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Supter

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Envoyé par Supter le Samedi 07 Avril 2012 à 15:55


J'ai pas mal lu dernièrement.

 

J'ai commencé par Moins que Zéro de Bret Easton Elis. Je n'avais encore jamais lu un bouquin de cet auteur qu'on m'avait pourtant énormément vanté. Je dois dire que j'ai été très déçu. J'ai vraiment eu cette impression de lire une émission de télé-réalité, et de regarder une vie qui n'était pas la mienne, d'un personnage qui m'était complètement hermétique.

J'ai vraiment trouvé ça désagréable, j'ai eu énormément de mal à finir, j'ai plus ou moins décroché au milieu.

 

 

S'en est suivi Women, de Bukowski. On m'avait conseillé Bukowski en même temps que le bouquin suivant. C'est vraiment de la littérature américaine comme je l'imaginais jusque là. C'est à dire que ce sont des bouquins sympa, mais qui ne mènent nul part. Le style d'écriture m'a fait lâcher avant la fin. À chaque fois que je lis un roman américain, que ce soit un polar ou un livre comme celui-ci (que j'aurais du mal à décrire), j'ai cette même impression de lire la même chose que le précédent bouquin. Pour la première fois, j'ai vraiment arrêté ce livre avant la fin.

 

Enfin, Samarcande d'Amine Maalouf, qu'on m'avait conseillé en même temps que Bukowski. Ce livre est presque instantanément rentré dans la liste de mes livres favoris. Les deux premiers chapitres traitent de la vie d'Omar Khayyam, d'Hassan Sabbah et de Nizam el-Molk. La vie de ces personnages historiques ne nous est pas si bien connue que ça, pourtant Maalouf arrive à bien romancer tout ça et à rendre vraiment crédibles son histoire quand il nous raconte leur vie presque au jour le jour. Le premier était l'un des plus grands poètes musulmans du moyen âge, le second est connu pour avoir créé la guilde des Assassins, et le dernier pour avoir bâti l'un des plus grands Empire ayant jamais vu le jour.

La deuxième partie nous raconte l'histoire de la Perse du début du siècle dernier, sur la façon dont un américain a vu son intérêt se porter, après sa rencontre avec un opposant politique français, sur le Moyen Orient, à la recherche du manuscrit de Khayyam.

Les deux parties sont différentes, mais très intéressantes toutes deux. On a l'impression de lire deux romans différents, presque, traitant d'une histoire commune pourtant.

 

 

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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 07 Avril 2012 à 17:33


Le 07/04/2012 à 15:55, Supter avait écrit ...

 

J'ai pas mal lu dernièrement.

 

J'ai commencé par Moins que Zéro de Bret Easton Elis. Je n'avais encore jamais lu un bouquin de cet auteur qu'on m'avait pourtant énormément vanté. Je dois dire que j'ai été très déçu. J'ai vraiment eu cette impression de lire une émission de télé-réalité, et de regarder une vie qui n'était pas la mienne, d'un personnage qui m'était complètement hermétique.

J'ai vraiment trouvé ça désagréable, j'ai eu énormément de mal à finir, j'ai plus ou moins décroché au milieu.

 

Euh, personne ne se sent en empathie avec Clay hein. Les personnages d'Ellis sont toujours des gros cons et celui qui retrouve sa vie là-dedans est complètement gelé. Il te parle d'enveloppes vides dont le mal-être existentiel n'a d'égal que la superficialité des personnages ( voir comment la scène ou le pédé viole une ado de treize ans est décrite comme un acte banal ). C'est assez narcissique de considérer qu'un bon bouquin, c'est un personnage comme nous.
S'en est suivi Women, de Bukowski. On m'avait conseillé Bukowski en même temps que le bouquin suivant. C'est vraiment de la littérature américaine comme je l'imaginais jusque là. C'est à dire que ce sont des bouquins sympa, mais qui ne mènent nul part. Le style d'écriture m'a fait lâcher avant la fin. À chaque fois que je lis un roman américain, que ce soit un polar ou un livre comme celui-ci (que j'aurais du mal à décrire), j'ai cette même impression de lire la même chose que le précédent bouquin. Pour la première fois, j'ai vraiment arrêté ce livre avant la fin.
C'est vrai que Bukowski, ça ressemble à du Thomas Pynchon, que James Ellroy écrit comme Henry James et qu'entre John Kennedy Toole et Faulkner, c'est bonnet blanc et blanc bonnet.

Boris, franchement, tes clichés sur la littérature américaine sont grotesques.

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Envoyé par Supter le Samedi 07 Avril 2012 à 18:09


  j'ai cette même impression de lire
j'ai cette même impression
impression
j'ai

 

Merci Boris de me rappeller qu'on ne peut pas avoir l'impression, quand on lit un auteur, d'en avoir déjà lu trois pareils.


Edit : je vais être plus clair. J'ai lu quelques bouquins américains y'a quelques années. J'aimais vraiment beaucoup, mais je trouvais qu'on retrouvait assez régulièrement une ambiance similaire. Ce n'est pas que je l'aimais pas, ce n'est pas que j'ai exploré TOUTE la littérature américaine, mais chaque bouquin que j'ai  lu - peut être  aussi est-ce le fruit du hasard si j'ai choisi ces livres - m'a semblé similaire - pas en tous points, mais proches sur beaucoup malgré tout - de tous les autres.

Encore une fois, et je répète pour que tu comprennes bien, c'est l'image que je me faisais de cette litterature, par ce que tout ce que j'ai lu jusque là qui y appartenait était tel que je l'ai décrit. Ce qui ne veut pas dire que c'est similaire à tout ce qui existe, mais à tout ce que j'ai lu.

 

 

Pour BEE, je ne connaissais pas, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, et ça ne m'a pas plu. Voila tout.


[ Dernière modification par Supter le 07 avr 2012 à 18h15 ]

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Envoyé par Borislehachoir le Lundi 09 Avril 2012 à 20:21


 Merci Boris de me rappeller qu'on ne peut pas avoir l'impression, quand on lit un auteur, d'en avoir déjà lu trois pareils.

T'as vachement du lire trois auteurs ayant un style comparable à BEE... Sauf si tu comptes les mecs qui l'ont plagié après ( et le meilleur exemple n'est pas ricain mais français, hein Beigbeder ? ) le style BEE fait partie des plus radicaux et des plus novateurs de son époque ; même des gars comme Coupland qui travaillent sur le thème de la génération Y n'écrivent pas comme Ellis. A la limite le seul livre de l'époque ou antérieur que j'ai pu lire et ou le style était comparable c'était le Mégalomachine de Mark Leyner, encore qu'il soit beaucoup plus axé sur l'humour absurde et que la critique y soit moins fine et moins incisive.

Maintenant, puisque t'as déjà lu trois auteurs pareils, je te demande juste : lesquels ?

Boris.

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Envoyé par Supter le Mardi 10 Avril 2012 à 01:33


Le 09/04/2012 à 20:21, Borislehachoir avait écrit ...


T'as vachement du lire trois auteurs ayant un style comparable à BEE... Sauf si tu comptes les mecs qui l'ont plagié après ( et le meilleur exemple n'est pas ricain mais français, hein Beigbeder ? ) le style BEE fait partie des plus radicaux et des plus novateurs de son époque ; même des gars comme Coupland qui travaillent sur le thème de la génération Y n'écrivent pas comme Ellis. A la limite le seul livre de l'époque ou antérieur que j'ai pu lire et ou le style était comparable c'était le Mégalomachine de Mark Leyner, encore qu'il soit beaucoup plus axé sur l'humour absurde et que la critique y soit moins fine et moins incisive.

Maintenant, puisque t'as déjà lu trois auteurs pareils, je te demande juste : lesquels ?

Boris.

C'est en lisant Bukoswki, pas BEE que j'ai eu cette réflexion. Je n'ai pas dit que je trouvais le style de BEE pas original ou similaire à quelque chose que j'avais déjà lu, juste que j'avais commencé à lire ce roman sans savoir à quoi m'attendre, et que ça ne m'avait pas plu.

 

Là, tout de suite, tires-en la conclusion que tu voudras, je n'ai pas d'exemple de livre semblable à Women.

J'ai eu plusieurs moments cette impression que ça avait des points communs avec Un privé à Babylone de Brautigan, entre autre.

 

Après, j'ai apprécié plusieurs romans américains. Mr Vertigo par exemple est un livre que m'a offert mon père et qui fait partie de mes livres préférés, de même que l'Homme qui voulait être roi, qui, si je ne l'ai pas autant apprécié, reste un livre qui m'a beaucoup plu.

 

Ce que je voulais dire avec ma remarque sur la littérature américaine, et qui était évidemment une généralisation bien trop grosse, mais je ne pensais pas qu'elle serait reprise - tu me diras, avec un fan de celle-ci comme toi, j'aurais du m'en douter -, c'est que j'avais cette impression de lire un de ces romans qu'on ne trouve ( à ma connaissance ) que dans cette litterature : le personnage mis en scène est un homme hétérosexuel, qui aime cependant moins les femmes que l'alcool, même s'il ne consomme ni l'un n i l'autre avec modération. Son verre de whisky, de bourbon, ou d'un quelconque alcool est généralement la meilleure réponse à ses problèmes, aussi importants soient-ils.

Il se fiche d'a peu près tout, et n'importe quel acte surnaturel a l'air banal.

 

C'est ce personnage, que j'ai l'impression de retrouver régulièrement, qui m'a donné cette impression à propos du roman de Bukoswki.

 


 

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Envoyé par Borislehachoir le Mardi 10 Avril 2012 à 01:54


Si tu dois rapprocher Bukowski d'un autre écrivain c'est certainement John Fante, et avec ces deux-là le mouvement beatnik et post-beatnik ( Brautigan trainait d'ailleurs avec eux il me semble ), et encore, hors période cut-up. Ca fait donc en ratissant large une demi-douzaine d'écrivains importants dans une période précise ( années fin 50 à 70 ) et c'était un mouvement extrêmement marginal aux USA. Par exemple, c'est beaucoup moins important que toute la mouvance post-moderne qui existe à peu près à la même époque ( Pynchon, Gaddis, Coover, Barth etc etc. ) et qui est très éloignée du style beatnik. Auster dont tu parles, c'est d'ailleurs plutôt, de ce que j'ai lu de lui, un hériter de ça ( en plus chiant aussi ).

Les ricains ont défini Bukowski comme un écrivain du mouvement " dirty realism ", avec Fante, Carver, McCarthy et d'autres. Moi je veux bien sauf que bon ça ne se ressemble pas du tout entre les clochards alcooliques et libidineux des deux premiers et les rednecks dépressifs des deux autres...

Sinon, le coup du surnaturel banal, c'est vraiment pas typiquement US mais au contraire un truc récurrent dans la littérature... d'Amérique du sud.

Boris.

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Envoyé par kakkhara le Mardi 10 Avril 2012 à 10:28


Je voudrais ajouter quelque chose à ce que dit Boris (huile sur le feu, toossah).

Ca me parait normal qu'entre écrivains de même nationalité il y ai des points communs, j'ai justement pour ça qu'on peut parler de culture américaine, et c'est valable pour les autres pays évidemment. L'expression artistique est liée à l'environnement, au sens large du terme.

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Envoyé par kakkhara le Lundi 16 Avril 2012 à 18:22


un double post, un, pour la série de livres promis. J'ai fait un effort de développement, donc, pavé à suivre ^^.

Tout d'abord, quelques éléments de littérature asiatique :

La Berge : Su Tong (2009)

Ku Wexuan doit sa carrière de cadre du parti au fait qu'il soit le fils présumé d'une martyre de la révolution. Aussi quand sa glorieuse ascendance est remise en cause, c'est sa vie qui s'écroule. Il se retire alors, avec la narrateur, son fils Dongliang, sur une barge, et ne remet plus les pieds au sol.

Récit cruel où les apparences priment toujours sur la réalité, La Berge est une peinture sans fard de la société communiste et de ses hypocrisies. Ku Wexuan est de notoriété publique un libertin aux pratiques sexuelles éhontées. Mais c'est uniquement lorsque, pour se venger, sa femme dénie son ascendance, que tous ses torts lui reviennent à la figure. Hypocrisie d'une société qui profite de la révolution communiste pour faire sa loi, accusant chaque opposant d'être un contre révolutionnaire, et un élément allogène, accusation suffisante pour détruire la vie de qui que ce soit.
Quand le narrateur déforme des citations de Mao pour son amusement, il est aussitôt et durablement considéré lui-même comme contre-révolutionnaire (un gosse, mais oui), mais au cours du récit les adultes n'ont, eux, de cesse de reprendre les maximes de Mao à leur compte, sans s'inquiéter d'en modifier le sens tant que ça sert leurs intérêts.
La Berge est un roman violent, d'une grande intensité sexuelle, à l'humour acerbe. Un réquisitoire brulant et inspiré contre une époque sombre, où l'opportunisme est synonyme de survie, où les oeuvres du parti passent avant la vie d'un individu, même innocent, où la générosité n'existe que chez ceux qui n'ont rien et qui sont considérés comme la lie de la société.

Il est évident qu'un tel livre, primé par ailleurs, n'a pas eu les faveurs de la presse chinoise. Les aspects politiques, autant que la question sexuelle, sont évidemment sujets tabous. Mais pour nous, il est juste impossible de rester de marbre devant une telle force d'évocation.

Grenouilles: Mo Yan : (2010)

Le narrateur, Têtard, cherche à écrire une pièce de théâtre, dont le sujet serait sa propre tente, forte personnalité qui a dédié sa vie au planning familial.

Comme pour La Dure loi du karma, la révolution est vue par le prisme d'une grande fresque tragi-comique, qui brasse un aperçu assez complet, chronologiquement parlant, de la politique du planning familial. Entre adhésion et rejet de cette politique et de la manière dont elle a été appliquée, voici encore un pamphlet contre la révolution dans son ensemble, où l'humour est omniprésent et le romanesque pointe parfois, vite étouffé par un carcan politique dont nul ne peut s'échapper. Encore une réussite exceptionnelle, dont on aurait tort de se priver. Peut-être trop carré, pas assez chargé émotionnellement, comme peut l'être La Berge, et certes moins magistral que La Dure loi du karma, mais on ne va pas non plus faire la fine bouche ^^.

La formule préférée du professeur, Yoko Ogawa (2003) : Une aide ménagère travaille chez un ancien professeur de mathématiques, dont la mémoire ne dure que 80 minutes, mais qui se souvient par ailleurs de tout ce qui a trait aux maths et reste un véritable génie.

Court roman, mais très agréable à lire, bien que les références mathématiques me passent par ailleurs par-dessus la tête. A noter d'ailleurs un prix de la société de mathématiques, justement. Roman d'apprentissage et belle histoire d'une amitié improbable, La Formule préférée du professeur ne sombre pas dans le misérabilisme, mais traite d'un sujet difficile avec sérénité, aisance et subtilité.


Bon, je lis pas beaucoup de classiques occidentaux en ce moment, mais quand même :

Valjoie, Nathaniel Hawthorne : (1852)
Miles Coverdale vient à Valjoie pour tenter de monter une collectivité utopique avec quelques illuminés. Il va tomber au coeur d'un triangle amoureux assez étrange, composé de la belle Zenobia, la discrète Priscilla, et Hollingsworth, l'idéaliste.

Valjoie s'inspire de l'expérience de Hawthorne, dont Miles Coverdale est un avatar. Valjoie, c'est, comme indiqué sur le quatrième de couverture, un drame psychologique, mais c'est également un grand roman dans la plus pure tradition romantique. Les protagonistes souhaitent vivre dans le merveilleux, qui semble leur tendre les bras, mais toujours ils sont rattrapés par la réalité. Il est impossible d'échapper au monde extérieur. Finalement l'expérience utopique de Valjoie ne sera qu'un prétexte pour s'abandonner à ses désirs échec annoncé par le refus de chaque protagoniste d'abandonner son individualité. Valjoie ne devient vite qu'égos se heurtant, rendant la cohabitation impossible.
C'est donc un regard désabusé et amer que l'auteur jette sur cette expérience qu'il a lui-même vécu. Mais le puritanisme d'Hawthorne est bien présent, et le ton reste mesuré, à tel point que j'ai eu du mal à rentrer dans la narration. Entre les affres de la passion ressentis par les personnages et notre propre ressenti, l'écriture d'Hawthorne jette comme un voile qui atténue ce qu'on pourrait ressentir. Certes un bon livre, mais que je n'ai pas trouvé à la hauteur de La Lettre écarlate.


Et pour finir, quelques titres de SF/Fantasy

Le ressac de l'espace, Philippe Curval (1962) : Les Txalqs sont un peuple parasite qui se servent de leurs dons télépathiques pour pallier à leur absence de force physique en asservissant d'autres races. Quand leur habitat est menacé d'extinction, ils n'ont plus qu'une solution, réimplanter leur civilisation sur une autre planète pourvue de formes de vie évoluée. C'est ainsi qu'ils vont arriver sur terre.

Certes le thème ne paraît pas très original, mais il faut regarder la date de parution, qui fait de Curval l'un des novateurs dans le domaine, et l'un des précurseurs de la SF française moderne. Même si maintenant la conclusion s'avère sans surprise aucune, remettons nous à l'aune des critères de l'époque. Le texte se tient, avec quelques morceaux de bravoure, comme la description des conditions de vie sur Vénus.

Lothar blues, de philippe Curval (2008) : Nous sommes en Europe, où la politique de Bruxbourg commence à battre de l'aile, minée par des idéologies opposées et contraires. Dans ce contexte où les nouveautés technologiques, survenues trop vite, ont bouleversé les valeurs traditionnelles européennes, Noura N'Salem récupère Lothar, son robot nourrice, qui lui rappelle son passé, et la disparition de ses parents. Il va chercher, avec Lothar, à enfin percer le mystère de ces disparitions, et mettre le pied dans un engrenage qui l'amènera bien au-delà de sa quête personnelle.

Il n'y a qu'à regarder les dates, il est évident que Curval arrive ici à un style abouti. Lothar Blues s'inscrit dans la lignée des grands auteurs de SF, avec énormément de références. Lothar Blues rappelle fortement l'oeuvre des robots d'Asimov pour l'arrière plan du récit, mais également dans une moindre mesure sur le scénario. Mais Curval emprunte également ses idées à d'autres auteurs, dont des références certaines sont disséminées dans le texte. S'ajoute à ça une réflexion sur l'avenir de l'Europe, et un roman d'aventures monté comme un polar. Bref un mélange détonnant, qui nous donne un texte intéressant, facile et agréable à lire. Seul petit bémol, les personnages ne sont pas vraiment fouillés et sont un peu insipides, mais dans une Europe aseptisée où les relations entre individus sont brouillées par les relais tecnologiques utilisés, comment pourrait-il en être autrement?


Le Parlement des fées, de John Crowley (1981) : Edgewood : une demeure étrange, construite par un architecte un peu fou, représentant plein de style architecturaux différents, plusieurs maisons en une seule, improbable, surréaliste. C'est aussi une porte vers les autres univers, en forme de cercle concentriques, qui les abritent, « eux ». Quand Smoky part pour edgewood, pour épouser Alice drinkwater, il arrive dans cet endroit où le merveilleux fait partie intégrante de la vie, comme un secret commun que devrait partager chaque habitant d'Edgewood.

Le Parlement des fées
est certes un livre de fantasy, mais complètement atypique. Loin des scénarios convenus des séries habituelles d'epic fantasy, ce livre se rapproche plus des oeuvres poétiques de Ray Bradbury, et rappelle également parfois la langue de Faulkner (Ah cette manie infernale des pronoms, qui obligent à relire un passage entier pour savoir de qui on parle à la moindre inattention ^^). Un style atypique donc pour ce genre littéraire, qui fait du Parlement des fées un livre plutôt complexe, pas le genre de fantasy à lire pendant les trajets en transports en commun donc. Mais une fois qu'on est rentré dans l'univers, quel pur bonheur.
On est au Xxème siècle, à une date indéterminée. Dans le monde se mêle avec bonheur le quotidien, voire le banal, et le merveilleux, subtilement imbriqués l'un dans l'autre. On est dans un conte, un conte assez atypique, puisque les protagonistes savent en faire partie. Un combat entre le progrès et son cortège de froid rationalisme, et le merveilleux, combat qui est annoncé pendant tout le premier tome, mais mis en retrait, dont l'apothéose aura lieu pendant le deuxième tome, semble la base de l'intrigue. Mais le récit est construit tout en disgressions (là encore, influence de Faulkner, ou du « stream of conciousness, » plus largement? La narration multiple semble confirmer), et le récit avance par circonvolution, comme les mondes dont Crowley parle. Si la trame du récit semble être en suspens pendant tout le premier tome, Cela permet d'avoir une magnifique vision d'un univers tellement reconnaissable, et pourtant tellement déstabilisant. En revanche, le deuxième tome s'avère une grande rupture, du point de vue de la narration, mais également du point de vue stylistique. En effet,c'est « la Guerre », et l'intrigue y est menée tambour battant.
Voici en tout cas un merveilleux roman de fantasy, qui mérite son prix world fantasy du meilleur roman.

La geste des princes-démons, de Jack Vance
-Le prince des étoiles (1961)
-La machine à tuer (1964)
-Le palais de l'amour (1967)
Le visage du démon (1979)
Le livre des rêves (1981)


Dans l'au-delà, où n'existent aucune loi, sinon celle de la survie, nombre de criminels se cotoient. Mais 5 surtout sont connus comme les pires, appelés les princes-démons. Et ces 5 là s'allient pour une rafle, en vue d'acquérir un cheptel d'esclaves, sur Mount Pleasant. Mais ce jour-là ils laissent un survivant, Kirth Gersen, qui n'aura de cesse d'avoir tué tous les princes-démons.

Construction classique, revenge movie autant que classique de la SF, la geste des princes démons est constituée de 5 tomes, tous consacrés à un prince démon. Commencée au début des années 60, elle était pour l'époque très novatrice (rappelons, le space opera, c'était Edmond Hamilton, et Edward Elmer Smith, star wars était inimaginable et 2001 n'était qu'à l'état de genèse dans un recueuil d'Arthur C. Clarke.)
Il se trouve que maintenant la série a vieilli, surtout les 2 premiers (merci capitaine obvious). Entre Attel Malagate le monstre, et Kokkor Hekkus, il y a finalement assez peu de différences, et ça se ressent sur les trames qui sont globalement les mêmes. Mais malgré les apparences Jack Vance sait se renouveler et Viole Falushe, du palais de l'amour, présente des traits de caractère déjà plus intéressants, même si son ascension semble naïve. En effet, il y a un certain malaise présent dans ce roman, reflet de la personnalité perverse du troisième prince démon. Cependant la véritable originalité arrive sur la fin de la saga, déjà Lens Larque, dans le visage du démon, imprime sa marque grotesque au livre dans son ensemble de manière très claire. La fin du Visage du démon est juste exceptionnelle. Le dernier tome, celui d'Howard Alan Treesong, ne tient pas toutes ses promesses, mais offre un aspect assez original avec une personnalité pour le moins étrange.

Mais ce qui fait la réussite de Vance, au delà de la simplicité de ces récits, c'est la présentation de nombreux mondes exotiques et étranges. Rien que l'ouverture de la saga, dans la taverne Smade de la planète Smade, est déjà fabuleuse. Et même si, à nous, lecteurs du XXIème siècle, tous ces décors nous semblent du vu et revu, on ne peut que saluer la grande diversité et le soin apporté l'air de rien à la description de son monde.


Les enfants de Ji, de Pierre Grimbert ( 2007) : suite du secret de Ji (et suivi par le cycle des gardiens de Ji), ce sont les aventures des héritiers des héros du premier cycle qui sont contées ici.

De l'epic fantasy on ne peut plus banale, mais le secret de Ji avait le mérite indéniable d'un rythme tout à fait honorable, de personnages plutôt sympathiques dans l'ensemble et de quelques bonnes idées. Malheureusement là, on en a vite marre de suivre cette troupe d'ados complexés (au moins on sait quel public Grimbert vise). C'est long, c'est chiant, et on oublie un tome au fur et à mesure quand on commence le suivant. D'ailleurs j'ai pas été jusqu'au bout, et le prochain cycle je vais faire une croix dessus ^^).



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Envoyé par kakkhara le Dimanche 27 Mai 2012 à 19:05


parce que les triples post c'est classe :


de la littérature asiatique :


Le clan du sorgho, de Mo Yan (1990) : en 1939, l'envahisseur japonais a pris possession de la Chine. Mais les paysans se soulèvent.
Court roman, mais traversé par un souffle épique, le clan du sorgho met en scène une communauté qui se jette toute entière dans une guerre qui les dépasse. Comme dans les autres livres de Mo Yan dont j'ai parlé ici, on suit une page historique du pays vu à travers le regard d'une communauté de paysans. A ceci près, qu'ici, nulle ironie, mais une tradition héroïque qui commémore la grandeur de caractère de ces hommes et de ces femmes qui ont sacrifié leur vie pour le pays. Ce qui est particulièrement étonnant, c'est que ce roman ne met en scène qu'un court événement très marginal de cette guerre. Mais grace à un jeu de « flashbacks », on a également une belle histoire romancée qui vient se greffer à cet événement mineur, jusqu'à en faire le dénouement d'une belle histoire.

Le supplice du santal, de Mo Yan (2001) : roman historique encore une fois, l'intrigue se passe en 1900. Les allemands construisent une voie ferrée qui doit traverser le canton de Shandong. La vie de Sun Meiniang s'écroule lorsque son amant ordonne, sur l'ordre des envahisseurs allemands, à son beau-père et à son mari de torturer son père.

Bon je vais tout simplement citer le quatrième de couverture de l'édition seuil : « Bâti comme un opéra classique, lyrique et virtuose, ce livre des supplices dépeint les derniers feux de l'univers traditionnel chinois. La mort de l'empire Qing méritait ce traitement grandiose. Dans un savoureux mélange de violence et de tendresse, d'humour féroce, de truculence et de noirceur, se découvre à nouveau le goût prononcé de Mo Yan pour les jeux de contraste. Son art est renouvelé de plus belle, plus affirmé que jamais. Il allie, avec un brio extraordinaire, la profondeur d'une réflexion universelle et la modernité d'une forme littéraire surprenante. »
Le supplice du santal, c'est un pur chef-d'oeuvre de Mo Yan: à l'origine, un opéra à voix de chat, le supplice du santal. Suivant la trame de cet opéra, c'est une grande fresque pleine de bruits et de fureur, un livre tout à fait magique. Dans la postface, Mo Yan écrit : « Tout comme l'opéra à voix de chat ne saurait prétendre être joué sur des scènes somptueuses où l'on donne des opéras italiens ou des ballets russes, il est peu probable que mon roman soit apprécié des lecteurs raffinés, passionnés d'art et de littérature occidentaux. Tout comme l'opéra à voix de chat ne saurait être joué que sur une place devant les masses laborieuses, mon roman ne peut être lu que par ceux des lecteurs qui affectionnent la littérature populaire. »
Il est vrai que le raffinement est absent de ce roman, mais si on arrive à considérer comme exceptionnel les écrits de Rabelais, on devrait pouvoir s'accommoder, en mettant son hypocrisie de côté, d'une telle écriture.

Tristes revanches
, de Yoko Ogawa (1998) : recueil de nouvelles

Tristes, ces histoires le sont. Mais le merveilleux se mêle très subtilement à la vie banale, et des détails récurrents lient toutes ces nouvelles les unes aux autres en un canevas qui figure presque une sorte d'intrigue, et en tout cas qui lie tous les personnages les uns aux autres. Le style d'Ogawa, c'est simple en apparence mais pourtant subtil, et surtout beau et émouvant. Or émouvoir avec des sujets aussi simplistes, c'est pas forcément évident de prime abord. Si la magie fonctionne sur des textes aussi court, c'est parce que l'essentiel est là, et qu'aucune affectation mal placée ne vient interférer avec le sujet de départ. Simple, concis, émouvant, que de belles qualités littéraires cachées dans ces petits textes.

Les lectures des otages, de Yoko Ogawa (2011)
7 touristes japonais et leur guide touristique sont pris en otage par un commando terroriste. Chaque soir, ils vont raconter chacun leur tour une histoire qu'ils ont vécu.

Le procédé s'apparente du coup au recueil de nouvelles : des histoires totalement indépendantes les unes des autres. Mais avec le fil directeur de la prise d'otage, ces témoignages acquièrent une dignité que sans contexte ils n'auraient pas eu. En effet, qu'est-ce qui a pu pousser ces gens tous différents à justement choisir l'histoire qu'ils sont en train de raconter, en position de danger peut-être mortel? Mais un procédé, aussi intéressant qu'il soit, ne fait pas tout le livre. Même si on retrouve le style d'Ogawa, sa sublimation du réel en merveilleux, j'ai un peu l'impression qu'on s'essouffle au bout de la cinquième histoire. Bref c'est un texte mineur. A sa décharge on peut néanmoins préciser qu'il a été publié en quatre fois, et que du coup la lourdeur de la répétition s'en trouve atténuée.


L'arc-en-ciel blanc
, de Akira Yoshimura (1953, 1958,1960, 1964) : Comme l'annoncent les dates, il s'agit en fait de quatre récits, traduits récemment et réunis dans ce recueil. Tout le style de Yoshimura, clair, concis, mais également chaleureux et humaniste, y est condensé. Déjà y apparaissent en filigrane les thèmes du traumatisme de la guerre et du tremblement de terre de Kantô, qui seront repris dans La guerre des jours lointains, et dans Le grand tremblement de terre du Kantô. On savait déjà que ce grand romancier était autant talentueux pour les courts récits que pour ses romans, et voilà une manifestation de plus de son grand talent, dont on aurait tort de faire l'économie, surtout vu le temps qu'il faut pour lire l'ensemble.

Les pissenlits, de Yasunari Kawabata (1968/1972, inachevé) : Ineko est internée dans un hôpital psychiatrique pour soigner une étrange maladie : elle a des accès de cécité partielle, notamment envers le corps humain. L'action est un dialogue entre sa mère et son amant (celui d'Ineko), Hisano, qui reviennent de l'hôpital psychiatrique.

Déjà vous aurez remarqué la date : difficile d'être plus précis : en 1968 Yasunari Kawabata recevait le prix nobel de littérature, en 1972 il se suicidait. Entre les deux, il a esquissé ce roman, qui reste malheureusement inachevé. Il s'agit d'une traduction inédite en française, chez Albin Michel, parue en février 2012. Je dois avouer que c'était de ma part un essai après une tentative ratée de lire Kawabata, que je n'avais pas apprécié, mais j'ai vraiment accroché à celui-ci, même s'il reste inachevé et que l'intrigue est vraiment limitée. Au cours de ce long dialogue, plusieurs réminiscences dressent l'histoire d'Ineko avant d'arriver dans cet hôpital psychiatrique. Kawabata use d'une techique qu'on peut rapprocher de celle du stream of conciousness (en même temps de ce que j'en avais lu avant, son style est de toute manière très elliptique.) Le dialogue en lui-même traite de divers sujets, de manière toute à fait surréaliste, passant régulièrement d'un sujet à l'autre sans transition. C'est un roman purement méditatif où transparaissent un érotisme latent et un malaise plus évident, qui semble en tout cas une réelle profession de foi de l'auteur avant son suicide.

Les chemins du désert
, de Yasushi Inouhe (1959) : Xingte échoue aux examens impériaux. Dès lors, il va devoir choisir une autre voie pour sa vie, ce qui lui sera offert par une femme xixia. Au moment où les relations entre l'empire xixia et la Chine traditionnelle sont largement tendus, il va tout abandonner pour découvrir cette culture émergente.
Roman historique certes, c'est avant tout une amusante invention qui tente une explication à la découverte, au débtu du Xxème siècle, de mystérieux manuscrits bouddhistes dans les grottes de Du Huan. C'est avant tout une épopée remplie du fracas des combats, menée à un rythme époustouflant, dans la lignée du sabre des takeda. C'est aussi un parcours initiatique, narrée par un merveilleux conteur.


Des lanternes à leurs cornes attachées
, de Radhika Jha (2009) : Ramu, l'idiot du village, vit avec sa femme Lakshmi dans une misérable cabane en bordure de Nandgaon, petit village tourné vers le passé. Manoj Mishra, jeune chercheur, cherche à faire avancer l'Inde en proposant de remplacer le bétail indien par un bétail occidental plus performant. Or les fermiers indiens sont rebelles à la simple idée d'insémination artificielle; Mais quand Lakshmi, à l'insu de tout le monde, fait inséminer la vache que Ramu a miraculeusement trouvé dans la jungle, c'est toutes les croyances qui vont s'en trouver bouleversées, malgré les efforts du « patel », le chef du village, pour qu'il n'en soit rien.
La réussite du texte tient sûrement dans le mélange entre les vieilles croyances populaires, et les efforts de modernisation des campagnes indiennes. Il y a une sorte d'ironie sous-jacente, dans les personnages qui ne sont que rarement ce qu'on attend d'eux. Entre le prêtre manipulateur, mais fidèle à sa foi, les politiciens de bonne foi qui souhaitent réellement aider le peuple mais qui ne font que l'enferrer d'avantage dans son rejet de la modernité, les politiciens manipulateurs qui s'en foutent complètement mais qui malgré eux font avancer le peuple, et bien sûr l'idiot du village qui n'est peu-être pas si idiot, (mais c'est bien sûr devenu un lieu commun), il n'y a guère que la vache, la junglee rejetée par tout le village, sur qui on ne change pas d'avis en cours de lecture, vache qui est peut-être bien la vraie héroïne du récit.
La construction du roman est très classique, mais a le mérite de nous plonger dans le coeur de l'Inde, avec un sujet, certes traité avec fantaisie, mais néanmoins sérieux, car ce qui est en jeu ici, ce n'est rien de moins que l'entrée des campagnes indiennes dans l'ère moderne.


quelques ouvrages de SF/fantasy pour la route :


Le monde inverti, de Christopher Priest (1974) : Helward Mann atteint sa majorité, et choisit de rejoindre la guilde des topographes du futur. Pour son initiation, il va sortir pour la première fois de la cité. Nous allons découvrir avec lui le monde étrange dans lequel il se retrouve alors plongé.

Il y a certains livres qui ont une accroche qui nous place directement dans l'univers que l'auteur a créé pour nous, de ces phrases qui nous promettent mons et merveilles dès l'ouverture. Il y a par exemple le fameux : « Dans un trou vivait un hobbit (...) » de Tolkien, ou encore, « Un certain jour de juin 19.... un jeune homme allait son chemin, à pied, s'éloignant de la grande Cité par le nord en direction d'une ville ou d'un lieu nommé Edgewood... » du Parlement des fées, sans oublier le très célèbre « Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas.»
Bref, aux côtés de ces ouvertures géniales, on peut ranger celle-ci : « J'avais atteint l'âge de mille kilomètres. » Ça y est, par cette simple phrase, on est prêt à rentrer dans l'univers de l'auteur, aussi étrange soit-il. C'est ça qui est particulièrement génial dans ce roman : le monde décrit est vraiment bizarre. Mais on n'est pour autant jamais dépaysé, tellement tout est d'une extrême simplicité. Un véritable tour de force, grâce auquel on dévore le monde inverti d'un bout à l'autre en un rien de temps, jusqu'à la merveilleuse pirouette finale, digne d'une chute de nouvelle.
Le Monde inverti, n'a en plus pas pris une ride, on ne peut pas en dire autant de tous les ouvrages de SF datant de cette période. En clair, en plus d'être une « masterpiece » de la SF, c'est surtout un chef d'oeuvre de la littérature de manière plus général. (merci Boris)

Le monde englouti
, de James G. Ballard (1962) : quelque part dans le lointain futur, le soleil a changé de forme et s'est rapproché. Les températures ont fait fondre toutes les glaces de la Terre, et le niveau des eaux a monté de manière extraordinaire. Les grandes cités ont été balayées, seuls des sommets d'immeuble émergent encore de l'eau. C'est le retour du règne des grands reptiles, par une chaleur pouvant atteindre 60° le midi. Le reste de l'humanité s'est réfugié sur les pôles, mais des militaires explorent les nouvelles zones maritimes ainsi crées, et des pirates cherchent à récupérer les trésors engloutis.

Première apocalypse de Ballard, c'est également son premier roman. La forme qui sera celle de La forêt de cristal est déjà là, mais en moins abouti. Maintenant ce roman en semble une ébauche imparfaite, intéressante mais peut-être un peu dépassée. Dès ce premier texte, le talent de Ballard est évident, mais l'ensemble est assez obscur, ce qui est dû en grande partie aux étranges réactions des personnages, qui finalement ne sont pas différentes de celles de La forêt de cristal, mais en beaucoup moins clarifié.

La forêt de cristal, de James G. Ballard (1966) : le docteur Sanders (rien à voir avec KFC), se rend dans la ville de Mont Royal, au coeur d'une forêt camerounaise, pour retrouver un couple d'anciens collègues. Mais une fois arrivé au Cameroun, il se rend compte que la route est barrée par l'armée.

Une apocalypse étrange et d'une sinistre beauté. Un monde se cristallisant peu à peu, non seulement l'environnement, mais également les êtres vivants. Ce qui est frappant avec ce livre, c'est qu'il ne démarre pas comme un livre de SF, bien qu'il en soit indéniablement un. Entre aventures, SF et roman noir, c'est surtout la description d'un monde connu devenant d'un coup surnaturel, aussi dangereux que magnifique, d'autant plus dangereux peut-être d'ailleurs, qu'il est attirant. D'après ce que j'ai lu depuis, il s'agit en fait d'une quatrième et dernière « apocalypse selon Ballard », dont les autres tomes seraient Le Vent de nulle part, Le Monde englouti et Sécheresse. (encore du pain sur la planche question lecture.)

Blanc comme l'ombre
, de Philippe Curval (2002) : Robert Crive est chargé de filer Victor Berre, organisateur des basses oeuvres de l'état. Plus qu'une filature classique, sa bizarre consigne est de dresser un portrait et un historique de la vie de Victor Berre.

Blanc comme l'ombre
est écrit après le retour récent de Curval sur le devant de la scène littéraire. Livre de SF construit comme un polar métaphysique, le rythme est assez lent et obsédent, comme une ballade triste. Pour ma part je ne m'y connais pas en roman noir, je ne peux donc pas trop dire si l'exercice stylistique de mélange des genres a été réellement bien réussi. J'ai eu bien du mal à rentrer dans le livre, je dois bien l'avouer. A vrai dire, tant que la situation initiale n'est pas expliquée au lecteur, ça reste assez brumeux, on se demande où Curval veut en venir. Il faudra attendre un bon tiers du récit avant d'être réellement dans le vif du sujet. C'est donc avant tout un roman d'ambiance, et de ce côté là, c'est gagné. Mais vraiment la construction est assez étrange. On a vraiment une ambiance bizarre, assez cryptique, puis au tiers du récit une explication complète, d'un seul coup, qu'on attendait pas si tôt, puis la situation traine encore. Heureusement le texte est assez court, mais je dois bien avouer que lors de la situation finale, j'avais déjà décroché. Surtout que les personnages, à peine ébauchés, manquent tellement de profondeur qu'on ne peut s'y attacher. Une déception donc pour ce roman, qui s'avère finalement assez ennuyeux pour un final qui n'en vaut pas vraiment la peine.

L'animal découronné
, de John Crowley (1976) : Painter est un léo, résultat d'une expérience de laboratoire. Dans un monde plongé dans la guerre civile en permanence, il faut des boucs émissaires. Ces mi-hommes et mi-lions, qui se disent fils du soleil, en font de parfaits. Peut-être l'aide de Renart, un autre hybride, leur permettra-t-elle d'échapper à leur destin annoncé? Mais qui peut prétendre comprendre les véritables motivations et buts de Renart?
L'animal découronné, c'est avant tout une fable moderne. Un roman d'ambiance, ou l'intrigue, secondaire, est souvent laissée de côté, comme dans les autres livres de Crowley. Et comme dans les autres romans de Crowley, ce qui ressort, c'est un style magnifique, dont les auteurs de SF ne sont pas forcément coutumiers, même si ce livre est largement moins abouti que le parlement des fées au niveau stylistique. Le livre est à l'image des léos, indolent et lancinant, avec parfois des pics de tension qui instaurent un rythme au récit. Encore une fois, on est loin des épopées de space opera, pour lesquelles l'intrigue est tout, et au rythme endiablé. Et même si ce genre de roman est plus difficile à suivre, l'intrigue restant en filigrane comme un fil ténu qu'il faut chercher, état sûrement dû à la multiplicité des points de vue, il serait vraiment dommage d'en faire l'économie Qu'on soit adepte de la SF ou non, Crowley s'inscrit comme un grand auteur qui a tout à fait sa place aux côtés des grands de la littérature américaine.

Il est parmi nous, de Norman Spinrad (2009) : Ralf se prétend un comique venu du futur pour éclairer l'humanité sur le chemin qu'elle prend. Pour Texas Jimmy Balaban, son agent, c'est une aubaine, d'autant plus que remarqué par un golden boy d'un studio, Ralf ne tarde pas à avoir sa propre émission, « Le monde selon Ralf ». Seulement voilà, l'émission, vaguement écrite par un auteur de SF cynique et une adepte new age de spiritisme, se révèle plus amère que vraiment drôle.

Le moins qu'on puisse dire est que le style de Spinrad est...sulfureux. Il aura même été taxé de pornographique par certains. Dans ce livre, le moins qu'on puisse dire c'est que ce côté là est d'autant plus présent. Dexter A. Lampkin, avatar de l'auteur (qui donne des anecdotes sur Spinrad et va jusqu'à s'y identifier) est un écrivain de SF complètement cynique, qui a écrit dans sa naïve jeunesse un énorme pavé, appelé « La transformation », qui parle d'une crise que va affronter l'humanité, et si elle ne s'en sort pas avec les honneurs, elle va s'auto détruire, la solution consistant à s'évader dans l'espace. Une poignée de scientifiques créent de toute pièce une extraterrestre évoluée dont la race aurait passé avec succès cette crise. Lorsque Ralf prétend venir d'un futur où la planète Terre n'est plus qu'une « Nef des morts », l'occasion pour lampkin de recycler les thèmes de son roman est trop belle.
Du coup Il est parmi nous est une mise en abyme, et le style du roman reprend d'ailleurs le style de l'émission, volontairement cynique et vulgaire. L'alcool et la drogue coulent à flot, c'est le monde du show-business dans toute son horreur. Les personnages sont des stéréotypes qui vont à peine évoluer au travers du récit, bien qu'il soit construit comme un parcours initiatique. Une poignée de fous, les fans de SF/fantasy, semblent être les seuls à s'intéresser à l'avenir du monde. Il est parmi nous, c'est un livre également sur la SF, sur sa volonté de changer un monde qui court au désastre, tout comme le font les hippies et les new age. Norman Spinrad aimerait croire cela possible, et il faut avouer que certains auteurs ont eu un impact sur le développement de la science (Spinrad cite le cas véridique de Arthur C. Clarke et de son satellite qui a réellement été lancé, mais aussi celui de Ron Hubbard et du débordement scientologue.)
Son avant dernier roman est un appel à tenter de changer le cours des choses, qui va de mal en pis. Le style dérangeant semble adopté pour nous prendre à partie. Tout ce qui fait le style Spinrad, les références mystiques, la sexualité débridée, l'engouement pour les réalités alternatives, est ici porté à son paroxysme. Peut-être du coup n'est-ce pas forcément ce qu'il y a de plus agréable à lire, mais ça ressemble à la profession de foi d'un auteur majeur de la science-fiction.

L'étoile de cristal, de Vonda McIntyre (1994) je vais clore ma série de SF par un roman star wars tiens. On est sur Muntu Codru, ou la princesse Leïa est en mission diplomatique, lorsqu'un méchant kidnappe ses enfants, Jacen, Jaine et le petit Anakin. Luke et Solo sont à la recherche de nouveaux jedi et enquêtent sur un phénomène inquiétant à la station Crseih, où une perturbation empêche les communications. Du coup Leïa se voit réduite à poursuivre seule les ravisseurs avec l'aide de Chewbacca, blessé dans l'enlèvement.

Que dire d'un roman star wars? Disons que c'est loin d'être le pire, il pourrait même passer pour honorable. Evidemment c'est écrit pour que les attardés puissent le lire, et le méchant est au moins aussi terrifiant qu'un bisounours enragé. Après trêve à Bakura qui avait le mérite de l'originalité, en présentant une première alliance empire/nouvelle république, en vue de repousser un envahisseur extra galactique, et surtout après la trilogie plus qu'honorable de Timothy Zahn, qui a fait du grand amiral Thrawn l'un des méchants les plus classes et les plus sympathiques de l'histoire du genre, l'étoile de cristal ne propose rien de nouveau sous le soleil. Ça nous donnerait plutôt un avant-goût du vide intersidéral qui est le cadre de tant d'aventures de star wars. Mais le fait est qu'avec le matériau qu'elle avait sous la main, Vonda McIntyre sauve les meubles et on peut refermer le livre sans avoir la désagréable impression d'avoir perdu 2 heures de son précieux temps. Si le coeur vous en dit. En revanche si vous ne connaissez pas les romans star wars, mais que vous voudriez bien essayer, je conseille plutôt de commencer par la trilogie de l'héritier de l'empire.


et un petit tour d'Europe pour finir :


Palais de glace, de tarjei Vesaas (1963) : c'est l'histoire de deux jeunes enfants Siss et Unn, de leur rencontre d'où va naître en un soir une amitié et un amour inconditionnel. Mais avant tout, c'est un poème sur la beauté surnaturelle de la terre. L'histoire se passe dans un monde qui semble merveilleux, transformé par la neige et la glace qui sont partout, recouvrant la terre et dans le coeur des gens. Un monde fantastique, émaillé de discrets rappels pour nous souvenir qu'il s'agit bien du monde réel, transcendé par une forme d'écriture exceptionnellement poétique. Dès le début le ton est donné : « Dans l'obscurité, un front blanc et jeune se frayait un chemin : Siss, une fille de onze ans ». Tout est là : le caractère obstiné mais fragile du personnage principal, et la constante opposition entre l'obscurité et la clarté de la neige et de la glace. L'art de Vesaas est juste magique, et on en redemande. Un récit, tellement sobre en apparence, mais dont pourtant les aboutissants se multiplient, grâce à la vision des choses du personnage principal, qui donne toute sa signification à chaque petit événement à tout ce qui est dit, et même non dit. Envoûtant et magique, comme ce palais de glace, merveille inimaginable, dangereux mais tellement sublime.

Deux hussards
, de Léon Tolstoï (1856) : court récit mettant en scène l'arrivée du compte Tourbine dans le petit village de K..., qui séduira Anna Fedorovna avant de repartir. Vingt ans plus tard, le fils du comte Tourbine arrive à son tour dans le village de K...
Ce petit récit ne manque certes pas d'humour. On est entraîné dans ce récit par un style foisonnant qui est à l'image de son personnage principal. Le contraste entre les générations est lui-même plutôt amusant : le fils a honte de son père et le méprise ouvertement, mais ne lui arrive pas même à la cheville. Ce n'est pas une oeuvre majeure de Tolstoï, mais ça se lit plutôt avec plaisir.

Djamilia, de Tchinghiz Aïtmatov (1958) : Le mari de Djamilia est parti à la guerre. Quand revient un autre soldat du front, Danïiar, tout le village va d'abord le rejeter. Mais les choses vont changer quand Seït, jeune garçon de 14 ans, est chargé de l'approvisionnement avec Djamilia, sa belle soeur, et Danïiar.

Ce livre a été traduit et préfacé par Aragon : voici ce qu'il en dit entre autres : « Une histoire courte et immense à la fois. Une histoire d'amour où il n'y a pas un mot d'inutile, pas une phrase qui n'ait son écho dans le coeur....
Pour moi, c'est la plus belle histoire d'amour du monde »
et voici la fin de sa préface : «  Mon Dieu, comme le monde est encore jeune et beau! Comme rien n'est épuisé, comme tout peut encore faire battre le coeur des hommes! Il y a des gens qui veulent s'excuser de vivre avec une musique savante d'où tout ce qui est musique est banni, pour mieux montrer qu'on connaît l'essence de la musique. Il y a des gens qui atteignent à ce point de la science, où la science n'est plus qu'un jeu. Il y a des gens qui s'épuisent à ne pas se ressembler quand ils passent devant un miroir... Et puis voilà que, sur la rivière Kourkouréou, entre la Chine et le Tadjikistan, un garçon qui eût fait, il y a trente ans, un djiguite comme un autre, tourne les yeux vers nous et parle, et l'on n'a plus envie que de se taire et l'écouter.
Merci, mon Dieu à qui je ne crois pas, pour cette nuit d'août à laquelle je crois de toute ma foi dans l'amour. »

Effectivement, présenté comme ça, ça fait plutôt envie. De fait, même si le départ nous fait un peu chercher la saveur si exceptionnelle qu'Aragon a goûté, on arrive vite dans le vif du sujet, sans affect inutile et avec une pureté de style réellement bienvenue. Et le final, tellement simple, sans artifice, mais tellement sublime. Aux côtés des grandes oeuvres romantiques, des amants de légende, on ne peut qu'être d'accord avec Aragon et y ranger ce couple de jeunes kirghiz.

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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."


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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 30 Juin 2012 à 23:25


Putain j'avais laissé passer un truc complètement délirant ici :
L'étoile de cristal, de Vonda McIntyre (1994) je vais clore ma série de SF par un roman star wars tiens. On est sur Muntu Codru, ou la princesse Leïa est en mission diplomatique, lorsqu'un méchant kidnappe ses enfants, Jacen, Jaine et le petit Anakin. Luke et Solo sont à la recherche de nouveaux jedi et enquêtent sur un phénomène inquiétant à la station Crseih, où une perturbation empêche les communications. Du coup Leïa se voit réduite à poursuivre seule les ravisseurs avec l'aide de Chewbacca, blessé dans l'enlèvement.

Que dire d'un roman star wars? Disons que c'est loin d'être le pire, il pourrait même passer pour honorable. Evidemment c'est écrit pour que les attardés puissent le lire, et le méchant est au moins aussi terrifiant qu'un bisounours enragé. Après trêve à Bakura qui avait le mérite de l'originalité, en présentant une première alliance empire/nouvelle république, en vue de repousser un envahisseur extra galactique, et surtout après la trilogie plus qu'honorable de Timothy Zahn, qui a fait du grand amiral Thrawn l'un des méchants les plus classes et les plus sympathiques de l'histoire du genre, l'étoile de cristal ne propose rien de nouveau sous le soleil. Ça nous donnerait plutôt un avant-goût du vide intersidéral qui est le cadre de tant d'aventures de star wars. Mais le fait est qu'avec le matériau qu'elle avait sous la main, Vonda McIntyre sauve les meubles et on peut refermer le livre sans avoir la désagréable impression d'avoir perdu 2 heures de son précieux temps. Si le coeur vous en dit. En revanche si vous ne connaissez pas les romans star wars, mais que vous voudriez bien essayer, je conseille plutôt de commencer par la trilogie de l'héritier de l'empire.
Mais euh.... t'es sur que ça va dans ta vie là ?

Non non non c'est pas un roman Star Wars honorable, non, j'ai du en lire 60 ou 70 et c'est le plus pourri avec Planète au crépuscule ( y a encore débat parmi les fans pour savoir lequel est le pire, j'avoue qu'à ce niveau d'incompétence littéraire c'est dur de trancher ). Sauver les meubles ? Avec pour héros DES GOSSES DE CINQ ANS ? Un méchant complètement polio avec un adjoint ( Tigris ) qui ferait passer les plays de ff26 pour des campagnes napoléoniennes ? Des personnages aussi nuls que Lusa la centauresse ? 

Franchement, c'est quoi le pire roman Star Wars ( hors séries dérivées type Galaxie de la peur ou Saga du prince Ken ) si c'est pas ça ? Même Trève à Bakura ( chiaaaant ) c'est mille fois mieux. Même La crise de la flotte noire ou Luke passe trois livres à marcher dans des couloirs c'est mieux. Même la trilogie des chasseurs de primes ou on ne comprend que dalle à ce qui se passe avec des tas de chasseurs de primes qui font n'importe quoi, c'est mieux. Même le sabre noir avec le méchant qui fait une super-arme avec des produits recyclés ( sisi ! ) qui font qu'elle lui pète à la gueule à la fin ( ça valait le coup d'en faire un livre ) c'est mieux. 

Boris, là c'est du même niveau de délire que de prétendre " Bon, OK souvent les Star Wars sont nazes avec des sidekicks comiques nazes, mais mon préferé est quand même l'épisode 1 ".



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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 30 Juin 2012 à 23:55


Bon je poste deux fois, rien à foutre, parce que j'ai failli m'etouffer avec mon bretzel comme tous les gens intelligents ; je suis allé faire un tour sur les forums Star Wars en mode " les choses ont tellement changé qu'aujourd'hui l'Etoile de cristal semble être un livre dans la moyenne ? " ( je n'ai pas lu de romans SW depuis 2006 environ ).

http://www.starwars-universe.com/forum/litterature-f9/votre-top-5-des-romans-t12935.html

Je suis rassuré : la moitié des gens le foutent dans leur flop 5 et absolument PERSONNE ne le met dans son top alors qu'il y en a même pour défendre La crise de la flotte noire. Y a guère que les livres de Barbara Hambly pour rivaliser d'impopularité et c'est plus que justifié.

Ca me casse un peu les couilles ce dénigrement systématique des romans SW par des gens qui n'y connaissent à peu près rien ( parce que bon pour moi y a limite un aveu de la part de kakkhara là... ) et qui nous sortent d'ailleurs du Timothy Zahn en permanence alors que :
- Contrairement à sa réputation, Zahn n'est pas le meilleur écrivain de romans SW ( Stackpole, Aalston, Denning, Luceno et surtout Stover me semblent avoir un palmarès rivalisant largement avec le sien ).
- Zahn c'est quand même Vision du futur ou faut se taper 300 pages de Luke qui discute avec des chauve-souris. Je pensais pas regretter un jour les couloirs de La crise de la flotte noire... ben là si.
- Le travail de synthèse accompli par l'ensemble des auteurs ayant travaillé sur le Nouvel Ordre Jedi (19 tomes !!! ) est colossal ; arriver à mixer intelligement tout ce qui avait été fait précédemment dans l'UE, avec enfin des méchants crédibles ( les Yuuzhan Vong ), des héros qui meurent ( dont un personnage des films ) et Coruscant qui tombe, c'était très fort. Certains volumes sont un peu emmerdants mais l'effort était visible et apprécible.
- Certaines périodes comme le NOJ ou les Clone Wars, que je connais assez bien puisque ce sont les derniers que j'ai lu avant d'arrêter, ne continennent pratiquement aucun mauvais livres ; la grande majorité des daubes a été écrite entre 1994 et 1999, période ou Lucas a laissé une armée d'incompétents écrire n'importe quoi. Passé 99, on vire les nuls ( enfin... certains ) et on prépare le NOJ qui restera l'une des meilleures sagas et la plus ambitieuse. 

Un bon récapitulatif par des passionés ici :

http://www.starwars-universe.com/dossier-page-95-583-l-univers-etendu-pour-les-nuls-les-romans.html

Boris, pas laisser dire n'importe quoi non plus.

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Envoyé par NewMilenium le Dimanche 01 Juillet 2012 à 00:10


Ah putain, c'est pour ça que j'ai un à-priori négatif sur les bouquins Star Wars; j'ai lu l'étoile de crystal étant petit, j'ai pas aimé, puis relu étant ado par curiosité, et j'avais décidément pas du tout aimé.

Merci les gars, un point de ma psychologie est éclairci. 

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"A quel moment les mecs ont pris la confiance comme ça? On est 66 millions ils sont 577, si y'a baston ça fait 114000 contre 1 quoi, même en admettant que Gilbert Collard soit champion départemental de Karaté on devrait s'en tirer." Pierre-Emmanuel Barré

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Envoyé par kakkhara le Dimanche 01 Juillet 2012 à 18:52


Le 30/06/2012 à 23:25, Borislehachoir avait écrit ...

Putain j'avais laissé passer un truc complètement délirant ici :
Mais euh.... t'es sur que ça va dans ta vie là ?

Non non non c'est pas un roman Star Wars honorable, non, j'ai du en lire 60 ou 70 et c'est le plus pourri avec Planète au crépuscule ( y a encore débat parmi les fans pour savoir lequel est le pire, j'avoue qu'à ce niveau d'incompétence littéraire c'est dur de trancher ). Sauver les meubles ? Avec pour héros DES GOSSES DE CINQ ANS ? Un méchant complètement polio avec un adjoint ( Tigris ) qui ferait passer les plays de ff26 pour des campagnes napoléoniennes ? Des personnages aussi nuls que Lusa la centauresse ?

Franchement, c'est quoi le pire roman Star Wars ( hors séries dérivées type Galaxie de la peur ou Saga du prince Ken ) si c'est pas ça ? Même Trève à Bakura ( chiaaaant ) c'est mille fois mieux. Même La crise de la flotte noire ou Luke passe trois livres à marcher dans des couloirs c'est mieux. Même la trilogie des chasseurs de primes ou on ne comprend que dalle à ce qui se passe avec des tas de chasseurs de primes qui font n'importe quoi, c'est mieux. Même le sabre noir avec le méchant qui fait une super-arme avec des produits recyclés ( sisi ! ) qui font qu'elle lui pète à la gueule à la fin ( ça valait le coup d'en faire un livre ) c'est mieux. 

Boris, là c'est du même niveau de délire que de prétendre " Bon, OK souvent les Star Wars sont nazes avec des sidekicks comiques nazes, mais mon préferé est quand même l'épisode 1 ".



En même temps je sais pas si tu as remarqué le ton ironique de la critique. Je sais pas où t'as lu que je le trouvais bien ^^.

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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."


Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 01 Juillet 2012 à 19:20


Disons que c'est loin d'être le pire, il pourrait même passer pour honorable.

Ça nous donnerait plutôt un avant-goût du vide intersidéral qui est le cadre de tant d'aventures de star wars. Mais le fait est queVonda McIntyre sauve les meubles et on peut refermer le livre sans avoir la désagréable impression d'avoir perdu 2 heures de son précieux temps

Boris, je suis prêt à parier que pour sortir des énormités pareilles, t'as pas lu plus de 5 ou 6 romans SW de ta vie.


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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Dimanche 01 Juillet 2012 à 19:36


C'est le cas effectivement. Mais ceux que j'ai lu n'étaient de toute façon pas mieux que celui-là alors que leurs scénariis promettaient bien plus. Parce que là entre les héros sales mômes de 5 ans et le pouissant méchant qui sert à rien, il faut avouer qu'il y a quand même du lourd au niveau du scénario.

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