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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 07 Janvier 2012 à 20:34


Oui j'ai du ne lire que le tome 1 puisque je n'ai lu que deux livres.

Oui, il me semble que les tribus se faisaient la guerre. D'ou ma référence à Géronimo sur ce point puisque si tu t'y connais un peu en histoire apache tu dois savoir que ce qu'on appelle aujourd'hui les apaches c'était 4 tribus avec des noms impossibles à écrire sans faire de fautes qui vivaient en harmonie relative ( par exemple le cousin de Géronimo, qui était son meilleur ami et a épousé sa soeur, était le chef de la tribu nedni ). Pour le reste c'est toujours l'histoire du leader charismatique qui provoque un soulèvement.

Mais je crois que dans l'ensemble Dune est un bon livre hein. Seulement il y a une différence entre le fait d'être un bon bouquin intéressant et celui d'être un classique inattaquable de la SF. Ce qui me fait tiquer sur Dune c'est sa réputation unanime alors que même Tolkien ( dont je suis pas fan mais que je trouve meilleur écrivain qu'Herbert ) il y a plein de gens pour trouver ça chiant. Si tu veux, en lisant Dune, j'ai jamais eu l'impression de vivre un grand moment de lecteur comme je pouvais parfois en vivre sur certains bouquins dont je n'oublierai jamais certains moments ( je vais pas les énumérer ) et qui m'ont pris aux tripes. Dans l'ensemble, j'ai lu Dune de façon distante faute d'un réel attachement aux personnages et faute d'y trouver un style littéraire me convenant un minimum.

Boris.

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NewMilenium

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Envoyé par NewMilenium le Samedi 07 Janvier 2012 à 20:37


Le problème, perso, que j'ai trouvé à Dune, c'est le style littéraire, justement. Assez lourd, extrêmement descriptif et compliqué par moments, ce qui provoque probablement cette distance envers certains lecteurs, comme en l'occurence Boris & moi. Alors que j'ai particulièrement adoré l'histoire et les cultures décrites, j'ai franchement décroché arrivé au bouquin des Matriarches car trop de temps s'est écoulé dans l'histoire pour encore retrouver cet attachement à l'histoire d'origine et aux personnages, le récit devenant trop pesant. 

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Melange

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Envoyé par Melange le Dimanche 08 Janvier 2012 à 00:52


Oui on en reviens toujours au leader charismatique, et j'avais bien compris la réf à Géronimo.
Mais je crois que dans l'ensemble Dune est un bon livre hein.

C'est pas l'impression que j'en avais eu quand on l'avait évoqué, et c'est pour ça que je suis venu en parler.

Alors vu que tu t'y connait mieux que moi, est ce que tu aurait des noms de saga de SF que tu as apprécié mieux que Dune (je préfère les saga en plusieurs tome à un unique roman car en général on peut mieux se plonger dans l'univers décrit. Ou alors un bon gros roman) (j'ai déjà lu en gros Fondation et les Robots, donc assez peu de choses).

Perso moi en lisant Dune et les passages sur l'eau, j'ai vraiment été marqué et ému.

New : t'es allé jusqu'au tome La Maison des Mères (numéroté 7 en français, alors que c'est le 6ème tome) ? Si c'est bien le cas de toute facon la suite c'est son fils qui l'a écrit, c'est quand même moins bien, et c'est vrai que l'on est très loin des débuts.

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Blusky

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Envoyé par Blusky le Dimanche 08 Janvier 2012 à 00:58


Le 08/01/2012 à 00:52, Melange avait écrit ...

est ce que tu aurait des noms de saga de SF que tu as apprécié mieux que Dune (je préfère les saga en plusieurs tome à un unique roman car en général on peut mieux se plonger dans l'univers décrit. Ou alors un bon gros roman) (j'ai déjà lu en gros Fondation et les Robots, donc assez peu de choses).



La saga de l'étoile de Pandore de Peter F Hamilton


Melange

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Envoyé par Melange le Dimanche 08 Janvier 2012 à 01:01


Merci.

Par contre je vois que j'ai oublié de préciser que je préférait un truc un minimum descpritf de la société dans laquelle on évolue. C'est ce qui m'a fait aimé Dune et moins aimé Fondation, ou certe l'univers est sympa, mais où t'a quasi rien niveau description. Je suis pas sur que c'était clair dans mon post précédant.

Melange

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Envoyé par Blusky le Dimanche 08 Janvier 2012 à 01:04


Dans cette saga c'est pas mal décrit ca aussi. Comment dans le futur (+/- proche) avec les avancées médicales les sociétés ont évolués, et comment tout tombe quand ca va mal ect ...
Peut etre que tu peux trouver le premier chapitre a lire en ligne voir si ca te plait

Moi j'ia beaucoup aimé le style d'ecriture, facile a lire, l'univers tres riche, et les questions qu'il pose sur l'humanité


Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 08 Janvier 2012 à 01:26


Melange : j'avoue tristement mon incompétence sur la SF en livres. Donc... je pense que Blusky sera d'une aide plus précieuse que moi.

Boris.

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Dimanche 08 Janvier 2012 à 12:11


Par contre je vois que j'ai oublié de préciser que je préférait un truc un minimum descpritf de la société dans laquelle on évolue. C'est ce qui m'a fait aimé Dune et moins aimé Fondation, ou certe l'univers est sympa, mais où t'a quasi rien niveau description. Je suis pas sur que c'était clair dans mon post précédant.



Et puis fondation, c'est cool, mais c'est mal écrit, mis à part peut-être les derniers, c'est à dire chronologiquement les 2 premiers.

En général je connais surtout de grandes séries de fantasy. Après ça dépend aussi de ce que tu entends par SF. C'est assez vague, parce qu'entre space opera, anticipation, science fantasy, steampunk, y a de quoi faire ^^.

T'as essayé les odyssées de l'espace, d'Arthur Clarke, 2001, 2010, 2061 et 3001?
Les chroniques martiennes, de Ray Bradbury?
Les nouvelles de K. Dick?


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Envoyé par Melange le Dimanche 08 Janvier 2012 à 14:48


Alors Fondation je connait moins bien. j'ai lu de celui où ils se retrouve à l'autre bout de la galaxie seul comme des cons sans ressources sur leur planète avec les gros méchants à côté. Après ça continue avec le mulet, et je suis allé jusqu'à la fin de la recherche de la Terre.

Nan j'ai rien essayé de ce que tu me cite non plus. Bon ben je vais devoir faire un choix, mais avant je vais déjà finir H2G2.

Melange

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Lundi 09 Janvier 2012 à 14:02


Bon je continue sur ma lancée :

La patrouille du temps de Poul Anderson : cycle de nouvelles sur le thème du voyage temporel, autour du personnage de Manse Everard, membre de la patrouille du temps, chargée de la difficile mission d'éviter les uchronies accidentelles ou volontaires.

Le temps est une source de paradoxes sans fin. Mais ces nouvelles ont l'avantage d'être claires, même si au final il est déconseillé de réfléchir trop longtemps à ce qui se passe dedans ^^. Si La patrouille du temps est un classique du genre, n'oublions pas que le but est avant tout de divertir, et ne bénéficie pas d'un travail de recherche scientifique aussi poussé que pour les romans de Clarke, par exemple. Ici, on a un mélange des genres : anticipation, mais qui revient toujours dans le passé, et se mêle donc à l'uchronie et au steampunk (si on peut appliquer ce terme à des ouvrages antérieurs au début du mouvement, ce que les critiques ne se privent pas de faire ^^), dans un style presque space opera. Bref on mélange tout ça, et voilà ce que ça donne. C'est agréable à lire, quoique simpliste dans l'écriture, tout reposant donc sur la trame du récit. Le propos historique manque complètement de profondeur, ce qui est dommage pour une suite d'uchronies ou de tentatives d'en créer. En revanche la réflexion sur le temps en filigrane du récit ne manque pas d'une certaine finesse, prenant à contrepieds pas mal des clichés du sujet.

Dreamamericana de Fabrice Colin : Hadès Shufflin est un écrivain de renom, auteur d'une fresque d'un XIXème siècle alternatif, parlant d'un jeu cosmique que se livrent les Voyageurs et les Gardiens, et d'une bataille les opposant secrètement sur la Terre. Mais la question que Shufflin va se poser, c'est, dans quel mesure ce qu'il écrit est réellement une fiction?

Pour le coup, dreamamericana s'inscrit dans le mouvement steampunk. C'est également un roman français, et ça n'a pas de prix, car on peut regretter d'avoir aussi peu d'auteurs de ce genre alors que les fondements en sont attribués à Jules Verne (indirectement, bien sûr). Le fait est que dreamamericana est un ouvrage qui se veut original, et ça marche. La première partie est intéressante, et la surprise de l'ouverture de la deuxième partie assez déstabilisante. Malheureusement une fois passé justement la surprise, cette deuxième partie dure trop longtemps et s'enlise dans une aventure somme toute très classique, qui dès lors ne colle plus avec le ton amorcé au début du livre. En revanche l'écriture de Colin ne manque pas d'audace, très crue. Au final dreamaricana reste un livre de SF correct, qui a le mérite de chercher l'innovation là où pas mal d'auteurs préfèrent garder un canevas usé mais qui marche. Ah oui, et bien sûr on ne peut pas dire du mal d'un bouquin primé ^^.


Le maître des ombres, de Roger Zelazny : Jack est le maître des ombres, dont il tire sa puissance. Mais son ennemi, le seigneur des chauve-souris, ne manque pas de ressource, et reste l'un des meilleurs sorciers tant qu'il reste sur ses terres. Pourtant lorsque Jack tombe dans un tracquenard, il faut bien qu'il affronte le seigneur des chauve souris qui semble décidé à ne pas le laisser en paix.

Comme dans beaucoup de livres de Zelazny, le héros n'est pas loin d'être immortel, disposant de plusieurs vies. Le monde évoqué est un monde totalement manichéen, ou en tou cas binaire. Il y a la face diurne, celle de "notre monde", le monde de la science, ou la nuit n'existe pas, et la face.... nocturne (vous avez bien deviné), celle de la magie et des êtres de pouvoir. Car comme souvent/toujours chez Zelazny, les héros ont un grand pouvoir, et sont au-dessus donc de la moyenne. En revanche ils recherchent d'avantage de pouvoir, car ce qu'ils ont ne les satisfont pas. Ils n'ont donc que peu de scrupules, et ne se différencient des franches crapules que parce que leur but coincident avec une ambition louable, qui a d'ailleurs souvent pour but ou conclusion la dépolarisation du monde évoqué.
Ici on retrouve l'opposition sciences/magie, comme dans le cycle de l'enfant de nulle part, mais également souvent évoqué par Zelazny dans ses oeuvres. Egalement les références à la mythologie, un peu moins clairement que dans les princes d'ambre par exemple, mais les gens de la face nocturne sont bien des mythes pour ceux de la face diurne. Bref tout se qui caractérise l'oeuvre de Zelazny se retrouve dans ce livre. Même s'il ne fait pas partie des meilleurs écrits de ce dernier, Le maitre des ombres reste une production honorable qui se lit vite et avec plaisir. Bien sûr, il ne faut pas perdre de vue que Zelazny n'est pas un auteur actuel. Le maître des ombres, par exemple, date de 1971; Tout ce qui peut dedans nous sembler un lieu commun, ainsi que dans les autres livres de Zelazny, était à l'époque quelque chose de parfaitement original.

Le secret de Ji, de Pierre Grimbert : Nol l'étrange convoque la personne la plus sage de chaque royaume pour un mystérieux voyage sur l'île Ji. Tous les sages ne sont pas revenus, et ceux qui le sont refusent de dire ce qu'ils ont vu. Ils endurent alors l'opprobe de leurs semblables pour garder un tel secret. Longtemps après cet évènement, les héritiers des émissaires de Ji se réunissent sur l'île, pour partager le secret. Mais quand ils disparaissent le suns à la suite des autres, assassinés, il est temps d'aller plus loin et de découvrir en quoi consiste réellement ce secret.

Le secret de Ji, c'est de la hard fantasy en pagaille : des aventures, une quête, des combats, des Dieux, des spectres, de la magie, plein de royaumes et des interactions politiques entre eux, bref tout ce qui fait le style fantasy. Ça se veut un divertissement, et ça fonctionne vraiment, avec de très bonnes idées, mention spéciale pour le Dieu du Savoir inhumain. Un bon rythme, de l'action, de l'humour, tout ce qui a fait le succès d'Eddings dans le genre se retrouve ici, pour notre plus grand bonheur. Bref, si vous aimez le genre, c'est un vrai bonheur.

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NewMilenium

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Envoyé par NewMilenium le Lundi 09 Janvier 2012 à 14:12


New : t'es allé jusqu'au tome La Maison des Mères (numéroté 7 en français, alors que c'est le 6ème tome) ? Si c'est bien le cas de toute facon la suite c'est son fils qui l'a écrit, c'est quand même moins bien, et c'est vrai que l'on est très loin des débuts.
 

Ouais, mais la première fois j'avais pas fini de lire, et la deuxième fois, ce fut trèèès difficile. Ca ne me passionnait pas/plus. T'as p'tet' bien montré pourquoi... 
En tous cas, avec tous les films-adaptations qu'ils nous font récemment, j'attends impatiemment un bon gros Dune bien foutu, avec une réelle retranscription de l'univers et sa culture...


Je ne peux que conseiller Fondation, bien qu'on soit probablement dans l'excès inverse de Dune au niveau du style écrit.

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Samedi 21 Janvier 2012 à 21:37


un nouveau passage :

Le soleil obscur, de Philip José Farmer : la Terre, dans un futur très très lointain. Elle n'abrite plus que des formes de vie sauvages, dont certaines ont manifestement été créé par l'homme dans un très lointain passé, et quelques tribus primitives. Deyv fait partie de l'une d'elle, et entreprend un périlleux voyage pour trouver l'âme soeur. Mais on lui vole son oeuf-âme en cours de route. Il doit donc retrouver son âme avant de pouvoir être réaccepté par les autres humains.

Clairement ce n'est pas très bien écrit, même en prenant en compte une traduction qui ne fait certainement pas d'efforts dans ce sens. L'intérêt réside dans la luxuriance de détails qu'on découvre dans un monde qui a été le notre il y a fort longtemps et qui est devenu méconnaissable. Les tribus sont primitives, mais elles possèdent des objets technologiques, comme des pistolets à pompe ou des armes blanches inoxydables, trésors venue d'une civilisation avancée engloutie depuis longtemps (sûrement plusieurs civilisations successives d'ailleurs.) On a un véritable foisonnement de nouvelles espèces/technologie qui font que le monde évoqué nous est tout à fait inconnu. Dans la démarche, on n'est pas très loin de celle de Larry Niven pour l'anneau-monde. (et non le disque monde, ne lui en déplaise). Des compagnons que tout devrait séparer arpentent un monde en grande partie inconnue condamné à brève échéance à disparaitre.
Les personnages sont assez peu fouillés, en revanche tout manichéisme malvenu nous est heureusement épargné, ce n'est pas le groupe de gentil et les méchants qui se mettent sur leur route. Par contre je trouve les rebondissements souvent assez artificiels et convenus. Le rythme n'est pas mauvais, à défaut d'avoir un style brillant, le monde ne manque pas d'inventivité, ni les personnages rencontrés. Le monde développé fonctionne et ne manque largement pas d'intérêt grace aux découvertes des personnages qui émaillent leur parcours et sont autant de témoignages divers de civilisations disparues depuis longtemps mais largement postérieures à la notre. Bref, ce petit roman a l'art tout de même de concilier le style fantasy et le style SF avec un certain bonheur, autant se laisser faire.

Toi l'immortel, de Roger zelazny : Pour Conrad Nomikos, conservateur et chef du département art de la Terre, servir de guide touristique et de garde du corps à un Vegan n'est pas spécialement une sinécure, surtout quand un tueur professionnel fait partie du voyage, sûrement pas à titre de décoration. Surtout quand on ne sait pas ce que cache exactement la visite de ce Vegan.

Dès ce premier roman, couronné du prix Hugo (en même temps que Dune?), Zelazny plante son univers : une référence très marquée à la mythologie et au folklore, le thème de l'immortalité et du héros avec certains pouvoirs, en l'occurence celui d'avoir des mains capables de tout broyer, y compris un vampire araignée à main nue, et quelques petits détails se révélant au cours du récit. Plein de clins d'oeils amusant, un style pas désagréable quoique pas aussi clair que dans le série des Princes d'ambre, et l'ambiguité de ses personnages dont on ne sait jamais vraiment si ce sont des salauds finis ou pas.
Clair, concis, rythmé, parfois amusant, souvent surprenant, Toi l'immortel est une grande réussite sur le plan du récit.

Au niveau du monde décrit aussi, c'est un vrai bonheur, même si parfois on se pose des questions (un mélange entre l serpent et le crocodile? Le boadile bien sûr!). Une Terre ravagée par une catastrophe atomique, la plupart des terriens ont un gouvernement fantoche sur une autre planète, encouragés par les végans, "race supérieure". Ces mêmes végans sont passionés par ce qui touche à l'espèce humaine tant ça sort de leur ordinaire. Mais sur Terre, il y a le RadPol, une organisation pour la sauvegarde de la Terre, le Retour des terriens disséminés dans la galaxie et contre toute forme d'interventionnisme étranger, allant jusqu'à l'attentat terroriste pour parvenir à ses fins.
En clair, le monde comme les personnages sont vraiment fouillés, mais le tout révélé détails par détails sans que ça nuise au rythme endiablé du récit, jusqu'au twist final, fabuleux pour tout amateur de merveilleux/folklore/mythologie.

L'île des morts, de Roger Zelazny : Francis Sandow fait partie des 100 plus grosses fortunes de la galaxie. D'ailleurs il est le doyen des humains, né au XXème siècle et encore vivant au XXXIIème siècle. Il est également l'un des avatars du panthéon pe'ien et le seul non pei'en à en faire partie, un forgeur de mondes. Oui Francis Sandow est un Dieu vivant. Mais même les dieux ont leurs adversaires. Et quand il recoit des photos prises récemment de gens morts depuis longtemps, il sait qu'il y a un complot derrière tout ça.

Oui j'aime bien Zelazny ^^. Encore une fois les thèmes abordés sont les mêmes, mais ce qu'il y a de bien chez cet auteur, c'est que les trames, les univers, les personnages également, tout est à chaque fois suffisament différent pour se retrouver avec un canevas tout aussi passionant et original. Encore une réussite que je conseille, mais je passe dessus parce que Zelazny, j'ai déjà pas mal commenté sur ce forum ^^.

La geste des chevaliers dragons, bande dessinée d'Ange : oui ce n'est pas de la littérature, mais tant pis. Bref. Nul ne sait pourquoi les dragons apparaissent. Leur présence déforme la réalité. A leur contact tout ce qui vie se déforme et devient maléfique sous l'influence de ce qu'on appelle le veil. Seules les vierges peuvent subir son influence sans se déformer, et échapper à la perception magique des dragons.
Ca a l'air d'une série montée pour le prétexte de montrer de jeunes filles plus ou moins dénudées combattant de gros dragons, pour geek en manque. En fait, c'est plutôt cool. Plusieurs thèmes abordés, parmi lesquels celui du devoir et du sacrifice requis pour l'accomplir, et aussi la question de qui est le monstre le plus dangereux, de l'homme ou du dragon? Finalement sur plusieurs tomes, le veill fait office de révélateur de la folie humaine. Un hommage à Joseph Conrad en forme de reprise de Au coeur des ténèbres vient d'ailleurs confirmer tout ça.
Tous les tomes sont inégaux, comme il arrive souvent dans ce genre de séries. Ils sont globalement indépendants, même si certains reprennent des personnages antérieurs. Si les trames se suivent et se ressemblent, il y a malgré tout une recherche d'originalité qui se voit dans le développement des intrigues qui abordent chacun un aspect différent du thème. Au final, il y a de la nouveauté à chaque nouvel opus. Dans l'ensemble, malgré les apparences et les dessins pas toujours géniaux, c'est malgré tout une bonne série.

Flamme, de Grue-noire Gerileqimuge : L'histoire de Flamme, molosse du Tibet atypique, chien de berger accompli, catapulté du jour au lendemain dans une vie qu'il ne comprend plus.
Livre exubérant, qui ne peut pas ne pas rappeller Croc Blanc, c'est un véritable hymne à un monde dont la plupart d'entre nous (je me place dedans) ignorent tout. Les hauts plateau du Tibet sont le cadre des exploits de cet énorme chien, à moitié sauvage. Un monde rude, peuplé d'hommes à son image, où la nature sait encore se montrer féroce et insoumise. Flamme va accomplir un véritable parcours initiatique pour tenter de trouver une place dans un monde, dont la cruauté et la vénalité humaine ne sont malheureusement pas absentes.

Un beau jour de printemps, de Yiyun Li : en mars 1979, ça pourrait effectivement être un beau jour de printemps. Mais Gu Shan, une contre-révolutionnaire, va être exécutée. Or celà n'aura pas de répercussion que sur les parents de la victime, mais bien sur toute la communauté.
On prend quelques personnages d'une ville et on les suit, essayant de vivre dans un monde soumis à la dictature communiste, en proie à la terreur et au bourrage de crâne. Le style est simple, les personnages tous intéressants car bien fouillés. Sans fioritures, un témoignage sur la vie quotidienne de ces familles, perdues par l'endoctrinnement, la misère, se rattachant aux vieilles superstitions, celles-là même que le Parti décrit comme intolérables. Même si ce n'est pas particulièrement un chef d'oeuvre, pour un premier roman, celui-ci est une belle réussite, qui se lit d'une traite tellement on a envie de savoir ce qu'il va se passer pour nos personnages favoris ensuite. Si le rythme peut sembler à cette description celui d'un soap, il n'en est rien grace à la profondeur des personnages, qui ont leur part de lumière et d'ombre et se développe au fur et à mesure du récit, tandis que notre regard change sur chacun d'entre eux au fur et à mesure, en fonction de par qui ils sont vus. La grande réussite est là, de présenter les personnages tels qu'ils se concoivent eux-même et ce qu'en pensent les autres, caractère ébauché par un acte semblant choisi tout à fait fortuitement.

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gedat

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Envoyé par gedat le Mardi 21 Février 2012 à 21:54


Story of My Life - Jay McInerney (1988)

"I can't believe this shit. I'm like, totally pissed at my old man who's somewhere in the virgin islands."

Alison Poole a 20 ans, son père fabuleusement riche est constamment en vacances aux bras de quelque bimbo, mais lui laisse suffisamment d'argent pour vivre à New York, alternant entre ses cours pour devenir une actrice et une vie nocturne débordante d'alcool, de sexe et de cocaïne. McInerney réussit l'exploit de raconter en première personne la vie de ce personnage aux antipodes du héros de roman habituel, de pénétrer dans les méandres de la psyché d'une de ces filles qu'on traite habituellement de loin comme des pétasses inintéressantes. Alison est superficielle mais attachante et fait preuve d'un sens de l'humour prononcé. McInerney écrit avec une sensation de facilité rageante, totalement à l'aise, et crédible, dans la peau de son personnage de nymphe cocaïnomane. Un livre qu'on dévore sans pouvoir s'en empêcher.
Basée sur une ancienne petite amie de l'auteur (qui ne vole pas sa réputation puisqu'elle sera plus tard impliquée dans une affaire extra-conjugale avec un candidat à l'investiture démocrate), Alison Poole est également reprise dans les romans de Bret Easton Ellis: American Psycho et Glamorama, témoignant d'une complicité entre les écrivains du "brat pack" qui contribue à rendre cette période de la littérature américaine particulièrement fascinante. Elle en est également l'un des personnages clés, et sans Story of my Life, une partie de l'atmosphère que cherchaient à dépeindre ces écrivains aurait certainement été négligée.

Incendies - Wajdi Mouawad (2003)

"L'enfance est un couteau planté dans la gorge. On ne le retire pas si facilement."

Quand le notaire dévoile le testament de Nawal Marwan à ses deux enfants, ceux-ci se retrouvent entraînés dans une quête de leurs origines les emmenant sur les traces de la jeunesse de leur mère, dans l'enfer de la guerre civile libanaise. Incendies est le deuxième tome d'une tétralogie théatrale de Mouawad, dont je n'ai malheureusement pas lu le reste. Glauque, et très dur, il tombe parfois dans un pathétique excessif durant certaines tirades de Nawal qui se veulent trop stylisées, mais ces quelques faiblesses sont rattrapées par un scénario original et bien déroulé, et des personnages secondaires intéressants, la palme revenant au sniper qui chante dans un anglais approximatif les chansons de son walkman tout en prenant des clichés de ses cibles au moment où la balle les touche.

Les désarrois de l'élève Törless
- Robert Musil (1906)

"Une grande découverte ne s'accomplit que pour une part dans la région éclairée del a conscience; pour l'autre part, elle s'opère dans le sombre humus intime, et elle est avant tout un état d'âme à la pointe extrême duquel s'ouvre comme une fleur."


Je suis sûr que BM a déjà lu tout Musil et est un grand fan et en parlerait mille fois mieux que moi. Les désarrois de l'élève Törless fait penser à une version glauque et vicieuse de Proust, dans laquelle ce sont les tourments infligés à autrui qui servent de tremplin au travail d'introspection à laquelle se livre le héros. Dans l'atmosphère écrasée par des siècles de consanguinité d'une école formant l'élite de la jeunesse autrichienne, Törless se fait le complice silencieux de ses camarades Reiting et Beineberg qui ont pris au piège l'élève Basini (ils l'ont surpris en train de voler) et vont de plus en plus loin dans les jeux sadiques qu'ils lui font subir. Jeune adolescent à la sensibilité exacerbée, Törless croit trouver dans l'excitation inhérente à la situation l'occasion d'étudier plus précisement l'agitation intérieure qu'il découvre dans son âme. C'est alors un récit d'éveil, qui voit le héros se passionner pour les mystères de la philosophie et des mathématiques dans l'espoir d'éclairer son questionnement intérieur, mais éveil dont le fuel est cette dangereuse relation qu'il entretient avec les tourmenteurs Reiting et Beineberg et le tourmenté Basini. L'esthétisme et la quête de l'absolu deviennent détachés de toute considération morale, et, même si Törless n'est pas à proprement parler en faute, l'intérêt purement spéculatif qu'il porte à l'affaire est dérangeante en ce que contrairement au narrateur de la Recherche du Temps Perdu, Törless est un être égoïste. Quand à Reiting et Basini, leur grande intelligence mise au service de la manipulation et l'exploitation des plus faibles, et la façon qu'ils ont de considérer Basini comme un être sans répugnant et sans valeur, en font presque des symboles annonciateurs des pires excès du XXème siècle qui s'ouvre tout juste.
Un livre difficile, mais un chef d'oeuvre vénéneux comme je n'en avais pas lu depuis le Rivage des Syrtes.

Rhum Express
- Hunter S. Thompson (1998)

Contrairement à Boris, j'avais beaucoup aimé le film de Las Vegas Parano. Rhum Express, écrit dans les années 1960 (mais édité bien après) est le premier roman de Hunter S. Thompson, et est par comparaison avec son illustre successeur assez soft, ce qui n'empêche pas que le rhum et la bière y coulent à flot. Paul Kemp débarque depuis New York à Porto Rico afin de travailler pour le journal anglophone local, dans lequel travaillent essentiellement les alcooliques et les losers du monde du journalisme. A côté de la chaleur oppressante, des émeutes incessantes et des ennuis financiers du journal, la petite amie d'un des meilleurs amis de Kemp va compliquer encore davantage la vie sur l'île.
Paul Kemp est une figure de journaliste  tiraillé entre l'attrait d'une vie vagabonde romantique, et celui d'une vie bien rangée, confortablement installé, mais moralement ambigüe. Baignant dans cette paradoxale ambiance des tropiques, explosant de vie mais aussi écrasé par la langueur provoquée par les températures brûlantes. Même si Rhum Express est un roman qui a du rythme, il n'a pas réellement de trame narrative forte, et est surtout un portrait impressioniste capturant cette ambiance, au gré des après-midi interminables à boire du rhum dans le patio d'un bar pour tuer la chaleur, et des brusques explosions du destin. Un bon livre, mais qui manque peut-être un peu d'envergure.



kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Mercredi 22 Février 2012 à 20:55


La dure loi du karma, de Mo Yan : Ximen Nao a des raisons de ne pas être très content : déjà il est mort, tué comme propriétaire nanti par des communistes maoistes. Mais en plus le roi des enfers ne veut pas le croire innocent et veut attendre qu'il se décharge de sa haine envers ses persécuteurs. Et c'est parti pour un cycle de réincarnations, qui lui fera partager les peines et les joies de générations successives, témoin décalé de cinquante ans de révolution communiste. Et dans le village de Ximen Nao nait et grandit un sale môme, "insolent petit drôle laid comme un singe", Mo Yan.

Au départ je l'avais choisi parce que le titre m'avait fait rire. Il faut avouer que c'est un bien gros pavé. Mais c'est aussi une énorme fresque de la Chine communiste, qu'on peut mettre aux côtés, pour la portée, de La mer de la fertilité, à l'est d'éden ou encore des Buddenbrooks (oui n'ayons pas peur des comparaisons interculturelles).
Porté par une écriture simple et limpide, et un nombre suffisamment restreint de personnages pour ne pas se perdre dans les méandres de la narration malgré le dépaysement dû au changement de culture, c'est également un enchainement de situations cocasses et de morceaux d'humour.
En effet, les exploits des divers animaux, réincarnations de Ximen Nao, ferait presque passer ce livre pour un livre d'aventures dans la plus pure tradition jeunesse. Du coup on se surprend à sourire ou à éclater de rire, après un moment de tension et un dénouement qui devrait nous révolter (après tout le communisme chinois, ça n'a pas été tendre ^^). La réussite est en partie ici, d'atténuer la gravité du sujet en permanence et de l'aborder presque par l'aspect du pastiche, sans tomber dans le burlesque pour autant, ni diminuer le côté reportage. Le personnage Mo Yan est à ce sens une grande réussite, témoin éternel des actions des dirigeants communistes, de par sa grande curiosité. Mo Yan est d'ailleurs un personnage très amusant tout au long du roman et l'auteur lui prête d'ailleurs explicitement la plupart de ses ficelles narratives pour captiver son public (mais dis-donc ^^.)
Tant que je suis dans les personnages, l'évolution pendant les 50 ans que dure le roman, de tous ces personnages qui gravitent autour de ce même petit village, est juste merveilleuse à suivre.

Sûrement pas pris un plaisir aussi intense à une lecture depuis Le Banni, de Selma Lagerloff.

Le visage dans l'abîme d'Abraham Merritt : Nicolas Graydon cherche un trésor inca. Mais quand il tombe sur la merveilleuse Suarra, il abandonne tout pour la suivre, loin d'imaginer qu'il va tomber sur les derniers descendants des atlantes, immortels aux pouvoirs terrifiants.
Bon je vais aller vite, j'ai déjà présenté du Merritt sur ce topic, et comme d'habitude, on change la culture, on change les noms, on change les créatures, on garde les trames des personnages et le scénario et on réécrit la même chose^^.

L'abîme de John Crowley : un androïde tombe du ciel, en pleine querelle entre les rouges et les noirs. Va-t-il pouvoir changer le destin du monde?
Ca a l'air assez minimaliste comme ça : en fait, l'abîme ira rejoindre ma pile de bons bouquins de fantasy ayant le mérite d'être originaux. On se retrouve parachuté dans un monde détabilisant, qui semble manichéen au premier abord, mais qui se complexifie au fur et à mesure du roman, en même temps que le caractère des personnages. Le roman est par ailleurs très court, l'intrigue menée tambour battant comme il se doit, le ratio de "magie" et de combats est là, pas de souci, on a même un peu d'intrigue pour aller avec, pour les amateurs. Mais surtout, quel potentiel, et quel originalité dans le style. Bon d'accord, dépaysant le premier chapitre, mais une fois passé l'étonnement, promesse de beaucoup de plaisir pour les amateurs comme pour les non amateurs du genre.

La saga des hommes-Dieu, de Philip Jose Farmer Grande saga de SF pulp fiction en 7 tomes que voici :
Le Faiseur d'univers
Les Portes de la création
Cosmos privé
Les Murs de la Terre
Le Monde Lavalite
Plus fort que le feu
(La Rage d'Orc le rouge
)

Les Seigneurs sont quasiment immortels. De plus ils peuvent créer leurs propres univers, souvent dérivés de leur univers d'origine. En revanche ils ne s'aiment pas beaucoup. En mettre 2 dans la même pièce, c'est pour les voir s'entre déchirer. Par contre ils ont des portes leur permettant de passer d'un univers à l'autre. Et ils peuvent passer les uns chez les autres. Souvent pour déposséder un Seigneur de son univers. Parce que quand on est immortel et qu'on s'ennuit, un bon combat sportif n'est pas à dédaigner. Même si le perdant ne vivra pas pour féliciter son adversaire.

Plus j'ai avancé dans la saga, et plus j'ai eu l'impression d'avoir en main une pièce maîtresse de la SF. Au final je ne pense pas me tromper en l'affirmant. Déjà les 2 premiers romans ont très certainement influencé les princes d'ambre, la saga phare de l'oeuvre de Zelazny, ça me parait même évident vu les similitudes. D'ailleurs Philip José Farmer traite largement du thème de l'immortalité, et si vous avez lu ce que j'ai présenté de Zelazny, vous vous rappellerez que c'est également son thème principal.
Ces romans sont complètement foisonnants, de gadgets, de machines, de créatures, d'univers, et d'aventures débridées, de combats, quêtes et poursuites sans un moment de répit. A l'échelle d'un roman, comme Le soleil obscur, que j'avais déjà présenté, ça créait un univers plein de surprises, mais à l'échelle d'une saga, c'est tout simplement merveilleux.
Un autre thème de Farmer et commun avec Zelazny, est la reprise de tout folklore mythologique. le monde des premiers et troisième romans est tout simplement un patchwork de civilisation germaine/amerindienne/précolombienne/grecque antique/scandinave et autres. Bon malgré tout je ne pense pas qu'il soit un précurseur dans ces thèmes, je lirais sûrement un jour les auteurs dont il s'est inspiré ^^.
Reste que c'est un jalon entre la SF des pulps du début du siècle et la SF moderne. A noter que ces personnages ne sont pas forcément des enfants de coeur, d'ailleurs ils sont souvent plus préoccupés par leurs intérêts, la plupart du temps, que par la vie des autres. En cela en revanche il se démarque des auteurs qui lui sont antérieurs et annonce la génération suivante, avec des auteurs comme....Zelazny (oui je pense que Zelazny a eu beaucoup de livres de Farmer comme livres de chevet ^^).

___________________

"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."


corum

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Envoyé par corum le Samedi 24 Mars 2012 à 22:15


Journal d'un corps, Daniel Pennac.
Entre une la retrospective John Ford de la semaine dernière, et celle consacrée à Orson Welles la semaine prochaine à ma cinméthèque préférée dans le Ve arrondissement parisien, j'ai décidé pour essayer de faire croire que je m'intéressais à la littérature contemporaine et pour emmerder Boris de lire un bouquin sorti récemment.
Comme il ne fallait quand même pas déconner, j'ai choisi le dernier livre de Daniel Pennac, qui présentait le double avantage d'être d'un auteur connu du grand public, avec lequel je suis familier, et dont j'ai apprécié les précédents ouvrages, dont le succès critique est quasi-unanime. J'avais en effet entendu le Masque et la Plume consacré à en partie à cet ouvrage, toutes les critiques étaient dithyrambiques, et j'étais de plus tombé sur une autre émission de France Inter où Danniel Pennac était invité au côté d'un philosophe très intéressant, et où ils ont eu une discussion passionantes sur la place du corps dans la philosophie occidentale et dans le monde moderne.
J'évitais donc, comme il m'est coutumier toute prise de risque critique.

Bien m'en a pris. Ce livre est donc un journal tenu par le narrateur, entre 12 et 87 ans (juqu'à sa mort), sur son corps, son développement, ses vissicitudes, sa sexualité, ses pets, ses maladies, la façon dont celui-ci participe à sa vie affective. S'il cède parfois au début à quelques facilités (dire qu'un doitier ne peut se masturber que de la main droite est une réflexion peut-être innatendue dans une oeuvre littéraire, mais pour moi un lieu commun par ailleurs inexact), il est sauvé dès ce moment par un certain nombre de réflexions tour à tour drôles ou brillantes, voire les deux. Ce mouvement s'amplifiera jusqu'aux années de vieillesse du narrateur qui sont tous simplement magnifiques.

L'idée du livre est déjà me semble-t-il tout à fait originale. Je ne m'étendrais pas là-dessus, c'est le prétexte du livre, mais, à ma connaissance, à l'exclusion de Montaigne, il y a bien peu de littérature occidentale à s'intéresser au sujet. Pour parler de quelque chose que j'ai lu, ce livre serait peut-être celui d'un Leiris moins narcissique et plus humaniste. Une vision de la place du corps dans notre sociétén peut-être pas toujours originale mais sans doute pertinente se dégage peu à peu de cette histoire.
Le style efficace et souvent drôle voyage admirablement à la limite du double risque de la scatologie et du voyeurisme d'un coté et de la pudibonderie et du moralisme de l'autre. On y trouve une certaine philosophie en forme d'aphorisme tout à fait réjouissants.
Bref un beau livre, agréable et profond, que je vous conseille.

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"car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust

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