Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Samedi 01 Septembre 2012 à 10:18 http://www.dpstream.net/film-batman-gotham-knight-en-streaming-506035.html
Par contre les versions gratuites de mixture et purevideo ont tendance à ne pas fonctionner 90 % du temps.... Sinon ben mets toi aux torrents. Boris.
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Hors Ligne Membre Passif depuis le 13/07/2024 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 21/04/2008 | Envoyé par NorthNikko le Samedi 01 Septembre 2012 à 18:31 Les débrideurs purevid fonctionnent 80% du temps.
___________________ Guilty.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 19/07/2016 Grade : [Modo Forum] Inscrit le 08/04/2005 | Envoyé par Johannes le Samedi 01 Septembre 2012 à 18:43 Phantom of the paradise...
Le genre de film qui te fait passer pour un gogol quand tu essaies de le résumer à quelqu'un.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Samedi 01 Septembre 2012 à 20:32 Pour le trip, une petit site parodique ou un trader fait des chroniques de film: capitalistmoviereviews.blogspot.fr/
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Vendredi 07 Septembre 2012 à 13:39 The Yakuza Papers volume 3 : Proxy War ( Kinji Fukasaku, 1973 )
Le boss Muraoka souhaite prendre sa retraite et l’assassinat du numéro 2 de son clan crée un conflit de succession entre l’opportuniste Uchimoto et Yamamori, désigné par Muraoka. En dépit de son mépris envers Yamamori depuis les évènements du premier épisode, Hirono ( Bunta Sugawara ) se brouille avec Uchimoto et tente de rester aussi extérieur que possible à la guerre qui s’installe. Je vais aller très vite sur les points négatifs de ce troisième volet d’une exceptionnelle saga mafieuse : la mise en scène de Fukasaku est en pilotage automatique et comporte beaucoup moins de grands moments que les deux premiers volets ; la profusion de personnages rend le film parfois incompréhensible et sa faible durée ( 1h30 ) fait qu'il est également beaucoup trop condensé, beaucoup trop rapide. Enfin, la fin est excellente mais frustrante car abandonnant Hirono plus en colère que jamais dont on imagine que la vengeance aura lieu dans le prochain épisode, ce qui donne ici l’impression qu’il manque une vraie conclusion. Pour le reste, cet épisode est aussi captivant que les deux premiers. On retrouve certains survivants des épisodes précédents ( Yamamori, Makihara, le sympathique Matsunaga qui devient le bras droit d’Hirono ) ainsi que d’intéressants nouveaux venus comme Uchimoto ou Takeda qui auront probablement un rôle crucial dans l’épisode 4. Après avoir été en retrait durant le volume 2, Hirono revient ici au cœur de l’action, son sens de l’honneur en faisant l’appui idéal de tous les clans cherchant à l’avoir avec eux. Se développe aussi un sentiment légèrement entrevu dans l’épisode précédent : le paternalisme d’Hirono et son souhait de protéger les membres de son clan, souvent incapables de prendre autant de recul que lui sur la situation. Politiquement cet épisode est une métaphore évidente de la guerre froide avec son jeu d’alliances dans lesquels les grands clans ne s’affrontent pas directement mais laissent les plus faibles s’entretuer en leur nom. L’envergure que les clans commencent à prendre va de pair avec la multiplication des magouilles nécessaires pour garder sa place et Uchimoto comme Yamamori fait l’objet de trahisons, de manipulations et de retournement d’alliances. D’un excellent casting dominé par Bunta Sugawara émerge le très charismatique Akira Kobayashi dans le rôle de Takeda, version plus posée mais plus manipulatrice d’Hirono qui évidemment tire bien mieux son épingle du jeu à la fin. J’adore cette série et j’attends avec impatience l’épisode 4, en dépit du fait que la qualité va décroissante pour l’instant. Pour les cinglés qui me lisent encore, j’ai critiqué l’épisode 2 en ces pages ( le 1 étant une merveille absolue ). Foxy Brown ( Jack Hill, 1974 ) Foxy Brown ( Pam Grier ) voit son amant policier être assassiné par un gang après avoir été trahi par Link ( Antonio Fargas ), le frère de Foxy. La jeune femme décide de se venger. Ce blaxploitation pourtant relativement correct pâlit de la comparaison avec son prédécesseur Coffy, qui demeure le meilleur film du genre que j’ai pu voir ( tout en restant parfaitement dispensable, ce ne sera pas moi qui irai expliquer aux gens que les blaxploitations sont des grands films ), et qui après deux films de femmes en prison ( The Big Doll House dont j’ai parlé très récemment et The Big Bird Cage ) continuait l’intéressante collaboration entre Jack Hill et la superbe Pam Grier. A ce propos, c’est comme souvent elle le principal atout du film tant son charisme, sa présence et son physique avantageux font merveille. A côté Antonio Fargas en fait des tonnes mais parvient à exister face à sa partenaire tandis que les secondes rôles et particulièrement les blancs rivalisent d’incompétence, là ou dans Coffy ils parvenaient de justesse à éviter le ridicule. Évidemment, on retrouve la vision du monde subtile et nuancée de ce genre de productions : les blancs sont tous des salauds racistes et seuls les Black Panthers peuvent aider leurs frères à botter leur botter le cul. Petite originalité : le méchant est ici une méchante, son point faible étant l’espèce de gigolo qui lui sert se second et auquel Pam Grier réserve un sort des moins enviables, la cruauté du final étant l’une des raisons pour lesquels en dépit de ses innombrables défauts cinématographiques Foxy Brown demeure un film plutôt mémorable ( mais dans Coffy on avait des bastons de filles à coups de saladiers ! ). Pour ce qui est de la réalisation c’est à la fois très plat mais aussi sans effets d’esbroufe et avec l’habituelle capacité de Jack Hill à traiter son histoire suffisamment rapidement. Au rang des qualités signalons le générique d’introduction flashy et la très bonne BO de Willie Hutch même si je préfère celle qu’il composera pour The Mack, autre mini-réussite du genre dont je parlerai très prochainement ; et les dialogues sont souvent rigolos. Par contre le scénario est vraiment catastrophique et jamais on n’est capable de croire aux réactions des personnages tant elles sont stupides, d’autant plus qu’à force de regarder des productions de ce type je finis par anticiper tous les retournements de situation vu que ce sont les mêmes de film en film. Bref, un blaxploitation regardable mais en deçà de son prédécesseur Coffy. Pour toi j’ai tué ( Robert Siodmak, 1949 ) Steve ( Burt Lancaster ) a vu la femme qu’il aime, Anna ( Yvonne de Carlo ) se marier avec le gangster Slim Dundee ( Dan Duryea ). Pour la récupérer Steve accepte de monter un coup avec la bande de Dundee, prévoyant de s’enfuir en compagnie d'Anna une fois le casse accompli. Ce film noir désabusé est le petit frère d’un autre film noir plus connu, le magnifique Les Tueurs réalisé auparavant par le même Siodmak avec Ava Gardner et déjà Burt Lancaster dans un rôle similaire. Dans les deux cas, il s’agit de narrer la trajectoire d’un brave type manipulé par une femme fatale l’obligeant à commettre un crime. Les deux œuvres utilisent une narration en flash-back qui m’a personnellement moins convaincue dans celui-là pour une raison assez évidente : le départ du film, avec la bagarre entre Lancaster et Duryea puis l’annonce du braquage, va à 200 à l’heure. Aussi l’arrivée du long flash-back explicatif de près d’une heure casse totalement le rythme puisqu’à ce moment là on est moins intrigué par comment Lancaster s’est retrouvé dans cette galère que par comment il va s’en sortir ; le flash-back des Tueurs se plaçant après le meurtre de Lancaster, il s’insérait bien mieux dans la narration puisqu’à ce stade du film il n’y avait aucun suspens amorcé. Cette importante réserve mise de côté, Pour toi j’ai tué est un excellent film noir et j’avoue que le style de Siodmak, avec ses plans-séquences et sa sécheresse d’exécution lors des scènes d’action, me plait plus que celui d’autres cinéastes européens plus réputés du genre comme Preminger ou Ophuls. Lancaster reprend sa prestation précédente mais avec toujours autant de talent, Yvonne de Carlo n’a rien à envier à Ava Gardner ni rayon beauté ni rayon jeu d’actrice tandis que cette sale gueule de Dan Duryea est définitivement l’un de mes méchants récurrents préférés dans le cinéma hollywoodien classique. La lutte au milieu des fumigènes et le final désespéré constituent deux des plus grands moments du film et j’adore la façon qu’à Siodmak de présenter son héros sans complaisance mais avec juste ce qu’il faut de compassion. Le portrait de la femme fatale est particulièrement complexe ( plus que dans Les Tueurs ) et sort le film du manichéisme puisqu’on n’arrivera jamais à déterminer si elle est coupable ou victime des évènements, si elle aime vraiment le héros ou si elle le manipule pour son propre intérêt. Un intéressant élément thématique réside dans le fait qu’en voulait l’aider, l’entourage de Lancaster ne fait que rapprocher son inexorable chute puisque toutes leurs actions le rapprochent d’Yvonne de Carlo tout en cherchant l’effet inverse. Un excellent film noir qui réussit parfaitement à mêler drame intime et polar. Identity ( James Mangold, 2003 ) Lors d’une nuit pluvieuse, dix voyageurs très différents se retrouvent bloqués dans un petit motel. Petit à petit, ils sont assassinés les uns après les autres. Le scénario d’Identity vaut des points. Vraiment. Après une première moitié en forme de Dix Petits Nègres du pauvre heureusement rendu suivable par la mise en scène dynamique mais frimeuse de Mangold, la deuxième partie du film bascule dans la bouffonnerie la plus absolue en nous balançant non pas un non pas deux mais TROIS twists dans la face, chacun réussissant l’exploit d’être plus stupide que le précédent ( et le premier est déjà bien gratiné ). C’est vraiment le pur objet moderne à la con, le truc qui se veut intello ( la piste psychanalytique est ouverte avec la légèreté d’un panzer allemand ) alors qu’il est simplement grotesque. Les acteurs semblent hésiter entre le non-jeu et le freestyle total ( on a envie que Ray Liotta crève au bout de trois minutes ), John Cusack étant celui qui s’en sort le mieux. La psychologie des personnages est une petite merveille d’accumulation de stéréotypes puisqu’on a : l’ex-flic trop sensible, la prostituée, le gérant louche, le bon père de famille, le gamin muet, le flic bourrin et même, attention, un serial killer qui s’échappe pile quand les meurtres commencent sauf qu’en fait c’est pas lui le coupable. Personnellement j’en ai ma claque de ces espèces de couillonades qui se prennent au sérieux et ou les gens vont dire à la fin " waow, trop bon le scénario, j’avais pas vu venir le 8ème twist ! ". Bah oui. Si tu le vois pas venir c’est parce qu’il est débile et incohérent. Qu’est-ce qu’on peut avoir à secouer d’un twist quand il concerne des personnages qui sont uniquement des archétypes insupportables ? Les premiers Shyamalan reposaient sur la sympathie qu’éprouvait le spectateur envers Bruce Willis, celui d’Usual Suspects sur la légende vivante qu’était Keyzer Söze. Là c’est une succession de moments d’hystérie incapables de camoufler l’inintérêt total de l’histoire. C’est ringard, en 2030 on regardera en rigolant des films comme Identity en se demandant pourquoi dans les années 2000 on se croyait intelligents à filmer des daubes de ce genre. Un grosse bouse que gedat devrait adorer tellement ça, c’est aut’ chose que pocahontas chez les schtroumpfs. Full Alert ( Ringo Lam, 1997 ) L’inspecteur Pao ( Lau Ching-Wan ) arrête Mak Kwan ( Francis Ng ) pour le meurtre d’un architecte que Mak Kwan avoue facilement. Cependant, Pao est convaincu que l’affaire va au-delà d’un simple meurtre et cherche à prouver que Mak Kwan fait partie d’un important réseau de braqueurs. Le sous-genre du polar qu’on pourrait nommer " duel psychologique ", dans lequel un flic et un truand se livrent une guerre des nerfs impitoyable, a donné des chefs d’œuvre US comme Heat ou L’Année du dragon ; cependant cet excellent polar HK noirissime est l’une des variantes les plus intéressantes du genre. Qui dit duel psychologique dit nécessité d’employer deux acteurs de charisme égal. C’est ici parfaitement le cas et Lau Ching-Wan et Francis Ng rivalisent de talent, prouvant une fois de plus qu’ils sont deux des meilleurs acteurs HK contemporains avec Anthony Wong. Le scénario est habile et lie les deux personnages dans le remord, Francis Ng ne se pardonnant pas la mort de l’architecte tandis que Lau Ching-Wan panique à l’idée de tuer quelque un. La vie personnelle des deux personnages n’est pas épargnée puisque Lau Ching-Wan s’acharne sur la copine de Francis Ng qui lui finira par prendre en otage la femme de l’inspecteur. Ce que j’ai vraiment adoré c’est cet incroyable sentiment de fatigue qui irradie du film. Lau Ching-Wan particulièrement semble totalement épuisé et donne l’impression que chaque geste lui nécessite un effort surhumain ( magnifique scène ou il doit fouiller une poubelle dégueulasse pour y retrouver son flingue balancé par le gangster ). Lau Ching-Wan n’est pas Superman, il agit souvent très mal envers ses collègues qui ne sont pas des faire valoir mais des flics qui cherchent à faire leur boulot en dépit des pétages de plomb de leur chef, tandis que Francis Ng quant à lui parait être plus ou moins méprisé par les taiwanais qui l’ont engagé. Il y a vraiment un climax exceptionnel dans ce film, à savoir que quand les deux s’affrontent à la fin, toute la tension accumulée durant une heure et demie semble se relâcher d’un coup avec l'extrême violence que cela peut impliquer ( le film se termine d’ailleurs d’une manière terriblement poignante ). La mise en scène très sèche, très directe de Ringo Lam ( à l’opposé des chorégraphie d’un John Woo ou de l’humour d’un Johnnie To ) fait merveille et je suis étonné que mon ami Skarr, l’auteur grand amateurs de films HK sur ce forum, ne soit pas plus enthousiaste. Pour ma part, l’un des meilleurs polars HK de la fin des années 90 aux côtés de The Mission de Johnnie To et de The Longest Nite de on-ne-sait-pas-qui-mais-officiellement-c’est-Patrick-Yau. Un superbe polar. A tous ces films se sont ajoutés deux revisionnages. Le sixième sens de Shyamalan m'a surpris tant je trouve qu'il vieillit bien. Non pas au niveau du twist qui me cassait déjà les pieds à l'époque et ne sert pas à grand chose mais concernant sa mise en scène, elle est totalement dénuée d'artifices et d'une exemplaire précision. Shyamalan et peut-être le meilleur metteur en scène néo-classique contemporain avec James Gray, cinéaste avec lequel il partage une absence totale d'ironie et une grande capacité à transcender des situations archétypales. Et les acteurs sont vraiment excellents. Expect the unexpected, une fois passé l'effet de surprise, demeure une excellente production de la Milkyway. Même quand on le voit venir, son final est une idée de génie puisqu'il s'agit d'une sorte de scène d'action au ralenti sans ralenti : tous blessés au début de l'action, les personnages arrivent à peine à bouger ( Hui Siu-Hung met bien une minute à recharger son flingue, tout ça pour n'avoir même pas le temps de tirer au final ) et la précision de la mise en scène de Patrick Yau rend lisible une séquence qui avait tout pour être extrêmement confuse au départ. Pas la toute meilleure production Johnnie To mais l'une des plus attachantes ( et Lau Ching-Wan y est comme souvent parfait ). Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 20/07/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/07/2010 | Envoyé par Kiwi le Vendredi 07 Septembre 2012 à 14:22 Où alors tu utilise ce magnifique lien pour éviter de t'emmerder avec les limitations des lecteurs, le tout avec dpstream. http://debrideurstreaming.com Et je te conseille Batman Year One, un des plus sympa que Boris n'a apparemment pas mentionné.
___________________ Le plein de vitamines.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Vendredi 07 Septembre 2012 à 16:16 Il se trouve que ( merci jaguar ) on me l'a offert avec la BD du même nom pour mon anniversaire, il y a une semaine de ça. Donc pas encore regardé.
En revanche je doute d'y trouver un grand intérêt : une adaptation de BD case par case ( comme c'était d'ailleurs le cas de Batman : under the red hood ) je peine à en percevoir l'intérêt.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 20/07/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 09/07/2010 | Envoyé par Kiwi le Vendredi 07 Septembre 2012 à 16:39 Pour moi c'est pile l'inverse en fait, j'ai vu l'adaptation il y a quelques temps et par le plus grand des hasards on m'a offert la Bd il y a quelques jours, mais effectivement ça colle pile.
___________________ Le plein de vitamines.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 16 Septembre 2012 à 17:24 The Yakuza Papers volume 4 : Police Tactics ( Kinji Fukasaku, 1974 )
Les clans Uchimoto et Yamamori sont en guerre. Dans le premier, Uchimoto et Hirono ( Bunta Sugawara ) sont en conflit quant à l’attitude adopter tandis que dans le second, les oppositions entre Yamamori et Takeda ( Akira Kobayashi ) s’amplifient. Après un épisode 3 trop dense, trop touffu et trop condensé, ce quatrième Yakuza Papers à la bonne idée de calmer son rythme narratif ; qui plus est, pour une fois qu’il y a assez peu de nouveaux personnages ( par contre c’est clairement le premier épisode qu’il est absolument impossible de voir si on n’a pas regardé les précédents ), l’histoire gagne en clarté ce qu’elle perd en vitesse : cet opus est parfois trop long, là ou les précédents brillaient par leur concision. Mais ces longueurs sont compensés par une fin d’épisode ou pour une fois Fukasaku filme en plan fixe une rencontre émouvante entre Hirono et Takeda, tous les deux constatant leur échec personnel et leur incapacité à réformer le système des clans yakuzas. La grande nouveauté ici c’est que les yakuzas ne sont plus seuls ; l’opinion publique est contre eux et la police cherche à éradiquer la violence après divers exactions commises dans des lieux publics. Le désir de se reconvertir dans les activités légales pointe son nez à travers Uchimoto tandis que Takeda souhaite transformer son clan en parti politique. De plus en plus désabusé, Hirono donne l’impression d’être une victime sacrificielle, le martyr d’un système qu’il déteste. Sa tentative de revanche n’aboutit pas et aucun des personnages dont il cherche à se venger ne subira un sort plus sévère que le sien. Cette série est décidément une petite merveille de cinéma populaire nippon. L’excellence des acteurs ( on retrouve les habituels seconds rôles de Fukasaku comme Hiroki Matsukata, Kunie Tanaka ou encore Tatsuo Umemiya ), la qualité du scénario et le style si caractéristique de Fukasaku ( assagi ici, comme dans le précédent volet ) en font un épisode qui redresse la barre par rapport au pourtant très recommandable épisode précédent. L’ampleur des évènements racontés durant cette série en fait une version japonais de la trilogie du Parrain qui n’a pas à rougir de la comparaison. Killer Joe ( William Friedkin, 2012 ) Chris Smith ( Emile Hirsch ) est un jeune dealer criblé de dettes qui parvient à convaincre son père de l’aider à engager un tueur à gages pour assassiner sa mère. N’ayant pas les moyens de payer le tueur Killer Joe ( Matthew McConaughey ), ils lui offrent en caution Dottie ( Juno Temple ), la petite sœur de Chris. On va faire simple : j’ai haï ce film. Il vient de détrôner le Cronenberg au rang de truc le plus insupportable que j’ai pu voir cette année en salles, car autant Cosmopolis battait tous les records d’ennuis profond, autant ce Killer Joe met une raclée à Irréversible dans la catégorie grosse merde complaisante et abjecte. Le fait est que cinématographiquement, c’est plus que défendable ; les acteurs sont excellents, la mise en scène ne comporte pas de scorie qui m’ait vraiment dérangé et le film ne manque pas de tension. Le problème c’est cette horreur de scénario qui consiste en gros à prendre des péquenauds à la limite de la consanguinité, à bien nous faire comprendre qu’ils sont une bande de connards et enfin à les faire souffrir tous les maux de la terre en conséquence de leur imbécillité. Certains cinéphiles ont comparé Killer Joe à la comédie italienne de la grande époque ; je pense que c’est une comparaison idiote et hors de propos. D’abord parce que la comédie italienne s’est souvent attachée à ses personnages ( l’Argent de la vieille, Nous nous sommes tant aimés ) et que même parmi les comédies les plus vachardes ( les Monstres, Affreux, sales et méchants ) restaient un fond politique ( la critique du libéralisme économique en filigrane dans le film de Scola ) ou des touches d’humanité ( le dernier sketch du Risi ) qui nuançaient la violence de la satire. Qui plus est, ni Scola ni Risi ni aucun autre cinéaste du genre ne s’est abaissé à filmer un tabassage à coups de poing pendant dix minutes ou une femme obligée de mimer une fellation durant trois plombes. En plus de n’avoir AUCUNE utilité scénaristique ( les rapports entre les personnages sont sensiblement les mêmes avant et après ces scènes ), ces moments sont cadrés de la manière la plus complaisante et voyeuriste possible histoire de bien donner au gros con de spectateur voyeur la merde qu’il voulait voir. Ceux qui l’ont comparé à Tarantino ou aux frères Coen ont de la merde dans les yeux. Un film d’un gros con pour des gros cons. Je ne modèrerai pas mes propos et je n’ai aucun respect pour ceux qui défendent ça. Puis faudra m’expliquer à quel moment c’était censé être drôle ( la plupart des gens qui se marrent auraient chialé si il leur arrivait un dixième de ce que subissent les personnages ). La balade sauvage ( Terrence Malick, 1973 ) La jeune Holly ( Sissy Spaceck ) tombe sous le charme de Kit ( Martin Sheen ), un éboueur plus agé qu’elle. Le père d’Holly désapprouvant cette liaison, Kit le tue et s’enfuit avec Holly dans une cavale qui aboutira à de nombreux meurtres. Énième variation sur le thème de Bonnie and Clyde ( lui-même reprenant en partie le scénario de l’excellent Gun Crazy de Joseph Lewis dont j’ai parlé en ces pages ), La Balade Sauvage fait partie de ces coups d’essai/coups de maître de l’histoire du cinéma comme un Reservoir Dogs, un Citizen Kane ou un A bout de souffle. Je le placerai légèrement en-dessous au sens ou je le trouve un tantinet moins maîtrisé que les Malick des années 90-2000 - plusieurs transitions m’ont semblé un peu abruptes - mais tout l’univers du cinéaste est déjà là : voix-off omniprésente, violence sèche, longues plages contemplatives et amour des décors naturels. C’est un film très ambigu : on ne comprend pas grand-chose des relations entre les personnages principaux, Kit est à la fois présenté comme un gars sympathique et un gros psychopathe tandis qu’Holly semble se désintéresser de plus en plus des cadavres qui s’accumulent autour d’elle ; opposé dans son style au cinéma énervé des années 70, ce film le rejoint dans le fond au travers duportrait de héros perdus et désenchantés. Le fait qu’Holly abandonne Kit à la fin, plus par ennui que par dégoût, est une vraie trouvaille scénaristique qui contraste avec les habituels couples de tueurs inséparables. Martin Sheen, Sissy Spaceck et mon chouchou Warren Oates ( qui joue le père de Holly ) sont tous parfaits et j’ai été étonné de découvrir une musique que de toute évidence Hans Zimmer a plagié dans le score de True Romance et bien comme il faut ( en même temps, une musique écoutable de Zimmer c’était un peu suspect ). Il est rare de voir un cinéaste prêter autant d’attention aux moments de creux et aux gestes apparemment anodins ; c’est aussi cela qui fait le prix des films de Malick, cette sérénité qui s’en dégage et cette vision d’une nature observant des hommes s’agiter sans but réel. Un excellent premier film. The Mack ( Michael Campus, 1973 ) A sa sortie de prison, Goldie ( Max Julien ) décide de devenir le plus grand maquereau de tous les temps. The Mack n’est resté dans les annales déviantes de l’histoire du cinéma que pour deux raisons ; d’abord, un court dialogue du True Romance de Tony Scott ou il est cité ( quand Christian Slater se pointe chez Gary Oldman ) et surtout son incroyable bande originale signée Willie Hutch qui se place à mes oreilles parmi les plus grandes réussites d’un genre dont la BO était souvent l’unique intérêt. Pourtant, à ma grande surprise The Mack est plutôt un bon blaxploitation. Max Julien est l’un des interprètes les plus atypiques du genre, beaucoup plus faible physiquement comme moralement que les habituels Fred Williamson ou Richard Roundtree par exemple. Très charismatique, il arrive à donner une crédibilité réelle à des scènes totalement ridicules sur le papier : l’élection du meilleur mac de l’année, les retrouvailles avec son frère devenu une sorte de prêcheur Black Panthers, le passage ou Lulu le supplie d’être son mac car elle en a cruellement besoin… A ce propos, je crois que si une féministe découvre The Mack aujourd’hui, elle a de grandes chances de faire une crise cardiaque au bout d’un quart d’heure tellement le film est d’un machisme proprement délirant. Évidemment The Mack n’échappe pas à l’habituel racisme anti-blanc des blaxploitation et nous délivre deux magnifiques personnages de flics blancs sadiques, racistes et totalement abrutis qui font chier le héros pendant une heure et demie, jaloux qu’ils sont de sa classe ! Et si le casting noir s’en sort globalement très bien, comme souvent les blancs rivalisent de nullité quitte à rendre les scènes ou ils apparaissent involontairement comiques. En revanche, une petite subtilité apparaît ici et là : d’abord, le fait que les actions du héros soient contraires à ce qu’exige la communauté noire ( son travail de maquereau est très mal vu par ses frères, là ou dans Coffy ou Foxy Brown l’héroïne était parfaitement intégrée ), ensuite le fait qu’il soit beaucoup plus faillible que les personnages de blaxploitaiton habituels ; il assassine ainsi un maquereau concurrent supposé avoir tué sa mère alors que des blancs en sont responsables. Filmé avec légèrement plus de dynamisme que d’habitude, The Mack n’en demeure pas moins un film très bête dont les considérations politico-sociales ont mal vieilli du fait de leurs outrances caricaturales. Cependant, la présence de Max Julien, la BO et l’originalité de l’histoire en font mon blaxploit’ préféré après Coffy, mais ne vous enthousiasmez pas : la blaxploitation reste un genre n’ayant pas à ma connaissance donné le moindre grand film, d’où la bonne surprise quand on tombe sur une œuvre à peu près regardable. Rose Bonbon ( Howard Deutch, 1986 ) Dans un lycée cloisonné entre les riches et les pauvres, la jeune Andie ( Molly Ringwald ) tombe amoureuse de Blane ( Andrew McCarthy ). Peinant à s’intégrer dans l’entourage de Blane et privée du soutien de Duckie, amoureux d’elle depuis toujours, Andie ne peut même pas compter sur sa famille, son père déprimant depuis que sa femme a abandonné leur famille. Ca ressemble à du John Hughes, on retrouve les acteurs de John Hughes et le scénario a été écrit par John Hughes ; cette réalisation de l’illustre inconnu Howard Deutch est en réalité une œuvre portant tellement la marque de son producteur qu’au bout de cinq minutes on se plait à chercher les éléments communs avec Breakfast Club, par exemple. Rose Bonbon est l’un des films les plus 80’s que j’ai pu voir : TOUT, que ce soit les fringues, le langage, la musique ou la mise en scène semble contaminé par l’esthétique de l’époque mais avec un relatif bon gout ( New Order ou les Smiths à la BO c’est mieux que Whitney Houston non ? ) et un entrain communicatif. Les personnages secondaires sont absolument excellents notamment la punkette SM qui finit par trouver l’amour avec un bourgeois ( ce qui au passage permet de nuancer l’opposition méchants riches/gentils pauvres que certains verront évidemment, déjà quand on lit les conneries écrites sur Titanic… bref ) et surtout l’amoureux transi d’Andie et ses blagues débiles ( " bon, sur ce, je m’arrache comme une dent de sagesse ! " ), sans oublier un impérial Harry Dean Stanton en père célibataire au bout du rouleau. C’est un film qui sans conteste a inspiré énormément une série comme Véronica Mars. Dommage qu’en revanche l’acteur qui joue le " gentil riche ", Andrew McCarthy, soit d’une désespérante platitude et se fasse voler la vedette par le sale con incarné par un tout jeune Christian Slater. Et les personnages de riches auraient mérité que le film s’attarde un peu plus sur eux. Divertissant et souvent drôle, moins idiot qu’il n’en a l’air, Rose Bonbon a beau ne pas avoir été réalisé par John Hughes, il me semble égaler ses meilleurs films comme Breakfast Club. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 03/12/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 28/06/2004 | Envoyé par corum le Dimanche 16 Septembre 2012 à 18:47 Tiens, c'est marrant, on m'a déjà dit du mal de Killer Joe. Egalement vu La Ballade sauvage, j'en pense autant de bien que Boris. Dans le même genre déjà chroniqué récemment, j'ai vu Phantom of the Paradise, survolté, délirant et prenant.
Quelques autres chronique : L'aurore, Murnau Un paysan trompe sa femme avec une dame de la ville. Celle-ci lui demande de noyer sa femme afin de pouvoir partir avec lui. Il renonce au dernier moment, terrifié. Sa femme s'enfuit, et rongé de remord, il la poursuit pour se faire pardonner. Pour faire simple aussi émouvant que du Capra (comparaison sans doute un peu hors de propos mais bon) et presqu'aussi bien mis en scène que Citizen Kane. C'est vraiment visuellement magnifique, plein d'idées brillantes (surimpression, jeu visuel sur les cartons...) et il faudrait être un sacré cynique pour ne pas être ému par ce magnifique couple, cet amour de la vie et de ses beautés. Un chef d'oeuvre du muet. Violence et Passion, Visconti Un universitaire à la retraite (Burt Lancaster) mène une vie solitaire dans un appartement rempli de sa collection de tableau. Une dame très riche exige de lui louer l'appartement du dessus pour son gigolo et ses deux enfants. La cohabitation va perturber sa vie bien tranquille et l'ammener à se remettre en question. Ce film m'a laissé perplexe par certains côtés. Il est très décousu, le scénario semble être écrit de brics et de brocs, certaines situation sont à la limite de l'absurde du surréaliste ou du grotesque (ainsi cette scène où le vielle universitaire surprend les jeunes gens nus dans son salon en train de fumer des joints). Ceci dit le film a de très beaux moments. En dehors des références au Guépard (non seulement Burt Lancaster, mais aussi toute la thématique de changement du monde et de la vieillesse), mais surtout c'est un film qu'on sent éminement personnel. Les difficultés de la vieillesse, son incompréhension face à ce nouveau monde, cet envie d'aimer une vie qui semble se refuser à nous, la difficulté du dialogue... Pour moi les moments les plus touchants sont ceux où Burt Lancaster entame des monologues censés, avec la volonté d'aider les jeunes gens, de leur expliquer, de tenir une conversation sérieuse... Et immédiatement, les jeunes gens cessent de l'écouter, comme par enchantement... La douleur de ne pas pouvoir aider l'autre. Bref un film quelque peu maladroit mais très émouvant. Scènes de la vie conjugale, Bergman Un couple en apparence trop parfait (Liv Ulman et Erland Josephson) assistent à une violente dispute de deux de leurs amis. Leur couple semble alors de déliter peu à peu... Une femme sous influence, Cassavetes
___________________ "car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 16 Septembre 2012 à 20:20 C'est " Balade " avec un seul L ; ballade c'est une chanson et à moins que je me sois assoupi durant un solo de guitare de Martin Sheen ici il me semble qu'on était plus proche de la balade au sens de promenade. Ceci dit le DVD français fait exactement la même faute que toi, une des coquilles les plus visibles avec le prénom de Sidney Lumet mal orthographié sur le DVD de Serpico... Sinon enchainer Une femme sous influence et Scènes de la vie conjugale... t'es sur que ça va ? . Y a de quoi désesperer du couple là quand même. Par contre je n'ai jamais ressenti le début du Cassavetes comme un viol : Mabel branche le gars et couche avec lui, je crois pas que cette action la rende folle mais qu'elle est déjà un peu tavlée au début du film ( le fait que Peter Falk sache lui répondre quand elle commence à communiquer par gestes me semble indiquer qu'il a l'habitude ) ; le gars n'a pas franchement l'air d'être un violeur. D'ailleurs quand elle revient de l'asile elle dit un truc du genre " je suis quand même un peu dingue, non ? ". Au passage, avoir vu ce film alors que je sortais avec ptit_ange m'a fait un effet très étrange. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 03/12/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 28/06/2004 | Envoyé par corum le Lundi 17 Septembre 2012 à 13:39 Erf, my bad pour cette faute que je ne dois pas faire pour la première fois.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 26/07/2020 Grade : [Divinité] Inscrit le 10/07/2005 | Envoyé par STAG le Lundi 17 Septembre 2012 à 13:50 La Part des Anges (2011) de Ken Loach
Sur trame de fond social compliqué en banlieue écossaise de Glasgow, le réalisateur crée quand même la surprise parce qu'il s'agit ici bel et bien d'une comédie. Une bande de jeune délinquants de tout bords et tout âge se retrouve, par l'intermédiaire de leur contremaitre d'interets généraux à être initié aux plaisirs des grands whisky. Cette passion les rapproche et apparait comme une rédemption. Léger et drôle (objectif de la comédie réussi), ce petit film assez court (tout juste 1h30) propose une trame sympathique et extrêment juste (ayant habité un an en compagnie de personne similaire, au royaume unie j'ai eu l'impression claire d'un flashback dans ma vie) sans tomber dans le mélo. A voir donc!
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 03/12/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 28/06/2004 | Envoyé par corum le Lundi 17 Septembre 2012 à 14:50 Mais en tombant en plein dans la caricature idiote. Berk.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 26/07/2020 Grade : [Divinité] Inscrit le 10/07/2005 | Envoyé par STAG le Lundi 17 Septembre 2012 à 22:58 la caricature idiote ?
j'ai vécu une année au milieu de cette misère sociale. absolument tout est vrai, ce film pue la vérité. Il te vend un espoir irréaliste mais le but n'est pas là.
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