Hors Ligne Membre Inactif depuis le 03/12/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 28/06/2004 | Envoyé par corum le Samedi 20 Octobre 2012 à 09:54 Ah tiens
___________________ "car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Samedi 20 Octobre 2012 à 11:29 Gao Xingjian était quand même pas mal bridé lui aussi, malgré sa naturalisation.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Samedi 20 Octobre 2012 à 11:30 Tu avais lu du Mo Yan, Kakkhara?
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Samedi 20 Octobre 2012 à 12:17 J'ai deux livres de Gao Xingjian qui m'attendent sur mon étagère d'ailleurs :
oui j'ai lu du Mo Yan, dont j'ai parlé au fur et à mesure sur ce topic : j'ai lu : Le clan du sorgho, La dure loi du karma, Grenouilles, La joie, La mélopée de l'ail paradisiaque et Le Supplice du santal. J'ai également Beaux seins, belles fesses qui m'attend, mais j'ai un livre de Lee Seung-U à finir avant ^^.
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 03/12/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 28/06/2004 | Envoyé par corum le Vendredi 16 Novembre 2012 à 19:44 A la recherche du temps perdu (Marcel Proust)
Présentation A la recherche du temps perdu est un roman en 7 volumes, dont 3 posthumes : Du côté de chez Swann, A l'ombre des jeunes filles en fleur, Le côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, La prisonnière, La fugitive/Albertine disparue et Le Temps retrouvé. J'utiliserai pour le sixième tome le titre initialement prévu par Proust, La Fugitive, parce que je le trouve plus poétique. Na. C'est selon wikipedia le plus long roman couremment lu. Il contient plus de 200 personnages, et de façon assez intéressante un bon nombre d'erreurs chronologiques, des personnages qui rescussitent principalement, surtout à partir de Sodome ce qui s'explique par la mort prématuré de l'auteur qui n'a pas pu tout relire. Principaux personnages : Le narrateur : atteint d'une maladie nerveuse, adoré de sa mère et de sa grand-mère, remet toujours en question et au lendemain sa vocation littéraire. Charles Swann : modèle du narrateur. Amateur d'art et grand jaloux, il ne réalisera jamais sa vocation. Il épouse sa maîtresse Odette de Crécy, avec qui il aura une fille Gilberte, dont le narrateur tombe amoureux. Albertine Simonet : le grand amour du narrateur. Robert de Saint-Loup : son grand ami, neveu des Guermantes. Le baron de Charlus : beau frère d'Oriane. Modèle de l'inverti. Doté d'une sensibilité exaccerbée, de grands dons artistiques qu'il n'exerce pas, sa conversation et ses colères sont légendaires. Oriane de Guermantes : ancienne Princesse des Laumes. Son nom fait l'objet des rêveries du narrateur, avant qu'il en tombe amoureux. Il finit par la fréquenter et devenir ami avec elle. Elle est l'un des grands personnages du monde. Mme de Villeparisis : tante d'Oriane, amie de la grand-mère du narrateur, maîtresse du marquis de Norpois, ambassadeur et collègue du père du narrateur. Elle est déclassée dans le monde malgré son très grand nom. Elle est doté d'une certaine sensibilité artistique. Mme Verdurin : tient un salon son petit "noyau", qu'elle commande d'une volonté de fer. Sous des dehors de protectrice des arts, une grande snob. Résumé : Comme l'ont plaisanté les Monty Python (www.youtube.com/watch) il est très difficile de résumer la Recherche. De façon extrêmement elliptique, on peut dire que c'est l'histoire d'une vocation littéraire. Le premier tome se divise en trois parties. Combray, à partir de deux souvenirs introductifs, dont la fameuse madeleine, où le phénomène de mémoire involontaire est exposé pour la première fois, expose l'enfance du narrateur dans cette petite ville de province, ses angoisses nocturnes, ses rêveries opposées sur le côté de Méséglise et de Guermantes, la beauté de la nature et une première rencontre avec la fille de Swann, Gilberte. Dans Un amour de Swann, véritable roman autonome à la troisième personne, le narrateur raconte l'histoire de Swann et d'Odette de Crécy et nous introduit le milieu des Verdurin. Si quelques descriptions du monde et de ses vanités sont déjà présente, Swann est introduit comme modèle du narrateur, et dans sa jalousie maladive, et dans sa vocation littéraire non réalisé. La troisième partie, plus courte, Nom de pays : le nom est à relier aux Jeunes filles. Le narrateur raconte d'abord ses rêveries sur les différents nom de lieu qui le font rêver, principalement Balbec en Normandie, et Venise. S'ensuit une description de son amour pour Gilberte Swann, la fille de Charles et d'Odette. Le livre se termine par un retour aux promenades au bois, des années après, qui déçoit le narrateur et lui fait perdre foi sur les pouvoirs de la mémoire. A l'ombre des jeunes filles en fleurs est lui divisé en deux partie. La première, Autour de Mme Swann raconte le renoncement du narrateur à Gilberte, introduit le marquis de Norpois, Bergotte, l'écrivain préféré du narrateur, et nous parle longuement de Mme Swann. La seconde, Nom de Pays : Le pays raconte le premier voyage à balbec avec la grand-mère du narrateur. Il y rencontre quatres personnages essentiels : Mme de Villeparisis, amie de sa grand-mère, le marquis de Saint-Loup, avec qui il se lie d'amitié, le peintre Elstir qui l'aide à poursuivre sa formation artistique et dépasser la déception de Balbec qui ne correspondait pas à ses réveries onomastiques de Nom de Pays : le Nom, et Albertine Simonet et son groupe de jeunes filles, desquelles il tombe amoureux. Le troisièmre tome, Le côté de Guermantes, est divisé en deux grandes parties. Dans Guermantes I, la famille du narrateur emménage une dépendance de l'hôtel des Guermantes. Inspiré par ses rêveries sur ce nom et la proximité de la duchesse, le narrateur tombe amoureux et la suit dans ses promenades au grand énervement de celle-ci. Pour la forcer à l'inviter, il rend visite à son neveu Saint-Loup à Doncières, sa ville de garnison où il discute longuement d'art militaire avec les jeunes sous-officiers. Mais Saint-Loup ne peut lui avoir l'invitation rêvée. Une scène avec Saint-Loup et sa maîtresse lui révèle qu'elle est en fait une ancienne prostituée d'un bordel qu'il fréquentait. S'ensuit une réflexion sur l'image de la femme, puis sur le métier d'acteur. Le narrateur visite le salon de Mme de Villeparisis, déclassé sans qu'il sache pourquoi. Nombreuses réflexions sur la mondanité, ce qui fait la valeur d'un salon et l'affaire Dreyfus. Le narrateur apprend la maladie de sa grand-mère qui a une crise lors d'une promenade avec lui. Guermantes II s'ouvre sur l'agonie de la grand-mère et sa mort, le peu de tristesse qu'éprouve le narrateur et la tristesse de sa mère. Le narrateur est guéri de son amour pour Mme de Guermantes. Saint-Loup le visite juste après une déception amoureuse, s'ensuit une rêverie sur la valeur de l'amitié. Comme il n'est plus amoureux, le narrateur est invité à une soirée des Guermantes, qui occupe la plus grande partie de ce livre II. Un long portrait du monde, du peu de valeur de celui-ci, entrecoupé par des rêveries sur les Elsir que possèdent le duc et la duchesse et le plaisir qu'éprouve le narrateur à l'écoute des histoires généalogiques, qui rendent aux noms leur pouvoir de rêveries. Une visite au baron de Charlus, frère du duc de Guermantes plonge le narrateur dans la stupeur, tant la conduite de celui-ci lui paraît étonnante. S'ensuit une courte évocation d'une visite chez la Princesse de Guermantes, cousine de la duchesse. Le livre se termine sur évocation de d'une après-midi dans la cours des Guermantes. Swann rend visite à la duchesse et lui apprend qu'il est mourant. Celle-ci ne sait que faire, prise entre le devoir de le consoler et celui d'aller à ses rendez-vous mondain. Le duc de Guermantes met fin à ses hésitations... Le quatrième tome, Sodome et Gomorrhe est divisé entre Sodome I et Sodome II. C'est en quelque sorte la suite des évocations sociales de Guermantes, et la transition vers "le roman d'Albertine". Sodome I occupe en fait la plus petite partie du roman : il s'agit de l'évocation d'une scène dans la cour de l'hôtel de Guermantes se déroulant juste avant l'arrivée de Swann. Cette scène est la rencontre entre le baron de Charlus et Jupien et la découverte par le narrateur de l'homosexualité masculine, et une théorisation de celle-ci les "hommes-femmes". Sodome II est divisé en quatre chapitres. Le premier décrit une autre soirée chez la princesse de Guermantes, en quelque sorte une relecture des découvertes mondaines de Guermantes à la lumière de "l'inversion". Les colères du baron de Charlus sont encore évoquées. Dernière conversation avec Swann. S'ensuit une visite d'Albertine chez le narrateur. Enfin, ce chapitre ce termine sur un passage nommé "Les intermittences du coeur". Le narrateur retourne à Balbec et les souvenirs de sa grand-mère lui revennant, il réalise enfin qu'elle est morte, et le chagrin le prend. Le deuxième chapitre s'ouvre sur la reprise des relations entre le narrateur et Albertine. Alors que celle-ci danse seins contre seins avec son amie Andrée, une remarque du docteur Cottard fait naître chez le narrateur le début du grand soupçon : l'homosexualité d'Albertine. Pour se rapprocher d'elle il lui fait croire qu'il aime Andrée. S'ensuit une soirée chez les Verdurins, précédées de la rencontre entre Charlus et Morel, un jeune musicien. Celuic-i est en fait invité à la soirée à laquelle se retrouve donc le baron. Evocation du salon, des différents caractères de ceux qui le compose, et principalement de Morel. Le troisième chapitre évoque d'abord la relation avec Albertine, plus intime, les promenades en automobile dans la campagne... Le narrateur est de plus en plus jaloux, et la surveille de près. Le départ du chauffeur rend la relation ennuyeuse. Une soirée chez les Verdurin permet d'évoquer la position qu'y prend le baron de Charlus. Le narrateur le rencontre en soirée, celui-ci, malade de jalousie, invente un duel pour faire revenir Morel. Le narrateur l'aide par amitié. Enfin, une longue évocation du parcours du petit train de Balbec jusque chez les Verdurins, et les dernières évocations mondaines clôturent ce chapitre. Le quatrième chapitre et le plus bref. Le narrateur s'apprête à quitter Albertine, lorsque celle-ci lui réveille qu'elle connaît l'amie de Mlle Vinteuil. Or le narrateur sait que celle-ci est une invertie. Sa jalousie renaît brusquement, plus forte que jamais, et il convainc Albertine grâce à un subterfuge de rentrer à Paris et de venir s'installer quelques temps chez elle. Les deux tomes suivants, La Prisonnière et La Fugitive constituent un récit presqu'autonome (aux quelques épisodes de Sodome et Gomorrhe qui s'y rattachent près), qu'on pourrait appeler le roman d'Albertine. La Prisonnière est un roman très difficile à résumer, car presqu'entièrement psychologique (il s'y passe donc encore moins de chose que dans le reste de la Recherche^^). Pour faire simple, le narrateur et Albertine vivent ensemble dans l'appartement de celui-ci. Albertine sort en journée, surveillée par le chauffeur pendant que le narrateur rêve. Il sort une seule fois, chez les Verdurin car Albertine voulait les visiter. Le soir Albertine rentre, ils discutent, se caressent, et s'endorment. 5 journées sont évoquées ainsi, au cours desquels la surveillance du narrateur augmente et les relations entre les deux amants se tendent. Seul la visite chez les Verdurin nous sort du huit-clos et elle est l'occasion où le narrateur entend le septuor de Vinteuil ce qui lui permet de décrire la beauté de la musique et de réfléchir sur l'art. A la fin du cinquième jour, une dispute plus violente éclate. Albertine reste quelques jours, un matin Françoise, la domestique du narrateur, le réveille et lui annonce que celle-ci est partie. La Fugitive reprend à la fin de la Prisonnière. Le narrateur négocie avec Albertine et sa tante par lettre, en envoyant Saint-Loup chez elle. Son retour et leur mariage semble alors possible, mais il reçoit soudainement une lettre de la tante d'Albertine qui lui annonce la mort de celle-ci. Chagrin du narrateur, enfermement, le narrateur enquête et finit par savoir partiellement la vérité sur Albertine. Quelques temps plus tard, guérit de son chagrin, celui-ci recroise Gilberte Swann, devenur Mlle de Forcheville sans la reconnaître. Il part plus tard pour Venise avec sa mère, y rencontre Mme de Villeparisis et Monsieur de Norpois, et se dispute sans raison avec sa mère. On apprend alors un double mariage, dont celui de Gilberte avec Saint-Loup. Mais celui-ci la trompera, et un nouvel aspect de celui-ci est révélé. Le narrateur rend visite à Gilberte pour la consoler, et celle-ci lui révèle beaucoup de choses sur ses sentiments passées et le côté de Guermantes et de Méséglise. Enfin, le dernier tome s'intitule Le Temps retrouvé. Il s'ouvre par une évocation de Paris pendant la guerre, les nouvelles situations mondaines, le courage de Saint-Loup, la germanophilie de Charlus qui s'oppose aux sensationalisme des journaux. Le narrateur découvre par hasard que Jupien a ouvert un hôtel de passe pour Charlus, et que celui-ci est devenu masochiste. Des années plus tard (ça n'est pas pour rien que Proust était un grand admirateur de L'éducation sentimentale), après des années de maladie, le narrateur rentre à Paris et va à une matinée de la Princesse de Guermantes. Sur les pavés de l'hôtel de Guermantes, puis dans l'antichambre, des révélations le frappent coup-sur-coup. Sa vocation est née, et il théorise le roman qu'il va écrire. Il assiste malgré cela a cette matinée, mais tout est changée par le Temps, il ne reconnaît plus les visages de ses anciens amis. Sa vieillesse le frappe. Il évoque les derniers chagements de cette société que nous croyions si bien connaître, de dernières révélations sont faites. Puis, dans les dernières pages du roman, il évoque son travail, son enfermement, ses exigences, et sa volonté de ne pas oublier le rôle essentiel du Temps. Note sur le style : Le style de Proust est bien sûr très particulier. Ses phrases sont réputées pour être longue, et elles le sont parfois (je crois avoir vu une phrase de deux pages dans Sodome...). Ceci dit il fait aussi des phrases courtes, il y a probablement une alternance entre les deux. Enfin bref, le style peut paraître difficile, mais lorsqu'on le comprend et qu'on s'y habitue, il est vraiment extraordinaire. La raison est en qu'il convient exactement au projet du roman, qui vise à extraire de la vie le plus de sens et de beauté possible : ce n'est pas une obsession du détail ou de la vérité qui guide Proust, mais une considération esthétique et l'idée que dans les particularités des choses se trouvent leur généralité. De même, cette obsession incroyable de la métaphore ("comme" est le mot significatif qui revient le plus dans le roman) s'explique toujours par cette considération esthétique. Pour moi, une fois habitué, Proust n'est pas une lecture plus difficle qu'aucun roman du XIXe siècle. Thèmatiques et appréciation : Il est difficile d'être clair et concis lorsqu'il s'agit d'un roman de cette envergure. Il faut je pense tout d'abord noter que ce roman, trois fois plus longs que Guerre et Paix, où il se passe finalement bien peu de choses est très rarement ennuyeux. Tout au plus quelques passages sur l'étymologie peuvent paraître un peu longuets, même s'ils sont justifiés. Les thèmes du roman sont réellement variés, mais tous extrêmement approfondis, et de façon générale ils sont reliés dans le roman. On peut dire de la Recherche que c'est un roman social, psychologique, une analyse de l'amour et de la jalousie, une réflexion sur la mémoire et sur le passage du temps, une recheche de l'art et de la beauté, un traité d'esthétique ou de l'imagination qui contiendrait sa propre mise en application. Bref, chacun des thèmes est relié aux autres, et peut-être le fameux "temps perdu" du titre n'est-il autre que le point central qui relie toutes ces thématiques. C'est un roman dont le ton varie beaucoup. Souvent sur le mode descriptif, ou de sentiments ou de sensations, tout le temps pyschologique, chaque situation est retournée de tout côté, le narrateur tente d'imaginer toutes les explications aux réactions des personnages, en éliminent certaines, parfois elles seront validés par des éléments ultérieurs, parfois pas. Proust est un psychologue sans égal, et à travers un seul de ses personnages si minutieusement décrit, c'est tout une foule qui nous apparaît tant sa vérité est criante. Proust sait également être mordant, et parfois drôle. J'ai ri un certains nombres de fois aux tirades du baron de Charlus, aux facéties d'Oriane de Guermantes, à certains portraits très acides, comme ceux de Norpois ou du noyau Verdurin, ou encore de la bêtise incroyable de tous ses gens du faubourg Saint-Germain. Mais en même temps, Proust reconnaît son goût pour le snobisme, l'accepte et l'explique. On finit par comprendre son plaisir à ses fréquentations, quand bien même elles ne lui apportent rien d'autre. La galerie de personnage est très plaisante, pas toujours attachante (le baron de Charlus est probablement mon personnage préféré, et pourtant il n'est pas sans défaut...), mais presque tous ont leurs bons côtés et leur sincérité. Contrairement à ce que son apparence touffue peut nous faire croire, la composition du roman a fait l'objet d'une extrême attention. Chaque personnage principal est peiont à plusieurs reprise, suite aux différentes révalétions du romans, certaines étant très suprenantes, Proust aimant relier ce qui paraissait si différent. De plus, la question narrative centrale ("comment le narrateur va-t-il enfin se mettre à écrire ?") finit par être un moteur de lecture en soi, on souhaite sa résolution autant qu'on peut souhaiter connaître le coupable dans un roman policier. J'aimerais d'ailleurs noter à quel point le héros, car il s'agit bien d'un héros et pas d'un anti-héros, est particulier. Sa perception et sa sensibilité sont exacerbés, son caractère extrême, il est a priori beaux... bref Proust nous dessine en quelques sortes le romancier idéal, celui qui va tenter de s'attaquer à ce qui serait son roman idéaL... Quelle ambition ! Celle-ci n'empêche d'ailleurs pas une modestie extrême et ce narrateur de nous énerver car si ses qualités sont extraordinaires, ses défauts le sont tout autant. C'est là encore un modèle du personnage proustien, les particularités les pls extrêmes nous révèlent des lois psychologiques générales. Certaines pages sont d'une beauté fulgurante, il serait difficile de toutes les citer, mais on peut songer à la réalisation de la mort de la grand-mère, à la conversation avec Gilberte à la fin de La Fugitive, aux passages très théoriques sur le roman, à la scène où Swann annonce sa mort à Oriane de Guermantes, à la madeleine bien sûr, aux regrets du temps passé à la fin de Swann, à la fin de l'amour de Swann pour Odette, aux pages douloureuses qui suivent la mort d'Albertine, la célébrissime mort de Bergotte devant La vue de Delft, l'évocation des aubépines dans Swann... J'en oublie beaucoup ! Le système narratif, au premier abord assez simple (le récit est à la première personne, quasi chronologique, excepté en gros l'insertion d'Un amour de Swann, l'inversion (mwahaha) de la scène dans la cour de l'hôtel Guermantes) est en fait d'une grande complexité. C'est en quelque sorte celui de Sylvie de Nerval élevé au rang de système : Proust écrit, le narrateur raconte ce que la narrateur sait et ce que le narrateur saura, parfois dans un futur état intermédiaire qu'on ne connait pas encore. Une ou deux fois, le narrateur s'adresse au lecteur, grand moment de perplexité. Parfois le narrateur et Proust sont très distants, parfois très proches au point qu'on se demande qui parle (on peut songer à l'ultime description du travail d'écriture). Sans compter cet étrange paradoxe, lorsque le narrateur affirme vouloir composer un roman à partir de sa vie, c'est-à-dire au fond ce que fait Proust, cela signifierai qu'il existe une distance entre le narrateur et le narrateur... Enfin la Recherche comme traité esthétique est une réussite absolue. Je pense qu'on ressort du roman avec une meilleure compréhension de l'art, de l'artiste, et sans aucun doute une envie d'écrire, car après tout la thèse du roman, s'il y en a une, n'est-ce pas que seule la vie littéraire vaut vraiment la pein d'être vécue, la vie littéraire qui chez Proust est, par définition, celle qui extrait de la vie toute sa beauté et tout son sens... Il y aurait encore bien à dire, mais je pense que sans rentrer dans le détail de certaines scènes, c'est déjà bien pas mal. Conclusion : j'ai écrit un long résumé que personne ne lira j'ai fait une analyse toute pourrie et bien trop courte^^ Plus sérieusement, c'est sans aucun doute mon oeuvre littéraire préférée, et je ne peux que vous conseiller de vous y essayer. J'étais il y a quelques années paralysé à l'idée de lire ce roman, j'en ressors aujourd'hui au bout de près de trois mois de lecture comblé comme je l'ai été par peu d'oeuvres. [ Dernière modification par corum le 17 nov 2012 à 11h55 ]
___________________ "car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 03/12/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 28/06/2004 | Envoyé par corum le Vendredi 16 Novembre 2012 à 19:52 Sinon et terme d'édition je trouve que la Garnier-Flammarion est complétement naze, les deux autres se valent à peu près, je préfère peut-être très légérement le livre de poche, mais en fait j'ai choisi les couvertures les plus jolies
pas testée celle en Quarto, et la Pléiade, tout le monde sait ce que c'est je suppose^^
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Samedi 17 Novembre 2012 à 11:44 Tu as lu les cinq derniers bouquins en une traite?
Sinon, je ne lis pas ton résumé, j'ai trop peur des spoilers.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 03/12/2019 Grade : [Nomade] Inscrit le 28/06/2004 | Envoyé par corum le Samedi 17 Novembre 2012 à 11:49 Plus ou moins les 6 à la suite, y'a juste le premier que j'avais lu il y a quatre ans.
Alors si tu as peur des spoilers je te conseille de ne lire aucune des préfaces et d'éviter les notes, parce qu'ils ne se gènent pas pour raconter ce qui suit. Après il y a un certain nombre de "révélations" que je connaissais parce que des profs m'en avait parlé ou ce genre de chose (typiquement l'inversion de Charlus, alors que je pense que ça a pu étonner un certain nombre de lecteurs à l'époque je pense^^). [ Dernière modification par corum le 17 nov 2012 à 11h50 ]
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 15/08/2024 Grade : [Nomade] Inscrit le 23/04/2004 | Envoyé par Borislehachoir le Samedi 22 Décembre 2012 à 15:47 Lus ces dernières semaines :
Je suis un sournois de Peter Duncan est un polar très drôle à cheval entre les ploucs de Ned Crabb ou de Charles Williams et l'univers ironique de Jim Thompson, le narrateur étant un sherif bigot passant son temps à expliquer au lecteur sa grande pureté d'âme là ou les faits objectifs le désignent plutôt comme un énorme manipulateur. L'histoire rappelle parfois Twin Peaks ( la recherche du journal intime d'une jeune femme frivole assassinée, ses nombreux amants ayant tous un intérêt dans l'histoire ) et les dialogues sont savoureux. Une petite perle de la série noire. A Tombeau ouvert de Paul Cain est un des livres fondateurs du roman hard-boiled et le moins qu'on puisse dire est qu'il a vieilli. Si Raoul Whitfield est souvent critiqué pour ses intrigues incompréhensibles, je m'étonne que les spécialistes n'en disent pas autant de Cain qui est encore pire, car c'est simple : on n'y comprend que dalle. Ca tire dans tous les sens, tout le monde veut buter tout le monde, une femme à poil débarque là-dedans sans qu'on comprenne pourquoi et les personnages s'échangent des répliques de kikalaplusgrosse en permanence. Alors certes il faut remettre dans le contexte des années 30 et Cain s'inscrivait dans le sillage de Hammett mais je pense qu'aujourd'hui, ce type de bouquin est réservé aux puristes de la série noire dans mon genre. J'ai grandi dans les salles obscures de Gauthier Jurgensen est probablement le pire livre sur le cinéma que j'ai lu de ma vie. Rarement j'ai trouvé un auteur aussi inintéressant, aussi plat et aussi inapte à donner de l'intérêt à ses films favoris, coincé entre banalités, analyses superficielles et jeunisme insupportable. S'y ajoute un choix de films absolument inintéressant, et si ils représentent la cinéphilie de Jurgensen et bien je dois dire que sa personne me semblerait gagner à se sortir les doigts du *** et à ne plus se cantonner aux films présentés en fac de ciné. J'ai pas envie d'en parler plus, ça m'énerve rien que d'y repenser. Chroniques européennes de Pauline Kael fut en revanche un bonheur total. A l'incroyable érudition de la dame s'ajoute un anticonformisme jouissif ( Resnais, Fellini, Antonioni et bien d'autres se font massacrer et même Bergman n'est pas toujours bien traité ) et un génial talent analytique. Pauline Kael déglingue vos films favoris, en encense d'autres plus discutables ( 1900 de Bertolucci, à mes yeux une fresque lourdingue et diactique ) mais avec toujours une plume intelligente et une rare intelligibilité. Pas la critique de cinéma qui m'aura le plus influencé mais une de celles que j'aurais pris le plus de plaisir à lire, sachant que je ne suis quasiment jamais d'accord avec elle. Richard III de Shakespeare n'est pas ma pièce favorite de l'auteur. Mon gros problème est que j'y trouve énormément de similarités avec Macbeth et que celle-ci me semble plus réussie sur à peu près tous les plans. On y retrouve le héros arriviste prêt à tout et des personnages secondaires très similaires ( MacDuff-Richmond, Banquo-Buckingham, Fils de Banquo-Dorset ). J'ai également trouvé Shakespeare plus inégal ici, alternant les moments sublimes ( la malédiction de l'ancienne reine, la triple éxécution, la tentative de séduction par Richard ) et ceux plus plats, d'autant plus que si la pièce est remplie d'action, celà se fait un peu au détriment des personnages et seul Richard, fascinant anti-héros, est un minimum développé. Reste une des plus belles figures démoniaques de l'oeuvre shakespearienne aux côtés du Iago d'Othello. Les Trois détectives de Leo Bruce fut une fabuleuse rigolade d'un bout à l'autre. Parodie des romans à énigmes anglais, il nous raconte comment trois détectives ( donc une copie d'Herculot Poirot ) tentent de résoudre une affaire de meurtres en inventant des motifs délirants et en cherchant toujours au plus complexe. Le final en quatre temps ( ou chacun des trois détectives vient présenter sa solution abracadabrantesque avant que le sergent chargé de l'enquête ne vienne expliquer que c'était un meurtre tout à fait basique ) m'a proprement plié en quatre. Les amateurs comme les détracteurs d'Agatha Christie et consorts devraient beaucoup apprécier. Enfin, Les juifs de l'espace de Marc Dem - merci Jaguar pour le prêt - constitue un des essais les plus surprenants qu'on puisse lire dans sa vie. L'auteur soutient une thèse selon laquelle les juifs auraient été conduits sur Terre par Yahvé, et que leur origine extra-terrestre est l'une des raisons de leurs difficultés d'adaptation. Parmi mes passages favoris : le rayon laser de Yahvé issu de son vaisseau de forme sphérique, Yahvé le laborantin qui fait des opérations sur Eve " sous anesthésie ", le parrallélisme avec la conquête spatiale ou encore l'analyse du rôle du serpent dans la Bible. Génialement illuminé. On dirait du Soral mais avec des idées. Boris.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 25/12/2016 Grade : [Nomade] Inscrit le 31/08/2012 | Envoyé par Darkgouss le Samedi 05 Janvier 2013 à 04:22 J'ai fini par lire "le livre sans nom", et franchement, dans une ambiance "fin du monde-merry christmas-happy new year" il est plutôt bien passé, entre "Sang d'encre" de Poppy Z Brite, dont j'aime les intrigues parsemées de couples homos, d'alcool et de sang et "Peste" de Chuck Palahniuck, toujours pressé entre pandémie, troubles psychiques et apôtres de la malveillance bienveillante.
J'ai hâte de me plonger dans la suite de "le livre sans nom"....
___________________ "Et là, tu la vois ma guivre ?"
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 04/03/2017 Grade : [Nomade] Inscrit le 26/05/2012 | Envoyé par BaladaTriste le Lundi 25 Février 2013 à 14:43 Mes lectures de ces derniers temps:
A l'estomac de Chuck Pahlaniuk: Un groupe d'écrivain se laissent enfermer dans une vieille batisse pour pouvoir écrire des romans. Le gros point positif du bouquin est j'ai trouvé son schema narratif un mélange entre l'intrigue principale et les nouvelles écrites par les diffétents protagonistes de l'histoire. Après j'ai trouvé l'histoire vraiment poussive et redondante, les personnages beaucoup trop névrosés pour permettre de ressentir de l'empathie pour eux si bien que je me suis désintéréssé de l'intrigue principale. Il restait les nouvelles qui étaient assez inégales mais de mémoires certaines étaient quand même assez simpas. Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley: Bizzarement ce livre est plutot connue pour son fond (critique de la société et des utopies...) alors que dans sa lecture ce que j'ai trouvé le plus remarquable était le style d'écriture. Par l'utilisation de certains mots techniques dans les déscriptions ou par les pensées retransmises des personnages Huxley ne décrit par le monde du livre mais le fait réellement vivre. Après le livre mon plus grand regret a été de ne pas parler assez bien anglais pour lire ce livre en version originale. Après le bouquin m'a laissé une intérrogation quand au message que veut faire passer l'auteur avec les références a Shakespeare: Oppose t'il Shakespeare au conditionnement pavlovien de la société de son livre ou souhaite t'il creer un parrallele entre le rôle du conditionnement pavlovien dans le meilleur des monde et celui de la littérature classique dans nos société au niveau de la transmission des valeurs dominantes? En tout cas qu'un livre aussi agréable à lire permette ce genre de questionnement en fait pour moi à coup sur un livre que je relirait. Et Nietzche a pleuré de Yrvin Yalom: Une uchronie racontant la thérapie que Breuer un des précurseur de la psychanalyse aurait pu mettre en place au chevet de Nietzche. L'interet principal du bouquin est de permettre un accès plutot ludique aux premiers concepts de Nietzche ainsi qu'une introduction à la psychanalyse sinon c'est pas spécialement bien écrit et l'histoire est pas spécialement intéréssante. Vous pouvez également le lire pour vous renseigner sur les recettes de cuisines traditionnelles de la communauté juive allemande de la fin du XIXeme siècle. Premieres aventures de Cheri-Bibi de Gaston Leroux: Déja le livre était publié à l'origine sous la forme d'un feuilleton dans un journal ce qui lui donne une fois réuni en roman un rythme tres particulier qui peut surprendre. Il raconte les avantures d'un brave type que la fatalitas pousse régulièrement à tuer des gens si bien qu'il devient l'ennemi public numéro 1. L'argot du début du XXeme siècle rend le texte très amusant à lire et même si l'histoire est quasiment aussi excessive que celle de à l'estomac, le second degré et les références parodiques aux tragédies classiques (Oedipe roi et Othello) donne une certaines cohérences au texte.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 29/03/2023 Grade : [Nomade] Inscrit le 10/12/2005 | Envoyé par gedat le Lundi 25 Février 2013 à 22:58 La Couleur tombée du Ciel, et autres récits, H.P. Lovecraft (1927)
Recueil de quatre nouvelles de l'écrivain américain. Après avoir lu Lovecraft, on a pas tellement envie d'habiter dans le Massachussetts ou les états alentours, vu le nombre impressionant d'horreurs qui s'y trament. La nouvelle lovecraftienne commence typiquement avec un ensemble de légendes inquiétantes entourant tel ou tel endroit reculé de la campagne de la côte Est. Le narrateur, insouciant et curieux de voir ce qui est à l'origine de ces contes de bonne femme, s'y rend alors avec empressement, et ce qu'il y découvre n'est pas pour le réjouir: des extraterrestres ont investi les lieux. De par certains aspects, les récits de ce recueil ont assez mal vieilli: le schéma de base est assez répétitif, la fin se voit venir à trois kilomètres, et la naïveté des personnages est catastrophique, genre "tiens tiens, mon correspondant qui me disait être assiégé par des extraterrestres me fait savoir par lettre typographiée que finalement tout va bien, et qu'il faut que le rejoigne en emportant avec moi toutes les pièces à conviction concernant les extraterrestres qu'il m'a envoyé, j'y cours de ce pas!". Malgré ça, il est difficile de ne pas être absorbé par la lecture de ces nouvelles d'épouvantes qui ont l'originalité de partager le même univers, mobilisant les mêmes lieux fictifs du Massachussetts (Arkham, la Miskatonic University) et les mêmes références obscures aux divinités effroyables qui hantent l'au-delà cosmique. L'horreur lovecraftienne, bien qu'elle se base abondamment sur les diverses mythologies humaines relatives aux fées, sorcières et autres démons, a le bon goût de coupler ces références avec une sorte de mystique qui mobilise le vertige offert par les découvertes scientifiques de son temps. Pour remettre les choses en contexte, nous sommes en 1927, une trentaine d'années auparavant, Lord Kelvin déclarait qu'il n'y avait plus rien à découvrir en physique; mais à cette perspective rassurante sur la compréhension que les hommes ont de l'univers succèdent les découvertes successives de la relativité et des phénomènes quantiques: l'horizon de l'inconnu s'élargit brutalement, et nul ne sait désormais quels mondes et dimensions cachés sont dérobés à notre regard - et surtout ce qui les peuple. La caractéristique principale des créatures et phénomènes qui se déversent sur l'innocente campagne de la Nouvelle-Angleterre est leur difformité, leur évidente appartenance à un ordre "défiant les lois de la nature", leur incompatibilité manifeste avec tout les principes régissant cet univers: ainsi la couleur qui donne son nom au recueil n'appartient à aucun spectre de lumière connu, et tous les êtres vivants se hérissent instinctivement à proximité de ces choses qui inspirent une répulsion instinctive. Les habitants du dehors qui viennent troubler notre planète sont donc plus que des extraterrestres au sens classique du terme, comme on en trouve à l'époque chez HG Wells: ils viennent d'un endroit que les concepts utilisés habituellement ne peuvent pas décrire. Mais l'aspect le plus fascinant du système lovecraftien est qu'il évite étrangement le manichéisme: les choses venant de ces abymes indescriptibles ont beau être décrites en les termes les plus effroyables possibles, et être manifestement hostiles, sournoises et meurtrières, il reste que le doute plane toujours sur la nature véritable de cette horreur: est-elle absolue, ou est-elle interprétée ainsi à cause de nos préconceptions et limitations perceptives en temps qu'êtres humains, auquel cas il suffit de surmonter notre répugnance initiale à son égard pour en voir ensuite toute la splendeur? J'aimerais terminer par une évaluation individuelle rapide des quatre nouvelles: -L'abomination de Dunwich est sans doute la plus mauvaise du recueil. On voit ce qui va se passer très rapidement, l'absence de narrateur en première personne réduit l'implication émotionnelle, et on est plus proche du conte de sorcières classique que de la cosmogonie lovecraftienne. -Celui-qui-chuchotait-dans-les-ténèbres est au contraire le récit le plus imprégné de références aux Etres du Dehors et aux divinités telles que Cthulhu. Laissant la tension monter progressivement, il souffre juste de la naïveté du personnage principal décrite plus haut. -La Couleur tombée du ciel est la plus déroutante et la moins explicite, car le mal qui tombe du cosmos sur un petit bout de campagne du Massachussetts est totalement immatériel. Les scènes de la fin offrent un tableau halluciné absolument mémorable. -Le cauchemar d'Innsmouth est selon moi le chef-d'oeuvre du recueil. Même s'il souffre d'une fin un peu trop vite expédiée, il témoigne d'une maîtrise de l'espace impressionante: Lovecraft place l'action dans une ville fictive en ruines, Innsmouth, dont il joue avec la topologie avec une expertise qui force le respect: il en connait tous les recoins et croisements, et les exploite de manière à rendre l'errance du narrateur encore plus saisissante. Et le passage de l'hôtel est vraiment flippant. Un must.
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 09/07/2024 Grade : [Légende] Inscrit le 13/03/2004 | Envoyé par kakkhara le Mardi 26 Février 2013 à 19:53 De par certains aspects, les récits de ce recueil ont assez mal vieilli: le schéma de base est assez répétitif, la fin se voit venir à trois kilomètres, et la naïveté des personnages est catastrophique, genre "tiens tiens, mon correspondant qui me disait être assiégé par des extraterrestres me fait savoir par lettre typographiée que finalement tout va bien, et qu'il faut que le rejoigne en emportant avec moi toutes les pièces à conviction concernant les extraterrestres qu'il m'a envoyé, j'y cours de ce pas!". Oui le problème avec Lovecraft c'est clairement la répétition. Mais souvenons nous quand même que les deux géants de l'horreur de cette époque, Merritt et Lovecraft, ont influencé les générations successives d'auteurs du genre, et que par ce fait nous sommes des lecteurs avertis de ce genre de littérature. C'est comme lire Carmilla à notre époque, il est évident que l'élément de surprise ne marche pas.
___________________ "_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec. |
Hors Ligne Membre Inactif depuis le 04/05/2014 Grade : [Nomade] Inscrit le 18/02/2013 | Envoyé par Ereignion le Mardi 26 Février 2013 à 20:04 Mois ma passion c'est la fantésy je suis plutot un grand lecteur pour mon age et je suis un fan de tolkienne(Bilbot lut:2foi première lecture CE2 seigneur des annaux quejenesaistoujourkpasortagraphier lut 3fois première lecture finCE2sillmarionlut1foiset est en cour de relecture lut pour la première fois CM2)mais je ne me limite pas qu'as tolkien je lis aussi eragon narnia rougemuraille ect.....(oui je love la fantésy)sinon je lis aussi des BD et des manga.
PSbien que je lis baucoup cela n'arange pas mon ortographe.
___________________ les elfes le bien......
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 25/12/2016 Grade : [Nomade] Inscrit le 31/08/2012 | Envoyé par Darkgouss le Mardi 26 Février 2013 à 20:45 Balada, c'est marrant comme c'est subjectif, pour ma part, j'avais trouvé que le Meilleur des mondes était d'un chiant à lire formellement, tandis que sur le fond j'avais trouvé qu'il y avait des tas de bonnes idées. Par contre, je ne me rappelle pas des références à Shakespeare, pour le coup, je le relirai peut-être très prochainement.
Récemment, j'ai lu Les élixirs du diable, d'ETA Hoffmann. Lues une première fois vers 13 ans, les pérégrinations d'un moine jeté en pâture aux tentations du monde m'ont tout autant plu. Un léger fantastique teinte la vie de ce jeune capucin au destin maudit, écrit depuis la nuit des temps. Bémol, les bondieuseries et repentances, qui, si elles sont de circonstance, sont quand même lourdes par moments.
___________________ "Et là, tu la vois ma guivre ?"
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