Topic Cinéma

Ez: pour Monte Hellman, j'ai pas vu Road tout Nowhere, mais The Shooting et Macadam à deux voies sont deux films que j'aime vraiment beaucoup.

Sinon la nouvelle émission de Karim Debbache c'est tout nul.

Et puis comme Les Huit Salopards date de 2015, il passe 2eme de mon top, et Ni le ciel ni la terre prend la place de Mia Madre pour la nouvelle 10eme place.

Ca pue du cul leur émission ouais.

Déjà j'étais pas ultra fan des blagues dans Crossed mais là au bout de dix minutes on a cinq de résumé, quatre et demie de blagues pas drôles et trente secondes de trucs intéressants, et encore. C'est vraiment lourdaud à vouloir caser des bons mots toutes les cinq secondes (même ses sidekicks s'y mettent maintenant...). Je repense à la critique vraiment violente qu'avait fait la chaine Cinfiles sur Crossed, cette nouvelle émission lui donne malheureusement totalement raison, d'autant plus que le sujet est pourri (sérieux, Troll 2.... Debbache pourrait pas parler un jour d'un truc doté d'un minimum d'intérêt cinématographique ?).

La dictature des blagues de merde dans les critiques de film, ça m'emmerde. Et c'est d'autant plus con qu'à la base, je trouve Debbache un peu moins bidon que le Fossoyeur.

Boris.

Si c'était que les blagues de merde, mais là la fin avec " sisi y a un discours" sans interroger 1) son intérêt ( "la famille c'est bien et les hippies lesbiennes vegan c'est mal" GENIE!) 2) la manière de le mettre en scène ( il fait une blague sur le monteur au lieu de parler du fait que c'est fini à la pisse!), c'est minable.

200 000 € bien employés.

Pour le truc sur le discours, je te rejoins évidemment mais il y a aussi le fait que le " discours " derrière le film, quel qu'il soit (c'est vrai que j'ai du mal à voir en quoi un truc réac anti-hippies et anti-pédés ça anoblit le truc mais bon), soit suffisant pour faire que le film ne soit pas mauvais. Si c'est nul c'est nul, ça peut être nul de gauche ou nul de droite, nul sympathique ou nul antipathique mais jamais un message n'est en soi une preuve de grandeur.

Surtout que j'ai l'impression qu'il s'auto-contredit par rapport à ce qu'il disait quand il parlait d'Uwe Boll : une merde au second degré reste une merde. Et là il sort qu'un mauvais film à message devient... un bon film. Je ne comprends pas. Au contraire ça accentue souvent le décalage entre les prétentions de l'auteur et la réalité de ce qu'on voit, dans Turkish Star Wars y a un message religieux qui rend certains passages géniaux de WTF ( des stock-shots de pyramides égyptiennes qui parlent de la disparition de l'homme parce qu'il ne lisait plus le Corran).

Boris.

Le 21/12/2015 à 21:13, Borislehachoir avait écrit ...

Cette fois ce n'est pas une blague, j'ai vu le prochain Tarantino, The Hateful eight, en vo non sous-titrée. Je ne parlerai donc pas des dialogues puisqu'il y en a quelques uns qui m'ont perdu (le film est très bavard) notamment autour des batailles militaires et des confrontations entre Sam Jackson et Bob le mexicain.

C'est une sorte de film somme pour Tarantino : un huit-clos Reservoir Dogsien, un cadre de western racial comme Django, un jeu de la joute verbalo-stratégique comme l'intro d'Inglourious Basterds (on pourrait voir le film comme la première scène d'Inglourious étirée sur trois heures), un rebondissement tout droit sorti de Pulp Fiction et une maitrise du classicisme formel dans les deux premiers tiers qui renvoie bien plus à Jackie Brown qu'aux westerns spaghettis zoomés, avant que la dernière heure ne fasse vraiment parler la poudre. Au passage, superbe photo et magnifiques paysages hivernaux extrêmement bien mis en valeur.

Ce côté auto-citation m'avait énervé dans Boulevard de la mort, il est ici plus naturel, plus fluide. Ce mec a un don incroyable pour trouver son propre tempo, pour envoyer le flashback pile au bon moment, pour passer d'une pétarade à une digression de manière totalement naturelle. Je ne peux pas m'empêcher de trouver que depuis la mort de sa monteuse Sally Menke, les Tarantino sont moins parfaitement rythmés (coup de mou vers le milieu) mais c'est ici rattrapé par le formidable casting dénué de fausse note. C'est clairement moins original qu'Inglourious ou Django, mais il ne contient aucun défaut aussi notable que le jeu de Mélanie Laurent/Jacky Ido du premier ou le passage bien trop long chez Di Caprio dans le second.

Ce qui m'a le plus intéressé, c'est le discours sur la lutte qui sous-tend le film. La femme noire hait les mexicains, la femme blanche n'a que mépris pour les noirs. Jamais on ne trouvera dans The Hateful eight de réelle solidarité entre deux groupes ethniques opprimés, mais en revanche une improbable amitié inter-raciale peut naitre. Car Samuel L Jackson et Jennifer Jason Leigh ne sont pas des victimes, il sont des personnages forts qui ont appris à devenir aussi dégueulasses que les autres pour survivre ; Jennifer est respectée des hommes, Samuel est malgré lui admiré par un blanc confédéré absolument raciste et un chasseur de primes ultra-violent dénué de scrupules. Ce n'est pas un idéal qui peut souder une communauté, c'est une haine commune de l'ennemi qui est ici la seule chose qui empêche noirs et blancs de s'entretuer.

Tout ça pourrait sembler être du cynisme un peu évident... Si le film ne se terminait pas par une plus qu'étonnante fin " optimiste " (qui justifie pleinement le rapprochement fait par certains avec The Thing de Carpenter, d'ailleurs) qui tempère le promos. Le film énervera tout autant les anti-racistes que Django, et devrait en plus s'attirer les foudres des féministes vu le traitement particulièrement bourrin réservé au personnage féminin qui doit se prendre une douzaine de beignes dans la gueule durant le film au point de m'avoir fait détourner le regard. Quand à ceux qui jugent la violence de Tarantino irresponsable, j'ai tendance à préférer les laisser s'entourer des draps confortables de l'indignation morale plutôt que de discuter avec eux de ce que cette violence peut également signifier d'un point de vue sociétal.

Vu que j'ai pas grand chose à dire, à part, j'ai passé un très bon moment putain c'était trop cool comme film, je vais juste poser 2-3 questions. De Tarantino, j'ai vu que ces derniers films (les 2 Kill Bill, inglorious et Django), pour reservoirs dogs, pulp fiction et jackie brown, j'ai du les voir en décousu à la télé. Donc le premier paragraphe de Boris me fais un peu peur d'être passé à côté de quelque chose.
Sinon, d'un point de vu technique, j'ai pu voir le film en 70mm, c'est particulièrement impressionnant au début, l'image est vraiment immense, je savais pas où poser mon regard durant plusieurs passage du film (et pour moi qui a récupérer une paire d'yeux efficaces depuis début décembre seulement, c'est vraiment un putain de pied).
Sinon, mes 2 questions: En quoi la fin est optimiste? Et c'est quoi les passages qui t'ont "fait détourner le regard" concernant Domergue (la fin je peux comprendre, mais sinon)?

La fin est pas réellement optimiste mais à un moment on peut quand même penser que



Ce qui n'est pas le cas. Et la lecture de la lettre de Lincoln apporte aussi quelque chose de plus gai, car même si on sait que tout ça est faux, ça n'empêche que deux personnages ont su surmonter leur haine mutuelle.

Pour Domergue ben par exemple quand un autre personnage lui vomit son sang à la gueule, heu, j'étais pas hyper à l'aise. Idem en fin de film.

Boris.

Pour Domergue ben par exemple quand un autre personnage lui vomit son sang à la gueule, heu, j'étais pas hyper à l'aise.

...
...
Je viens de me rendre compte que ça m'a même pas dérangé pendant le film...
Mais bon, j'ai vraiment adoré ce personnage, j'ai trouvé que malgré tout ce qu'elle prend dans la gueule tout le long, elle lâche pas sa morgue, entre un côté "j'en sais plus que vous" couplé à du m'en-foutisme. C'est vraiment un coup de cœur, je connaissais pas l'actrice.

Oui je trouve aussi que le personnage est intéressant. Déjà parce que malgré tout ce qu'elle subit, elle garde sa morgue et ne se pose jamais en victime, je trouve ça assez fort. On finit par l'admirer un peu malgré nous tant il est évident qu'elle ne lâchera jamais rien. J'ai aimé aussi le moment ou on découvre qu'elle sait très bien qui est Warren alors qu'elle a joué l'idiote là-dessus un peu plus tôt, c'est à ce moment ou on se rend compte qu'elle est bien plus intelligente qu'elle en a l'air et que le rapport de force est certainement bien plus en sa faveur que ce que peut penser John Ruth. C'est une femme incroyablement forte (suffit de voir le leadership qu'elle impose) et que rien ne fera plier.

L'actrice c'est Jennifer Jason Leigh qui est vraiment une actrice formidable. Elle s'est fait connaître avec un teen movie encore trop sous-estimé aujourd'hui (Ca chauffe au lycée Ridgemont) avant d'enchainer deux grands films avec Rutger Hauer : Hitcher, l'histoire d'un auto-stoppeur psychopathe (merveille de série B) et La chair et le sang, un des meilleurs Verhoeven, dont l'esthétique médiévalo-cradingue a certainement beaucoup inspiré Game of thrones. Sa carrière récente me semble moins marquante que ses débuts dans les 80's.

Boris.

Un grand moment de jeu, c'est quand elle en pert ses mots tellement ce que fait Mannix lui parait stupide.

Je suis en train de revoir tout les Tarantino et bien que Kill Bill soit encore indétrônable, je préfère déjà les Huit Salopards à Inglorious Basterds et Reservoir Dogs.

Sinon grosse jalousie pour le 70mm.

Ben tiens mon top réactualisé même si le dernier est forcément encore assez frais dans ma tête.

1) Jackie Brown
2) Reservoir Dogs
3) Kill Bill
4) Django Unchained
5) Pulp Fiction
6) The Hateful Eight
7) Inglourious basterds
8) Boulevard de la mort

Boris.

Le 16/01/2016 à 14:07, Crutch avait écrit ...
Sinon grosse jalousie pour le 70mm.

Y'a par contre un défaut au 70mm: l'entracte ultra-violente qui te sort du film (juste après l'histoire raconté par Warren)

Sans avoir vu le dernier j'ai le même classement que toi pour l'instant Boris. 
Enfin, j'hésite entre les deux premiers qui pour moi sont plus ex-aequo que réellement 1er et 2e.

Le 16/01/2016 à 14:21, Borislehachoir avait écrit ...
Ben tiens mon top réactualisé même si le dernier est forcément encore assez frais dans ma tête.

1) Jackie Brown
2) Reservoir Dogs
3) Kill Bill
4) Django Unchained
5) Pulp Fiction
6) The Hateful Eight
7) Inglourious basterds
8) Boulevard de la mort

Boris.

Perso (n'ayant tjs pas vu The Hateful Eight) j'inverserais les 2 premiers et mettrais Inglorious Basterds au minimum 4ème et si True Romance avait été un Tarantino à part entière il serait sur mon podium aussi, alias le film avec un casting de porc, RIP James Gandolfini un de mes acteurs préféré..

édit: je suis allé aujourd'hui voir The Hateful Eight (en français c'est juste horrible) et franchement je suis gavé déçu, j'ai trouvé ça long, lent, téléphoné et certains acteurs (Michaël Madsen par exemple) trop peu utilisé avec peu de répliques..bref je suis pas un expert cinématographique mais là comparé à Reservoir Dog (en mode huis clos si ça se dit comme ça?) c'est juste un mauvais remake qu'on a l'impression de vivre, déçu, par ailleurs je trouve les "chapitres" vraiment mal proportionnés niveau intensité et fond exemple le chapitre 2 ou 3 quand tout le beau monde arrive au chalet ce chapitre est vraiment bon et bien fait mais d'autres sont vraiment délaissés.. Un dernier truc que j'ai pas aimé (du moins en version française) c'est la voix off, c'était une catastrophe..

Yo ! J'écris pas souvent ici mais j'lis pas mal (j'aime beaucoup beaucoup ton top tarantino, boris, même si pour moi les deux premiers sont dans l'ordre inverse et que j'ai pas vu hatefull eight)

J'ai besoin d'aide !
C'est tout bête, mais voilà pour moi cette année 2015 nous a amené une sacré bouse, plébiscitée par touuuuuut le monde (Public, critique, youtubeurs, environ tout les gens qui partagent un poil trop leurs avis avec moi), j'ai nommé : Kingsman.

Franchement je saisi pas l'engouement. J'ai détesté ce truc. J'ai pas aimé l'humour, j'ai pas aimé l'image ultralisse, j'ai pas aimé le héro et son évolution "bouh t'es un mauvais garçon avec une casquette, on va faire de toi un gentleman", j'ai pas aimé ce méchant qui "désacralise et parodie le méchant classique de film".

Et pour finir, j'ai détesté les réactions unanimes quant à l'originalité de ce film, le renouveau qu'il apporte aux films d'espions et toute ces bullshit...

Et voilà, top youtube de tout les "cinéphile" : il y est presque à chaque fois.

Conclusion ? J'suis trop bête ? J'ai pas saisi un truc ?

Donc j'ai besoin de vos avis pour savoir si je suis seul au monde et si oui, en quoi il est si bien ? (ça changera surement pas mon avis par contre...)

PS : mouais, la scène dans l'église est ptete sympatoche...

Badness6: The Hateful Eight en VF, c'est nul. C'est un film d'acteurs et de language, comment tu peux apprécier l'ecriture, le rythme, les délicieux accents ( Mannix a un accent sudiste à se tordre.) sans la VO? Madsen et sa voix caverneuse réussit à être marquant lors de ses deux confrontations avec John Ruth. Et la voix off en VO c'est Tarantino himself.

Coulin: Boris a haï Kingsman, sa critique est page 150.