Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 07/02/2011 | Envoyé par Weeds le Jeudi 22 Novembre 2012 à 20:02
En gros, fais un blog. Weeds. EDIT : Oui je n'avais pas lu la fin du message de Boris
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 03/12/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 28/06/2004 | Envoyé par corum le Vendredi 23 Novembre 2012 à 18:44 Théorème, Pasolini
Un beau jeune homme (Terence Stamp) apparaît soudainement au sein d'une famille bourgeoise. Il attire irrésistiblement les 5 membres (la servante, le fils, la mère, la fille, le père) de la famille, dont il comble les fantasmes. Il disparaît aussi soudainement qu'il était apparu, les laissant dans un désarroi qu'ils tentent de combler chacun à sa manière. Un film difficile, mais très intéressant. L'idée est visiblement d'étudier les réactions de chacun des membres face à un même stimulus : les satisfaire pleinement avant de leur retirer satisfaction. Chacune des différentes réactions est très plausible et intéressante. On a affaire à des personnages très secs, très ,peu de caractérisation, au fond ce Visiteur est la seule chose qui semble relier cette famille bourgeoise, éparpillée dès le début. Les acteurs ont peu à faire (pas forcément si simple mais bon), mais Terrence Stamp est lui convaincant de beauté christique, en tout hétérosexualité bien sûr. Le film souffrent de quelques lourdeurs formelles, surtout narratives : le montage ne parvient pas tout à fait à cacher le côté répétitif des 5 trajets différents. Heureusement le film est court et évite ainsi la lourdeur. De même, le début un peu expérimental m'a moyennement convaincu. Bref, un film passionant, qui invite à la réflexion et à la discussion, mais un peu en déça des autres Pasolini que j'ai vu. Ordet, Dreyer Une famille danoise. Le grand frère Mikkel est marié Ingrid à une très belle jeune femme enceinte de leur troisième enfant. Il a perdu la foi. Le second, Johannes, se prend pour Jésus. Le troisième, Anders, est amoureuse de la fille du tailleur. Mais celui-ci s'oppose à leur mariage, car lui et le père de famille Morten ne partagent pas la même religion. Si Ordet est tout sauf une daube infâme vide et inregardable, j'ai un peu de mal à m'expliquer son statut de chef-d'oeuvre incontesté du cinéma. En effet, le dénouement du film se devine peu ou prou à la 5e minute, ce qui rend tous les discours subséquents sur la foi et le doute absolument inintéressant : on a très bien compris d'où Dreyer veut en venir. De plus, je trouve que la vision de la foi proposée sans aucune originalité, ce qui pour un film autant basé sur le discours sur la foi est agaçant. Et même si je ne suis pas croyant, c'est pourtant un sujet qui a produit des films qui m'ont passionné. Enfin formellement, Dreyer, sans être mauvais, me paraît bien inférieur à Bergman. Beaucoup trop de choses passent par la parole (oui c'est le titre du film, et alors ? ), et les deux heures sont un peu longues tant le film est sec. Bref, pour moi ce film c'est La Source en moins bon, mais 5 ans plus tôt. Un nuance de taille à apporter, c'est le conflit entre Morten et la tailleur, et la façon dont il se résout, c'est très beau, presqu'irreligieux, qui résume presqu'entièrement la beauté du Nouveau Testament (un texte pour lequel j'ai pourtant peu d'estime). Pourquoi gâcher cette belle réussite parce qui s'avère être l'intrigue principale ? (je tente d'utiliser un langage qui ne spoil pas). Je suis tenté de répondre par militantisme... Bref, un très bon film mais qui à mon avis usurpe son statut. [ Dernière modification par corum le 23 nov 2012 à 18h45 ]
___________________ "car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Dimanche 25 Novembre 2012 à 22:29 Drugstore Cowboy - Gus Van Sant (1989)
Bob (Matt Dillon) dirige un petit groupe de quatre junkies qui se fournissent en cambriolant des pharmacies. Drugstore Cowboy, deuxième long-métrage de Van Sant, est typique de son auteur en ce qu'il porte sur une sous-culture de marginaux. L'esthétique du junkie est là, la vie au jour le jour, les opérations de cambriolage insensées, les drames, le jeu du chat et de la souris avec la police, les gros plans sur des injections de morphine, etc. Van Sant se paie même le luxe de faire jouer l'auteur légendaire William S.Burroughs, dans le rôle d'un vieux prêtre toxicomane aux discours de philosophe. Le film ne manque pas d'humour, notamment dans les confrontations avec la police ou les superstitions absurdes de Bob. Si on peut lui reprocher quelques fautes de goût avec des passages expérimentaux qui ont pour but de souligner ce que l'on comprend déjà, et une musique jazz pas toujours approprié, Drugstore Cowboy est malgré tout un bon film, qui est d'autant plus intéressant quand on sait est tiré d'un roman autobiographique dont l'auteur était en prison au moment de la parution. I am Number Four - DJ Caruso (2011) John Smith ne s'appelle pas vraiment John Smith. S'il a choisi une fausse identité, c'est parce que c'est en réalité un extraterrestre recherché par d'autres extraterrestres démoniaques qui veulent le tuer. En effet John Smith possède des pouvoirs susceptibles de sauver la terre de leur invasion. En attendant, il essaye de vivre une vie de lycéen normal, dans son lycée américain avec ses classiques couloirs-avec-des-casiers-et-des-quarterbacks-qui-terrorisent-les-premiers-de-la-classe. Son amour naissant avec la belle Sarah est mis en péril quand les extraterrestres retrouvent sa trace. Vous l'aurez compris, I am Number Four n'a pas pour ambition de révolutionner le cinéma. Si on passe outre, il y a des pistolets bad-ass qui lancent des boules de feu, des combats de chimères et même un peu d'humour bien placé (le haunted hayride, sorte de train fantôme sur une charette) à la fête foraine locale), et les passages "émotion" arrivent à ne pas être trop relous. Un bon divertissement, en somme.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 28/12/2022 Grade : [Divinité] Inscrit le 18/02/2004 | Envoyé par Larme le Mercredi 28 Novembre 2012 à 18:49
Moi, j'ai retenu que y'avait Teresa Palmer, Diana Agron et des effets spéciaux... T'as r'tenu plus de trucs que moi en fait :o
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 07/02/2011 | Envoyé par Weeds le Jeudi 29 Novembre 2012 à 00:10 Bon comme je l'ai annoncé sur le topic de la meilleure vanne, je suis allé voir Skyfall hier soir.
Étant à Londres, je l'ai donc vu en anglais, ce qui est très appréciable, et sans-titres, ce qui est également appréciable. Pour parler davantage du film en lui-même, j'hésite personnellement à le placer au-dessus de Casino Royale pour certains de ses aspects : l'originalité du méchant avec l'excellent Javier Bardem (dans un globalement très bon casting), un humour sympathique et qui marche plutôt bien, la fin assez intéressante. Toutefois, il y a un certain équilibre puisque par rapport à Casino Royale il manque notamment d'une James Bond Girl de la classe d'Eva Green et que les éléments d'introduction auraient été sans doute plus attendus dans le premier volet avec Craig. Mais je ne serai pas aussi sévère que certains à ce sujet pour deux raisons : la première c'est que si ces éléments arrivent tardivement, on pourrait du coup éventuellement y voir un manque dans Casino Royale plutôt qu'un problème dans Skyfall. La deuxième c'est qu'on a la nette impression que le film cherche d'une part à faire complètement oublier Quantum of Solace (en ce qui me concerne, c'était un peu déjà fait), et d'autre part à faire taire les détracteurs de Craig et du renouveau de la franchise sans faire entièrement retour aux « sources ». Et c'est tout à fait réussi des deux côtés. D'abord parce que Craig est très bon dans ce rôle, et qu'il arrive à être crédible y compris dans les ennuis physiques que rencontre son personnage. Un James Bond qui rate, un James Bond qui manque de tomber, un James Bond qui fatigue et qui endure, c'est rare, et ça fait du bien. Et puis parce qu'il arrive aussi à avoir une certaine classe, d'autant qu'on a rarement vu un James Bond plus patriote, et le film se déroule majoritairement en Angleterre. Ensuite parce qu'on ne s'ennuie pas et que les scènes d'action sont en général très bien réalisées, lisibles et plutôt impressionnantes (ma préférée reste la scène d'intro avec notamment le passage à moto sur les toits du Grand Bazar). Le combat entre Bond et le tueur à gages dans la tour à Shanghai est très bien aussi (clin d'oeil à ceux qui trouvaient très bien le combat Bane vs. Batman dans TDKR, dans le genre blockbuster de l'année celui de Skyfall est largement plus intéressant). Par contre effectivement la fin perd en intensité et avec des ficelles moins impressionnantes et plus connues, alors que je trouve la gestion de la lumière et la photo très réussie dans le manoir Bond. Et puis enfin quand même, ces clins d'oeils aux épisodes précédents, ça fait plaisir. Peut-être que ça a été mieux fait ailleurs mais ça rend quand même bien. Les petites doses d'humour, la réplique de Q sur le fait de ramener l'équipement en bon état, la voiture, le bureau du nouveau M... Ça colle dans le film, ça colle en tant que James Bond, sans pour autant réellement l'handicaper puisque parmi les clins d'oeils on tombe pas dans le piège des gadgets (Q est donc plus moderne et fait davantage geek informatique que geek de laboratoire d'inventions, l'ancienne voiture en prend un sale coup, etc.) Le méchant avec une autre forme d'ambition que celle de s'approprier le monde et des richesses, Silva possède une motivation bien plus personnelle. L'aspect poursuite qui subsiste pendant une grande partie du film pour se retourner ensuite. La fin où (attention risque de spoil imminent) : James Bond ne gagne pas vraiment vu que Silva aura atteint a posteriori son objectif. Certes, dans Casino Royale Eva Green meurt mais on avait pas un aspect d'échec aussi présent. Weeds, et pour le coup, vivement le prochain.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Jeudi 29 Novembre 2012 à 01:26 Heathers/Fatal Games ( Michael Lehmann, 1989 )
Trois jeunes filles prénommées Heather sont les reines de leur école. Veronica ( Wynoma Ryder ), leur faire-valoir, s’émancipe de ses anciennes amies lorsqu’elle rencontre J.D. ( Christian Slater ). Une farce envers la chef des Heathers tourne très mal. J’ai constaté avec grand plaisir le petit succès de mes critiques de bons teen movies 80’s : en voilà un de plus. Parfois perçu comme un cousin du Pump Up the volume d’Allan Moyle qui bénéficiait également de la présence de Christian Slater, ce Heathers ( le titre français est d’une incroyable idiotie ) est en réalité un ancêtre du très bon Lolita malgré moi avec lequel il partage une volonté de plonger jusqu’à la nausée dans la micro-société d’adolescents avec ses ténors, ses marginaux, ses tortionnaires et ses victimes ; le scénariste du film étant également celui du Batman le défi de Tim Burton, il semblait logique de ne pas avoir affaire à une énième idiotie conformiste. Heathers est le film pour ado le plus violent dans son propos et le plus noir dans sa vision du lycée que j'ai pu voir. Il est sauvé de la complaisance par son humour ( très ) noir et omniprésent qui en fait une satire sociale parfois aussi jouissive qu’un Battle Royale, à ceci près que là ou le Fukasaku tenait son concept jusqu’au bout, le film de Lehmann cède néanmoins sur le final à un peu de conformisme là ou il nous promettait une apocalypse absolue, une décennie avant Columbine. Tout y passe : les parents amorphes, les profs incompétents ( la prof hippie est absolument merveilleuse ), l’intolérance face à l’homosexualité ( " Et là, le point culminant pour le faire passer pour un pédé : une bouteille d’eau ! " " Euh… ça fait gay une bouteille d’eau ? " " Ici, si tu ne bois pas de bière, t’es forcément homo ! " ) ou le narcissisme des lycéens ( les deux scènes d’enterrement sont les plus drôles et n’ont rien à envier à la dispersion des cendres dans The Big Lebowski ). Wynoma Ryder était hyper craquante à l’époque et Slater prouve encore une fois qu’avant de se perdre dans les années 90, il peut se vanter d’avoir été l’un des meilleurs acteurs de teen movies. Si j’apprécie énormément les acteurs et le scénario, la mise en scène de Lehmann me semble trop statique, trop académique. Pas de quoi plomber le film mais je pense que plusieurs passages auraient gagné à disposer d’un cinéaste plus dynamique. Le mélange de tons ne fonctionne pas à chaque fois mais qu’importe : Heathers est un film comme l’on ne pourrait certainement plus en faire aujourd’hui, un vrai film d’ado hurlant sa haine au monde qui n’a guère d’équivalent dans la subversion et la méchanceté. Indispensable. Sweet Sweetback’s Baadasssss Song ( Melvin Van Peebles, 1971 ) Sweetback ( Melvin Van Peebles ) est un jeune noir vivant d’exhibitions sexuelles devant des blancs. Lorsque l’un de ses amis est brutalisé par des policiers Sweetback les frappe. C’est le début d’une longue cavalcade. Faute d’être le premier blaxploitation comme certains incultes le prétendent ( Le casse de l’oncle Tom critiqué ici a été réalisé un an avant ), ce film au titre absolument impossible à écrire est néanmoins le déclencheur de la frénésie blaxploitation, son important succès conditionnant l’explosion du genre. Sa réputation est étrange : très apprécié par certains anti-blaxploit’ qui y voient un faux film de genre mais vrai film d’auteur, et conjointement laissé de côté par les aficionados le jugeant ennuyeux et daté. A vrai dire, l’œuvre de Melvin Van Peebles est indiscutablement bizarre et ressemble bien plus d’un point de vue formel à du Jean-Luc Godard qu’à du Jack Hill, par exemple. La musique et le montage sont complètement psychédéliques, les transitions abruptes se multiplient dans le pur esprit nouvelle vague, le héros passe un bon quart du film à courir et un autre quart à baiser, de la manière la plus crue possible ( peut-être Van Peebles voulait-il prouver que les clichés sur le sexe des noirs ont une part de vérité ? ) et l’histoire est réduite volontairement à ce qu’elle peut avoir de plus simple. Autre fait marquant, voir choquant : les acteurs sont bons. Que l’acteur-réalisateuir Melvin Van Peebles livre une excellente performance, passe encore, mais même les blancs débiles en guise de seconds rôles sont pour une fois crédibles. Il y a d’ailleurs une ou deux séquences ( la torture du pote de Sweetback, la fin ) qui sont les meilleures du genre. Sauf que comme pour La mort a pondu un œuf, trop d’expérimentations tuent le film. On s’emmerde énormément au début de la seconde moitié, Sweetback court dans tous les sens, baise une blanche, se bat avec un blanc, court, baise, se bat, court, baise, STOOOOP ! Et forcément avec 58 plans à la seconde c’est tout sauf reposant. En résumé, un atypique et bancal blaxploitation à la frontière entre l’expérimentation et la pornographie, qui ironiquement représente pour certains un genre dont il est certainement un des films les plus inclassables. Clairement l’un des meilleurs, aussi, et l’un de ceux ou le racisme anti-blanc passe curieusement le mieux ( et ce en dépit d’une intro le dédiant à tous les frères noirs qui en ont plein le cul des méchants blancs ). Into the abyss ( Werner Herzog, 2011 ) Werner Herzog étudie le cas d’un triple homicide aux Etats-Unis commis par deux jeunes garçons. L’un d’eux, Michael Perry, est dans le couloir de la mort, tandis que son complice Jason Burkett a été condamné à la prison à vie. La carrière et la personnalité d’Herzog font partie des grandes curiosités de l’histoire du cinéma, tant le cinéaste allemand a fait son chemin des tournages chaotiques aux conditions extrêmes au documentaire en passant par un remake de Murnau avec une constance : l’étude de la folie humaine. L’erreur serait de voir Into the abyss comme un documentaire à charge contre la peine de mort, comme si les films à la con de Darabont et Alan Parker n’avaient pas suffi. Si Herzog se déclare sans ambiguïté opposant à celle-ci, il nous présente ici deux tueurs absolument terrifiants, la folie de Perry étant aussi évidente que l’absence totale de remords chez Burkett. Au fur et à mesure qu’on apprend des éléments sur ce qui ne semblait être qu’un banal fait divers, on se rend compte que les tueurs ne sont qu’un syndrome d’une société totalement délirante. Lorsque le père de Burkett explique que désormais, toute la famille ( il a deux fils ) est réunie en prison à perpétuité, il est impossible de ne pas se demander comment peuvent se former de telles dynasties de petits criminels sans que quiconque ne vienne l’empêcher. A la fin du documentaire, la femme de Burkett révèle qu’elle est enceinte ; tout se répètera probablement une nouvelle fois dans l’indifférence générale. L’évidente tendresse d’Herzog pour les victimes me semble se marier parfois assez mal avec le caractère très brutal de ses questions ( type " vous vous sentez comment d’avoir retrouvé le cadavre de votre frère dans un bois ? " ) un peu limite question complaisance. C’est en revanche dans les passages les plus déconnectés du reste de la narration que le documentaire est le plus bouleversant : un jeune ouvrier, papa depuis peu, qui raconte sa confrontation avec Burkett ayant abouti à ce que celui-ci lui tire une balle dans la tête ( le pistolet n’a pas fonctionné ), et surtout l’interview d’un bourreau ayant exécuté 120 personnes avant de craquer. Pas de voix-off, pas de jugement, Herzog a l’immense mérite de ne pas faire dans le militantisme lénifiant et de ne pas juger les gens qu’il filme. Ereintant, déprimant, Into the abyss est un documentaire indispensable. Exceptionellement j'ai laissé les sous-titres comme il s'agit d'une oeuvre qui passe bien plus par la parole que le visuel. Black Swan ( Darren Aronofsky, 2010 ) Nina ( Nathalie Portman ), danseuse, rêve d’interpréter le Lac des Cygnes dans le ballet donné par Leroy ( Vincent Cassel ). Si elle est excellente dans le rôle du cygne blanc, elle craint de se faire voler celui du cygne noir par l’aguicheuse Lilly ( Mila Kunis ). Attention : grand cinéma. Enfin, grand cinéma pour les gens qui n’aiment pas le cinéma, parce que Black Swan me semble l’incarnation la plus absolue du film non seulement plus con qu’une émission de Morandini mais qui en plus se croit extrêmement fin avec sa symbolique pachydermique. C’est vrai qu’il est très dur de comprendre que l’héroïne est " schizo " ( elle est filmée environ 14 fois devant un miroir ), que Mila Kunis est son double négatif ( l’une est TOUT LE TEMPS en noir, l’autre en blanc ) etc etc. J’ai l’impression d’entre le mec hurler T’AS VU MA METAPHORE SUBTILE ! JE SUIS UN ARTISTE MOI ! ET Y A DE LA PERFORMANCE D’ACTEUR ! C’est d’une absolue laideur visuelle et pas seulement. Même dans des polars italiens débiles, on n’aurait pas osé l’une des pires scènes de cul de tous les temps entre les deux filles ( Nathalie Portman ayant à peu près le sex-appeal de Jaguar en pyjama orange ), ou on a droit à un cunnilingus pathétique avec des bruitages à la con qui font un bruit du genre " slurp slurp ". Sans parler des effets BOUH ! T’as peur ! qui viennent polluer le film toutes les trois minutes. Pitié, que Aronofsky ne fasse jamais un vrai film d’horreur, il serait capable de nous refaire le coup de l’héroïne qui psychote toute seule chez elle, sauf qu’en fait c’est juste son chat ( " Twinky ! Tu m’as fait une de ces peurs ! " ). Je déteste tous les personnages du début à la fin. Il est absolument impossible de s’identifier à l’héroïne qui m’a donné des envies de meurtres au bout de dix secondes et l’accumulation de pathos ( la pauvre, sa maman est méchante, elle se mutile, et puis elle est sexuellement frustrée ) fait penser au pire d’Inarritu ou de Lars Von Trier. Ce sont tous, tous les pantins du scénariste qui n’ont aucune réalité, aucune chair. Et alors le parallélisme histoire du Lac des cygnes/histoire de l’héroïne je crois qu'en en plus de confirmer l’abus de métaphores neuneus par Aronofsky, donne l’impression d’avoir été vu deux mille fois en mieux chez des cinéastes un peu moins contents d'eux. Une étron qui confirme tout le bien que je pense d’Aronofsky. Je ne pense absolument rien de bien d’Aronofsky. Le port de la drogue ( Samuel Fuller, 1953 ) Skip McCoy, pickpocket ( Richard Widmark ) vole le portefeuille de Candy ( Jean Peters ) dans le métro. La police suivait Candy, soupçonnée d’être en liaison avec un réseau communiste. Lorsque Skip découvre qu’il est en possession d’un important microfilm, il est traqué à la fois par la police et par les communistes. Une lecture du script en diagonale pourrait laisser croire qu’on est en présence d’un énième film de propagande anti-communiste des plus idiots. C’est heureusement beaucoup plus complexe et plus intéressant que cela. Fuller filme les marginaux, et les trois personnages principaux qui sont donc un pickpocket, une prostituée et une indicatrice de police, sont montrés avec une incroyable bienveillance quand on repense au fait qu’ils sont tous des parasites aux yeux du système américain. Les flics qui recherchent Skip sont d’ailleurs contre-productifs dans leur zèle ( Skip est convaincu qu’on lui collera tout sur le dos ). Et surtout, élément qui m’a beaucoup plu : là ou les films à thèse jouent sur une prise de conscience progressive du personnage principal, ici Skip ne prend conscience de rien du tout ! Quand Skip accepte de se battre, c’est uniquement pour acquitter sa dette envers Candy - clairement amoureuse de Skip mais auquel celui-ci refuse systématiquement de faire confiance -, et absolument pas par devoir civique ou haine du rouge. Ou comment transformer la propagande en subversion. Richard Widmark est génial. Son sourire narquois ( plus cynégétique tu meurs ) fait merveille et il est parfait en antihéros solitaire, ironique et méfiant. Jean Peters quant à elle parvient à rendre impeccablement une évolution pas forcément évidente ( le film étant très court, le personnage féminin tombe amoureuse très rapidement, ce qui pourrait décontenancer si l’actrice était moins talentueuse ). Et Fuller est l’un des meilleurs cinéastes de polars urbains, au sommet lorsqu’il s’agit de filmer une poursuite dans le métro, la sécheresse des scènes d’action les rendant exemplaires. On notera un des plus beaux titres débiles ( mon préféré étant le Coup de l’escalier ; y a aucun putain d’escalier dans ce film ! ) de la version française vu qu’il n’est absolument pas question de drogue ; il faut dire que le film a été en son temps censuré en France, pays légèrement plus bienveillant que les Etats-Unis par rapport au communisme. Le port de la drogue est un chef d’œuvre et mon film préféré d’un cinéaste que j’ai en très haute estime ( Shock Corridor, 40 tueurs et Steel Helmet sont tous les trois des sommets dans leur genre ). Superbe DVD Carlotta ( dédicace à Dr_Z ). Boris, problèmes de captures temporairement résolu.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Jeudi 29 Novembre 2012 à 02:19 Bon, problème.
J'ai mis trop de captures et à moins de virer tout le reste - et c'est pas trop le but - je ne pourrais plus utiliser imageshack comme je le faisais. Donc soit quelqu'un m'indique une méthode pour continuer à faire héberger les captures soit je devrais arrêter d'en mettre. Boris.
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Hors Ligne Membre Passif depuis le 24/04/2024 Grade : [Divinité] Inscrit le 11/02/2008 | Envoyé par BenP le Jeudi 29 Novembre 2012 à 03:28 Au sujet de Skyfall :
+ d'accord avec Weeds pour dire que le mechant donne toute la saveur au film, qui est globalement reussi grace a lui + James Bond reprend du poil de la bete et de la credibilite en etant effectivement plus "humain" mais sans perdre les attributs particuliers (necessaires ?) au Bond de legende + la baston dans la tour de Shanghai est effectivement sympa, l'un des meilleurs moments du film (avec les scenes psycho du mechant) + un peu decu par la James Bond girl, qui ne sert finalement a rien, a part pour son sourire (mais ca fait du bien de voir une James Bond girl traitee de la sorte, ca change) + contrairement a Weeds, j'ai trouve la fin mauvaise, car bien trop attendue en plus d'etre pas credible pour deux sous
___________________ Actif entre 2008 et 2014. Absent entre 2014 et 2020.
De retour pour les parties de loup-garou. |
Hors Ligne Membre Passif depuis le 03/07/2023 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 22/08/2003 | Envoyé par jokerface le Jeudi 29 Novembre 2012 à 06:54
Tu peux uper des images sur la base de donnée du site, ça t'évite de passer par un hebergeur externe. Sinon en speed je dirais que heather à l'air interessant d'après ce que tu as mis, mais je me méfie , je voudrais pas d'un énième thirtheen qui etait immonde, et les images sont graves vieillotes quand même. Je le met quand même de compter. Par contre Black Swan je te trouve dur avec quand même. Bon je l'ai vu qu'une fois et c'etait au ciné, alors je me souviens plus de tout, mais je pense pas qu'il mérite de se faire descendre comme ça. Et puis tu le compares à un film d'horreur mais c'est tellement éloigné du genre que la comparaison me parait impropre. C'est plutot un thriller, mais pas un film d'horreur non (et je dis ça pas seulement sur la base de films modernes mais aussi anciens). Black Sawn a pas mal de choses à dire (je dis pas que tout est bien) mais c'est le film qui mérite un second visionnage la premier fois parce qu'il faut tout reprendre et tout démêler la deuxième. Un peu comme Fight Club mais avec moins d'idée générale derrière et plus de niaivries. Une sorte de Fight Club au rabais centré sur un seul personnage et non tout une société. (je prend Fight Club comme exmple parce que l'aspect psycho/confusion me paraît pas mal, mais vous lancez pas dans une tirade pour décrier l'exemple, je conçois qu'il (l'exemple) est peut être pas du mieux adapté.
___________________ Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ... |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Jeudi 29 Novembre 2012 à 10:55 La base de données du site déforme les images, je prendrai ça si j'ai rien de mieux mais je suis tout sauf super fan.
Black Swan, à voir DEUX FOIS pour comprendre ? Même une fois c'est trop vu que une demi-heure avant la fin tu peux anticiper tout ce qui va se passer. Je vois absolument pas ce qui n'est pas compréhensible en un visionnage vu que tout est asséné au 36 tonnes ( tu risques pas de rater une info... ). J'ai pas dit que c'était un film d'horreur mais que plusieurs séquences reprenaient une grammaire cinématographique propre aux films d'horreur, comme les passages ou Portman a des visions puis ou dès qu'elle ouvre une porte elle tombe sur la représentation d'un de ses cauchemars.La manière dont c'est filmé n'aurait pas dépareillé dans un vendredi 13 ou une autre saga à la con de ce type. Boris, qui a réussi à remettre les captures et a ajouté celle de " Les Loups " en page précédente, missa à jour.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 03/12/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 28/06/2004 | Envoyé par corum le Jeudi 29 Novembre 2012 à 12:46 Fais chier Joker, moi qui voulait repartir dans une n-ième tirade inutile sur Fight Club
___________________ "car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust
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Hors Ligne Membre Passif depuis le 29/12/2023 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 11/04/2004 | Envoyé par Talen le Jeudi 29 Novembre 2012 à 12:53 J'ai enfin vu le reboot de spiderman. Et bien j'ai bien aimé. Je lui trouve plus de point positif que le précédent.
___________________ "Je n'aime pas les gens qui ont des citations dans leur signature. "
_Édith Piaf |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/01/2018 Grade : [Nomade] Inscrit le 24/10/2005 | Envoyé par Kakita_Kirby le Jeudi 29 Novembre 2012 à 13:05 Ya des points positifs dans le reboot spiderman ?
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Hors Ligne Membre Passif depuis le 29/12/2023 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 11/04/2004 | Envoyé par Talen le Jeudi 29 Novembre 2012 à 14:44
Oui, par rapport à l'autre premier du nom. Mais bon j'aime bien spiderman tout court alors je suis bon public ^^
___________________ "Je n'aime pas les gens qui ont des citations dans leur signature. "
_Édith Piaf |
Hors Ligne Membre Passif depuis le 03/07/2023 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 22/08/2003 | Envoyé par jokerface le Vendredi 30 Novembre 2012 à 13:04 J'ai vu Into the abyss, puisque Boris m'avais motivé à le voir.
J'ai pas trouvé les deux tueurs terrifiants. Ya juste celui qui est mort qui a une tête d'idiot qui contraste avec un esprit éclairé. Mais hormis ça, j'ai rien vu de spécial chez eux, le deuxième semble même être plus "stable". J'avoue toutefois que je m"attendais à ce quil dise vouloir des enfants pour leur apprendre à pas faire les mêmes conneries que lui, mais non, du coup ça fleure un peu l'irresponsabilité. Mais des cas comme ça (des parents qui n'en sont pas) yen a un paquet. Je suis pas au point sur les prénoms, d'ailleurs l'histoire telle qu'elle est racontée est assez embrouillé, honnêtement j'ai pas tout compris. Une bande de gamins voulaient piquer une bagnole, ils se connaissaient à peine (amis d'amis) et ils ont butter la jeune femme pour avoir la voiture. Après je comprends plus très bien : il est question à un moment donné de deux voitures (dont ils aiment se vanter d'avoir gagné à la loterie), gnuh ? Pourquoi ils ont tué les deux mecs ? Ils etaient pas avec eux ? Pourquoi celui qui a pris 40 ans à une peine aussi loudre si il s'est juste reveillé dans dans la voiture ? Ca me parait beaucoup pour quelqu'un qui n'a rien fait (ou alors jai pas tout compris). Je veux dire, le mec il se reveille, il se fait tirer dessus, il s'enfuit, bon ok il a peut être essayé de se défendre ensuite en tirant sur les flics (en même temps si tu te fais canarder sans rien comprendre, c'est un peu normal de vouloir se défendre). Le témoignage que j'ai trouvé le plus marquant, cest pas l'histoire de l'ouvrier , mais plutot celui du frère habillé en basketteur. Quand il dit en plus que le grand père à même pas voulu prendre le PCV... On sent son emotion visible. Lui m'a vraiment fait de la peine. Le père qui est en tôle est un peu spécial lui aussi. Il a quand même pratiquement toute sa famille en prison. J'ai réfléchi sur le passage où ils se retrouvent tout les 3 pour Thanksgiving. Je me dis que dans ces conditions ils pourraient laisser les familles ensembles, vu que de toute façon ils sont enfermés. C'est juste un avis hein, mais d'un coté la société est "à l'abri" et de l'autre ça aiderait à mieux supporter le milieu carcéral. Parce que bon, se manger 40 ans pour un truc fait quand on est gosse, ça fait réfléchir. Je dis pas que ça excuse quoi que ce soit, ou quil faut être plus indulgent parce que c'etait des ados. Je pense qu'un ado qui tue il est aussi coupable qu'un adulte, et je crois pas trop qu'il faut attendre d'avoir la trentaine pour se rendre compte de "la vie d'un homme". En revanche je me dis qu'au bout de vingt-trente ans de peine tu as quand même le temps de réfléchir et de changer. Je dis pas qu'il faut relacher forcement, mais bon, faut prendre en considération, peut être un système semi carcéral, je sais pas, où le detenu aurait droit de sortir une journée en semaine (sous surveillance étroite), enfin voilà, je dis ça comme ça. Je trouve bien le parallèle que fait le réalisateur en confrontant les points de vue des uns et des autres à la fin, notamment avec la femme qui explique que voir l'execution la soulagée, alors qu'on vient juste de voir le bourreau et les detenus parler juste avant. Effectivement le jugement du "meilleur choix" est laissé au spectateur qui doit se faire sa propre opinion (peut être quand même un léger parti pris quand il dit que jesus ne permettrait pas ça, enfin je sais plus la formule exacte). Bref, un documentaire interessant mais je ne lui ai rien trouvé d'extraordinaire non plus. A voir une fois quoi.
___________________ Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ... |