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gedat

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Envoyé par gedat le Lundi 31 Mai 2010 à 23:02


Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas.


Il n'y a pas à dire, ça c'est de l'incipit stylé.
En effet il y a un style bizarre assez saisissant, même si le narrateur a l'air d'être réceptif à certaines choses comme la mélancolie du ciel, il est presque dénué de sentiments vis-à-vis des humains. C'est assez réussi mais je n'ai pas été "terrifié" pour autant.


black-monday

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Envoyé par black-monday le Vendredi 04 Juin 2010 à 15:04


Allez, cela fait un moment que je n'ai pas écrit dans ce topic.


Contre-jour de Thomas Pynchon

Pynchon est peut-être le dernier grand écrivain américain. Oui oubliez les autres, s'il en est un qui fait avancer la littérature, à fortiori celle américaine, c'est bien Pynchon. Il fait partie de ces écrivains dits "reclus", à l'image d'un Salinger, d'un Gracq, ou d'un Flaubert, ces écrivains dont la seule médiatisation soutenable est celle de leur travail d'écriture, une position d'ascète défendue avec acharnement, pas seulement parce que l'acte d'écrire exige un confinement sociale (cela se défend), mais également parce que s'exposer en tant qu'écrivain sur la scène médiatique (pour faire court) va à l'encontre même de l'intérêt du livre : l'oeuvre rien que l'oeuvre, et s'effacer derrière celle-ci. C'est une position autant morale que professionnelle, aujourd'hui trop souvent hélas, on promeut davantage l'artiste pour ses qualités d'élocution, sa belle gueule, sa capacité de disserter de tout sauf de son travail. Je saluerai toujours les ermites de l'art.

Il n'existe que quelques photos, souvent floues, de Pynchon, peu important à vrai dire, mais éloquent quant au goût de cet écrivain pour le secret. On le sait ingénieur en aéronautique avant qu'il n'abandonne l'US navy pour l'écriture. L'homme est né en 37 et occupe une place à part dans la littérature US, contemporain des beatniks, mais sans en être vraiment, affectionne le mouvement hippy comme un entomologiste affectionne l'organisation sociale des fourmis, acteur majeur de la contre-culture mais oeuvrant moins en coulisse qu'en ombre retirée des projecteurs, Pychon est partout et nulle part, serpent de mer pour les médias, et même pour ses pairs, certains racontent même qu'il n'existerait pas, qu'il ne serait qu'un collectif de plusieurs grands écrivains américains s'amusant avec les médias pour trousser un Pynchon méconnaissable, indépistable, s'amusant des journalistes qui essaieraient de lever le mystère, à les intoxiquer d’éléments biographiques délirants (espion de la CIA, qui aurait très bien connu Trotski au Mexique, peu avant que ce dernier ne claque ; reporter dingo qui s’en est allé en Amérique du Sud côtoyer le Che). Bref savoir qui est Pynchon n’a au fond peu d’intérêt, seuls les écrits restent.

Contre-jour est son dernier roman (son oeuvre est peu prolifique et ne compte que huit romans) paru. Pour résumer…enfin si l’exercice est possible, l’ouvrage commence aux Etats-Unis, en plein far-west, et suit entre autres choses, les aventures d’une famille ouvrière, dont le patriarche est un fervent anarchiste, spécialiste de la dynamite ( pour le plaisir de faire sauter des bâtons, mais aussi pour lutter contre les entreprises capitalistes qui asservissent les ouvriers dans les mines) ; un groupe d’aérostiers déjantés qui parcoure le ciel pour le plaisir de comprendre les choses, l’Expo Universelle de Chicago, des sociétés secrètes où l’ésotérique, le paranormal et la science la plus dure se mêlent le plus naturellement du monde, la montée en puissance des services secrets de tout pays prêts à tout ; une cité mythique engloutie dans le sable autour de laquelle gravitent des puces géantes (l’animal), la révolution mexicaine, la bourgeoisie capitaliste décadente et dégénérée, un monde parallèle, bilocation, dédoublement physique d’un paquebot de croisière, monstres mystérieux tapis dans les Carpates, scènes de sexe hardcore cradingues mais joyeuses, humour Monty Python et donc absurde a tout les étages, poésie mélancolique d’un monde interlope ou la science la plus complexe et avant-gardiste (des pages sur les mathématiques et sur Tesla tout à fait ardues pour qui n’est pas coutumier) se confond avec le scientisme le plus béat, à l’aube d’une première guerre mondiale qui va tout finir, et de la mort d’une certaine idée de la liberté des hommes.

Dis comme ça, ça à l’air nawak non ? Mais ça tient, parce que Pynchon pratique une sorte de réalisme hystérique ou halluciné à l’endroit d’une épopée baroque sur plusieurs décennies avec des dizaines et des dizaines de personnages hauts en couleur broyés par l’Histoire. Qui manipule qui ? Qui fait l’Histoire ? La folie humaine ? La science ? Les idéologies qui se ferraillent sans pitié? Que restent t-il de la raison à la veille de la guerre 14 ?

Enorme roman qui brasse des kilotonnes de trucs, dans tous les genres, du western à la science-fiction la plus pointue, d’une étude sociale précise des laissés pour compte de l’american dream à celle des sociétés cyniques ou le pognon parachève de dissoudre ce qu’il reste de vertu au capitalisme, des belles héroïnes qui choisissent des boules de foudre comme compagnon domestique, aux héros sans avenir et impuissants face au cours furieux de l’Histoire humaine.
Putain de livre qui sent la Liberté ! Putain de chef-d’œuvre !

A noter que Pynchon, auteur culte s’il en est (le terme pour le coup n’est pas usurpé), s’est vu l’honneur d’apparaître dans la série les Simpsons. Si ça ce n’est pas culte quand on comprend qui est le bonhomme (une mystification de plus en somme). Je le recommanderais aux amateurs de littératures « autres », déviantes, proto-nerds, bref à ceux qui veulent du dépaysement et de l’érudition fendarde, et de l’intelligence. Un livre qui ne prend pas ses lecteurs pour des cons. A noter la traduction française de Claro, superbe, exemplaire même, du style de Pynchon, un vrai travail d’orfèvre pour un style d’orfèvre (et pour un type comme moi qui ne jure que par le style Flaubert, je peux vous garantir que Pynchon est aussi un maître stylistique).





Le Côté de Guermantes – Proust



3ème tome, et gros volet de La Recherche, celui-là me laisse perplexe. Après la tuerie de A l’ombre des jeunes en fleurs, c’est normal je présume, d’atterrir un peu.
On retrouve notre narrateur, jeune adulte, et le début de sa carrière mondaine, la fréquentation du cercle de Mme De Villeparisis pour ensuite avoir le privilège d’entrer dans celui plus restreint, plus réputé, plus snob et plus convoité par le narrateur, de Mme La Duchesse de Guermantes. Petit rappel : dans le premier tome de la Recherche, Du coté de chez Swann, notre narrateur, encore enfant, tombe en pamoison devant une femme rencontré dans une église et qui lui sourit ; cette femme, c’est la fameuse Oriane, Duchesse de Guermantes.
Dans le tome qui nous intéresse, Proust avec une précision sociologique – euphémisme – pléonasme – ausculte le milieu de la noblesse, ses conflits, ses traits de caractère, ceux que certaines familles partagent, leur fonctionnement, bref c’est de la chirurgie anthropologique, et c’est parfois très ennuyeux quand Proust énumère ainsi les noms, les entrelacs généalogiques, cela a un coté Gala érudit qui peu agacer. Mais l’étude comportementale de ces « élites » est si délicatement grinçante, qu’on ne peut considérer autrement cette caste nobiliaire que comme de pauvre gens, au fond, chancelant sans le savoir sur une hérédité glorieuse mais parfumée de formol. Plus généralement, Proust nous donne à voir le fonctionnement possible des Cercles de pouvoirs et le défilé de ses courtisans, les parvenus, les maîtresses, les amants, les déchus, les jeunes aux dents longues, en somme une comédie du pouvoir où à bien des égards même les personnages les plus épargnés finissent tôt ou tard par apparaître grotesques, à l’image de la Duchesse de Guermantes, passant d’un statut de divinité bienveillante à celui de poule snob et perverse, en passant par celui de femme drôle et spirituelle.
C’est assez intéressant de voir les correspondances que cette étude de mœurs d’un certain milieu social peut nouer avec celui d’aujourd’hui, si l’on change les protagonistes, les scènes de leur représentation, et les sujets de leur conversation. Des choses aussi immémoriales que la vanité demeurent…Quelque part, en lisant Proust, on peut vouloir s’en prémunir, au moins ne plus s’en étonner. En user pour qui est assez pervers ?

Mais loin de ça, je retiens aussi l’amitié qui unit le narrateur à Saint-Loup, et l’amour de ce dernier pour Rachel, une ancienne pute (chose que Saint-Loup ignore mais pas le narrateur) qui le tourmente et l’abîme dans la jalousie. Il y a de très belles pages sur le son. Oui le son, la façon dont il se propage, qu’au fond le son n’habite personne. Il passe. C’est super beau, et super juste.

Autre chose, la présence constante, dirais-je planante comme un rapace, de Charlus, l’ogre, inquiétant et charmeur, violent, et peut-être fou, ou simplement très intelligent. Le 4ème tome de La Recherche, lui serait entre autres, consacré : Sodome et Gomorrhe.
Très impressionnant personnage.


Et puis, ATENTION SPOILERS (pour ceux qui lisent et ne veulent pas être spoilés, arrêtez-vous, c’est un gros évènement, capital)…

La mort de la grand-mère du narrateur. Tour de force romanesque de l’auteur qui nous fait vivre sur de longues pages toutes les étapes de l’agonie de la vieille femme, c’est très grand, parce que c’est dur, parce qu’il faut pouvoir le faire, et avec Proust ce n’est pas complaisant, au contraire c’est d’une douceur assez juste. Proust nous fait ressentir, à quel point l’agonie puis le décès d’un proche, est un évènement qui dépasse ceux qui vivent. Je veux dire, les vivants n’ont pas accès, sont interdits de comprendre le sens de la mort, cette dernière est irréductible à ceux qui restent. Les vivants sont étrangers à la mort, tout le temps. C’est con à dire, peut-être évident même, mais jamais autant que dans ces pages où le narrateur de Proust est dans cet état de sidération distanciée envers sa mère, déchirée, en train de perdre la sienne.

Et enfin la mort inéluctable mais non encore effective de Swann, à la toute fin de ce Tome, assez émouvante, et qui lève assez, et de façon définitive, le voile sur la stupidité du milieu mondain, où l’apparence prévaut toujours sur le cœur.

En fait, c’est un super bouquin, assez drôle par moment, enfin disons grinçant sur la nature humaine, mais aussi hanté par la mort, ou plutôt la disparition : qu’elle soit de nature physique ou illusoire, notre narrateur entre de plein pied dans l’âge adulte.



Novembre – Flaubert


Œuvre de jeunesse de Flaubert et d’inspiration romantique, Novembre narre le dépucelage du narrateur par une belle prostituée, et l’inconstance des cœurs ; quand l’amour pour quelqu’un parfois nous quitte quand commence le sien pour soi. Une histoire de rendez-vous manqué avec les sentiments.
C’est superbe, notamment quand la prostituée parle de sa vie avant qu’elle ne devienne une fille de joie. Ouais c’est super beau, une sorte d’hymne à l’amour charnel fou. Le style n’est peut-être pas aussi concis et dégraissé que dans ses œuvres ultérieures, mais ça lamine quand même. C’est encore du Flaubert quoi.

[ Dernière modification par black-monday le 04 jun 2010 à 15h05 ]

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"Ouais même que Valérie Damidot est tellement grasse que si elle se trempe un pinceau dans le fion, elle réinvente la peinture à l'huile."


BorisPreban

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Envoyé par BorisPreban le Vendredi 01 Octobre 2010 à 09:18


Note : commander du Thomas Pynchon à l'asso de ma fac. BM, si tu repasses ici, est-ce que tu peux cofirmer ou infirmer ce que m'ont dit des copains, à savoir que vaudrait mieux commencer par V et Vente à la criée du lot 49 ? Et accessoirement, la traduction de l'Arc-en-ciel de la gravité est-elle vraiment si mauvaise qu'on le dit ?


L'art des bruits ( Luigi Russolo )

Il s'agit du manifeste du mouvement futuriste datant de 1913, et accessoirement, malgré son âge et le fait qu'il fasse à peine trente pages, d'une énorme pierre angulaire de l'histoire musicale. En effet, Russolo y théorise la nécessité de créer des " sons-bruits " afin de faire correspondre l''environnement musical à l'environnement urbain du fait de l'industrialisation. D'après Russolo, le bruit offre d'infinies possibilités musicales  est constitue l'avenir réel de la musique, tant la varieté de type de bruits est grande. Reste à sortir la musique de son académisme.
Il s'agit donc d'une théorisation de la musique bruitiste des décennies avant que celle-ci ne se répande et tous les mouvements tels que la musique indus, post-indus, électro, harshnoise, etc... lui doivent leur existence. Et désormais, lorsque vus entendrez un ami vous dire que " ce n'est pas de la musique, c'est du bruit ", répondez-lui que ce n'est pas grave : il n'a que 97 ans de retard.


Le Quatuor du Yorkshire ( David Peace )

Ce n'est pas un livre mais quatre : 1974, 1977, 1980 et 1983.  Le schéma est très proche du quatuor de Los Angeles de James Ellroy ( influence avouée de Peace ), avec l'Angleterre urbanisée à la place d'une L.A. cosmopolite. 1974 débute ainsi avec l'histoire du journaliste légèrement instable Eddie Dunford travaillant sur une histoire de viols et de meurtres de petites filles, en concurrence avec " ce con de Jack Whitehead ", reporter alcoolique vedette du journal. Dunford n'est pas extrèmement sympathique, perturbé qu'il est par la mort récente de son père et par une violence sourde qui s'installe en lui. La confrontation avec le promotteur immobilier est un moment incroyable.

" - A cause d'un putain de centre commercial ?
- Ouais, à cause d'un putain de centre commercial.
- Qu'est ce que Mandy Wymer avait à voir avec un centre commercial ?
- Tu veux que je te le dise ?
- Ouais, dis-le-moi.
- Pas d'architecte, pas de centre commercial.
- Alors ele savait ?
Il riait.
- Qui sait, hein ?
Je vis des petites filles mortes et des projets commerciaux tous neufs, des femmes morte scalpées et des gens à l'abri de la pluie. "

1977 suivra, lui, deux personnages importants de 1974, le journaliste Jack Whitehead et le sergent de police Bob Craven. Ils sont tous les deux encore plus félés que Dunford et tandis que Craven cherche à proteger une prostituée dont il est amoureux de l'éventreur du Yorkshire sévissant ( pour l'anecdote, Peace a cru, enfant, que son père était le dit éventreur ), Whitehead tente dans l'alcool d'oublier des visions traumatisantes qui lui reviennent sans arrêt dans la tête.

" ... le soir ou Michael Williams a enfoncé un clou de vingt centimètres dans la tête de sa Carole, DANS LA TETE DE MA CAROL, pour sauver son âme, ma Carole, pendant que jai oublié quelque chose, chevaux chinois qui passent à toute itesse, échines vides, yeux ouverts, ne parlant que de reddition... "

1980 est le plus reposant, le plus facile à lire et donc le moins intéressant, tant le héros Peter Hunter, flic réputé incorruptible bossant sur les meurtres de prostituées ( toujours pas résolus depuis 1977 ) se révèle un personnage bien moins riche que Dunford, Craven et Whitehead. Le point de vue subjectif est donc plus rationnel et le déroulement de l'enquête plus lisible. Malheureusement pour le lecteur, 1980 n'apporte pas plus de réponses aux questions qu'on se pose que les deux livres précédants et on finit par se demander si Peace finira un jour par boucler la boucle.

Ce qui sera chose faite dans 1984, volet en forme de conclusion apocalyptique qui va retracer d'un autre point de vue des évènements auxquels on a assité ( l'enquête de Dunford vue du point de vue du policier corrompu Maurice Johnson, la cavale de BJ Anderson - personnage qu'on retrouve dans les 4 livres, perpétuellement en fuite - enfin expliquée par le malheureux BJ - sur le sort duquel l'auteur parvient à nous émouvoir alors qu'il semblait être une ordure finie dans les autres bouquins -, les meurtres d'enfants ayant fait débuter l'histoire en 1974, le rôle de John Piggot qui a rencontré Whitehead et Craven dans 1977 ) sans pour autant rendre l'ensemble clair. Ce n'est pas grave. Si on ne sait pas réellement tout ce qui s'est passé, c'est parce que les personnages eux-mêmes ne le savent pas. Les dernières pages hallucinées ( l'un des personnages voit le Christ ) donnent envie de pleurer, car non, pas de happy-end ici. Comme disait la dernière phrse de 1977 : No futur.



Plender ( Ted Lewis )

Ecrivain de polar anglais reconnu, Lewis était passé haut sur ma wishlist pour avoir été une influence décivise de Peace et pour avoir écrit le bouquin à l'origine de La loi du milieu de Mike Hodges ( un des meilleurs films de vengeance de tous les temps ). Entrée en matière avec Plender donc.
Plender et Knott étaient ensemble à l'école. Knott était le gosse de riches à qui tout souriait, les filles à ses pieds, le sourire charmeur et l'assurance de réussir sa vie. Plender était le larbin de la bande, le souffre-douleur, luttant pour être accepté, accueillant sans réchigner les blagues les plus cruelles de Knott et des autres.
Le temps a passé. Plender, maitre chanteur pour un commanditaire mystérieux croise un jour Knott partant avec une de ses maitresses, qui se tuera accidentellement chez Knott en tombant dans l'escalier, sous l'oeil de Plender. Alors que Knott panique complètement, Plender planque le cadavre dans un endroit connu de lui seul, et en profite pour s'immiscer dans la vie personelle de Knott en faisant chanter celui-ci. Car Plender est bien décidé à transformer la vie de Knott en enfer.
Le livre a plusieurs défauts, et si on arrive à accepter un point de départ pas très crédible ( Plender retrouvant Knott pile au moment ou la maitresse de celui-ci se tue, hum ) et une fin baclée, il est une incroyable histoire de haine entre deux personnages, la tension ne se relachant jamais et trouvant son apothéose lorsque Plender entreprend de coucher avec la femme de Knott. Plender comme Knott est un typé méprisable mais les nombreux flashbacks ponctuant l'histoire nous amènent parfois à souhaiter avec lui la déchéance de Knott. Mais les perdants restent des perdants et Plender est déja mort lorsqu'il entreprend l'idée de s'attaquer à la classe sociale supérieure.

Boris.

[ Dernière modification par BorisPreban le 01 oct 2010 à 09h21 ]

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Je sais pas toi mais moi j'me fends la gueule.


vwxvwv

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Envoyé par vwxvwv le Samedi 02 Octobre 2010 à 11:42


Je ne lis que de l'heroic fantasy. C'est un monde incroyable, dans lequel s'épanouissent toutes les créations qui s'échappent de nos esprits. La fantasy n'est pas une littérature, c'est un rêve dans lequel on se plaît à voyager, à s'évader, à s'imaginer toutes sortes d'évènements : des rangs complets de créatures monstrueuses chargeant un dernier carré héroïque regorgeant de guerriers prêts à mourir pour massacrer le plus possible des sales fils de ****(influence de Gemmel), un sorcier fou de rage qui laisse la haine monter en lui pour déchaîner de colossaux esprits de la nature, une citadelle réputée imprenable qui est le dernier rempart face aux ennemis qui les assaillent avant qu'ils déferlent sur leur empire...et tellement de scénarios possibles et imaginables qui ne demandent qu'à être écrits, innombrable horde de clés vers l'évasion.
Allez, je fais mon résumé, qui sera évidemment moins bien que ceux que vous faîtes, mais ceal m'importe peu.
Dark Moon - David Gemmel
Bon, tout d'abord il s'agit de l'un des trois tomes uniques que ce légendaire auteur, paix à son âme, a écris chez Bragelonne.
Gemmel, ancien journaliste, possède un style incroyable qui nous emporte, l'action ne s'arrête jamais, le scénario est riche et empli de rebondissements divers. Ainsi, on retrouve Tarantio, guerrier renfermant un frère sanguinaire nommé Dace qui s'est engagé pour mercenaire depuis le jour où il abattu l'assassin de son maître, Sigelus.
Karis, belle stratège aux centaines d'amants, qui quitte son ancien maître pour "aller voir ailleurs"
Duvodas, humain qui a été élevé chez la magique race des Eldarins, disparues comme les sages Oltors et les monstrueux Daroths de la planète
Rendons nous un peu plus loin, après que les Daroths aient réaparus, après qu'ils aient conquis deux citadelles en l'espace d'un jour, au moment où Karis et Tarantio sont dans la forteresse de Corduin Jusque là, nous avons été emportés frénétiquement par Gemmel, et toute l'histoire aboutit à Corduin, alors que Duvo prévoit tranquillement avec son futur fils et sa bien-aimée de fuir vers les îles. On retrouve la splendide capacité de D.G. à raconter l'histoire d'un siège, sa préparation, ses armes, ect. Tout le style de Gemmel est tourné vers les sièges de citadelle, même si il est bien évidemment capable de raconter génialement bien d'autres choses.
Ainsi, alors que Corduin se prépare, Duvo part avec une race, une perle entre les mains, précieux bijou qu'il a obtenu des mains d'un ancien duc avide de pouvoir déchu. Mais Shira, lumière de sa vie, meurt empalé par une lance darothe durant une attque du convoi. Duvodas massacre chacun des daroths attaquants et se rend dans la ville darothe dans laquelle, poussé par la colère, massacre la moitié des daroths.
Pendant ce temps, alors que le combat est très mal engagé pour les hommes de Karis, ce massacre a des répercutions sur les daroths attaquants.
Finalement, les humains et les daroths parviennent à une paix. Une délégation darothe vient rendre son fils à Duvodas, qui a perdu la magie de sa musique.

Bien évidemment, je ne vous ai raconté que le gros de l'histoire, qui est bourré d'autres éléments importants.
Et puis Gemmel a véritablement un don : il établit toutes sortes de stratégies, de plans, tout en consevant une imagination et un style incroyable.
Max Jund


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Envoyé par Heptahydride le Samedi 02 Octobre 2010 à 11:45


Ce fut un massacre. De rien.

Et faire une chronique littéraire en commençant par "je ne lis que ...", tu trouves pas qu'il y a une erreur fondamentale quelque part ?

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Envoyé par vwxvwv le Samedi 02 Octobre 2010 à 11:47


La chronique commence après le nom de l'oeuvre
Et, effectivemment, c'est un massacre, je ne suis pas du tout doué dans ce domaine.
Max Jund


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Envoyé par Heptahydride le Samedi 02 Octobre 2010 à 11:53


Le tout c'est de s'entraîner ou pas d'ailleurs. Mais il ne faut jamais, jamais, jamais, commencer par décrire les personnages et raconter juste l'histoire : il faut surtout dire ce que le livre a de spécial, les idées qu'il propose, toussa... Mais je suis pas très doué moi-même dans le domaine, donc je vais me taire là.

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Envoyé par vwxvwv le Samedi 02 Octobre 2010 à 12:11


En tous les cas, merci pour tes (peu nombreux) conseils, ce qui me laisse deviner que mettre d'autre dans une critique littéraire. Et dans l'entraînement, j'en ai aucun, c'est la 1ère chronique que je fais
Max Jund


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Envoyé par Supter le Samedi 02 Octobre 2010 à 12:56


 Un premier post sur ce topic pour un livre que j'ai lu l'été dernier, et qui est rapidement devenu mon livre préféré.

Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez 

Ce livre est absolument génial, je vais commencer par une citation qui donnera tout de suite le ton du livre et sa portée philosophique : « Un jour que le père Nicanor s'en vint le voir sous son châtaignier avec un damier et une boîte de jetons pour le convier à jouer aux dames avec lui, José Arcadio Buendia ne voulut point accepter car, lui dit-il, jamais il n'avait pu comprendre quel sens pouvait revêtir un combat entre deux adversaires d'accord sur les mêmes principes. » (Chap. 5, trad. Claude et Carmen Durand, Éditions du Seuil, Points, p. 94)


Voila qui est fait. Je donne un rapide synopsis de l'intrigue : On est en amérique latine, dans une contrée plutôt imaginaire, l'histoire est relativement intemporelle, bien qu'un passage nous montre dans entreprises américaines de fruits qui tentent de faire main-basse sur la région en exploitant toute la population locale, mais on ne sait pas si on est au début du siècle, à la fin ... bref, tout est un peu flou.
L'histoire commence quand José Arcadio Buendia quitte sa ville natale pour fonder un village, Macondo, plus loin dans la forêt (surement amazonienne), avec sa femme enceinte. Au moment des premières lignes, le village est fondé, José Arcadio Buendia est un notable. Un jour, il rencontre un vieil homme, Melquiades, qui semble être sans âge, rapidement il leur annonce dans une prédiction que leur famille a été condamnée par les Dieux à cent ans de solitude, de malheur, au terme desquelles cette dite-famille sera oubliée, et le village détruit, pour avoir tué un homme (Prudencio Aguilar, dont l'esprit le hantera jusqu'à sa mort) et avoir épousé sa cousine.

Sauf que rapidement, dans cette intrigue familiale qui s'étale sur un peu plus d'une centaine d'année (la prédiction n'arrivant pas dès le début du roman), on oublie cette malédiction, et de toute façon, on est occupé à autre chose : la famille se détruit, s'oublie, s'aime, mais tout finit toujours mal. Les enfants prodigues sont déchus avant d'avoir atteint leur destinée, et les enfants plus banals se content d'une vie simple et fade.

Malgré les nombreux passages irréels du groupe (José Arcadio Buendia vit quelque chose comme 100 ans, et il me semble que sa femme vit pendant au moins 120 ans), ce livre parle de choses bien réelles, comme la solitude, la douleur, et tout plein de trucs bien marrants. 

Je le recommande donc à tout le monde.

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Autre motif d'orgueil, que d'être citoyen ! [Les citoyens] doivent travailler devant la majestueuse égalité des lois, qui interdit au riche comme au pauvre de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain.

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Envoyé par vwxvwv le Samedi 02 Octobre 2010 à 14:44


J'adore la citation emplie de sagesse dont tu nous a fait part.
Tu présentes assez bien ton livre même si il manque un petit quelque chose. Après je vais laisser faire les autres faire une véritable critique, vu que sinon je vais me faire taper sur les doigts vu que je suis complètement pourri à ce genre d'exercices auquel on se livre.
Max Jund


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Envoyé par Supter le Samedi 02 Octobre 2010 à 19:05


 Ca ne m'étonne pas, j'ai commencé à écrire vers 12h50, et j'me suis rendu compte que j'avais un train à prendre à 13h08, donc j'ai du me dépêcher de finir, tout ne s'est donc pas passé comme prévu, j'ai pas pu fignoler le truc.
Merci en tout cas.

Ce livre, je l'ai trouvé vraiment bien, le fait que les héros soient éphémères, et que dans un sens, on sait déjà comment ça va finir, le côté à la fois terriblement réaliste (population locale exploitée, l'un des fils de José Arcadio Buendia qui devient général révolutionnaire et qui renverse le gouvernement) et vraiment spirituel (longévité impressionnante de la première génération, Melquiades qui, malgré sa mort, subsiste en tant qu'esprit dans le laboratoire de la maison des Buendia) rend le truc vraiment magique.

S'il y a une prochaine critique de ma part, je pense que ce sera Un privé à Babylone de Richard Brautigan.

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Envoyé par vwxvwv le Samedi 02 Octobre 2010 à 21:01


Je comprends, j'ai moi aussi été dans ma critique pressé par le temps. J'en posterais peut-être bientôt une autre.
Max Jund


LarmeNuit

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Envoyé par LarmeNuit le Mardi 05 Octobre 2010 à 17:35


Personnellement, j'ai récemment découvert un auteur qui dépasse tous ceux que j'ai déjà pu lire : Benjamin POIRRIER.
LarmeNuit, de rien

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Supter

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Envoyé par Supter le Mardi 05 Octobre 2010 à 18:27


 Aujourd'hui, j'ai eu la liste des lires à acheter pour mes cours de droit, et j'me suis dit que j'allais en profiter pour lire quelques essais philosophiques.

J'ai jamais vraiment été très roman malgré tout, et même s'il y en a quelques uns que j'aime bien (dont Cent ans de solitude dont j'ai parlé, mais je pense que c'est grâce à sa forte portée philosophique), je suis plus porté philosophie.
Et voila, j'vais m'y mettre, auparavant je me contentais de lire des petits extraits, minuscules, voir pire, des résumés des oeuvres, ou de la pensée d'un auteur sur un thème précis.

J'ai lu il y a deux ans l'excellente Introduction à la philosophie d'André Comte-Sponville, duquel je pense bientôt acheterL'esprit de l'athéisme : Introduction à une spiritualité sans Dieu dont j'ai eu de bons échos.

Donc voila, je compte me mettre à la philosophie, je me suis dit "tant qu'à faire, autant que ça me serve aussi pour mes cours, à les approfondir", donc je me suis dit que je commencerais par des essais sur l'État, le droit, la politique.

J'ai donc décidé d'acheter dans l'immédiat (en espérant rapidement me constituer une grande bibliothèque fournie) :

La politique d'Aristote
Le léviathan de Thomas Hobbes
Fondement de la moral de Schopenhauer

Bon, pour ce dernier, c'est plus par ce que j'ai toujours voulu lire du Schopenhauer, après avoir lu des petits extraits de texte à lui qui m'avaient paru intéressants.

Si quelqu'un à d'autres essais à me conseiller, ça m'intéresse, bien sur.
(Je sais, la philosophie c'est pas forcément lié à la littérature, mais bon, j'vous promet la critique d'un autre livre d'ici bientôt, je pense à Encore un jour sans massacre de Théo Diricq)

[ Dernière modification par bahamos le 05 oct 2010 à 18h29 ]

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Autre motif d'orgueil, que d'être citoyen ! [Les citoyens] doivent travailler devant la majestueuse égalité des lois, qui interdit au riche comme au pauvre de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain.

LarmeNuit

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Envoyé par LarmeNuit le Lundi 11 Octobre 2010 à 15:38


Si il y en a qui veulent le meilleur polar qui existe, regardez le boulot de Maxime Chattam. Pour le coup, je n'aime pas les polars, mais là c'est hyper bien foutu et ça te fait cogiter à mort. Il a fait des études de police scientifique et de psychologie policière.
LarmeNuit

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