Oulah, ça fait un bail. Désolé, avec tous ces spectacles, je n'avais pas eu le temps de continuer.
Corellia en danger
Comme chaque jour le soleil se leva sur un charnier. Dans les plaines et les marais de la Guerre de l'Ombre ne restaient que des corps en putréfaction, et le silence. Un silence de mort simplement perturbé par le croassement des corbeaux qui venait se repaitre des cadavres encore fumants. Dans leur camp respectif, les deux armées se préparaient à donner un nouvel assaut, la chose était certaine, et pourtant rien ne le laissait penser. Si l'on avait pu faire abstraction du carnage, l'atmosphère aurait été presque paisible. La brèche, qui n'était à cet instant qu'une fêlure dans l'espace, luisait d'une lumière diffuse. Elle finit pourtant par se gonfler, s'ouvrir lentement, sans un bruit, et la lumière éblouit la plaine l'espace d'un instant. Puis, tout aussi lentement, des formes apparurent du Monde l'autre côté de la faille. Des personnages qui n'avaient rien à faire sur Dominaria... L'Armée du Vrai Monde faisait son entrée sur Terisiare. Quelques troupes seulement, envoyées en éclaireur par un gouvernement soucieux de parer à toute éventualité. Des soldats à pied avancèrent, l'arme pointée, suivis par quelques jeeps et deux chars d'assaut. Il stoppèrent à une dizaine de mètres de la brèche qui se referma derrière eux. Celui qui semblait être leur chef descendit de sa jeep et contempla le spectacle qui s'offrait à sa vue.
"Gardez vos positions Major ! lanca-t-il à l'intention d'un de ses subalternes. Alors comme ça, il existe d'autres mondes... S'il n'y avait pas autant de corps disséminés, je dirais que celui-ci a l'air acceuillant. Après tout, la guerre est une donée immuable de tous les univers... Etablissez moi un camp de base aux alentours de la porte, je la veux gardée jours et nuit ! Il semble que nous ayons atterrit à l'emplacement d'un champ de bataille, mais au vu de l'état avancé de certains cadavres, cette guerre doit être finie depuis longtemps. Une chose est sûre, les deux armées n'ont pas grand chose d'humain. Major, vous allez..."
Il fut stoppé net par un grondement sourd qui s'éleva de part et d'autre de la plaine, au loin, des crissements, comme des arcs électriques, déchiraient le silence. Quelque chose approchait, à l'Ouest, et à l'Est. Des formes apparurent bientôt. À mesure qu'elles se rapprochaient, certaines semblaient clignoter, disparaitre puis réapparaitre plus loin, des jets de lumière, noires d'un côté, brillantes de l'autre, jaillissaient de ces formes à peu près humanoïdes. En quelques dizaines de secondes, l'armée soltarie et l'armée dauthie se trouvèrent face à face, et fondirent l'une sur l'autre, le combat éclatant juste au niveau des soldats.
"Nom de Dieu ! cria le Sergent alors que des éclairs fusaient dans le fracas des armes, en positions ! Soyez prêts à tirer ! Qu'est-ce que c'est que cette merde..."
Une Glissombre dauthie aux crocs acérés qui semblait baigner dans l'espace aperçut les soldats et se précipita sur eux. Malgré le feu à volonté, il leur fallut une dizaines de secondes pour en venir à bout, non sans perdre un de leurs compagnons trop fougueux. Le sergent ordonna à un tank de tirer dans la masse houleuse qui combattait à quelques mètres de là.
"On va leur montrer qui détient réellement la puissance ici ! eructa-t-il"
L'engin se mit en place, et cracha un obus fumant qui vint exploser au beau milieu des deux armées. Le souffle déchiqueta les combattants les plus proches et fit reculer ceux qui étaient à une distance plus respectable. Les combats cessèrent sous la violence de l'évènement. Les deux armée semblaient connectées dans cette surprise, et avaient arrêter de se battre, pour se tourner vers l'endroit d'où provenait ce souffle bruyant et brûlant. Il y avait un nouvel ennemi immédiat, et les deux armées savaient ce qu'elles avaient à faire. Comme une seule créature, les deux armées se jettèrent sur les soldats en crachant de l'ombre et de la lumière. Ceux-ci actionnèrent une nouvelle fois les canons de leurs char, mais leurs assaillants allaient bien vite être trop prêt. Ils furent submergés en quelques secondes. L'infanterie essayait tant bien que mal de faire pleuvoir le plomb, mais les soltaris et dauthis réapparaissaient derrière eux, les pourfendaient, les envoyaient voler à plusieurs mètres d'un claquement d'énergie. Plusieurs s'étaient attaquer à un char qu'ils commencaient à démembrer. Le sergent ordonna le repli, monta dans sa jeep et ouvrit la brèche. Les hommes encore valides s'y précipitèrent. Certains blessés et un char encore occupé furent laissés à la merci des créatures qui les avaient attaquer. La brèche redevint une simple ligne de lumière, et l'Armée de l'Ombre acheva les survivants. Le Calme revint. Tous se regardèrent, conscients qu'il venait de combattre côte à côte. Au commandement de Fielok, les armes se relevèrent et les deux armées se préparèrent à recommencer le combat... lorsque une voix aussi sage qu'elle était claire et enfantine se fit entendre :
"Cela ne vous suffit-il pas ? Vous venez de vaincre ensemble les prémices du danger qui nous guette. Si vous ne vous unissez pas aujourd'hui, vous serez tous morts demain..."
Edhon, la vieille dame au corps d'enfant, se tenait là, seule, face aux deux armées.
Plus tôt dans la journée, un sorcier s'était présenté à Edhon, et au peuple corellien. Ertaï le sorcier légendaire des anciens temps, était de retour du Vrai Monde, et avait laissé à Rayne et Barrin le soin de mener ses élus en lieu sûr. Il leur expliqua le danger qui les menacait tous, le Conseil qui se tenait en la Yavimaya, le départ d'un groupe vers Nü, qui avait besoin de réprésentant de Corellia.
"La brèche la plus importante du continent s'est ouverte prêt de Corellia, ajouta Ertaï, vous devez détenir quelque chose que veulent les rayonnants, ces êtres de lumière qui rôdent aux alentours.
_ Nous n'avons rien de particulier, Ertaï, se désola Edhon de sa voix fluette, nous ne sommes que des artisans, des pêcheurs, des techniciens, pas des guerriers. Pourrions-nous détenir quelque artefact capable de contrer notre ennemi ?
_ Nous essaierons de découvri ici ce qui peut être si important, puis nous formerons un groupe qui partira pour la Yavimaya.
_ Edhon ! "
La voix venait d'un garde essouflé qui courait dans leur direction.
"Edhon ! reprit-il en s'arrêtant près d'elle, Fezall m'envoie. Nous sommes attaqués."
Fezall était le chef de la Garde, un courageux homme qui n'avait que rarement eu à défendre Corellia. Il se tenait à m'entrée de la ville et de ses murailles, devancant ses hommes, effrayé comme jamais. Là devant lui, sur le pont-levis, se tenait un immense dragon vert soufflant qui semblait prêt à cracher le feu sur eux. Pour l'instant, personne ne bougeait, mais les commentaires fusaient derrière Fezall.
"D'où vient-il ?
_ C'est un démon ?
_ Mais non c'est un dragon.
_ Mais les dragons viennent des montagnes non ? Celui là à l'air de venir tout droit de la forêt.
_ Certains viennent de grandes forêt, il parait.
_ Mais quelle forêt peut bien être assez grande pour lui ?
_ La Yavimaya. Elle est fort loin, mais elle est immense, je n'en connais pas d'autre assez grande.
_ Cela doit être ça. Mais les peuples de là-bas ne sont-ils pas pacifiques ?
_ En général oui, mais qui sait.
_ En tout cas il vient de là-bas.
_ Bien, les coupa Fezall, il vient de la Yavimaya, nous sommes d'accord sur ce point. Maintenant, ce que j'aimerais savoir, c'est s'il est venu pour nous aider ou pour nous dévorer.
_ Voyons, mon ami, commenca Aneleh qui avait repris son souffle, faisant sursauter les hommes qui le regardaient avec appréhension depuis plusieurs minutes, ai-je l'air de vouloir vous dévorer ?
_ Vous... Vous parlez ? Osa Fezall.
_ Et oui. Les dragons, tout comme les hommes, ne sont pas simplement des êtres sanguinaires dénués de toute intelligence."
Le dragon sourit à la vue d'Ertaï qui approchait en compagnie d'Edhon.
"Vous m'avez devancé, maître sorcier, dit-il.
_ Et oui, maître dragon, sourit Ertaï, c'est l'avantage d'avoir quelques pouvoirs.
_ Alors, commenca Fezall qui reprenait ses esprits, il est bien là pour nous aider.
_ Oui, commenca Edhon, c'est un émissaire de la Yavimaya où se tient un grand Conseil. Certains d'entre nous devrons quitter Corellia.
_ La totalité d'entre vous, finit Aneleh."
Tous les regards se tournèrent vers lui.
"Ydolem, l'ange scruteur, reprit-il, elle a vu tant de choses dans l'obscurité. Votre peuple tout entier est menacé. Les shälämäks ont débarqué sur Dominaria, et sont en route pour Corellia. Ils veulent traverser la brèche et disloquer l'Entremonde, et il décimeront ceux qui se trouveront sur leur route. Vous êtes peu nombreux à pouvoir vous défendre, de plus, les Rayonnants cherche un artefact crucial en votre possession. Il vous faut quitter ces lieux, et vous rendre au Conseil.
_ Et qui protègera la brèche, s'interrogea Fezall, qui les empêchera d'entrer dans cet autre monde ? Ceux qui savent se battre doivent rester ici !
_ Que pourra faire la Garde corellienne face à une armée ? demanda Ertaï. Vous ne résisterez pas.
_Il nous faudrait plus de bras...
_ Il nous faut l'aide des soltaris et des dauthis, lacha Edhon.
_ Quoi ? Mais ils sont en guerre ! Ils étaient en guerre alors même que je n'étais qu'un enfant !
_ Et bien ils devront faire la paix ! Une paix provisoire peut-être, mais nécessaire. Ils sont tous en partie responsable de ces brèches, et de l'instabilité de l'Entremonde, ils auront tout interêt à réparer leurs erreurs. Je vais aller les voir.
_ Vous risquez de tomber en pleine bataille, Edhon.
_ Je vais aller les voir ! Prépare notre peuple à fuir le lieu qui l'a vu naître, Fezall, et que tout les hommes capables de se battre soit prêts. Je reviendrais avec des alliés..."
Surpris par la parole d'Edhon, les dauthis et soltaris n'osaient bouger.
"Fielok et Shaghnar ! cria-t-elle aussi fort qu'elle le pouvait. Je vous ai vu naître ! Allez-vous vous cacher de moi ?"
Chacun attendait. Les mains étaient crispées sur les armes qu'elles tenaient, et les visages oscillaient entre la haine de ses ennemis si proches, et l'incompréhension la plus totale. Alors de la foule disparate des adversaires, Fielok le sombre et Shaghnar l'enfant de lumière s'avancèrent vers la doyenne au corps d'enfant.
"Que veux-tu ? commença Shaghnar
_ J'ai vu ce qui vient de se passer, commença Edhon, les troupes du Vrai monde... Ce n'est que le commencement. Une armée destructrice est en route pour Corellia, est en route pour cette brèche, pour la traverser. Si elle y parvient, s'en est fait de notre monde, et nous ne pouvons pas repousser une armée avec nos quelques gardes. Nous avons besoin de vous.
_ Nous sommes en guerre, doyenne, dit froidement Fielok
_ Et bien faites la paix ! Signez une armistice ! Ne voyez-vous pas que se prépare un combat bien moins puéril et ridicule que celui qui déchire vos peuples depuis des années ! Si nous échouons, plus personne n'aura l'occasion de se battre pour je ne sais quelle absurde raison. Nous avons besoin de vos deux armées pour que nous puissions tous survivre. Peu m'importe ce qu'après vous déciderez de faire. Mais aussi insensé que cela puisse vous paraître, vous devez combattre à nos côtés un ennemi commun. "
Fielok et Shaghnar se regardèrent, et l'espace d'un instant la fraternité qui aurait du les unir brilla dans leur yeux. Quelques heures après, une paix provisoire était dignée, et un camp commun s'établissait près de la brèche.
Voilà pour aujourd'hui.
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Suffit de cliquer...
[ Edité par Corvis Le 22 jun 2005 ]