(1/2) En route pour Cleveland : Report Team Magiccorp RPTQ et MF Strasbourg

Posté le Samedi 02 Mars 2019 à 20:20 par Leland_Palmer (4830 lectures)

C’est reparti pour deux semaines de compétition en trois étapes et qui se terminera par le Mythic Championship Cleveland
Commençons par la fin. Je reviens à l’instant de Cleveland. Petit décalage horaire et envie de mettre Magic en pause quelques semaines afin me remettre de ces émotions.  Tenter de se hisser au meilleur niveau réclame quelques sacrifices : Magic est au centre de tout et on accorde moins de temps aux autres. « Play the Game, see the world », il faut aussi le vouloir.

Les mois qui ont précédé le PT Atlanta (en novembre) ont été bien étranges. Les magiciens de la côte ont annoncé de nombreux changements pour la scène compétitive sans en préciser les détails. Jusqu’ici, réaliser de bonnes performances aux plus gros tournois  permettait d’amasser des points professionnels. Ces derniers débouchaient sur des statuts (bronze, argent, or, platine) qui qualifient aux meilleurs évènements. L’annonce de la fin des points pro et des statuts a donc été un véritable électrochoc pour les joueurs compétitifs. Avec l’émergence d’Arena, nous comprenions bien qu’une époque était révolue.

Par ailleurs, je suis un ardent défenseur d’Arena. C’est très agréable à jouer et le jeu ne cesse de s’améliorer. Récemment, le match classé en 3 manches gagnantes (Bo3) a été rajouté et cette nouvelle fonctionnalité m’a permis de me replonger dans le standard.

Le nouveau set vient de sortir. 5 nouvelles guildes et donc de nombreuses possibilités à tester. Je regarde mon calendrier :

26-27 janvier : Avant-premières en format paquet scellé

10 fevrier : RPTQ en format standard

16-17 février : Magicfest Stasbourg en format paquet scellé // Draft

22 février : Mythic Championship (Ex-PT) en format Draft // Scellé

(Chaque WE étant par ailleurs ponctué de séances de draft avec les meilleurs joueurs parisiens).

Trois formats à travailler pour quatre Week-end de Tournois. Je décide donc de faire volontairement l’impasse sur le week-end d’avants-premières afin de tenir le rythme. Dans le même ordre d’idée, je n’ai que peu participé à la rédaction de l’analyse du limité que je vous recommande toujours aussi chaudement. Merci encore à Gulfoss, Zygomatic et Hemelt pour leur travail de qualité

Ok. On passe au standard

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1-      Le braquage de Lyon

Ok j’adore Arena, je me répète souvent dans ces colonnes. J’y ai tellement joué que j’ai maintenant la possibilité de « crafter » la plupart des cartes importantes et de jouer le deck que j’ai envie de tester. Le nouveau format standard semble ici livrer ses premières tendances : Wilderness reclamation est peut-être une carte pêtée, Light up the stage donne un coup de jeune aux jeux aggros mais c’est surtout hydroid Krasis qui propulse l’un des meilleurs decks du précédent standard au firmament. Je parle bien sûr de Sultai Midrange.

Je fais quelques parties avec le jeu. le Krasis est impressionnant mais mon feeling n’est pas très bon. Je fais beaucoup d’erreurs, les parties sont longues et le miroir se résume souvent au premier joueur qui pose son Krasis. Frustrant.

Je tombe alors sur un article de Mengucci (un des meilleurs joueurs italiens) au sujet d’Izzet Drake et ses 4 Pteramander. Le deck déroule pas mal et il est assez simple à maitriser. En parallèle, je n’ai jamais totalement abandonné mono-bleu qui m’a apporté bien des joies lors de la saison précédente. Le deck n’a pas encore perfé dans les gros tournois mais il se trouve que je gagne pas mal de matchs avec. Étrange.

Un appel va se révéler décisif, celui d’un joueur pro qui envisage également de jouer le deck sur un tournoi en ligne. Mono-bleu est la future bombe du format. Le deck bat les Midrange/Fog/contrôle, qui ont tendance à se lancer dans une course au plus gros engin, en empruntant un couloir très aggro avec des sorts pas chers. En outre, mon Partner in crime du précédent PT, Théau Mery, teste aussi le jeu et s’en sort bien.

C’est acté, pendant 2 semaines on va travailler une liste ensemble, explorer les pistes et proposer une version personnelle. C’est ainsi que les chers membres du staff Magiccoporation vont me voir débarquer en boutique avec des demandes de cartes farfelues à l’image de la baguette transfiguratrice.

La liste va prendre une forme définitive avec le tweet du joueur pro canadien Alexander HAYNE qui publie sa propre liste de mono bleu en tête du classement Arena. Si nous ne sommes pas fan de l’optique « all in » avec 11 créatures à un mana et 3 tracer un cap », nous avons récupéré certaines techniques de side à l’image d’ « A la recherche d’Azcanta » pour contrer des jeux Esper Contrôle.

Néanmoins, le tweet d’Alexander HAYNE provoque des conséquences plus désagréables, Mono-bleu est annoncé comme le futur pilier du standard et les autres jeux vont bien devoir s’y adapter. Le bon plan commence à fuiter.

Nous partons ainsi pour Lyon en voiture, en compagnie d’Axel qui s’est décidé la veille à jouer mono-bleu avec la liste d’Hayne. Nous préparons ensemble les plans de side. On se sent confiants mais pas au point d’imaginer ce qui va se produire le lendemain.

Il s’agit du dernier RPTQ de l’histoire. 85 joueurs ont répondu présents avec d’excellents représentants dans la salle à l’image de Pierre DAGEN, louis-Samuel DELTOUR, Thierry RAMBOA ou encore Julien HENRY. On y retrouve également de futurs compétiteurs du PT, Florian TROTTE, Jon GIRARDOT ou encore Julien BERTEAUX. Retenez bien ces noms-là, on va en reparler dans le prochain article.

Bref, le niveau est relevé et le tournois va se jouer en 7 rounds. Il ne sera pas possible d’atteindre le top 8 en cas de deuxième défaite.

Round 1 j’affronte un deck Sultai. C’est le jeu contre lequel mon deck s’est le mieux préparé. Le jeu déroule et l’adversaire a du mal à bien sortir. 2-0

Round 2 vs Mono bleu ! Je suis très confiant dans le mirroir. Je n’ai pas le play, ce qui constitue un gros désavantage dans ce MU. Néanmoins, je réalise le break à la une. Hélas une death et une full à la deux auront raison de moi. 1-2

Round 3 vs Mon bleu !! Ok, le retour de la revanche. Sur la draw à nouveau. Le schéma se répète : je break d’entrée et perds la 2 sur une guerre de topdeck où j’ai fait les mauvais choix. La dernière est terrible. L’adversaire résout une obsession puis une deuxième. En face, toutes mes bloqueurs y passent pour sauver les meubles. Enfin, l’adversaire m’inflige ses premiers points de dégât et pioche 2 cartes. Je n’ai plus qu’un sort de protection en main et un océan d’îles sur le terrain. Je top un Djinn. S’il passe, son attaque sera létale. Ouf il n’est pas contré mais maintenant c’est au tour de l’adversaire. Une improbable séquence ponctuées de Merfolk Trickster en embuscade me permettra de passer devant au moment de franchir la ligne d’arrivée. L’adversaire était très sympa et je sais que cela peut être dur d’encaisser une telle défaite. 2-1 (2-1)

Round 4 vs Sultai et Round 5 vs UR Phenix. Je ne m’y attarde pas, le deck sort dans le bon sens et gagne chacune de ses manches malgré les bons niveaux des adversaires. 2-0 2-0 (4-1)

Round 6 vs Temur Reclamation. On a testé le match la veille avec mon adversaire et j’ai perdu la plupart des parties. Néanmoins, j’ai pu apprendre de ces défaites et sider correctement. Les parties sont très serrées et quelques retournements de situations étaient à prévoir. 2-1 (5-1)

Top 8 ? En fait non, 9 personnes peuvent y prétendre et je ne suis que 7ème, je vais jouer la dernière contre un très bon joueur toulousain

Round 7 vs Sultai. Mon adversaire est bien préparé…et je perds la une ! Dans le match up c’est dramatique, il va falloir gagner les deux prochaines en étant défavorable post side.  A la 2 on se donne coup pour coup. Les sorties sont moyennes mais les miennes sont meilleures. La combo Jument de la Houle // Curieuse obsession achèvera le travail. La 3 commence très mal. Un Kraul Harponeer s’occupe très vite de ma seule volante. Je suis bien derrière. A nouveau, c’est le Djinn des tempêtes qui va me sauver l’arrière-train. Bien protégé, je parviens à valider mon ticket pour les quarts de finale. 2-1 (6-1)

QUART vs ESPER CONTROLE

En RPTQ, on ne joue que les quarts. Le gagnant gagne un ticket pour le PT et les frais de transport qui vont avec. Déjà qualifié pour Londres avec mon statut argent, je me bats en fait pour le PT suivant : Barcelone.

Très belle chanson de Boris Vian par ailleurs. Je l’ai en tête pendant tout le match. Le MU n’est pas forcément favorable et vire à l’enfer sur terre post-side. En terminant 1er du classement, j’ai l’avantage d’être sur le play.

A la une, Mono bleu a la forme des grands évènements. Un drop 1 et double obsession, ça arrive rarement mais au bon moment. A la deux, un simple merfolk trickster va imposer une clock longue mais finalement dangereuse, à tel point que je prends l’avantage sur mon adversaire avec plus de contres qu’il n’a de cartes actives. Néanmoins, je vais piocher tous les terrains de mon deck et perd une manche où j’avais pourtant plusieurs foulées d’avance. Ok la chance et la variance, ça fonctionne aussi dans les deux sens.

Je mulligan ma dernière main et garde une version à 6 très molle. Mon adversaire résout quant à lui un voleur de sanité. Ok, c’est perdu, je vais rentrer à la maison. Mais pour la 3ème fois aujourd’hui il va falloir que je ressorte des profondeurs et je la tente au bluff avec des attaques suicides pour faire peur à mon adversaire et le convaincre de ne pas m’attaquer. ça marche ! Je sors ensuite mon arme secrète : A la recherche d’Azcanta ! Il tente de la « mortifier » mais j’avais gardé mes contres pour les bonnes occasions.

Ok je l’ai gagné. Du moins dans ma tête. Du coup, j’en oublie de retourner mon Azcanta et laisse un tour de plus à mon adversaire pour revenir. Ouf. J’aurais mérité de revenir couvert de plumes mais j’ai eu chaud sur celle-là. Je me mets à piocher 2 cartes par tour et l’adversaire finit par ne plus pouvoir suivre le rythme.

2ème RPTQ et première victoire, je peux faire un nouveau Pro Tour !! Et vous connaissez la meilleure ?

Je vous ai dit que j’avais bossé cette liste 2 semaines avec Théau et bien….il termine 2ème !!! Et Axel qui apprend à manier le deck la veille ? Et bien il finit 7ème en grand seigneur ! Hélas, ces deux-là vont s’affronter. Axel aura la chance de jouer son premier Pro Tour.

On a vraiment la sensation d’avoir braqué le tournois. Je n’ai pas joué à mon meilleur niveau mais notre liste était la bonne, on ne s’était pas trompés sur nos paris. Sur le chemin du retour on apprend qu’une certaine Autumn B. a gagné son RPTQ anglais avec une liste MD identique à la nôtre avec une seule carte de différence ! Retenez également son nom pour la suite.

Je me dis qu’il va falloir me convaincre très fort de ne pas rejouer mono bleu au PT. Mais on n’y est pas encore. Partons à Strasbourg faire du scellé.

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2-      Le GP Strasbourg, une histoire de communauté.

Avec tous ces évènements récents. J’ai fini par rencontrer de nouvelles personnes et parfois se sont elles qui viennent prendre contact à la suite d’un article ou d’une vidéo avec nos amis de Magic c’est Chic.

Le Grand Prix Strasbourg s’est mal passé, j’y reviens mais j’ai en revanche eu la chance de discuter avec beaucoup de jeunes joueurs et de vieux routiers. Pour parler de mono bleu ou du PT… et dans tous les cas, ce fut une grande partie de plaisir, de quoi vous sauver un tournoi pourrav.

 Je suis donc reconnaissant pour toutes ces rencontres. Merci à Matthieu mais aussi aux autres. Ok, c’est la partie niaise du report mais je ne me voyais pas ne pas en parler.

Et sinon le Grand Prix ? Euh… Commençons par les sides events ! En draft solo, je termine dans le positif de peu mais pour un ratio de victoire qui n’est pas à la hauteur des attentes à quelques jours du pro tour. Je gagne environ 2 boites pour 60 euros de draft.

En troll à deux têtes je m’allie à la superstar du forum news, j’ai nommé Kov ! Ensemble, on va tout exploser et c’est pouquoi on termine à 0-3 !!! quoi, euh, pardon, même pas les deux boosters de consolation ? Non non, un 0-3 bien posé, calibré pour nous rappeler de faire attention le lendemain.

Le lendemain, c’est le GP. J’ouvre mon pool. Affreux si l’on ne prend que les rares. Néanmoins j’ai ouvert un deck Esper Contrôle tout à fait cohérent et adapté aux résultats des tests. Le deck a beau miser sur 20 communes et 3 uncos, j’y crois un peu.

-On passe vite sur les 2 byes,-

Round 3 vs Orzhov Control

Le miroir de contrôle tournera vite en ma faveur. Ne jamais sous-estimer le nombre de deck qui meurt sur un simple « héritage mal acquis ». 2-0 (3-0). Je gagne enfin mon premier match après 2 tournois de disette

Round 4 vs Gruul Aggro

Le deck maitrise parfaitement la une, à tel point qu’il me semble réellement puissant. Hélas. La suite du tournoi va s’inverser. Je perds les suivantes à l’arrachée. 1-2 (3-1)

Round 5 vs Simic Midrange

Je prends la sortie monstrosaure à la une et la deux est particulièrement disputée avant de concéder sur un terrible Krasis ! 0-2 (3-2)

Round 6 vs Esper Control

A la une je parviens à enlever 16 pvs avec mon seul enchantement noir. Hélàs, un mulligan 5 me fera prendre la porte dans un tournois où je suis rentré aussi vite que j’en suis ressorti. 0-2 (3-3)

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Ok, il y a des hauts et des bas. Pour les hauts, il y a le GP Turin, le PT Atlanta et récemment le RPTQ Londres. Pour les bas, il y a ces 4 GPs consécutifs où je suis éliminé en jour 1. Parfois, c’est ma faute parce que je n’ai pas la motivation (Varsovie), je joue mal (Lille) ou juste je n’ai pas assez bien suivi les cours d’anglais de Madame Pradal (Prague)

Pour Strasbourg, je n’ai pas de regrets mais de la frustration. Par ailleurs les nerfs ont un peu lâché le lendemain dans une partie amicale. Pas facile d’encaisser une telle débâcle à quelques jours du Pro Tour et à quelques heures d’un train pour Paris puis d’une nuit bien courte pour se retrouver dans l’avion le lendemain. Il faut que je travaille sur ces moments de stress. C’est important pour la suite.

Pour autant, les gens étaient super sympas, encore de belles rencontres. J’ai l’impression d’avoir construit le bon pool et d’avoir perdu des parties à un fil. Au RPTQ j’ai gagné autant de parties sur le fil. Vous savez, comme la scène d’intro de Match Point, quand la balle tape le haut de filet.

Où va-t-elle retomber à Cleveland ?

Dans le prochain article.

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