blue-monday Hors Ligne Membre Inactif depuis le 13/11/2007 Grade : [Nomade] Inscrit le 29/12/2005 226 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par blue-monday le Mardi 07 Novembre 2006 à 13:25
oui tu as raison arcarum, mais je ne parlais pas de la société américaine, mais de la jeunesse américaine. Il ya je te l'accorde beaucoup de nuances, entre new york, le middle west, le sud, la californie .......etc...
Van Sant est un américain, qui au regard de sa filmo, connait l'amérique. Et je trouve particulièrement impressionnant, qu'un réal indé puisse avoir une vision de son pays aussi juste que celle qu'une chaine comme Mtv tend à montrer de la jeunesse de ce dit pays. Mais contrairement à cette chaîne, Van Sant est critique.
Il ne faut pas généraliser c'est vrai, mais je retrouve dans Elephant et dans Mtv, le même vide de la jeunesse américaine, sauf qu' à Mtv, ils n'en ont pas conscience, tandis que Van Sant lui, en fait la critique. Dans Elephant, on voit des personnages qui pourrait passer sur Mtv, et ceux qui ne passeront jamais. On voit ceux qui sont "visibles" et ceux qui rasent les murs. Ce sont deux de ces derniers qui tuent les autres.
Ainsi je vais nuancé mon propos: Elephant un film presque sociologique sur la représentation de la jeunesse américaine telle qu'on peut la voir sur Mtv.
___________________ blue monday, misanthrope ? Affirmatif ! Anarchiste ? No comment !
|
Borislehachoire Hors Ligne Membre Inactif depuis le 31/01/2021 Grade : [Nomade] Inscrit le 27/08/2004 2283 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par Borislehachoire le Mardi 07 Novembre 2006 à 18:48
ah ok je m'incline. Au moins cela semble plus sincère que tout le reste.
J'ai tout plein de défauts, mauvaise foi en tête, mais je suis généralement sincère.
que tu as vu, bien sûr.
j'ai personnellement bien plus aimé
Magdalene sister
infernal affairs
mermories of murder
deux soeurs
Nan, l'un des meilleurs tout court, parmi ceux que j'ai vu c'est le meilleur
Et sur ta liste, je n'ai vu qu'infernal affairs que je suis TRES loin de considerer comme un chef d'oeuvre.
le problème est que pour un film sur la solitude, beaucoup ne sont pas seuls, ils sont même en groupe et nombreux parfois. On y vois quelques amourette mais pas plus. De plus si il y avait souffrance, certains perso l'exprimeraient, or il ne l'expriment pas. D'ailleurs aucun n'acteur n'exprime rien si ce n'est la coincée. Ils vivent leur vie d'ados boutonneux avec leurs petites relations sociales incipides et initéressantes.
Les acteurs sont particulièrement expressifs : regarde la scène d'Alex à la cantine, Acadia qui embrasse John, ou Nathan qui protège sa copine à la fin....
Les ados boutonneux, c'est un peu le sujet du film, nous montrer la jeunesse, loin des sitcoms débiles américaines, la vraie, celle qui s'ennuie.
Et ce n'est pas parce que la souffrance n'est pas exprimée qu'il n'y en a pas ( au contraire,ça rend le film plus subtil ) : tu trouves que John ou Michelle ont l'air bien dans leur peau ???
J'y vois plutôt une très forte critique du surconsumérisme américain et la dictature de l'apparence et de la facilité d'accès aux armes Un truc super classique quoi.
Bof, ce n'est pas vraiment le sujet, c'est à peine effleuré et Van Sant laisse ça de coté.
franchement l'aspect du nazisme parce que l'on regarde un programme télé qui explique le nazisme => mais just lol
les jeux vidéo => GTA c'est bien aussi
l'homosexualité => le cliché américain de l'homo c'est le mal. lol quoi.
Tu fais partie des nombreuses personnes à avoir pris le film COMPLETEMENT de travers, la, étudie un peu les scènes en question et tu verras que :
- Alex et Eric NE SONT PAS homos ( au fait, si l'homosexualité était le mal, Van Sant lui-même ne serait pas pédé )
- Après avoir joué dix secondes à un jeu vidéo, Alex et Eric.... lisent un livre et vont dormir ( remarque aussi que le jeu est très primitif, c'est impossible qu'ils passent leur vie là-dessus ! )
- Le documentaire sur le nazisme montrent justement qu'Alex et Eric ne sont pas des nazis !
Evidemment, si tu as interprété toutes ces scènes à l'envers, c'est assez logique que tu n'aies pas aimé le film !
aux US, merci.
Non, même en France.
il faudra m'expliquer pourquoi être aussi restreint alors que finalement le problème est aussi la télé.
Cf mon message ci-dessus sur ton erreur d'interprétation.
Tous les films hollywoodiens ne sont pas manichéens, il faudrait voir plus loin que les quelques films de bruce willis qui peuplent ta collection de films hollywoodien.
Faut pas déconner, Hollywood a pour plus gros défaut la caractérisation abusive de personnages, Untel = gentil et Untel = méchant, et ça date pas d'aujourd'hui ( regarde un Hitchcock ou un Fritz Lang, désolé mais c'est manichéen ).
Je ne relèverai pas l'argument d'inculture.
d'où il joue au héros. Parce qu'il aide une fille à franchir une fenêtre. Mais lol quoi. Il est simplement beaucoup trop con pour ne pas fuir comme le feraient 100% des gens alors qu'il n'est pas armé et que y'a des cadavres partout autour de lui.
Désolé si pour moi, un type qui tente sans arme d'attaquer un mec armé d'une mitraillette joue au héros ; Benny est LE personnage courageux, mais il est aussi bête, et meurt, comme tant d'autres. Dans un random film ricain, il aurait survécu.
A la longue s'en est même chiant. On croirait revoir Undeworld avec les plans du cul de kate Belinsale. Ce type n'a qu'un plan caméra, celui du complément capilaire. Le cinéma comme la vie c'est la variété, pas des plans fixes à la con pour exprimer l'horreur architectural du lycéen donc ces couloirs staliniens. Ce qui est horripilant c'est que l'on a l'impression que lorsqu'il en a marre de nous montrer les omoplates d'un perso, et bien on passe à celui qui passe par là pour le suivre. Ouaip bof, c'est limite saoulant.
PLAN FIXE ?
T'es fou, la caméra n'arrête pas de bouger ! C'est des longs travellings à la Shining, rien de fixe là-dedans, on fait difficilement moins théatral qu'Elephant !
Et certaines scènes comme le comité homo-hétéro, Alex au piano ou l'arrivée de John suffisent à montrer que tu généralises abusivement.
oui, enfin, il tombe un peu par hasard sur les deux gamins dans le frigos.
Il n'empêche qu'il les tue de manière extrèmement sadique, ce qu'il n'a pas fait avec les autres.
Pourquoi ? Parce que Nathan est son persécuteur, et aussi, c'est un " sportif ", la chose que détestent le plus au monde les intellos frustrés comme Alex ( oui, Alex est clairement un surdoué dans le film, au moins deux scènes le montrent ).
On dirait des fantômes......
Exactement ! Des vrais silhouettes fantomatiques qui errent sans vie dans les couloirs du lycée... de quoi remettre en question l'appellation " lieu de vie ".
Boris, vous remarquerez que tous les personnages pensent à ce qu'ils feront HORS du lycée : les anorexiques et leur shopping, John et son concert, Nathan et Carrie et leur pique-nique...
|
blue-monday Hors Ligne Membre Inactif depuis le 13/11/2007 Grade : [Nomade] Inscrit le 29/12/2005 226 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts | Envoyé par blue-monday le Vendredi 10 Novembre 2006 à 17:07
Voilà, je viens de visionner le DVD du film Le nouveau monde, de Terrence Malick. Je vous en propose ma critique.
Terrence Malick est une légende du cinéma actuel, il a réalisé peu de film, soit 5 long-métrage en 33 ans de carrière (la ballade sauvage en 73, les moissons du ciel en 78, la ligne rouge en 98, et enfin le nouveau monde en 2006), mais ces 5 films sont des chefs d'oeuvres. Le bougre est sacrément talentueux, on attend encore son film pourri. Parmi les légendes qui courent sur lui, on lui attribuerait nombre de grands films des années 70 dont il aurait assuré les scénaris, mais signés sous un pseudonyme (le premier inspecteur Harry, un exemple dont on est sûr). En effet il estimerait ces scénarios indignes de porter sa véritable signature.
Il n'existe qu'une seule photo de lui auxquel le public ait accès; il fuit les médias comme la peste, à l'instar d'un Salinger, un Julien Gracq ou un Kubrick, et refuse toute présence de sa part pour la promotion de ses films. On dit que lors de sa longue absence cinématographique, c'est à dire entre Les moissons du ciel et la ligne rouge, soit 20 ans, il aurait été entre autres horticulteur dans le Texas (sa région d'origine) et professeur de philosophie dans une université de Paris. Bref le bonhomme est difficile à saisir.
Les sujets que traitent Malick sont toujours les mêmes, mais sans cesse renouvelés dans chacune de ses oeuvres. La Nature y est exaltée, célébrée, adulée, bref déifiée (surtout dans ses deux derniers films); au milieu de cette Nature, l'être humain est représentée comme peu de chose, caractérisé par son inéxorable mortalité, ou la nature éphémère de son existence. L'être humain est métaphysiquement seul, seul dans une Nature majestueuse, extatique et éternelle. Dans le nouveau monde, ces thèmes chers à Malick sont dévelloppés à leur paroxysme.
Le nouveau monde raconte une histoire simple: l'arrivée des premiers colons anglais sur une terre comme appelle l'Amérique, dans une région qui deviendra la Virginie. Dans cette vivent des Indiens, en l'occurence des Algonquins. Le nouveau monde raconte l'histoire d'amour entre John Smith joué par Colin Farell et la princesse Pocahontas jouée par la sublime Q'orianka Kilcher.
Certains vont peut-être me dire: mais ouais mais on l'a connaît cette histoire, disney l'a déjà raconté et d'ailleurs c'était nul. C'est vrai c'était nul, disney a tout saboté. Oubliez ce dessin animé de merde, Le nouveau monde c'est de l'or en barre.
Par où commencer, ce film est tellement........beau.
Au cinéma ce film m'avait foutu une vrai claque, et d'ailleurs c'est toujours à mon sens le meilleur film de 2006. L'année n'est pas encore terminée, on va attendre The Fountain (ça je sens que je vais prendre une grosse calotte) et Inland Empire (ça faut voir, mon intuition me dit rien).
J'appréhendais la seconde vision, en DVD, je pensais mon enthousiasme de la première fois se serait estompé, mais non, le film gagne même en pouvoir de fascination, surtout avec la qualité de l'image du support DVD.
Le film débute par une ouverture hors-norme, et rien que cette ouverture suffit à se convaincre que c'est un chef d'oeuvre. L'air de L'Or du Rhin de Wagner monte petit à petit en puissance au rythme des navires Anglais qui s'avancent sur le fleuve; les indiens regardent silencieusement ces étrangers venir sur leurs terres; tout cela est d'une telle majesté ! Pas un seul dialogue lors de cette séquence, rien que les bateaux filants sur un fleuve sans remous, et les indiens camouflés sur les rives. Rien que le silence des hommes, au milieu de la nature.
L'histoire d'amour entre John Smith et Pocahontas est merveilleusement filmée. Ils ne parlent pas la même langue, mais le language du corps et en l'occurence les mains est le même. Il ya un nombre incalculable de plans sur les mains des deux amoureux, des mains qui miment les éléments, d'autres qui tentent une douce approche, parfois des gestes maladroits, et des caresses.....
Colin Farell n'a peut-être jamais été aussi bon que dans ce film, il campe un john Smith désabusé et mélancolique, qui se sent coupable d'aimer cette princesse. Il joue un idéaliste qui pense que sur cette nouvelle terre, un nouveau monde est possible, une nouvelle société, à l'exemple de celle des indiens du film. Mais la nature humaine est ce qu'elle est......John Smith joue un homme qui comprend que la "modernité" de sa civillisation n'a pas pour but de faire du monde un monde meilleur. Et ce qu'il ya pour lui de meilleur en ce monde, c'est Pocahontas, alors ..............(voyez le film pour savoir).
Q'orianka Kilcher est LA révélation du film, c'est ELLE qui porte à bout de ses bras exquis tout le film. Elle est la Grâce, et c'est définitif. Elle danse, elle nage, elle rit, elle pleure,......elle est magnifique. Dans ce film elle est bien plus que que la princesse indienne, bien plus que celle qui va trahir son peuple pour un anglais, bien plus que Pocahontas. D'ailleurs dans le nouveau monde, personne ne l'appelle Pocahontas, le mot n'est jamais cité. C'est parce qu'au delà d'une femme (et quelle femme !), elle est la personnification terrestre de la Nature, sa beauté, sa candeur, sa générosité. Dans le nouveau monde, c'est ELLE dame Nature, c'est dire l'ampleur de son personnage. Enfin c'est mon analyse.
Du point de vue de la mise en scène, on retrouve le style propre à Malick, à savoir de longs plan sur l'immobilité, où du moins sur le silence des hommes. Le réalisateur prend le temps de nous inviter à la contemplation (l'orage, la pluie sur le fleuve, l'écoulement de l'eau, les forêts). Cette mise en scène contemplative tranche avec le rythme quasi anarchique des scènes de bataille, montages cours, plans serrés, caméra qui virevolte, donnant l'impression d'une très grande intuitivité dans l'évocation de la violence (sans chorégraphie en somme).
Dans ce film, Malick abuse une nouvelle fois de la voix-off, si dans certains films cela peut paraître redondant, où appuyant inutilement les propos échangés entre les personnages, ici dans le nouveau monde, cette technique renforce toute la mystique liée aux représentations de la Nature.
A noter que le que la photo est signé lubezki (sleepy hollow, Ali, ...), chose qui ne veut pas dire grand chose, hormis que la qualité des images est irréprochable, donnant aux plans une lumière à tomber à la renverse; une lumière exclusivement naturelle, puisque Malick n'aime pas l'éclairage artificiel. Une petite anecdote concernant la façon de tourner de Malick, celui-ci ne ne film ses scènes qu'à deux périodes de la journée: 2 heures après l'aube et 2 heures avant le coucher, selon lui c'est là que ce produit la meilleure lumière (et bien le film le vérifie).
Enfin je vais conclure cette petite opinion de ce film, par la reflexion qu'il suscite. Le nouveau monde dégage un parfum d'une profonde mélancolie que ne vient même pas tempérer le personnage de Pocahontas, la nostalgie d'une époque où lors de l'installation des premiers colons en Amérique, tout était encore possible, où les hommes pouvaient encore prendre le risque de tout reprendre à zéro et retenir les leçons du passé. Nous savons aujourd'hui ce qui s'est passé par la suite pour les indiens.
Ce film est très moderne malgré le fait qu'il se déroule au 17ème siècle; on peut lire dans les yeux de John Smith que rien a jamais été possible, que l'être humain ne changera jamais, qu'entre ses mains, la nature se meure...... comme Pocahontas.....
A la fin du film, lors du générique, il n'y a pas de musique, le défilement des noms est livré à la nature, à la rumeur des sous-bois, les chants d'oiseaux, les feuilles traversées par les feuilles; tout compte fait c'est peut-être ça la plus belle des musiques jamais utilisées pour un générique: la respiration de la Nature.
Une dernière anecdote sur les chants d'oiseau: Malick grand perfectionniste devant l'éternel, voulait que son service des effets spéciaux recréé le chant d'un oiseau disparu de nos jours mais présent à cette époque là; je n'ai pas su le reconnaître dans le film, mais quelle folie ! Ce détail en dit long sur le metteur en scène, que dis-je sur le génie Malick.
A écrire ce texte, je ressens à nouveau les frissons suscité par ce film, cela me fait drôle, et cela me rend mélancolique.
Je vous recommande mélancoliquement ce film, je sais désormais que je le porterais en moi jusqu'au trépas.
[ Dernière modification par blue-monday le 10 nov 2006 à 20h00 ]
___________________ blue monday, misanthrope ? Affirmatif ! Anarchiste ? No comment !
|