Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 18 Mars 2012 à 22:20 Je te répondrai bien mais a suffisament spoilé comme ça pour couper l'envie des gens donc je préfère ne pas en remettre une couche.
Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 30/06/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 08/12/2002 | Envoyé par Pleykorn le Dimanche 18 Mars 2012 à 23:14 Arnaque, crime et botanique fait partie de les films préférés et j'aime beaucoup Revolver. Tout ça pour dire qu'il y a au moins deux films de Guy Ritchie que j'apprécie et je le dis sans honte aucune.
A part ça, je vais essayer de trouver le temps d'aller voir Le Territoire des loups du coup.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Lundi 19 Mars 2012 à 00:27 Vu les deux, détesté les deux. Et pas besoin me rappeler mon pseudo, tout le monde fait des erreurs. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 30/06/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 08/12/2002 | Envoyé par Pleykorn le Lundi 19 Mars 2012 à 00:53 Ne t'inquiète, je ne comptais pas me lancer dans une guerre des pseudos.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Lundi 19 Mars 2012 à 09:59 Je l'ai trouvé simpliste au niveau de la mort des personnages. Elles sont, pour la plupart, completemnt pathétiques (par exemple au moment ou le gars meurt noyé a 10cm sous l'eau) Ouais la mort c'est souvent pathétique, va falloir t'y faire. D'ailleurs l'exemple est complètement crétin. Quand tu ne peux plus respirer, que tu sois à 10 cm ou 5 m sous l'eau, ça ne change rien.
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Lundi 19 Mars 2012 à 11:41 Surtout que pour expliquer un peu la scène, un personnage est pris par des rapides. Il se retrouve avec le pied coincé environ deux mètres sous la surface ce qui fait qu'il a la tête tout près de l'air mais ne peut pas l'atteindre. Il est totalement incapable de s'en tirer. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Vendredi 06 Avril 2012 à 20:07 En discutant avec mon frère on a trouvé une faille dans Avatar.
On est d'accord que pour que l'avatar de Jake se meuve il faut que des signaux soient transférés depuis le caisson où le corps d'humain se trouve vers l'avatar? Cette hypothèse est confirmée par le fait qu'on voit àun moment le corps Nav'i défaillir quand on attaque le corps de Jake. Cette transmission de données doit forcément se faire par un système du genre ondes radio. Or lorsque l'hélicoptère survole la zone sacrée des Nav'is, on entend Michelle Rodriguez déclarer que toute localisation était impossible dans cette zone, la magie brouillant toute forme de signal. Dans ce cas comment l'avatar de Jake a-t-il pu pénétrer dans la zone et rester sous contrôle? Le signal radio qui le relie à son corps aurait du être brouillé, non?
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Vendredi 06 Avril 2012 à 22:28 Jake rêve et à la fin, on découvre que Bruce Willis n'est pas mort.
Boris, nan mais vous avez pas des questions encore moins intéressantes à vous poser ?
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 02/05/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 06/06/2005 | Envoyé par Abitbol le Mercredi 11 Avril 2012 à 14:00 Ah ah excellent, je venais faire un tour sur ce topic juste pour voir ce que vous pensiez de ce film ! Parce que perso c'est un grosse claque, et la première chose que j'ai fais après l'avoir vu, comme un super bon bouquin, c'est d'y retourner immédiatement. Je vois quasiment que des films recents et connus donc c'est vrai que j'ai tendance à être très rarement surpris. Donc juste pour dire : tout d'accord avec Boris, ce film c'est un gros coup de poing américain que j'ai pris directement au niveau des baloches. J'ajouterai : - Comme dans les meilleurs oeuvres artistiques, y'a dans The Grey (le titre colle parfaitement, tout est dans la nuance) un rejet continuel des caractères fixé, déterminés, cloisonnés dans un ordre moral. Les mecs sont tous des pires fils de pute, des ivrognes, des salopards de premier ordre, et ce qui se dessine au long du film c'est pas une accentuation de ces caractères mais un glissement imperceptible vers une forme d'ambiguité morale insaisissable. Les pires ordures sont aussi de grands poètes, et leur souffrance alimente des scènes très belles, esthétiquement et humainement. - Le loup est quand même un animal super classe, et on n'a rarement l'occasion de le voir comme "personnage" central d'une fiction (enfin, j'en sais rien en fait). C'est sûr que c'est très bateau de le faire intervenir comme figure métaphorique qui représente l'animalité et les pulsions humaines, mais quand même. - Carnahan réussi complètement un truc que j'avais cru apercevoir dans Predator: créer un genre de huit-clos en plein air. Les loups sont toujours là, leur présence est permanente hors du champ de la caméra. Et la nature est également un protagoniste puisqu'elle fonctionne un peu comme une épée de Damoclès qui pèse en permanence sur les types. Du coup y'a ce paradoxe d'un environnement harmonieux et paisible qui peut se transformer en une seconde en un piège mortel (après la scène de décapitation c'est la nature qui devient un ennemi plus que les loups). - Assez d'accord sur le fait qu'il y a presque "trop" de dialogues. D'ailleurs une scène de fou, c'est le dernier regard de Nesson, qui en 5 secondes exprime le passage d'un état de transe nostalgique et profondément humaine au réveil de la bête et à la lutte pour la survie. Par contre j'aime bien les combats illisibles, ça a un côté old school qui me plaît bien, surtout quand on connait les moyens qu'ils ont pour faire des bêtes super bien foutues. - Je pense également que la démarche de Nesson est un genre de parcours initiatique inconscient. Je veux dire, merde, ce mec est un chasseur de loups. Cest son taf de les pister, de décrypter l'environnement pour les retrouver. Impossible qu'il ne sache pas où il va. Sa descente aux enfer est parfaitement contrôlée, et elle renvoie à l'appel des loups au début. Son dernier combat, il doit le livrer contre ce qu'il y a de plus fondamental dans sa nature, au risque d'emporter avec lui les gens qu'il cherche à protéger. Mais je continue plus tard parce que j'aime bien ce film ! Bises !
___________________ T'as raison. Je vais pas flipper pour ça. La vie continue. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 11 Avril 2012 à 14:24 La cavalerie s'appelle Abitbol, et putain elle fait du bien tellement j'avais l'impression d'être le seul au monde à m'enthousiasmer pour ce film. Welcome back, l'homme le plus classe du monde
Celui auquel il faudrait vraiment rendre justice c'est Liam Nesson, qui est extraordinaire ; c'est un acteur que j'ai toujours adoré mais dont les choix de carrière m'ont laissé souvent dubitatif. Là il arrive à s'emparer d'un personnage suicidaire avec un naturel et une absence d'outrance incroyables. Il est même tellement sobre qu'on tomberait dans l'inexpressivité avec un acteur moins bon, sauf que Nesson arrive à faire passer toutes les émotions possibles en un regard. Tu as parlé de l'affrontement de fin avec le loup alpha, c'en est l'exemple parfait : Nesson reste concentré, calme, déterminé. C'est très atypique comme caractérisation de personnage puisqu'il est en même temps suicidaire et serein. Il m'a rappelé par exemple le personnage du traitre dans Il était une fois la révolution qui quelques secondes avant de mourir trouve une forme de sérénité. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 02/05/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 06/06/2005 | Envoyé par Abitbol le Jeudi 12 Avril 2012 à 18:12 Yep Boris ! Je suis toujours plus ou moins là !
Je me rends compte que j'ai un peu spoilé, autant pour moi. Mais j'ai quand même envie de répondre à MagicJul, même si le système de quote est nul sur MC. A quel moment il est dit qu'il a un seul fusil ? Dans la scène où il abat le loup, on voit bien que c'est un fusil de précision, rien à voir avec de la chevrotine. T'imagines un garagiste qui doit tout réparer avec un clé de 12 ? Et puis : on s'en fout. OK, donc l'avion vole TOUJOURS à 600 km/h, même en crash. Il est pas ralenti. Et vu le bordel et son attache en mode système D, impossible qu'il soit éjecté, quoi. Mais j'oublie le plus important : on s'en fout. C'est un crash d'avion dans la neige, y'a des survivants, point barre. Alors je pense que ton oeil exercé est passé à côté du fait que ces scènes sont toujours différentes et liées à la réalité (sous des draps blancs quand il se réveille dans la neige, en manteau quand il fait froid, etc.). Elles montre vite fait et avec ingéniosité la seule chose qui le rattache à la vie. Peut-être parce que sa femme s'est battue jusqu'au bout, et que ça lui interdit de pas en faire autant. Enfin, peu importe. J'ai des potes qui ont eu des arguments encore plus bidons ("la scène avec les mignonnettes est pas crédible", "l'eau est gelée comment il peu marcher des heures après ça", etc.). Ce qu'il y a d'amusant c'est que les gens cherchent desespérément à trouver des incohérences dans un film sur lequel ils ne trouvent rien à dire. Je dis pas que le film veut dire énormément, mais c'est quand même un réflexe assez ridicule de faire ça lorsqu'on est pas touché par une oeuvre ou qu'on est incappable de l'interpréter. L'exmeple le plus marquant c'était un pote avec qui on avait vu Requiem pour un masacre. Passionné d'histoire, il avait dit que je-sais-plus-quel costume d'officier de je-sais-plus-quel camp était mal représenté au niveau de je-sais-plus-quoi. Et que du coup, le film était historiquement faussé, aussi parce que les allemands d'après lui ils abattaient pas les gens exactement comme ça (oui c'est un pote un peu nazi). Bref, je suis toujours fasciné par les gens qui pensent réellement avoir mal digéré un film simplement parce qu'ils ont trouvé des "incohérences" matérielles, historiques, etc. Alors qu'en fait il n'y ont même pas goûté.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 25 Avril 2012 à 16:02 Vous pensiez vraiment vous débarasser de moi comme ça ?
Jules César ( Joseph Mankiewicz, 1953) Lorsque Jules César ( Louis Calhern ) rentre à Rome sous les applaudissements de la foule, le sénateur Cassius ( John Gielgud ) est en rage. Il tente de convaincre son ami Brutus ( James Mason ) du danger constitué par le culte de la personnalité institué par César en lui rappelant que Brutus tient son nom de l’homme qui amena la République en chassant Tarquin le superbe du trône. Tiraillé entre son affection pour César et son adhésion à la République, Brutus accepte finalement d’assassiner César à condition d’épargner Marc Antoine ( Marlon Brando ). Jusqu’ici j’associais principalement Shakespeare au cinéma à Orson Welles et à Kurosawa ( je n’ai pas vu les films de Laurence Olivier ) ; on peut ajouter cette splendeur de Mankiewicz à la liste puisque mon grand chelem de Mankiewicz continue avec cette merveille qui ne dénature pas au milieu d’une filmographie exceptionnelle pour ce que j’en ai vu. C’est, comme Le limier, un film extrêmement théâtral mais servi par un rythme parfait et surtout par des acteurs totalement en état de grâce ; en soi, le long discours de James Mason expliquant son forfait à la foule et parvenant à la retourner au fur et à mesure suffirait à lui tout seul à inscrire Jules César dans les encyclopédies du cinéma. Simplement, la scène suivante ou Marlon Brando envoie peut-être le monologue du siècle pour pousser le peuple à l’insurrection coupe autant le souffle du spectateur moderne qu'il laissa muet les autres acteurs shakespeariens à l’époque. Loin du toc grandiloquent de certains péplums plus tardifs, Jules César est une merveille épurée et intelligente qui ne diabolise aucun personnage ( Cassius lui-même est plus faible que mauvais, il apparaît d’avantage comme le pragmatique face à l’idéalisme de Brutus qui condamnera leur entreprise ). Mankiewicz est avec Wilder un des meilleurs scénaristes/dialoguistes du cinéma hollywoodien de l’âge d’or, et un réalisateur tout aussi talentueux. C’est à peu près le contraire de mon idéal de cinéma mais comme je le dis souvent, devant le génie on doit s’incliner. Immense. The Artist ( Michel Hazavanicius, 2011 ) L’acteur de cinéma muet George Valentin ( Jean Dujardin ) rencontre la jeune Peppy Miller ( Bérenice Bejo ) qu’il aide à percer. Pendant que la carrière de Valentin va déclinante, Peppy devient la coqueluche d’Hollywood. On a encensé un peu partout The Artist comme une réussite éclatante, et si les deux OSS 117 précédents du réalisateur étaient loin de la perfection, ils demeuraient sans concurrence possible les meilleures comédies françaises depuis longtemps. D’où une amère déception devant ce ratage calibré et beaucoup trop sage pour faire oublier son parfum de naphtaline. The Artist, c’est le muet pour ceux qui n’aiment pas le muet, c’est la reprise des clichés visuels de l'époque en oubliant tout ce qui pouvait faire l’âme des grandes œuvres du genre : la férocité de la peinture sociale de Chaplin, la sexualité sous-jacente des grands Borzage ou la perversion de Stroheim, pour citer des réalisateurs dont le réalisateur semble s’inspirer. Dans The Artist, rien n’est instinctif, tout est sur-pensé ( Dujardin croise Bejo lorsqu’il descend un escalier alors qu’elle le monte, métaphore d’une lourdeur incroyable ) et sans grâce. Même l’emploi des cartons semble à côté de la plaque : là ou dans la plupart des films muets il faisait la transition entre deux scènes difficiles à lier visuellement, ici il décrit ce qu’il se passe à l’écran comme si la confiance du réalisateur dans les facultés de ses spectateurs était sensiblement équivalente à la conviction des militants UMP de gagner la présidentielle. A côté, c’est visuellement brillant, il faut le dire. Quand on s’est enquillé Cinéman, on est obligé de reconnaître que le travail esthétique de The Artist est réussi et que la séquence de danse finale est une merveille de chorégraphie. Les acteurs sont plutôt bons mais l’incroyable prévisibilité du scénario fait que l’on n’est jamais surpris, ce qui pourrait passer si l’histoire avait un minimum d’intérêt. Accessoirement, quand je vois les critiques sur le scénario d’Avatar alors qu’on encense celui de The Artist, je me dis que la tartufferie critique peut aller vraiment loin. Train de nuit ( Jerzy Kawalerowicz, 1959 ) Dans un train bondé traversant la Pologne se croisent à leur insu deux personnes souhaitant rester seules : la jeune et belle Marta et le quadragénaire Jerzy. Durant le trajet, la police fait irruption pour arrêter Jerzy, accusé d’avoir assassiné sa femme. Ce film qui lança la carrière d’un des plus grands cinéastes de la nouvelle vague polonaise ( citons également Andrzej Wajda, Wojciech Has et évidemment Polanski ) peut rappeler au départ Une femme disparaît d’Hitchcock, autre huit-clos dans un train ou un homme et une femme qui ne s’entendent pas doivent coopérer pour résoudre la situation. Seulement l’œuvre de Kawalerowicz n’est pas réellement un polar mais beaucoup plus une sorte d’étude de mœurs ou les différents passagers représentent la Pologne de l’époque et ou les interactions entre les personnages n’aboutissent jamais réellement : il règne une atmosphère d’incommunicabilité entre eux qui fait qu’on navigue vaguement entre du Antonioni et du théâtre de l’absurde. Problème, c’est du coup assez froid et on peine à entrer dans l’univers du cinéaste du fait de personnages qui n’aident pas à l’empathie. Concernant la mise en scène, elle est la plupart du temps en ( bon ) pilotage automatique avec une suite de fulgurances durant la découverte de l’assassin, scène en rupture avec le reste du film et ou Kawalerowicz rappelle qu’il a aussi réalisé ce chef d’œuvre qu’est Pharaon. Les acteurs s’en sortent plutôt bien et j’ai eu le plaisir de retrouver dans un rôle franchement étrange Zbigniev Cybulski, le héros de Cendres et diamant, en amoureux transi qui a comme toujours une présence très particulière. Je n’ai pas trop parlé du rythme, il y a quelque chose de très jazzy là-dedans, de languissant. Là encore c’est à moitié réussi parce que rythme lent + personnages qui s’emmerdent = difficultés à captiver le spectateur. Mais une réelle tension psychologique vient maintenir le tout à flots, dommage que le film finisse par rendre explicite tous les problèmes des personnages et ne laisse qu’une faible place au mystère. Atypique, bancal mais très intéressant, Train de nuit est un film original que des aspects trop théoriques ne parviennent pas à plomber. Kill for love ( John-Mary Pallardy, 2009 ) Et là je me rends compte que rien que le résumé va être épique. Une ancienne pute, Marie-Paule ( prononcez « Marie-pôle » ) épouse un vieux richard joué par Pallardy himself qui a plein plein d’argent et une famille de cons. Pallardy meurt dans un accident dont on découvrira à la fin dans un flash-back débile qu’en fait c’est un meurtre puis Marie-Pôle, héritière, se tape l’architecte et rend sa femme jalouse au point de tenter de les tuer en brûlant une chambre sans savoir que nos héros se téléporteraient à l’extérieur… C’est un des pires films de la décennie mais c’est systématiquement drôle et franchement l’heure et demie qu’il dure fait mal aux zygomatiques. Je pourrais parler des heures des micros qu’on voit à l’écran, des raccords débiles, des problèmes de son qui font qu’on a des dialogues entre un homme dans une plaine et une femme ou quand elle parle, on entend la mer en fond sonore ( ??? ), sans parler de la malheureuse Fabienne Carat, alias Samia dans Plus belle la vie ( riez pas, c’est la meilleure actrice du film ) qui est constamment sous-mixée et qui arrive à péter des colères à 14 décibels. Sinon il faut vraiment mentionner un scénario génial rempli de gens qui font n’importe quoi, qui disparaissent de l’histoire après une demi-heure sans avoir rien apporté, de flics qui mènent une enquête en arrière-plan ( et décident de ne rien foutre à la fin ), des scènes de cul tout le temps et évidemment totalement injustifiées, des plans sur les bagnoles sortis de La cité de la peur, une post-synchronisation dégueulasse qui fait que des français doublés par eux-mêmes arrivent à hurler à deux secondes de décalage de leur personnage, et une chanson, mon Dieu, une chanson tétanisante qui répète en boucle « on peut tout faire par amour, même l’impossible ». On se pose une question durant le visionnage : mais pourquoi ? POURQUOI ? Pourquoi la secrétaire du notaire qui insiste sur la taille de sa bite ? Pourquoi le frère du héros ? Pourquoi le flic semble t-il se marrer pendant tout le film alors qu’il enquête sur le meurtre d’un de ses meilleurs amis ? Pourquoi tout le monde prononce Marie-pôle ? Pourquoi Pallardy est-il aussi catastrophique alors qu’il fait des films depuis quarante ans ? La meilleure de mes vannes est moins drôle que dix secondes de Kill for love. Le plaisir ( Max Ophuls, 1951 ) Trois sketchs adaptés de Maupassant se succèdent : Le Masque nous décrit l’histoire d’un vieux séducteur sur le déclin cherchant à revivre sa gloire passée, la Maison Tellier un groupe de prostitués partant pour la campagne l’espace d’une journée, tandis que Le Modèle s’attache à un couple composé d’un artiste cherchant à quitter celle qui est sa compagne et son modèle à la fois. C’est extraordinaire. La mise en scène d’Ophuls est… waow. Spécialiste du traveling imprévisible, Ophuls donne une incroyable énergie, particulièrement au premier et au dernier sketch, plus courts que le second qui prend à lui seul les deux tiers de la durée totale. Comme l’indiquait Ophuls, les sketchs traitent de la confrontation d’un éphémère plaisir à la jeunesse ( le vieux danseur qui veut retrouver ses jeunes années ), à la pureté ( les prostituées émues par la communion d’une jeune fille ) et à la mort ( la tentative de suicide de la modèle ). Avec cet incroyable talent d’Ophuls pour capter des émotions exacerbées, comme lorsque sa caméra s’en va suivre Simone Simon courant à travers la maison dans le troisième sketch pour se jeter par la fenêtre ou lorsque le mouvement ininterrompu de la caméra fait écho aux danses enflammées dans le premier. Beaucoup de critiques voient dans le deuxième sketch le sommet du film, pour ma part les deux autres m’ont plus touché même si l’ensemble est d’un très haut niveau cinématographique. Parmi les nombreuses qualité du film, on pourrait souligner le détachement du réalisateur qui n’assène jamais de leçon de morale mais fait vivre ses personnages de façon autonome, leur donne une consistance qui fait défaut à bien des œuvres contemporaines, mais aussi ces dialogues qui prouvent qu’on peut être drôle et corrosif sans tomber dans la vulgarité comme Audiard ou la poésie forcée comme du Jeanson ( voir du Prévert mais je vais me faire pas mal d’ennemis là… ). Le deuxième sketch est à cet égard une merveille d'écriture, notamment sur tout ce qui touche la relation platonique entre Gabin et Darrieux. Et comment détester un film qui réunit Daniel Gélin, Danielle Darrieux, Gaby Morlay, Simone Simon, Jean Servais, Ginette Lerclerc, Pierre Brasseur ( immense en représentant de commerce libidineux ) ou encore Madeleine Renaud ? Une merveille qui porte parfaitement son titre. Boris, qui avait déserté le topic au profit de celui sur la littérature, mais un cinéphage reste un cinéphage.
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Hors Ligne Membre Passif depuis le 03/07/2023 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 22/08/2003 | Envoyé par jokerface le Mercredi 25 Avril 2012 à 16:36 Et ta critique du film de Morsay ?
___________________ Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ... |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 28/02/2019 Grade : [Divinité] Inscrit le 07/11/2008 | Envoyé par JiRock le Mercredi 25 Avril 2012 à 17:16 Je suis allé voir une avant-première du Prénom hier soir... Je ne connais pas la pièce éponyme, mais le film est vraiment tordant. Le scénario est loin d'être aussi prévisible que le prétendent certaines critiques - personnellement, je ne savais pas les 3/4 du temps où ça allait, et ce que je prenais pour des alternatives se sont bien souvent révélées mener vers une troisième option. Tous les personnages sont bien joués, même si fatalement, certains le sont moins bien que d'autres - je suis notamment déçu par la prestation de Patrick Bruel, trop caricatural dans son rôle pour être crédible en tant que narrateur posé et ironique. Au final, on arrive à s'identifier assez bien à chacun des personnages, tant leur humanité est criante.
Bref, je conseille cette comédie, que j'ai trouvée plus drôle que le Dîner de cons, dans un registre comique sensiblement moins... con.
___________________ "My ancestor Toshiro used to say, 'Life is a series of choices between bad and worse'. I'm a master of making great bad choices."
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 08/03/2022 Grade : [Nomade] Inscrit le 15/06/2005 | Envoyé par Manouel le Jeudi 26 Avril 2012 à 13:29 UP
___________________ - You exude pain. Your life is a patchwork of blackness, no time for joy...how do you cope with it?
- I have a Butler. |