[LUMIERE SOMBRE] - Topic officiel

trop beau!!! tu devrais poster tes idees a WOFC!"!!

Franchement, à chaque fois que je viens, ça me troue le..., le... 'fin voilà, t'as compris. Félicitation, on attend la suite (au fait bon courage pour ton avenir!) et p'tet bien bonnes vacances!

Merki beaucoup. Ca fait plaisir de voir que son travail est apprécié, même si concrètement, il faut bien le dire, ça ne mène à rien.

La traversée des marais

Cela ne faisait que quelques minutes que les corelliens avaient pénétré dans ce qu'il restait de l'antique forêt de Tfosorcim, et déjà le cloaque immonde qu'elle était devenu avait fait tourner de l'oeil plusieurs enfants et femmes fragiles. Des carcasses de divers animaux en décomposition pourrissaient à la surface des mares vaseuses dont l'eau était aussi noire et visqueuse que du pétrole. De temps à autres, ont pouvait entendre le couinement des rats et le vrombissement de moustiques gros comme des rossignols qui slalomaient entre les arbres couverts de mousse verte suintante qui obscurcissaient le marais. Même l'air ambiant semblait poisseux, lourd, comme empreint d'une chappe de tension et de pourriture. Des senteurs nauséabondes imprégnaient chaque parcelles de tissus, jusqu'à la peau des valeureux exilés qui, armes brinquebalantes au poing, protégeaient leur famille reclus dans les carioles qui menacaient de s'embourber dans la boue poisseuse à chaque instant. Et surtout il y avait cette présence. On aurait pu dire ces présences. Ils étaient prévenu que le marais était habité par des créatures dangereuses, ils les avaient vu se faufiler dans la vase, des ombres passant d'un arbre à un autre, ils étaient prêts à les acceuillir, certains que la magie d'Ertaï les supplanterait. Non, il y avait une autre présence, une présence plus ancienne encore, plus torturée, pleine de consciences. Et cette présence là était réellement terrifiante. Alors qu'il avançait péniblement en écrasant soigneusement des vers de vase semblables à de grosses chenilles, Bellad se tourna vers Pyor.
"Tu sais vraiment te battre toi, Pyor ? lui demanda-t-il en triturant nerveusement le poignard qui lui servait d'arme.
_ Autant que toi j'en ai bien peur, souffla Pyor en regardant autour de lui. Tu les sens toi aussi... Il y en a partout autour. Je ne sais pas ce qu'elles attendent... Peut-être sommes-nous trop nombreux finalement. Ou peut-être qu'elles ressentent le pouvoir d'Ertaï...
_ En tout cas cela fait plusieurs minutes que je n'ai rien vu bouger, je crois que je me détend quelque peu.
_ Oui, c'est vrai. Nous arrivons au centre du marais. Peut-être que ces créatures ne vivent qu'à la lisière.
_ Je l'espère pour elles. Je ne les laisserais surement pas s'approcher du chariot de Symel. Elle n'est ma femme que depuis quelques jours et je ne compte pas..."
Sa phrase se termina dans un étranglement sanglant. Une créature noire d'ébène venait de lui arracher la gorge d'un coup de dent avant de plonger sous une cariole, lacérant au passage le bras de Pyor. Celui, occultant le fait que son ami venait de se faire déchirer la trachée, laissa parler le reflexe des quelques années passées à contempler son frère s'entrainer, et d'un geste vif planta la queue de la créature à la cariole avec son poignard. Celle-ci, coincée sous l'habitacle, commença à se débattre en sifflant. Pyor se retourna vers Bellad sans n'avoir plus aucun espoir. Celui-çi flottait à la surface, dans un mélange de sang et de vase, alors que des charognards rappliquaient déjà au festin. Dans la cariole, un ancien malade encore en convalescence avait transpercé la créature de son épée à travers le bois, alors qu'Edhon tentait de retenir Symel, hurlant à la mort, qui venait de comprendre que son mari était mort.
"Regroupez-vous près des chariots ! hurla Ertaï. Armes au poing !"
Pyor jeta un rapide coup d'oeil autour de lui. La créature n'était pas arrivée seule. Des dizaines et des dizaines de ses congénères approchaient en piaillant et en montrant les dents. Elles n'étaient pas parti. Elles avaient attendu un moment d'innatention. Pyor savait qui elles étaient bien que leur présence paraisse impossible ici, il les avaient vu, en gravure, dans des livres d'histoire. Ces créatures étaient une des branches du fléau d'un autre plan : des slivoïdes. Une race de Rajh, un plan voisin, dont l'élevage avait repris sur le continent d'Otaria il y a plusieurs centaines d'années de cela. Avaient-ils migré jusqu'ici ? Au long des siècles ? Comment avaient-ils pu survivrent ?
Un slivoïde baveux se jetant sur lui du haut d'un arbre le sorti de sa rêverie. Il l'évita de justesse et la créature se réceptionna dans l'eau croupie. Un coup de griffes rageur le manqua alors qu'il se glissait derrière la créature, se rappellant l'espérience des chasses au phacochère. Il grimpa sur son dos, restant par là même hors de portée de ses dents, attrapa sa tête, et l'égorgea d'un coup sec. L'artère tranchée aspergea son cou et une partie de sa joue d'un sang brûlant, lui laissant une marque cuisante et fumante sur la peau, comme si on y avait versé de l'eau bouillante. Le slivoïde s'écroula dans un gargouillis à peine audible. Pyor se leva avec peine. Plusieurs de ses camarades étaient déjà tombés, et le reste ne tarderait pas à succomber sous les assauts redoublés des créatures, bien plus nombreuses, et bien plus véloces. Quelques-uns tentaient de protéger les chariots, les femmes et les enfants. Un architecte armé d'un marteau puissant avait réussi à coincer la tête d'un slivoïde dans une roue de chariot et l'achever précautionneusement. Un ouvrier à la carrure de troll menait de front trois combats contre trois adversaires différents, un orgueil qui lui valu de finir les jambes arrachées et aveugle, dévoré vivant par des vers de sable dentelés. Un autre encore venait de sortir d'un combat victorieux mais couvert de lacérations, qui ne tarderaient pas à en faire une proie fragile toute désignée. Mais où était donc Ertaï ? Sa magie aurait du depuis longtemps tous les exterminer. Était il déjà mort ?
Ertaï, sans défenses personnelles, n'était protégé que par quelques valeureux exilés qui avaient bien compris que sa magie était ici inefficace. Elle semblait... ne pas marcher, comme les machines de Corellia à qui il arrivait de tomber en panne quand les conditions n'étaient pas optimales. L'air semblait tellement vicié, tellement hermétique, comme si une gangue d'antimagie flottait dans la brume verdâtre de ces marais. Une chose était sûre, quelqu'un avait créer cette gangue. Une autre chose était sûre, sans la puissante magie d'Ertaï et la force d'Aneleh, ils mourraient tous en quelques minutes.
De rage, Pyor délogea l'épée qui retenait le premier slivoïde à la cariole qu'il était sensé protégé, et trancha net un autre specimen qui emergeait de la vase toute griffes dehors. Comment aurait-il pu savoir que ces créatures étaient aussi douées de sens tactique... L'une d'entre elles s'était sacrifiée pour qu'un autre passe derrière Pyor et le plaque au sol. Son visage fit connaissance avec le sol sablonneux et il fit un grand effort pour ne pas avaler cette eau nauséabonde, qui à coup sûr l'aurait tué tôt ou tard. Mais après tout... Il ne pouvait plus respirer que de la vase, d'ici quelques secondes le slivoïde qui le plaquait au sol lui arracherait un quelconque organe vital, et tout serait fini... Le destin du monde serait joué... Mais la mort tant redoutée n'arriva pas. Le slivoïde le sortit de la vase et il aspira une grande goulée d'air. Jamais un air aussi empuanti ne lui avait semblé aussi frais. Tout son visage était brûlant de la pollution de l'eau et du sang des slivoïdes, et il fit un effort pour regarder la scène derrière ses paupières gonflées. Le carnage avait stoppé. Tous les slivoïdes étaient arrêtés, en position d'attente. Et une voix lui parvenait de quelque part vers l'avant du convoi, une voix aussi maléfique que désespérée.
"Nous en avons besoin, dit la voix, gardons ceux là en vie. Qu'ils me suivent jusqu'au repaire."
Le brouillard qui cachait le propriétaire de cette voix s'étiola, et un immense démon repoussant aux ailes de chauves-souris apparut. Norx, le démon à l'esprit torturé, le maître de ses lieux... Norx contempla sa capture et l'odeur de peur qui s'en échapper. La peur de ses victimes lui faisait presque oublier la sienne. Tu as peurrrr de lui lui dit la voix dans sa tête. Il n'avait peur de personne.
"Je tenais à vous dire que le premier Aaaas-tu mal ?dit la seconde voix en lacérant son cerveau de l'intérieur qui... tentera de... s'enfuir ou de combattre seras exterminé sur le champ. Bien sûr cette mort serait sûrement plus rapide que Fais leur mal aussi, si maaaaaldit la troisième voix ... que celle que je vous réserve, mais aurez vous le courage d'attenter à vos jours ? Laissez moi vous consuire dans votre dernière demeure."
Il tenta d'esquisser un sourire cruel, mais sa cruauté avait fort à faire avec la douleur et la terreur que lui inspirait ces cauchemars. Ils étaient là bien avant que Norx ne soit envoyé sur Dominaria, ils avaient flétri de leur présence la faune et la flore, transformant la forêt de Tfosorcim en un immonde cloaque, et maintenant, ils étaient dans sa tête...
Mais qui est Norx ?
Les livres d'histoire ont appris que lors de l'invasion, Dominaria fut recouvert par Rajh. Un évènement qui ne laissa aucune séquelle puisque l'Héritage en purifia la plus grande partie, la partie maléfique et dangereuse. Seulement bien avant l'Invasion, alors que Wöhlrajh suivait Gerrard et son équipe sur Mercadia, Norx, son "cardinal", démon invocateur des non-morts gardiens de la forteresse, ayant pris sa place durant son absence, recu la visite d'un émissaire de Phyrexia qui avait en tête un projet à soumettre à Wöhlrajh, l'elevage de slivoïdes en vue de l'Invasion de Dominaria. Furieux de voir le maitre des lieux absent, il ordonna à Norx de mener le projet à bien sur le champ. Norx s'exécuta, traversa un portail instable avec des embryons de slivoïde, et se retrouva propulsé sur Dominaria, à des lieux de son objectif initial, lesté de plusieurs embryons qui se retrouvèrent sur divers continents (Et dont on découvrira bien plus tard un fossile sur Otaria). Le puissant démon ayant perdu de sa puissance lors du passage, préféra rester discret, se fraya un passage dans un marais putride, et commenca l'elevage. Seulement, le lieu n'était guère idéal pour la diversité des slivoïde, si bien que seules 2 races naquirent, des slivoïdes toxiques et venimeux, et d’autres capables de renaître sans cesse, en dévorant ses morts, ou en contaminant de leur cadavres les corps des êtres alentour. Lorsque la grande bataille pour Dominaria commenca, Norx, trop occupé à canaliser l'énergie et l'agressivité des slivoïdes dans ce coin reculé du monde, ne s'en aperçut pas, et continua l'élevage avec persévérance. Nul ne sait ensuite ce qu'il advint de lui ensuite.
Pourtant, des siècles, des millénaires plus tard peut-être, Norx était toujours vivant. Incapable de mourir, ses nuits infestées de cauchemars plus terribles que lui même, le temps ne semblant pas avoir d'effet sur lui, il continuait à garder son troupeau, inlassablement, comme si une malédiction l'avait condamné à accomplir sa tâche à jamais. Et aujourd'hui, les corelliens étaient tombés dans ses filets, et ne pouvaient imaginer ce qu'il comptait faire d'eux.
Tu n'es paaas... le sssseul dans ta têttte... Une ombrrre... Plus nnnoire que ttttoi... Aatttends... lui sussurrèrent deux autres voix.
"Je sais cela, grogna Norx, je le sais bien. Et j'espèrent que lorsqu'ellel aura fini d'attendre, elle s'en ira, et cette... malédiction qui me tient en vie sera levée."
Pourquoi Norx n'était-il pas mort ? Pourquoi Wöhlrajh lui apparaissaient-il chaque nuit sous des formes étranges ? Y avait-il quelque culpabilité ? Avait-il créé en lui même une entité avec le souvenir de son ancien maître qui le menaçait maintenant ? Comment pouvait-il prendre du plaisir à accomplir sa mission, à torturer et entendre crier de pauvres âmes, si ces choses dans sa tête le torturait aussi ? Nous avons créé la peur, tu ne seras pas en paix dit une nouvelles voix qui lui vrilla l'esprit Fais les crier
"Ne vous inquiétez pas, je m'en occupe, leur dit mentalement Norx."
Comme il l'avait dit à un gobelin exilé sur lequel il avait passé plusieurs jours : un être vivant peut crier des heures entières avant de perdre définitivement conscience. Il suffit de savoir s'y prendre...
Ils arrivèrent en vue du repaire de Norx, une caverne emplie de toile d'araignées et de bruits suspects, directement taillée dans la roche d'Ottenin. Bientôt une lourde de porte en ferraille se refermerait sur les Corelliens, et qui sait alors ce qu'il adviendra d'eux. Au milieu de la foule terrorisé, Ertaï tenta vainement de réprimer ses larmes...








Et voilà, maintenant je vais mourir jusqu'à demain...




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Suffit de cliquer...

[ Edité par Corvis Le 26 jui 2005 ]

Impec', comme d'habtude... Pour les Jumeaux, le premier "2", c'est des lettres.

sa fait un moment que je ne suis pas venu sur ce topic et je vois que j'ai raté beaucoup de choses ! enfin elles sont pas vraiments ratées parce que je les vois aujour...heu...cette nuit

Mais encore bravo et bonne continuation pour la suite !

*Nantu supporter du FLAD mais qui aime quand même le nouveau dsl mais je le trouve beau quand même*

Capturés

Le soleil se couchait derrière l'horizon occidental, dardant ses derniers rayons orangés entre les montagnes d'Otennin, lorsque une multitude d'ombres ailées s'interposa. Serra et ses anges descendaient sous les nuages pour faire halte à Larsäk. La nuit tombait, et au vu du combat qui les attendait, il était plus que nécessaire de reprendre des forces. Ils furent acceuillis comme les corelliens, avec le respect et la dévotion qui leur était dû. Un attroupement se forma à leur arrivée. Il était rare de voir autant d'anges à Larsäk. De plus le nombre de réfugiés mercadiens, blessés ou non, augmentait d'heures en heures, et la halte d'une telle armée avait certainement quelque chose à voir avec tous ces évènements pour le moins préoccupants. En quelques minutes, les pélerins apprirent le danger qui menacait la brèche de Corellia, donc le Vrai Monde, donc tout le Multivers, les shälämäks devaient eux-mêmes approcher des profondeurs incandescentes de Larsäk, et seraient bientôt en vue de la côte. Et Serra et ses compagnon étaient là pour les combattre. Aux côtés des corelliens restés sur place. Aux côtés des thalakos. Aux côtés des dauthis et des soltaris réconciliés pour l'occasion. Il n'y avait plus qu'à espérer que cela suffirait. Si seulement les légendaires occupants des Tours de cristal se décidaient à quitter leurs antres. Tant de puissance s'en dégageaient... Les pélerins, soucieux de leur avenir et de celui de leur monde, se proposèrent de mener le combat aux côtés des anges. Après tout bon nombre d'entre eux étaient d'anciens chevaliers, d'anciens héros, ou des nomades rompus au combat.
"Vous avez un lieu à défendre ici, argua Serra, contemplant loin au-dessus d'elle la brèche qui s'ouvrait sur un ciel gris et chargé de poussière, la brèche de Larsäk est déjà assez importante, et la menace d'en voir descendre des rayonnants est toujours grande, qui pourra la protéger à part vous ? De plus, notre capacité à voler nous permettra d'arriver à temps à Corellia, mais à pied, j'ai peur que vous n'arriviez qu'une fois les combats terminés, quellle qu'en soit l'issue.
_ Ne vous inquiétez pas pour Larsäk, répondit Ê-ver Bïwãyd, un prophète, il y a assez de magie et de foi ici pour contenir cette brèche et les choses qui pourraient en provenir. De plus seuls les plus aptes à combattre vous rejoindraient. Quel utilité aurions-nous, nous prophètes et autres sorciers, dans un combat comme le vôtre. Mais nous pouvons utiliser la brèche et son énergie pour tenter de créer un passage jusqu'à Corellia, ainsi des renforts pourraient traverser l'espace pour vous prêter main-forte.
_ Si vous en avez le pouvoir, prophète, qu'il en soit ainsi. Toute aide quelle qu'elle soit sera la bienvenue."
Serra tenta de sourire, mais une énergie négative glaciale dans son dos le lui en empêcha. Tous ici la ressentait. Une vague de haine, de souffrance, de terreur se propageait depuis le pied d'Ottenin, depuis la tache noire qu'était Tfosorcim.

Les cauchemars de Norx étaient parsemés de démons pires que lui, et cela depuis des centaines d'années, des millénaires peut-être, sans qu'il puisse enfin reposer en paix. Mais la paix existe-t-elle pour les êtres dépourvus d'âme... Jour après jour, années après années, comme une habitude, un réflexe, Norx continuait l'élevage des slivoïdes les plus carnassiers et dangereux, laissant les autres garder Tfosorcim, et lui tenir une compagnie bien maigre. Il était le Mal, un des Maux,celui que les morts appellent Père, et pourtant il ressentait la solitude, il était seul depuis presque la Nuit des Temps, si ce n'est les abominations qui courraient dans sa tête, et partout autour de lui dans le marais. Les anciens occupants n'étaient pas encore décidés à lui laisser la place. Et une fois encore, dans son sommeil agité, son ancien maître lui apparaissait, hurlant de haine et de douleur. Wöhlrajh le déchu, qui avait fini ses jours sur cette terre, semblait avoir laissait par delà la mort son empreinte sur ce monde. Bientôt soufflaient les voix et l'esprit de Norx se tordait en tous sens.
L'esprit de Pyor était envahi des mêmes cauchemars, des mêmes hallucinations. Seuls les voix, qui semblaient avoir décidé de torturer Norx il y a bien longtemps, le laissaient en paix. Pyor était en proie à des rêves délirant, son sommeil fiévreux secoué de spasmes. La blessures infligée par le slivoïde et le sang qui avait aspergé son cou étaient à coup sûr incroyablment venimeux, sûrement mortel, et Systus, qui se tenait à son chevet, espérait de toute sa foi que ses remèdes seraient suffisant pour combattre ce mal. Bien que la mort eut été l'issue la plus probable, il refusait de perdre encore un compagnon. Trop nombreux étaient ceux qui ne souffriraient plus jamais. Quelques cadavres empoisonnés pourrissaient déjà dans les coins sombres du cachot humide où le démon les avait entreposé. Parmi eux, un enfant n'avait pas survécu à ses blessures infectées. Ertaï venait de recouvrir avec respect Symel, morte de douleur et de chagrin après la mort de Bellad, et Edhon, qui avait réussi à faire dormir les enfants serrés contre elle, ne pouvait faire que prier, sans y croire.
La lourde porte de ferraille, s'ouvrit, et Norx apparut. Sa stature l'obligeait à replier ses ailes et à se baisser pour entrer dans le cachot, ce qui ne faisait que le rendre plus menaçant. Les enfants se réveillèrent en sursaut, et se replièrent, se collèrent sur Edhon et le mur auquel elle était appuyée, les yeux bouffis de larmes et rouges de peur.
"Ne vous en faites pas, souffla Norx en esquissant un sourire cruel, je viens seulement donner vos morts en pâture à mes "gardes". Mais bientôt hurla la voix stridente dans sa tête Bientôt votre tour viendra de nourrir mes protégés. Ce sera la fin de vos souffrance. Ou bien leur commencement... Vous avez peur n'est-ce pas ? Fort bien. La peur donne à la chair un goût exquis. Et Ils en raffolent."
Ertaï aurait voulu pourfendre le démon d'un éclair en criant au respect de l'être humain, mais aucune de ces deux possibilités ne semblait avoir cours ici, et il ne put que s'écarter douloureusement, regardant, impuissant, Norx s'emparer du corps de Symel, ainsi que de ces autres camarades empoisonnés. Edhon ne put retenir ses larmes. Il y a quelques jours seulement, ils célébraient un mariage. Et aujourd'hui, ils assistaient à un banquet funéraire.
Les heures qui suivirent parurent des minutes aux corelliens. La conclusion paraissait inévitable : ils allaient être donnés en pâture aux slivoïdes, et le temps qui les séparait de cet épilogue semblait si court. Ertaï ne comprennait pas. L'Oracle ne pouvait-il donc pas tout prévoir en fin de compte ? Pourquoi n'avait-il pas prévu cela ? Savait-il dès le départ que tout était voué à l'achec ? N'était-il qu'une puissance sardonique au service de l'entité qui voulait la destruction de Dominaria ? Norx réapparut à ce moment là, encadrés de plusieurs slivoïdes au sang venimeux. Le temps était venu. Il était l'heure de souffrir, de mourir. Les visages étaientrésignés, terrorisés, les enfants n'avaient pas encore comprisce qui se passait, et Edhon leur assurait que tout allez bien se passer. Tous se levèrent et se dirigèrent vers la porte en tremblant. Systus retint Pyor qui marchait avec peine dans l'état semi-conscient qui caractérisait l'avancée de son mal. Ertï ouvrait la marche avec le peu de fierté qui lui restait. Un homme terrorisé refusait en gémissant de se lever du coin sombre où il s'était réfugié. Il fut rapidement attaqué par deux slivoïdes qui le déchiquetèrent dans un hurlement silencieux. Mourir ici ou dans l'antre de ces bêtes, quel était l'intérêt de vivre un peu plus longtemps... Norx les mena à travers des mares croupies, entre des arbres pourrissant, jusqu'à un étang entièrement ceinturé de ce qui semblait être un cimetière. Et le démon expliquait le fonctionnement de son élevage comme une vulgaire visite guidée. Les slivoïdes pouvaient se nourrir de cadavres d'êtres dont ils acquéraient au fil du temps les caractéristiques. À leur mort, leur pourrissement contaminait les carcasses alentour, pouvant recréer selon la constitution des différents animaux morts, de nouveaux slivoïdes à partir des corps. Et ils pouvaient se régénérer eux-mêmes et devenir plus fort en dévorant les corps de leurs congénères décédés. Une barrière spartiate cernait un immense enclos dans lequel Norx fit entrer ses victimes, avant de se poster à l'entrée, certainement pour couper toute retraite. Ertaï se tourna vers Systus, celui-ci venant de lâcher Pyor qui pouvait, bien que difficilement se tenir sur ses pieds. Tous auraient pu se regarder, il était inutile de faire la proposition : ils étaient décidés à protéger les plus faibles, et à défendre chèrement leur vie, comme ils l'avaient toujours fait. Il n'y avait peut-être pas d'échappatoire, mais ces créatures devraient mériter leur repas. Norx n'avait pas vu d'utilité à leur retirer leurs armes, et les corelliens les dégainèrent, scrutant la brume alentour, qui sans nul doute cachait des choses innomables. Une ombres bougea au loin, se rapprocha. Un autre plus près, sur la gauche. Des cliquetis et des sifflement étouffés perçaient le relatif silence du cimetière slivoïde. Puis, confiantes, les formes se rapprochèrent lentement, groupées, d'autres sortirent du sol, suitant de la terre humide. Les exilés aptes à combattre bandèrent leur muscles. Et lorsqu'un slivoïde se jeta sur le groupe et fut tranché net par une épée aiguisée, le combat commença. Une mélée sanglante et désordonnée où les plus valeureux partaient droit devant dans le camp ennemi, où beaucoup cherchaient à défendre les femmes et les enfants, bien que certaines femmes aient également pris les armes, Ertaï et Systus, respectivement armés d'une dague et d'un cimeterre offert par un nomade de Djamuraa, tentaient de protéger Pyor qui, en proie à la fièvre, délirait adroitement.
"Ne les tuez pas ! Cela ferait de la nourriture aux autres"
Déjà le nombre d'humains s'amenuisait au profit des créatures. Certains étaient dévorés vivants, d'autres qui fuyaient vers le brouillard ne tarderaient pas à l'être. La situation serait bientôt définitivement désespérée. Quand Norx entra à son tour dans l'enclos pour finir le travail et s'octroyer un petit plaisir, il fut asperger par le sang d'un slivoïde qu'un ancien forgeron venait de décapiter de sa hachette. Le démon détestait être salit d'un sang autre que le sien. Et le corellien, face à lui, sentait très bien que l'impossibilité de fuir collait très bien avec la proximité de sa mort. Les poings de Norx se serrèrent, ses yeux rougirent à vue d'oeil, et il ne faisait aucun doute que sa bouche grande ouverte indiquait qu'une gerbe de flamme allait en sortir. Pourtant, curieusement, ce n'est pas une gerbe, mais un torrent de flammes qui fit son apparition. Mais celui-ci, venant du ciel, frappa le démon de plein fouet et le propulsa contre un arbre qui prit feu par la même occasion. L'ancien forgeron leva la tête mais ne put voir qu'une ombre verte passer au-dessus de lui. Pourtant quand un rugissement de colère se fit entendre, les slivoïdes s'arrétêrent de combattre et se mirent en position de défense, alors que les corelliens levaient les yeux. Aneleh était là, majestieix, et surtout tombant à pic. Tous se rendirent alors compte que le marais un peu plus loin était en train de brûler.
"À terre ! cria Aneleh" et les corelliens, sans réfléchir une seule seconde à la raison de cet ordre, se jettèrent au sol, pourtant à la merci des slivoïde.
Alors le dragon inspira profondémment, et arrosa le plus de surface possible d'un feu dévastateur, qui non content de faire basculer les créatures sous le poids des flammes, embrasa les arbres alentour, les flaques inflammables de pourriture qui parsemaient l'étang, et sembla même assainir l'air du brouillard nauséabond et malfaisant qui l'imprégnait. En se relevant, Ertaï sentit la magie que cette "gangue" retenait affleurer à nouveau dans ses doigts et son esprit. Un slivoïde qui revenait à la charge un peu trop rapidement, et sans que l'embrasement qu'il venait de subir ne l'affecte en rien, se vit proprement éjecté et retomba en hurlant dans l'étange en feu. Enfin Ertaï était capable de faire pencher la balance en leur faveur.
"Éloignez-vous du cimetière..., cria-t-il. Je vais vous montrer pourquoi je remercie Phyrexia de m'avoir transformé. À présent je contrôle aussi les morts."
Il fit reculer les survivants, ferma les yeux, et alors qu'Aneleh se posait à ses côtés, laissa l'énergie sortir des ses mains en psalmodiant quelque occulte rituel. Bientôt des cadavres encore frais, ou d'autres en décomposition sortirent de terre, sous le contrôle du sorcier. Un slivoïde qui courait à leur rencontre vit une de ces pattes attrapée et arrachée nette par un de ces congénères décédés qui émergeait du sol du cimetière. En quelques secondes, les charognards durent faire face à ce qui aurait du être un de leur futur repas, face à des répliques d'eux-mêmes un peu moins bien conservées, face surtout à un nombre d'ennemis beaucoup plus important que ce qu'étaient les corelliens, et beaucoup plus difficile à tuer, puisque déjà morts. Le combat au milieu des flammes ne dura pas longtemps. Les uns après les autres, les slivoïdes vivants rejoignirent leurs ennemis morts grossissant par là même leurs rangs. En quelques minutes, tous furent tués, dévorés, contrôlés par Ertaï. Quand celui-ci lacha prise sur leurs esprits, les corps retombèrent sur le sol comme des pantins désarticulés. Ils ne bougeraient plus jamais à présent. Les corelliens étaient sauvés. Pour l'instant. Encore fallait-il sortir de ce marécage embrasé. Aneleh prit la tête du groupe et lui fraya un chemin en direction d'Ottenin et du passage vers les montagnes. C'est alors qu'émergeant des flammes, une ombre qui semblait démesurée leur barra la route. Norx, enragé, les ailes déployées, que le feu ne semblait géner en rien, avança vers eux en hurlant. Il fut frapper de plein fouet par un éclair sortit tout droit du doigt d'Ertaï, ce qui le ralentit, mais ne le stoppa en aucune manière. Un deuxième éclair le frappa au visage, et brisa net une de ces cornes. Il s'arrêta sous le choc, et de fureur cracha une boule de feu dans leur direction, qui fut gelé in extremis par le sorcier. Norx continua d'avancer en crachant le feu, forçant les réflexes et la puissance d'Ertaï. Il n'était plus qu'à quelques mètres lorsqu'Aneleh décida de le prendre par surprise et lui asséna un coup de queue qui le propulsa jusque dans le cimetière en flamme. Le démon, fou de rage au milieu du brasier, poussa un rugissement venu du plus profond de l'enfer alors que les corelliens reprennaient leur route. Quelques minutes plus tards, ils étaient hors de portée des flammes et atteignaient le chemin escarpé qui menait aux hauteurs d'Otennin. Enfin ils pouvaient respirer, faire le compte des victimes et réaliser qu'ils étaient sauvés.
"Vous êtes arrivé à temps, maître dragon, souffla Systus en reprenant sa respiration.
_ Oui, j'ai vu ça, répondit Aneleh en souriant, je vous ai cherché en rentrant de Mercadia, et vous voyant en mauvaise posture dans ce marais, je me suis dit, tout dragon de la forêt que je sois, qu'il était temps de faire brûler quelques arbres. Tenez, Systus, ces fioles rapportées de Mercadia vous seront certainement plus communes qu'à moi. Faites en bon usage. Quand à vous Edhon... J'ai ici l'anneau de votre fils."
Et alors que le dragon offrait à Systus les liqueurs et rendait l'anneau à une Edhon les yeux rougis par les larmes de joie et de soulagemment, Ertaï leva les yeux et contempla l'immense paroi rocheuse qui serait leur prochaine étape. Ils touchaient au but, mais il leur fallait encore traverser Otennin, et les guerres claniques qui y faisaient rage, sans encombre...







Et voilà, maintenant je vais mourir un pti coup d'épuisement, et puis je ressucite d'ici un siècle.




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Suffit de cliquer...

[ Edité par Corvis Le 26 jui 2005 ]

[ Edité par Corvis Le 26 jui 2005 ]

[ Edité par Corvis Le 26 jui 2005 ]

Pas possible au niveau des règles la dernière je pense.
Peut être garder l'idée mais reformuler d'une façon complètement différente...

Un peu plus de précisions s'il te plait, parce que vu qu'aucune règle n'a jamais parlé de ça, je pense que c'est tout à fait possible, mais si tu veux je donne la règle en entier.

Bon, je vais pas donner mon jugement, ça serait que me répéter...
Pour le Cimetière slyvoïde, le "pour" veut pas dire grand chose question règle. On sait pas si c'est un coût ou un effet supplémentaire, je te suggère de le remplacer par un "et" tout bête.
Sinon, je trouve que t'y vas quand même un peu fort sur les blasts de ton eétion, sans compter qu'il y a encore deux extensions. ( Cf Foudre , Choc, maintenant Embrasement + quelques autres blasts de ta création... )

sheriff_jackson, qui part demain pour trois semaines et à qui Lumière sombre va quand mêm un peu manquer...

EDIT : Je viens de remarquer. Y a une erreur de conjugaison dans le TA de Norx, cardinal de l'Incamal.

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Venez, voyez et donnez votre avis !
Allez, on click sur la bannière !

[ Edité par sheriff_jackson Le 26 jui 2005 ]

Effectivement, j'ai du surement me baser sur le texte d'une vieille carte pour le cimetière.
Sinon les blasts c'est normal, les nouveaux grands méchants de ce bloc sont les shälämäks en rouge, et le rouge est la couleur dominante de l'extension, donc c'est normal qu'il y ait beaucoup de blasts, mais il n'y en a quasiment pas dans les 2 extensions suivantes.
Et pour le TA : Non, c'est une erreur d'étourderie, un ancien L ne fait pas de fautes de conjugaison



EDIT : Si ça peut te rassurer, je pars également bientôt en vacances jusqu'à fin Août

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Suffit de cliquer...

[ Edité par Corvis Le 26 jui 2005 ]

Bon ben j'ai pas eu le temps de continuer l'histoire et je pars tout à l'heure, alors j'Up à peine, et puis ensuite, ça sera à la rentrée pour la suite de l'histoire et des cartes.

Up

Oula, je découvre cette extension, et sincèrement, je la trouve magnifique ! Quel travail !
Bravo Corvis
Je te conseil de contacter Wotc et leur montrer ta création ... par contre tu devras faire des VO à ce moment

Ah tiens la carte du sujet "enchanter: cimetière" que j'avais lancé pour le jeu FC.
Si tu veux des précisions sur les problèmes de règles que ça pose, il me semble que j'en avais relevé à l'époque, mais je n'ai pas le courage d'aller les rechercher.

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Mes Feuncartes: http://www.smfcorp.net/index.php?page=affichefun&login=Rincevent

[ Edité par Rincewind Le 19 aoû 2005 ]