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gedat

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Envoyé par gedat le Mardi 03 Mai 2011 à 19:54


+1. C'est ce style qui a fait que je n'ai pas pu alle plus loin que les premiers chapitres du Proces. Je trouve ca glacial.


black-monday

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Envoyé par black-monday le Mardi 03 Mai 2011 à 20:27


Apparemment, quand Kafka lisait les épreuves de ses oeuvres à ses potes, celui-ci riait à gorge déployée de la drôlerie de ce qu'elles disaient, sous les regards incrédules de ses auditeurs...Ce mec était fou.
Je vous conseille la bio que lui a consacré Max Brod, sauveur de l'oeuvre de son ami, qui pose un regard vraiment tendre sur lui, très touchant. Cela m'a aidé à un peu mieux trouver l'humanité de Kafka. J'ai arrêté avec le château, et peut-être que la bio de Brod m'a un peu éclairé sur ce qu'il y a en creux du livre, ainsi c'est peut-être pour cela que je l'aime ce Château. Tellement de tristesse.

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Mercredi 04 Mai 2011 à 13:36


Oui Kafka n'est pas ce qu'on pourrait appeler un auteur de roman de gare. Les personnages de ses romans sont d'une manière ou d'une autre, solitaires, oppressés par la conscience de leur propre existence, et piégés par leur propre incapacité à supporter leur vie. L'écriture sans affect retranscrit cet état d'esprit. Donc oui le mot juste est certainement : "oppressant".

D'ailleurs, on a une très bonne transcription de cet atmosphère dans l'adaptation cinématographique du Procès, par Orson Wells, voire dans Brazil, de Terry Gilliam, très fortement Kafkaïen et Wellsien dans la réalisation et les thèmes traités. (il faut être aveugle d'ailleurs pour ne pas reconnaître des passages du Procès de Wells semés par Gilliam dans son film.)

Bref, lire un livre de Kafka ne laisse pas indemne, car il est très difficile de le lire sans s'immerger complètement dans l'atmosphère lugubre qui sert de cadre au récit.

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Mercredi 18 Mai 2011 à 21:12


Je viens de finir Kafka sur le rivage de Haruki Murakami : un livre étrange mais très bien construit : On a Kafka Tamura (le prénom est faux), adolescent de 15 ans, qui fait une fugue parce que chez son père ça ne se passe pas très bien, d'autant que son père lui a annoncé que Kafka le tuerait puis coucherait avec sa mère et sa soeur (oui une trame de tragédie classique quoi ^^). Parralèlement, on suit les tribulations de Nakata, vieil analphabète de 60 ans qui sait parler au chat et qui a d'autres dons étranges.

Murakami a étudié la tragédie grecque à l'université, et ça se voit : l'ensemble reprend beaucoup d'éléments de ces tragédies, notemment le koros (choeur), personnifié la plupart du temps par le "garçon nommé Corbeau". C'est également un parcours initiatique sous forme d'une fuite (Nakata ne fuit pas particulièrement, mais il a commis un meurtre et est reherché par la police, on peut donc apparenter ça à une fuite d'une certaine manière), mais d'une fuite "en avant", c'est à dire comme dans toute tragédie grecque, les vertus des personnages les emporte malgré tout vers leur destin dont ils sont les jouets. On a également les sacros-saints monologues, où les personnages déversent toutes leurs misère, à haute voix pour édifier le spectateur sur ce qui s'est passé.
Les thèmes et la structre favorite de Murakami sont abordés ici, si vous en avez déjà lu vous ne serez pas dépaysés. On a notamment la très grande place laissée à l'onirisme (qu'on retrouve dans la fin des temps, où la moitié du roman est un rêve "réel"), les personnages détachés de leur ombres (la coupure de l'ombre dans la fin des temps, ou encore les reflets qui restent dans les miroirs de Après la nuit), les relations sexuelles habituelles de Murakami, entre personnages qui se cherchent (le mythe d'Aristophane raconté lors du banquet de Platon est cité).
Mais plus que beaucoup de livres de Murakami, Kafka sur le rivage est drôle. Il y a vraiment des passages très amusants et l'ensemble donne une certaine impression de légèreté, même si l'idée de nostalgie reste présente (la ballade de l'impossible est basée sur un gigantesque flashback amené par la chanson Norvegian wood). La musique d'ailleurs reste ici importante, que ce soit les trios de Haydn/Bethoven ou le sempiternel jazz.

Le tout est facile à lire, notamment parce que les références et le jeu sur les inspirations est sans cesse cité et mis en avant, ce qui en fait de Kafka sur le rivage un livre très simple à lire. On pourrait reprocher de ce fait une certaine lourdeur à l'ensemble, mais n'oublions pas que la tragédie grecque ne fait pas partie des références culturelles usuelles de beaucoup de lecteurs orientaux, ce qui explique celà.

Au niveau de la structure, structure simple avec alternance entre les deux histoires qui s'imbriquent les unes dans les autres par desquamation du récit, exactement comme dans La fin des temps et dans une moindre mesure dans La ballade de l'impossible (à la différence près que c'est une alternance des relations du héros et non du héros lui-même pour ce cas précis, et que l'utilisation d'un flashback impose presque ce genre de structure de toute manière.)

Voilà, si vous ne connaissez pas Haruki Murakami, je vous invite donc à découvrir cet auteur japonais, qui est pour nous occidentaux l'un des plus faciles à appréhender, puisqu'il s'inspire énormément de la culture américaine (et donc occidentale, par extension) dans son écriture. Il a d'ailleurs commencé en traduisant, Irving,Salinger et Scott Fitzgerald.

Mais ne vous trompez pas dans vos achats, n'achetez pas du Ryu Murakami, c'est pas vraiment le même style ^^.

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Envoyé par black-monday le Mercredi 18 Mai 2011 à 21:16


Ouais, il est excellent Kafka sur le rivage, et j'adore aussi la ballade de l'impossible. J'aime beaucoup Murakami. C'est un très grand. Bizarre d'ailleurs que je n'en ai pas lu plus. Toujours mon problème avec les traductions. Et avec le japonais, encore plus.

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zwouip

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Envoyé par zwouip le Samedi 21 Mai 2011 à 11:18


 C'est pas de la littérature mais c'est quand même un bouquin alors je le mets là.

Le rendez-vous des civilisations - Youssef Courbage, Emmanuel Todd (2007)


C'est de la démographie et j'en ai en cours alors je trouve ça d'autant plus intéressant mais si vous y êtes pas habitués ça peut vous faire chier de lire sans arret sur les taux de fécondité, taux d'alphabétisation féminin et taux de mortalité infantile. Le propos du livre est très intéressant cependant.

Le livre s'oppose au Choc des civilisations de Huntington qui prévoit l'affrontement entre "blocs" occidental et musulman dans le siècle à venir. Selon Todd, le choc des civilisations est une théorie auto-réalisatrice mais n'est pas une fatalité. Au contraire, en analysant au cas par cas tous les pays de religion musulmane majoritaire, il explique comment les mécanismes observés à l'échelle macrosociologique sont explicables par la démographie.

Le livre dit beaucoup de choses à contre-courant des médias habituels, particulièrement sur l'Iran ; il donne aussi un éclairage appréciable sur des situations qu'on a l'impression de connaître mais qui sont finalement assez mal décrites : le conflit israélo-palestinien et le cas de la Turquie notamment. Et puis il traite surtout de plein de pays musulmans dont on ne parle que très peu, et qui sont tout autant de cas intéressants : Indonésie, ex-pays du bloc soviétique, etc.

Sans forcément prendre tout ce qu'il dit comme pain béni, j'ai beaucoup aimé ce livre que je vous recommande si le sujet vous intéresse, même si vous n'aimez pas spécialement la démographie.


BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Samedi 21 Mai 2011 à 11:22


Todd rules. J'ai appris pas mal en lisant Après la démocratie, l'Invention de l'Europe et Après l'Empire. Et j'apprécie beaucoup le personnage, je pense que dans quelques années il sera devenu une références des gens de gauche comme peut l'être un Chomsky.

Boris, et il a démoli Finkielkraut en interview, ce dont je lui serai éternellement gré.

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Envoyé par ragnar264 le Samedi 21 Mai 2011 à 13:23


Todd rules
+ 1

Il va sortir un livre sur les révolutions arabes, "allah n'y est pour rien" 

Je l'ai découvert grace à une interview avec arret sur image.
C'était juste après le passage de Zemmour à un meeting UMP où il a été applaudi et sa condamnation.
Il a dit des choses intéressantes et a posé la question d'une certaine dérive de l'ump et de tendances fascisantes.
(ici à partir de 6 minutes, avant c'est une chronique de Didier Porte)


D'après vos posts ses livres ont l'air bien, peut être que je les lirai pour voir.



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BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Samedi 21 Mai 2011 à 13:35


Fais gaffe, Scyth aimerait foutre des gens en taule pour moins que ce que tu as dit

Boris, enculés de gauchistes.

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Envoyé par zwouip le Samedi 21 Mai 2011 à 15:28


Dans les trois livres que tu cites, Après l'Empire m'intéresse vachement, je vais essayer de le trouver.

L'invention de l'Europe j'en ai eu des échos en cours, et c'est un thème assez récurrent en amphi, je pense que je connais déjà un peu la question.

Par contre, après avoir lu les résumés sur Wikipédia, j'aimerais bien savoir comment il s'y prend pour défendre le protectionnisme à un niveau européen.


gedat

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Envoyé par gedat le Dimanche 22 Mai 2011 à 16:38


Le Maitre du haut chateau - Philip K Dick (1962)

L'axe a gagne la Seconde Guerre mondiale. Les Etats-Unis sont coupes en trois, une partie sous occupation japonaise, une autre sous administration nazie, et une zone tampon au milieu. La mediterranee a ete drainee, une chose horrible s'est passee en Afrique. Toute resistance a l'hegemonie de l'Axe semble avoir ete ecrase, mais quelque part sur la Cote Ouest, un homme ecrit un livre qui raconte un tout autre deroulement de l'Histoire: les Allies ont gagne la guerre...
Ce synopsis est excitant: deja que les uchronies (fiction qui imagine comment serait le monde si un evenement s'etait deroule autrement) sont rares, ici Dick nous propose a la maniere de poupees russes une uchronie dans une uchronie. Rien de mieux pour attirer ma curiosite. Et au final, je suis un peu decu parce que le livre ne va finalement nul part:aux trois-quarts de l'ouvrage on a l'impression que Dick abandonne, qu'il bacle son bouquin, et l'anglais simplifie de l'epoque utilise par ses personnages est de plus en plus deliquescent, rendant la lecture enervante. Les fils de l'intrigue restent en plan, et on ne sait pas trop quoi penser de la "revelation finale" qu'on a vu arriver a trois kilometres, et qui ne tient pas les promesses ouvertes par l'idee de base.
Mais pour tout dire, je m'y attendais un peu (je n'ai rien compris a la fin de A Scanner Darkly, film adapte du meme auteur, et ca ne m'a pas empeche d'apprecier le film). Et au-dela de cet aspect, Le Maitre du Haut Chateau est un excellent bouquin. Philip K Dick a une acuite monumentale pour imaginer son monde, et sa description de la museification des Etats-Unis, de l'equilibre des pouvoirs entre Japonais et Allemands, et surtout des luttes internes de pouvoir entre dirigeants nazis sont fascinantes: meme si on les suit de loin, on prend un etrange plaisir a se faire conter les intrigues entre Heydrich, Goebbels, Goring...
Il y surtout un truc assez troublant qui fait que, ecrit au sommet de la guerre froide, je ne peux m'empecher de trouver dans le livre une metaphore politique: des personnages qu'on rencontre de pres, ceux qui soutiennent le plus l'ideal nazi sont en grande majorite des americains, Robert Childan et Wyndham-Matson en etant les plus frappants exemples avec leur discours classique anti-bolchevik. A cote de ca les principaux critiques des horreurs nazies se trouvent du cote des Japonais et meme certains allemands. Ajoutez a ca la couverture de mon edition figurant un drapeau americain ou les etoiles ont ete remplacees par des croix gammees (meme si sur ce point je ne peux pas dire si c'est l'idee de l'auteur ou pas) ou on a le sentiment d'une critique acerbe de la vision du monde manicheenne de l'Amerique a cette epoque, notamment la frenesie anti-communiste. 

Hollywood - Charles Bukowski (1989)

Bukowski est un ecrivain de l'addiction. Le degre de dependance envers l'alcool dont fait preuve son alter-ego Henry Chinaski dans ses livres n'ont d'egal que la facon dont le lecteur devient accro et devore le livre en quelque jour. Dans une scene memorable de Hollywood, qui est un recit autobiographique racontant l'experience de l'ecrivain sur l'ecriture du script d'un film, Jean-Luc Godard lui demande "Le plus beau avec ce que vous ecrivez, c'est que c'est si simple. Vous avez un deficit cerebral?"
Et c'est vrai que le style de Bukowski ne s'embarasse pas de fioritures, il a un ecriture directe, qui doit sans doute beaucoup a Celine, a qui il fait reference. Et pour dire, le livre commence par "Deux jours plus tard, Jon Pinchot appela". Paf, on est directement dans l'action, projete sans avertissement dans le monde extreme de la production de films, qui d'apres l'auteur excede de loin en demesure tout ce qu'il a pu vivre auparavant, et pourtant il a eu une vie loin d'etre banale. En suivant Chinaski et le realisateur Jon Pinchot (Barbet Schroeder) dans leur periple pour faire un film on reconnait toute une galerie de personnalites, de David Lynch a Mickey Rourke en passant par Dennis Hopper, avec souvent des anecdotes improbables qui leur sont associes.
 
Il y a quelque chose de Kafkaien dans la facon dont le projet parait sans espoir, ballote de producteur en producteur, a la merci des moindres caprices des acteurs, mais a la comparaison avec l'ecrivain tcheque s'arrete la tant l'ecriture de Bukowski est prenante et nous fait tourner les pages sans qu'on voit le temps passer. Ce qui est d'autant plus un prodige quand la moitie des lignes consiste en "Je commandais une autre bouteille de rouge au serveur". Chinaski et sa femme Sarah passent leur temps a boire, et c'est assez surnaturel. BM attaquaient les poivrots recemment sur le topic cine et je dois lui retorquer que si Bukowski est une outre sans fond, il eleve l'alcoolisme au rang d'art, et ca c'est la classe. Tu lis Hollywood, tu as sans cesse envie d'aller prendre une biere dans le frigo ou de descendre une bouteille de rouge. C'est interessant parce que son rapport a l'alcool releve d'une certaine misanthropie, c'est un moyen de supporter les gens qui l'entourent.

Et les gens autour de lui sont tous fous. Les producteurs sont radins, le realisateur menace de se decouper les doigts a la scie electrique dans une scene totalement surrealiste, et la palme est decernee a un acteur accro a la roulette qui apporte les moments anthologiques du livre avec sa paranoia pour son elevage de poulets en plein ghetto noir.

Lisez Bukowski.


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Envoyé par black-monday le Dimanche 22 Mai 2011 à 17:40


Un excellent K Dick, je te conseille si tu ne l'as déjà lu, l'immense Ubik, à mon sens LE chef d'oeuvre du maître. M'enfin chez K Dick y'a toujours un truc sensationnel quelque soit ses oeuvres (dans ce que j'ai lu, mais c'est loin tout ça !).

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Envoyé par kakkhara le Dimanche 22 Mai 2011 à 17:48


Je réagis sur Le maitre du haut chateau : il est de notoriété publique de K. Dick écrivait sous acide et que donc une bonne partie de son oeuvre puisse sembler bizarre. (Si déjà tu as eu des problèmes avec le maitre du haut chateau, ce n'est rien à côté de ce qu'est Ubik et Le Dieu venu du centaure, mêmes si Ubik reste un pur chef d'oeuvre de la SF pour moi, une fois les dolipranes consommés).

Mais je trouve au contraire que la fin se suffit à elle-même : oui elle est complètement coupée pourrait-on dire au montage et oui c'est très très très frustrant. Mais tout est dans l'oracle du Yi-King finalement : toute la philosophie du livre réunie en une phrase, fournie par un oracle taoïste. L'idée en est juste énorme.

Les oeuvres de Dick sont en générale une métaphore de la condition humaine, naturelle ou sociale. C'est ça l'anticipation c'est projeter un présent dans le futur de manière à le développer de manière critique sans être taxé d'exagération (là c'est moi qui exagère peut-être ma définition mais c'est comme ça que je le prend).

A noter dans les interprétations de K. Dick le fabuleux Blade Runner, qui est pour moi plus réussi que la nouvelle "Do androïds dream of electric sheep?"

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Envoyé par kakkhara le Jeudi 02 Juin 2011 à 19:10


et un double post un!

quelques lectures en vrac :

la vareuse blanche de Herman Melville : un livre qui décrit les conditions des marins dans la marine de guerre américaine, au fur et à mesure que les descriptions s'accumulent se dessine l'histoire de White Jacket, substitut de Melville lui-même, et possesseur d'une vareuse blanche qui va le distinguer de l'équipage jusqu'à la méfiance et l'inimitié.

Oui Melville n'a pas écrit que Moby Dick. La vareuse blanche pourrait être une lecture fastidieuse, mais le génie de Melville ressort de manière éclatante à chaque instant. Sans lacher son sujet d'un pas, il arrive à faire en sorte que son sujet devienne une épopée sous le patronnage de Camoëns. C'est virtuose, souvent drôle, parfois émouvant (l'impression d 'avoir déjà dit ça). La construction est exceptionnellement bien faite et on ne s'ennuie pas un seul instant.

Après le tremblement de terre de Haruki Murakami : Encore un Murakami, différent des autres. Il se présente comme une suite de nouvelles de personnages en perte de vitesse dont le point commun est le traumatisme du tremblement de terre de Kobe.

Le rythme est lent, les histoires courtes, la poésie affleure ici et là, et c'est très souvent original, avec des passages fleurant le fantastique de manière assez cocasse. Encore une fois on ressent la tendresse de Murakami pour ses personnages, qui les rend vivants et d'autant plus réels à nos yeux.

L'Aleph de Jorge Luis Borges : recueil de nouvelles typiques de l'auteur, manisfestant donc une obcession pour le contraste fini/infini et pour les labyrinthes. Ce sont des nouvelles inclassables dont certaines sont particulièrement réussies. Le point commun reste la notion de labyrinthe et les paradoxes qu'engendrent la coincidence entre le fini et l'infini. Ainsi le destin n'est pas tracé d'avance, mais il prend la forme d'un labyrinthe sans issue dont tous les chemins mènent au centre, après bien des cul-de-sac. Bref, des nouvelles sur la condition de l'homme, dérangeantes comme toujours, mais moins mystiques que d'autres écrits de Borges. En effet les protagonistes sont des personnages réels, et certaines nouvelles semblent bien inspirées par Poe. Très atypique et très intéressant.

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BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Jeudi 02 Juin 2011 à 19:24


Oui Melville n'a pas écrit que Moby Dick. La vareuse blanche pourrait être une lecture fastidieuse, mais le génie de Melville ressort de manière éclatante à chaque instant. Sans lacher son sujet d'un pas, il arrive à faire en sorte que son sujet devienne une épopée sous le patronnage de Camoëns. C'est virtuose, souvent drôle, parfois émouvant (l'impression d 'avoir déjà dit ça). La construction est exceptionnellement bien faite et on ne s'ennuie pas un seul instant.

 
Melville est presque aussi connu des puristes pour Billy Budd ou pour Pierre et les ambiguités que pour son chef d'oeuvre de chasse à la baleine.

Boris.

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