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Crutch

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Envoyé par Crutch le Lundi 31 Mars 2014 à 17:39


Bonjour à tous, je lis ce forum depuis quelques années, et particulièrment ce topic, vu que j'aime beaucoup le cinéma. Comme il est un peu à l'abandon, je vais essayer de faire quelques critiques (j'ai pas l'habitude, soyez indulgents).
On va commencer avec une trilogie que je trouve très intéressante.
Blow up (1966),Michelangelo Antonioni
Thomas(David Hemmings) est photographe à Londres, fait des reportages et des photos de mode. Un jour, il prend en photo un couple dans un parc et decouvre en agrandissant la pelicule qu'il pourrait avoir assisté à un meurtre.
Ce film à déjà été critiqué ici par Boris et gedat,qui l'avait trouvé ennuyeux, je vais donc donner mon avis: je ne me suis pas du tout ennuyé pendant la première partie, mais aprés les agrandissements,j'ai comencé (malgré Jane Birkin à poil),à trouver le temps long. Mais à partir du concert des Yardbirds(Jeff Beck)c'est reparti, et la fin est géniale.
Le film est très difficile à décrire,mais il est plein d'idées thématiques sur le rapport à l'image et l'obsession. Les acteurs sont très bons, surtout Hemmings, qui reussit à incarner un personnage sur lequel on ne nous dit rien, uniquement par son jeu, ses attitudes, c'est assez impressionant. Le Londres des années 60 est decrit vià des saynètes, des rencontres, qui créent une ambiance unique, avec la bonne musique d'Herbie Hancock par dessus. Certaines scénes sont incroyables (Les mimes, la decouverte de la "tache", les P*****S DE YARDBIRDS, l'achat de l'helice) et c'est mis en scéne avec un talent palpable.Un film à voir, pour constater son influence sur d'autres réalisateurs.
Palme d'Or 1967
Conversation secrète(The Conversation) (1974),Francis Ford Coppola
Harry Caul(Gene Hackman) est un "plombier", un spécialiste des écoutes, se vantant de son professionalisme. Il est engagé pour enregistrer une conversation entre un homme et une femme. En analysant l' enrégistrement, il découvre que le couple est en danger de mort.
Blow up était un film sur l'analyse de l'image, Conversation secrète reprend ouvertement ce théme et le transpose sur l'analyse du son.L'atmosphere du film est complétement differente: le swinging London est remplacé par un San Fransico de plus en plus froid et depressif, à l'image du personnage principal, totalement introverti et culpabilisé par un événement traumatique qu'il veut empécher de se répéter.
Pour moi, le grand point positif de ce film, c'est que la mise en scène est à la fois en raccord avec la psychologie du personage, et en même temps se détache de lui, au fur et a mesure que son univers du secret se délite.Ca passe par des cadrages, des décors, la musique, et c'est assez discret, ce qui fait ressortir LA scène de la salle de bains( je ne spoile pas mais).De nouveau, les acteurs sont exellents, Gene Hackman est impérial, mais Harrison Ford et John Cazale tirent leur epingle du jeu.L'ajout, par rapport à Blow up, c'est aussi la dimension conspirationiste, qui est liée à l'époque( Watergate) et contribue à l'isolement du personnage.
Aprés, j'ai quelques réserves sur la séquence onirique,qui fait très cheap,et je ne pense pas comme Thoret que ce soit le meilleur Coppola, mais c'est un très bon film qui contient des scènes incroyables, et qui continue la reflexion de Blow up sur la croyance en l'aspect technique, et in fine la place du regard/l'ecoute du spectateur.
Palme d'Or 1974
Blow out (1981), Brian De Palma
Jack Terry( John Travolta) est preneur de son sur des séries Z. En enregistrant des sons dans la nuit, il capte l'accident de voiture d'un sénateur et sauve la vie de Sally (Nancy Allen), qui voulait faire chanter celui-ci.En réecoutant l'enregistrement,et en le combinant avec les images du complice de Sally,il obient la preuve d'un complot contre le sénateur.
Vous l'avez deviné, Blow out est diréctement inspiré des deux films précedents, en opérant une combinaison de l'image et du son, il réalise aussi le montage des thématiques,de l'intérogation sur le médium cinematographique et de la conspiration politique, pour y mixer un thriller d'une virtuosité incroyable,dont la mise en scène balaye les quelques faiblesses scenaristiques(le plan du tueur).
C'est le meilleur rôle de John Travolta, le film est bourré de grands moments de cinéma(le split-screen d'exposition,l'accident,le montage son/image,les meurtres,le flash-back,la fin), c'est d'une richesse thématique égale aux deux premiers, la photo du grand Vilmos Zsigmond est irréprochable...Chef d'oeuvre,et un des meilleurs De Palma (au passage,je conseille le livre de Luc Lagier Les mille yeux de Brian De Palma, bien qu'incomplet,son analyse de Blow Out et de L'impasse valent le détour)

J'espére que ça vous aura donné envie de les voir si vous ne les avez pas vus,de discuter si vous les avez vus et je suis désolé pour les fautes d'orthographes si il y en a.
A la prochaine.

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Lundi 31 Mars 2014 à 17:45


Bienvenue à toi et content de voir que je ne suis pas le seul à penser que la scène de la salle de bain du Coppola est un extraordinaire moment de cinéma. Pas le tout meilleur Coppola mais sorti du trio de classiques Le Parrain-Le Parrain 2-Apocalypse Now c'est mon préféré avec Rusty James.

Boris, qui a l'intuition qu'on se " connait " déjà 

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gedat

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Envoyé par gedat le Jeudi 03 Avril 2014 à 19:02


J'ignorais absolument qu'il y avait un autre "Blow-Up like" que Blow Out. Vu que j'ai aimé les deux ça me donne envie de voir le Coppola.


Dr_Z

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Envoyé par Dr_Z le Samedi 05 Avril 2014 à 12:11


L'homme tranquille (John Ford, 1952)

Sean (John Wayne), un américain né en Irlande, décide de rentrer dans son village natal, Inisfree. Il y rencontre Mary-Kate Danaher (Moreen O'Hara) dont il tombe amoureux. Mais le frère de cette dernière (Barry Fitzgerald) ne voit pas Sean d'un bon œil.

Le rythme assez lent du film a ceci de paradoxal qu'il ne lui constitue pas une tare. C'est d'autant plus étonnant que l'homme tranquille est une comédie. Autre point qui m'a surprit: le début du film contraste avec le reste. L'humour est y plus "anglais" (beaucoup plus basé sur les répliques absurdes) alors que le reste du film utilise surtout du comique de situation (sans toutefois abandonner les dialogues surréalistes, comme les deux scènes où le prêtre pêche le saumon).
Concernant le côté formel, il me serait difficile d'adresser un reproche. Le jeu sur la météo est une idée très sympathique, la photo est superbe, et le tout est impeccablement filmé. Un reproche assez classique adressé au film a en revanche été signalé à la fin de la séance: certaines personnes pensent que les acteurs surjouent (surtout Moreen O'Hara). Je vous laisserai juger si vous voyez le film, mais je n'ai personnellement pas eu cette impression. Si je devais trouver un défaut, ce serait la quantité énorme de clichés. Limite, le film se serait déroulé en France, tout les personnage porteraient un béret et auraient une baguette de pain sous le bras. OK, Ford fait un film correspondant aux idées de l'époque que se font les américains sur l'Irlande. OK, il place l'action dans les années 20. OK, il veut faire un film se déroulant dans un sympathique cadre campagnard. Mais d'un réalisateur d'origine irlandaise, on aurait pu s'attendre à autre chose.
Pour continuer sur le cadre, la galerie des personnages secondaires constitue un gros point fort du film. Cette galerie contribue parfaitement à l'ambiance chaleureuse du film et malgré les clichés, on ne peut s'empêcher de trouver les personnages attachants. Le tout fait de l'homme tranquille une comédie réussie et originale moins par son scénario que par sa mise en application.

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Le 02/04/2020 à 15:21, Borislehachoir avait écrit ...
Tant que New ne redebarque pas nous sortir des regles de 83 pages avec 6 camps et 9 conditions de victoire cumulatives...

Crutch

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Envoyé par Crutch le Samedi 12 Avril 2014 à 02:48


Goyokin,l'or du shogun(1969), Hideo Gosha.

Magobei Wakizaka(Tatsuya Nakadai) à quitté son clan après le massacre d'un village de pêcheurs,diversion organisée par son beau-frère le chambellan pour récupérer l'or du shogun,transporté par un bateau qu'il à fait s’échouer.Trois ans plus tard,rongé par la culpabilité, il apprend que le drame va se reproduire,alors que des membres du clan veulent le faire taire,et décide d’empêcher le massacre.
Attention,chef d'oeuvre du chambara: Gosha rivalise avec les plus grands pour un film à la beauté incroyable, aux paysages enneiges style Le grand silence(sorti un an plus tôt et influence évidente),emplis de nuées de corbeaux, qui servent de cadre à un film aussi engagé que l'incroyable Hara-Kiri de Kobayashi dans la déconstruction de la figure du samouraï. Nakadai interprète avec son brio habituel un personnage en lutte contre sa caste et ses propres démons,mais les autres personnages sont aussi bien écrits et interprétés: la survivante du village est traitée avec beaucoup de respect malgré sa déchéance et sera plusieurs fois d'une aide décisive pour le héros et le chambellan est plus une victime du système qu'un réel enfoiré.
Les séquences s’enchaînent avec une mise en scène entre maîtrise, idées graphiques(les cadrages dans la scène d'ouverture,les corbeaux,la chute du feu, la fin) et sonores( le jeu sur le son lors du massacre, le souffle sur les mains,les tambours avant la fin), qui ne perturbent jamais le cours d'une intrigue dont les résonances politiques n’interfèrent pas avec le plaisir du spectateur.
Les défauts:un thème musical peut être pas aux goût de tout le monde(moi j'aime bien),le prix de base du DVD Les Introuvables(vive les réducs) ,dont on salue la qualité irréprochable.
Un super film, que j'ai préféré à Hitokiri le châtiment,autre chambara désespéré du même réalisateur.

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 12 Avril 2014 à 09:09


Question sans rapport : Crutch, ton pseudo, c'est en rapport avec le perso d'Underworld USA ?

Boris, Goyokin >>>>>

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Crutch

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Envoyé par Crutch le Samedi 12 Avril 2014 à 10:23


Oui , une des raisons pour lesquelles je ne postait pas sur MC, c'est parce que je suis un psychorigide du pseudo et que j'arrivais pas à en trouver un qui soit à la fois une référence à qqchose(je suis nul pour les inventer) et qui corresponde quand même à ma personnalité,parce que je m'exprime à travers (j'aurais pas pris Pete Bondurant,même si il à la classe  ).Et puis quand j'ai lu Underworld USA, il y a quelques mois, j'ai adoré ce personnage et je pense pas que je le trahisse en l’utilisant. Et il est sympa Crutch ( sauf avec les communistes)

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 12 Avril 2014 à 10:51


C'est pire que ce que je pensais niveau goûts communs : j'ai pour pseudo Pete Bondurant sur un autre forum...

Boris.

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jokerface

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Envoyé par jokerface le Dimanche 04 Mai 2014 à 16:41


Allez, up parce que ça le vaut bien :

Je suis allé voir le nouveau Spiderman. Je vous propose ma critique :

C'est long.
Ya de beaux effets.
C'est mièvre au possible.
Ya un extrait du prochain Xmen (WTF ?) dans le générique de fin.


Voilà, merci de m'avoir lu. NEXT !

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Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ...

Mon papa me disait : "on n'écrase par les fourmis, fils"

Crutch

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Envoyé par Crutch le Mardi 27 Mai 2014 à 12:47


Up post-partiel pour dire que 3h10 pour Yuma est un chef d'oeuvre de tension et de psychologie millimètrée avec des acteurs exellents et une mise en scene et photo incroyables de maîtrise. Merci Boris.
Au passage, si vous êtes sur Paris en juillet, ne ratez pas la rétrospective Kinji Fukasaku (Battle Royale,mais pas que), si vous voulez voir des japonais à lunettes de soleil se taper/tirer dessus en hurlant, avec une caméra à l'épaule bien gérée, des voix off et des arrets sur images épiques, c'est maintenant ou jamais!
Programation:http://www.cinematheque.fr/fr/dans-salles/hommages-retrospectives/fiche-cycle/kinji-fukasaku,582.html
Calendrier:http://www.cinematheque.fr/fr/calendrier-general.html?annee=2014&mois=7

 

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Envoyé par Borislehachoir le Mardi 27 Mai 2014 à 16:52


Rétro sur laquelle je t'ai envoyé un mail il y a quelques jours, sois-dit en passant 

Maintenant les questions sont les suivantes :
1 - Vais-je réussir à trouver du taff en juin pour me permettre dix jours de vacances parisiennes en juillet ?
2 - Quel est la meilleure semaine ? ( la ça dépend des films qu'on veut voir, perso je privilégie ses films que je ne connais pas et qui ont bonne réputation : le samourai et le shogun, Hommes, porcs et loups.... ).
3 - Corum, y a de la place chez toi ?

Boris.

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Envoyé par corum le Mardi 27 Mai 2014 à 23:34


Le 27/05/2014 à 16:52, Borislehachoir avait écrit ...
Rétro sur laquelle je t'ai envoyé un mail il y a quelques jours, sois-dit en passant 

Maintenant les questions sont les suivantes :
1 - Vais-je réussir à trouver du taff en juin pour me permettre dix jours de vacances parisiennes en juillet ?
2 - Quel est la meilleure semaine ? ( la ça dépend des films qu'on veut voir, perso je privilégie ses films que je ne connais pas et qui ont bonne réputation : le samourai et le shogun, Hommes, porcs et loups.... ).
3 - Corum, y a de la place chez toi ?

Boris.


En juillet : OUI. Plutôt après le 8 ceci dit

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Envoyé par Crutch le Samedi 05 Juillet 2014 à 00:43


Sous les drapeaux,l'enfer(1972), Kinji Fukasaku
Une veuve japonaise, 26 ans après la fin de la guerre, demande continuellement aux autorités de ré-ouvrir le dossier de son mari, soi disant fusillé pour désertion, ce qu'elle conteste.Elle rencontre des vétérans de l'ancienne unité pour apprendre la vérité et en apporter la preuve.
Ce film est absolument incroyable: c'est un tourbillon ininterrompu d'idées, de fulgurances stylistiques, de discours à la fois critique, désenchanté,incroyablement juste, parfois touchant mais surtout violent dans sa dissection sans fard du sentiment japonais sur le traumatisme de la guerre.
La structure narrative rappelle Rashomon (témoignages en flash-back se contredisant et se complétant), mais le traitement de l'image dans les flash-back est unique, un patchwork entre images d'archives et "reconstitutions" aux couleurs changeantes, allant du noir et blanc ultra-contrasté à la saturation, qui sonne toujours justifié par le discours(une violence quasi irréelle et pourtant aux conséquences tangibles, des témoignages mis en conflit par l'image).De plus les rencontres successives des vétérans sont admirables par le talent de caractérisation du cinéaste, qui présente à la fois des personnages intéressants et humains et une facette de sa thématique d'exploration du Japon traumatisé par l’intérieur: par exemple un professeur dont le cours est interrompu par les avions américains atterrissant, un acteur de théâtre jouant le soldat ne sachant pas que la guerre est finie...

Les acteurs sont tous incroyables de justesse et le rythme très rapide étourdit le spectateur: les discussion d'une finesse rare s’enchaînant avec des scènes de guerre ou la violence et le chaos est filmé comme Fukasaku sait si bien le faire (caméra à l'épaule, montage violent, plans penchés)bien que ce soit lors de plans fixes que l'horreur est la mieux captée,sur le monologue militariste d'un ex gradé exprimant les bienfaits de la violence comme fondement de l'ordre du Japon,ou sur le profil englouti par l'ombre d'un soldat cannibale se rendant compte de l'indifférence céleste.

Le film est profondément nihiliste, et très personnel;le réquisitoire contre le système en filigrane dans les œuvres du cinéaste y est ici absolument explicite (criminels de guerre au gouvernement, attaque frontale contre l'Empereur et l’hypocrisie du régime) malgré tout il conserve (voir sublime) la jouissance esthétique propre à son style. 90 minutes de montagnes russes émotionnelles, que seules un bout de scène(la toute fin du segment de l'aveugle), la copie parfois fatiguée et la synchronisation des sous titres ont légèrement ralenties.
Facilement dans le top 20 voir le top 10 de mes films préférés. 
Parisiens,parisiennes, le rattrapage, c'est le 28 juillet à 17h00 à la Cinémathèque (Bercy)!(Pas de DVD Zone 2

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 05 Juillet 2014 à 09:25


Bon ben je sais quel film important j'ai raté à la rétro 

Blague à part je vais tenter de me rattraper sur le reste et aussi de revoir mes trois préférés (Le Cimetière de la morale et les deux premiers Combat sans code d'honneur). Elle est quand même HYPER fournie cette rétro, y a plein de films dont j'ignorais complètement l'existence.

Boris.

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Lundi 14 Juillet 2014 à 11:23


Petit message synthétique en " direct " de la rétro Fukasaku (et pardon à Crutch pour m'être barré assez vite) sur ce que j'ai pu voir.

Pour l'instant la meilleure découverte de mon côté est Le Samourai et le shogun, un film de sabre contestataire comme je les aime, très bien joué et très bien écrit qui n'a quasiment rien à envier à du Gosha ou du Okamoto en grande forme. Peut-être mon rôle favori pour Sonny Chiba, plus humain et plus " intérieur " que d'habitude, avec plein de moments très forts émotionnellement (le suicide contraint, l'attaque des villageois, la relation entre la danseuse et l'aveugle) bref c'est vraiment excellent. Micro-bémol, j'ai trouvé ses scènes d'action un peu en dessous du reste.

Ensuite, Si tu étais jeune est un très bon film social filmé exactement comme ses films de yakuzas, très anti-capitaliste. C'est l'histoire de 5 copains qui décident après la deuxième guerre mondiale et mettre en commun l'argent qu'ils gagnent pour s'acheter un camion, nommé " Indépendance numéro 1 " justement. En route les compagnons disparaissent (l'un meurt, l'autre fonde une famille, le troisième part en taule) et les deux derniers restent seuls avec le camion en pleine période de grèves violentes et de conflits sociaux. A part un surjeu fréquent des acteurs principaux, c'est très bien senti, très touchant et les flashbacks sont amenés avec une rare adresse. Peut-être un des films éclairant le mieux la pensée politique du réalisateur.

Numéro 3, Triple Cross est un téléfilm de fin de carrière sur trois vieux gangsters qui s'associent à un jeune rocker pour faire un casse, sauf qu'il les trahit. C'est TRES rock (avec du heavy metal japonais dedans), pas profond pour un sou mais extrêmement divertissant, surtout que c'est étonnant de pèche pour un réal de plus de 60 piges (certes, il fera Battle Royale à 70). Y a d'énormes moments de surjeu ou de n'importe quoi mais ça fait partie du charme un peu destroy du film.

Un peu déçu par le reste. La Maison des geishas est un film de vieux rempli de seconds rôles féminins hystériques. Le scénar est intéressant (c'est beaucoup plus cru que la couillonade hollywoodienne dont je tairai le nom) mais je trouve que question mise en scène la fin est à la fois hyper génante et limite moralement. Par contre, ça se suit avec un certain plaisir à l'exception des dix dernières minutes.
La Demeure de la maison noire est une sorte de mélodrame pop avec une femme (jouée par le travesti du Lézard Noir) convoitée par tout plein de monde et qui les conduit tous à leur perte. Honnêtement, malgré quelques beaux moments (le garde du corps et le soupirant qui s'entretuent, quelques chansons sympas) c'est très kitsch et le côté expérimental devient vite relou.
Du Riffiffi chez les truands se suit mieux mais est quand même très moyen, c'est un film de casse avec un japonais, un coréen et deux américains qui doivent surmonter leurs différences culturelles, sauf que comme ils sont tous totalement abrutis ben ils font de la merde, c'est assez prévisible, tous les persos ou presque sont antipathiques et à la limite c'est un peu fun à la fin quand tout le monde se balance des batons de dynamite en pleine gueule mais sinon c'est anecdotique.

Boris.

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