Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Lundi 07 Novembre 2011 à 15:22 A noter que kakkhara le fourbe faisait la fine gueule sur le chat genre je suis un cinéphile un vrai, j’ai autre chose à foutre, et qu’il vient de me griller la priorité en gros chacal qu’il est, bref, tu as gagné une bataille, K, mais je t’aurais un jour en te spoilant le prochain Jiang Wen histoire que tu rages bien tel l’haïssable bobo que tu es ! C'est ça la magie des soirs où t'as des élèves absents qui préviennent pas et où tu te retrouves avec rien à foutre ^^. Et sur le chat j'avais dit que j'irais le voir, même si j'ai avoué partir avec un à priori bien négatif. (en même temps ça aurait pu être aussi moche qu'indy 4, pour ce que j'en savais, et je ne suis pas un inconditionnel de Spielberg, même si en général j'apprécie pas mal.)
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Samedi 12 Novembre 2011 à 23:42 Pépé le Moko ( Julien Duvivier, 1937 )
Le gangster Pépé le Moko ( Jean Gabin ) se cache dans la Casbah d’Alger, traqué par l’inspecteur Slimane ( Lucas Gridoux ). Pépé rencontre la séduisante Gaby ( Mireille Balin ) et projette de s’enfuir avec elle. Mais la maîtresse de Pépé est jalouse et, manipulée par Slimane, cherche à contrarier ses projets. Film séminal du cinéma français, œuvre la plus populaire de Julien Duvivier ( cinéaste dont Bergman et Welles, entre autres, étaient fans ), rôle emblématique de Jean Gabin, Pépé le Moko a eu une telle importance historique qu’il pourrait très facilement se révéler décevant ; il n’en est rien. C’est un film splendide sur l’echec, la pègre, l’amour et l’honneur, tout cela à la fois. Si on peut s’amuser d’y retrouver des clins d’œil au Scarface d’Howard Hawks, le personnage de Pépé est très différent de celui de Paul Muni : violent mais honorable, mufle mais romantique, malin mais malhonnête, il donne l’occasion à Gabin de composer un personnage fascinant. Les seconds rôles ne sont pas en reste, Mireille Balin est magnifique et je trouve qu’on parle beaucoup trop peu de ce fascinant fumier joué par Lucien Gridoux, qui fait penser à une version algérienne du Porphiri Petrovitch de Crime et châtiment. La reconstitution de la Casbah est incroyable pour un film de studios et on se croirait vraiment dans les bas-fonds d’Alger. Il faudrait féliciter aussi les dialogues d’Henri Jeanson, même si le scénario appuie parfois un peu trop l’aspect « étranger qui rêve de retourner au pays » de Pépé. La fin touche au sublime et est emblématique du pessimisme du cinéma français des années 30. Oh j’oubliais : ça fait deux ans que je cherche d’où vient le sample en français dans You Were Good In Your Time sur le dernier Morrissey ( « je ne suis ni contente, ni tranquille » ). Bon, ben c’est ce film là. Allez savoir pourquoi, je croyais que ça venait d’un Godard. Captures à venir, là j'ai paumé mon DVD. Justice sauvage ( John Flynn, 1991 ) C’est l’histoire de Gino, sauf qu’en fait c’est Steven Seagal, un connard joué par un William Forsythe en mode je-viens-prendre-le-chèque a tué son ami d’enfance. Or, Steven, il n’aime pas ça ! Donc il veut retrouver le salaud et vous imaginez bien qu’il va nous la jouer fine. Justice sauvage est considéré comme l’un des meilleurs Steven Seagal, notamment grâce à la mise en scène de John Flynn qui, loin des tacherons qui entourent Shaolin Bibendum aujourd’hui, avait marqué les années 70 avec son très bon Légitime violence ( critique à venir ), un des meilleurs revenge movie. Et il est vrai que Flynn fait à peu près son boulot se metteur en scène de série B… Sauf qu’il est complètement impossible de transcender une intrigue à la con quand on est doté d’un héros monolithique complètement attardé qui pète la gueule à tout ce qui bouge, qui fait le kéké devant les gonzesses, qui nous emmerde avec son enfance dans le quartier et son code de l’honneur et qui va évidemment serrer la nana du film par une méthode de séduction infaillible : 1 ) Je te fous en taule pour un prétexte bidon 2 ) Tu vas parler connasse ? 3 ) Fille raide dingue de Saumon Agile. Là, j’ai envie de dire : YEAAAH ! Malheureusement c’était les débuts, on n’avait encore ni monologue de trois plombes d’un des méchants façon « ce type c’est le meilleur des meilleurs voir un peu mieux, il faisait partie d’un commando d’experts… » ni moulinets dans le vide de Steven «Fat and Furious » , qui QUAND MEME nous gratifie de quelques pétages de bras à la main ( quand Lethal Quintal fâché, lui toujours faire ainsi ), de bonnes vieilles répliques bien débiles comme on les aime ( « tu suçais encore ton pouce quand ton frère suçait autre chose ! » « Ben oui mais il est pas là, et tu sais pourquoi il est pas là ? Parce que c’est un fils de pute et un trou du cul ! » ). Et comme en plus les méchants jouent comme des pieds et que l’intrigue parallèle sur les mafieux italiens est d’une inutilité rare, on sort de Justice Sauvage en se disant qu’au fond, les films de Steven, c’était tout pourri depuis le début. OCTB ( Kirk Wong, 1994 ) L’inspecteur Lee ( Danny Lee ) est à la tête d’une escouade traquant le gangster Ho Kin-Tung ( Anthony Wong ), en fuite avec sa petite amie Cindy ( Cecilia Yip ). Les méthodes extrêmement brutales de Lee le conduisent à être très critiqué par sa hiérarchie. Le début d’OCTB est confus, brouillon, voir incompréhensible. On peine à discerner les enjeux, qui cherche quoi, et le rythme extrêmement rapide du film ( on est dans de la série B Hong-Kongaise qui doit tenir en une heure et demie ) fait que le premier quart d’heure est franchement pénible. Et puis, si l’on persévère, on finit par comprendre les interactions entre les personnages et cela devient très intéressant. Si Danny Lee joue l’habituel flic badass incorruptible inflexible et déterminé qui échouerait aujourd’hui à un acteur peu charismatique comme Nick Cheung, c’est le couple Cecilia Yip-Anthony Wong qui lui vole la vedette tellement ils arrivent à être à la fois touchants, drôles, violents, romantiques et désespérés. Les flashbacks sur le pasé d’Anthony Wong sont étonnamment bien placés et il y a des beaux moments de poésie pure comme lorsqu’ils se désaltèrent après avoir échappé de justesse à la police. La partie « guerre des polices » n’est pas totalement réussie mais le scénario ménage un retournement de situation bien vu au personnage de Nick Cheung, qui donnait à tort l’impression de refaire exactement la même chose que dans City on fire. Les scènes d’action s’améliorent au fur et à mesure et la dernière est superbe, avec un trio de gangsters qui morflent autant que dans Chow Yun-Fat dans The Killer. Et surtout, surtout, OCTB se révèle aussi réussi sur le plan de l’action que de l’émotion, grâce à un Anthony Wong des très grands jours qui prouve une fois de plus qu’il est un des meilleurs acteurs de Hong-Kong. Alors évidemment c’est formellement bien plus brouillon que les meilleurs Johnnie To, moins ambitieux que du John Woo et bourré de petits défauts d’époque ( photo terne, musique pas extraordinaire, passages convenus ) mais OCTB demeure une belle réussite de série B violente ( les scènes d’interrogatoire à base je latage de burnes sont ) portée par des acteurs excellents et une mise en scène bien sèche de Kirk Wong. Un petit classique du réalisateur du tout aussi réussi Crime Story, en attendant que ses deux films les plus réputés, The Club et Rock N’ Roll Cop, sortent enfin en DVD. Le Monstre de Londres ( Suart Walker, 1935 ) Le docteur Glendon ( Henry Hull ) est mordu lors d’une expédition au Tibet par un loup-garou. Il parvient toutefois à son but, c’est-à-dire de débusquer une plante rare qu’il ramène à Londres. Là-bas, un médecin ambigu, le docteur Yogami, lui affirme que la plante permet de lutter contre la lycanthropie. C’est le premier film de loup-garou de la Universal et si l’on commence par se demander pourquoi il est bien moins connu que la version de George Waggner avec le mauvais Lon Chaney Jr, on comprend vite : cette version est encore pire et frôle le ratage absolu. D’abord, le film pâtit d’un scénario idiot, avec des nuits ou certains loup-garous se réveillent mais pas les autres, une plante dont on ne comprend rien aux effets, une menace d’épidémie qui tombe comme un cheveu sur la soupe et une thématique du loup-garou qui s’en prendrait à ceux qu’il aime le plus dramatiquement sous-exploitée ; il faut ajouter qu’on s’en bat très vite les cacahouètes de savoir que la femme du docteur Glendon a retrouvé son amoureux d’enfance, qu’il est encore amoureux d’elle, qu’elle fait la gueule parce que son mari n’est pas d’humeur joyeuse… Mais le pire, c’est l’humour. Pendant la moitié du film on se tape des petites vieilles alcooliques qui font des blagues de merde ( exemple, l’une passe tout le film à appeler le docteur japonais Yokohama au lieu de Yohagi ; qu’est-ce que c’est marrant ! ) et franchement, quand on regarde un film de loup-garou, on veut voir… le loup-garou ! Et là, re-mauvaise surprise : si le maquillage est réussi pour l’époque, l’acteur Henry Hull est nul, nul, nul. Pour le comparer avec Lon Chaney Jr, ils sont aussi mauvais l’un que l’autre mais d’une manière très différente : Lon Chaney Jr essaye de faire l’acteur dramatique et foire, tandis qu’Henry Hull n’essaye même pas et semble s’emmerder copieusement. On aimerait que les seconds rôles fassent mieux mais non, on a une moitié d’acteurs incroyablement fades ( Yogami, la femme d’Henry Hull, l’amant de celle-ci ) et de l’autre l’équipe des grand-mères hystériques. Bref, un ratage quasi-total, pour le moment le pire film fantastique Universal des années 30 que j’ai pu voir. Quai des brumes ( Marcel Carné, 1938 ) Jean ( Jean Gabin ) arrive au Havre après avoir déserté de l’armée. Il rencontre plusieurs curieux personnages, notamment une magnifique jeune femme désabusée, Nelly ( Michèle Morgan ), son mal-aimé tuteur Zabel ( Michel Simon ) ainsi que le gangster raté Lucien ( Pierre Brasseur ). « T’as de beaux yeux, tu sais » c’est dans ce film. Comme pour Pépé le Moko, Gabin a crée un véritable archétype dans ce film ; après le caïd de la pègre, on a donc cette fois le déserteur en quête d’une nouvelle vie, avec toujours ce romantisme à fleur de peau mâtiné de violence. Michèle Morgan est magnifique, et Michel Simon égal à lui-même, c’est-à-dire extraordinaire : ce type aussi brillant que malfaisant semble toujours avoir une longueur d’avance sur les autres personnages, et la fausse douceur qui semble émaner de lui cache en réalité un esprit véritablement machiavélique. Arriver à donner autant de corps à un gars aussi ingrat relève du génie. Pour le reste, comme les autres Carné de l’époque, Prévert est aux dialogues et se lache complètement sur les tournures irréalistes, les métaphores dans tous les sens et c’est sensationnel. La contradiction apparente entre le « réalisme » du film et des dialogues aussi écrits est pulvérisée par l’aisance qu’ont les acteurs à les réciter et on passerait des heures à les écouter. Carné n’est pas en reste puisque sa mise en scène souvent très mobile prouve bien que le poète n’était pas le seul talent dans leur fameuse association. Enfin, il y a cette ambiance, à la fois pesante et détachée, ou les personnages semblent tous être des morts en sursis ( cf le sort de l’artiste peintre au début du film ) et savourer les bons moments comme si ils étaient les derniers. On a rarement autant ressenti au cinéma le poids de la fatalité qui écrase le monde, la seule échappatoire se trouvant dans les yeux magnifiques de Michèle Morgan. C’est glamour, c’est tragique, c’est splendide et c’est français. Dans un monde idéal, un film aussi facile d’accès, aussi populaire et aussi réussi passerait sur TF1. Mais le monde est aussi moche que dans le film, et la place est prise par Pascal le grand frère. Boris, la prochaine série sera essentiellement composée de raretés n'existant pas en DVD, ce qui me permet à la fois de parler de films méconnus et d'envoyer chier Hadopi.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/06/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 14/06/2011 | Envoyé par MagicJul le Mardi 15 Novembre 2011 à 21:44 Salut tout le monde.
Moi j'ai particulierement aimé "World invasion, battle Los Ageles"
___________________ "On n'a qu'une vie. Il faut savoir en profiter..."
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 03/12/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 28/06/2004 | Envoyé par corum le Mercredi 16 Novembre 2011 à 14:12 Film vus récemment, en vrac
The artist Un peu comme kakkhara, plutôt réussi, même si comme l'a écrit un journaliste de libé, quitte à filé le prix d'interprétation à Dujardin, ils auraient mieux fait de le refiler au chien, tout à fait extraordinaire. The graduate J'ai bien marché, même si le scénario est franchement fumeux, on se laisse prendre au jeu par Dustin Hoffman en gamin maladivement timide. L'ambiance un peu lourde fonctionne, plus difficile quand le film cherche à prendre son envol. Ceci dit un bon moment de cinéma. La zique est cool (le film doit être plus connu pour sa bo que pour autre chose) et bien utilisée. L'exercice du pouvoir Bonne surprise. On suit un ministre des transports dans une tranche de vie assez dramatisée. Même si le film n'est pas une comédie, j'ai beaucoup ri, et c'est ce qui sauve le film d'un propos que j'ai trouvé souvent très appuyé. Un bon moment, même si quelques longueurs. A noter Michel Blanc en dircab qui veut s'inspirer des délires de Malraux que j'ai trouvé fort sympathique. Le septième sceau Un chevalier de retour de croisade pour se retrouver au milieu d'un épidémie de peste noire joue aux échecs contre la mort pour prolonger sa vie de quelques jours. J'ai pas tout compris parce qu'à peu près tout est métaphore et symbole, mais au delà de ça je ne me suis pas ennuyé une seconde et le personnage de l'écuyer m'a fait rire à de nombreuses reprises. Un certains nombres de scène très marquantes (les rencontres avec la mort et le bûcher par exemple). Un film qui m'échappe quelque peu, mais un grand film. Sinon j'ai revu deux Disney Kuzco, bonne comédie débile, et la Belle et la Bête,beaucoup moins gnagnan que dont je me souvenais. Les deux contiennent des idées visuelles très réussies.
___________________ "car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Mercredi 16 Novembre 2011 à 14:47 Ah ouais ? Me souviens plus en quoi, tu pourrais développer ? Et sinon je ne pense pas qu'il soit reconnu pour sa B.O. Moi j'en retiens particulièrement le dernier plan à la fois frivole et totalement désespérant. D'ailleurs en parlant de dernier plan, tu ne trouves pas que la danse du Sceptième sceau démonte tout ?
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 03/12/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 28/06/2004 | Envoyé par corum le Mercredi 16 Novembre 2011 à 15:02 Je veux bien qu'ils soient tous tarés dans ce film, mais par exemple je trouve l'attitude de Mlle Robinson tout à fait improbable. Ah, en fait tu l'as pas violée ? Dans ce cas-ci c'est RAS !
Sinon +1 pour le dernier plan, surtout désespérant. Et pour le 7e sceau. Sinon j'ai ptetr un nombre démesuré de fande Simon and Garfunkel dans mon entourage.
___________________ "car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Mercredi 16 Novembre 2011 à 21:02
Pas autant que la musique des troubadours au milieu du film.
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Hors Ligne Membre Passif depuis le 03/07/2023 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 22/08/2003 | Envoyé par jokerface le Jeudi 24 Novembre 2011 à 00:36 Ca faisait longtemps que javais pas posté ici !
The human centiped 2 Avant propos Je n'avais pas pu profiter pleinement du 1 vu que je l'avais vu au cours d"une soirée entre pote où l'un des invités qui l'avait déja vu s'etait mis en tête de me parler du film alors que celui ci etait en train de se dérouler sous nos yeux. Ce n'est que 40 min après que je réussissais enfin à le convaincre de me laisser regarder tranquillement. Bref, je n'etais pas dans l'ambiance mais pour ce que j'en avais vu je ne l'avais pas trouvé si hard que ca , voir même un peu ennuyeux. Pour ceux qui connaissent pas, le 1 cest l'histoire dun medecin fou qui relie 3 personnes les unes derrière les autres par la chirurgie, le but étant de créer un système digestif unique et l'ensemble donnant l'apparence d'un mille pattes humain. Voici donc le 2. (attention cette critique contient des spoilers) Le scénario du 2 est assez simple : Un homme tente de reproduire le film "the humain centiped" dans ' la réalité ". Sauf que lui veut utiliser 12 personnes au lieu de 3. Alors l'essentiel du film est tourné vers le personnage principal. Cest lui qui porte tout sur ses épaules. Et il est plutot bien choisi. D'abord il s'appelle Martin. Ca commence bien . Martin est un nain. Martin est obèse. Martin est retardé. Martin se fait régulièrement caca dessus. Martin a été sexuellement abusé par son père dans son enfance et l'est par son psy durant sa vie adulte.Martin est méprisé par tout le monde, jusqua sa propre mère qui veut s'en débarrasser, etant prête à aller jusqu"au meurtre. Martin à deux passions : le film "the human centiped" quil se passe en boucle durant son travail de gardien de parking souterrain, et son mille patte super agressif quil garde dans une petite boite en verre. Martin à un rêve : reproduire le film en créant son propre "human centiped". Le film est divisé en deux parties : la plus grande est celle de la collecte de victime. La seconde est celle de la construction du mille pattes. On pourrait penser que le film va être ennuyeux vu que le mille patte humain n'arrive que dans la dernière demi heure. Mais l'ambiance est tellement poisseuse et l'acteur suffisamment convainquant, que le temps passe plutot bien et on ne s'ennuie pas. Le film est en noir et blanc. Cest assez surprenant pour un film gore, mais vu qu"il est déjà interdit de salle en Angletterre, il aurait sûrement pas été produit si ca avait été en couleur. Enfin je pense...Des fois plus rien ne m'étonne venant du cinéma. Ensuite Martin ne prononcera pas un seul mot du film. Il pousse des petits cris, des petits gazouillis, mais pas un mot. Il n'en a pas tellement besoin, sa tête de psychopatte est largement suffisante à le rendre expressif. Faut dire qu'il est vraiment laid, et que tout est fait pour le rendre répugnant. Il passe la moitié du film vétu d'un simple slip qui entortillé qui recouvre rien, et d'une blouse médicale ouverte. Niveau gore on est servit : sang, chair arrachée, coup de pied de biche, flingue, marteau, dents cassées, accouchement avec foetus écrasé, gros plan sur des corps gras et humide, et bien sûr du caca. Alors le film vaut il tout ce mic mac qui le font paraitre si hardcore ? Personnellement je ne trouve pas. Il y a des passages qui frolent le comique. Non sérieusement ! En effet Martin à beau être très volontaire et vouloir faire de son mieux, il n'en reste pas moins que the human centiped 2 a la bonne idée de montrer que l'on ne peut pas s'improviser chirurgien et surtout qu'imiter un film ne peux mener qu'a l'echec. Ainsi Martin n'arrivera pas à coudre la bouche à l'anus de la personne suivante et ainsi de suite. Il va donc employer à la place...l'agrafeuse. Martin est aussi bourrin : Quand ca marche pas, il tue. Ou simplement des fois il y va trop violemment (le découpage des fesses provoquent des hemorragies incontrolables) . Si bien que certaines de ses victimes décèderont du choc pré opératoire à sa grande frustration. Il y a aussi ce passage grotesque où Martin veut mettre en action son système digestif géant, et n'obtenant pas de résultat assez rapide, il va injecter un laxatif dans le cul de chaque victime attachée à la suivante. Ce qui va provoquer une diarrhée collective et chaque personne va recevoir sa dose de merde en jet dans la bouche . Le tout dans un concert de bruit de transit intestinal en explosion, qui sera dirigé par la baguette invisible de Martin qui s'improvise Maestro de cette musique scatologique. Que dire aussi de cette ultime tentative désespérée mais néanmoins symbolique , de la dernière victime qui réussit à introduire de force un entonnoir géant dans le rectum de Martin , pour y faire glisser son mille pattes afin que ce dernier puisse lui piquer farouchement l'intestin (le film nous a bien sûr renseigné précédemment sur la representation phallique du mille pattes et de la puissante douleur que provoque sa morsure). Bref, cest gras, cest sale, cest poisseux, cest bizarre, cest gore mais atténué par le noir et blanc, cest presque drole, et ca dure que 1h28 avec un scénario suffisamment bien bricolé pour qu'on s'ennuie pas. The human centiped 2 se verra offrir un futur "3" qui est censé conclure la trilogie. Si ce prochain volet est au moins aussi étrange que le 2, alors je serais au rendez vous. [ Dernière modification par jokerface le 24 nov 2011 à 00h47 ]
___________________ Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ... |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Jeudi 24 Novembre 2011 à 10:52 Revu The king of New-York. Mea Culpa Boris, j'étais complétement passé à côté la première fois, ce film est incroyable, et un des meilleurs "post-Parrain" avec The Yards.
Je développerai ce week-end si je trouve le temps.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 19/07/2016 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 08/04/2005 | Envoyé par Johannes le Jeudi 24 Novembre 2011 à 19:15 Un critique américain (dont j'ai oublié le nom) disait sur Rotten Tomatoes qu'après ce 2° film, le seul truc que le réalisateur pouvait faire pour se surpasser en terme de grotesque, c'était d'attacher ses propres fesses à sa tronche et d'en faire un film. xD
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Hors Ligne Membre Passif depuis le 03/07/2023 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 22/08/2003 | Envoyé par jokerface le Jeudi 24 Novembre 2011 à 21:08 Ben cest particulier quoi !
Cest ce mélange de gore, de bizarre , de glauque, qui font que cest un film hors du commun.
___________________ Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ... |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Samedi 03 Décembre 2011 à 14:05 Quelques remarques avant de livrer ma sélection du jour :
1 ) Skarr, t'es un mec cool ! Pour te récompenser, inclusion du Patrick Yau dans la sélection ( bon, j'attends ton développement sur le Ferrara par contre ). 2 ) Joker, t'es un mec moins cool. Avec ta chronique d'un Martin débile mental méprisé par les gens qui se chie dessus, tu as spoilé l'intégralité de " La vie de Boris, chapitre 8 : les concours administratifs ". Je ne te remercie pas. 3 ) Les caps de cette semaine sont d'une qualité allant de médiocre à nulle. La raison est simple, les trois films que je vous recommande sont des raretés indisponibles en DVD et qui n'existent que dans des rips VHS de qualité discutable. Si vous cherchez à rentabiliser votre lecteur blu-ray, passez votre chemin. Si comme moi vous avez été élevé à la VHS et que vous faites primer la soif de découverte sur les conditions de visionnage, ces chroniques sont faites pour vous. Légitime violence ( John Flynn, 1977 ) alias Rolling Thunder Le major Charles Rane ( William Devane ) rentre du Vietnam dans son Texas natal. Lorsque sa femme lui annonce qu’elle ne souhaite pas reprendre la vie commune, Rane ne réagit pas : les semaines passées à se faire torturer l’ont rendu insensible à la douleur. Des voyous voulant s’emparer de l’indemnité reçue par Rane lui broient une main et le laissent pour mort après avoir tué sa femme et son fils. Rane demande de l’aide à un des compagnons du Vietnam, Johnny Vohden ( Tommy Lee Jones ) pour l’aider à retrouver les malfrats. Les deux tarés au fond qui me lisent encore attentivement auront peut-être remarqué que John Flynn était le réalisateur d’un Steven Seagal « haut du panier » ( c’est TRES relatif quand on voit le niveau général ), à savoir Justice Sauvage ; ce fait conjugué au pitsh plus auto-défense tu meurs ne donnent pas franchement envie de voir ce Légitime violence qui pourtant est un bien meilleur film qu’il n’en a l’air. Moins qu’à Un justicier dans la ville, c’est à Taxi Driver que l’on pense, tant les similitudes thématiques ( homme déphasé rentrant du Vietnam, indifférence de la communauté, pulsions fascisantes, violence intériorisée jusqu’à un gunfight final explosif ) sont évidentes, Paul Schrader étant le scénariste des deux films. Gros point fort, John Flynn évite la complaisance habituelle des films du genre au profit d’emplois du hors-champ dans plusieurs séquences ; on peut d’ailleurs être surpris du fait que ce qui a fait rentrer le film dans la légende du cinéma bis, à savoir le crochet que porte le héros en guise de main, est franchement peu employé. Devane n’est pas Robert De Niro mais joue un héros convaincant, tandis que Tommy Lee Jones trouve ici l’un de ses premiers grands rôles avec le talent que l’on lui connaît. Le script est très intéressant et veille bien à couper l’empathie du spectateur pour Rane, en enchaînant les séquences montrant le déphasage absolu de celui-ci avec la société qu’il retrouve, au point qu’il en devienne plus flippant que les bad guys. Le règlement de comptes final est un très grand moment de cinéma, pour le reste, si le film n’est pas aussi réussi sur l’ensemble de sa durée que l’Ange de la vengeance d’Abel Ferrara, il demeure l’un des rares films d’autodéfense largement fréquentables cinématographiquement, parce que son réalisateur et son scénariste ont délaissé la complaisance droitière propre au genre au profit de la vision d’une Amérique post-Vietnam désenchantée. Pas tout à fait à la hauteur de sa réputation, mais largement au-dessus de la mélée. Désigné pour mourir ( Dwight H Little, 1990 ) John Hatcher, en plus d’être un sosie de Steven Seagal, a de graves problèmes. Il avait beau avoir pris sa retraite, il est confronté à de la racaille jamaïcaine qui fait du vaudou et trafique de la drogue, avec à sa tête le terrible, le démoniaque, le terrifiant Screwface. Et comme Hatcher ne peut pas s’empêcher de péter la gueule au premier jamaïcain qui l’emmerde, forcément, ça va partir en cacahuète. C’est un Steven Seagal du début et c’est totalement nul à chier, l’avantage étant que ce qu’on perd en qualité de mise en scène ( à l’échelle Steven Seagal, attention ! Faut pas croire que c’est brillant ! ) par rapport à un Justice Sauvage ou un Piège en haute mer, on le gagne en débilité profonde tellement Steven fait rire malgré lui. C’est, je crois, le premier film ou Steven expérimente l’une de ses deux techniques magiques ( l’autre étant le « moulinet dans le vide » ), à savoir le pétage de bras avec bruit d’os qui craque, et là, franchement, je peux vous dire que ça déguste bien concrètement du côté des jamaïcains ! Et comme d’habitude la bonasse du film est raide dingue de Steven tellement elle voit que c’est un homme un vrai un tatoué, et comme d’hab Steven semble s’en foutre comme de l’an 40. MAIS tout ça ne serait rien dans des dialogues magiques que je ne peux m’empêcher de vous faire partager, car en l’espace d’une courte scène de cinq minutes, ce n'’est pas moins de trois répliques anthologiques que l’on peut entendre : Méchant : Je te vendrai pas la sueur de mes burnes ! Steven : Si tu me donnes ce que je veux, t’es un homme heureux. Sinon j’te pète la tête et t’es malheureux. Collègue de Steven : Alors ? Steven ( qui vient de buter un méchant, l’autre s’étant défenestré ) : Y en a un qui se croyait invincible et l’autre qui croyait savoir voler. Collègue de Steven : Alors ? Steven : Ils se trompaient tous les deux. Notons également un superbe fight final ou Steven explose le méchant à coup d’épée, lui enfonce ses pouces dans les yeux, le fait passer à travers un mur, lui pète la colonne vertébrale à coup de genou, lui fait traverser une cage d’ascenseur ou le méchant finit, quatre étages plus bas, par s’empaler ! C’est ça Steven : humanisme et riposte graduée. Le dernier train du Katanga ( Jack Cardiff, 1968 ) Le capitaine Curry ( Rod Taylor, le héros des Oiseaux d’Hitchcock ) est envoyé en pleine décolonisation récupérer des diamants cachés dans le coffre d’une société minière au Congo alors que la révolution tourne à la boucherie. Il monte une équipe de mercenaires composée de l’ancien nazi Henlein ( Peter Carsten ), du docteur alcoolique Wreid, de l’inexpérimenté Surrier et du meilleur ami de Curry, le congolais Ruffio ( Jim Brown ). Dans le genre film de commando bien bourrin, Le dernier train du Katanga est un véritable sommet du genre, à placer aux côtés des Douze salopards d’Aldrich ou des films de Brian G Hutton auxquels il n’a rien à envier question violence : enfants massacrés, civils exterminés, religieuses violées, certaines scènes sont impressionnantes de violence brute et les excellentes prestations de Rod Taylor et Jim Brown, sans oublier un Peter Carsten plus fils de pute tu meurs, portent le film vers le haut. Peu connu en temps que cinéaste, Jack Cardiff est néanmoins un nom vénéré des cinéphiles pour son travail de directeur de la photographie chez Mankiwewicz, Hitchcock, Powell ou Lewin, ce qui se ressent ici en dépit de la qualité très médiocres des copies circulant sur le net ( les caps ne rendent malheureusement pas justice à l’évident travail visuel réalisé ). Le dernier train du Katanga a été charcuté au montage et cela se ressent au visionnage, avec des conséquences diverses. Au positif, un rythme trépidant, des bagarres filmées avec une énergie qui rappellent le travail du monteur/réalisateur Peter Hunt sur Au service secret de sa majesté ( qui est le meilleur James Bond, quoi qu’en disent les détracteurs de Lazenby ) et une efficacité en temps que film de guerre indéniable, qui en fera d’ailleurs une influence visible sur l’Inglourious Basterds de Tarantino ( dans lequel Mélanie Laurent s’appelle Mimieux, nom de l’actrice principale du Dernier train du Katanga ). Au négatif, des personnages secondaires un peu taillés à la serpe, notamment Surrier, et la disparition de certains personnages amenée de manière trop abrupte pour que l’impact sur le spectateur soit maximal. Qu’importe. Voir des mercenaires mitrailler des cannibales, Rod Taylor affronter à mains nues Peter Carsten armé d’une tronçonneuse, des civils s’enfuir en train sous les bombes ennemies, ça ne se refuse pas même dans une copie digne d’une mauvaise VHS. Un grand film, peut-être le meilleur de toute ma sélection du jour. Ah, j'oubliais : la musique de Jacques Loussier est excellente. Le fils de Frankenstein ( Rowland V Lee, 1939 ) Wolf Frankenstein, fils de celui qu’on connaît ( Basil Rathbone ) hérite de la demeure familiale ou il emménage avec sa femme et leur jeune fils. La population lui fait un accueil froid tant le souvenir de son père est encore présent. Wolf rencontre un policier manchot ( Lionel Atwill ), dont la créature a par le passé arraché un bras, et l’étrange Igor ( Bela Lugosi ) qui a recueilli la créature crée par le baron Frankenstein ( Boris Karloff ). Ce film est assez frustrant car il se situe dans l’entre deux du film de monstre Universal. D’abord, il faut noter qu’il bénéficie peut-être du meilleur casting de toute la saga tant les 4 acteurs sont des monstres sacrés, mais il est permis d’y apporter des nuances : Boris Karloff est un génie mais est bien trop peu présent à l’écran faute à un rôle beaucoup plus mal écrit que dans les deux Frankenstein précédents celui-ci. Lugosi s’en sort bien en dépit d‘un jeu excessif, Rathbone sauve les meubles tandis que l’étrange personnage de Lionel Atwill est pour une fois justifié : en effet, Atwill continuera à jouer des flics dans les 4 prochains Frankenstein ( rien que ça ), apparaissant à chaque épisode plus inutile que dans le précédent. Bref, un très bon niveau de jeu qui pâlit beaucoup d’un scénario déjà vu et revu, et qui surtout néglige un aspect fondamental des deux premiers films : l’humanité du monstre. Ici il n’est rien d’autre que le bras armé trisomique de Bela Lugosi et ne crée jamais l’empathie. Qui plus est, aucune scène n’est à la hauteur du meurtre involontaire de la petite fille de Frankenstein ou de la rencontre avec l’aveugle dans le chef d’œuvre qu’est La fiancée de Frankenstein. Ici, on a quelques bonnes idées, une photo superbe et des acteurs qui assurent mais jamais de grands moments qui persistent dans la mémoire après visionnage. L’intrigue autour du personnage de Bela Lugosi, qui a été pendu et qui se fait aider la créature pour faire assassiner ses bourreaux, est d’une absence d’intérêt assez gênante. Et là ou la fin pourrait sauver le film, elle se révèle au contraire d’une terrible platitude qui laisse une impression non pas de mauvais film ( il est meilleur que toute la saga Dracula ou la saga du Wolfman des années 30-40 ) mais de déception. Reste qu’il demeure le dernier Frankenstein correct, là ou les suites seront… comment dire… la suite au prochain épisode ! Expect the unexpected ( Patrick Yau, 1998 ) Trois hommes attaquent une bijouterie. L’arrivée de la police les conduit à fuir pendant que dans un café proche, trois types patibulaires importunent une serveuse. Parmi les attaquants de la bijouterie, deux parviennent à s’enfuir, le troisième ( Lam Suet ) décidant de se cacher dans un immeuble. Le trio dans le café téléphone à un habitant de l’immeuble : il faut qu’il se tire, la police va arriver. Aux pieds de celui-ci, deux femmes ligotées et bâillonnées. Ken ( Simon Yam ) et Sam ( Lau Ching-Wan ) seront chargés de l’enquête… Normalement vous avez du lire au moins deux fois mon résumé pour comprendre ce qu’il se passe ; en effet, le script est particulièrement tortueux, bien que le spectateur attentif puisse suivre facilement le film. On va de rebondissement en surprise durant la première partie avant que le film bifurque sur des histoires amoureuses un peu moins captivantes ( bien que sauvées par un humour délicieusement con, du genre un flic blessé attendu à l'hopital par ses différentes copines, ou Lau Ching-Wan qui pique le fauteuil d'un handicapé ), puis qu’une fin imprévisible relance l’aspect polar. En moins d’une heure et demie, Patrick Yau a conduit le spectateurs dans des tas de directions différentes sans jamais le perdre en route, et pour cela respect. Pour des fans des productions Milkyway comme Skarr et moi c’est du bonheur total : Simon Yam, Hiu Siu-Hung, Ruby Wong, Lam Suet et les autres sont tous irréprochables, avec en cerise sur le gâteau ce véritable génie qu’est Lau Ching-Wan ( meilleur acteur HK après Anthony Wong ? ) qui fait passer par son visage toute une gamme d’émotions contradictoires. La mise en scène est plus proche de l’aspect sec et brutal des polars HK des années 90 d’un Ringo Lam ou d’un Kirk Wong que des futures productions Milkyway plus recherchées esthétiquement, et le film est moins marquant visuellement que The Longest Nite, sommet du polar HK que Patrick Yau ( ou Johnnie To ? ) réalisera la même année. Alors oui le milieu du film se perd dans les histoires sentimentales ( mais n’est-ce pas cette tendance à la digression qui fait le charme du cinéma HK ? ), oui ce n’est qu’une ( brillante ) série B sans discours sur le monde, oui la mise en scène n’est que très bonne et pas exceptionnelle comme dans un The Mission par exemple. Mais l’extraordinaire casting, le brio des scènes d’action, le pessimisme noir du final et un script hyper-malin font de Expect the unexpected un grand must du polar des années 90. Skarr, tu sais ce qui t’attend ? Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Samedi 03 Décembre 2011 à 15:04
Peut-être pour ce week-end, plus probablement pour le prochain.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Jeudi 08 Décembre 2011 à 23:30 Attention, spoilers partout !
The King of New-York, Abel Ferrara (1990) Après cinq années passées en prison pour trafic de drogue, Frank White retrouve sa liberté, son gang et entreprend de se refaire une place dans le milieu de la pègre. J'ai dit qu'il s'agissait, au même titre que L'impasse de De Palma ou que The Yards de Gray, d'un film "post-Parrain". Ce que je veux dire par là, c'est que le Coppola, sorti en 1972 pour sa première partie, a assez clairement instauré une mythologie mafieuse qui nous influence nous, humbles spectateurs, mais qui influence aussi les réalisateurs. Lorsqu'ils choisissent d'écrire une nouvelle histoire sur la pègre, ils le font dans la continuité du Coppola et en réaction à celui-ci. Le Parrain expose un système, The King of New-York le fait exploser. Concrètement, il brouille les repères que l'on pouvait avoir. Lorsque le film s'ouvre sur le personnage incarné par Walken, on ne peut qu'imaginer ce qu'il est ; lui ne parle pas, mais son visage marqué et fermé parle pour lui ; on imagine un mafieux d'envergure, italo-américain, type Corleone, déterminé et impitoyable. Puis on quitte Walken pour assister à un deal qui s'avère être un guet-apens orchestré par un groupe d'afro-américains avec un Fishburne guignolesque à sa tête. Thèse, antithèse, et synthèse avec la confrontation entre Fishburne et sa clique d'un côté, Walken et ses amantes de l'autre. Moment de tension, on attend la fusillade et on a... une danse de jubilation de Walken suivie d'accolades chaleureuses et fraternelles : le gang d'afro-américains est le gang de Walken, de Frank White. Afro-américains et italo-américains, mais aussi mexicains et asiatiques, tout ce beau monde se mélange, la pègre de King of New-York n'est plus une pègre familiale. Du parrain, on est passé au roi. De l'autorité paternelle on passe à une autorité qui n'a d'autre fondement que la démonstration violente d'une puissance revendiquée et si White s'impose, c'est parce qu'il flingue les anciens caïds réunis autour d'une table de jeu, qui rappellent justement cette ancienne mafia, celle de Coppola. Ce brouillage généralisé passe par la mise en scène. New-York a changé, et la musique classique que l'on entend dans la limousine de White circulant dans les rues doit lutter avec la musique hip-hop de ces rues occupées par les prostituées, leur mac et diverses petites frappes. Le film de Ferrara est nocturne, beaucoup de scènes, dont les plus importantes, se passent la nuit ; les retrouvailles, les fusillades, etc. Et la nuit, ainsi que la pluie battante lors de la scène de poursuite en voiture, servent l'indistinction générale sur laquelle est construite le film. Les mafieux idéaux, au code d'honneur strict, sont flingués. Le flic idéal, incorruptible, est flingué. Restent ceux qui s'adaptent et qui peuvent basculer d'un côté comme de l'autre : d'un côté Frank White est un gangster, mais un gangster philanthrope, il veut trouver l'argent nécessaire pour restaurer l'hôpital, devenir maire et entrer dans la légalité ; de l'autre les flics, interprétés par Caruso et Snipes, écoeurés par un système qui ne reconnait plus les bons des mauvais, vont eux-mêmes passer du côté de la truanderie pure en organisant une fusillade. Plus de repères donc, plus de lois, plus de code mafieux, et c'est ce qui va perdre White lorsqu'il est vendu par un de ses proches. Leo dans The Yards, Carlito dans L'impasse, Frank dans King of New-York ; tous veulent quitter ce monde dont ils connaissent les dangers et l'inéluctable fin. Ferrara se fait le plus pessismiste des trois lorsqu'après avoir liquidé progressivement tous les proches de White, il nous montre ce dernier, blessé, à l'agonie dans un taxi, incapable de bouger et donc forcé de se voir lentement encerclé par la police. Elephant, Gus van Sant (2003) Le film raconte... Non, le film montre une journée banale dans un lycée banal au sein duquel deux élèves organisent et mettent en oeuvre une tuerie. S'il évoque le massacre de Columbine, il ne faut surtout pas se tromper : Elephant ne raconte, n'explique, n'accuse rien. Il est l'antithèse de Bowling for Columbine de Moore. Ici, ni complaisance ni morale, mais du cinéma pur et dur. Le film tient par sa propre cohérence et n'admet aucune référentialité. On ne sait pas de quelle ville il s'agit, les prénoms des personnages sont les prénoms des acteurs, et seuls les plus attentifs auront remarqué que l'on connait le nom du lycée : Watt High School. Le cinéma est espace et temps, et Elephant est exploration de l'espace (avec l'errance dans ce lycée labyrinthique) et du temps (avec les ellipses, les ralentis, les répétitions, etc.). Mais il n'est pas pour autant ni vain ni pédant. Ici la forme fait le fond. Que dit la forme ? Que tous les lycéens sont interchangeables. Tout comme les bribes de "vie" saisies se caractérisent par l'absence de but, la mise en scène se caractérise par une absence de logique. Un fragment, en soi, n'a pas de signification, signification de toute façon interdite formellement par la faiblesse de la profondeur de champ qui empêche de voir quoi que ce soit d'autre que l'élève qui marche. Un élève sort cependant de cette logique, Alex. Le flashback du cours de physique pendant lequel on lui jette plusieurs projectiles est l'expression de ce rejet. Il est d'ailleurs, hormis la première scène, le seul que l'on voit évoluer hors de l'enceinte du lycée. Il est le seul qui sort de l'aphasie générale et d'une manière hyperbolique puisqu'il va organiser puis procéder à une tuerie dans du lycée. Finalement, le propos du film est métaphoriquement donné par le contenu du cours de physique : il s'agit d'un cours sur l'atome, dont les électrons qui sont les plus éloignés du noyau et qui s'en détachent (c'est le principe de l'électricité si je ne m'abuse, à Watt High School, seriez-vous cynique cher Gus ?) libèrent beaucoup d'énergie alors que les électrons les plus proches n'en libèrent que peu. Le noyau c'est le lycée, les électrons sont les élèves, l'électron libre c'est Alex. Benny, qui semble se détacher du lot des paniqués lorsque la fusillade a commencé, qui semble vouloir et pouvoir stopper ce qui est en marche, qui semble potentiellement devenir le héros du film lorsqu'il s'approche d'Eric (l'autre élève-électron), est tué, comme les autres. Il n'y a pas de héros, juste une logique d'aphasie généralisée mise à mal par une logique de réaction, de mouvement. Alex (et Eric donc) apparait comme celui qui est du côté de la vie, toute la cruauté du film se tient en ce que cette volonté de vivre se conjugue avec le désir morbide du massacre. Fascinant, littéralement.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Samedi 10 Décembre 2011 à 22:45 D'accord avec toi, sur tous les points. J'ajouterais cependant une petite note sur la musique : autant le thème principal est plaisant pour nous, fervents défenseurs de la musique de PTU notamment, autant les thèmes "légers" et "amoureux" sont calamiteux.
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