Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Lundi 29 Juillet 2013 à 11:35 Le problème c'est vraiment le traitement. Genre au début, on te dit que les gens meurent plus de maladie que des combats ; on voit quoi dans le film ? Que des gens qui meurent au combat. On te dit que l'héroine aura plus de sponsors si elle simule le fait d'être amoureuse de son partenaire ; on ne voit jamais l'ombre d'un sponsor. Et c'est tout le temps ça, on commence avec des éléments thématiques qui peuvent intriguer et dans la suite du film c'est sabordé. Boris, je pourrais aimer Insomnia si Nolan n'y expérimentait pas en permanence sa technique de l'insert-avec-une-voix-off-qui-te-décrit-ce-que-tu-vois-à-l'écran, puis que Pacino n'y faisait pas un remake au rabais de sa performance de Heat.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Lundi 29 Juillet 2013 à 16:25
Quand est-ce qu'il fait ça?
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Lundi 29 Juillet 2013 à 18:39 Les flashs de réminiscence, je ne sais plus combien il y en a dans le film, mais à chaque fois ils sont là pour te montrer un truc que si t'es pas trop con t'as déjà assimilé.
Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 28/02/2019 Grade : [Divinité] Inscrit le 07/11/2008 | Envoyé par JiRock le Mardi 30 Juillet 2013 à 15:01
C'est le problème récurrent des films adaptés de bouquins à succès : ne pas être capables de traduire en 1h30 ce qui faisait la richesse et l'intérêt du bouquin. Pour le coup, je crois qu'on la voit à un moment recevoir une récompense (un baume pour ses blessures ?) après son premier baiser avec Peeta. Dans le livre, la fille qui vole le butin des carrières, le groupe dominant, en esquivant leurs pièges, finit par mourir d'une intoxication aux fruits. Je ne sais plus ce qui en est dit dans le film. Autrement, je rejoins l'interprétation avancée par gedat sur une critique de la société du spectacle, mais pour d'autres raisons. Les gens dans les districts sont forcés à visionner les HG, ils ne le font pas par plaisir, c'est une sorte de tentative totalitaire de contrôler le quotidien ; par contre, la manière outrageuse de s'habiller et de se maquiller des gugusses du Capitole (cf livres) ainsi que dans leur approche surmédiatisée des jeux, relèvent d'une société du spectacle totalement caricaturale.
___________________ "My ancestor Toshiro used to say, 'Life is a series of choices between bad and worse'. I'm a master of making great bad choices."
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Vendredi 09 Août 2013 à 15:16 Retour sur ma liste de l'an dernier pour le fun, content de constater qu'en dépit d'une baisse considérable de ma boulimie cinéphilique, j'ai quand même accompli mes objectifs ; l'idée serait qu'en 2014 la moitié de la liste soit atteinte. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 28 Août 2013 à 00:28 Kill Me Again ( John Dahl, 1989 )
Fay ( Joanne Whalley ) et Vince ( Michael Madsen ) assassinent un mafieux et volent son argent. Fay réussit à fausser compagnie à Vince avec le magot et demande à un détective privé, Jack Andrews ( Val Kilmer ) de l’aider à simuler sa mort. A son tour trahi par Fay, Andrews se retrouve suspecté de meurtre par la police et traqué à la fois par Vince et par la mafia. Ce premier film de John Dahl fait partie des néo-noirs les plus marquants des années 80, et ce en dépit du fait qu’il peine à faire preuve de la rigueur qu’on attend des classiques et que de fait, il ait été un peu oublié, peinant à rivaliser avec les relectures brillantes que les frères Coen ( Miller’s Crossing ) ou Quentin Tarantino ( Reservoir Dogs ) infligeront au genre. Si le travail esthétique est convaincant pour un premier film, le scénario qui accumule les rebondissements finit par céder à la surprise de trop, à celle qui fait malheureusement décrocher le spectateur au moment ou il devrait être le plus impliqué. Et si la mise en scène échappe à la plupart des effets 80’s qui vieillissent souvent très mal, j’ai trouvé le montage un peu trop hasardeux lors des moments d’action. Alors, est-ce que Kill Me Again méritait pour autant l’oubli dans lequel la postérité l’a enfermé ? Non. Non car les trois acteurs principaux sont en état de grâce et que leurs performances demeurent épatantes. Michael Madsen en psychopathe est tétanisant par sa simple présence ( son rôle de Mr Blonde de Reservoir Dogs est déjà là ), Joanne Whalley est sexy en diable en femme fatale imprévisible et Val Kilmer, acteur que je n’apprécie pas plus que ça d’habitude, joue les Sam Spade des temps modernes avec une conviction irréprochable. Ce qui est très intéressant ici réside dans le fait qu’en dépit du fait que son personnage soit un brave type, le jeu de manipulation avec Fay est à double sens. On peut penser à une merveille comme Tuez Charley Varrick ! dans la façon dont Andrews se débrouille pour que tous ses ennemis se neutralisent les uns les autres, avec de surcroît une forte dimension émotionnelle ( Andrews se sent responsable de la mort de sa femme et tente sans succès de revivre son mariage à travers Fay ). Kill Me Again est un très bon polar qui aurait peiné à marquer autant le spectateur sans son trio d’acteurs au sommet. Pacific Rim ( Guillermo Del Toro, 2013 ) D’immenses créatures, les Kaijus, attaquent les villes bordant l’océan Pacifique. Les différents gouvernements mondiaux ont mis en commun leurs ressources pour créer d’immenses robots, les Jaegers, conduits par le biais d’interfaces neurales par deux pilotes. Après la mort de son frère, Beckett ( Charlie Hunnam ) a voulu tirer une croix sur sa carrière de pilote, mais les vagues de décès parmi les pilotes conduisent ses supérieurs à le rappeler. Gedat m’a demandé un jour si je défendrais un Transformers bien mis en scène. Pacific Rim est un Transformers bien mis en scène qui tombe dans une sorte d’entre-deux frustrant : meilleur que la plupart des blockbusters, il apparaît toutefois comme un Del Toro mineur décevant de la part du réalisateur de l’Echine du diable ou Blade II. La faute à un scénario qui, si il nous donne toute satisfaction rayon baston contre des grosses bestioles, se foire dans les grandes largeurs quand il s’agit d’émouvoir ; la faute à un casting tellement fade que le cabotinage d’un Ron Perlman en devient presque reposant et la faute à une bande-son immonde qu’Hans Zimmer certainement signé sous pseudo. Par contre, si Del Toro peine parfois à imposer sa patte dans un projet aussi colossal, on lui sera gré de nous épargner le patriotisme idiot ( sur les 8 pilotes de Jaeger, un seul est américain ) et surtout d’avoir particulièrement réussi le design des Kaijus. Le passage en mode film catastrophe à Hong-Kong est certainement le plus convaincant du film avec le flashback sur l'enfance de la japonaise et sa rencontre avec le commendant. Bref, on peut tomber sur Pacific Rim ( et beaucoup ne se sont pas gêné pour le faire ) pour ses personnages unidimensionnels ou son scénario encore plus court que ma critique. Il faut être honnête, tous ces défauts font que Pacific Rim est un blockbuster très inférieur à Blade II et Hellboy II. Mais le contrat est totalement rempli niveau spectaculaire et l’objectif numéro 1, donner au public ce qu’il attend rayons combats entre des bestioles de cinquante mètres et des robots géants, est plus que respecté. A noter que le duo de scientifiques, qui font office de sidekicks comiques, ne sont curieusement pas du tout insupportables. Il faut dire que je les ai trouvé plus attachants que les pilotes de Jaegers et qu’à eux deux, ils résument un petit peu le problème de Pacific Rim : si on a toujours de quoi se rattraper, reste que l’essentiel n’est pas tout à fait là. Drug War ( Johnnie To, 2012 ) Timmy Choi ( Louis Koo ), un trafiquant de drogue, est capturé par le capitaine Zhang ( Sun Honglei ). Risquant la peine de mort, il accepte de collaborer avec Zhang pour l’aider à démanteler un important traffic de drogue. Johnnie To fait partie des très rares cinéastes de premier plan à Hong-Kong à ne pas avoir tenté sa chance aux USA. Plus conciliant qu’un Tsui Hark, plus commercial qu’un John Woo, To a su continuer à faire ce qu’il aimait au prix de quelques concessions, concessions qui ici sont autant de balles qu’il se tire dans le pied. Si il parvient à gérer efficacement la volonté du gouvernement chinois de se placer du point de vue des policiers ( que To se garde bien d’humaniser plus que de raison ), reste que l’objectif de réaliser une charge anti-drogue aboutit parfois à une certaine lourdeur et culmine lors d’un plan final que je trouve absolument dégueulasse. C’est d’autant plus chiant que Drug War est l’un des meilleurs films de l’année, actuellement sur mon podium aux cotés de Django Unchained et Zero Dark Thirty. Louis Koo réalise l'une de ses meilleures prestations, l’ensemble du casting est convaincant et certains seconds rôles sont typiquement des personnages à la Johnnie To ( le trafiquant de drogue déglingué surnommé Haha car il rit tout le temps, le duo de transporteurs défoncés, les frères sourds-muets qui se transforment subitement en psychopathes lors d’une scène d’action impeccablement découpée ). To se recycle énormément ( fusillade à la Expect the unexpected, personnages qui convergent tous les uns vers les autres à la PTU - le plan sur Sun Honglei constatant le départ du bus rappelle le " tu m’as baisé Saï " -, statisme occasionnel à la The Mission… ) mais arrive toujours à créer des variations suffisamment spectaculaires sur son propre style pour impressionner. Le gunfight de DOUZE MINUTES, contre-pied réaliste à celui d’Exilé par exemple, est peut-être le moment de mise en scène le plus génial de l’année et démontre une fois de plus que Johnnie To est actuellement le meilleur cinéaste asiatique dans la catégorie polar. Un des talents incroyables de To, c’est sa capacité à créer des moments de flottements, d’inaction ou d’attente. Par exemple, n’importe quel cinéaste aurait certainement écourté la scène ou Louis Koo, menotté à un cadavre, cherche comment s’échapper, ou celle de la fuite des sourds-muets. Ce rythme entre Kitano et Melville est une des nombreuses raisons pour lesquelles Johnnie To possède une place singulière dans l’histoire du polar, et après une demi-douzaine d’œuvres en demi-teinte, on se doit de savourer le retour en forme d’un réalisateur aussi talentueux. Monster Brawl ( Jesse T Cook, 2011 ) Un grand tournoi de catch oppose des créatures mythologiques : le Cyclope, le Loup-Garou, la créature de Frankenstein, la Momie…. Déjà, on peut dire que l’idée de départ était violemment débile. Le résultat se situe quelque part à la frontière entre le nanar et le navet, parfois drôle malgré lui, souvent chiant comme tout et toujours complètement nul sur le plan cinématographique. En gros, on a droit à un ensemble de saynètes présentant les monstres, puis à des combats présentés par l’insupportable Jimmy Hart dans son propre rôle qui beugle comme un putois durant tout le film. Les saynètes sont totalement à la ramasse ( mention à celle sur la créature des marais qui ressemble à un mauvais documentaire animalier ) et les combats ben c’est du catch quoi. Donc un arbitre qui ne voit rien ( en même temps il se fait décapiter à coup de hachoir dès le premier combat ), des retournements de situation débile gnagna par-dessus la troisième corde et surtout l’hilarante voix-off qui ponctue les combats de commentaires type " QUEL COUP PUISSANT ! " ou " MAGNIFIQUE ! ". Et comme on n’est pas seulement dans un film de catch débile mais aussi dans un film de monstres débile, ça se termine par une invasion de zombies qui vont bouffer les commentateurs ( si ils avaient pu nous débarrasser de Jimmy Hart un peu plus vite… ). Je veux dire, tout dépend de l’envie que vous avez de voir un Loup-garou tenter d’immobiliser la créature de Frankenstein avec une prise de soumission, on une Momie grimper sur le ring pour tenter d’exploser son adversaire. C’est filmé à l’arrache, esthétiquement très très très moche, y a des filles en sous-vêtements sans qu’on comprenne trop pourquoi, le manager de la Sorcière vient sur le ring coller un coup de tabouret au Cyclope, il manque des combats pour qu’on puisse vraiment parler de tournoi, puis surtout le problème est que passé la surprise du début et un premier combat encore rigolo dans sa débilité, plus le temps passe et plus le sentiment de répétition gagne le spectateur. Parmi les effets les plus drôles, la petite danse que fait le Loup-garou lors de sa présentation vaut des points, d’ailleurs je préfère vous laisser la surprise concernant la qualité des effets spéciaux. Franchement, je ne vois que Jokerface pour arriver à supporter une couillonade pareille. Perfect Blue ( Satoshi Kon, 1997 ) Mima, chanteuse d’une sorte de girls band, abandonne sa carrière pour devenir actrice. Devant les difficultés, Mima commence à se demander si la voie qu’elle a choisi était la bonne. En parallèle, les personnes ayant aidé Mima à changer de vie sont attaqués par un maniaque. Superbe anime brassant tout un univers de polar ( Hitchcock, De Palma ou Argento ), Perfect Blue est un premier film en forme de coup d’essai/coup de maître sur le thème de l’identité et du dédoublement. Le montage y est bluffant et l’enchaînement de séquences ou Mima fait l’actrice, se réveille, est en proie à une prise de panique qui s’avère n’être qu’une scène de son film, etc., achève de faire perdre tous ses repères au spectateur qui se retrouve dans le même flou que Mima, incapable de différencier la réalité de la fiction. En effet, Mima est un personnage passif qui semble être un jouet au centre d’une lutte d’influences ( la femme qui veut vivre son rêve d’être une chanteuse à travers Mima, le scénariste et le photographe qui l’utilisent comme un objet sexuel ) dans laquelle elle est incapable de maîtriser quoi que ce soit. Elle est une créature existant par le regard de ses fans avant toute chose, à l’image du blog tenu par Mimaniac qui parvient à exprimer les pensées que la vraie Mima n’ose par formuler. Les plus futés auront peut-être remarqué à quel point le lourdaud Darren Aronofsky a piqué de nombreuses thématiques de Perfect Blue dans Black Swan ( ainsi que plusieurs plans dans Requiem for a dream ) ; un des nombreux avantages thématiques du Satoshi Kon est qu’au lieu d’avoir une héroïne sainte-nitouche fasisant face à un double débridé, thème archi-éculé, on a ici une héroïne qui n’hésite pas à tourner des scènes de viol ou à poser nue pour maintenir sa carrière à flot agressée par un double qui lui reproche d’avoir abandonné la pureté illusoire de son rôle de chanteuse. Perfect Blue nous parle de la difficulté à concilier l’image que renvoie une idole à sa personnalité réelle, et l’incapacité qu’ont les fans à accepter un monde désillusionné. Seul un visuel moins abouti que celui du merveilleux Millenium Actress fait que Perfect Blue se situe un poil en dessous de ce film là dans l’œuvre de Satoshi Kon. Néanmoins, il me semble faire partie des meilleurs animes des années 90, et prouve une fois de plus que le genre est bien plus vaste que le trio Ghibli-Oshii-Otomo dans lequel on l’enferme trop souvent. Grand film. Boris, le gars qui a horreur de faire des captures.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 19/07/2016 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 08/04/2005 | Envoyé par Johannes le Mercredi 28 Août 2013 à 09:16 Très agréablement surprise de voir quelqu'un qui défend Pacific Rim. Je ne m'attendais pas à grand'chose en y allant et c'était une excellente surprise malgré ses défauts, à tel point que je suis retournée le voir une semaine plus tard. C'est la première fois depuis des plombes que je gueule un "YES !" dans un cinéma (c'était quand Otachi déploie ses ailes pour embarquer Gipsy Danger dans les airs, séquence qui n'a absolument aucun sens mais qui est tellement awesome qu'au fond, sur le coup, on s'en tamponne). Et effectivement, les deux scientifiques sont vraiment attachants alors que je m'attendais à les détester à leur première apparition.
J'en avais juste un peu marre de voir tous les critiques cracher sur ce film, même si je dois admettre qu'il est bourré de défauts.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 28/05/2021 Grade : [Druide] Inscrit le 21/08/2007 | Envoyé par Dr_Z le Mardi 01 Octobre 2013 à 21:26 Grisgris (Mahamat Saleh Haroun, 2013)
Au Tchad, Grisgris (Souleymane Démé), photographe dans l'atelier de son beau-père le jour et danseur dans un bar la nuit (jouant avec sa jambe handicapée), rencontre Mimi (Anaïs Monory), une prosituée métisse rêvant de devenir mannequin. Lorsque son beau-père tombe malade, Grisgris, devant trouver de l'argent, se tourne vers Moussa (Cyril Gueï) le caïd local pour se lancer dans le trafic d'essence. J'ai été un peu déboussolé par le film, ne sachant pas trop quoi en penser sur le coup. Avec le recul, mon impression en est plutôt positive. J'aimerais commencer par un petit point culturel sur le Tchad avant de commencer à parler du film: contrairement à ce que le film pourrait laisser penser, le Tchad n'est pas un pays musulman (bien que les musulmans soient majoritaires, les catholiques tchadiens sont nombreux, et selon un ami tchadien, les deux religions sont parfaitement visibles dans le pays), mais vu la nationalité du réalisateur, je doute qu'il s'agisse d'une vision déformée du Tchad. Passons maintenant au pourquoi de mon trouble devant le film. Première chose étrange: le personnage principal est quasiment muet. Mais mystérieusement, on comprend bien ses pensées. Les rares répliques de Grisgris on également un côté très naturel (on peut quasiment prédire toutes les parole du héros). Le héros passif ne fait pas rééllement avancer le scénario. Cette fonction est assurée par les deux second rôles. Et là, je mettrais un gros bémol au jeu de Gueï (Monory est très convaincante par contre). Gueï est en effet bon dans la peau du caïd, mais pas dans celle du tchadien (normal pour un acteur français). Passons au deuxième élément étrange: la quasi absence de musique (sauf dans les scènes se déroulant au bar). Même quand le personnage principal s'entraîne en solo à la danse, il n'y a pas de musique (si ma mémoire ne me joue pas de tour, j'ai vu le film il y a une semaine). Cela se sent surtout sur la scène finale. Après réflexion, ce choix artistique est cohérent avec le peu de répliques de Démé, et le tout donne un côté assez épuré au film. Résultat, on ressent l'intensité de chaque scène (on comprend de plus bien le Tchad actuel et ses problèmes concrets). Les personnages sont aussi cernés assez vite (même si je regrette un peu que la famille de Grisgris passe à la trape assez vite malgré sa présence au début du film, ce qui fait après coup une troisième étrangeté). Mon bilan personnel sur Grigris est donc positif (les gros plus: une mise en scène épurée dans le bon sens du terme et des personnages intéressants), et bien que je ne trouve rien qui rende le film excellent, il s'agit d'un coup de cœur qui me donne envie d'écrire ma première chronique ici.
___________________ Le 02/04/2020 à 15:21, Borislehachoir avait écrit ... |
Hors Ligne Membre Passif depuis le 24/04/2024 Grade : [Divinité] Inscrit le 11/02/2008 | Envoyé par BenP le Mercredi 02 Octobre 2013 à 03:02 Le Tchad, c'est musulman au nord et catholique au sud.
Et oui, les deux religions sont tout a fait visibles. Mais les tchadiens du nord ont tendance a plus ou moins mepriser ceux du sud.
___________________ Actif entre 2008 et 2014. Absent entre 2014 et 2020.
De retour pour les parties de loup-garou. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Samedi 12 Octobre 2013 à 17:00 Le Sang du Damné ( Hideo Gosha, 1966 )
Oida ( Tatsuya Nakadai ) sort de prison sans espoir de réintégrer la société. La maîtresse d’un de ses anciens camarades de taule lui propose 15 millions de yens pour éliminer trois hommes. Oida accepte la mission mais n’arrivera pas à accomplir le contrat. Formellement, ce polar parfois pop en noir et blanc rappelle moins le Gosha habituel que le Suzuki de période expérimentale, par exemple. Certaines séquences assez baroques ( la poursuite dans la station d’épuration, le strip-tease dans le cabaret ) pourraient être tirées de La marque du tueur. Thématiquement, toutefois, c’est du Gosha pur et dur : le héros fait front commun avec les ratés qu’il doit éliminer et tous ces personnages sont caractérisés par leur déchéance représentant l’envers du décor de la société japonaise : le boxeur s’est fait briser les mains pour avoir refusé de truquer son match, le patron de boite n’arrive pas à offrir une vie correcte à sa femme. Très vite, Le sang du damné se transforme en lutte entre des individus isolés et une organisation qui élimine les cibles d’Oida, alors qu’au contraire celui-ci se rachète en s’occupant de la fille de sa première " victime " ( la séquence ou il tente d’abandonner la gamine puis y renonce est splendide ). Si le cinéma de Gosha possède quelques cousins occidentaux ( Sollima, Fuller voir le Boorman du Point de non-retour ), il est clairement l’une des voix les plus marquantes et les plus originales du Japon des 60’s. Son usage du noir et blanc est aussi virtuose que celui de la musique hypnotique de Masaru Sato et Tatsuya Nakadai est égal à lui-même c’est-à-dire extraordinaire; les décors sont aussi utilisés à merveille ( le boxeur qui se considère comme un déchet humain trouvera naturel de mourir dans une casse ). Non content d’être un maître du chambara ( Goyokin, Hitokiri le châtiment ) ou du film de yakuzas ( Les Loups, son chef d’œuvre absolu à mes yeux ), Gosha prouve ici qu’il était également un grand cinéaste de polar, refusant autant le côté hystérique d’un Fukasaku que les approches plus mélodramatiques encore en vogue à l’époque. Quelque part entre les classiques et les frondeurs, Gosha accorde son affection aux individus et son mépris au système contre lesquels ils se battent. En bref, un superbe polar aussi à la fois passionant et engagé. Only God Forgives ( Nicolas Winding Refn, 2013 ) Julian ( Ryan Gosling ), entraîneur dans une salle de boxe de Bangkok, est contacté par sa mère Crystal ( Kristin Scott Thomas ) qui lui demande de venger son frère, assassiné après avoir causé la mort d’une prostituée mineure. En dépit de quelques petites longueurs ( environ 90 minutes sur un film d’une heure 30 ), une oeuvre décisive dans la démarche artistique de Ryan Gosling qui film après film poursuit sa tentative de se transformer en palmier. On a pu voir récemment quelques auteurs célébrés nous faire du film ne comprenant à peu près plus que du style ( Jarmusch avec Limits of control, Van Sant avec Last Days, Lynch avec Inland Empire ) et quasi-systématiquement le spectateur en sortait avec une envie d’envahir la Pologne. Bref, on sent que Refn a voulu pousser vers la sortie le public de Drive, pourquoi pas. Mais il est aussi permis de préférer quand Refn fait du cinéma de genre classique mais bien exécuté ( Drive donc, ou Pusher 2 qui reste mon film favori du réalisateur ) que quand il se prend au sérieux à mort pour nous balancer une pose auteurisante insupportable en pleine tronche. On a donc des scènes étirées loooooooonguement avant l’explosion de violence ( et vas-y que je t’ébouillante, que je te crève les yeux, que je te décapite ), tout le monde tire une tête mono-expressive parce que comme c’est un film d’auteur faut que ce soit distancié ( ce qui conduit du coup à n’en avoir rien à foutre de ce qui arrive aux personnages ) et au bout d’un moment, l’histoire n’a plus aucun sens concret ( si quelque un peut m’expliquer le comment de l’évasion de Ryan Gosling je suis prêt à l’écouter ) ; alors on pourra me dire, Boris, t’es trop con, c’est abstrait, faut prendre le film métaphoriquement. Bon. Le problème des métaphores, c’est que la moitié du temps on peut leur faire dire ce que l’on veut ( le méchant qui fait du karaoké je sais pas ce que ça veut dire mais c’est totalement ridicule ) et que l’autre moitié du temps on imagine Bernard Werber et Darren Aronofsky en conseillers finesse : exemple, après qu’on ait appris que Ryan avait tué son père, après qu’on ait vu sa mère en mode grosse milf ( mais vraiment grosse grosse milf ), celle-ci est tuée et là Ryan PLONGE LES MAINS DANS LES BOYAUX DE SA MAMAN ( ah oui d'accord il veut retourner dans son ventre ! Mon Dieu OEDIPE tout ça ! ). C’est joli mais c’est aussi creux que complètement débile. Et ce qui est encore pire c'est que ça se veut très intelligent. Mud : Sur les rives du Mississipi ( Jeff Nichols, 2012 ) Deux pré-adolescents vivant dans une Amérique rurale, Ellis ( Tye Sheridan ) et Neckbone ( Jacob Lofland ) rencontrent Mud ( Matthew McConaughey ), qui vit caché sur une île. Ellis et Neckbone acceptent de l’aider à fuir. L’énorme force de ce Mud, c’est de brasser tout un tas d’idées thématiques ( la relation entre Mud et son ex-compagne, celles entre Ellis et ses parents en pleine crise conjugale, la découverte par Ellis du sentiment amoureux et de la déception en amour comme en amitié, les divers rapports filiaux… ) en les réussissant tous. L’attachement du cinéaste pour ses personnages fait qu’on est accrochés à chacun d'entre eux, même certains d’apparence plus anecdotiques ( le vieux qui se prend d’affection pour Mud, l’oncle de Neckbone ) et j’aime bien le fait que les personnages évoluent de manière différente de ce qu’on pouvait pressentir : Neckbone est au départ le plus rétif au fait d’aider Mud, et devient son allié privilégié alors qu’Ellis se détache progressivement de son mentor. Il faut noter que comme toujours chez Nichols les acteurs sont irréprochables ( quel charisme ce McConaughey quand même ! ) et certaines scènes leur doivent beaucoup ( je pense aux confrontations entre Ellis et la copine de Mud, ou à celle ou il se fait engueuler par son père qui le prend pour un voleur ). Dernière qualité qui n’est pas des moindres : le film dure deux heures et quart, qui pourtant passent comme une lettre à la poste, pour peu qu’on soit un peu habités à la relative lenteur de ce type de films ( question ambiance et rythme, on serait assez proche du Malick des débuts ). Je vois deux défauts qui m’empêchent d’y voir un grand film et même une réussite du niveau du superbe Shotgun Stories du même réalisateur. D’abord, je trouve que parfois, a vouloir humaniser absolument tout le monde ( voir le grand méchant qui pleure après la mort de son fils, ou le faire prier en ronde avec ses tueurs à gages ) Nichols tombe dans quelque chose d’un peu artificiel : au même titre qu’une noirceur de ton exagérée peut sembler grotesque, ici c’est parfois l’inverse est qu’à trop montrer que tout le monde a ses raisons, le réalisateur se tire une balle dans le pied. Mais le gros problème reste la fin : autant Nichols s’y révèle très bon cinéaste d’action ( la fusillade est impeccablement filmée/cadrée ) autant le souhait de réunir tous les personnages pour une grande confrontation aboutit à un grand n’importe quoi scénaristique ( et vas-y qu’on prend un otage qu’on laisse filer, et vas-y qu’apparaît le vieux avec un sniper, et vas-y qu’on préfère tirer à travers les murs qu’attendre qu’un mec sorte, on sait jamais, on risquerait de réussir… ). Dommage, car avec plus de rigueur scénaristique Nichols pourrait devenir un très grand cinéaste. En attendant, il aura quand même livré l’un des films les plus intéressants de l’année, et poursuivi après Shotgun Stories et Take Shelter une carrière pour l’instant sans faute. Maniac ( William Lustig, 1980 ) Frank Zito ( Joe Spinell ), un fou dangereux, assassine des femmes sans raison. Les classiques du cinéma d’horreur des années 70-80 n’ont pas toujours bien vieilli ( certains Craven ou Hooper sont difficilement regardables aujourd’hui ) mais il faut reconnaître souvent leur côté cradingue et dégueulasse que peu de films récents parviennent à reproduire. On en tient ici un bel exemple : Maniac est un film à la photo dégueue, à la mise en scène parfois approximative et au scénario bof bof ( la dernière partie est de loin la plus foireuse ) ; cependant, la prestation pour le moins flippante de Joe Spinell ( le mec que vous avez le moins envie de croiser dans le métro au monde ) et son ambiance poisseuse font qu’il conserve un intérêt même aujourd’hui. Certes, on est 100 coudées en-dessous de l’excellent henry, portrait d’un serial killer qui demeure de loin le film le plus convaincant sur un psychopathe. Ici, la mise en scène des meurtres est racoleuse, le jeu des seconds rôles limités ( il faut dire que crier au lieu de se barrer quand un mec approche avec un fusil, je n’ai jamais bien compris le concept ) et la faculté des personnages à se faire surprendre n’importe comment ainsi qu’à aller systématiquement à l’endroit ou se planque le tueur finit par lasser. De même, je crois qu’il m’est impossible en 2013 de supporter des effets du style je suis devant un miroir/je me baisse et la caméra aussi/quand je me relève le tueur est derrière, faute de les avoir vu 194574 fois dans le cinéma d’horreur. Au-delà de tous ces défauts, il est manifeste que passée la surprise d’avoir pour héros le cinglé le moins sympathique de la terre, le film n’a a mi-parcours à peu près plus rien à raconter. Parmi les bonnes choses, il y a une séquence de poursuite dans le métro qui n’a pas pris une ride et un travail sur le son tout à fait intéressant qui amplifie le sentiment de menace planant sur les personnages féminins - il faut dire qu’ils se font à peu près tous trucider -. La radicalité du propos ( rien, mais alors rien ne vient sauver le personnage de Joe Spinell ) fait que faute d’avoir un vrai bon film d’horreur, on tient là un objet plutôt unique dans son registre. A noter que j’ai vu le remake produit par Alexandre Aja sorti en début d’année, remake qui comme celui de La colline a des yeux du même Aja me semble dans ce cas supérieur à l’original cinématographiquement, sans toutefois atteindre la puissance malsaine de celui-ci. J’en parlerai un de ces quatre. Jiang Hu : Entre Gloire et Passion alias The Bride With White Hair ( Ronny Yu, 1993 ) Lian ( Leslie Cheung ) est l’un des éléments les plus prometteurs de son école d’arts martiaux. Un jour qu’il est attaqué par des loups, une jeune fille ( Brigitte Lin ) le sauve. Plus tard, la secte à laquelle la jeune femme appartient attaque le clan de Lian. L’un des films les plus importants historiquement du cinéma hong-kongais ( son succès en occident fut déterminant ), c’est indéniable ; toutefois on a déjà pu constater que l’importance historique et artistique ne sont pas forcément liées, et la réception parfois mitigée du film chez les amateurs de ciné HK vient ici le rappeler. Pour ma part, en dépit de scènes de combat montées d’une façon que je ne suis pas loin de détester, je suis totalement entré dans ce Roméo et Juliette chinois. Certes, il n’a pas le génie absolu du The Lovers de Tsui Hark, mais la somme de talents derrière cette production ( Phillip Kwok aux chorégraphies, David Wu au montage, Peter Pau à la photo… on se croirait dans un John Woo ! ) aboutit à un résultat visuellement splendide. Mais tout ça ne serait qu’esthétisme exacerbé sans un duo d’acteurs au sommet. C’est bien simple, Leslie Cheung et Brigitte Lin forment ici l’un des plus beaux couples de l’histoire du cinéma. Le fait de raconter l’histoire en flash-back renforce encore la dimension dramatique ( on sait que Leslie Cheung se retrouvera seul à la fin ) et certains moments sont d’un érotisme impressionnant pour un wu xia pian de l’époque. Mention aussi au duo Francis Ng/Elaine Lui dans le rôle de jumeaux siamois démoniaques, genre d’idée a priori wtf mais tellement typiquement hong-kongaise qu’elle en réfuterait presque à elle seule les accusations de formatage ( leur mort est d’ailleurs l’un des meilleurs moments poético-surréaliste du film ). Toujours au rayon des bonnes surprises, une musique plus agréable à l’oreille que celles de la majorité des productions HK de l’époque. Au final, un film qui ne repose pas uniquement sur son impressionnante beauté visuelle ( à laquelle je tenterai de rendre hommage dans les captures ) comme on a parfois pu le lire, mais surtout sur deux acteurs en transe qui portent le film très haut. Pas tout à fait mon Wu Xia Pian favori - j’accroche un peu moins à cette veine très fantasmagorique qu’à une veine plus barbare que Tsui Hark a pu représenter avec The Blade - mais clairement une grande réussite du genre, et l’un des plus faciles d’accès pour des novices également ( corum, j’te vois ). Boris, deux films récents dans cette série, je cède à un inacceptable jeunisme.
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Hors Ligne Membre Passif depuis le 03/07/2023 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 22/08/2003 | Envoyé par jokerface le Samedi 12 Octobre 2013 à 17:28 Maniac je l'ai vu et je me suis fait horriblement chier devant. Pas vu le remake.
Ton dernier film a de la gueule, ça me donne envie de le voir (enfin quand j'aurais le temps). Pour ma part je ferai peut être un retour sur The Purge que j'ai vu hier, et qui m'a laissé de marbre, voir d'ennui.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 04/03/2017 Grade : [Nomade] Inscrit le 26/05/2012 | Envoyé par BaladaTriste le Mardi 15 Octobre 2013 à 19:24 Je sait pas si ça a vraiment sa place ici parce que c'est censé être une série mais je le voit beaucoup plus comme une série de moyen métrage que comme une série de part la qualité des épisodes et le fait qu'il n'y ait pas de lien logiques entres les épisodes mais seulement un thême commun.
Bref je voulait parler de la série black mirror. C'est une série anglaise de science fiction sur le thême de la place de la technologie et plus principalement des médias et de l'informatique dans la société future. Chaque épisode se place dans un futur plus ou moins lointain sans qu'il n'y ait de lien véritable entre les épisodes (aucun personnage en commun et même les avancées technologiques ne sont pas les mêmes entres les différents épisodes). Saison 1 episode 1 :The national Anthem : Dans un futur tres proche le bureau du premier ministre britannique recoit une cassette vidéo anonyme annonçant qu'une princesse (sorte de Diana Spencer jeune ou de Kate Middleton like) à été enlevée et qu'elle sera éxécutée si le premier ministre refuse d'avoir des relations sexuelles non simulées avec une truie en direct à la télévision à une heure précise. Malgrès ce speech initial qui peut sembler farfelu l'épisode est tres réaliste je trouve dans sa déscription des rapports entre politiques, médias et internet. Globalement un épisode réussi mais peut être un peu plus ''scolaire'' que d'autres dans le sens ou si l'intrigue et les concepts développées sont tres intéréssant c'est pas l'épisode le plus intéréssant au niveau formel Saison 1 episode 2 :15 million merits : La on se place dans une société plus lointaine et ultra rationalisée dans laquelle les individus (tous ou une partie de la société) sont obligés de pédaler pour obtenir le droit à quelques biens de consommation (nourriture, dentifrice) et à de nombreux biens virtuels pour les avatars. Quelques personnes vivent encore dans une société ''concrête'' et sont les sujets d'émissions de téléréalités. Cette épisode est un peu l'opposé du premier dans le sens ou j'ai trouvé le monde décrit beaucoup moins cohérent et laissant plein de zones d'ombres. (Comment sont élevés les enfants dans une société ne laissant plas de place à la vie sociale réelle ? La totalité de la population vit elle dans les même conditions ou est-ce seulement une minorité...). De même l'intrigue est un peu pataude j'ai trouvé mais c'est rattrapé une tres belle ésthétique tout au long de l'épisode, une musique bien choisie et un bon twist final. Le plus de l'épisode pour moi c'est les références à Huxley (les cassettes à écouter pendant son sommeil pour apprendre à manger équilibré) et à Debord (notion de société spectaculaire marchande et de critique intégré au système). Saison 1 épisode 3 :The entire histoire of you Dans un futur assez proche (50 ans environ je dirait) les individues ont la possibilité de se faire greffer une puce qui leurs permet d'enregistrer leurs vie et de la revisionner à l'envie sur leurs pupilles ou de la projeter pour d'autres sur des écrans. J'ai directement trouvé le système tres intéréssant et vraiment tres bien éxploité en un temps court (en moins d'une heure on arrive à évoquer des mouvements s'opposants à cette puce, des trafiquants qui arrachent les puces de jeunes femmes pour les vendre à des voyeurs...) bref l'univers est vraiment complet et réfléchit et une fois ce cadre posé on va se concentrer sur une scène banale de jalousie au sein d'un jeune couple et l'implication de cette technologie dans la vie privée et intime des gens. J'ai vraiment trouvé que cet épisode était un vrai chef d'oeuvre autant sur le plan de l'histoire que de l'univers que de la réalisation. On aurait envie d'en avoir plus et que ce soit adapté en long métrage. Ça tombe bien ce sera surement le cas. Saison 2 épisode 1 :Be right back : Une jeune femme perd son mari du jour au lendemain. A son enterrement on lui parle d'une technologie qui permet de simuler des conversation avec un être cher décédé graçe à des simulations des conversations virtuelles de la personne publiée sur internet. Elle finit par s'accrocher à cette technologie puis arrive la possibilité de communiquer avec la personne par tééphone graçe a des simulation de sa voix fait a partir des vidéos familiale puis finalement c'est une sorte de clone qui est livré. L'épisode se veut visiblement assez proche de ''the entire part of you'' pour le côté très resseré de la sphère intime mais pour moi c'est l'épisode le plus faible de la série. Alors qu'au début de l'épisode la technologie décrite était ''crédible'' à la fin il semble impossible d'y croire. Et en plus c'est long et esthetiquement pas spécialement intéréssant. Saison2 épisode 2:White Bear : Une jeune femme se réveille sans savoir ou elle est et quand elle sort de chez elle les gens ne lui parlent pas et la filment ou la photographient avec leurs télépĥone portables tandis que d'étranges individus la poursuivent avec des armes. S'en suit alors une course poursuite pleine de rebondissements dans lequel le spectacteur est embarqué sans en comprendre les aboutissement jusqu'au twist final. L'épisode est tres beau formellement, le thême pourrait le faire basculer dans le manichéisme mais on évite cet éccueil. Le twist final laisse vraiment mal à l'aise et fait écho a quelques faits divers de l'actualité assez récente je trouve. Un très très bon épisode sur tout les plans. Saison 2 épisode 3 :The Waldo moment : Dans un futur très proche une émission de divertissement fait interviewer des politiciens par un ours en peluche bleu animé (qui ressemble à un croisement entre Ted et Couillebleues). Tout va bien jusqu'à ce que les réalisateurs décident de faire avoir un discours plus politique à l'ours et que l'acteur qui l'interprête tombe amoureux d'une jeune candidate à l'éléction qui se déroule à ce moment là. La réfléction sur le cynisme et le populisme incarné par le producteur est assez intéréssant mais les ficelles utilisées sont vraiment grosses (le coup du lynchage et de la scène finale.) Bref pas l'épisode le plus réussit loin s'en faut mais il a l'interet de faire d'une certaine façon mirroir avec l'épisode 1 de la saison 1 les deux étant les seuls à se passer dans un futur proche . En conclusion une série que je recommande vivement même si la saison 2 est moins bonne, l'épisode White Bear rend à lui seul la saison indispençable à regarder.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/05/2022 Grade : [Nomade] Inscrit le 24/07/2006 | Envoyé par Rero le Vendredi 25 Octobre 2013 à 11:14 Quelqu'un a vu Gravity?
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Hors Ligne Membre Passif depuis le 24/04/2024 Grade : [Divinité] Inscrit le 11/02/2008 | Envoyé par BenP le Vendredi 25 Octobre 2013 à 12:10 J'ai vu Gravity.
Personnellement, j'ai beaucoup aime. Les scenes et les images sont superbes (la camera tourne avec des backgrounds spaciaux assez somptueux) et on sent tres bien la tension et la "gravite" de la chose. Ca commence doucement, dans une ambiance sympa (avec un George Clooney fidele a lui-meme et une Sandra Bullock newbie comme on s'y attend bien aussi). Mais lorsque ca se met a degenerer, l'action ne s'arrete pratiquement plus (meme sil y a des scenes ou ca papote, on ne s'ennuie pas du tout). Surtout, dans ce genre d'environnement, on se rend compte a quel point la plus petite connerie ou erreur peut avoir de tres graves consequences. Et aussi pourquoi les gens qui montent la-haut sont aussi durement entraines. Mais ce qui m'a le plus plu, c'est certainement le cote assez noir de l'histoire. J'apprecie vraiment quand tout ne se passe pas comme on l'espere, genre "il y a vraiment tout pour m'emmerder" (meme si, dans ce film, ces moments sont tres largement compenses par les gros coups de chatte des acteurs, un peu dommage d'ailleurs). Ils ont inclus un cote psychologique qui ne m'a pas deplu non plus. Et il y a quelques moments epiques aussi. Bref, une reussite a mon avis. A par le cote un peu "ca s'arrange quand meme bien au final, trop bien meme", je ne vois pas grand-chose a dire pour descendre le film. Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler. Sachant quand meme que, quand tu as vu le film une fois, je ne pense pas que ca vaille le coup de le revoir plusieurs fois de plus. L'effet de surprise parti, il ne reste plus que les images et la psycho des acteurs.
___________________ Actif entre 2008 et 2014. Absent entre 2014 et 2020.
De retour pour les parties de loup-garou. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Vendredi 25 Octobre 2013 à 16:17 La vie d'Adèle ( Abdelatif Kechiche, 2013 )
Bon, je ne parlerai pas des polémiques cannoises, du fait que Kechiche soit une tête de con ou des histoires relatives aux techniciens, simplement du film. Je vais changer un peu de méthode et faire une sorte de positif/négatif. Rayon + - C'est l'un des très rares films mettant en scène des personnages homosexuels sans les victimiser et sans militantisme à la con. Chez Kechiche, l'homosexualité n'est pas un sujet central, d'ou la vexation de beaucoup de gays et de lesbiennes qui lui ont reproché de ne pas les héroïser ou de ne pas les considérer comme différents en gros. Ce choix me convient parfaitement. - Adèle Exarchopoulos, y a quand même quelque chose. En terme de performance d'actrice, elle réalise un truc qu'on ne voit pas tous les jours dans le cinéma français et il serait bien possible qu'elle ait une carrière brillante devant elle ; lorsqu'elle se rend avec Emma chez les parents de celle-ci ( scène abrute non-annoncée ), on comprend tous les enjeux rien qu'en regardant son visage. Mais elle est excellente durant tout le film. - Par moments, quelques instants de grâce ( le premier baisé avorté, la soirée avec les amis bobos qui s'éternise ) surgissent. Kechiche a un certain don pour capter quelque chose sur la durée, à montrer le désir ou la lassitude sans que les personnages l'expriment directement. - Chez Kechiche, il y a rarement des personnages négatifs ou en tout cas purement négatifs ; même les artistes relous qu'Emma fréquente ne sont pas détestables et ne semblent pas vouloir de mal à Adèle. Ce genre de petites choses atténue le déterminisme social un peu pénible du film. - Je ne suis pas très client du côté naïvement républicain de Kechiche ( j'y reviendrai ) MAIS c'est l'un des très rares cinéastes à filmer des jeunes " normaux " qui ne sont ni des surdoués ni des têtes de cons, et auxquels on croit. La séquence de manif lycéenne, je me suis revu en 2005. Kechiche ne se moque pas d'eux mais ne les montre pas non plus comme des incompris ou des victimes. Ca fait quand même du bien. - Les scènes d'engueulades sont excellentes. Rayon - : - Trois heures, c'est trop. Entre les QUATRE scènes de cul pas franchement toujours utiles et la partie retrouvailles qui s'éternise vraiment, je crois qu'il y aurait eu quelques coupes de montage à faire en plus. - Léa Seydoux, elle fait un peu pitié comparativement à sa partenaire. - La symbolique huitres/spaghettis, celle autour du Loulou de Pabst et tout ce qui tourne autour de la différence ouvriers/bobos, c'est hyper lourdaud. Pour vous donner une idée : Adèle aime les garçons mais pas les huitres. Elle découvre l'amour avec Emma. Après elle aime les huitres. Au secours. - Les discussions d'Emma et ses potes donnent des envies de meurtre. Je sais que ce sont les personnages, qu'on en croise dans ce style, mais là ils sont franchement insupportables. Quitte à représenter des gens filant un complexe de supériorité à Adèle, je pense qu'on aurait pu en prendre racontant des trucs moins bateaux. - La croyance de Kechiche dans le fait que l'école sauve les gens et peut résoudre tous les problèmes et compenser les manques me semble quand même un peu délirante. J'avoue avoir du mal à entrer dans sa vision angélique de l'école. - Trois heures de gros plans. Le systématisme formel le plus pénible possible. Le cinéma c'est aussi l'art de la variation, du changement de rythme. Kechiche filme un peu trop tout de la même façon et parfois, c'est exaspérant. Boris, faites-vous votre idée maintenant.
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