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corum

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Envoyé par corum le Mercredi 30 Mai 2012 à 23:35


Bah comme j'ai du loupé la première demi heure, je me suis pas trop senti d'en faire l'éloge. Parce que pour le rythme, c'est effectivement emballant, je me demandais si l'effet un peu "quoi quoi quoi mais qu'est-ce qui se passe encore" était pas renforcé par le fait que je captais pas trop ce qui se passait. En tout cas on s'emmerde pas une seconde ça c'est sûr.
Edit : et non, premier Herzog pour moi.

[ Dernière modification par corum le 30 mai 2012 à 23h35 ]

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"car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust

kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Vendredi 01 Juin 2012 à 16:26


Sur la route, de Walter Salles : adaptation du livre de Kerouac
Il y a un peu de longueurs mais dans l'ensemble ça fonctionne très bien. Les rôles sont très bien tenus, et il y a de très bon passages, comme sur le camion benne, ou pendant les moissons, et les séquences concert sont très très réussies. Bon d'accord ça reste "Dean aime bien Sal mais il préfère le laisser tomber pour une nana" répété tout au long du film. Mais les rôles sont justes et le tout est bien ficelé.


Prometheus, de Ridley Scott : un couple de scientifiques découvre un symbole répété sur de nombreuses sculptures et peintures rupestres  de diverses civilisations. Or ce symbole forme une constellation très eloignée, et en 2089, ils ont les moyens d'accomplir le voyage.
Plastiquement, c'est magnifique, la 3D rend super bien. Mais à part ça? On prend globalement le premier alien, et on recommence. Sauf que l'ambiance n'a rien de malsain, le suspens est absent, et les gens qui se font tuer on en a rien à foutre parce qu'on les connait pas. Pas faute pourtant que les parties de bla bla durent une plombe pendant laquelle on s'ennuit. Alors à quoi on a le droit? Ah oui : à un fratras mystique new age façon mission to mars en vingt fois plus chiant, des pseudos réflexions philosophiques sur ceux qui nous ont créé. Putin mais ils sont où les aliens, il est où le suspens, l'hémoglobine attendue? Je crois que ça fait un bail que j'ai pas vu un film aussi chiant, même du Nolan c'est mieux...
En fait prometheus, c'est alien, mais sans alien.

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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."


Kiwi

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Envoyé par Kiwi le Dimanche 03 Juin 2012 à 00:13


Cosmopolis, le seul film qui te fait un lien entre une prostate asymétrique et la bourse chinoise.
Oui, je sais, c'est intriguant, mais par pitié n'allez pas voir ce film, c'est une purge monumentale.

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JiRock

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Envoyé par JiRock le Dimanche 03 Juin 2012 à 01:24


En fait prometheus, c'est alien, mais sans alien.
Faut voir MIB 3 si t'es en manque. Y en a même un qui veut qu'on l'appelle Boris.

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corum

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Envoyé par corum le Lundi 04 Juin 2012 à 20:30


C'est marrant les réactions à Cosmopolis, je ne l'ai pas vu mais y'a exactement la même opposition que celle des critiques du Masque et la Plume. D'un côté "une mise en scène formidable" de l'autre "une purge monumentale". Au final, je pense que je vais pas claquer 5 euros... En revanche, avec un peu de recul je suis assez admiratif de la qualité de la discussion sur ce topic. Bon toutes les contributions ne sont pas égales, mais quand j'y réfléchis ce forum a du bon.

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Kiwi

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Envoyé par Kiwi le Mardi 05 Juin 2012 à 00:33


La mise en scène est franchement intéressante, loin d'être mauvaise en tout cas.
Non ce qui pèche c'est à peu près tout le reste en fai.

C'est à dire 90% du film...

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Skarr

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Envoyé par Skarr le Mardi 05 Juin 2012 à 10:58


Le 05/06/2012 à 00:33, Kiwi avait écrit ...

La mise en scène est franchement intéressante, loin d'être mauvaise en tout cas.
Non ce qui pèche c'est à peu près tout le reste en fai.

C'est à dire 90% du film...


C'est-à-dire le livre quoi. J'ai à peu près l'avis inverse. 

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Mardi 05 Juin 2012 à 12:58


Le 05/06/2012 à 10:58, Skarr avait écrit ...


C'est-à-dire le livre quoi. J'ai à peu près l'avis inverse.

Stop. On s'en bat les couilles du livre, on parle du film. Etre une adaptation fidèle ou je ne sais pas quoi, 1 ) Ca n'excuse rien 2 ) On s'en cogne  3 ) Ca veut dire que ça ne servait à rien de faire un film puisque tout était déjà dans le bouquin.
Et la façon de faire un film n'a pas de rapport direct avec celle dont on fait un livre ; par exemple tu peux poser ton bouquin tranquilou pour aller faire un démineur alors que là, t'es obligé de subir les histoires de prostate de Robert Patin-son pendant une heure 45. C'est long une heure 45. Surtout quand de tout le film t'as genre 15 plans ( durée moyenne d'un plan : 5 minutes ), avec du bon vieux champ-contrechamp soporifique durant les dialogues.

Un film, c'est pas un livre filmé. Sauf Cosmopolis. Du coup la moitié des gens se barrent durant la séance, comme si ils s'étaint gourés en allant voir un film. Si je suis pas sorti c'est que je devrais rester concentré : dans ma tête, je faisais un top 10 des films ou les héros ont la bonne idée de fermer leur gueule.

Boris, Le grand silence a gagné.

Boris.

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Skarr

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Envoyé par Skarr le Mardi 05 Juin 2012 à 20:42


Le 05/06/2012 à 12:58, Borislehachoir avait écrit ...

Stop. On s'en bat les couilles du livre, on parle du film. Etre une adaptation fidèle ou je ne sais pas quoi, 1 ) Ca n'excuse rien 2 ) On s'en cogne 3 ) Ca veut dire que ça ne servait à rien de faire un film puisque tout était déjà dans le bouquin.
[...]

Un film, c'est pas un livre filmé. Sauf Cosmopolis.


Quoi "stop" ? Je suis d'accord avec ton 3), Kiwi ce qu'il n'aime pas c'est tout ce qui sort du livre. Moi je trouve que le livre se suffisait et que Cronenberg n'y apporte quasiment rien. Point.
  
Isoler complètement un livre de son matériau d'origine, c'est quand même violemment s'aveugler. Il est par exemple assez intéressant de voir ce que Kurosawa apporte au Macbeth de Shakespeare, en gardant bien sûr à l'esprit qu'il s'agit dans un cas de théâtre, dans l'autre de cinéma. Et si tu n'es pas d'accord, alors je peine à comprendre ton avis sur la contextualisation.

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Mardi 05 Juin 2012 à 21:17


Kiwi n'aime pas le film. Il ne peut pas avoir d'avis sur le livre si il ne l'a pas lu, tu peux dire qu'il n'aime pas ce qui est tiré du livre mais ce n'est pas du tout équivalent à ne pas aimer un livre. Tiens Sin City, j'aime pas, pourtant j'adore la BD et c'est fidèle, mais que tu aimes ou pas la BD ça ne change rien au fait qu'au cinéma ça passe très mal, cette voix-off idiote, ce montage à côté de la plaque, etc. Je dirais bien que Cosmopolis c'est pareil mais je n'ai pas lu le bouquin donc je sais pas, tout ce que je sais c'est qu'au ciné c'est extraordinairement pénible.

C'est un dialogue de sourd " j'aime pas X " " c'était déjà dans le livre ". Euh, ouais... ensuite ? Un élément peut être pertinent dans un contexte littéraire et ridicule au cinéma ; la preuve, on a fait des excellents films à partir de livres pourris et l'inverse. C'est pas film = mise en scène + livre l'équation. C'est une question beaucoup plus global de comment on se démerde pour représenter tel ou tel sens dans deux mediums aussi différents.

Boris, et si vous ne comprenez pas ou je veux en venir, sachez qu'en me relisant, moi non plus.

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jokerface

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Envoyé par jokerface le Mardi 05 Juin 2012 à 21:23


Je pense que la dernière (je crois) grande discussion autour du SDA et sa fidèlité (ou pas) vis à vis du livre est un bon exemple pour illustrer  ton post.

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Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ...

Mon papa me disait : "on n'écrase par les fourmis, fils"

Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Mardi 05 Juin 2012 à 21:47


Le 05/06/2012 à 21:23, jokerface avait écrit ...

Je pense que la dernière (je crois) grande discussion autour du SDA et sa fidèlité (ou pas) vis à vis du livre est un bon exemple pour illustrer  ton post.

Le SDA est infidèle sur le fond comme sur la forme ; c'est objectif et c'est d'ailleurs pour ça que les puristes de Tolkien détestent les films en général. Les fans des films c'est des gros boeufs en manque de baston soi-disant épique qui ont dormi durant le passage sur l'herbe à pipe du premier bouquin.

MAIS c'est pas ça le problème. Le problème c'est que les films ( surtout le 2 et le 3 ) sont médiocres même en faisant abstraction de Tolkien. Je ne suis pas du tout un puriste de Tolkien, d'ailleurs, j'aime surtout le Silarilion, moins le SDA et très peu Bilbo. Mais ce n'est pas parce que Jackson se torche avec Tolkien que ça m'énerve ( quoique, quand les gens te font croire le contraire, c'est quand même relou ) ; c'est parce que la vision de Jackson est sans intérêt, nulle, idiote. On pète tout, on rentre à la Comté, on fait la fête y a pu de méchants, youpi ! Oh puis le gouffre de Helm avec Legolas qui fait du skate, on va filmer ça avant des morts au ralenti pendant qu'Aragorn crie " NOOOO ", c'est bien, c'est un effet qui n'est pas périmé depuis 1947.

C'est comme le Robin des bois de Ridley Scott ; je m'en tape qu'il soit infidèle à la légende ( d'ailleurs j'en sais rien ), mais je ne m'en fous pas qu'on colle des " NOOOO " au ralenti avec Marianne jouée par une anorexique qui charge avec une épée de 50 kilos qu'elle tient comme si c'était un ruban. Un truc que j'aimais bien dans le Excalibur de Boorman c'est qu'à chaque fois t'avais l'impression que les mecs en chiaient rien que pour lever une épée.

Boris, le SDA c'est comme un paquet de chips : à quelques moments ça croustille mais les 3/4 c'est de l'air.

 

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Manouel

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Envoyé par Manouel le Mercredi 06 Juin 2012 à 00:11


 Boris, le SDA c'est comme un paquet de chips : à quelques moments ça croustille mais les 3/4 c'est de l'air.


Et joker adore ça.

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 06 Juin 2012 à 00:23


Poussière d’ange ( Edouard Niermans, 1987 )

Le flic Simon Blount ( Bernard Giraudeau ) vient d’être quitté par sa femme. Devenu une épave, il est affecté par son supérieur à une petite affaire de vols durant laquelle il rencontre une squatteuse, Violetta ( Fanny Bastien ). Il noue une relation étrange avec elle.
Petit point d’histoire : autour des années 70, la littérature policière française a vécu une véritable révolution avec ce qu’on appelle aujourd’hui le néo-polar. Porté par des auteurs comme Manchette, Siniac ou A.D.G., ce sous-genre présentait des héros faibles, perdus dans un monde corrompu, aux destins minables, à l’ambiance crépusculaire et désenchantée.
Globalement, le cinéma est passé royalement à côté du néo-polar ; les adaptations de Manchette et de Fajardie ( cf ma critique du nanar Ne réveillez pas un flic qui dort ) ont violé l’univers des auteurs et c’est le beau film d’Edouard Niermans, pourtant sans rapport direct avec Fajardie ou un autre, qui semble leur plus bel héritier cinématographique ; ainsi le personnage de Giraudeau rappelle l’humaniste commissaire Padovani, l’ambiance est moite, la police mouillée dans des affaires louches et les tueurs paumés ne sont pas vus comme des assassins sans scrupules mais comme des pauvres petites frappes victimes de leur contexte sociale.
Pour toutes ces raisons j’ai aimé ce film, dont le scénario est par ailleurs perfectible ( l’effet Jacques Audiard, à l’époque encore scénariste, qui ici peine à cacher certaines facilités ) ; Giraudeau trouve un des rôles de sa vie et l’humour salvateur fonctionne ( Giraudeau qui colle un coup de boule au flic qui se fout de sa gueule , les scènes avec Fanny Bastien ). Le moment ou le héros vient expliquer à sa femme, avec un sourire jusqu'aux oreilles, que son amant s'est fait trucider pousse le vice très loin. Très belle fin désenchantée également, de celles qu'on n'oublie pas si facilement.
Poussière d’ange palit légèrement de la comparaison avec le chef d’œuvre du genre Série Noire, mieux dialogué et mieux construit ; Giraudeau pourrait d’ailleurs faire du Patrick Dewaere du pauvre si son interprétation plus " premier degré " que celle de Dewaere dans le film de Corneau n’apportait pas une forme d’émotion tout à fait différence. Niermans emballe son film sans grandes fulgurances mais sans fautes de goût non plus, et la musique technoïde, qui choque un peu au départ, finit par donner une sorte d’identité sonore atypique à cette réussite oubliée.
En résumé, une petite pépite à redécouvrir, qui vaut plus que tous les Belmondo/Delon de la période.








Cosmopolis ( David Cronenberg, 2012 )

Eric Packer ( Robert Pattinson ), multi-milliardaire, traverse New York à bord de sa limousine pour se rendre chez son coiffeur.
Je dirais bien que c’est une grosse daube, mais je crois que grosse daube, c’est encore une case au-dessus. Félicitations à Cronenberg pour avoir pondu un des trucs les plus atrocement chiants de la décennie en cours mais dans le genre machin arty prétentieux qui veut ausculter le capitalisme mourrant, le film est en retard : on avait déjà eu droit au sensationnellement con Limits of control de Jim Jarmusch, qui au passage était encore plus pénible que le Cronenberg, preuve que celui-ci ne va au bout de rien, même de l’ennui.
Alors, c’est Robert Pattison, que les cinéphiles de France et de Navarre, après lui avoir craché dessus pendant des années pour Twilight trouvent désormais génial alors qu’il a autant d’expressions faciales que Steven Seagal durant le film, Robert donc, qui à chaque fois embarque quelqu’un dans sa limousine, entame un dialogue de sourds durant dix minutes puis fait pareil avec un autre, et ça redure dix minutes, avec sur la fin des plans fixes interminables alors que très franchement on se bat les couilles de leurs histoires de chute du yuan, de prostates asymétriques, de mariage sans sexe, de rat qui ferait la monnaie et de capitalisme sauvage. C’est un nouveau concept : le livre filmé. On fait réciter les dialogues du bouquins à des personnages en champ-contrechamp pendant trois plombes. Tellement ça blablate pour raconter de la merde, chacun ira de sa petite interprétation sur le capitalisme financier, vu que quand tu racontes du vent, chacun peut y voir ce qu’il a envie d’y voir ; les plans fixes de dix minutes, j’ai rien contre mais si c’est pour contempler le brushing de Robert dans sa limousine je m’en saque bien comme il faut ; il y a une sorte de second degré permanent dans l’air vu que le réalisateur est tout content de filmer n’importe quoi, tu comprends mec, c’est ironique ; a deux moments on peut croire qu’il va se passer quelque chose ( l’activiste à la Noel Godin joué par Amalric, le meurtre surprise ) mais en fait ils restent des scènes sans lendemain.
Enorme bouse prétentieuse et imbuvable ; en quinze ans de ciné, c’est la première fois que la caissière me déconseille à l’entrée d’aller voir quelque chose ( " en général les gens foutent le camp pendant le film " ), et la première fois que je me sens comme les connards de héros de la mythologie grecque qui n’ont jamais le bon sens d’écouter la Pythie. Un film qui est au cinéma ce que Dire Straits est au rock.


Bad Timing/Enquête sur une passion ( Nicolas Roeg, 1980 )

Alex, psychanaliste ( Art Garfunkel ) accompagne Milena ( Theresa Russell ) à l’hôpital, ou celle-ci est opérée dans un état critique. L’inspecteur Netusil ( Harvey Keitel ) interroge Alex en vue de lui faire avouer une tentative de meurtre sur Milena.
Ce Bad Timing ( j’emploie le titre anglais car mon DVD est sous ce nom, DVD qui d’après amazon n’existe pas… et dont la jaquette est tellement atroce que mon vendeur, qui avait vu le film, pensait qu’il s’agissait d’un autre ) n’est pas du tout un film policier ; c’est un drame de couple, avec un peu de Bergman dedans, un peu d’Antonioni et même du Lynch avant l’heure avec une narration fragmentée qui ici n’est pas un gadget branchouille voué à perdre le spectateur mais un procédé visant à relier le présent et le passé par le biais de moments proustiens qui renvoient Alex à sa relation tumultueuse avec Milena ; en cela Enquête sur une passion anticipe surtout les voyages temporels d’Il était une fois en Amérique.
Un couple donc. Un couple vu du point de vue de l’homme, joué par le chanteur de folk Art Garfunkel, qui est obsédé par la volonté de comprendre sa femme, son passé, sa logique, ses réactions ; ses découvertes successives le font douter de plus en plus alors que rien d’objectif n’indique que Milena ne l’aime pas, et sa paranoïa ainsi que sa peur de l’indépendance de Milena le poussent au bord de la folie, ce que le personnage d’Harvey Keitel a compris avant tout le monde. On retrouve une thématique du Mépris de Godard : le rationnalisme masculin opposé au pulsionnel féminin. Theresa Russell est SPLENDIDE et les majuscules ne sont pas trop, à mes yeux la plus belle interprétation féminine que j’ai vu depuis Gena Rowlands dans Une femme sous influence ; Garfunkel n’est pas en reste avec sa mélancolie et son air perdu, intellectuel trop cérébral incapable de comprendre une vision du monde si différente de la sienne.
Bad Timing est trop long et m’a moins convaincu sur certaines séquences entre Garfunkel et Keitel que sur la sublime partie de couple. Reste que j’ai pris une belle claque dans la tête et que j’ai plus envie que jamais d’approfondir le cinéma de l’atypique Nicolas Roeg, qui prouve ici qu’on peut lier émotion et approche moderne et audacieuse de la narration cinématographique, qu’on peut allier la tête et les tripes avec un talent évident.









Blindman, le justicier aveugle ( Ferdinando Baldi, 1971 )

Un pistolero aveugle ( Tony Anthony ) a été engagé pour convoyer 50 femmes. Celles-ci ont été remises à la place au bandit Domingo, qui s’en sert pour appâter des soldats mexicains avant de les tuer et de capturer leur général pour en obtenir une rançon.
Blindman est culte chez les amateurs de westerns spaghettis, et est généralement perçu comme étant l’un des fleurons du genre. Je ne suis malheureusement pas trop d’accord car si il ne manque pas de délire, et si l’idée du pistolero à la Zatoichi est très séduisante sur le papier, Blindman peine à trouver sa cohérence sur la durée. Exemple : l’aveuglement du personnage principal qui une scène sur deux le rend totalement maladroit, et le reste du temps ne l’empêche pas de tirer avec une précision chirurgicale ; les bonnes femmes qui sont passives durant tout le film pour devenir d’un coup des furies pour redevenir passives, etc etc. Et visuellement, Baldi ne s’éloigne jamais du tout venant du western transalpin : sans la fureur d’un Corbucci, la maîtrise d’un Sollima, l’exagération d’un Castellari, le gore d’un Fulci ou le gothisme d’un Margheriti, il ne reste qu’un style interchangeable et brouillon. Et Tony Anthony fait du sous-Franco Nero sans grand brio.
MAIS heureusement Blindman a de quoi sortir de la masse de westerns oubliables de l'époque ; le script de base avec son armée de nanas donne lieu à quelques séquences bien surréalistes comme la poursuite dans le sable ; le sadisme et les métaphores sexuelles sont franchement réjouissantes, ainsi l’aveugle se bat-il au corps à corps avec une méchante hystérique et lui coince la tête entre ses jambes, la dite méchante était obligée de lui mordre les testicules pour s’échapper ( et peu de temps auparavant, le Blindman l’a attachée nue à un poteau ). Et le méchant est relativement cool, même si contrairement à des choses lues ici ou là Ringo Starr des Beatles ne joue qu’un sbire sans grand intérêt et pas du tout le méchant principal. Gros plus pour la musique très atypique qui change beaucoup du sous-Morricone ou sous-Bacalov qu’on a l’habitude de se taper.
Blindman est un film sympathique, un western italien correct sans plus qui demeure bien en-dessous des grandes œuvres du genre.


Tomahawk ( George Sherman, 1951 )

1866. Acculés par une succession de traités non respectés par l’armée américaine, les Sioux menés par Nuage Rouge entrent en guerre après qu’un jeune indien ait été assassiné par le lieutenant Dancy ( Alex Nicol ). Le trappeur Jim Bridger ( Van Heflin ), ami des sioux, tente de pacifier le conflit tant bien que mal avec l’aide de la belle Julie Madden ( Yvonne de Carlo ).
On le sait tous : les westerns américains se contentaient de fusiller ces sous-hommes d’indiens avec complaisance jusqu’à ce que Leone et compagnie arrivent. Évidemment c’est un cliché d’une incroyable connerie, qui ne peut satisfaire que notre besoin d’anti-américanisme primaire, et ce Tomahawk est l’un des films les plus férocement pro-indiens de tous les temps, quand bien même il ait été réalisé en 1951. Dès la scène d’exposition, Sherman affirme cette résolution en filmant les indiens et les blancs exactement de la même manière : un long travelling arrière par camp. Contrairement à certains hypocrites, le réalisateur ne donne pas le beau rôle au héros blanc ( qui suit surtout une vendetta personnelle ) mais permet aux indiens de se défendre seuls, et même de coller une raclée à l’armée américaine à la fin. Ils y sont filmés avec une pudeur et une dignité remarquables.
Le héros du film, Jim Bridger, est une figure tiraillée entre deux mondes : colon marié à une indienne, il est vu comme un étranger par les deux forces en présence et semble n’avoir de foyer nulle part. Au lieu de faire des comparaisons merdiques à base de Pocahontas et de schtroumpfs, les anti-Avatar auraient du souligner l’étonnante proximité thématique du western de Sherman avec le film de Cameron, mais bon, si on demandait aux rieurs d’aller voir des films…
Au seins d’une remarquable interprétation d’ensemble, Van Heflin prouve encore une fois son immense talent ; son monologue à Yvonne de Carlo suinte la rage contenue et son physique ordinairement jovial laisse ici place à une furie intériorisée qu’on imagine prête à exploser n’importe quand. Grand bravo aux scénaristes pour ne pas avoir cédé à la tentation d’une romance avec Yvonne de Carlo ( plus belle que jamais ), ainsi que pour avoir peint un portrait de méchant plus complexe qu’il n’en a l’air ( bien que boucher, il semble être un excellent soldat, comme si le deuxième élément impliquait le premier ). Et pour ne rien gâcher l’illustre inconnu George Sherman délivre une mise en scène ample, vive, intense et précise. Tout ce que je pourrais trouver à redire est que la fin est traitée trop rapidement mais là n’est certainement pas le plus important : Tomahawk est un très grand western qui devrait être vu à fin de faire subir à certains préjugés à la con le même sort que celui des massacreurs d’indiens dans le film. POINT.








Boris, qui n'aime pas poster en bas de page.

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BenP

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Envoyé par BenP le Mercredi 06 Juin 2012 à 06:03


Je viens de visionner Blanche-neige et le chasseur.
Le film a ses bons et mauvais côtés. Mais globalement, je dois avouer que j’ai plutôt apprécié. Alors que, pour être honnête, je ne m’y attendais pas vraiment.

L’ambiance est volontairement assez noire (chose que j’apprécie particulièrement), et le jeu des acteurs suit particulièrement bien cette atmosphère (en y contribuant aussi, d’ailleurs). Si le début du film m’a paru assez lent, il faut reconnaitre que tout s’enchaine dès que Blanche-neige s’évade de sa prison, et qu’on n’a plus vraiment le temps de s’ennuyer ensuite. Pour le divertissement, le film fait son office, même s’il faut avouer que de nombreuses scènes ne sont pas crédibles une seconde et que la majorité d’entre elles sont complètement prévisibles (mention spéciale pour la scène de la traitrise avec la pomme, on a beau connaitre l’histoire de Blanche-neige, je ne m’y suis pas attendu du tout).

Au niveau des acteurs, soyons clairs : Blanche-neige est absolument nulle à chier. Je ne sais pas ce qui leur a pris d’avoir sélectionné cette fille, mais elle ne sait carrément pas jouer (ah, mais c'est la fille de Twilight, aussi, fallait pas trop en attendre d'elle). Je mets de côté le fait que j’attendais une Blanche-neige plus jolie (franchement, dire qu’elle est plus belle que Ravenna…) parce que j’imagine qu’étant donné le ton du film, il fallait une actrice « sans sentiments ». Mais son jeu d’actrice est tout simplement lamentable, ce qui me parait difficilement excusable du fait qu’elle est le personnage principal (des fois, on se demande) et que pratiquement tous les autres acteurs s’en sortent merveilleusement bien !

Parce que, oui, Ravenna est juste splendide dans son rôle de méchante. Les scènes où elle pique une colère sont juste très bien rendues, alors que c’est pas évident à jouer (facile de tomber dans l’excès). Je ne sais pas ce que cela donne en F, mais en VO, elle est carrément convaincante. Je n’oublierai pas de sitôt sa crise d’hystérie sur son frangin. Mais de plus, elle joue un méchant non seulement crédible et pas trivial, mais en plus mettant parfaitement en valeur le groupe des gentils (ses scènes de faiblesses sont bien rendues aussi). Elle aurait mérité une meilleure fin quand même (la tension monte dans la scène finale, mais finit en pétard mouillé, assurément à cause du fait que Blanche-neige peut difficilement jouer une scène potable…).

Les nains apportent une touche non négligeable au film. On se sent bien avec eux, ils sont marrants, ils sont bourrus, ils sont gentils, ils sont protecteurs. Tous ces acteurs ont fait du bon boulot.

William et le chasseur s’en sortent honorablement, sans plus. Ils font leur boulot, mais auraient mérité selon moi d’avoir de meilleures scènes.

Le frère de Ravenna joue assez mal lui aussi (pas autant que Blanche-neige quand même, car il a quelques scènes pas forcement nulles). Il sera vite oublié (mais en même temps, sa sœur joue tellement bien qu’elle lui pique complètement la vedette).

Voilà. Après, pour l’univers, la féerie, les monstres, le film vaut le détour. Il y a quelques jolis paysages, et il y en a pour tous les gouts (du pays des fées a la forêt noire). J’ai aussi bien aimé l’impression de désespoir, puis d’espoir, qui s’en dégage.
Vraiment, on aurait pu avoir un très bon film avec une meilleure Blanche-neige. Au final, elle ne fait rien, hein, malgré les efforts fournis pour lui donner des scènes intéressantes. Elle se fait complètement occulter par les autres acteurs : Ravenna en tête, puis les nains et le chasseur. Mais comme je l’ai dit, la mission de distraire est néanmoins bien accomplie avec Blanche-neige et le chasseur.

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Actif entre 2008 et 2014. Absent entre 2014 et 2020.
De retour pour les parties de loup-garou.

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