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Skarr

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Envoyé par Skarr le Mardi 17 Janvier 2012 à 19:24


Le 17/01/2012 à 19:19, zwouip avait écrit ...

moi c'est plus le polar qui m'a tapé dans l'oeil...

Sinon la fin d'Aguirre tu dirais que c'est comparable à la fin de 2001 ou de Brazil ?


Non, à la fin d'Apocalypse Now à la limite. Et Valhalla Rising pour tout le film dans une certaine mesure. 

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Mardi 17 Janvier 2012 à 19:59


Le 17/01/2012 à 19:19, zwouip avait écrit ...

moi c'est plus le polar qui m'a tapé dans l'oeil...

Sinon la fin d'Aguirre tu dirais que c'est comparable à la fin de 2001 ou de Brazil ?

Non, c'est très différent, c'est halluciné mais " dans le film ", c'est juste que l'univers dans lequel évoluent Aguirre et ses hommes devient de plus en plus non-sensique, loufoque, décalé. Je suis assez d'accord avec Skarr, les comparaisons qui me seraient venu à l'esprit seraient aussi à Apocalypse Now ( surtout ) et au film de Refn ( qui s'inspire clairement d'Aguirre ) notamment.

Le polar est vraiment bien, je lui aurais collé un bon 15.5/20 si je donnais des notes. C'est un peu triste parce que comme Phil Joanou avec Les anges de la nuit dont on a parlé il y a quelques pages, c'est un autre cas de cinéaste qui débutait avec un film vraiment excellent et qui aujourd'hui végète dans des projets à la con. Pas mal de cinéastes de polars US ont eu des destins similaires ( James Foley, John McNaughton... ) à savoir une ou deux grosse(s) bombe(s) et puis l'oubli.

Boris.

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imagine

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Envoyé par imagine le Mercredi 18 Janvier 2012 à 12:13


Salut

Effectivement, il y a eu un bug mon deuxième commentaire ayant été supprimé pour je ne sais quelle raison... Je le remet dès que possible

A++

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imagine all the people... Je ne suis pas raciste mais il faut bien voir les choses en face : les enfants ne sont pas des gens comme nous

Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 21 Janvier 2012 à 20:05


On ne m'arrête plus, on ne m'arrête plus, et en plus je vais voir des films en salles !

Le Démon des armes ( Joseph H Lewis, 1949 )

Bart ( John Dall ) a toujours été obsédé par les armes à feu ; ni spécialement violent ni spécialement excité, sa vie change lorsqu’il rencontre la troublante Annie Laurie Starr ( Peggy Cummins ) qui partage ses talents de tireur et sa passion pour les flingues. Ils s’engagent dans une vie de criminalité…
Extraordinaire film noir de série B, le Démon des armes, sorte de Bonnie and Clyde avant l’heure, laisse une impression très forte après visionnage car il assume la perversité de son histoire et ses métaphores sexuelles jusqu’au bout. A cet égard, le concours de tir est emblématique tant on a l’impression que l’homme et la femme ont un désir l'un pour l'autre qui ne demande qu'à exploser. 
Une chose qui est très différente des habituels films noirs : la femme n’est pas du tout une femme fatale. Elle ne ment jamais à son amant, elle n’est pas sournoise, elle l’aime avec une force évidente et une grande sincérité. Le fait qu’ils choisissent une voie criminelle ne fait pas d’eux des gens détestables ( Bart apparaît vraiment comme un brave type un peu trop amoureux des flingues et de sa maîtresse ) et on peine à les condamner définitivement, d’autant plus que la mise en scène prend plaisir à nous embarquer avec le couple de braqueurs et à ne les lâcher pratiquement jamais. La plus célèbre scène du film, véritable bijou de mise en scène, est un braquage commis par Bart, filmé du siège arrière de la voiture, durant lequel Annie Laurie, au volant, attend avec anxiété le retour de Bart, distrait un policier qui passe, l’assomme, avance la voiture… Le final dans le brouillard est visuellement sublime et beaucoup de réalisateurs actuels devraient prendre des leçons de la manière dont Lewis a réussi à concocter, ici ou dans son excellent Association criminelle/The Big Combo, des trouvailles formelles impressionnantes pour combler l’incapacité à filmer ce qu’il voulait ( ici la censure interdisait de filmer un hold-up de façon continue par exemple ). Vénéré par la critique française en son temps, le Démon des armes est un diamant noir parfaitement à la hauteur de son élogieuse réputation.








La maison de Frankenstein ( Erle C. Kenton, 1944 )

Le docteur Niemann ( Boris Karloff ) pense être le disciple spirituel de Frankenstein. Il s’évade de prison avec son assistant Daniel ( J. Carrol Naish ) et le projet diabolique de ressusciter le comte Dracula ( John Carradine ), le loup-garou ( Lon Chaney Jr ) et la créature de Frankenstein ( Glenn Strange ) pendant que la Momie et l’Homme invisible font une crapette ( non, là je déconne ).
On a donc un film qui est à la fois le cinquième Frankenstein de la série, mais aussi le quatrième Dracula et le deuxième film du loup-garou. En effet, après le succès de Frankenstein rencontre le loup-garou, les studios Universal ont décidé de récidiver avec cette fois-ci leurs TROIS principaux monstres dans le même film. Et c’est la grosse arnaque parce qu’ils se croisent à peu près aussi souvent que Niic fait un bon move au LG, c’est-à-dire jamais : on a une demi-heure consacrée à Dracula au début, puis une demi-heure sur le loup-garou, et dix minutes de fin sur la créature, d’ailleurs aussi mongolienne que dans les derniers épisodes.
Ce que je préfère, c’est qu’on sent que les scénaristes ont parfaitement conscience du ridicule de l’histoire, d’où un extraordinaire dialogue entre le savant fou et son assistant Daniel : « Maître, pourquoi on ressuscite toutes ces bestioles incontrôlables ? » « Elles peuvent nous être utiles ! » « Ah bon d’accord. » Superbe justification.
Mais je dois admettre avoir un petit faible pour cette maison de Frankenstein, car il est extrêmement ludique en son genre, bien moins emmerdant que les précédents Frankenstein ou Dracula, et en plus visuellement très beau. Vu le peu de temps qu’ont chacun des monstres à l’écran, il est évident que leur traitement sera complètement superficiel mais cela donne au film un rythme trépidant ou on passe d’une action à une autre sans s’appesantir et je préfère ça a trois plombes de psychologie foireuse. Enfin, le casting est inégal : Boris Karloff est un génie, Lionel Atwill et Glenn Strange, habitués de ce genre de produits, ne servent à rien ( pire que d’habitude ), Lon Chaney Jr est nul comme d’habitude mais quand on l’a vu jouer Dracula on relativise le loup-garou grotesque qu’il joue d'autant que justement John Carradine joue le meilleur Dracula de la saga à mes yeux ( certes on le voit peu mais il n’est ni dans le jeu théâtral ridicule à la Lugosi, ni dans le hors-sujet à la Chaney Jr ) tandis que J. Carrol Naish rate totalement son interprétation du personnage le plus intéressant sur le papier.
Un film totalement oubliable, mais un petit plaisir coupable pour ma part.

Une séparation ( Asghar Farhadi, 2011 )

Simin ( Leila Hatami ), une jeune femme issue de la bourgeoisie iranienne, veut divorcer de son mari Nader ( Peyman Moadi ) pour aller travailler à l’étranger, Nader refusant de la suivre car il s’occupe de son père gravement malade. Pour combler le départ de Simin, Nader engage une aide-soignante enceinte, Razieh, qui est enceinte. Un jour, Razieh quitte son lieu de travail et laisse le père de Nader sans surveillance. Nader et Razieh se disputent, et Razieh finit à l’hôpital après une fausse couche…
Je n’avais jamais vu le moindre film iranien avant celui-ci et je serais parfaitement incapable de replacer Une sépration dans le contexte local. Ceci dit, une chose est dès les premières minutes du film tout à fait réjouissante : Une séparation n’est nullement un film d’auteur élitiste mais au contraire une œuvre parfaitement claire, accessible et très écrite sur le plan du scénario, au rythme qui fait penser aux meilleures séries télé américaines en dépit de son caractère naturaliste.
Ce qui intéresse Farhadi ce sont ses personnages, qu’on peut décrire simplement : deux couples en crise, l’un bourgeois et l’autre pauvre, avec chacun une fille. Les quatre adultes ont tous une incroyable densité, sans manichéisme et sans facilités, et lorsque l’on voit les personnages se crier dessus, on comprend très facilement les raisons de chacun comme dans les meilleurs Pialat ou Cassavetes. A partir d’une histoire domestique, Farhadi construit un vrai thriller social ( les différences de classe sont au cœur du conflit ). Au fur et à mesure du film, le spectateur découvre les personnages dans toute leur complexité et ne cesse de nuancer son point de vue initial sur eux, et c’est très fort d’arriver à rester cohérent scénaristiquement tout en apportant systématiquement un nouvel angle par lequel on obscerve la vie de ce gens.
Comme beaucoup de films de scénariste ( cela dit la mise en scène révèle quelques belles idées ), le film n’échappe pas toujours au didactisme et je le trouve plus faible quand il décrit des personnages d’enfants auxquels j’ai du mal à croire ( ils sont trop ostensiblement là comme objets de démonstration ) alors que les acteurs adultes sont tous exceptionnels. En tout cas, ne fuyez surtout pas Une Séparation au motif qu’il serait un film d’auteur iranien chiant ou un drame social engagé de mes deux : c’est hyper bien. Le meilleur film sorti en 2011 que j’ai vu, merde quoi !

Millenium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes ( David Fincher, 2011 )

Mikael Blomkvist ( Daniel Craig ) est un journaliste discrédité depuis qu’il s’est attaqué à un puissant industriel à l’aide de faux documents. Il est engagé par un vieil industriel, Henrik Venger ( Christopher Plumer ) pour enquêter sur la disparition de sa nièce il y a plusieurs décennies. Blomkvist requiert l’aide de la jeune hackeuse Lisbeth Salander ( Rooney Mara ).
Bon alors soyons clairs : je suis tout sauf un fan de Millenium, les bouquins m’emmerdent, les films suédois m’emmerdent et je me suis franchement demandé ce que Fincher allait foutre là-dedans. Ben, il vient faire du Fincher avec son obsession pour les tueurs en série bibliques ( Seven ? ), les enquêtes qui n’aboutissent pas ( Zodiac ? ) et les recherches à 300 à l’heure sur internet ( Social Network ? ). C’est emballé avec classe par Fincher ( superbe photo hivernale, superbe bande-son de Reznor ), Rooney mara est aussi bonne que Noomi Rapace et Daniel Craig fait facilement oublier l’acteur dénué de charisme des films suédois.
Problème numéro 1 : euh, si on n’a pas vécu sur Pluton ces dernières années, on connaît tout et donc c’est suspens zéro, ce qui est embêtant pour un thriller, d’autant plus que souvent, le film de Fincher se contente un peu d’être le film suédois en bien mieux filmé qui sent gravement le déjà vu.
Problème numéro 2, qui vient aggraver le numéro 1 : l’histoire est d’une incroyable bêtise, je m’excuse auprès des fans du roman mais la super-hackeuse qui pirate tout ce qu’elle veut en trois minutes et le criminel nazi psychotique qui fait des monologues ce n’est PLUS POSSIBLE EN 2012 BORDEL.
Problème numéro 3 : Le générique, je dois être le seul à penser ça mais non seulement je le trouve hyper ringard ( c’est subjectif ) mais en plus complètement inadapté à l’histoire ( c’est moins subjectif ).
Problème numéro 4 : Paye ta fin à rallonge qu’on aimerait écourte le plus vite possible, heureusement un peu compensée par un très beau plan final.
Bref, ce Millenium version Fincher est à peu près ce qu’on pouvait faire de mieux en adaptant un roman médiocre après qu’un mauvais film l’ait fait, c’est-à-dire une œuvre correcte, très loin d’être honteuse mais qui ne laissera pas une trace dans l’histoire aussi forte que les réussite de Fincher durant la précédente décennie.

The Yakuza papers volume 2 : Deadly fight in Hiroshima ( 1973 )

Après les évènements du premier Yakuza papers ( Combat sans code d’honneur ), Hirono ( Bunta Sugawara ) est envoyé en prison pour le meurtre de Doï, où il rencontre le jeune Yamanaka ( Kin’ya Kitaôji ). A sa sortie, Yamanaka rejoint le clan yakuza Muraoka et tombe amoureux de la nièce du parrain, Yasuko ( Meiko Kaji ).
Ce deuxième volet d’une très célèbre série de films de yakuzas est une formidable réussite signée du non-moins formidable Kinji Fukasaku, connu en France pour son brûlot Battle Royale. Ici, comme dans la plupart de ses films 70’s, on retrouve le style incandescent du réalisateur : arrêts sur images, caméra portées, zooms brutaux, cadrages penchés, violence extrême, musique stridente et vision désenchantée du monde de yakuzas ou le code d’honneur est jeté aux orties. De manière très curieuse, le sympathique héros du premier volume, Hirono, est laissé en dehors de l’histoire pendant une demi-heure et jouera un rôle assez passif ensuite, d’une manière qui rappelle un peu Horatio dans Hamlet. La place de personnage principal est donc prise par celui de Yamanaka qui est tout aussi captivant, chien fou romantique, violent, humain et brutal qui se fait manipuler par son clan ; Kin’ya Kitaôji est incroyable et les seconds rôles font plaisir à voir puisqu’on retrouve les célèbres Meiko Kaji et Sonny Chiba en bad guy ; même si il est un peu absent, Bunta Sugawara irradie de son charisme les scènes ou il apparaît.
Similairement au premier film de la série, l’histoire est foisonnante et multiplie les personnages, les lieux, les alliances, les meurtres… et c’est encore plus dur à suivre ici. Cela part dans tous les sens, les personnages sont imprévisibles et Fukasaku sait mieux que personne filmer le chaos bouillonnant. Comme souvent chez lui les dernières minutes sont une sorte d’apogée de la violence et on est déjà impatient de voir comment Hirono évoluera durant le troisième volume.
Souvent, ces dernires temps je me suis senti vieux, fatigué, dépassé. Ici, l’espace d’une heure et demie, j’ai perdu six ans et je suis retourné à l’époque ou, lycéen, je découvrais avec stupéfaction les films de Kinji Fukasaku et leur mise en scène barbare. Et cela, ça n’a pas de prix.








Boris.


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corum

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Envoyé par corum le Dimanche 22 Janvier 2012 à 00:46


Je sors d'une séparation. A peu près tout pareil que Boris, superbe, allez-y.

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"car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust

Pleykorn

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Envoyé par Pleykorn le Dimanche 22 Janvier 2012 à 01:39


Le 17/01/2012 à 18:28, Borislehachoir avait écrit ...

Bon avant toute chose merci à tous ceux qui nous ont encouragé, c'est super sympa et ça fait très plaisir.

Mon principal problème c'est qu'en général je ne parviens pas à me procurer les films que tu chroniques par les moyens à la légalité douteuse dont je dispose, en particulier les westerns et les films asiatiques. Par exemple, je n'ai jamais trouvé Trois heures dix pour Yuma qui faisait parti de tes westerns préférés si j'ai bonne mémoire. Bon après quand il s'agit des films en noir et blanc, je dois avouer que j'ai trop de mal avec le noir et blanc pour les apprécier, le seul film en noir et blanc qui m'a plu c'est M le maudit, sinon en général l'absence de couleur m'ennuie.

Et je ne te pardonnerais jamais d'avoir chroniqué Cinéman ! Va en enfer !

En tout cas j'ai découvert pas mal de films grâce à ce topic, entre K, Gedat, toi et quelques autres chroniqueurs occasionnels. Les Chiens de paille, Repo Man (énorme), The Sky Crawlers, King of New York, The Tree of Life et surtout Breakfast Club (merci BM :3) entre autres !

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Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 22 Janvier 2012 à 09:16


 Par exemple, je n'ai jamais trouvé Trois heures dix pour Yuma qui faisait parti de tes westerns préférés si j'ai bonne mémoire.

Ouais, c'est rien de moins que mon western préferé après Il était une fois dans l'ouest. Pour le fun, mon top 10 western en me limitant à un par réalisateur pour ne pas voir Leone truster trop de places :

1 ) Il était une fois dans l'ouest ( Leone )
2 ) 3 heures 10 pour Yuma ( Daves )
3 ) 7 hommes à abattre ( Boetticher )
4 ) La horde sauvage ( Peckinpah )
5 ) L'homme de la plaine ( Mann )
6 ) L'homme qui tua Liberty Valance ( Ford )
7 ) Impitoyable ( Eastwood )
8 ) Rio Bravo ( Hawks )
9 ) Le grand silence ( Corbucci )
10 ) The Shooting ( Hellman )
Et je ne te pardonnerais jamais d'avoir chroniqué Cinéman ! Va en enfer !

Je suis légèrement dubitatif sur le fait d'avoir encouragé à voir ce.... truc. 
En tout cas j'ai découvert pas mal de films grâce à ce topic, entre K, Gedat, toi et quelques autres chroniqueurs occasionnels. Les Chiens de paille, Repo Man (énorme), The Sky Crawlers, King of New York, The Tree of Life et surtout Breakfast Club (merci BM :3) entre autres !
Le débat sur Breakfeast Club c'est un des meilleurs moments du topic je trouve. Fallait le dire pour Repo Man, déja qu'on est exactement 17 en France à connaître ce film, faut vraiment en parler quoi. Comme disait le philosophe Miller, " Life of a Repo Man is always intense " .

Boris, y a moyen que tu fasses un compte-rendu, même rapide, de la demi-douzaine de films dont tu parles là ?

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Pleykorn

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Envoyé par Pleykorn le Dimanche 22 Janvier 2012 à 16:31


The Sky Crawlers

Le synopsis de ce film parle de la guerre. Le film présente un monde dans lequel la guerre est devenu un spectacle pratiqué par des professionnels pour amuser la galerie et juguler le besoin de violence de l'être humain. Pourtant, les scènes de guerre n'ont pas véritablement d'intérêt, au contraire ce sont toutes les autres scènes qui donnent au film sa profondeur et sa beauté.

J'ajoute ce que j'avais dit suite à mon visionnage (après la chronique de gedat, page 45 du topic cinéma) :
The Sky Crawlers est vraiment très réussi. Et même si le concept des "Kildrens" est déjà vu (clones donnant une forme d'immortalité de la conscience et/ou de la connaissance en la transmettant d'un corps à l'autre), j'ai beaucoup aimé la façon dont les humains qui les côtoient (la mécanicienne donc) et éventuellement eux-mêmes au bout d'un moment (pour Kasanagi en particulier, personnage exceptionnellement réussi, je suis d'accord avec toi gedat) préfèrent l'ignorer.
Et c'est tout de même impressionnant de voir un film plutôt contemplatif nous laisser contempler ainsi la vie vide de sens de pilotes sans réelles identité dans une guerre vide d'intérêt et pourtant être aussi passionnant. Les moments forts du film étant les passages où Kasanagi partage sa détresse en entrant dans une folie suicidaire/meurtrière.

Repo Man

Repo Man fait parti d'un type de film que j'apprécie beaucoup, celui où des types se retrouvent au même endroit au même moment à cause d'un objet incongru qu'ils recherchent tous (plus ou moins volontairement, le coffre des voitures recèlent parfois des trésors inattendus). Dans le même genre, je suis un grand fan de Arnaques, crimes et botaniques.
Ce que je trouve le plus difficile à réussir dans ce type de film, c'est de ne pas faire trop lourd dans les situations ou dans les blagues et Repo Man s'en sort à merveilles. Vraiment.
On sent que Emilio Estevez s'amuse bien à jouer le keupon au début. L'évolution du personnage est ensuite très intéressante, passant du rebelle au travailleur en costard. Appréciant très clairement son nouveau standing.

The King of New York

Un mafieux qui s'acoquine avec les Noirs, veut devenir maire à sa sortie de prison et utiliser une partie de l'argent de la drogue qu'il recèle pour financer un hôpital pour enfant. Rien que ça.
Ce que j'ai trouvé assez génial dans ce film c'est de voir d'un côté un mafieux aux méthodes illégales tenter d'utiliser son argent de façon positive faire face à des policiers désespérés qui pour faire régner l'ordre choisissent de dépasser eux-mêmes le cadre de la légalité. Les deux camps se retrouvent finalement exactement dans la même situation : devoir utiliser des méthodes qui vont à l'encontre de leurs objectifs (dépasser la loi pour la faire respecter, trafiquer de la drogue pour financer un hôpital).
Au-delà de ça, Christopher Walken est véritablement exceptionnel et la réalisation est excellente.

The Tree of Life

Pour être honnête, ce qui m'a marqué dans le film, ce sont les scènes jouées. Les acteurs sont très bons et les scènes m'ont parues vraiment très vraies. Ce film a été, comme je l'avais écrit en sortie de séance, une des séances les plus fortes de cinéma (en compétition avec C.R.A.Z.Y.). J'étais, et je suis toujours, davantage sceptique envers les scènes cosmiques/naturelles qui me paraissaient desservir le film dans le sens où pour moi ça fait perdre de la cohérence dans la narration. Ce genre de scènes donne tout de suite un aspect divin/omniscient qui va à mon avis à l'encontre du récit de sa vie d'enfant par un adulte. Les scènes sont magnifiques, je ne dis pas le contraire, mais je pense toujours qu'elles desservent le film.

Pour mémoire, je rappelle ce que j'avais dit à l'époque du débat sur MC (page 59, suite à une discussion entre Boris et BM) :
Je me sens au final dans une position assez intermédiaire dans le sens où effectivement ce film m'a énormément touché, mais ce n'est pas du tout par les scènes cosmo-musicales mais bien par les scènes jouées. Comme je l'avais écrit ici juste en sortie de séance, ces scènes contemplatives sur fond de musique classique (cosmologiques et naturelles) me donnent l'impression de ne pas être à leur place. Elles sont magnifiques, ça ne fait aucun doute, le mélange entre les images et le son est exceptionnel, bref de vraies démonstrations d'art, simplement je pense que le film aurait touché bien plus de monde sans. C'est peut-être paradoxal mais au final tout les détracteurs lui font un procès d'intention pour avoir absolument cherché le beau et le contemplatif plutôt que n'importe quoi d'autre et au final tomber dans du mauvais Van Sant (oui Last Days nous a tous traumatisé), alors que si, bien qu'il avait envie de les placées, il s'était retenu de les intégrer, on ne lui aurait pas reproché de ne pas les avoir mises pour moins subir la critique (mmmh, je ne sais pas si je suis très clair).

Ce côté contemplatif me plait parce que je trouve qu'il permet, d'une certaine façon, d'alléger le pathos en le remplaçant par de l'esthétisme. Et comme je ne suis pas fan des gros drames qui ne cherchent rien d'autre que la pitié du spectateur, ça me va.
Il y a d'un côté une histoire parfaitement ancrée dans la réalité, des problèmes familiaux assez courants même s'ils ne sont pas présents à ce degré en général. On retrouve la jalousie du fils envers le nouveau né qui va lui voler l'amour de ses parents, l'autorité paternelle qui bride les possibilités de divertissement, et donc le bonheur à cet âge là, s'en suit une haine très forte du père mais, malgré tout, c'est son père quand même donc il l'aime, le refuge dans les bras de la mère qui fait lentement naître un complexe d’œdipe latent, la difficulté de gérer la perte d'un être cher...
De l'autre côté on a une réalisation très contemplative, très spirituelle qui donne au spectateur l'impression de regarder un film uniquement là pour sa beauté, pour ses images et pour ses grandes phrases sur le sens de la vie.

Le mélange se fait, mais, et justement c'est en ça que les scènes contemplatives me posent des problèmes, je trouve qu'il y a des grumeaux. On a une 30aine de minutes avec des astres et de la musique classique (et pas à bas volume ) et ensuite on a toute une partie jouée. Si je trouve que les ralentis donnent plutôt bien (tant qu'on en abuse pas), quand il s'agit de plusieurs minutes de suite, c'est plus difficile, etc... Ça me donne l'impression qu'il a travaillé d'un côté du contemplatif et d'un autre côté du narratif et qu'il les a mis bouts à bouts. Ces deux côtés du film sont très bien traités mais leur mélange m'a moins satisfait. Et c'est dans ce sens que je pensais que les scènes contemplatives pouvaient desservir le film (ou sinon, ne pas servir).

Maintenant, Boris, l'histoire de famille ne t'a visiblement pas intéressée non plus donc à partir de là ça devient difficile d'aimer le film c'est sur, mais quand tu le dis désincarné, j'ai l'impression que tu as juste vu un réalisateur en attente de sur-consécration balancer la sauce intellectuello-esthétique et attendre qu'on lui envoie les fleurs. J'ai vu dans Tree of Life un film extrêmement personnel, mais déduire du fait que le réalisateur se parle à lui-même qu'il ne cherche que sa satisfaction c'est stupide. De nombreux films ont une grande part autobiographique, le réalisateur se parle effectivement à lui-même pour extérioriser sa souffrance, mais ce n'est pas pour autant que le film n'est là que pour lui. Et ce film me parait avoir un regard parfaitement pertinent sur l'enfance, même s'il traite de choses qui ne te touchent visiblement pas.

Breakfast Club

Ce film présente une caractéristique que j'adore : un nombre de personnage réduit, essentiellement les 5 étudiants collés et le principal qui surveille la colle. Ça force à développer les caractères des personnages et la construction de leurs relations, ce qui fait, par exemple, que X-Men 1 est bien mieux que X-Men 3 (trololo on va mettre 400 mutants mais en développer aucun, on n'a pas le temps, on met juste une scène pour montrer leurs pouvoirs et c'est marre).
J'ai retenu surtout un truc dans le film : lorsqu'on apprend pourquoi ils sont là, ils parlent tous de leurs parents, le premier de la classe qui se sent enfermé dans ce que ses parents veulent qu'il soit, la reine de la promo qui pense que ses parents l'utilisent, le sportif qui cherche à obtenir le respect de son père, le rebelle collé à cause de son comportement dont l'origine est son père alcoolique qui le bat et l'asociale qui regrette que ses parents l'ignorent.
Évidemment les personnages sont très (trop ?) stéréotypés, mais la construction des relations qui se nouent progressivement entre eux au cours de ce samedi de colle est vraiment très intéressante.

M le maudit

Ça a été très difficile au début, noir et blanc, VOstFr (allemand la VO, je rappelle). J'ai eu beaucoup de mal à aller au bout. Et je pense qu'à cause de ça, je ne le regarderais pas une seconde fois, cependant le traitement de la paranoïa vaut vraiment le coup. C'est impressionnant comment les gens finissent par se retourner les uns contre les autres et s'accuser en permanence. Toute confiance disparait, les délations anonymes fusent, etc... Effrayant.

Les Chiens de paille

J'ai pris une grosse claque en le regardant. Je ne m'attendais pas à une telle violence et j'ai vraiment pris le film dans la gueule. Je ne connaissais Dustin Hoffman à peu près que pour Rain Man et là j'ai découvert une autre part de son registre. Pour le reste, le film est tellement visuel que je ne saurais trop quoi en dire sinon : GO LE REGARDER NOOB §§§

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 22 Janvier 2012 à 16:42


Merci, c'est cool. Je comprends pas trop ta répulsion envers les films en noir et blanc ( en quoi c'est systématiquement plus pénible à regarder que des films en couleurs ? ). Mais ouais les Chiens de paille rules, MON PIEGE A LOUPS DANS TA GUEULE PUNK !

Boris, si t'as autant aimé King of new York, il y a un autre Ferrara mafieux avec Christopher Walken qui est tout aussi excellent : le superbe Nos Funérailles.

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Weeds

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Envoyé par Weeds le Dimanche 22 Janvier 2012 à 16:59


 5 ) L'homme de la plaine ( Daves )
C'est pas d'Anthony Mann ça ?

Weeds.

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Si vis pacem para bellum

Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 22 Janvier 2012 à 17:00


 Tout à fait, je me suis trompé, j'édite.

Boris, en parlant d'Anthony Mann, tous ses westerns avec james Stewart sont monumentaux ( il n'y a que l'Appat que je n'ai pas vu ), et l'homme de l'ouest et Du sang dans le désert, quoi qu'inférieurs, sont aussi de très bons films ; un grand cinéaste.

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Weeds

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Envoyé par Weeds le Dimanche 22 Janvier 2012 à 17:20


Cela fait un moment que je n'ai pas vu l'Homme de la Plaine. D'ailleurs, je ne l'ai vu que deux fois, dont une au cinéma et il m'avait assez marqué. Il faudrait vraiment que je me le procure en DVD.

Ce que j'avais trouvé assez intéressant, c'est qu'on y retrouvait à la fois la thématique de la vengeance et la dualité Homme/Nature à la fois physique et morale. Notamment d'assez magnifiques plans où l'environnement naturel et désert est prépondérant, et un homme quasiment ridiculisé en comparaison (même si Lockart est souvent rendu imposant lui-même).

Weeds.

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Si vis pacem para bellum

Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 22 Janvier 2012 à 17:23


C'est tout à fait ça, et comme souvent chez Anthony Mann, y a une sorte de dualité entre le méchant et le héros, comme si ils étaient la même personne qui avait pris deux chemins différents. Le film ou c'est le plus flagrant c'est Les Affameurs qui est d'ailleurs son film le plus minéral, je pense que tu l'aimerais beaucoup.

Boris.

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Pleykorn

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Envoyé par Pleykorn le Dimanche 22 Janvier 2012 à 18:17


Le 22/01/2012 à 16:42, Borislehachoir avait écrit ...

Je comprends pas trop ta répulsion envers les films en noir et blanc ( en quoi c'est systématiquement plus pénible à regarder que des films en couleurs ? ).

Honnêtement je n'en sais rien, c'est peut-être simplement que j'associe naturellement noir et blanc avec mauvaise qualité visuelle et sonore et que du coup ça me rebute par avance en fait. Vraiment je ne sais pas, mais quand je vois le noir et blanc en général je n'arrive pas au bout du film. Faudrait que j'essaie de regarder le film récent en noir et blanc avec Dujardin si ça se trouve j'y arriverai.

Boris, si t'as autant aimé King of new York, il y a un autre Ferrara mafieux avec Christopher Walken qui est tout aussi excellent : le superbe Nos Funérailles.
Pas encore vu mais déjà téléch... acheté !

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gedat

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Envoyé par gedat le Dimanche 22 Janvier 2012 à 19:26


A dangerous method - David Cronenberg (2011)

Au vu du contenu des films de Cronenberg, on se demande pourquoi il ne s'est pas attaqué à la psychanalyse plus tôt, tellement les écrits de Freud et leur obsession pour les liens entre le sexe et la psyché humaine sont caractéristiques des thèmes fétiches du canadien.
A Dangerous Method parle des relations entre Carl Gustav Jung et Sigmund Freud alors que le premier teste les méthodes de la psychanalyse naissante sur une des ses patientes qui va devenir sa maîtresse. Malgré le côté sulfureux du synopsis, le film est en réalité assez académique, et ne montre pas la folie d'une façon aussi extrême que dans un Crash ou un Faux Semblants, et les premières scènes, dans lesquelles Keira Knightley joue une hystérie impressionante, en sont les plus violentes. Du coup on peut avoir par moments l'impression qu'il se réduit presque à un simple film sur l'adultère.
La musique de Howard Shore est une réussite, Fassbender, Knightley, et Mortensen jouent tous mieux les uns que les autres, même si ils sont surpassés par un Vincent Cassel éblouissant dans le personnage de Otto Gross. Les décors viennois et suisses sont d'une opulence très classe, et certaines idées de mise en scène sont très bien pensées (par exemple la scène où Jung et Spielrein sont couchés dans le voilier). Mais le principal intérêt du film reste la relation entre Freud et Jung, l'admiration mutuelle des deux personnages exacerbée par l'excitation de la découverte d'un nouveau continent de la connaissance humaine, mêlée de l'animosité d'un rapport père-fils, relation qui est finalement bien plus centrale que l'intrigue de Jung avec Spielrein.
En résumé, A Dangerous Method est un film très réussi techniquement aussi bien que scénaristiquement, où les élégants décors de la haute bourgeoisie contrastent avec les pulsions auxquels s'intéressent les personnages. Cependant, on aurait éventuellement aimé un peu plus de prises de risque.


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