Full Metal Jacket, je l'aurais pas mis parce que même si c'est un film sur le Vietnam, il me semble que c'est plus de la guerre et de l’aliénation en général que le film parle. C'est aussi pour ça que j'ai pas mis Apocalypse Now, qui transpose Conrad (Congo belge) au Vietnam pour réactualiser un propos plus psychologique voir métaphysique que critique envers les USA.
Oui enfin entre le Conrad et apocalypse now, y a quand même une énorme différence, c'est pas une simple transposition. Mais je vois ce que tu veux dire, dans ce cas on garde docteur Folamour parce que là ça marche mieux.
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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."
Envoyé par Crutch le Vendredi 06 Mars 2015 à 20:03
Double post mais osef c'est important: Le solitaire/Thief de Michael Mann sort enfin en France en édition Blue Ray+DVD+livre chez Wild Side le 11 mars. Au programme: Restauration 4K, director's cut, sous titres fr (absents des éditions US préexistences) , entretien avec James Caan, 156 pages d'entretiens avec Michael Mann. Utilisez les anniversaires, claquez vos PEL et autres RSA, vendez vos mères pour acheter ce magnifique objet, combler une lacune de votre cinéphilie et soutenir cet exceptionnel éditeur.
Envoyé par Borislehachoir le Vendredi 06 Mars 2015 à 20:14
MOUAIS.
Autant on est d'accord sur la qualité du film, autant je suis très gêné par le blu-ray ou j'ai le sentiment qu'ils ont tenté de reprendre la colorisation des Mann postérieurs (les teintes bleutées notamment) pour l'appliquer dessus. Du coup j'ai un gros problème avec cette restauration qui me semble être un peu George Lucas-ienne en ce que selon moi elle dénature quelque peu le film d'origine.
Boris, gardez votre fric pour vous achetez Les Loups d'Hideo Gosha et les Lady Snowblood qui vont bientôt sortir
Envoyé par Borislehachoir le Samedi 07 Mars 2015 à 15:49
Comme un petit contretemps m'a obligé à intervertir les séances...
Birdman (Alejandro González Iñárritu, 2014)
Un acteur connu pour avoir interprété le super-héros birdman tente de monter une pièce de théâtre.
Le film d'auteur sur l'envers du décor au théâtre, c'est presque un véritable sous-genre. Là-dessus, il y a deux thèmes principaux dans Birdman : le déclin du cinéma américain et la manière dont la vie et le théâtre peuvent se confondre. En ce qui concerne le premier, on assiste à un enfilage de clichés bien con-cons comme je les adore : les gens ne s'intéressent qu'à des actus people à la con, les super-héros pourrissent notre imaginaire collectif si riche (j'imaginais kakkhara applaudire devant cette vision si novatrice), les producteurs sont des gros cyniques et les critiques new-yorkais des peine-à-jouir assassins. A-U S-E-C-O-U-R-S.
Pour ce qui concerne les liens réalité-théatre, c'est plus compliqué. A certains moments, le truc est extrêmement bien vu et pertinent (par exemple la première répétition entre Keaton et Norton ou le second trolle le premier comme un malade, avant de faire une impayable gueule de con " je te l'avais dit " à la fin), à d'autres c'est beaucoup plus artificiel et théorique (le clodo qui cite du Shakespeare franchement les gars...).
Évidemment, Birdman est un film qui a un parti-pris formel ultra-radical : plan séquence (truqué) de deux heures. Au niveau purement technique, c'est impressionnant. J'ai déjà dit ici tout le bien que je pensais du chef-op Emmanuel Lubezki, comme d'hab son boulot est irréprochable et à la limite, je veux même pas savoir comment il a truqué les plans, l'important c'est que ça ait l'air vrai, le reste on s'en branle (que crèvent la gueule ouverte tous ces obsédés de la technique qui se foutent de ce qui arrive aux personnages tant qu'on filme ça en HD avec une caméra PFS 24838 cs-x, qu'ils crèvent tous !).
Mais, question qu'on se pose moins : est-ce que ce choix du plan-séquence est justifié ? Là encore, je répondrai oui et non.
Birdman, c'est un film mental. Il y a tout un trip façon réalisme magique sur les " pouvoirs " de Michael Keaton. Ca fonctionne bien de le voir exploser des lampes par la pensée ou se téléporter parce qu'on épouse sa subjectivité, qu'on vit le film de son point de vue et qu'on voit les choses par le biais de son mental un peu ravagé. Sauf que parfois, la caméra se barre à pétaouchnok pour aller filmer deux nanas dans une loge, ou Emma Stone qui flirte avec Edward Norton, et d'un coup le truc s'effrite puisque l'aspect ultra-subjectif semble du coup un poil bidon dans la mesure ou ça devient une scène sur deux comme ça et une scène sur deux " normale ".
Pour autant, ce choix du mouvement perpétuel rend très bien le côté bouillonnant de l'agitation des coulisses (le film est pendant une heure et demie extrêmement bien rythmé, la fin est malheureusement redondante et je rejoins Araniel là-dessus) avec parfois des énormes morceaux de bravoure comme la course de Keaton en slip pour rentrer dans le théâtre ou le passage avec Norton à poil devant le miroir. Faut dire aussi que Birdman est souvent drôle et que l'humour allège considérablement un scénario trop didactique et trop donneur de leçons ; d'ailleurs, non seulement pour une fois le réal a laissé le misérabilisme au vestiaire mais en plus il semble enfin aimer ses personnages, et c'est d'autant mieux que Keaton et Norton sont EXCEPTIONNELS. Je ne pense pas que le mot soit exagéré, entre eux et le duo Tatum-Ruffalo dans Foxcatcher, je suis heureux d'arriver cette année à trouver des acteurs qui m'ont scotché à mon siège.
Bref, désolé c'était long, je trouve beaucoup de bonnes choses dans ce film et beaucoup de mauvaises choses. Je suis atterré à lire les trous de balle de critikat dire " Inarritu a oublier de faire du cinéma " alors que c'est de TRES TRES LOIN son film le plus virtuose question mise en scène, et je rappelle qu'à la base je suis le pire détracteur d'inarritu et que j'étais certain de détester ! C'est fascinant et irritant à la fois, reste que je trouve largement plus mon compte devant le Opening Night de Cassavetes mais les forces de Birdman me semblent suffisamment notables pour lui permettre de se faire une petite place au soleil.
Envoyé par kakkhara le Samedi 07 Mars 2015 à 16:01
: les gens ne s'intéressent qu'à des actus people à la con, les super-héros pourrissent notre imaginaire collectif si riche (j'imaginais kakkhara applaudire devant cette vision si novatrice), les producteurs sont des gros cyniques et les critiques new-yorkais des peine-à-jouir assassins. A-U S-E-C-O-U-R-S.
J'aime beaucoup les films de super-héros, raté.
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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
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Envoyé par Anastaszor le Dimanche 15 Mars 2015 à 23:51
Finalement, j'allais demander ce que t'avais pensé de birdman boris, mais faut croire que j'ai un peu de retard sur le timing. C'est pas le genre de film que j'ai particulièrement l'habitude de voir (et c'est annoncé dès la bande sonore du générique du début), pour autant, y'a quelque chose que je ne comprends pas dans la fin, à savoir où regarde sa fille. Le plan séquence c'est assez bizarre au début mais on s'y habitue vite, ca donne un rhytme forcé à l'histoire j'ai l'impression, ce qui fonctionne à contrario des personnages qui semblent tous tourner au ralenti.
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Même si c'est pas explicite, pour moi Emma Stone regardait son père " s'envoler " en Birdman. Symbolique que je trouve un peu naze surtout à ce moment du film. Au départ, comme normalement on a compris que Keaton n'a pas de pouvoirs mais que c'est juste son mental ravagé, on pense qu'il s'est suicidé mais elle ne regarde clairement pas le sol mais en l'air et elle sourit. Mais je trouve ce plan final assez idiot et mal amené.
Boris, faudra que je fasse un petit topo demain sur quelques films vus.
Envoyé par Anastaszor le Lundi 16 Mars 2015 à 12:01
Je suis assez d'accord ; j'ai trouvé ca un peu pourri surtout que sa fille a jamais pu piffer ce rôle qu'elle juge responsable du fait qu'elle et son père étaient jamais ensemble. Par contre elle regarde bien longuement par terre, c'est après qu'elle finit par regarder en l'air... Au final c'est dommage de terminer sur une note discordante. M'enfin.
Et je me faisais la remarque des films avant 1980, mais au final c'est pas ceux qu'on trouve le plus facilement à dl.. ou alors je cherche pas aux bons endroits.
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Elle regarde par terre mais elle semble ne rien voir oui, après son regard s'élève et elle fait une tête de conne toute contente en regardant à l'horizon. Ca ne me semble être cohérent que si elle voit le Birdman s'envoler. Sinon c'est ni le film de l'année (sauf à ce qu'on ait vraiment une année de merde), ni la daube que certains ont décrié, ce Birdman. Ce qui me semble le sauver par rapport aux précédents Inarritu, c'est qu'il est quand même beaucoup moins doloriste et misérabiliste, pour une fois y a des personnages qui parviennent à être attachants et qui ne sont pas là uniquement pour encaisser tous les malheurs du monde. Et je le répète, Norton et Keaton sont prodigieux.
Mortal Kombat : Destruction finale (John R. Leonetti, 1997)
Y a un scénar dans ce film ???
Je sais que Debbache, le JDG et bien d'autres ont déjà dit à quel point ce truc était honteux. Mais c'est justement pour ça que je l'adore, je viens de le revoir pour la sixième fois et je découvre encore des trucs débiles auxquels j'avais pas forcément fait gaffe.
- Bon alors la Prophétie tout ça, j'y comprends rien. En fait c'est un film ou tout le monde diminue ses pouvoirs au fur et à mesure : au départ Raiden et Shao Kahn sont immortels, Liu Kang est avec des gens... pis à la fin Raiden est mort, Shao Kahn est plus immortel parce que voilà ça gonflait les dieux puis côté Liu Kang on n'est pas plus entouré qu'au départ vu que personne ne semble vouloir l'aider plus d'une scène. OKAY.
- Quand Liu Kang tue Barraka, faites bien gaffe au plan en question : c'est en fait une reprise du plan de Rain tué par Shao Kahn plus tôt dans le film ! Sauf que là on se retrouve avec un mec torse nu qui quand il tombe dans le brasier est habillé en ninja. Nan y a pas à dire c'est bien foutu.
- La gestion de Scorpion et Sub-zéro est d'un WTF achevé. T'as donc Sub-zéro, qui est mort mais c'est son frère, qui vient aider l'assassin de son frère (logique) contre Scorpion (lui par contre on sait pas comment il a ressuscité), mais seulement une scène, comme Scorpion qui enlève Kitana et ne réapparait pas du reste du film. Surtout, il y a un faux raccord assez jouissif : quand Scorpion se téléporte derrière Kitana, en fait il est déjà lors du plan d'avant filmé de loin. Du coup on voit un ninja en arrière-plan qui attend tranquilou de se téléporter... là ou il est déjà ! Genius.
- Ca valait vraiment le coup de prendre une actrice martiale qui joue comme une patate pour Sheeva. Surtout quand sa performance martiale, ça consiste à faire " grrrr " et à se prendre une cage en pleine gueule.
- Le combat entre Raiden et les Reptile, c'est vraiment un grand moment. T'as trois Reptile qui deviennent deux (j'imagine que l'autre a préféré changer de film au détour d'un plan) et la doublure de James Remar (aussi discrète que Richard Kiel dans une assemblée de nains roux) qui fait un ballet digne de Baryshnikov. Très bon passage WTF.
Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)
Un détective hippie est engagé par son ancienne compagne pour une enquête.
J'adore Raymond Chandler. J'adore The Big Lebowski. J'adore Le Privé de Robert Altman. Du coup, je suis à peu près en territoire connu avec ces trucs de hippies qui fument joint sur joint en se foutant de l'autorité.
Comme pour Birdman, c'est un réal dont j'avais détesté le dernier film - The Master -. Là, en adoptant un ton résolument comique, je trouve qu'au moins on arrive à rentrer dans le machin malgré une intrigue incompréhensible au possible. Y a des moments de drôlerie qui n'ont rien à envier à Lebowski (Josh Brollin avec ses bananes au chocolat, la séquence dans le salon de massage avec les putes, les répliques pas possibles de Phoenix quand il apprend qu'un juif vit entouré de gardes du corps nazis...) et il est très bien joué.
Sauf que ça dure deux heures et demie et que deux heures et demie de péripéties non-sensiques ça finit par endormir sérieusement. Certaines scènes sont TRES longues (la discussion avec Owen Wilson défoncé) et comme on ne comprend pas grand chose aux rapports entre les personnages, au pourquoi du comment, on se retrouve une fois sur deux à attendre un truc débile pour venir relancer la machine. Surtout, j'ai l'impression que c'est un film qui n'apporte pas grand chose de neuf même dans son rapport à ce qu'il montre (la contre-culture et la " majorité silencieuse ", la drogue, la transposition de l'univers de Chandler) par rapport à Altman et aux frères Coen. C'est pas un mauvais film mais encore une fois, je trouve qu'il donne trop le sentiment d'avoir déjà été fait et en mieux, surtout que les films pré-cités n'offraient jamais de tunnel d'ennuis comparables aux pires moments de creux d'Inherent Vice.
Bon le nouveau Michael Mann passe au Pathé Bellecour en Vo a partir de demain, est ce que les lyonnais du forum sont chauds pour une sortie ciné?
Les séances: 10:40 13:40 16:25 19:15 22:10
Edit: A l'UGC Ciné cité internationale: 10:55 13:40 16:20 19:00 21:45
Je suis bon pour les séances après 14h le mercredi et le jeudi, après 12h le vendredi et toutes le week-end.
Edit: Boris, tu viendrais pas de griller une bonne cartouche pour le 1er avril sur ton blog?