Topic Cinéma

Le 14/02/2015 à 14:24, gedat avait écrit ...
Tu penses quoi de Avatar, brutal2luks?

T'as oublié une trollface je pense.

Weeds.

Je ne suis pas là, je n'existe pas, les bleuets sont bleus, je suis schizophrène et moi aussi.

Boris.

J'ai dit quelque chose qu'il fallait pas? Boris est fan de Gravity? Les derniers Planète des Singes sont des films cultes?

Sinon, hier soir j'ai été voir au ciné Les nouveaux sauvages de Damian Szifron (Argentine)
Succession de six histoires courtes n'ayant aucun lien entre elles, sauf celui de nous montrer l'histoire d'un pétage de plomb. Des automobilistes qui s'insultent à la mariée cocue en passant par l'homme qui se prend un PV de trop, toutes ces histoires sont centrées autour de ce moment bien précis où les personnages franchissent le pas, disent merde à la société, ses normes, leurs proches, tout, et pètent une durite.

Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on en rigole beaucoup (mais pas toujours). Les acteurs s'en donnent pour la plupart à cœur-joie, parfois jusqu'à la surenchère. Le réalisateur pousse dans ce sens et centre tout sur son personnage principal, nous forçant à l'empathie face à sa frustration, avant d'exulter/exploser, pour créer cette situation de délivrance, entre gêne et rire. La plupart du temps, ça passe tout seul et ça marche très bien. On devine aisément la fin des histoires, mais je me dis que c'est surement voulu tant on prend un malin plaisir à voir le piège se refermer sur le personnage avant l'explosion finale. Le crescendo des histoires est bien ficelé, le réal parvient à donner un ton et à le conserver, donnant une certaine unicité à son film, même si ces histoires sont déconnectées.
Alors certes, le jeu des acteurs est inégal, comme les histoires, et l'humour est parfois potache, mais franchement, on se poile bien et on en redemande!

Le 14/02/2015 à 22:26, Borislehachoir avait écrit ...
Je ne suis pas là, je n'existe pas, les bleuets sont bleus, je suis schizophrène et moi aussi.

Boris.

Tu parles de l’accueillir chaleureusement, mais dès qu'il faut mettre les mains dans le cambouis, on voit ce que ça donne.

Le 15/02/2015 à 11:11, Pleykorn avait écrit ...

Le 14/02/2015 à 22:26, Borislehachoir avait écrit ...
Je ne suis pas là, je n'existe pas, les bleuets sont bleus, je suis schizophrène et moi aussi.

Boris.

Tu parles de l’accueillir chaleureusement, mais dès qu'il faut mettre les mains dans le cambouis, on voit ce que ça donne.

Je suis chaleureux. Je suis toujours chaleureux.

Boris.

Dit-il en contenant ses mains, tel un Docteur Folamour d'Avatar, les empêchant d'utiliser l'égosseuse proche sur brutal2luks (dont le pseudo n'est pas sans me rappeler un ancien ami... plutôt "Luks" tout court).

Le 15/02/2015 à 10:56, brutal2luks avait écrit ...
J'ai dit quelque chose qu'il fallait pas? Boris est fan de Gravity? Les derniers Planète des Singes sont des films cultes?

Alors, un bon nombre de personnes ici aiment Gravity. Et ta pique envers le film m'ayant un peu choqué, je t'ai demandé de l'expliciter (je suis toujours en total désaccord avec ton analyse, mais on se ferait grave chier si on était en permanence d'accord). Pour La planète des singes, je ne peux pas juger les films dont tu parles, mais j'ai pris la mouche car je pensais que tu ne parlais pas forcément de ceux-ci.

Et pour Avatar, c'est un film ayant fait un peu débat ici, mais l'argument que tu as utilisé ironiquement contre ce film fait limite office de point Godwin de la discussion cinéma.

Bon, si je lis entre les ligne faut que je sois un peu moins vindicatif à l'avenir?
En me relisant j'ai effectivement mis le mot caniveau juste avant Gravity, qui ne le mérite probablement pas.

Mais encore une fois, et je l'avais déjà précisé, ce n'est que mon avis, je respecte celui des autres et je suis ouvert au débat hein!
Loin de moi l'idée de venir faire ma grande gueule et que personne me réponde parce que "Il se prend pour qui le nouveau?"

Mea culpa et chatons si c'est l'impression que j'ai donné.



Mais j'en démords par que ces films se contentent du strict minimum scénaristique sous couvert d'effets spéciaux de partout.

Le 15/02/2015 à 14:56, brutal2luks avait écrit ...
Mais encore une fois, et je l'avais déjà précisé, ce n'est que mon avis, je respecte celui des autres et je suis ouvert au débat hein!
Loin de moi l'idée de venir faire ma grande gueule et que personne me réponde parce que "Il se prend pour qui le nouveau?"

Ne t'en fais pas, ce n'est pas une question d'ancienneté et nous voyons bien que tu es ouvert au débat. Des mecs vindicatifs, on préfère en voir des comme toi qui savent mettre de l'eau dans leur vin après que des gens qui vont avoir des opinions tranchée sur des sujets qu'ils ne connaissent pas. Pour l'histoire, on a déjà eu droit à du "Godard c'est de la merde" de la part d'un type qui n'avait jamais vu aucun Godard.

Et pourquoi pas? Si Finkelkraut peut critiquer des films sans les avoir vu, pourquoi on pourrait pas faire pareil?

Le 15/02/2015 à 14:56, brutal2luks avait écrit ...
Bon, si je lis entre les ligne faut que je sois un peu moins vindicatif à l'avenir?
En me relisant j'ai effectivement mis le mot caniveau juste avant Gravity, qui ne le mérite probablement pas.

Mais encore une fois, et je l'avais déjà précisé, ce n'est que mon avis, je respecte celui des autres et je suis ouvert au débat hein!
Loin de moi l'idée de venir faire ma grande gueule et que personne me réponde parce que "Il se prend pour qui le nouveau?"
 

Pour répondre à ta première question : non, tu n'as pas à être moins vindicatif. Tu as exprimé et expliqué un ressenti, à l'opposé du mien et de celui de certaines des personnes qui ont répondu mais t'as pas à te modérer dans la mesure ou tu as vu les films dont tu parles et ou tu es sincère (choses qui me semblent ici évidentes). C'est simplement que le débat sur les qualités d'Avatar est un peu un running-gag de ce forum et que j'ai déjà manifesté mon énervement personnel contre la phrase " c'est Pocahontas chez les schtroumpfs " . Je trouve que les références sont loin d'être pertinentes (dans sa structure, Avatar a largement plus de points communs avec Dune ou avec Laurence d'Arabie qu'avec les BD de Peyo) et qui me semblent occulter tout le travail de fond qu'il y a chez Cameron : l'opposition entre les figures paternelles et maternelles, la manière dont certaines mythologies animistes ou indiennes sont assimilées - le discours précédant une fusion des tribus par exemple c'est un rituel apache, un certain Géronomo a pris de l'importance chez les Bedonkohe de cette manière -, la transposition intelligente de la structure de Dune (Paul Atréides domptait un ver des sables sur une planète désertique, Jake Sully maitrise un oiseau géant sur une planète aérienne ; Tsu'ke et Stilgar sont des personnages extrêmement proches, etc. ), bref, plein de choses qui peuvent amener à une discussion que la phrase en question ne permet pas vraiment.

Mais sachez tous qu'hier soir, je mangeais avec deux membres de MC qui n'aiment pas Avatar et qu'on ne s'est pas étripé autour des cordons bleus pour autant

Boris.

Puis le truc avec Avatar, c'est que au delà de son scénario ou de sa structure , c'est surtout mieux filmé que 90% des blockbusters des années 2000, et que cet aspect est souvent occulté dés qu'on sort des phrases dans ce genre.
Rien que de comparer la manière dont Cameron filme la découverte d'une planète par rapport à Interstellar dans lequel les effets spéciaux,certes spectaculaires, ne sont absolument pas mis en valeur par la mise en scène, ce qui fait que l'on ne ressent quasiment jamais l’immersion dans un décor de SF autrement que par la factualité du scénario (on va là, puis il se passe des trucs donc on va là). On peut préférer cette utilisation,mais il me semble faux de dire que Avatar ne vaut que pour ses effets spéciaux, car ils sont très bien mis en scène.

Mais bon, après c'est pas un drame, te bile pas, j'ai un frère qui as pas les mêmes goûts que moi et il en est pas mort

Bon je sais que je suis censé faire une critique de Crash, mais sans déconner, comment on est censé parler d'un film qui fait tout passer par l’atmosphère? Je dis que c'est plein de sexe comme ça tout le monde va le voir? Je fait un big up à Elias Koteas qui entre La Ligne Rouge et ici mérite le titre de meilleur second rôle des 90's? Je dis que c'est bien et puis c'est marre au mépris de toute forme d'effort critique?

Fait chier!

Il est difficile d'être Dieu (Alexei Guerman, 2013)

Des scientifiques sont envoyés sur une planète semblable à notre Moyen-Age. Ils y affrontent la bétise et la superstition.

Un film TRES abscons, à peu près incompréhensible si j'en juge par le fait que Dr_Z et moi n'étions pas d'accord même sur les aspects les plus généraux de l'intrigue. Visuellement, c'est une petite claque formelle d'autant plus que la mise en scène de Guerman est absolument incroyable avec ses longs plans passant d'une cohorte de dégénérés à une autre avec l'aisance d'un Scorsese. Le film ressemble à une succession de tableaux de Bosch ou de Brueghel avec ce tas de bossus, de boiteux, de borgnes, d'humains difformes dont la laideur physique fait écho à un mental encore plus ravagé. Ca pisse dans les rues, ca chie par terre, ça fouilles le cul des cadavres, ça mutile les putes et ça pend les " raisonneurs ". A la fois c'est fascinant, à la fois c'est une sorte d'exercice de style extrêmement peu impliquant dans son histoire et ses personnages, d'autant plus que ça dure trois heures et que l'exposition ferait passer le début de Solaris pour un truc en accéléré.

It Follows (David Robert Mitchell, 2014)

Une mystérieuse créature traque et tue des adolescents.

C'est certainement un bon film dans l'absolu, parce que c'est plutôt bien joué, parce que le thème est traité intelligemment et parce que de toute évidence le réalisateur n'est pas manchot. Au milieu d'un tas de slashers à la con, ça fait bizarre de voir un truc avec de l'ambition formelle. Bref... j'aime pas du tout.

Cut gimme a tylenol ! Stop rhyming y'all ! David you got no style dog... I'm the king of dialogue !

J'aime pas parce que c'est une sorte de pot-pourri de trucs piqués à droite à gauche sans personnalité propre : une ambiance à la Carpenter (si vous ne pensez pas à Halloween pour le plan final...), une scène dans la piscine qui sort de La Féline version Tourneur, la banlieue " sans histoire " à la Blue Velvet et surtout une trame générale outrageusement pompée à la BD Black Hole de Charles Burns, mais un Black Hole sans ambiguité, sans cet aspect viscéral qui faisait que la BD était quasi-illisible d'une traite. A la place, des persos fades (mention aux seconds rôles féminins présents comme la sono aux Rap Contenders) dont une connasse qui lit Dostoievski pour nous faire de SUBTILS PARALLÈLES avec l'action. Je comprends très bien qu'on aime, moi ça me sort un peu par les yeux.

Confessions (Tetsuya Nakashima, 2010)

Une institutrice raconte à ses élèves comment deux d'entre eux ont assassiné sa fille.

L'intro, c'est-à-dire la scène explicative, dure une demi-heure. Pourtant, j'ai été captivé durant tout ce temps pour pas mal de raisons. Comme le reste du film, il baigne dans une forme d'humour noir très retenu qui rappelle un peu les cousins coréens Park Chan-wook et Na Hong-jin. Parce que le réal a un évident talent formaliste (au passage pour Tadeg, l'utilisation de Last Flowers de Radiohead est absolument magnifique). Parce que même si ils finissent par virer au grand n'importe quoi (défaut récurrent des cousins évoqués ci-dessus), les rebondissements et la structure à la Rashomon (on suit quatre points de vue, le film passant fréquemment de l'un à l'autre) déstabilisent suffisamment le spectateur pour maintenir l'attention. Parce que les acteurs sont excellents, parce que y a une ambiance très prenante - la salle de classe qui fout le bordel au début de l'explication de la prof et qui devient progressivement muette quand ils se rendent compte qu'ils connaissent les assassins -, parce que y a une vision de l'enfance d'une cruauté rare.
C'est un chef d’œuvre, hein Boris ? Hahaha, calmez-vous les copains, je suis sévère et vous le savez. Au-delà des excès du scénario (au bout d'un moment, la prof ça devient Gérard Butler tandis que l'un des gosses, Shuya, bon ben c'est tellement une ordure que t'en viens à te demander si sa mère s'appelle pas Rosemary), je trouve que les allers et retours entre gamins finissent par sentir le procédé, clairement le personnage de la copine de Shuya sert juste à montrer encore un peu plus à quel point le gosse est un salopard et à détruire l’ambiguïté installée avant. Enfin, le message sur la jeunesse qui se barre en couille (évidemment les deux trous du cul du film, y en a un dont la mère est absente et l'autre qui est un enfant gâté) ça m'en touche une sans faire bouger l'autre, comme disait Jacquot.
Reste que je suis quasi-convaincu que la plupart des gens l'aimeront encore plus que moi ; c'est désespérant de voir que les japonais arrivent à traiter du malaise générationnel avec Battle Royale, Suicide Club ou ça et que nous on a Vincent Lacoste qui se branle dans une chaussette dans Les Beaux gosses. Essayez de le voir quand même, si vous pouvez, dites-vous qu'Elephant a un cousin nippon désormais.

Boris, retour au célibat, j'vais pouvoir voir encore plus de films gnark gnark !

Tu as changé d'avis au final ? Tu avais dit que tu ne chroniquerais pas le Guerman. En plus, malgré ta critique bien courte, je ne vois pas quoi dire de plus sur le film.

Et tu avais raison: je n'ai pas trouvé de youtubeur ayant parlé du film.