Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Jeudi 05 Janvier 2012 à 20:00 J'ose l'espérer. J'ai déjà tellement de mal irl à rencontrer des gens avec qui je pourrais partager ce genre de choses ...
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Jeudi 05 Janvier 2012 à 20:15 Moi j'ai pas vu ce Bergman, mothafuckaz.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Jeudi 05 Janvier 2012 à 20:18
J'aime bien les scènes où ils jouent à nager le plus loin possible dans la mer, qui font beaucoup penser à un passage de Au Chateau d'Argol de Julien Gracq. Sinon le film est bien mais tu ne trouves pas qu'il souffre un peu du syndrôme "je veux absolument que mon film soit cité dans toutes les discussions sur la bioéthique"? D'autant que le monde dystopique qu'il décrit est un brin caricatural.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Jeudi 05 Janvier 2012 à 21:18 Oui certes, le ton est clairement académique et grandiloquent. Mais ça passe plutôt bien malgré tout je trouve.
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 27/02/2017 Grade : [Nomade] Inscrit le 18/06/2010 | Envoyé par NewMilenium le Jeudi 05 Janvier 2012 à 23:20 Bah moi j'vous lis, par exemple. Pas souvent, mais quand j'm'y mets, j'trouve vos critiques intéressantes. Donc, continuez quoi.
___________________ "A quel moment les mecs ont pris la confiance comme ça? On est 66 millions ils sont 577, si y'a baston ça fait 114000 contre 1 quoi, même en admettant que Gilbert Collard soit champion départemental de Karaté on devrait s'en tirer." Pierre-Emmanuel Barré
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 08/11/2019 Grade : [Sorcier] Inscrit le 11/03/2006 | Envoyé par zwouip le Jeudi 05 Janvier 2012 à 23:25 moi j'ai pas vu monika mais c'était dans mes prochains visionnages.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Mardi 10 Janvier 2012 à 20:26 Rétrospective Bruce Lee
The Big Boss, Lo Wei (1971) Cheng (Bruce Lee) quitte sa Chine natale pour aller travailler dans une fabrique de glace en Thaïlande. Il se trouve que la fabrique en question abrite un trafic de drogue contrôlé par la pègre du coin. Quand deux ouvriers finissent par découvrir par hasard le commerce qui sous-tend leur usine, ils disparaissent mystérieusement... Les ouvriers s'inquiètent du sort de leurs collègues qu'ils ne voient pas revenir et se mettent à douter de plus en plus de l'intégrité de leur patron. Ils décident alors de se mettre en grève, ce qui ne plait évidemment ni au patron, ni au parrain local qui, ENFIN, envoie ses troupes pour castagner du prolétaire. Oui parce que se sont déjà écoulés trois quarts d'heure pour que ça se tatane un peu la tronche, et c'est quand même ce qu'on attend d'un film ayant pour tête d'affiche Bruce Lee (pour être honnête, il y avait déjà eu une rixe au tout début, mais Cheng se contentait de regarder, parce qu'un collier offert par sa môman lui rappelle la promesse qu'il a faite de ne pas se battre). Baston donc, oui sauf que l'ami Cheng a toujours son collier autour du cou, et se met un peu à l'écart pour regarder tranquillou ses copains se faire démonter la tête. Mais un mafieux un peu secoué bouscule malencontreusement Bruce et lui arrache son collier, YEAH ! Cette fois ça y est, le petit dragon peut se lâcher, les coups de savate fusent... une minute trente. Oui, il est tellement balèze qu'il leur a mis à tous la race de leur vie et ils se barrent bien rapidement. Bruce est considéré comme un héros, monte par la même occasion en grade et devient contremaître. Les ouvriers sont contents, Bruce Lee est content, le patron est content, c'est génial. « Hé les mecs, pourquoi qu'on faisait la grève déjà ? » Tu l'as dit Charlie ! Dans l'euphorie post-baston, ils ont oublié leurs potes disparus ! Et Cheng de copiner avec le patron, de s'empiffrer et de se saoûler au restaurant aux frais de ce dernier, de s'envoyer en l'air avec une charmante demoiselle pendant que ses copains prolo l'attendent au bercail. En 6h, il passe de héros local à social-traître comme dirait Kakita, ce qui le rend un peu triste. Lorsqu'il prend les choses en main et secoue un peu le patron pour savoir ce que sont devenus les deux hommes disparus, les représailles s'accentuent, et toute la petite famille ouvrière qui avait accueilli Cheng est tuée. Rien ne va plus, Bruce Lee va droit à la demeure du parrain, et enfin... BASTON ! Ouais mais rapide, parce que c'est la fin du film. Mais avant le générique, Bruce Lee se rend à la justice. Don't fuck with the law. Premier grand film de Bruce Lee qui s'était fait remarqué dans la série The green hornet, The Big Boss n'a de "big" que le nom et n'est intéressant ni pour le cinéphile, ni pour l'amateur de Kung-fu. À réserver donc aux fans de Bruce Lee. La fureur de vaincre, Lo Wei (1972) Huo, maître de Chen Zen (Bruce Lee), est mystérieusement décédé pendant que celui-ci était en voyage. En pleine cérémonie funéraire, des rapaces de japonais profitent de la mort de l'influent maître pour tenter de racheter l'école et ainsi asseoir leur influence sur la ville. À peine les funérailles terminées, Chen Zen, revenu pour rendre hommage à son maître, s'en va tataner du kimono pour se venger de l'offense. Ouais, cette fois ça déconne pas, Lo Wei a compris que ce que le spectateur attendait, c'est de la castagne. Les combats sont donc mieux filmés (les plans s'étendent, mettant tout de suite en relief l'incroyable agilité de Bruce Lee), mais sont aussi relativement plus nombreux. Seulement le film est complétement plombé par son manichéisme nationaliste et n'est finalement pas plus intéressant que les déboires ouvriers de The Big Boss. Si Lo Wei a compris que son succès résidait dans l'exploitation de son acteur principal, il ne parvient pas à accrocher son spectateur ailleurs que dans les scènes de combats, qui paraissent alors trop courtes et trop peu nombreuses, au profit d'une intrigue notamment amoureuse mièvre et pataude. La fureur de vaincre, c'est un peu ce que chacun croit connaitre quand il entend parler d'un film d'arts martiaux : un gentil navet qui ne vaut que pour ses démonstrations de Kung-fu. Ah oui et juste avant le générique, Bruce Lee se rend à la justice. Don't fuck with the law. La fureur du dragon, Bruce Lee (1972) Tang Lung (Bruce Lee) est envoyé par son oncle en Italie pour aider sa cousine dont le restaurant est convoité par une bande mafieuse. Rien d'étonnant du côté de la trame scénartistique, sauf que dès les premières secondes, le film surprend en introduisant quelque chose de très peu présent dans les deux réalisations de Lo Wei : l'humour. Le film s'ouvre en effet sur un plan dans un aéroport italien du personnage de Bruce Lee paralysé par le regard pesant d'une vieille italienne ayant probablement quelques problèmes avec les asiatiques : aux sourires polis de Bruce Lee s'opposent les regards accusateurs de la vieille, et ce pendant deux bonnes minutes... jusqu'à ce qu'on vienne chercher la vieille dame et que Lee pousse un soupir de soulagement et puisse enfin bouger ! Ça paraît anodin, mais c'est déjà complétement différent des deux films précédents. La Fureur du dragon exploite le lieu commun de l'étranger dépaysé et confronté à des moeurs qui lui sont obscures, et Lee respectant à la lettre la recommandation qu'on lui fait d'être conciliant avec les italiens se retrouvera par exemple chez une prostituée sans le vouloir, ou obligé de manger des gaspachos qui le feront chercher les toilettes tout au long du film. Mais encore une fois, c'est assez anodin et le principal c'est encore une fois les combats. Et cette fois le spectateur est servi. Du duel, au combat à un contre dix, à dix contre dix, à main nue, au nunchaku, à la fléchette, et au final grandiose contre Chuck Norris (entrecoupé de plans serrés sur un chaton (???)), il y en a pour tout les goût. Avec La fureur du dragon, on a enfin une recette qui fonctionne, un héros charismatique, des combats divers et impressionants, de l'humour ; un avant-goût de ce que fera si bien Jackie Chan avec Drunken Master ou Project A. Dommage par contre que Lee se sente obligé de rajouter une tortuosité scénaristique à la fin pourtant très dispensable. Le meilleur Bruce Lee donc, et un film que je reverrai avec plaisir. Le jeu de la mort, Robert Clouse (1978) 1978, oui. Bruce Lee est mort en 1973. Alors qu'il avait tourné plus d'une heure de film, il n'apparait dans le montage final que 20 minutes. Le réalisateur a eu le culot d'engager une doublure et de filmer la majeure partie de son film en faisant croire qu'il s'agit de Bruce Lee à l'écran. Bon je vous rassure, ça ne fonctionne pas du tout. Le jeu de la mort est une calamité, une véritable leçon d'anti-cinéma dans lequel s'enchaînent les faux-raccords, les facilités scénaristiques et scéniques (le début du film reprend les images du combat Lee/Norris) et des acteurs complétement nazes (dont le célèbre basketteur Kareem Abdul-Jabbar, engagé pour la longueur de ses jambes, mais dont le montage peine à cacher qu'il maîtrise le kung-fu autant que je maîtrise la physique quantique). Le résultat est lamentable et Le jeu de la mort est un gros nanar, mais... je pousserai le vice jusqu'à lui accorder un certain mérite, une certaine profondeur méta-cinématographique dans la mesure où le film met en scène la mort de Bruce Lee d'une manière troublante. Dès les premières minutes, Billy Ho (le personnage sensé être incarné par Lee) échappe à la mort. Plus tard dans le film, il se prend une balle dans la mâchoire, et décide, pour sa protection et celle de sa compagne, de faire croire à sa mort et d'organiser des funérailles ; le réalisateur emprunte des images d'archives, des véritables funérailles de Bruce Lee donc, et les intégre à son film. S'en suit une remise en question identitaire du personnage principal qui a subit des opérations de chirurgie plastique. Autrement dit, comment faire du Bruce Lee sans Bruce Lee ? Là, j'avoue avoir cru que le réalisateur, déjà bien culotté, allait pousser jusqu'à justifier l'utilisation d'un autre acteur par la déformation du visage de Billy Ho par les opérations... mais que nenni, on retombe dans l'incongru, l'incohérent et l'ennuyeux : malgré un semblant de décollage, ça reste un gros nanar. Ah oui et dans la version chinoise, juste avant la fin, Bruce Lee se rend à la justice. Don't fuck with the law. Bonus : Un screenshot, sans retouche (supplémentaire) PS : À ceux qui ont vu Melancholia, pouvez-vous me rappeler ce qu'il y a dans le bocal du mariage et dont le nombre est à deviner (Dunst sort le nombre exact dans la deuxième partie du film, appuyant son omniscience...) ; mon explication avec des pois chiches a moyennement convaincu Boris...
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Jeudi 12 Janvier 2012 à 18:22 D'accord avec toi dans l'ensemble des Bruce Lee ( le jeu de la mort mon dieu... ) mais dans mon souvenir, La fureur de vaincre était un peu meilleur et La fureur du dragon moins bonne. Après, je les ai vu il y a longtemps et je n'ai absolument pas envie de les revoir, donc je peux confondre. Reste que pour moi, ça ne pèse vraiment pas grand chose cinématographiquement, contrairement aux meilleurs Jackie Chan ( et je ne parle pas des Jet Li ).
Six femmes pour l’assassin ( Mario Bava, 1964 ) Un atelier de couture italien dirigé par la comtesse Como ( Eva Bartok ) est secoué par l’assassinat d’une des mannequins, Isabella. Une de ses collègues, Nicole, récupère le journal intime d’Isabella qu’elle se fait voler par une troisième femme, Peggy. Après avoir tué Nicole, le tueur masqué traque Peggy… Au début des années 60, Mario Bava frappe trois coups successifs qui donneront naissance au giallo : avec La fille qui en savait trop en 1963, il lance les stéréotype de l’assassin mystérieux, et de l’héroïne traquée dans une déco pop. La même année, son film à sketches Les trois visages de la peur, en couleur cette fois, voyait sa première partie confronter une jeune femme apeurée à un tueur au couteau à la sexualité refoulée. Mais c’est Six femmes pour l’assassin un an plus tard qui sera le premier film à cumuler tous les ingrédients qui feront le succès du genre : jeunes filles girondes trucidées de manière atroce, tueur masqué aux gants de cuir, prédominance de l’arme blanche, suspicion exacerbée entre les personnages et esthétique flamboyante. Car chaque plan de Six femmes pour l’assassin est une petite merveille picturale : ancien directeur de la photographie, Bava est au moins aussi doué qu’Argento pour profiter de toute la gamme chromatique possible et de l’ambiance délicieusement pop des années 60. Au-delà de cette beauté picturale indéniable, Six femmes pour l’assassin est une sorte de roman d’Agatha Christie beaucoup plus violent mais surtout beaucoup plus inventif dans ses scènes de meurtre jamais redondantes. Le scénario est suffisamment bien écrit pour occuper la faible durée du film ( à peine une heure et demie ) et le petit jeu de chercher le coupable fonctionne très bien. C’est plutôt mal joué mais comme chez Argento, ce défaut est compensé par le fait que les acteurs ne sont que des figures prêtes à se faire égorger au cas ou, sacrifiés au profit de l’ambiance visuelle, du rythme et du suspens. Évidemment les flics sont complètement à côté de leurs pompes. Évidemment le spectateur est conduit vers des pistes fausses en permanence, et évidemment l’histoire va se résoudre dans un bain de sang. L’amateur de giallo connaît la mécanique, reste qu’elle a rarement fonctionné aussi brillamment qu’ici. Pas forcément fan de Bava ( ses réussites les plus célébrées, Le masque du démon et La fille qui en savait trop, ne m’ont pas totalement convaincu ), je vois en Six femmes pour l’assassin un film trônant fièrement au sommet de mon podium giallesque, aux côtés des non moins brillants Les frissons de l’angoisse et Ténèbres du futur successeur de Bava, le talentueux Dario Argento. Le fils de Dracula ( Robert Siodmak, 1943 ) Le comte Dracula ( Lon Chaney Jr ) arrive aux Etats-Unis sous l’identité d’Alucard où la charmante Kay Caldwell ( Louise Albritton ) l’a invité. En dépit des avertissements de l’entourage de Kay, Alucard l’épouse, conduisant l’ancien fiancé de Kay à tenter d’assassiner le comte. Troisième opus de la saga vampirique après le Dracula de Browning et La fille de Draula de Hillyer, Le fils de Dracula est un drôle d’objet qui a la particularité d’être le seul film de monstres Universal des années 40 à avoir été mis en scène par un grand réalisateur, à savoir Robert Siodmak qui s’est illustré notamment dans le film noir ou il a donné des grands films comme Les Tueurs ; si les années 30 avaient vu Browning, Whale ou Mamoulian se succéder, la décennie suivante sera bien moins glorieuses quant aux choix des cinéastes qui donneront vie à nos créatures fantastiques préférées et la présence de Siodmak derrière la caméra ( accompagné de son frère Curt au scénario ) donne quelques beaux mouvements d’appareil et surtout un scénario qui, bien que complètement bancal, mélange des ambiances de fantastique et de film noir, avec des figures comme l’amant tirant sur sa maîtresse ou la femme fatale inhabituelles dans le cadre des films de monstres. Le problème numéro 1 c’est cette horreur qu’est Lon Chaney Jr. Mauvais en loup-garou, ridicule en Frankenstein, il est sans doute le pire Dracula imaginable tant son physique pataud, empesé et dénué de tout trait aristocratique n’aide pas ses très faibles talents d’acteur. Siodmak semble d’ailleurs vouloir le filmer le moins possible et il est curieux d’avoir un Dracula ou Dracula apparaît environ un quart d’heure seulement. Le reste du casting est tout aussi nul, avec une Louise Albritton extraordinairement fade et des scientifiques en mode Van Helsing au rabais net de taxe sans aucun intérêt. De plus, le fait de délocaliser l’action dans les Etats-Unis du XX ème siècle fait perdre énormément du charme est européen habituel de ce type de productions, ce qui ajouté aux personnages stéréotypés et inintéressants tire le film vers le bas. Reste qu’en dépit de tout cela, Le Fils de Dracula se regarde sans trop d’ennui et peut même être considéré comme supérieurs aux deux Frankenstein tournés l’année précédente. Cela reste du produit de série B médiocre. Meurtre sous contrat ( Irving Lerner, 1958 ) Claude ( Vince Edwards ), un jeune homme poli et maniéré, cherche à se faire embaucher comme tueur à gages et après un temps de mise en épreuve accepte le contrat que l’on lui soumet : assassiner une femme témoignant contre le commanditaire de Claude. Quand on s’intéresse un peu à l’histoire du cinéma de genre, on constate un phénomène récurrent : lorsqu’un genre arrive à sa fin, les dernières années de sa vie sont le théâtre de l’arrivée de productions délirantes. Par exemple, le western italien, sur le déclin au milieu des années 70, verra débarquer des films aussi perchés que Keoma ou Les 4 de l’apocalypse ; le film noir de la fin des années 50 quant à lui sera témoin de la sortie la même année du baroque La soif du mal, du lyrique Traquenard et de manière plus mineure, de ce Meurtre sous contrat extrêmement atypique. C’est en réalité un faux film noir à la limite de la parodie. Le héros fait franchement homo refoulé et passe le film à faire tout sauf ce qu’on lui demande ; les deux mafieux George et Mac qui l’accompagnent râlent quand le tueur à gages préfère aller se baigner ou jouer au golf qu’accomplir sons contrat, et les tentatives de meurtre foirent assez lamentablement. Claude aime faire part à tout le monde de ses théories sur la vie et la nature humaine, ce qui énerve George et rend Mac admiratif. Le film surprend en permanence par son ton décalé et nonchalant, à l’image de son héros qui refuse de tuer des femmes, non pas pour une quelconque raison morale mais parce que «les femmes sont imprévisibles, et allez assassiner quelqu‘un d’imprévisible vous ! » Si Meurtre sous contrat a été tristement oublié par l’histoire officiel, on peut de manière évidente repérer trois cinéastes qui s’en sont certainement inspirés : Tarantino pour ses tueurs bavards et leurs conversations décalées et Scorsese, qui lui rend hommage dans son documentaire sur le cinéma américain et qui clairement reprend l’une des séquences du début du film dans son Taxi Driver. Mais le cinéaste auquel Meurtre sous contrat fait le plus penser est Jim Jarmusch, son jeu sur les codes du genre et son humour délicieusement à l’ouest rappelant le travail de Jarmusch sur le western ( Dead Man ) ou le polar ( Ghost Dog ). Imparfait ( la fin est bâclée ), aussi vain que ludique, Meurtre sous contrat est un petit joyau du film noir qui doit être redécouvert. Mission Impossible : le protocole fantôme ( Brad Bird, 2011 ) Ethan Hunt ( Tom Cruise ) est libéré de prison par ses amis Dunn ( Simon Pegg ) et Carter ( Paula Patton ). Le trio est chargé par l’agence Mission Impossible d’infiltrer le Kremkin pour y voler des informations sur le terroriste Cobalt. Celui-ci fait exploser le Kremlin et Hunt, blessé, est poursuivi par les soviétiques qui le croient coupable du forfait. Dans sa fuite, Hunt rencontre l’agent Brandt ( Jeremy Renner ) qui rejoint l’équipe. Ce qui frappe dans ce quatrième Mission Impossible, c’est à quel point tout le décorum hi-tech mis en valeur d’habitude semble défaillant. La plupart des scènes à bases de gadget finissent par merder ou frôler la catastrophe à cause de la technologie, à l’image de Tom Cruise grimpant un gratte-ciel avec des gants-ventouses dont les piles ne tiennent pas, ou du fameux message qui s’autodétruira… et qui n’arrive pas à s’auto-détruire. On comprend assez bien la trouille qu’à Brandt quand on lui demande de sauter dans le vide «t’inquiète pas, j’active l’aimant et il va te rattraper ! ». L’autre aspect réussi, c’est Tom Cruise qui enchaîne les gamelles durant deux heures, foire ses sauts, échoue à rattraper les méchants à la course, le tout avec une présence et une vitalité qui confirment que sur le plan du charisme, il est toujours l’un des plus grands acteurs d’Hollywood. Et contrairement au deuxième épisode de la saga par exemple, la star Cruise ne phagocyte pas le film, ses trois collègues existent tout autant que lui ( et en général il est bien content de les trouver quand il se viande ) , notamment Simon Pegg, un des rares sidekicks comiques supportable ( et même drôle ) dans ce genre de productions. Si la mise en scène est de très bonne facture, dynamisée par un montage impeccable ( Brad Bird ne vient pas de chez Pixar pour rien ) qui lui permet de délivrer d’excellentes scènes d’actions, le film rate malheureusement ses scènes intimistes autour de Cruise et Renner qui ne sont certainement pas le point le plus intéressant du film. Le méchant et sa tueuse française sont fades, heureusement qu’ils apparaissent peu à l’écran. L’épilogue est raté et le personnage du flic russe ne sert à rien. Accessoirement, j’ai vraiment kiffé la poursuite dans la tempête de sables et la musique. A Colt is my Passport ( Takashi Nomura, 1967 ) Kimimura ( Joe Shishido ) est un tueur à gages ( encore ? ). Chargé d’éliminer un chef mafieux, il s’acquitte de sa mission facilement, mais l’héritier du chef éliminé requiert en échange d’une paix entre les clans la tête de Kimimura. En fuite avec son partenaire, Kimimura tente de prendre un avion, puis un bateau, et se résout à se battre devant la détermination de ses poursuivants. Je vais être clair : j’ai bien aimé. C’est une série B très bancale, bourrée de défauts mais aussi extrêmement attachante par certains aspects et c’est un petit film que je reverrais avec plaisir. Le film est sorti la même année qu’une autre série B de la Nikkatsu avec Joe Shishido, le bien plus célèbre La marque du tueur de Seijun Suzuki à côté duquel A colt is my Passport fait pale figure car moins maîtrisé, moins délirant, moins précis et plus avare en grands moments de cinéma. Le scénario y est plus conventionnel à ceci près que des influences western évidentes ( magnifique baston de fin au pistolet et au fusil d’ailleurs ), épaulées par une musique carrément Morriconienne, donne au film de Nomura une sorte de charme Leonien auquel je suis extrêmement sensible. Qui plus est, Joe Shishido, acteur fascinant qui ressemble à une fusion improbable de Tom Cruise et d’un hamster ( tapez son nom sur google image, vous verrez ! ) est plus sobre que d’habitude et élève le film de par son évident charisme, le reste des acteurs me semblant un peu plat en comparaison. Ce qui est dommage, c’est l’absence de rigueur du film : la caméra n’a de cesse de zoomer quand ce n’est pas nécessaire, de se brusquer inutilement, de cadrer de manière brouillonne… Si on veut voir ce que peut donner un film de Suzuki réalisé par un réalisateur médiocre, A Colt is my Passport semble parfaitement adapté. Dommage, car ses ruptures de ton sont fraîches ( les marins et la jeune fille semblent sortir de Quai des Brumes de notre Carné national, l’amitié entre les deux héros renvoie à toute une tradition hollywoodienne ) et son noir et blanc splendide. Seulement, sa mise en scène bancale fait que le film n’arrive pas à s’extraire du rang de petit polar agréable, que je vous conseille toutefois de découvrir si vous le pouvez au moins pour son excellent final. Boris, je suis particulèrement fier de mes caps de Six femmes pour l'assassin, qui arrivent pour une fois à donner une bonne idée de l'esthétique du film.
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Hors Ligne Modérateur Actif Modération : News, Arts, Cartes, Regles, Articles Grade : [Modo Forum] Inscrit le 27/04/2006 | Envoyé par Xins le Samedi 14 Janvier 2012 à 21:51
De même.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 26/07/2018 Grade : [Divinité] Inscrit le 05/05/2006 | Envoyé par imagine le Lundi 16 Janvier 2012 à 22:16 Salut
Je plussoie aussi ce que disent les amis Xins et NewMillenium avec un petit plus : je lis très régulièrement ce topic D'ailleurs, cela fait plusieurs mois que j'avais envie d'y participer sans jamais vraiment alors boum : je me lance avec deux visionnages très réçents : Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011) : Dans les années 30, Hugo Cabret (Asa Butterfield) est un jeune orphelin qui vit caché dans les combles et derrière les murs de la gare Montparnasse, à Paris, dont il remonte patiemment et régulièrement les horloges. Peu avant de mourir, son père (Jude Law), un horloger, s'était vu confié par un musée la tâche de rénover et réparer un mystérieux automate humanoide capable, semblerait-il, d'écrire. Problème : pour fonctionner, la machine doit être remontée à l'aide d'une petite clé spéciale que le garçon n'a, bien sûr pas sous la main. Aidé alors par la petite-fille (Chloë Moretz) d'un vieux vendeur de jouet grognon et énigmatique (Ben Kingsley), Hugo va tout faire pour retrouver cette clé et découvrir l'origine et les secrets du mystérieux automate. Lors de sa promotion, le film avait été décrit comme le premier long-métrage pour enfant du célèbre réalisateur ce qui est, à mon sens, une connerie car ce film est très loin d'être réservé qu'aux enfants. Adapté du très beau livre (que je conseille à tout le monde) L'Invention de Hugo Cabret de Brian Selznick, cette superproduction au budget -parait-il- faramineux peut être appréciée par tous les publics car elle a l'avantage de pouvoir être comprise à des degrés très différents, du simple divertissement à l'hommage extraordinaire au cinéma de ces années 1930 et au fabuleux précurseur et réalisateur que fut George Méliès (véritable inventeur du montage pour créer des effets spéciaux et des univers déjantés et fantastiques). Le film est émouvant car intimiste en ce sens où l'intention de Scorsese de nous faire partager son amour incroyable du cinéma et des livres, des histoires et des contes, peut se ressentir à chaque instant. Le casting est très bon : le jeune Asa Champsdebeurre est très juste, Chloë Moretz s'en sort très bien mais si elle en fait parfois un peu trop à mon goût (mais son personnage le veut aussi), Ben Kingsley est simplement fabuleux. Petite réserve pour Sacha Baron Cohen qui ne m'a pas convaincu en chef de gare grotesque (mais il n'est pas aidé par son personnage que je trouve complètement inutile). Le film est très beau, bourré de poésie, de métaphores astucieuses, d'hommages et de références que les amateurs reconnaîtront sans peine et de charme, et il est très bien servie par la 3D ce qui est assez rare pour le souligner. J'étais surtout allé le voir en tant que fan inconsidéré de Méliès et je n'ai vraiment pas été déçu : Scorsese a fait un superbe travail de reconstitution avec un vrai souci de rigueur et d'exactitude historique (avec quand même de très légères libertés comme la scène où Hugo pointe du doigt la Gare Montparnasse depuis un pont de la Seine, Méliès qui, selon le film, aurait découvert le cinéma par hasard dans une fête foraine, ... mais c'est sans importance dans le contexte du scénario). Malgré quelques longueurs par moment, je le conseille vraiment A++
___________________ imagine all the people... Je ne suis pas raciste mais il faut bien voir les choses en face : les enfants ne sont pas des gens comme nous
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 27/02/2017 Grade : [Nomade] Inscrit le 18/06/2010 | Envoyé par NewMilenium le Mardi 17 Janvier 2012 à 01:47 (Toujours un seul "L" à mon pseudonyme.)
___________________ "A quel moment les mecs ont pris la confiance comme ça? On est 66 millions ils sont 577, si y'a baston ça fait 114000 contre 1 quoi, même en admettant que Gilbert Collard soit champion départemental de Karaté on devrait s'en tirer." Pierre-Emmanuel Barré
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 30/06/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 08/12/2002 | Envoyé par Pleykorn le Mardi 17 Janvier 2012 à 09:23 Eveil go rename New avec deux "L" s'il te plait, ça facilitera la vie à tout le monde.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Mardi 17 Janvier 2012 à 18:28 Bon avant toute chose merci à tous ceux qui nous ont encouragé, c'est super sympa et ça fait très plaisir. Par contre, je n'ai pas trop compris imagine quand tu parles de deux films : j'ai relu deux fois ta chronique, il n'y en a qu'un. Il ne manquerait pas une partie de ton message ?
Sinon c'est reparti pour ma sélection de la semaine. Un faux mouvement ( Carl Franklin, 1992 ) Pour une histoire de drogue, Ray ( Billy Bob Thornton ), sa copine Fantasia ( Cynda Williams ) et son complice Pluto ( Michael Beach ) assassinent six personnes, un enfant épargné par Fantasia étant le seul survivant. Le FBI enquête avec l’aide du sheriff d’une petite ville, Dale Dixon ( Bill Paxton ). Ce qui frappe au visionnage d’Un faux mouvement, c’est d’abord un scénario extrêmement bien construit puisqu’il parvient à partir dans des directions franchement imprévisibles pour le spectateur sans jamais faire dans le coup de théâtre pour le coup de théâtre mais pour renforcer l’ambiguïté des personnages et pour leur donner une épaisseur bienvenue. Autre grand mérite de ce scénario, son utilisation des ruptures de tons fait passer d’une intro glaçante de violence à des passages comiques autour du sheriff Dixon, jusqu’à ce qu’au fur et à mesure le film glisse de manière imperceptible vers la tragédie rurale. En effet, Un faux mouvement est un cousin des plus célèbres Fargo et Un plan simple dans le domaine du polar campagnard aussi efficace qu’attaché à ses personnages, avec une performance vraiment remarquable de Bill Paxton en plouc plus complexe que ce qu’on imagine à première vue, et un trio de méchants extrêmement bien interprétés. La photo est très belle mais je n’en dirais pas autant du montage que je ne trouve pas exempt de reproches car il échoue plusieurs fois à maximiser la tension avant les moments de violence ( c’est particulièrement visible lors de la scène avec le flic qui arrête le trio d’assassins, mais aussi dans une moindre mesure lors du final ) du fait de son caractère brouillon. Défaut non négligeable au visionnage mais qui pèse bien peu face à l’énorme sympathie se dégageant de ce polar plus qu’injustement oublié, à l’interprétation magistrale et aux qualités psychologiques évidentes ( rarement le racisme a été traité aussi finement ). Et surtout, c’est extrêmement émouvant sans second degré merdique et sans morale facile, bref, ce que polar devrait toujours être. Bien qu’imparfait, c’est un film qui doit absolument être réhabilité. Si un lecteur, un seul, le découvre suite à ma critique, je serais aux anges. Le fantôme de l’opéra ( Arthur Lubin, 1943 ) Erique Claudin ( Claude Rains ) est licencié de l’opéra de Paris ou il a travaillé comme violoniste vingt ans. Ne pouvant plus financer les leçons de chant de la belle Christine ( Susanna Foster ) dont il est amoureux, il compose un concerto qu’il décide de vendre. Lorsque son éditeur s’approprie son travail, Claudin devient fou de rage, l’étrangle et dans la cohue est défiguré par un jet d’acide… Enfin un film fantastique Universal regardable, l’air de rien ça commençait à remonter. De tous ceux que j’ai vu, c’est le seul à bénéficier d’un technicolor franchement éclatant qui fait la part belle aux costumes et aux décors de l’opéra, absolument somptueux. Est-ce que du coup cette version ( la seule que j’ai vu à l’heure ou j’écris ) du roman de Gaston Leroux est une véritable réussite ? Pas franchement. D’abord, la mise en scène de Lubin est d’un classicisme affiché, incapable de transcender son matériel et les passages de course-poursuite sont ainsi systématiquement ratés par la faute d’une incapacité du réalisateur à quadriller l’espace avec un minimum d'efficacité. Ensuite, le scénario se perd dans des intrigues amoureuses autour des deux soupirants de Christine, un flic et un baryton, censées apporter un contrepoint comique à l’histoire et dont on a vite marre. La partie autour du malheureux Claude Rains est meilleure mais là encore Lubin ne parvient pas à en faire le fantôme que nous promet le titre du film et reste désespérément planplan. Dommage car Claude Rains est très bon, bien meilleur qu’un casting pour le reste trop falot. Les meilleures scènes du film sont à mes yeux les moments de danse et d’opéra du fait de leurs indéniables qualités visuelles. Malheureusement, on a un peu l’impression que Lubin aurait du se concentrer d'avantage sur le personnage de Claude Rains, gonfler son épaisseur tragique au lieu de filmer des danses ( réussies ) et des marivaudages ( sans intérêt ). Cette tendance au schématisme est impardonnable dans un film fantastique censé illustrer la déchéance d’un homme. Bien meilleur que les Frankenstein ou Dracula de l’époque, Le fantôme de l’opéra version Lubin est un agréable divertissement rafraîchissant, et ce n’est déjà pas si mal. Aguirre, la colère de Dieu ( Werner Herzog, 1972 ) Au XVI ème siècle, Pizarro envoie un détachement de conquistadores rechercher l’eldorado. Des tensions apparaissent vite entre le commandant, Don Pedro de Ursua, et son second Don Lope de Aguirre ( Klaus Kinki ) qui finit par prendre le pouvoir. La mégalomanie d’Aguirre est sans limite. Pour une fois, je pense que ma critique sera un petit peu originale. En effet, une opinion assez répandue considère Aguirre comme un film platement mise en scène rendu intéressant par la folie et l’imprévisibilité régnants lors du tournage et palpables à l’écran. Personnellement, j’ai trouvé que le film était beaucoup plus écrit que ce qu’on en dit, même trop écrit. Il y a une métaphore évidente de la plongée d’un groupe dans la dictature avec les 3 étapes : la démocratie trop laxiste qui échoue à réprimer l’extrémisme ( Don Pedro ), la dictature avec un chef fantoche irresponsable et manipulé ( Don Fernando ) puis l’autoritarisme pur et dur justifié par la nécessité de préserver le régime ( Don Lope ), avec en prime une critique très violente de la passivité de l’Eglise par l’intermédiaire du prêtre opportuniste collaborant avec tous les pouvoirs. Tout cela est un peu démonstratif pour un film réputé pour sa folie, mais la fin du film qui pour le coup devient effectivement complètement perchée rattrape très largement tout ça : soldat décapité dont la tête continue de parler, blessé murmurant que les flèches qui se fichent dans sa peau n’existent pas, découverte d’un bateau perché dans un arbre, singes envahissant le radeau de Klaus Kinski, la dernière demi-heure est extraordinaire, portée par la prestation titanesque de Kinski et la magnifique musique planante et anachronique de Popol Vuh qui augmente encore l’étrangeté des dernières séquences. A mon sens, Aguirre est un film valant plus que ses ( réelles ) qualités cinématographiques car unique en son genre, fou, baroque, bizarre. Qui plus est, contrairement à ce qu’on peut lire ici et là, Aguirre est loin d’être ennuyeux, et si le scénario un peu surécrit tend vers le didactisme, il a au moins le mérite d’offrir une vraie trame générale et de ne pas se reposer uniquement sur son étrangeté. L’espace de presque une heure et demie, on a affaire à un très bon film, le quart d’heure final étant quant à lui un véritable chef d’œuvre de poésie hallucinée. Dragon Kickboxers ( Charles Wiener, 1990 ) Mike et Martin, deux frères jumeaux super pros du kung-fu et tout, partent en vacances ou ils tombent entre les mains de l’ignoble Jake, que si j’ai bien compris les jumeaux ont amputé d’une main dans un film précédent. A l’aide de son armée privée, Jake a pour projet de monter une grande chasse à l’homme avec les jumeaux en guise de proie. Alfred Hitchcock déclaré que plus le méchant d’un film était réussi, plus le film l’était. Si on est d’accord avec cette vision, je pense que Dragon Kickboxers peut postuler au titre de pire film de l’histoire du cinéma tellement jamais de ma vie je n’ai vu un mec plus polio que Jake, punk nazi hystérique qui passe tout le film à raconter de la merde au point qu’on à l’impression que c’est impossible, le doubleur a du inventer les répliques ( WTF la citation de Bertold Brecht qui se termine en hommage aux hamburgers ??? ). Surnommé Grand Con Malade par l’équipe de nanarland.com, Jake est constamment débile et nous régale de monologues non-sensiques perdus entre Hitler dans Le Fuhrer en folie et un discours de Nadine Morano. Notons que son armée est également intégralement composée d’abrutis finis qui attaquent les jumeaux un par un ( donc ils se font tous later à deux contre un ), avec notamment de superbes ninjas qui ne se battent que la journée sauf si on leur donne des torches électriques. Un autre point rigolo est la technique de combat de nos héros Mike et Martin : en général, un s’accroche aux couilles du méchant et l’autre lui met un coup de couteau dans le dos, ça fait un peu moyennement héroïque, d’autant plus qu’ils n’hésitent pas à achever des blessés ou à tuer des hommes désarmés comme des gros chacals, ce qui fait que comme dans un Steven Seagal on en vient à souhaiter les victoires des méchants en dépit de leur QI de 18 ( notons aussi des copines des héros particulièrement futées, genre une fliquette en civil qui amène sa plaque avec elle en mission d’infiltration, c’est vachement malin ) et du fait qu’ils passent leur temps à raconter des conneries. Bref, un nanar constamment ridicule, donc un film qui doit impérativement être vu. Pour les curieux, une scène archétypale du film durant laquelle Jake nous présente sa redoutable armée : ON VA ALLER CHASSER HAHAHAHA : www.youtube.com/watch C'est merveilleux. Je pourrais écrire cinq pages sur tous les trucs joyeusement mongols dans cette merveille de grotesque ( gros merci à jaguarlubrique pour me l'avoir montré ). The Betrayal ( Tokuzo Tanaka, 1966 ) Un membre du clan samouraï Iwashiro est lâchement assassiné par l’héritier du clan Minazuki. Pour éviter la guerre entre les clans, le chef du clan Minazuki demande à son homme de confiance et futur époux de sa fille, Takuma ( Raizo Ichikawa ), d’endosser la responsabilité du crime et de partir en exil temporaire. Le chef de clan meurt peu de temps après et, de retour, Takuma comprend qu’il ne sera jamais réhabilité et que les deux clans se sont ligués dans l’espoir de le tuer. Les fans de chambara les plus calés vouent un culte à The Betrayal, notamment du fait d’un soi-disant combat à 1 contre 200 à la fin. D’abord, j’ai compté, c’est très exagéré puisqu’il ne s’agit que d’un minuscule combat à 1 contre 179 ( des camarades de dvdclassik ont dénombré respectivement 173 et 199 morts ). Plus sérieusement, le film se termine par un combat absolument anthologique ou Raizo Ichikawa, héros de la trilogie du sabre de Kenki Misumi, prouve encore une fois ses talents de sabreur. Tokuzo Tanaka n’est pas tout à fait du niveau des meilleurs metteurs en scène de films de sabre comme Okamoto, Gosha ou Kobayashi ( voir Kudo dont j’aime assez le style très personnel ) mais délivre une mise en scène artisanale tout à fait correcte dans l'ensemble. Le scénario très noir rappelle un peu le travail de Shinobu Hashimoto pour les cinéastes en question par sa virulence et son attaque frontale contre la raison d’état, mais je le trouve moins bon parce que si la charge politique est réussie, il n’en reste pas moins que contrairement à un Goyokin par exemple les personnages secondaires manquent d’épaisseur, de profondeur. Certes, Raizo Ichikawa est un acteur irréprochable mais un peu plus de finesse n’aurait pas été forcément superflu ; par exemple le méchant passe du statut de pauvre type qui a tué un samouraï sous l’emprise de la colère à celui d’ordure totale bien trop abruptement, tandis que les personnages rencontrés par Takuma ont des caractéristiques un peu vues et revues dans le genre. Ça a au moins le mérite de l’épure ( une heure 25 dont un quart d’heure de combat final ) et d’une certaine élégance visuelle ( belle photographie ) et puis franchement, si vous n’avez pas un début d’érection à l’idée de voir ce gros psychotique de Raizo Ichikawa se battre au sabre ( voir au couteau ! ) à 1 contre 179 désolé mais vous vous êtres trompés de topic, et toc ! Notez que le film n’existe pas en DVD, mais qu’en sachant ou chercher, on le trouve assez facilement… pour les curieux qui sont durs d’oreille, comprenez que ma boite à MP est ouverte. Boris, mec qui crée des guerres et qui va aller chasser hahaha.... QUI VA ALLER CHASSER !
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Mardi 17 Janvier 2012 à 18:48 Fuck j'y ai presque cru en voyant «Le fantôme de...».
En tout cas, la malédiction des "Martin" au cinéma continue. Sinon, je n'ai pas du tout envie de découvrir The Betrayal donc ne me donne surtout pas le lien via facebook... :clin d'oeil insistant:
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 08/11/2019 Grade : [Sorcier] Inscrit le 11/03/2006 | Envoyé par zwouip le Mardi 17 Janvier 2012 à 19:19 moi c'est plus le polar qui m'a tapé dans l'oeil...
Sinon la fin d'Aguirre tu dirais que c'est comparable à la fin de 2001 ou de Brazil ?
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