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corum

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Envoyé par corum le Samedi 24 Mars 2012 à 22:23


Notons que suite à mon diner cette critique s'est trouvée amputée d'un bon tiers. Tant pis pour vous, j'avais quelques blagues douteuses sur ma sexualité épanouie en réserve

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"car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust

Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 24 Mars 2012 à 22:47


T'as apprécié Monsieur Malaussène, Des chrétiens et des maures et Aux fruits de la passion ?

Comme quoi t'es pas difficile.

Boris, ça fait deux semaines que je dois pondre un pavé ici, promis c'est pour bientôt.

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corum

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Envoyé par corum le Samedi 24 Mars 2012 à 23:47


Le 24/03/2012 à 22:47, Borislehachoir avait écrit ...

T'as apprécié Monsieur Malaussène, Des chrétiens et des maures et Aux fruits de la passion ?

Comme quoi t'es pas difficile.

Boris, ça fait deux semaines que je dois pondre un pavé ici, promis c'est pour bientôt.

Ouaip quand j'avais 12 ans j'aimais bien ça. J'ai trop la honte.
Edit : notons que ce bouqin là n'a pas tout à fait la même ambition.

[ Dernière modification par corum le 24 mar 2012 à 23h48 ]

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 25 Mars 2012 à 06:14


Je dis ça parce que t'as dit que t'avais apprécié les précédents Pennac, alors que pour moi la saga Malaussène c'est un bon livre ( la Fée Carabine ), le reste allant du correct sans plus ( Au bonheur des ogres, La petite marchande de prose à la rigueur ) au mauvais ( le reste ) ; le seul non-Malaussène que j'ai lu, Comme un roman, c'était un Kamo étiré sur 400 pages absolument sans intérêt.

Bref, je suis TRES sceptique sur Pennac.

Boris.

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corum

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Envoyé par corum le Dimanche 25 Mars 2012 à 06:39


Ca fait longtemps que j'ai lu tout ça en fait, 12 ans, ouais, ça doit être ça. Je sais même plus ce que ça raconte, juste que j'avais trouvé ces machins plutôt drôle, d'où un capital sympathie relatif pour Pennac, un peu comme je pourrais en avoir pour Walt Disney (en moins fort).
Bon sauf que ce bouquin a pas grand chose avoir à mon humble avis. Changement d'ambition et de ton. Ca m'a beaucoup surpris d'ailleurs (genre j'aurais penser jamais parler de Leiris dans une critique sur Pennac quoi^^).

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Dimanche 25 Mars 2012 à 18:51


Pour ma part j'ai apprécié largement les 3 premiers Malaussènes et également Le dictateur et le hamac.

J'ai un peu l'impression d'un certain pédantisme dans ce dernier, mais le postulat de base est néanmoins intéressant.

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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."


Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Mardi 03 Avril 2012 à 00:18


Bon alors j'ai lu 2-3 trucs dernièrement et comme c'est le bordel j'ai subdivisé en catégories.



CATEGORIE 1 : SIMENON C'EST BON


Sous-catégorie 1 : Les Maigret



Pietr-le-letton ( 1931 )

L’escroc international Pietr-le-letton est recherché par la police ; Maigret trouve un cadavre qui ressemble au signalement de Pietr, ainsi qu’un individu mystérieux qui semble doté de deux personnalités distinctes.
Premier Maigret publié, ce livre est assez imparfait en dépit de bonnes idées et d’un personnage central intéressant. Maigret y est plus expressif qu’il le sera à l’avenir, notamment quand son adjoint Torrence est assassiné ( au passage, vu que Torrence apparaît dans des Maigret plus tardifs, il y a du à avoir une résurrection quelque part ). Un coup d’essai qui ressemble à une ébauche de ce que Simenon développera avec brio par la suite ou l’enquête patauge un peu trop mais ou la réussite de la description psychologique du méchant parvient globalement à compenser les défauts de jeunesse. Pas inoubliable mais du bon Simenon.

Le Charretier de la providence ( 1931 )

Une femme qui voyageait sur un yacht est assassinée ; Maigret fait connaissance avec l’équipage du yacht avec notamment le mari de la femme, Sir Lampson, et son amant, le sympathique Willy. Peu de temps après, Willy est assassiné.
Après un sympathique Pietr-le-letton, Simenon met la barre plus haut dans cet excellent Maigret doté d’une atmosphère réussie et de personnages complexes. On sent la tendresse de l’auteur pour ces figures de gens malheureux et les dernières pages sont extrêmement touchantes. L’étude du microcosme du yacht est très intéressante tant on cherche à comprendre la logique qui sous-tend les interactions entre eux. A noter que comme dans la plupart des grands Simenon, c’est lors des séquences explicatives ou l’auteur s’attache à décrire les phénomènes d’exclusion et/ou de déchéance humaine qu’il est le meilleur. Très bon livre.

Monsieur Gallet, décédé ( 1931 )

Emile Gallet, bourgeois endetté, est assassiné. Maigret découvre une femme désemparée, un fils indifférent et un voisin louche ; fasciné par un portrait de Gallet, le commissaire tente d’étudier sa vie afin de comprendre sa mort.
Intéressant sur le papier, ce Maigret est pour moi le plus raté de toute la série. En effet, la haine anti-bourgeois de Simenon éclate ici plus que dans aucun autre de ses romans, le problème étant qu’on en vient vite à les détester suffisamment pour ne plus se soucier ni de l’intrigue ni les personnages. Quelques bonnes pages en milieu de livre ( la veuve éplorée n’osant pas pleurer de peur d’être critiquée par sa famille ) et une conclusion bien vue peinent à sauver un roman faiblard qui accuse un net recul après son très réussi prédécesseur ; dommage.
Curiosité : dans ce livre, un personnage se la pète parce qu’il connaît des gens à Nevers… Simenon, écrivain des bleds pourris.

Le pendu de Saint-Pholien ( 1931 )

Maigret rencontre un homme étrange qui lui semble suspect, ce qui conduit le commissaire à lui substituer sa valise. S’en rendant compte, l’homme se suicide d’une balle dans la bouche. Maigret croise le bavard Van Damme à la morgue, et découvre que le suicidé possédait de faux papiers et avait récemment rencontré Belloir, un ami de Van Damme.
Bon, après trois coups d’essais plus ou moins réussis, on tient là le premier très grand Maigret avec une intrigue captivante, des personnages très forts et une densité psychologique monstrueuse. Bourré de moments anthologiques ( les tentatives d’assassinat contre Maigret, l’homme qui ne dessine que des pendus, l’ambiance électrique chez Belloit ) il se conclue par une scène merveilleuse d’humanisme qui fait toute la différence entre un Maigret qui veut faire le bien et un Hercule Poirot qui cherche juste à se faire mousser. Parmi les Maigret moins connus, c’est vraiment à mes yeux celui qu’il faut découvrir de toute urgence. Merveilleux.

La tête d’un homme ( 1931 )

Le simplet Joseph Heurtin s’évade de prison… avec l’aide du commissaire Maigret, convaincu de son innocence. Heurtin a été condamné à la peine de mort pour le meurtre d’une vieille dame et de sa femme de chambre. Suivant Heurtin, Maigret croise la route de l’étudiant tchèque Radek et de William Crosby, neveu de la femme assassinée. Crosby, nerveux, se suicide, tandis que Heurtin, rejeté par sa famille, tente d’en faire autant…
Le premier Maigret réellement connu est l’un des meilleurs de la série, et celui ou l’influence de Dostoievski se fait la plus forte ( Radek = Raskolnikov ), avec plusieurs points communs rappelant l’intrigue de Crime et châtiment. La confrontation Maigret-Radek est peut-être la plus fascinante de tous les Maigret et si la résolution finale un peu trop facile empêche ce roman d’être un chef d’œuvre total, il n’en reste pas moins que cet ouvrage est un grand livre à l’intrigue aussi fascinante que ne l’est son méchant. Et toujours ce fort ancrage social et cette capacité à faire vivre les personnages au-delà de la nécessité de l’intrigue. Julien Duvivier en a tiré un film, je pense que je le regarderai assez rapidement.

Le chien jaune ( 1931 )

Maigret, à Concarneau, observe un étrange manège qui semble cibler les quatre notables de la ville : un premier survit de justesse à une balle dans le corps, un deuxième disparaît tandis que le troisième est assassiné. Le quatrième, le docteur Michoux, commence à paniquer d’autant plus qu’un mystérieux chien jaune apparaît systématiquement sur les lieux du crime.
Après le roman à la Dostoievski, on a ici un livre qui rappelle Le chien des Baskerville de Conan Doyle. Pour autant on retrouve les habitudes de Simenon avec cette étude d’un microcosme provincial et des personnages de bourgeois méprisables, que Simenon parvient ( contrairement à dans Monsieur Gallet décédé ) à tempérer par sa tendresse pour les victimes de ceux-ci. Le personnage du marin Léon le Guerec et de son ancienne fiancée font partie des plus beaux de l’œuvre de Simenon, l’intrigue est absolument parfaite dans son déroulement et la fin est la plus émouvante avec celle du pendu de Saint-pholien. A mes yeux, l’un des trois chefs d’œuvre des Simenon composants cette chronique et certainement le plus touchant. Un Maigret idéal pour ceux qui voudraient découvrir l'auteur, aussi.

La nuit du carrefour ( 1931, les attentifs remarqueront que dans le genre prolifique, Simenon se pose là ! )

Le carrefour des Trois-Veuves est composé de trois maisons. Dans la première, l’aristocrate danois Carl Andersen et sa sœur Else. Dans la deuxième, le petit bourgeois Michonnet et sa femme, et dans la troisième, le garagiste débonnaire Oscar. Le cadavre d’un diamantaire a été retrouvé dans la voiture d’Andersen, et lorsque la veuve du diamantaire arrive sur place, elle est assassinée devant un Maigret impuissant.
Après le roman à la Dostoievski et celui à la Conan Doyle, on a ici un roman sous une influence bien plus étonnante : l’école du polar hard-boiled, et principalement son créateur, Dashiel Hammett ; on pourra m’objecter qu’en 1931, Hammett n’a pas encore été traduit en français, mais Simenon a plusieurs fois mentionné son admiration pour l’américain, admiration totalement réciproque d’ailleurs ( et j’aime voir deux de mes auteurs préférés s’admirer autant ). Par conséquent, on a un roman bien plus « actif » que d’habitude, et beaucoup plus sexué aussi, l’attirance de Maigret pour Else Andersen étant évidente ( ce n’est pas pour rien que Mme Maigret est totalement absente de ce roman ). Si les meilleurs Maigret sont souvent ceux dotés d’un personnage captivant comme La tête d’un homme, ici on a deux caractères extraordinairement complexes et fouillés avec les deux Andersen. L’intrigue est beaucoup plus dense que d’habitude et achève de montrer que curieusement, les Maigret sous influence sont souvent les meilleurs. Deuxième des trois chefs d’œuvre de Simenon composants cette chronique, et le Maigret préféré de Bernard Pivot pour l’anecdote ( en tout cas le seul qu'il fait figurer dans sa Bibliothèque idéale )

Les vacances de Maigret ( 1948 )

Mme Maigret a été opérée de l’appendicite à l’occasion des vacances passées avec son mari. A l’hôpital, une patiente demande à parler à Maigret avant de décéder. Le beau-frère de la jeune fille, le docteur Bellamy, est un personnage étrange, charismatique et froid. Chez le docteur, Maigret croise une gamine qui se fera assassiner peu de temps après.
Ce Maigret est assez mineur et si sa lecture est plaisante, il est loin de représenter un sommet dans l’œuvre de l’écrivain ; l’intrigue est lente et la confrontation entre Maigret et le docteur ne tient pas toutes ses promesses. Mais curieux paradoxe, ce roman moyen prouve à quel point Simenon est un grand écrivain, car même ses livres mineurs sont parfois dotés de pages inoubliables ; ici il s’agit de la visite de Maigret à la famille de la petite fille assassinée ( et dont le fils a disparu un peu plus tôt ) : figés dans leur douleur, les parents semblent complètement statufiés pour l’éternité, coupés de tout lien avec le monde réel. Cette compassion de l’auteur pour les victimes indirectes des vrais salauds ne passe pas par les larmes et les pleurs mais par la dignité dans l’horreur. Simenon est un grand écrivain, en partie parce que c’est un grand homme.


Sous-catégorie 2 : Les non-Maigret




Les rescapés du Télémaque ( 1936 )

Les frères Canut ont grandi en entendant l’horrible histoire de leur père, marin qui après un naufrage aurait été dévoré par d’autres rescapés. Lorsque le dernier de ceux-ci est assassiné, Pierre Canut, le plus brillant des deux frères, est accusé. Charles fait tout ce qu’il peut pour disculper son frère.
Ce roman là est franchement doté d’un intérêt assez faible et en dépit de sa courte durée, on hésite souvent à sauter des pages. Les frères Canut sont des personnages assez plats et manquant de relief, de profondeur. Un « bon gars » ne suffit pas pour faire un héros malgré lui et le roman ne trouve jamais le souffle des meilleurs Simenon. Les quelques point intéressants sont plutôt à chercher vers le personnage de Paumelle, bâtard d’un des rescapés du Télémaque décédé depuis, ou vers les moments de doute de Charles. Mais ce roman aurait été oublié depuis longtemps si son auteur n’avait pas écrit quantité de choses bien plus captivantes.


La veuve Couderc ( 1942 )

Sortant de prison, Jean, le narrateur, est engagé par Tati, veuve d’un certain Couderc, comme homme à tout faire. Tati vit avec celui qui fut son beau-père, le vieux Couderc, obsédé sexuel que Tati laisse coucher avec elle en échange d’un contrôle sur la ferme. Les filles du vieux Couderc sont déterminées à évincer leur belle-sœur, tandis que Jean, vite devenu l’amant de Tati voit son passé ressurgir.
Troisième chef d’œuvre et le plus beau des non-Maigret de la série, ou romans durs comme les appelait Simenon. De la première à la dernière page le portrait de Tati captive de lecteur et on apprend à respecter cette femme forte qui se bat seule contre tous et qui, après avoir été traitée comme une moins que rien par sa belle-famille, ne supporte plus que celle-ci vienne lui prendre la ferme pour laquelle elle a travaillé toute sa vie. C’est un Simenon très pessimiste, ou le poids de la fatalité se fait fortement sentir, mais c’est d’abord un magnifique portrait de femme, dans toute sa complexité, ses ambiguïtés, sa beauté et sa jalousie.
C’est le deuxième Simenon, avec La nuit du carrefour, à être cité dans la Bibliothèque idéale de Bernard Pivot ; ce choix est aussi inhabituel qu’extraordinairement pertinent.

La fenêtre des Rouet ( 1945 )

Dominique Salès vit recluse dans son appartement, duquel elle observe un jour sa voisine, Antoinette Rouet, laisser son mari mourir d’une crise cardiaque sans prévenir quiconque et sans chercher à le secourir. Dominique devient fascinée par le comportement d’Antoinette, qui la renvoie à son propre vide existentiel.
Dur, noir, violent, ce roman très psychologique voit une femme qui n’a pas su être libre en observer une qui l’est au mépris de la morale et préfère se débarrasser d’un mari idiot et faible. La famille de Rouet est aussi maléfique que l’est celle à laquelle fait face la veuve Couderc, et au fur et à mesure du roman, le comportement d’Antoinette semble de plus en plus délirant, comme si elle voulait crier au monde qu’elle a tué son mari. Il est un peu dommage qu’après une première moitié parfaite, le roman s’éternise dans sa conclusion, certains effets tentés par l’auteur ( hallucinations, délires ) s’intégrant mal dans son univers réaliste. Un très beau livre toutefois, et encore un double portrait très réussi ; il fait partie de ceux ou la détestation de l'auteur pour les petits-bourgeois est la plus évidente, le portrait de la famille Rouet étant extraordinairement incendiaire.



La prison ( 1967 )

Alain Poitaud, le narrateur, est un industriel qui a réussi dans la vie et qui mène une vie libertine à la DSK. Lorsque sa femme avoue le meurtre de sa sœur, qui était également la maîtresse de Poitaud, celui-ci se plonge dans ses souvenirs afin de comprendre comment ils ont pu en arriver là.
Roman de la fin de carrière de Simenon, cette histoire détonne beaucoup dans l’univers de l’auteur, tant on est moins proche des Maigret que des premiers romans de Bret Easton Ellis ( pas dans le style mais dans la description du vide existentiel du personnage principal ) ; à l’époque de la libération sexuelle ce roman moraliste semble vraiment à contre-courant et Simenon échappe de justesse au pensum réactionnaire par des touches d’humanité présentes ici et là, notamment quand le narrateur comprend que sa femme et son ancienne maîtresse étaient toutes deux amoureuses d’un homme qui était un raté total à ses yeux. Curieux, atypique et audacieux, ce roman imparfait est une belle tentative de renouvellement d’un auteur décidément protéiforme.



CATEGORIE 2 : LE ROMAN NOIR, C'EST BONNARD.

Vivement mes pantoufles ( Raoul Whitfield, 1930 )

Mike Ourney sort de prison après deux ans purgés à la place de son ancienne fiancée Dot. En prison, Mike et son ami Wirt Donner sorti un peu plus tôt ont décidé de monter une combine pour débarrasser la ville des caïds à cause desquels les petits trafiquants finissent morts ou en taule. Dot et Wirt sont assassinés et Mike se retrouve au milieu d’une course entre deux gangs rivaux concernant de mystérieuses émeraudes, le problème étant que tout le monde semble convaincu qu’il en est le propriétaire.
Raoul Whitfield est un nom que vous ne connaissez sûrement pas. Claude Mesplède critique ses intrigues exagérément embrouillés tandis que Schleret et Baudou ne sont pas loin de le trouver illisible ; tout cela sans parler d’une traduction de titre parmi les plus débiles de tous les temps, l’original, The Green Ice, désignant les émeraudes en question. Ce pionner du polar hard-boiled est-il un si mauvais écrivain que ce qu’on suggère aujourd’hui ?
Franchement non. L’intrigue est évidemment très complexe mais c’est le cas d’à peu près tous les classiques du hard-boiled. Le problème, c’est que Whitfield a un vrai déficit de style comparativement à son contemporain Hammett, et surtout qu’il arrive deux ans après La Moisson Rouge auquel son livre fait pas mal penser. Heureusement, des bons dialogues et quelques moments de violence subites ( Wirt sortant de chez lui en se tenant le ventre après s’être fait plomber ) et de bons personnages secondaires en font une lecture pas du tout définitive mais très agréable. Réhabilitons Raoul Whitfield !


Adieu ma jolie ( Raymond Chandler, 1940 )

Marlowe rencontre un géant nommé Moose Malloy qui, sortant de prison, est déterminé à retrouver son ancienne petite amie Velma. Après une épopée dans une boite de nuit noire se terminant par un meurtre, Marlowe est contacté par un certain Mariott pour l’assister dans un problème de vol de bijoux…
Deuxième roman de Chandler ou l’on retrouve le charismatique Phillip Marlowe du Grand sommeil, c’est de ce que j’ai pu lire mon roman préféré de Chandler, non pas qu’il soit forcément objectivement meilleur que les autres mais plutôt en ce que c’est celui ou ce que j’adore chez Chandler est le plus présent.
Dans le débat Chandler VS Hammett, je suis plutôt dans le camp du deuxième dont j’adore la violence, la sécheresse, la critique sociale et le style. Mais là ou Chandler me semble surpasser Hammett, c’est déjà avec son personnage principal ( bien plus charismatique que Sam Spade ou le Continental Op’ ), plus humain, plus drôle ( les réparties de Marlowe sont géniales ), plus blasé, plus imprévisible ( il lui arrive fréquemment de se faire complètement déglinguer la gueule alors qu’il se la joue sur de lui ) et plus attachant. Les personnages secondaires ( Malloy, la belle Anne Riordan, le flic Randall ) ne sont pas en reste et l’intrigue est un tout petit peu moins embrouillée que d’habitude. Et c’est écrit divinement bien, si Hammett est le plus rentre-dedans, Chandler est définitivement le plus élégant. On n’aime pas le polar si on n’aime pas ces deux auteurs, point.



La Nuit du Jabberwock ( Fréderic Brown, 1950 )

Le sympathique Doc Stoeger gère un petit journal dans un bled perdu. Ses deux passions sont les échecs et surtout Lewis Carroll dont il discute avec le jeune Al Stoeger entre quelques saouleries chez Smiley, le barman à l’humour pitoyable. Une nuit, des évènements vont se précipiter de tous les côtés, et Stoeger va avoir du mal à démeler la réalité de l'imaginaire.
Brown est à l’origine un auteur de SF, et ce qui démarre comme une sorte de polar bouseux devient totalement délirant à mi-bouquin, lorsque Stoeger rencontre Yehudi Smith «l’homme qui n’était pas là » et qu’il se rend compte que toutes les preuves concernant un double meurtre mènent invariablement à lui.  Mais contrairement à sa réputation de bouquin foutraque, le livre quitte le fantastique pour conclure de la manière la plus rationnelle possible. C’est à la fois un peu dommage parce que les incursions surnaturelles sont parmi les meilleurs passages du livre, mais quelque part on peut aussi en être gré à Brown d’avoir privilégié ses personnages ( tous extrêmement réussis ) et leurs interactions à du délire sans queue ni tête. En résumé, un excellent polar peut-être un poil surestimé par l’association 813 qui le place parmi les plus grands romans noirs de tous les temps.


Londres Express ( Peter Loughran, 1967 )

Un marin prend le train avec deux nones et une petite fille. Évitant le regard réprobateur des nones, le narrateur se rappelle comment il en est arrivé là, sa vie, ses déceptions et surtout son rapport un peu particulier aux femmes…
Cette série noire aussi réputée qu’atypique ressemble à un croisement entre l’univers de Jim Thomspon et celle du héros d’Un tueur sur la route d’Ellroy, à savoir l’histoire d’un type assez con mais particulièrement dangereux dans son imbécillité, passant son temps à blâmer tout le monde sauf lui et à expliquer qu’au fond, les femmes, c’est un peu toutes des salopes. Le fait qu’on ne sorte jamais de son esprit tortueux met le lecteur extrêmement mal-à-l’aise car loin d’être un tueur fantasmé ou méthodique, le narrateur ressemble à un quelconque abruti qui aurait pu tourner comme il faut avec une éducation et un environnement stables. Le livre est souvent très drôle, notamment dans le décalage entre les réactions du personnage et celles des gens qu’il rencontre.
Une série noire de TRES haute volée et largement à la hauteur du culte que lui vouent les amateurs.


La Reine d’Amérique ( Russell H Greenan, 1972 )

La vie d’Ig, jeune ado, n’est pas captivante. Entre un père cinglé qui vit reclus dans leur maison, son copain Knoxy le mathématicien et l’Eventreur, son chien-loup un peu effrayant, il s’ennuie gentiment jusqu’à l’arrivée de la jeune Betsy, fugueuse qui a le tendance un peu gênante de tuer les gens qui l’énervent à coups de baïonnette. Ayant réchappé de justesse à une tentative de meurtre de Betsy avec l’aide de l’Eventreur, Ig tente de neutraliser la tueuse tant bien que mal.
Cette petite Série Noire à la traduction un poil douteuse ( vous saviez qu’il y a des Monoprix aux USA vous ? Non ? Ben La Reine d’Amérique vous l’apprend ! ) est extrêmement réputée des fans et autant j’avais été légèrement déçu à la fin de ma lecture, autant les dernières pages qui me hantent depuis me font dire que le livre et bel et bien une merveille dans son genre. La confrontation d’un personnage très jeune à un univers particulièrement horrible fonctionne à 100 % et la panique qui s’installe en Ig à mesure que le roman progresse fonctionne d’autant plus que la fatalité semble s’acharner contre lui.
Et Betsy. Vous n’oublierez jamais Betsy. Pauvre gamine pourrie-gatée aux tendances sociopathes, elle glace le sang du lecteur par sa faculté à justifier ses atrocités. La lettre qu’elle envoie à Ig en prison est tétanisante. Putain de bon livre.


1280 Ames ( Jean-Bernard Pouy, 2000 )

Le roman de Jim Thomspon, 1275 âmes, s’appelait Pop. 1280 en anglais. Pourquoi cette perte de cinq habitants lors du passage à la traduction signée Marcel Duhamel ? Le libraire Pierre de Gondol enquête.
Alors l’histoire de base peut sembler complètement ridicule mais il faut savoir que cette question de la traduction du titre du chef d’œuvre de Thompson, de très nombreux amateurs de polars se la sont posés, moi le premier. Malheureusement ça n’offre pas des millions de choses à raconter et même si son livre est court, on sent assez rapidement que Pouy va vite pédaler dans la semoule et qui plus est j’accroche assez peu à son style de phrases très courtes et très argotiques. Là ou le roman est le plus intéressant, c’est lorsque par le biais de son personnage principal, l’auteur évoque sa passion pour des romanciers plus ( Gadda ) ou moins ( Marcel Le Chaps ) reconnus gravitant autour du polar ; j’ai aussi bien aimé un moment ou il se fout de la gueule de Manchette et de son obsession pour les armes à feu. Mais on oublie un peu l’intrigue au fur et à mesure du livre, parce que pas plus que nous, Pouy ne sait comment on a pu perdre 5 pelés au passage en français.

Pars vite et reviens tard ( Fred Vargas, 2001 )

Un ancien marin, Joss Le Guern, s’est reconverti comme crieur public, travail qu’il accomplit sous l’œil intrigué de l’aristocrate Decambrais. Par l’intermédiaire de Le Guern un fou annonce le retour d’un fléau identifié par Decambrais comme étant la peste. Le commissaire Adamsberg mène l’enquête.
Certains se souviendront du running-gag dans les guignols de l’info, ou l’adaptation de ce roman symbolisait les films d’auteurs français emmerdants. C’est très con puisqu’il s’agit d’un polar, qui s’avère partiellement réussi.
Pour le meilleur, il faut noter une vraie capacité qu’a Vargas à créer des personnages intrigants et attachants ( Le Guern est un vrai personnage de Simenon ) et à conduire un récit rythmé. Pour le moins bon, je trouve les dialogues assez ratés dans le genre surécrit et surtout l’intrigue se résout avec une révélation finale franchement peu crédible. A titre plus personnel, j’ai été un peu déçu de voir le récit quitter à mi-roman Le Guern et Decambrais pour se concentrer sur Adamsberg et son adjoint, non pas que ceux-ci soient inintéressants ( fait-on un commissaire plus détendu qu’Adamsberg ? ) mais qu’on aurait bien passé cent pages de plus avec le marin et l’aristocrate, preuve si il en est que Vargas a le mérite de donner du relief à ceux-ci et c’est déjà beaucoup.



CATEGORIE 3 : LES ESSAIS, CA LE FAIT.


Introduction à la littérature fantastique ( Tzvetan Todorov, 1970 )

Todorov décortique la littérature fantastique en prenant soin de la définir d’abord comme l’espace situé entre le réel et le merveilleux ; cette définition est intéressante ( ainsi, la SF n’est pas du fantastique mais du merveilleux ) mais j’avoue avoir du mal à comprendre pourquoi, par exemple, il introduit les 1001 nuits dans son étude alors que selon sa propre définition, l’œuvre ne semble pas du tout fantastique. L’exclusion du roman gothique me semble un peu problématique au vu de la proximité entre les deux genres.
Sinon c’est très intéressant et très stimulant intellectuellement, un des textes de référence en la matière. Par contre c’est un peu ardu à lire si on n’a pas fait d’études littéraires, et parfois l’auteur m’a laissé sur le carreau. Il est à noter que je me suis découvert vraiment inculte en la matière, la plupart des auteurs cités dedans ( Villiers de l'Isle-Adam, Mirbeau, Nerval... ) m'étant totalement inconnus ; lacune à combler !


Une brêve histoire du roman noir ( Jean-Bernard Pouy, 2009 )

On pourrait comparer cet essai très court à une version littéraire du Voyage à travers le cinéma américain de Scorsese : un passionné revient sur les œuvres l’ayant marqué.
C’est extrêmement intéressant avec notamment la partie sur les allumés de la série noire, comme l’histoire de cerveau tueur de Curt Siodmak sur laquelle je reviendrai bientôt ou le totalement dingue Christopher L Moore. Les classiques sont tous là ( Manchette, Hammett, Chandler, Thompson, Goodis… ) et les avis de Pouy sont intrigants ; il considère que La Moisson rouge et Le faucon maltais d’Hammett sont mineurs comparés à La clé de verre ( chuis pas d’accord ) ou que le roman à énigme type Agatha Christie doit être réservé aux emmerdeurs fans de sudoku ( je suis d’accord ). La nouvelle de fin est sans grand intérêt, sinon c’est à lire pour tout amateur de polar tendance série noire.


CATEGORIE 4 : LES CLASSIQUES CA PIQUE.


Adolphe ( Benjamin Constant, 1816 )

Le jeune Adolphe s’ennuie et décide de séduire une femme, pour le sport ; son dévolu se porte sur la belle Ellénore, mariée à un comte. Celle-ci se montre réceptive au point de tomber amoureux d’Adolphe qui n’a pas le courage de la quitter et qui finalement causera sa mort.
Bon, vous imaginez bien qu’à priori, le roman psychologisant, ce n’est pas ma tasse de thé loin s’en faut. J’ai pourtant adoré ce classique parce qu’il est d’une incroyable justesse dans sa description du sentiment amoureux et que je défie quiconque ayant un minimum de vécu sur ce plan de le contester. Adolphe est lâche, opportuniste, lucide et prétentieux, bref c’est un homme ; Ellénore quant à elle est à la fois une femme forte et une victime et toutes les tentatives d’Adolphe pour épargner sa peine ne feront que la faire souffrir encore plus. Est-ce qu’Adolphe a tué Ellénore ? Chacun se fera son idée selon la manière qu’il a de voir le couple et les interactions amoureuses. Je trouve le roman très contemporain en ce que les tentatives d’Adolphe pour s’auto-disculper me semble trouver un écho incroyable dans notre société du « responsable mais pas coupable », ou chacun prétend assumer ce qu’il fait mais laisse les autres payer les conséquences à sa place.
Détail rigolo : ce roman pour femme, que j’adore, emmerde prodigieusement ma copine.

Daisy Miller ( Henry James, 1878 )

L’américain Winterbourne rencontre en Suisse une jolie jeune fille venant elle aussi d’Amérique, Daisy Miller, dont il tombe progressivement amoureux. Le comportement de Daisy, qui sort avec des garçons et fréquente des gens plus ou moins louches, conduit la famille de Winterbourne à la rejeter tandis que celui-ci est partagé entre l’énervement que lui inspire la conduite de Daisy et sa passion pour elle.
Courte nouvelle du grand auteur Henry James, Daisy Miller illustre parfaitement une thématique importante de l’auteur : la lutte entre la tradition et la modernité, avec notre brave Winterbourne au milieu. Daisy, elle, est un personnage étrange, dont l’indépendance ne va pas sans être une forme d’inconscience puisque la jeune fille est incapable de se rendre compte quand son comportement devient véritablement dangereux pour elle. La grande force du roman est de laisser planer le doute sur ses sentiments pour Winterbourne, d’où le fait que celui-ci ne sache pas sur quel pied danser et adopte quasi-systématiquement une attitude inappropriée. Très très beau petit livre.


CATEGORIE FOURRE-TOUT : JE SUIS BORIS, MAIS LA NUIT JE ME TRANSFORME... EN KAKKHARA-GAROU !


Trains étroitement surveillés ( Bohumil Hrabal, 1964 )

Une gare de Bohême-Moravie durant la Deuxième Guerre Mondiale ; le héros, Milos, est un jeune stagiaire qui tente de se suicider par dépit amoureux ; le chef de gare adore nourrir les pigeons et son adjoint est inquiété pour avoir couvert les fesses d’une jeune télégraphiste consentante avec le tampon de la gare. Au milieu de tout cela, une question : quand commence t-on à faire dérailler les trains allemands ?
Encore un roman très court et très difficile à situer. Le début fait penser à une farce grotesque mais très drôle, avec un moment énormissime ou le « tamponneur de fesses » se fait interroger par les officiels. La fin vire petit à petit à l’allégorie de la résistance, avec la suite de convois d’animaux faisant forcément penser aux déportés et l’héroïsme tranquille des personnages se lançant dans le sabotage au péril de leur vie.
Très court mais très intrigant. Je lirai probablement d’autres œuvres de Hrabal, qui est quand même l’écrivain thèque de la deuxième moitié du XX ème siècle le plus réputé après Kundera.


L’Incendie ( Tareij Vesaas, 1961 )

Jon sort de chez lui à l’appel d’une voix non identifiée. Au fur et à mesure de ses déambulations il rencontre des personnages étranges et inquiétants : un scieur qui n’arrête jamais son action, une femme qui a condamné des moutons à mourir calcinés dans une grotte, un chauffeur de camion légèrement psychotique, une fille suicidaire…
Ce roman norvégien est absolument sublime et je n’arriverais jamais à lui rendre justice. Il est une sorte de suite de séquences dont on ne sait jamais si elles sont des hallucinations ou la réalité ; l’écriture donne une tonalité à la fois contemplative et malsaine. On ne saura jamais pourquoi Jon est sorti, ni qui il est ni ou il va ; il rencontre certains personnages à plusieurs reprises, d’autres une seule fois. On retrouve en permanence deux éléments contradictoires, le feu et la glace. Le feu symbolise la passion, la fougue, la destruction ; la glace serait l’absence de remise en question, l’indifférence, la mort lente. La première rencontre avec le scieur au cœur glacé est absolument sublime, mais le livre est rempli de passages qui hantent le lecteur sans qu’on comprenne forcément ou l’auteur veut en venir.
Un des plus beaux livres que j’ai lu de ma vie. A noter qu’il est actuellement totalement introuvable, mais que l’éditeur La Barque compte le rééditer courant mai ; vous pouvez le pré commander pour permettre à l’éditeur de financer l’impression de ce magnifique texte.

Le dictionnaire khazar ( Milorad Pavic, 1984 )

Ce n’est pas un dictionnaire mais bel et bien un roman, et qui devrait particulièrement plaire à BM et aux lecteurs du forum familiers avec la modernité littéraire. Le dictionnaire khazar est composé de trois sources religieuses, l’une catholique, l’une juive et la dernière musulmane. Ces trois sources racontent l’histoire du peuple khazar et notamment de la grande controverse à l’issue de laquelle les khazars se convertirent à l’une des religions monothéistes.
Parfois, les sources se complètent entre elles et c’est ainsi que l’histoire du catholique Brankovich ne peut se comprendre que si on la complète avec celle du musulman Masudi et du juif Cohen dont Brankovich rêve. Parfois, les sources s’annulent et ainsi les trois religions prétendent toutes que les khazars ont été convaincus par leur émissaire, la princesse Ateh jouant invariablement un rôle clé. C’est à la fois un comte, un dictionnaire, un roman fantastique et une histoire mythologique, c’est totalement captivant et en filigrane, on peut voir dans la destinée de peuple khazar celle de l’homme moderne qui confronté à des interprétations trop exclusives du monde dans lequel il vit ne peut trouver une solution au problème qu’en disparaissant.
C'est aussi un des rares romans qu'on peut donc lire totalement dans le désordre puisque certain personnage, comme le démon Nikon Sévast, " voyagent " d'une définition vers l'autre. Et accessoirement c'est un chef d'oeuvre.


Boris, vous comprenez pourquoi je n'actualise plus le topic cinéma ?

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Manouel

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Envoyé par Manouel le Mardi 03 Avril 2012 à 00:27


Le 03/04/2012 à 00:18, Borislehachoir avait écrit ...

 


Boris, vous comprenez pourquoi je n'actualise plus le topic cinéma ?

 


Genre, tu préfères lire des LIVRES plutôt que de nous faire une critique sur la vengeance de Morsay... tss
 

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Envoyé par Skarr le Mardi 03 Avril 2012 à 15:00


Tiens, on pourra parler du Todorov, je devrais le finir aujourd'hui ou demain. Tu devrais lire La littérature en péril du même auteur, qui n'est pas une étude littéraire au sens propre mais qui explique un relatif désintérêt global pour la littérature. D'une grande pertinence et paradoxalement très motivant pour un potentiel futur prof.

Sinon je suis en pleine recherche d'un sujet de mémoire pour l'année prochaine, tu me donnes envie de lire du Simenon. Si àa me plaît autant que toi, je tacherai de voir s'il y a éventuellement quelque chose à faire là-dessus.

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Skarr

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Envoyé par Skarr le Mardi 03 Avril 2012 à 15:03


Ah, et fonce sur les Contes Cruels de Villiers-de-l'Isle-Adam.

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Envoyé par kakkhara le Mercredi 04 Avril 2012 à 21:04


Tiens c'est la deuxième fois en une journée que on me conseille du Vesaas. Va ptet falloir qu je m'y mette.

Sinon merci pour la crise de fou rire du passage au fourre-tout ^^.

j'ai moi aussi une préparation  de quelques livres qui arrivent bientôt, dont, pour moi,  le meilleur livre de fantasy que j'ai lu depuis longtemps, loin des trop... habituelles séries d'heroic fantasy.

J'avoue une totale inculture dans le domaine des romans noirs. Du coup j'ai c/c ton commentaire dans mes dossiers.

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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."


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Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 04 Avril 2012 à 21:08


Le 04/04/2012 à 21:04, kakkhara avait écrit ...

Tiens c'est la deuxième fois en une journée que on me conseille du Vesaas. Va ptet falloir qu je m'y mette.

Etant donné que c'était mon premier Vesaas ( au passage excellente préface de Régis Boyer, l'un des plus grands spécialistes de la littérature scandinave, qui a l'immense mérite de conjuguer clarté et extraordinaire érudition ) et que c'est pas forcément le plus connu, je pourrais savoir ce qu'on t'a dit à toi sur cet auteur qui a frolé le Nobel ?

Boris, ses oeuvres les plus réputées et les plus faciles à trouver sont Les Oiseaux et Le palais de glace, je les lirai sans doute cet été.

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Envoyé par Talen le Mercredi 04 Avril 2012 à 21:18


Le 04/04/2012 à 21:04, kakkhara avait écrit ...



j'ai moi aussi une préparation de quelques livres qui arrivent bientôt, dont, pour moi,  le meilleur livre de fantasy que j'ai lu depuis longtemps, loin des trop... habituelles séries d'heroic fantasy..


Oh là ! Il faut que tu me donnes le titre du livre !

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Envoyé par kakkhara le Jeudi 05 Avril 2012 à 15:35


On m'a parlé du palais de glace justement, comme d'un ouvrage absolument magique, très poétique et lyrique. En fait à la base on parlait de musique, d'un compatriote justement, Sibelius. Et je me suis laissé dire que la langue de Vesaas avait beaucoup de similitudes avec ce compositeur, partir de lignes épurées pour passer par diverses explosions de violence lyriques au cours du texte.
Comme le concerto pour violon de Sibelius fait partie de mes favoris, ça m'intéresse d'essayer du coup ^^.

[ Dernière modification par kakkhara le 05 avr 2012 à 15h36 ]
[EDIT] en parlant de Scandinave et de prix nobel, je ne saurais trop au passage conseiller de découvrir les oeuvres de Selma Lagerlof.

 

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Envoyé par Borislehachoir le Jeudi 05 Avril 2012 à 22:01


Lagerlöf est d'ailleurs une des grosses influences de Vesaas avec Strindberg, Hamsun et quelques autres. En plus de ses bouquins, je serais très curieux de découvrir les films muets adaptés de cette auteure, j'ai notamment le Trésor d'Arme de Mauritz Stiller ( alias le mec qui a découvert Greta Garbo, pour l'info ) en stock.

Des avis encourageants ici : http://films.nonutc.fr/category/mauritz-stiller/

Boris. 

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