Chapitre 4 : L'ouverture sur Mirrodin
Sa carrure imposante balaya le sol de son ombre effrayante. Traversant le ciel comme un oiseau chercherait à migrer, Orochifukatu avalait les nuages qui parsemaient le ciel sans réel but ni vraie direction.
Qui était-il ? Même lui ne le savait pas réelement, il n'avait que peu de souvenir de son passé, certainement car, avant sa transformation, il n'était qu'une petite vipère dans la Filandre dénuée d'esprit de réflection.
Son premier souvenir distinct remontait à la montée du Radix au-dessus de sa forêt natale. Une immense boule verdâtre s'échappant du sol tel une fusée et montant dans les nuages jusqu'à penetrer les cieux et y rester. Les choses commencèrent à changer ce jour-là. Il n'avait jamais trop su pourquoi, mais ce matin, il se tenait à à peine quelques mêtres du Radix. Quand l'aube monta, il fut aspiré dans l'ancien lit de la lune verte et ne put s'en échapper.
Durant trois longs mois, il subit un grand nombre de mutation, le radix évaporé, tout ce qu'il avait refoulé jusqu'alors retournait à sa source même, s'engoufrant dans le corps de la pauvre vipère qu'il était. Jamais il ne comprit ce qui lui permit de rester vivant, mais quand il se releva, aprés ce long calvaire à sentir le métal se glisser entre ses écailles, le trou lui semblait avoir impressionnemment rétrécie, il lui avait poussé également deux bras et deux ailes, enfin, son visage même avait changé. Mais le trou n'avait pas rapeti, c'était lui qui avait grandi, beaucoup grandi.
Après ces trois mois à souffrir le martyre, il put retrouver la joie en survolant les divers pays de Mirrodin avec ses nouvelles possibilités, c'est là qu'il se rendit compte que ses capacités cérébrales avaient également décuplées, il était capable de reflection, mais pas de simple reflection de gobelin ou même de vedalken, il égalait les dieux. Autant stratégique, phylosophique, mathématique, physique, rien ne lui échappait, il comprenait tout désormais, le rôle de Mirrodin, sa création par le golem d'argent, sa domination par le fou qu'était Memnarch, Glissa et Slobad détruisant Kaldra et faisant, de ce fait, monter la cinquiéme aube, l'aube refoulant les artefacts, etc...
Mais ce qu'il comprenait surtout, c'était pourquoi il était devenu, soudainement, si intelligent. Aprés la destruction de Kaldra et la monté du Radix, Glissa et Slobad étaient devenu arpenteur, profitant de ces pouvoirs, ils firent retourner Memnarch à son état principal, le Mirari, l'esprit de Memnarch, quand à lui, avait quitté le Mirari pour filer droit dans un trou noir, une sorte de plan prison créé par Glissa. Enfin, Glissa et Slobad avaient quitté le plan pour dieu sait quelle déstination, car on ne savait jamais où pouvait bien aller un arpenteur.
En tout cas, depuis la disparition de Memnarch, accompagnée par le refoulement sur les artefacts du Radix, la treille de mycosynthése qui parsemait le noyeau de Mirrodin était en train de s'écrouler sur elle-même, occasionnant des explosions de métal en fusion dans les conduits la menant aux siéges du Synode.
Il ne fallut pas plus de deux explosions de ce type pour détruire entiérement le siège et ses environs, faisant couler au travers du conduit tout le mana bleu des vedalkens et, avec, leur savoir. Aprés cette inondation, le noyeau réexpulsa son contenu par l'autre conduit, conduit menant directement au Radix, ou plutôt, là où ce dernier se trouvait et où, désormais, était une vipère.
Il avait reçu ce savoir avec beaucoup de douleur mais c'était, finalement, une véritable bénédiction. Mais ce qu'il ne savait pas, c'est qu'à peine né, il suscitait l'envie. Un groupe de Nim l'attaqua en vue de le capturer. Il n'avait jamais été vraiment aggressif durant sa vie "précédente" et son nouveau savoir ne l'avait pas modifier dans son comportement, bien au contraire, il ne voulait qu'une chose, la paix, mais les nims ne l'entendaient pas de cette oreille.
Dans un élan d'amour, il se laissa capturer par les nims qui l'emmenérent jusqu'à leur chef, un étrange moissoneur auquel on n'apercevait en rien le visage, caché sous sa toge. C'est alors qu'on lui fit des manipulation psychique intense, afin qu'il n'obéisse plus qu'à leur chef, qui, il l'apprit lors de sa nouvelle mutation, se nommait Geth.
Une fois de plus, il avait changé, il était passiblement le même mais son esprit embrumé par le dross et les pouvoirs de son nouveau maître l'empéchait de l'attaquer, lui, ou ceux de son clan. Geth était, en plus, capable, désormais, de le pousser à attaquer celui qu'il désirait. Enfin, son maître commit la dernière infamie, signe qu'il lui appartenait définitivement, il le renomma, en Orochifukatu.
Les pauvres peuplades des plaines, des forêts et des montagnes, déjà suffisemment embarrassé par le refoulement des artefacts par l'aube verte leur causant de nombreuse lésions cutanées, durent subirent, en plus de celà, ses attaques incessantes, sous le commandement de Geth.
Ce jour-là, il n'avait reçu aucun ordre de tuer et il en profitait pour se clarifier l'esprit en vaguant dans le ciel, ne se souciant même pas des hurlements, au sol, des peuplades le voyant arriver. Soudain, dans le ciel, une porte interplanaire s'ouvrit, révelant le visage d'un inconnu en armure :
Orochifukatu : Impressionant, même si je sais tout de la formation d'une porte interplanaire, je dois avouer que la vision même de celle-ci m'éblouit d'admiration.
Le Juge : Salut à toi, Orochifukatu !
Orochifukatu : Voila qui est fort déconcertant, comment connaissez-vous mon nom étrangé ?
Le Juge : Je sais tout ce qu'il y a à savoir, ne te soucie pas de ça, j'ai une grande proposition à te faire !
Orochifukatu : Je t'écoute.
Le Juge : Sur mon plan, nous organisons un gigantesque tournois entre dix plans, le vainqueurs sera le seul à en revenir vivant, et empochera un lot fabuleux. Si tu es décidé à faire participer ton plan, prépares jusqu'à 100 000 êtres et emmennes le bien le plus précieux que puisse avoir ton plan, dans trois jours éxactement, je réouvrirait cette porte prés de toi, et tu me donneras ta réponse !
Aussi rapidement qu'elle était arrivé, la porte repartie.
Recevant l'annonce de la part d'Orochifukatu, Geth comprit qu'il devait participer s'il voulait devenir encore plus fort :
Geth : Très bien ! Celà me parait être l'occasion idéal pour faire de notre clan le clan le plus puissant de tout Mirrodin !
Orochifukatu : Mais nous n'avons pas 100 000 êtres...
Geth : Au diable ce problême ! Vous autre !
Quelques soldats nims s'approchérent :
Geth : Allez avec un bataillon quérir des esclaves elfes dans la Filandre, ils serviront de chaire à canon ! On arrivera bien jusqu'à 50 000 avec ça, pour le reste, tu seras là, Orochifukatu, pour nous assurer la victoire.
Orochifukatu : Certes... mais, le bien précieux ?...
Sans dire un mot, Geth se tourna pour saisir un objet sous son trône, puis, se levant, il montra à Orochifukatu une sorte de sphère sous un drap mauve. Enlevant le drap, la sphère apparut claire aux yeux d'Orochifukatu, c'était le Mirari.
Geth : Mes hommes l'ont trouvé en faisant des recherches dans le centre de la terre par le conduit du Radix, j'ignore ce que c'est réellement mais sa matière est totalement inconnu de ce monde, ainsi, je pense qu'il suffira amplement comme monnaie d'échange.
Les jours suivants furent suffisants à l'entrainnement des légions de Geth et des esclaves elfes, comme ils l'avaient prévue, ils furent environ 50 000, 52 346 pour être précis. Et ce fut une chaude journée sous l'aube rouge cuisante que la porte se réouvrit :
Le Juge : Ta réponse, Orochifukatu ?
Orochifukatu : J'accepte de participer !
Ce fut à ces mots que le gigantesque serpent de métal lança la boule comme un jeu de balle dans le trou reposant sur rien. Le traversant, Le Juge l'attrapa, le scruta quelques secondes, puis dis :
Le Juge : Parfait ! Entrez !
Le visage du Juge s'effaça pour laisser place à l'image d'un sol métallique. Une fois entrés, la porte se referma derrière eux, les laissant entre quatre remparts sur un parterre de fer, au-dessus d'eux, une grille du même mineraie, pour empécher Orochifukatu de sortir. La voix du Juge résonna :
Le Juge : Bienvenue à Aréna mes amis ! Désormais, il n'y a plus de chemin retour, vous resterait ici jusqu'à la mort ou la victoire selon votre destin. Les combats débuteront d'ici quelques jours, en attendant, nous vous apporteront régulièrement à manger et à boire.
Geth frissonait d'éxcitation, aprés tout ce temps perdu à attendre dans ce monde pourrie de métal, il avait sa chance de devenir quelqu'un. Orochifukatu, quand à lui, n'attendait qu'une chose, que Geth meurt pour qu'il retrouve sa liberté.
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[ Edité par Mimura Le 29 nov 2005 ]