Lord_Darkmore Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/09/2023 Grade : [Sortisan] Inscrit le 01/06/2006 8539 Messages/ 0 Contributions/ 21 Pts | Envoyé par Lord_Darkmore le Samedi 23 Août 2008 à 21:11
Hop, du nouveau sur Minyador (Ouaiiiiiisss !!!!) mais ce ne sont pas de nouveaux scans (Oooooohhh !!!). En effet, voici la suite de la storyline minyadorienne :
La Dernière Bataille de Sardon
Le silence qui tomba alors sur le champ de bataille fut assourdissant. L’un des plus grands champions de la Lumière venait de tomber. A cette vue, les Alliés reculèrent, car la peur était désormais dans leurs cœurs. Ils portaient en effet tous leurs espoirs dans la victoire du Mage. Sa défaite ne montrait que trop bien la tout-puissance du Seigneur des Ténèbres. Certains se remémorèrent l’unique fois où Sardon avait été vaincu, lorsque Tar-Valar défit ses armées du temps de l’hégémonie atlantaëïenne… Et ils se souvinrent que jamais Sardon lui-même ne s’était battu à ce moment-là. Il s’était rendu sans combattre, par peur semblait-il, mais il s’était avéré que c’était uniquement un subterfuge pour provoquer la chute de l’Empire. Ainsi Sardon ne pouvait-il donc être vaincu ?
Le Seigneur des Ténèbres fixa son regard sur les armées qui lui faisaient face, et vit le reflet de la peur dans les yeux de ses ennemis. Alors dans le silence presque total qui avait suivi la chute d’Erenov s’éleva un rire tonitruant, un rire dément qui fit frissonner et reculer jusqu’au dernier rang des armées de l’Alliance.
« Pauvres mortels, vous comprenez enfin qu’il n’est pas de victoire contre mon pouvoir ! » fit-il. Ragaillardies, ses légions ténébreuses se pressèrent derrière sa forme sombre, prêtes à fondre sur les forces démoralisées de l’Alliance. Il leva haut son bras, et les ténèbres descendirent comme des flammes le long de la sombre Moranket. Puis il pointa son arme vers les rangs de ses ennemis, et une cloche retentit dans les tours des Portes. Alors ses armées d’humains, orques, trolls et horreurs infernales se pressèrent à nouveau en avant, avides d’en finir avec ceux qu’ils haïssaient.
Nombreux furent ceux qui rompirent les rangs parmi les humains et les elfes, cependant, les Princes demeurèrent inébranlables et ce furent eux qui essuyèrent le premier assaut. Le son des lames s’entrechoquant et les cris des blessés emplirent à nouveau l’air chargé de poussière. Alors le Seigneur des Ténèbres s’avança à nouveau, puis leva à nouveau son épée noire, et la cloche des Portes retentit encore. Les troupes de Sardon reculèrent une nouvelle fois, et voilà que l’on s’aperçut que le théâtre des combats était couvert d’armures de Princes tandis que les forces de Sardon ne semblaient avoir subi aucun dommage. Alors le Seigneur des Ténèbres parla à nouveau, cette fois d’une voix terriblement enjôleuse.
« Je vous laisse une dernière chance, Princes. Ralliez-vous à moi, et vous serez récompensés. Défiez-moi encore et ce sera la fin définitive de votre Empire. »
Dans les yeux des Alliés se lut la peur d’une collusion entre l’Empire et Sardon. Mais Arastor s’avança alors, et les rangs de l’Alliance s’ouvrirent pour laisser passer l’Empereur de Métal monté sur son Seigneur Drake de l’Ombre, la grande Carchanga.
« Sardon, vos paroles sont du poison. Par trois fois vous avez trahi l’Empire. Jamais plus mes Princes ne se mettront à votre service. » dit Arastor.
Cependant, les yeux de nombre de ses sbires, passant successivement des nombreuses armures vides qui avaient été leurs compagnons à leur seigneur, semblaient dire toute autre chose, et l’Empereur y lut la haine et la trahison. Cependant il ne se démonta point, et fixa à nouveau le Seigneur des Ténèbres.
« Et ce ne sont point tes illusions qui y changeront quelque chose ! »
Il fit un signe de la main, et le sortilège d’illusion se dissipa, montrant le champ de bataille tel qu’il était réellement : couvert non seulement de cadavres Methralkyn, elfiques et humains, mais également de maints suppôts du Seigneur des Ténèbres.
Sardon ne riait plus, et ce fut dans un sifflement de haine qu’il répondit :
« Ainsi donc tu as choisi la voie de la souffrance et de la mort, misérable Prince. J’aurais cru que tu montrerais plus de sagesse. »
Il s’avança vers le Prince monté, et ce faisant l’ombre autour de lui parut grandir démesurément. Carchanga rugit et bondit en avant, mais rencontra l’épée nimbée de flammes noires du Seigneur des Ténèbres. Le grand Drake poussa un hurlement de haine et de douleur, et un jet de flammes blanches jaillit de sa gueule pour atteindre Sardon. Cependant, comme lorsque celui-ci avait été frappé par le sortilège oïfënian, il se releva sans dommage, et Moranket se leva et s’abaissa à nouveau, séparant la tête du cou de la dragonne. Une déflagration de lumière et de son telle qu’elle frappa momentanément de cécité et de surdité les protagonistes des deux armées s’ensuivit aussitôt, ce qui empêcha de savoir réellement ce qu’il s’était passé en détail durant la minute suivante. Ce fut Arastor qui fit connaître les événements qui suivirent la mort de sa monture ailée :
« Ni Sardon ni moi n’avons été aveuglés lors de la mort de Carchanga, » expliqua-t-il plus tard. « Ce voyant, il ne put comme il eût probablement voulu le faire semer la mort parmi nos lignes, car je l’en empêchais. Bien que j’eus été comme lui grièvement brûlé, nous nous relevâmes, et dégainant Naraglar, ma lame enchantée, je fis face au Seigneur Noir.
« Nous restâmes à nous fixer de longs instants, puis le combat commença. Jamais je n’avais eu à faire avec aussi forte partie, et il n’est pas certain que j’eusse pu le vaincre. Il était rapide comme un serpent, et sa lame maudite me glaçait à chaque fois qu’elle me frôlait, tout comme il tressaillait chaque fois que je l’atteignais avec Naraglar.
« Nous employions tout aussi bien des formes de combat magique que physique, mais il semblait ne pas désirer ma mort, contrairement à lorsqu’il avait affronté Erenov, et je pense que c’est ce qui m’aida. Mes capacités magiques était alors loin d’égaler celles du Seigneur des Ténèbres, car j’en avais perdu la majeure partie contre les Dieux. Depuis, j’ai reçu l’enseignement d’Erenovil et du Grand Lumineux, et mes pouvoirs dépassent désormais l’imagination, mais à l’époque, je n’étais guère plus puissant que mes principaux Rois.
« Sardon cherchait à me vaincre sans me tuer, donc, car cela lui aurait conféré une emprise encore plus puissante sur mes ouailles, que j’aurais perdues déjà si je n’avais pas dissipé l’illusion qu’il avait placé sur le champ de bataille.
« Cependant, je concevais qu’il aurait pu m’anéantir aussi simplement que le Mage, malgré tous mes pouvoirs. Si je l’avais affronté durant l’Âge du Chaos ou si je le combattais maintenant, l’issue aurait été bien plus rapide, car il ne fait pas le poids face aux pouvoirs dont je disposais ou dispose à ces moments.
« Aussi, ce fut à la maîtrise des armes que nous jouions notre destin. Sardon cherchait à me désarmer, et moi directement à lui ôter la vie. Mais il était un expert bretteur, et nous comprîmes rapidement qu’il faudrait un événement extérieur pour enfin faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Et par chance ce fut du nôtre. »
Je pense qu’il n’est pas nécessaire de retracer tous les événements qui s’ensuivirent, tant ils ont été décrits par les scribes minyadoriens. De mon avis, les meilleures transcriptions sont celles du poète Evarion, dont les copies peuvent être trouvées dans les bibliothèques de la plupart des grandes villes minyadoriennes. Le texte est en quenyarin, ce qui explique pourquoi je ne vais pas mettre de copie ici. De plus, la plupart de ces récits s’étendent sur plusieurs volumes. Je ne vas donc vous mettre ici que quelques extraits des écrits de Ladeslis, un érudit immortalien qui coucha en vers la bataille du Naur Annon. Bien que son récit soit beaucoup moins détaillé que celui d’Evarion, il reste cependant très long et je ne vous mettrai ici que les passages principaux de la chute de Sardon.
[…]
Alors que commençaient nos sens à revenir,
Nous vîmes l’Empereur qui levait Naraglar.
Arestar était là, ne semblant point faiblir,
Mais debout face à lui était le Seigneur Noir.
L’ire était dans les yeux, la fureur dans les armes.
Et Moranket frappait, et Naraglar parait,
Flamme noire affrontant la blanche et claire flamme.
Sous le soleil voilé, les deux rois combattaient.
Quand soudain du nord-est jaillit le son d’un cor,
Qui se répercuta, l’écho roulant sans fin
Sur les sommets de feu des portes d’Annon Naur.
Faisant trembler les orques, les trolls et gobelins.
Et il fut repris par le son d’une rumeur
De milliers de sabots roulant dans le lointain.
En haut d’une colline jaillit une lueur
Vêtu de rouge flamme, le chef des Paladins.
Alors Sardon trembla, sentant venue sa fin.
Il voyait à présent venir sur son flanc nord
Son ennemi honni, maître des Paladins,
Sire le Grand Lumineux amenant les renforts.
Ladeslis ne décrit pas comment le Grand Lumineux, à la tête des Paladins, était parvenu à poursuivre sa charge vers le Naur Annon, aussi en voici l’explication. Plutôt que de traverser le Linlad où l’attendait le gros des forces orientales qui l’eût immobilisé suffisamment longtemps pour que Sardon en finisse avec ses autres adversaires, il préféra remonter le cours de la Rivière Courante, quitte à devoir prendre l’Annon Esgalad, l’Annon Gauroth et l’Annon Dûr d’assaut. Ses espions lui avaient en effet rapporté que Sardon n’avait laissé qu’une garnison très réduite pour protéger ces tours, car il n’imaginait pas que la cavalerie paladine pût oser l’attaquer par là, d’autant plus qu’elle ne disposait d’aucune arme de siège.
Mais le Grand Lumineux était parvenu à neutraliser la garde de l’Annon Esgalad et de l’Annon Gauroth à l’aide de petits commandos camouflés par ses mages, qui avaient éliminé la garnison et ouvert les Portes à la cavalerie lourde. Quant à l’Annon Dûr, la garnison, bien que nombreuse, se trouva prise au dépourvu face à cette attaque portée depuis l’intérieur du Dor Gauroth.
Les Paladins entamèrent alors une difficile chevauchée vers l’ouest le long des contreforts septentrionaux de l’Ered Dûr, tandis qu’ils laissaient une partie de leur infanterie et de leurs mages doués en psychisme et magie de l’illusion garder les ouvrages défensifs afin de ne point éveiller les soupçons. Ce trajet de plus de deux cent kilomètres sur des sentiers couverts de cendres fut particulièrement éprouvant pour l’infanterie, ce qui expliqua pourquoi, bien qu’il sût les armées de l’Alliance en danger, le Grand Lumineux préféra stationner ses troupes à une demi-journée de marche des Portes pendant un jour afin que son infanterie soit apte au combat à son arrivée sur le champ de bataille.
La charge paladine, telle une grande onde,
Tomba sur l’ennemi, et les preux chevaliers
Mirent à bas les ombres et démons d’outre-monde.
Traîtres et renégats, tous furent terrassés.
La victoire était là, dès à présent acquise
Et le Grand Lumineux sur ses rênes se dressa.
Sa cape rouge sang agitée par la brise,
Levant sa blanche épée Sardon il appela.
[…]
Je pense qu’il est inutile de retranscrire ici le récit complet de l’affrontement entre Sardon et le Grand Lumineux, tel que raconté dans le poème. Ce serait trop long, même si le récit en est passionnant pour qui s’intéresse de près à l’histoire minyadorienne, car Ladeslis comme Evarion décrivent avec moult détails chacun des coups portés par les deux protagonistes. Aussi je vais donner un bref résumé ici.
Sardon usa d’un sortilège pour repousser violemment Arastor qui s’effondra comme une poupée de ferraille dans l’une des tranchées. Sardon comme le Grand Lumineux firent signe à leurs hommes de se retirer, que le sort de Minyador se jouerait entre eux, et chacune des deux armées se retira dans ses positions en emportant les blessés afin de les soigner. Mais nombreux furent ceux qui restèrent pour observer l’affrontement entre le Seigneur de la Lumière et le Seigneur des Ténèbres.
Commença alors le plus terrible des combats singuliers qui eut jamais lieu à la surface de Minyador. Tous deux usèrent de pouvoirs encore plus puissants que ceux employés quelques minutes auparavant par Arastor et Erenov. Tout comme précédemment les pouvoirs d’Erenov, ceux du Grand Lumineux ne semblaient guère blesser le Seigneur des Ténèbres, mais cette protection semblait aussi s’appliquer au seigneur de la Lumière, que même les plus noirs pouvoirs de Sardon traversaient sans aucun effet. Etrangement, la cape rouge ne semblait pas plus affectée que son porteur, restant insouillée même lorsque les flammes de Moranket l’atteignaient.
Durant des heures, les deux combattants s’affrontèrent, et il semblait peu à peu que le combat n’aurait pas de fin, aucun des deux ne montrant de signes de fatigue. Lentement, le soleil passa à l’ouest, et les ombres s’allongèrent. Un fort vent d’ouest s’était levé, repoussant les noirs nuages de l’Anlith et de l’Orod Nienor et soulevant la poussière, mais Sardon comme le Grand Lumineux continuaient à se battre.
Le soleil sombra alors dans des nuages chargés de pluie qui s’amoncelaient peu à peu sur l’horizon ouest. Mais alors que les feux s’allumaient peu à peu sur les tours et dans le camp, Sardon sembla faiblir. Ses mouvements se faisaient plus lents, plus hésitants, et lui qui jamais n’avait reculé devant un ennemi commença à céder du terrain. Finalement, il tomba à genoux devant son ennemi.
Alors le Grand Lumineux annonça d’une voix claire :
[…]
« Sardon le Ténébreux, contre tous mes pouvoirs
Il n’était de victoire, déjà tu le savais.
Mais puisque avec honneur tu combattis ce soir
Avec le même honneur fin à ta vie mettrai. »
« Ne garde point rancœur, tu ne pouvais gagner,
Tu as bien combattu, me prouvant ta valeur.
Comme ton existence ici va s’achever,
De te donner mon nom je te fais la faveur. »
« Ainsi sous la lueur de l’Etoile du Nord,
A genoux tu reviens devant Dame Alarak,
Car je suis le Seigneur-Gardien de Minyador :
Tu mourras de la main de Kasherim Nedrakh. »
Sardon allait mourir mais il n’avait pas peur.
Alors s’ouvrit sa main, Moranket retomba,
L’épée tomba à terre aux pieds de son vainqueur,
Et en touchant le sol la lame se brisa.
Puis de sa main de fer le Seigneur Ténébreux
Releva la visière de son heaume damné
Puis aussi le jeta aux pieds du seigneur preux
Alors aux yeux de tous sa face fut révélée.
Et l’on put voir alors se révéler l’horreur :
Ni chair ni peau ni vie, le Ténébreux n’avait
Sur ce crâne de mort ne flottait nulle peur,
Mais au fond des orbites une flamme brûlait.
Kasherim cependant se tenait sans faillir
Car il devait le tuer, tuer pour la liberté,
Pour que sur Minyador enfin puissent finir
Les tourments que Sardon y avait perpétré.
Le Seigneur-Gardien leva haut son épée,
Légende la Fidèle, et à ce moment-là,
Vint la Lumière du Nord, l’Etoile d’Almarië.
La lame comme givre alors étincela.
Conscient de sa défaite, n’ayant lors plus d’espoir,
Enfin vaincu par son ennemi d’autrefois,
Le Seigneur des Ténèbres lui rendit son regard.
Puis il ferma les yeux, et l’épée retomba.
— extraits de La Dernière bataille de Sardon (AR 01), par Ladeslis Arenya (AS 2942-AR67)
Les Débuts de l’Age de la Réconciliation
La mort de Sardon plongea ses armées dans le désarroi, et nombreux furent ceux parmi ses servants qui se rendirent. Bien peu furent ceux qui continuèrent le combat, et ils furent balayés. Dans les autres forteresses ténébreuses qui continuaient encore le combat, comme Isradan ou Minas Duath, le résultat fut le même, les garnisons se rendirent à la nouvelle de la chute de leur maître. Cependant il ne fut trouvée aucune trace de Danaan. Sriganion avoua n’avoir pas pu l’empêcher de fuir, bien qu’il eût essayé à plusieurs reprises d’ouvrir les portes de Minas Duath aux forces d’Holona, ayant compris qu’il n’était pas de victoire contre l’Alliance et désirant tout comme Arthus VII ou Meliadus se ranger du côté de l’Alliance et de trahir leur maître, mais Danaan l’en avait empêché.
La paix revint donc sur Minyador. Il restait quelques fiefs ténébreux de ci de là comme le Golto mais ils ne constituaient pas une grande menace, isolés comme ils étaient dans les terres de l’Alliance. Les forteresses ténébreuses étaient aux mains de l’Alliance, et plusieurs d’entre elles furent détruites. L’on remplaça par exemple la sombre tour de Minas Duath par la grande construction d’argent et de cristal de Celeb Barad, et même si plus tard Celeb Barad fut refortifiée par Sire Almaryan, elle n’avait plus cette connotation de menace qu’elle avait du temps de Sardon.
Des événements du début de l’Âge de la Réconciliation, peu sont d’importance dans l’histoire générale. L’on peut cependant rapporter le départ de l’Ordre de la Nouvelle Aube du Beau Pays et son établissement au Fort des Etoiles en Pays de Pierre, ce qui aura une certaine importance par la suite, mais sinon la plupart des événements du début de cet âge concernent surtout la fondation de villes ou de comptoirs commerciaux, ou encore les déclarations d’indépendance de petits pays, ce qui n’est que de peu d’intérêt, à moins que vous ne désiriez en savoir plus sur les aspects commerciaux de Minyador…
Bref, la paix et l’abondance étaient revenues, et l’on espérait que cela durerait indéfiniment. Cependant, les événements donnèrent tort à cette douce espérance, comme vous le verrez…
[Début de la storyline]
[Partie précédente]
[Suite]
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