Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Dimanche 16 Octobre 2011 à 23:22 Ca dépend. Il y a les bons et les mauvais clichés. Si tu les utilises à bon escient les clichés sont des outils artistiques redoutables d'efficacité (et là je ressors pour la trentième mon exemple de HunterXHunter). Alors que si tu mets des explosions dans ton film juste parce que tu trouves en ton for intérieur que c'est trop stylé, et bien ça fait juste pitité.
Quand je parlais des frères Lumières, c'était histoire d'exagérer mon propos, mais ce que je dis s'applique aussi bien à la mise en scène qu'à la technique. Personne n'invente jamais rien ex nihilo, et du coup il y aura toujours quelqu'un qui a déjà fait plus ou moins la même chose dans le passé.
Tu marques un point là par contre, il va falloir que j'y réfléchisse.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 30/06/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 08/12/2002 | Envoyé par Pleykorn le Lundi 17 Octobre 2011 à 17:00 Je suis traumatisé.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 23 Octobre 2011 à 10:40 La cité de la violence ( Sergio Sollima, 1970 )
Jeff ( Charles Bronson ), tueur à gages, est en vacances avec sa compagne Vanessa ( Jill Ireland ) lorsque surgissent des tueurs auxquels Jeff échappe de justesse. Après un séjour en prison, Jeff élimine son ancien associé Coogan, le commanditaire de la tentative de meurtre, et se voit proposer par le mafieux Weber ( Telly Savalas ) de rejoindre son organisation ; Jeff découvre au passage que Vanessa est désormais la maîtresse de Weber. Mon premier poliziottescho ( néo-polar italien ) est également un des plus réputés du genre puisqu’il s’agit du premier polar de Sergio Sollima, réalisateur vénéré des fans de westerns transalpins pour avoir donné au genre trois fleurons avec le cubain Tomas Milian : le dyptique Colorado-Saludos Hombre et le grandiose Le dernier face-à-face. La cité de la violence suit chronologiquement cette remarquable série et ne dépareille pas qualitativement vis-à-vis de ses prédécesseurs. La cité de la violence réussit l’exploit d’être un film gauchiste plutôt intelligent. En effet, le parcours de Jeff le conduit à lutter contre une organisation décrite comme le prolongement légal de l’ancienne mafia ( Telly Savalas explique que pour les gangsters, l’heure est à la bureaucratie ) et ou chaque ordure éliminée se voit remplacée par une autre. Ainsi, le film se termine par une scène ou les salauds prennent un ascenseur pour aller rejoindre ce pourquoi ils ont fait tuer autant de monde : le conseil d’administration. A l’opposé, Bronson, en individualiste à l’ancienne, apparaît comme un croisement à l’italienne des héros du Point de non-retour de Boorman et du Tuez Charley Varrick de Siegel, à ceci près que le film de Sollima est moins expérimental que le premier, moins bien rythmé que le second et que Bronson fait du Bronson sans trop se fatiguer. De plus, la trame générale semble piquée au superbe La griffe au passé de Jacques Tourneur, avec ce héros blasé manipulé par la salope de service et le gangster en quête de respectabilité. Et le rythme faiblit vraiment à mi-film. Qu’importe. Il y a d’excellentes séquences dans La cité de la violence ( magnifique poursuite en bagnole en introduction, aussi muette que le sera un peu plus tard la scène ou Bronson tente d’abattre au fusil à lunettes celui qui l’a trahi ), une superbe musique de Morricone comme d’habitude ) et un personnage féminin très réussi. En espérant que l’encore plus réputé Revolver du même réalisateur soit à la hauteur des éloges formulées. La jeunesse du massacre ( Fernando Di Leo, 1969 ) alias l’Exécution alias La fiancée de la mort Une jeune professeur italienne est violée et tuée par ses élèves. Le commissaire Duca Lamberti ( Pier Paolo Capponi ) enquête et se convainc très vite du fait que les élèves n’ont pas agi d’eux-mêmes mais on été pilotés en sous-main par quelqu’un. Les élèves, quand à eux, accusent tous l’un d’entre eux, dont Lamberti découvre rapidement l’homosexualité. Di Leo est avec Sollima le plus réputé des réalisateurs de polars italiens, ce qui, ajouté au fait que La jeunesse du massacre soit adaptée d’un roman du grand Giorgio Scerbanenco rend le tout assez décevant et frustrant. Car il faut l’admettre, l’intrigue est un peu débile et la résolution finale grotesque. Capponi n’incarne pas son personnage avec assez de présence pour donner de l’intérêt à des séquences d’interrogatoire qui s’éternisent durant la première partie du film, et il se dégage de l’ensemble une impression d’homophobie qui passe mal en 2011. Plus intéressante est la critique sociale en filigrane, puisqu’au lieu de nous présenter les gamins comme de la racaille bonne à passer au Karchër, Lamberti s’attarde sur le milieu social dans lequel ceux-ci ont évolué et tente même de réinsérer certains d’entre eux dans la société. Il est aussi intéressant de voir que globalement, le film refuse le spectaculaire pour tenter une voie plus psychologisante, qui malheureusement peine à captiver. C’est quand la mise en scène se fait plus stylisée qu’on comprend le potentiel inabouti du film la scène de viol, présentée en flash-back en fin de film, montée de manière très découpée, cadrée en biais et portée par une musique dissonante, exploite quant à elle parfaitement son potentiel dégueulasse et malaisant. La jeunesse du massacre est un polar loin d’être honteux, mais qui ne marquera pas durablement les esprits. Drive ( Nicolas Winding Refn, 2011 ) Le driver ( Ryan Osling ) travaille le jour dans un garage, et effectue parfois des cascades pour des films. La nuit, il est chauffeur pour la mafia. Il rencontre Irene ( Carey Mulligan ) et son jeune fils Benicio. Lorsque Standard, le mari d’Irene, sort de prison, le driver découvre que celui-ci est endetté vis-à-vis des gens l’ayant protégé, et accepte de lui servir de chauffeur pour ce qui devrait être le dernier coup auquel Standard participe. Ce ne sera pas aussi simple… Très peu client de Refn, j’ai été assez surpris ici de découvrir un polar urbain planant, avec des accès d’ultraviolence particulièrement dégueulasses. Tout ce qui traite autour de la conduite est un véritable plagiat du bancal The Driver de mon chouchou Walter Hill, avec notamment une scène d’introduction qui est EXACTEMENT la même. Ce qui démarque le Refn du Hill, c’est que là ou The Driver forçait la déshumanisation jusqu’à en devenir ennuyeux, le film de Refn est au contraire assez sentimental, l’ultraviolence du Driver n’étant qu’un réflexe pour sauver Irene et Benicio. Le personnage de Standard évite intelligemment les clichés du genre ( il est plus sympathique que le héros ) et la mise en scène est aussi carrée qu’efficace. Comme dirait Skarr, tout sonne 80’s ici, des musiques jusqu’à la psychologie du héros en passant par l’ambiance visuelle, mais les 80’s qu’on aime, celles de Police fédérale los Angeles. Autre chose sur laquelle je suis d’accord avec lui, une grande qualité de Drive est que la violence est très fréquemment ( l’ascenseur, la noyade, la fin ) soit en arrière-plan soit hors-champ, qui dégage le film de toute accusation de racolage tendance Luc Besson. Au final, bien qu’imparfait et un peu écrasé par ses influences, Drive apparaît comme un des films les plus stimulants de l’année, et comme une proposition de cinéma qui fait plaisir à voir. No caps bicauz vu au ciné, forcément. Un héros très discret ( Jacques Audiard, 1996 ) Albert Dehousse ( Mathieu Kassovitz) a vécu la deuxième guerre mondiale à distance, sans se mêler de rien. A la Libération, il quitte son village natal est part à Paris ou il accumule les informations sur les réseaux résistants afin de faire croire qu’il a lutté contre les allemands, et de mensonge en mensonge ne cessera de gagner de l’importance jusqu’à devenir lieutenant-colonel. Jacques Audiard est une personnalité très attachante du cinéma français, ce qui me désole toujours quand j’admets que ses films me laissent souvent cironspect, excepté un Sur mes lèvres ou il transcendait, par ses qualités de directeur d’acteurs et de metteur en scène un scénario un peu laborieux. Ici, pour son deuxième film ( après un Regarde les hommes tomber qui demeure le seul que je n’ai pas pu voir ), Audiard raconte une histoire bien plus linéaire que dans ses films suivants… mais se plante quand même, voir passe totalement à côté de son sujet. En effet, si l’idée d’avoir choisi un héros mythomane qui n’est pas du tout un salaud mais un pékin de base est excellente, la narration en flashbacks ne sert à rien et devient vite pénible. Les seconds rôles sont extrêmement mal écrits, notamment celui d’Albert Dupontel qui est un des artifices scénaristiques les plus ratés que j’ai pu voir. L’ascension du héros n’est pas franchement crédible ( pratiquement personne ne semble se poser de questions excepté un soldat, qui va d’ailleurs disparaître de l’histoire très vite ) et Kassovitz manque de charisme, de bagout pour permettre au spectateur de s’attacher à son personnage qui reste un pauvre type sans grand intérêt. Les effets de style d’Audiard, du genre « le personnage s’adresse à la caméra », sont énervants. Si on peut être gré à Audiard d’avoir été très économe en pathos, ce qui est très rare pour un film évoquant les années 40 en France, on a aussi l’impression qu’il ne raconte pas grand-chose. Audiard fera une longue pause avant de revenir avec son meilleur film ( Sur mes lèvres ), puis deux succès publics et critiques non dénués de qualités mais auquel je n’accroche pas ( De battre mon cœur s’est arrêté et Un prophète ). Rétroactivement, Un héros très discret apparaît comme un sympathique ratage d’un cinéaste inégal que j’espère voir un jour réaliser un vrai grand film. Le récupérateur de cadavres ( Robert Wise, 1945 ) Dans l’Angleterre du XIXème siècle, Fettès ( Russell Wade ) entre au service du docteur McFarlane ( Henry Daniell ), docteur qui est sollicité pour guérir une petite fille qui ne peut plus marcher. McFarlane pratique des expériences sur des cadavres, que lui amène l’inquiétant capitaine Gray ( Boris Karloff ), qui semble savoir beaucoup de choses sur les activités passées du docteur. Le récupérateur de cadavres est un petit classique doté d’indéniables qualités, qu’il s’agisse de sa très belle reconstitution d’époque, de son ambiance gothique tout à fait réussie ou encore de sa formidable séquence finale, toutefois il faudrait relativiser le culte qui lui est voué par certains. Certes, c’est un milliard de fois mieux que le Dracula de Tod Browning par exemple, mais il ne faudrait pas prendre ce film pour ce qu’il n’est pas. Ainsi, vendu comme une rencontre explosive entre Boris Karloff et Bela Lugosi, il faut savoir que non seulement ils ont des seconds rôles ( le duo Wade-Daniell est bien plus présent à l’écran ) mais qu’en plus ils n’ont que deux scènes ensemble, Lugosi ayant vraiment un temps de présence extrêmement faible. Cela dit, l’incroyable Karloff domine par son magnétisme hallucinant un casting allant du correct ( Daniell ), au fade ( Wade, Edith Atwater ) et captive le spectateur dès qu’il est à l’écran. Cette prestation justifie le visionnage du film à elle seule, mais il faudrait noter d’autres points forts immergeant d’un ensemble trop bavard : un usage des ombres qui rappelle l’expressionisme allemand dans plusieurs séquences, une thématique intéressante de la folie scientifique ( il s’agit d’une adaptation de Stevenson ), un usage du hors-champ très bien vu ( on voit Karloff partir et quitter le cadre alors que la musique perdure, puis s’arrête : Karloff vient d’assassiner une musicienne de rue ), et une scène finale avec chevaux qui s’emballent, pluie, voix d’outre-tombe et fantôme dans laquelle Wise, ex-monteur pour Orson Welles, déploie son talent. Certes, il ne faut pas s’attendre à découvrir un chef d’œuvre, mais cette belle réussite de la série B fantastique est très largement supérieure à bien des films de monstres des années 30-40 ( Dracula, La Momie, le loup-garou… ). Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Mardi 25 Octobre 2011 à 18:30 Aujourd'hui, deux petites déceptions:
Blow Up, Michelangelo Antonioni (1966) Un photographe de mode très en vue (David Hemmings), se rend compte, après avoir fait agrandir des tirages qu'il a pris un peu plus tôt dans un parc public à Londres, qu'il a photographié un meurtre. Il se met en tête de découvrir la vérité. Ce scénario pourrait être intéressant, sauf que Antonioni s'en désintéresse totalement, la meilleure preuve étant que avant que cette intrigue se mette en place les deux-tiers du film sont déjà passés. Du coup on se retrouve avec un film qui traite en fait avant tout d'une époque, de l'esprit et de l'esthétique du Swinging London, de la révolution sexuelle. C'est très classe, avec des moments brillants, il y a la musique de Herbie Hancock, et même un concert des Yardbirds, mais ça n'empêche pas le film d'être atrocement long et de n'avoir jamais l'air d'aller nulle part. On a l'impression que Antonioni se complait dans son monde arty et sulfureux et que ça lui suffit. La fin qui joue sur le classique "hahaha tu ne sais pas ce qui est réel et ce qui est illusion" achève hélas de renforcer cette sensation. The Green Hornet, Michel Gondry (2011) C'est dommage, j'aimais bien Michel Gondry jusqu'ici. Dans the Green Hornet, il sort complètement de son univers onirique pour se lancer dans l'action-comedy de superhéros bien lourde, et ça ne lui réussit pas. Le ressort comique de la camaraderie entre le héros et son acolyte est hyper-éculé et fait sans arrêt plouf, les scènes d'actions sont longuettes, surtout vers la fin, et la débauche de gadgets n'est pas aussi jouissive qu'elle voudrait l'être. On passe le film à se demander quand est-ce que Gondry va apparaître et nous dire "haha je vous ai bien eu, tout ceci n'était qu'un vaste rêve! Les prochaines 45 minutes seront constitués de petits nuages fait à partir de matériaux de récup.", mais hélas cela n'arrive jamais. Heureusement que Christoph Waltz est là pour sauver le film du naufrage total, grâce à son personnage de Bloodnofsky, parrain de la pègre mégalomane qui veut devenir le némésis du Green Hornet.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Jeudi 03 Novembre 2011 à 17:19 J'ai également eu du mal avec Blow up pour ma part.
Appelez nord 777 de Henry Hathaway : Chicago, prohibition : un flic est assassiné et deux polonais sont jetés en prison à perpète pour ce crime. 11 après, une annonce dans un journal conduit un journaliste à s'interroger sur cette affaire. Polar assez sympathique, même s'il est loin de posséder la force du Carrefour de la mort du même réalisateur. Pour tout dire, le film est un peu gâché par l'étalage de bons sentiments qu'il représente. On se passerait bien de la morale "Heureusement qu'on vit aux U.S.A, le pays de la morale". Ceci dit on passe un bon moment avec des passages intéressants. nouveautés : Drive, de Nicolas Winding Refn : Je rejoins les avis déjà énoncés sur ce film : C'est un bon film. Effectivement ce qui démarque Drive d'autres polars, c'est l'humanité des personnages, au rebours des clichés du genre. Bref, c'est une bonne surprise. The artist, de Michel Haznavicus : George Valentin est une star du cinéma muet. Mais quand le cinéma passe au parlant, il est laissé sur la touche, et essaye sans succès de se recycler. The artist c'est avant tout une romance, mais qui a la bonne idée de ne pas tomber dans le mélodramatique à outrance. Les performances d'acteurs sont vraiment sympa, il y a un bon humour qui nous accompagne tout au long du film, qui fourmille par ailleurs de bonnes idées. Entre drame et comédie, sur un sujet qui n'est pas sans évoquer Boulevard du crépuscule de Billy Wilder, Haznavicus s'en tire sur très très honorablement, sans longueurs inutiles, sur un sujet qui avait quand même l'air bien casse-gueule. Les aventures de tintin, le secret de la licorne, de Steven Spielberg : Alors il faut bien le dire, ce film d'animation est vraiment très bon. Le scénario est très intelligemment construit, mélangeant l'intrigue du crabe aux pinces d'or et du secret de la licorne avec un rare bonheur. On retrouve des personnages qui sont décalqués de la bande dessinée, pour notre plus grand plaisir, sur une intrigue qui a donc la bonne idée de renouveler l'histoire, que tout le monde connaît, sur fond de musique de John Williams. Des courses poursuites haletantes, de l'humour, des références partout, tout concourt à ce que cette adaptation soit fidèle à l'oeuvre de Hergé sans pour autant perdre le ryhtme du film d'animation. Le seul petit bémol, peut-être, est le personnage du capitaine Haddock, qui malgré de gros efforts, n'est vraiment pas aussi drôle que dans le BD. En même temps comme dans Tintin le capitaine Haddock est le seul personnage réellement expressif, il faut reconnaître qu'il était vraiment dur à adapter, ce qui est fait somme toute honorablement malgré tout. Bref pour passer un super moment, adepte ou pas des BD, c'est un film qu'il faut aller voir. Ah oui, et la 3D, ça rend vraiment bien pour le coup. kakkhara, qui est content de son budget ciné ^^.
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 19/07/2016 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 08/04/2005 | Envoyé par Johannes le Jeudi 03 Novembre 2011 à 18:48 Déçu du capitaine Haddock ? Je l'ai trouvé excellent !
Par contre j'ai été déçue par la musique, qui fait très passe-partout pour du John Williams.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Jeudi 03 Novembre 2011 à 19:00 L'humanité des personnages, ouais, mais le "Driver", il est justement pas mal déshumanisé, non ? Le mec agit comme une machine, il n'a pas de nom, pas d'histoire, il ne parle pas, il est une bête nocturne qui ne sait s'exprimer qu'au volant (cf. la scène où, masqué, on croit qu'il va entrer dans le restaurant pour démonter Perlman et son chef, sauf que non, il retourne dans sa bagnole et les poursuit) et la fin, sans spoiler, est super ambigüe : il est mythifié à la différence d'un Travis Bickle qui lui est bien un homme, un homme plein de désirs, de fantasmes et de contradictions. Encore une fois, j'aime beaucoup Drive, et même de plus en plus, mais j'ai l'impression qu'il parle plus d'une légende urbaine que d'un homme. Sinon, je suis d'accord avec toi sur Tintin, y'a bon divertissement, même si le tarin de Haddock, c'est quand même un roc, un cap, une péninsule, tout ça quoi. [edit] Et la rencontre Tintin/Haddock, c'est pas dans Coke en stock ?
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Jeudi 03 Novembre 2011 à 19:31 Non c'est bien dans le crabe au pince d'or.
Bon et puis ce qui est intelligent c'est que la suite est quand même facile à faire, même si je me demande bien quels albums ils vont mélanger pour combler le fatal manque. Ah oui et puis si suite il y a il y aura forcément tournesol, et ça, c'est la classe.
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Jeudi 03 Novembre 2011 à 20:59 Je vous rejoins sur Tintin. La scène dans l'émirat est un prodige visuel. Concernant la musique je trouve ça vraiment dommage qu'ils n'aient pas repris la musique des dessins animés qui est fantastique.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Dimanche 06 Novembre 2011 à 12:28 Les marches du pouvoir - George Clooney (2011)
Je suis d'habitude assez réfractaire à pas mal de thrillers politiques, qui si ils développent une atmosphère fascinante s'embrouillent un peu dans leur scénario, mais Les Marches du Pouvoir (traduction au rabais du titre original The Ides of March) ne tombent pas dans cet écueil. On suit un jeune consultant en communication, Stephen Meyers (Ryan Gosling), dans l'équipe qui gère la campagne éléctorale du gouverneur Mike Morris (George Clooney) pour les primaires démocrates. Ecrire des discours, diffuser des ragots sur son adversaire, forger des alliances politiques, font partie de son quotidien, mais bien que sans naïveté, il reste mu par un idéalisme envers un candidat qui est clairement progressiste, George Clooney s'octroyant le rôle du personnage de son film qui est finalement le plus sympathique, qui n'hésite pas à afficher son athéisme dans un pays ou c'est une position très mal vue en politique. Stephen Meyers est donc enthousiasmé par ce travail pour faire élire un homme qui selon lui va réellement pouvoir changer la face de l'Amérique, mais peu à peu il se retrouve piégé dans un engrenage qui le fait basculer vers le côté obscur. Les Marches du Pouvoir est un film sur les coulisses du processus électoral américain, avec ses compromis, ses scandales, mais c'est avant tout un film sur un homme qui est obligé d'abandonner ses principes à la suite d'une manipulation, le précipitant à jouer à son tour dans un répertoire nauséabond. Les personnages sont tous fascinants, chacun comportant sa part d'ombre, et sont joués de façon brillante, mention spéciale à Philip Seymour Hoffman. Une excellent sortie, allez le voir.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 06 Novembre 2011 à 15:36 Juste avant d'attaquer les chroniques, je tenais à dire que contrairement à vous, je ne m'étais pas du tout fait chier devant Blow-up. C'est fait.
Tintin et le secret de la Licorne ( Steven Spielberg, 2011 ) Le journaliste Tintin achète une maquette de bateau dans une brocante, puis refuse de la revendre à prix d’or à l’inquiétant Sakharine. Après avoir été cambriolé, Tintin découvre un parchemin caché dans le mat du navire avant d’être capturé et enfermé dans la cale d’un cargo. S’échappant, il rencontre le capitaine alcoolique Archibald Haddock… Spectacle visuel de tous les instants au rythme absolument trépidant, cette adaptation de Tintin possède une vitalité incroyable ou les décors fourmillent de détails, ou les scènes d’action sont toutes plus virtuoses les une que les autres ( on n’avait pas vu ça à Hollywood depuis Avatar ) et ou l’on retrouve avec bonheur le Tintin voyageur des BD d’Hergé, avec son lot de péripéties délirantes et de rebondissements permanents. Spielberg s’auto-cite ( on voit passer Indiana Jones ou Les dents de la mer ) et n’est pas avare en grands moments de bravoure comme l’abordage de la Licorne pas les hommes de Rackham le rouge digne de Master and Commander. La limite du film, c’est que parfois le trop est l’ennemi du mieux. Derrière le déluge de spectaculaire ( cf le combat de grues de fin ) le spectateur est parfois un peu déconnecté de l’histoire, pourtant plutôt maligne dans son patchwork d’éléments empruntés à Hergé ( l’apparition de la Castafiore passe ainsi comme une lettre à la poste alors qu’elle était absentes des deux aventures de Tintin que le scénario reprend ), et au final le film apparaît un peu désincarné, bien moins touchant que les meilleurs Indiana Jones et ratant ses enjeux sur le plan émotionnel ( honnêtement, on s’en fout un peu du rachat d’Haddock ). En revanche, gros point positif sur la conservation de l’alcoolisme du capitaine, sur l’humour qui passe extrêmement bien ( «ma mémoire n’est plus ce qu’elle était » « Elle était quoi avant ? » «J’ai oublié.» ) et, je le redis, sur ce rythme effréné qui donne l’impression que le film durait à peine une heure ( moi qui reproche toujours aux blockbusters d’être trop longs… ). A noter que kakkhara le fourbe faisait la fine gueule sur le chat genre je suis un cinéphile un vrai, j’ai autre chose à foutre, et qu’il vient de me griller la priorité en gros chacal qu’il est, bref, tu as gagné une bataille, K, mais je t’aurais un jour en te spoilant le prochain Jiang Wen histoire que tu rages bien tel l’haïssable bobo que tu es ! Polisse ( Maiwenn, 2011 ) La vie d’une brigade policière en charge de la protection des mineurs. Je ne m’emmerde pas à décrire le scénario parce qu’il se veut réaliste, naturaliste, à base d’éléments du quotidien, de discussions à la cantine et d’engueulades imprévisibles, sauf que tout cela est raté. Raté parce que le naturalisme ne s’accorde pas du tout avec un scénario beaucoup trop écrit ou tout semble vouloir faire sens ; raté parce que l’aspect « performances d’acteurs » est bien trop évident ; raté parce que certaines séquences sont complètement connes ( bah tiens, on a un suspect qui nous avoue ouvertement qu’il tripote des gamines et qu’il s’en fout, il a des contacts ; bah on va envoyer Joey Starr pour calmer le jeu… ) ou dotées de choix de mise en scène catastrophique ( et vas-y que je te filme un bébé mort en gros plan, et vas-y que je te fais un montage parallèle gamin à qui on ne défoncera plus le cul/flic qui se fout par la fenêtre ). C’est un film-psychanalyse découpé en une quinzaine de grandes séquences qui finissent forcément par une explosion de rage d’un personnage qui va hurler que sa vie c’est de la merde, et à propos il faut signaler que TOUS les flics un peu développés du films sont malheureux et dotés d’une vie sentimentale merdique, sauf Joey Starr qui s’en sort en culbutant Maiwenn. Le point positif du film, c’est qu’on ne s’emmerde pas ( il est suffisamment rythmé pour maintenir l’attention du spectateur ) ; de plus, les moments ou il se prend le moins au sérieux sont les plus efficaces de loin ( la monumentale scène du téléphone portable ) mais c’est bien peu pour un ensemble d’une complaisance pénible, qui peine à faire oublier la roublardise hystérique qui s’en dégage la plupart du temps. Il y a une scène ou Joey Starr reproche au personnage de Maiwenn de faire dans l’émotion facile, dans le misérabilisme ; j’en ai tout autant à l’égard de la cinéaste Maiwenn. Le vaisseau fantôme ( Mark Robson, 1943 ) Tom Merriam ( Russel Wade ) rejoint l’équipage du vaisseau Altaïr commandé par le capitaine Stone ( Richard Dix ), autoritaire et froid. Au fur et à mesure de la traversée, Tom en vient à suspecter Stone d’avoir assassiné un matelot. Le vaisseau fantôme est le deuxième film de Mark Robson après l’extraordinaire La septième victime dont j’ai parlé en page 63 ; c’est surtout une production Val Lewton, ce qui se reconnaît au fait qu’alors que le film est un thriller psychologisant, il abonde de détails confinant au fantastique : le matelot muet dont la voix-off mystérieuse semble guider le film, l’aveugle qui introduit la première séquence, le bateau qui semble déserté en fin de film… Tout cela donne une ambiance remarquablement bizarre à ce qui est en réalité une fable sur le commandement et l’autorité : après avoir mis en doute la parole de Stone, Merriam devient un véritable paria sur le navire et de façon très proche de celle de Gary Cooper dans Le train sifflera trois fois cherche de l’aide auprès des matelots sourds à ses appels, y compris son meilleur ami, l’opérateur radio Sparks. Richard Dix est excellent, bien aidé par un personnage à la psychologie extrêmement réussie, et éclipse un Russel Wade moins charismatique ; quand au matelot muet, il fait partie de ces personnages qu’on ne risque pas d’oublier tant il est mystérieux. Le vaisseau fantôme est donc un remarquable film de série B avec des moyens extrêmement réduits compensés par une mise en scène inventive et un thème très intéressant ; si je ne suis pas très client de la fin qui est plus convenue que celle, ultra nihiliste, de La septième victime, j’ai été très étonné des critiques globalement négatives de ce film trouvables sur internet ( seul Bertrand Tavernier semble en penser autant de bien que moi ) alors que sa faible durée ( 1h10 ) et son ambiance unique en font à mes yeux un véritable plaisir de série B intelligente et audacieuse. Torso ( Sergio Marino, 1973 ) Un groupe de jeunes italiennes étudiants l’art connaît une suite de meurtres sans explication. Tandis que l’américaine Jane se rapproche du professeur Franz, Daniela, elle, suspecte son amoureux éconduit Stefano d’être le tueur. Je n’insiste pas sur le scénario qui est globalement idiot comme le sont beaucoup de slashers car Torso est ainsi l’un des premiers films du genre. Comme souvent dans les déclinaisons italiennes du thriller, l’érotisme tient une place importante dans le film et c’est un festival de plans nichons absolument injustifiés et de scènes de cul débiles. Ca passe le temps. La meilleure partie du film est la première, avec deux excellentes scènes de meurtre stylisées qui montrent de nouveau le savoir-faire artisanal de Martino, notamment un étranglement dans la glaise aussi sale que cinégénique. Après cela, on entre dans une seconde moitié moins prenante avec des incohérences de plus en plus crétines ( mention spéciale au tueur qui bute à coups de couteau trois filles dans une maison… ce qui ne réveille pas la quatrième qui dort à l’étage du dessus ! ). Par contre, le whodunit ( la recherche du coupable parmi les différents suspects ) fonctionne plutôt bien même si comme souvent, les justifications pseudo-psychologiques de fin prêtent à rire. Des petites idées typiques du genre maintiennent le film à flot ( le motif récurrent du foulard, la poursuite dans la maison entre l’héroïne et le tueur, la tentative de passer des signaux à l’extérieur ) mais sur l’ensemble, Martino est moins constant que dans l’Étrange vice de Mme Wardh dont j’ai parlé récemment. C’est quand même plutôt dans le haut du panier d’un genre qui n’intéresse plus grand monde aujourd’hui à part Jokerface, mais le petit talent d’artisan de Martino ne suffit pas à transcender l’incroyable crétinerie du script. Le convoi des braves ( John Ford, 1950 ) Deux jeunes amis, Travis ( Ben Johnson ) et Sandy ( Harry Carey Jr ) acceptent d’aider un groupe de mormons dirigés par Elder ( Ward Bond ) en accompagnant leur convoi se dirigeant vers l’Utah. En route, ils vont rencontrer une famille de forains alcooliques composé notamment de la troublante Denver ( Joanne Dru ) ainsi qu’un groupe de pillards dirigés par le patriarche Shiloh Clegg, qui va vite imposer ses directives au convoi. Le convoi des braves était l’un des films favoris de John Ford et après m’être enthousiasmé pour La chevauchée fantastique, il scelle définitivement ma réconciliation euphorique avec le cinéaste. Parce que c’est un film formidable, qui a la réputation d’être déconseillé aux néophytes du western classique alors qu’au contraire, je crois qu’il peut détruire bon nombre de clichés : les indiens sont pacifistes et sympathiques ( au contraire des Cleggs vont tenter de violer une squaw ), les femmes sont fortes et déterminées ( magnifique Joanne Dru dont on tombe amoureux tout de suite ), les héros ne sont pas des surhommes et sont longtemps impuissants face aux Cleggs. On retrouve l’attention de Ford pour les moments creux, les scènes de chants et de danse qui cimentent la communauté ou les tentatives de séduction maladroites des héros. Il est d’ailleurs un peu dommage que Ben Johnson et surtout Harry Carey Jr ne soient pas dotés du même charisme qu’un John Wayne, alors que leurs personnages aspirent naturellement à la sympathie. La mise en scène arrive à donner une impression de vigueur alors qu’elle n’est composée quasiment que de plans fixes ( génie du montage fordien, ainsi que du plan large pour capter les décors naturels ). Les rares moments de violence ( le bandit fouetté pour avoir violenté l’indienne, le règlement de comptes final ) sont aussi brefs et secs qu’ils sont efficaces. En moins d’une heure et demie, Ford délivre un film magnifique doté de personnages attachants et avec une affection évidente pour ceux-ci. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Dimanche 06 Novembre 2011 à 21:54 « En revanche, gros point positif sur la conservation de l’alcoolisme du capitaine... »
Je rends d'ailleurs hommage à cette débile de critique de France Culture qui reprochait au Spielberg son issue moralisatrice dans la mesure où Haddock se défaisait de son alcoolisme (???). Alors chère Madame, la prochaine fois vous vous contererez de vous toucher devant Il était une fois en Anatolie au lieu de critiquer un film que vous avez fantasmé. Merci.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Lundi 07 Novembre 2011 à 00:54 Bah, quand même, y a une thématique du rachat d'Haddock par la lutte contre l'alcool ; après c'était déja dans la BD mais c'est bel et bien présent dans le Spielberg ( et je ne vois pas ce que le Ceylan vient faire là-dedans ). Boris, PS tant que je te tiens : j'ai pécho une VOST de Expect the unexcepted !
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 21/08/2015 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/02/2006 | Envoyé par Skarr le Lundi 07 Novembre 2011 à 10:53 Oui mais il ne se défait pas de cet alcoolisme. La critique trouvait la fin moralisatrice parce que Haddock renoncerait à l'alcool alors qu'on le voit s'enfiler deux verres de champagne.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Lundi 07 Novembre 2011 à 11:01 Chope-moi sur facebook, je m'en voudrais de causer du tort à notre DMC bien aimé en indiquant publiquement des sites à la légalité douteuse. Par une absolue coincidence qui n'a aucun rapport avec le fait que je veuille faire plaisir à l'un de mes 3.5 lecteurs réguliers - en l'occurence toi -, je critique dans ma prochaine série un polar HK des années 90 avec du Anthony Wong et du Roy Cheung dedans... avis à l'amateur Boris, paye ton duo d'HK-philes autistes.
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