kakkhara Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 4235 Messages/ 0 Contributions/ 468 Pts | Envoyé par kakkhara le Vendredi 03 Avril 2015 à 12:44
En revanche j'ai délaissé un peu mes livres et j'ai donc vu quelques films ces derniers temps :
Il était une fois en Chine : le tournoi du lion (1992 ; Hong-Kong)
Dans le troisième opus, l'impératrice organise un tournoi d'arts martiaux pour impressionner les étrangers et rassurer le peuple. Mais parmi les écoles d'arts martiaux, c'est une guerre de rue qui se prépare, pour remporter ce tournoi.
Opus plus faible que les deux précédents, il reste cependant tout à fait correct, et nous livre quelques scènes vraiment très bonnes, en plus de combats toujours au top.
Élection (1 et 2), Johnny To (2005/2006, Hong-Kong) (pas grand chose de plus à dire que ce que Crutch a déjà dit.
Miyamoto Musashi, Tomu Uchida
en 6 films, l'adaptation du roman best-seller d'Eiji Yoshiwaka, La Pierre et le sabre (suivi de La Parfaite lumière).
D'un livre assez divertissant malgré sa morale et son personnage principal insupportable, Uchida tire une saga dépassant de loin l'oeuvre originale. Les trois premiers volets couvrent parfaitement le livre, mais à partir du quatrième des thématiques absentes du livre se développent. Dans le troisième volet on développe le personnage très intéressant de Seijuro Yoshioka, jeune maître de dojo, charge héritée de son père, mais trop lourde à tenir pour lui. Yoshioka est frivole et faible, manipulé par ses élèves, mais quand Musashi le défie, un sursaut de fierté et de courage l'oblige à relever le défi. Grand personnage tragique, c'est le personnage le plus développé du livre et du film.
Le sixième opus se détache complètement du livre, on arrête de suivre tous ces personnages, pour juste relater la rencontre entre Baiken et Musashi, sur un mode halluciné. Les certitudes de Musashi s'ébranlent, la voie du sabre n'est pas ce qu'il espérait, et bien loin de trouver la sérénité, il semble plonger dans la folie. La rupture est consommée, le message est diamétralement opposé à celui du livre, et l'oeuvre acquiert définitivement une plus grande ampleur.
La Forteresse cachée ; Akira Kurosawa (1958 ; Japon)
deux paysans pauvres ont l'idée de participer à la guerre pour s'enrichir.
Une fresque épique et burlesque qui ne nous laisse pas un instant pour souffler. Un vrai délice.
Nuages Flottants ; Mikio Naruse (1955 ; Japon)
Indochine, Yukiko rencontre et tombe amoureuse de Kengo, mais celui-ci est marié. Cependant, il promet de divorcer dès son retour au Japon, promesse dont il ne s'acquitte pas.
D'une part, la mise en scène, d'un réalisme exceptionnel. Si on est outré par la lâcheté de l'homme, Yukiko elle est un personnage merveilleux. Les deux amoureux se cherchent, ne parvenant pas à vivre ensemble mais pas non plus à se séparer réellement. L'espoir, le désespoir, les atermoiements, la passion, tout y passe. D'un regard, Naruse fait tout dire à ses acteurs/actrices, tout est d'une exceptionnelle limpidité. Et puis, la lumière... Les scènes sont tellement belles, les jeux d'ombre et de lumière sont merveilleux.
Nuages d'été ; Mikio Naruse (1958 ; Japon)
Un journaliste enquête sur la manière dont les paysans prennent une réforme venant d'être faite. Il y rencontre une jeune veuve dont il tombe amoureux.
Très beau film encore une fois, qui marque le conflit entre la vieille génération conservatrice et la jeunesse japonaise qui veut aller de l'avant, Naruse suit ses personnages sans s'impliquer dans le propos. Il sait saisir la vie de tous les jours à travers des anecdotes banales, mais auxquelles il donne suffisamment de profondeur pour qu'on ne s'ennuie jamais.
Les soeurs de Gion, Kenji Mizoguchi (1936 ; Japon)
Deux soeurs geisha, que tout oppose, vivent dans le même appartement.
Film réaliste, sur le thème cher à Mizoguchi de l'asservissement de la femme, c'est un film très pessimiste, où quelle que soit la manière de faire de ces femmes, elles se font finalement avoir par les hommes, qui s'estiment avoir des droits sur elles. Même les personnages masculins semblant plus sympathiques se révèlent finalement comme des exploiteurs.
La ballade de Cable Hogue, Sam Peckinpah (1970 ; Etats-Unis)
Cable Hogue est abandonné dans le désert sans eau ni nourriture, mais il trouve une source et survit.
Western tourné sur le mode de la fable, conte philosophique sur les derniers instants d'un mode de vie, Cable Hogue nous entraîne dans un monde plus si sauvage que ça, à la croisée des chemins, qui se modernise à grands pas. On est loin de la violence de La Horde sauvage ici, dans ce petit conte plein d'humour et de personnages dont ce qui est mis en avant, avant tout, est leur joie de vivre.
Rue sans issue, ; William Wyler (1937 ; Etats-Unis)
A New York, un quartier où les immeubles de riches côtoient la misère sordide. C'est le quartier d'origine de Baby Face, un gangster, qui revient après une longue absence à ses origines.
Film de gangster oui, mais atypique, plus près du ton des romans de Kenji Nakagami que des films noirs américains. Le ténébreux Bogart qui tente de s'accrocher aux bribes de son passé, image possible et désabusée du futur de ces gosses des rues dont on suit les errements cède la vedette au couple qui essaye de sortir de ce quartier sans avenir. C'est dans la description de cette vie de tous les jours dans un quartier misérable, avec les riches obligés de côtoyer les miséreux mais s'efforçant de ne pas les voir, retranchés dans leurs résidences aux allures de chateau-fort, dans les enfants des rues s'efforçant de s'occuper comme ils le peuvent, souvent au détriment des autres, que réside le propos du film. Plus qu'un film noir, c'est une fresque des bas-fonds, une peinture d'une communauté fermée cherchant à élargir son triste horizon. Une tragédie donc, mais une tragédie de tous les jours, de celle qui se joue en bas de chez nous sans qu'on daigne même le remarquer.
American sniper ; Clint Eastwood (2015 ; Etats-Unis)
La vie de Chris Kyle, sniper ayant un tableau de chasse record, surnommé la légende.
Au niveau technique, on a un film solide qui se laisse voir avec plaisir. Le film alterne les passages à la guerre et les passages de la vie de Kyle, qui a de plus en plus de mal à vivre avec ce qu'il fait à la guerre. On le voit douter, s'éloigner de sa famille peu à peu, avoir des réactions inconsidérées, puis trouver de quoi surmonter tout ça. Clint Eastwood dresse ici le portrait d'un grand héros, en proie en doute comme tout un chacun, mais qui fait ce qui doit être fait, pour son pays. Idéologiquement,en revanche, le film semble justifier l'intervention armée sur le thème vomitif de "c'est pour leur bien". Du coup ça a plus de mal à passer.
The swimmer, Franck Perry (1968 ; Etats-Unis)
Ned Merrill débarque un beau jour en maillot de bain dans une riche propriété du Connecticut, et forme le projet de rentrer chez lui en passant par chaque piscine des propriétés par lesquelles il passe.
Le film se déroule, de rencontre en rencontre, comme un road-movie qui devient de plus en plus cauchemardesque au fur et à mesure que la journée avance. C'est le rêve américain qui est ici mis à mal d'une manière originale. De belles images, et un Burt Lancaster qui incarne joliment cet athlète vieillissant dont le passé est révélé petit à petit à chaque rencontre. La progression de piscine en piscine se fait donc parallèlement aux découvertes d'instants de vie, pour se recouper finalement dans une conclusion hallucinante. Peut-être pas le chef-d'oeuvre qu'il a la réputation d'être, mais néanmoins un film très original et bien réussi, quelque part entre la naïveté et le cynisme.
Dallas Buyers club, Jean-Marc Vallée (2014 ; Etats-Unis)
La vie de Ron Woodroof bascule le jour où il apprend qu'il a le sida.
Pour la prestation de Matthew McConaughey, impressionnant. Le reste du film, sous forme de parcours initiatique et de rédemption, tient par ailleurs largement la route, gâché néanmoins par la lourdeur du message, qui nous est martelé sans aucune subtilité.
Stalker, Andrei Tarkovski (1979 ; Russie)
L'adaptation du chef-d'oeuvre des frères Strougatski, Pique-nique au bord du chemin (Stalker en français)
De la trame originale du récit, on ne garde que la situation initiale. C'est surtout le prétexte pour un film métaphysique, illustrant un monde désabusé qui ne croit plus au merveilleux, même si celui-ci lui tombe manifestement dessus. Le sens est renforcé par le jeu des couleurs, le film alternant noir et blanc stylisé et scènes en couleurs. C'est un film réellement pessimiste, où l'humanité a perdu la foi, et où ceux qui continuent à croire en l'aspect merveilleux de la vie sont traités comme des simples d'esprit. Le tout est assez abscons, donc pas un film à faire voir à tout le monde. En revanche, lisez le livre.
Le rouge est mis : Gilles Grangier : (1957 ; France)
Des truands multiplient les attaques à main armée, mais l'étau se resserre et certaines personnes gravitant autour d'eux ne sont pas sûres.
Opposition entre Jean Gabin le bandit au grand coeur et Lino Ventura le psychopathe. Le film peine à démarrer, ne devenant réellement intéressant que sur la toute fin qui à mon avis passe à côté d'un développement intéressant. Le casting est certes sympa, mais peine à relever l'ensemble. Le personnage de Lino Ventura est ridicule, et certaines scènes ne sont d'ailleurs pas en reste, notamment une dans le commissariat qui ferait sourire si elle n'était aussi navrante. Dans l'ensemble ça se laisse regarder, mais sans plus.
Monsieur Hire, Patrice Leconte (1989 : France)
Monsieur Hire est un individu qui n'aime pas et n'est pas aimé des gens. Mais il tombe amoureux d'une de ses voisines dont il voit tout l'appartement depuis sa fenêtre.
Un joli film, avec une fin exceptionnelle, où on retrouve le cynisme et l'humour de Patrice Leconte, mais sans lourdeur comme il y a pu avoir dans certains de ces films. Le personnage de Michel Blanc est poignant, et le rôle de Sandrine Bonnaire est fabuleux.
L'oiseau au plumage de cristal, Dario Argento (1970 : Italie)
Témoin d'une tentative de meurtre, un jeune américain qui devait rentrer chez lui reste en Italie pour tenter de débrouiller le mystère.
Premier film de Dario Argento, il y a déjà dedans ce qui fera plus tard profondo rosso. Le suspens est parfaitement maitrisé pour faire un film haletant, et quand c'est fini, il en reste encore. Toujours ce génie pour créer des décors inquiétants à partir d'une cage d'escalier, de bus au dépôt, de n'importe quoi. Si le film est beaucoup plus sobre que ceux venant plus tard, si quelques passages n'ont pas leur réponse à la fin du film, on a déjà là malgré tout un thriller solide qu'on n'oubliera pas facilement.
Le testament du docteur Mabuse, Fritz Lang (Allemagne ; 1932)
Le docteur Mabuse, sépcialiste en hypnose et grand criminel, est interné à l'asile. Il ne dit pas un mot, mais il écrit des notes sur la façon de réussi à bâtir un empire du crime.
Impressionnant comme ce film a peu vieilli. Un grand film noir, qui est aussi le dernier film allemand de Fritz Lang, du moins avant son retour après-guerre. Il a été interdit par la censure nazie
La traversée du temps ; Mamoru Hosoda (2007 : Japon)
Une jeune fille hérite du pouvoir de remonter dans le temps.
La plus grande partie du film est assez jubilatoire et se laisse voir avec grand plaisir. C'est léger mais enjoué. Mais quand le réalisateur veut aller plus loin et complexifier son intrigue, le temps tout d'un coup paraît long. L'ensemble est passable sans être exceptionnel.
Sword of the stranger ; Masahiro Andô(2009 : Japon)
Un Ronin sauve un jeune garçon poursuivi par de mystérieux étrangers.
Une fresque épique au rythme soutenu, et la musique qui va avec. La scène finale est assez énorme. Ca m'a pas mal fait penser à Il était une fois dans l'ouest, personnage principal mystérieux hanté par un passé dont le moment fort nous est révélé par flashbacks successifs, étoffant ainsi le personnage sans qu'il perde son côté mystérieux ni le film son rythme. Un très bon moment à passer.
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."
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