mais fait volontairement croire qu'il a rechuté pour ne pas vivre avec la culpabilité d'avoir indirectement causé la mort de ses enfants.
- Teddy a compris qu'il est fou, ne supporte pas cette idée et ne veut pas non plus l'assumer, et prend la décision de se faire lobotomiser tant qu'il est encore assez conscient de la réalité pour prendre cette décision.
- Teddy croit toujours au complot étatique, croit toujours qu'il est sain d'esprit et qu'on cherche à le persuader du contraire, mais en a assez de lutter et préfère tout lâcher.
- Teddy a compris la vérité sur lui quand on la lui a expliquée, mais il a ensuite tellement rechuté dans son délire qu'il est revenu à la case départ, fait de nouveau relativement confiance aux gens de l'île et ne percute pas qu'il part pour se faire lobotomiser.

J'ai un faible pour la quatrième option, même si les deux premières sont plus réalistes.

Le 15/03/2010, Johannes avait écrit ...

- Teddy a accepté le fait d'être fou, mais fait volontairement croire qu'il a rechuté pour ne pas vivre avec la culpabilité d'avoir indirectement causé la mort de ses enfants. C'est la version que je défends.
- Teddy a compris qu'il est fou, ne supporte pas cette idée et ne veut pas non plus l'assumer, et prend la décision de se faire lobotomiser tant qu'il est encore assez conscient de la réalité pour prendre cette décision. C'est un peu pareil qu'au dessus.
- Teddy croit toujours au complot étatique, croit toujours qu'il est sain d'esprit et qu'on cherche à le persuader du contraire, mais en a assez de lutter et préfère tout lâcher. Ça n'a pas de sens. Son soucis c'est justement d'être obstiné dans cette voie. Il ne peut pas rester fou et perdre la foi dans sa folie.
- Teddy a compris la vérité sur lui quand on la lui a expliquée, mais il a ensuite tellement rechuté dans son délire qu'il est revenu à la case départ, fait de nouveau relativement confiance aux gens de l'île et ne percute pas qu'il part pour se faire lobotomiser. La dernière phrase fait beaucoup trop référence à la conversation avec les deux médecins pour être balancé comme ça, au contraire c'est LA preuve de lucidité.

J'ai un faible pour la quatrième option, même si les deux premières sont plus réalistes.

La version de Boris sur Shutter Island via MSN avec son accord, bien que je dois préciser que le but premier était pas que ça arrive ici. C'est peu décousu vu que c'est une conversation et donc c'est un montage mais ça reste compréhensible.

Parce que y en a plein le cul de ces fins " HAHA JE VOUS AI BIEN EU ". Surtout quand tu l'attends venir depuis la septième minute du film.
Euh, non. la fin est pas ambigue : Léo ne veut pas admettre la réalité. l'expérience a merdé, point.
Dans tous les cas il ne veut pas admettre la réalité, dans tous les cas l'expérience n'est pas concluante.Deux heures de film pour une manipulation idiote, à base des artifices de cinéma les plus éculés du monde ( oh des hallucinations ! Oh TOUT CA C'EST DANS TA TETE ! ) pour te balancer ce twist risible que tu sens venir dès le début.
Et sans parler du docteur qui fait balance des regards entendus à " Chuck " ou au fait que tout le monde soit mal à l'aise quand il balance le nom du " pyromane " ( le sien quoi ).
Dans un film de Scorsese, tu t'es dit " c'est sans doute du hasard " ? Scorsese ne laisse RIEN au hasard, c'est connu. T'as des transparences volontairement artificielles sur le ciel, le message est gros comme une maison : " CE N'EST PAS REEL "
J'oubliais cette symbolique HYPER LOURDE sur le nazisme. Hors-sujet absolu. L'Amérique face à sa conscience qui ne veut pas admettre la réalité. Franchement, je trouve les effets vraiment surrapuyés. Comme Fenètre secrète par exemple.
Donc voilà. Pour moi un mauvais scorsese. Ca commence à en faire pas mal.

Et pour Positon:

Malgré un esthétisme clinquant et un personnage d'étudiant absolument insupportable, positon a raison : A single man est un beau premier film, porté par un Colin Firth exceptionnel et un coté défilé de mode qui parvient de justesse à ne pas cannibaliser l'émotion d'un récit qui évite tout pathos et toute froideur sur un thème archi-rebattu ( un professeur homosexuel dans les années soixante ne parvient pas à faire le deuil de son conjoint tué dans un accident de voiture )

J'ai vu Princesse Mononoke sur Arte hier. C'est très bien, mais la fin me laisse un goût étrange, j'ai l'impression que Miyazaki ne savait pas trop comment il allait dénouer son intrigue. (Après la bataille et l'explosion du dieu-cerf, rien n'est vraiment résolu non? Toutes les parties sont très diminuées mais aucune ombre d'accord de paix n'a encore été esquissée donc rien n'empêche les humains et la forêt de continuer la guerre. Vous pensez pareil?)

Le 20/04/2010, gedat avait écrit ...

J'ai vu Princesse Mononoke sur Arte hier. C'est très bien, mais la fin me laisse un goût étrange, j'ai l'impression que Miyazaki ne savait pas trop comment il allait dénouer son intrigue. (Après la bataille et l'explosion du dieu-cerf, rien n'est vraiment résolu non? Toutes les parties sont très diminuées mais aucune ombre d'accord de paix n'a encore été esquissée donc rien n'empêche les humains et la forêt de continuer la guerre. Vous pensez pareil?)

Je me souviens d'un interview, où Myazaki, parce qu'il aime faire des films en priorité à destination des enfants, se reprochait de ne pouvoir y mettre le fond de sa pensée à l'égard de la nature humaine. Et pourtant, dans la plupart de ses films, son pessimisme transpire.

La fin de Mononoké, est à l'avenant de ce cruel sentiment. Lucidité ?

Ashitaka est guéri et a trouvé un nouveau village.
Mononoké a "sauvé" sa forêt, du moins toute la vallée a reverti.
Eboshi est libérée de son contrat envers l'empereur, de son ambition et des samouraï voisins
Le village a survécu et ne polluera plus, il se développera en accord avec la nature, bref ils redeviennent des paysans.
Le prête errant a survécu à un contrat impossible et devra errer longtemps (des fois que l'empereur ait une rancune envers lui)
Les dieux animaux ont disparu, au moins sont ils (à peu prêt) morts dans l'honneur comme ils y comptaient.

C'est une happy end mais Mononoké ne veut pas vivre avec les villageois à cause de leurs actes passés.
A moins que tu sous entendais que Ashitaka devait se faire Mononoké, là oui ce n'est pas fini.


Personnellement c'est un des rares Miyazaki, avec Laputa et Nausica qui aient une fin, encore mieux elle est potable.
Par contre oui, il a beaucoup de mal à finir ses films ... faute aussi à sa technique de réalisation, il y va comme ça, en partant de ses esquisses plus tard il y a un storyboard (fait donc au fur et à mesure) et encore plus tard une fin. C'est expliqué dans un des bonus des DVD me semble t'il.

[ Dernière modification par Tsan le 20 avr 2010 à 17h51 ]

Faites gaffe quand même, vos posts sont bourrés de spoiler...

D'ailleurs pourquoi Ashitaka ne retourne pas dans son village?

Le village a survécu et ne polluera plus, il se développera en accord avec la nature, bref ils redeviennent des paysans.

Hmm, je ne suis pas sur. Je n'ai pas l'impression que ce soit dit explicitement en fait. Pour moi rien n'empêche la guerre de repartir un peu plus tard.
Et puis le coup du dieu-cerf "il est mort mais en fait il est pas vraiment mort", je trouve ça un peu bidon.

[ Dernière modification par gedat le 21 avr 2010 à 15h55 ]

Le dieu cerf représente la force de vie / mort ... il est très dur de tuer ce genre d'archétype, c'est tenace (même avec une tronçonneuse)

J'ai vu 99F Y a pas longtemp, super film!!! Dujardin et vraiment pour moi un des acteurs français les plus prometteur!

Je n'ai jamais caché sur ce forum que j'étais un grand fan de Neil Young, mais le visionnage de DEAD MAN de Jim Jarmusch vient de me faire basculer dans le stade de l'idôlatrie aveugle et sans limite.

Personne a ma connaissance n'est jamais parvenu à un tel niveau d'excellence dans l'art de jouer avec la distorsion de guitare, à la magnifier dans des tels nuages de brume apocalyptique.
Neil Young a composé pour la plupart des scènes la musique en improvisant tout en regardant le film de Jarmusch, grand fan du Loner et qui a par ailleurs réalisé le tournage d'un de ses lives (Year of the Horse).

DEAD MAN est un western qui a été qualifié de "Post-moderne", c'est à dire que le synopsis est assez typique du genre (un comptable débarque dans le Far West, il va tuer par accident le fils du directeur d'entreprise locale, lequel met sur sa piste les trois plus dangereux hors-la-loi de l'Ouest), mais que tout concourt à lui donner une ambiance très caractéristique, à en faire une sorte de transe hallucinatoire. Mention spéciale à l'indien qui recueille le héros, un renégat qui a vécu un temps en Angleterre et est fan du poète William Blake.

La musique de Neil Young, quasiment exclusivement à base guitare électrique sursaturée enrichie de divers effets dont le delay, ne pouvait pas mieux se marier avec l'ambiance du film. La symbiose est parfaite. On ressent un feeling juste exceptionnel dans la manière de jouer, c'est limite si il ne se matérialise pas à l'écran. Ce n'est plus de la musique, ça confine à la sculpture, tant Young façonne le son en statufiant sa distorsion.

Pour autant le film ne dispose pas que de ça comme ressource. Johnny Depp est le type au monde à avoir le moins la tête à jouer dans un Western. Le voir dans le rôle principal crée un décalage terrifiant. On dirait un ange de la mort.

Un film qui constitue un immense chef d'oeuvre, même si je le reconnais, il faut être dans l'ambiance. Certains passent totalement à côté du trip.

[ Dernière modification par gedat le 09 mai 2010 à 17h42 ]

Ouais c'est fabuleux Dead Man, je suis particulièrement fan du trio de tueur avec celui qui ne parle jamais et celui qui parl tout le temps, ou du running gag " stupid fucking white man " de l'indien.

Boris, si t'as aimé tu peux essayer notamment Ghost Dog et l'injustement oublié Down By Law. Par contre son dernier est absolument immonde, même Skarr, le plus grand Jarmuschien de l'histoire de MC, a du en convenir.

En néophyte, j'aimerai bien savoir pourquoi. J'ai quand même bien pris mon pied dessus.

Et je n'ai pas oublié down by law, ni sa bo d'ailleurs.
Dead man, par contre, je l'ai toujours pas vu, moi et ma culture lente.

On est bien d'accord, le débat va porter sur Limits of control ?

Boris, ouais la BO de Down By Law déchire, et Tom Waits a tout pour plaire à gedat je pense.

jb90 avait encensé Limits of Control non?