Excuse-moi BenP, mais tu emploies un langage vulgaire aussi. Comme je l'ai dit, mon dieu est David Gemmel.
Valyss reprit conscience. Il regarda à ses côtés. Près de lui se tenait Maniila. Cette jeune femme n'était pas vraiment belle, sans être laide.
Elle possédait tout de même un certain charme, avec ses cheveux de feu coiffés en arrière en larges mèches qui lui tombaient dans la nuque et ses yeux en amande aux iris oranges. Elle se tourna vers lui, ses lèvres pincées lui offrant un magnifique sourire. Le point disgracieux de son visage restait son nez en forme de bec d'aigle.
Valyss se leva. Son abdomen le faisait souffrir, mais il l'ignora.
-Dis-nous donc ce qui s'est passé. lui lança Relkan.
Il se tourna vers lui.
-Lui par contre, il est à des lieues de la laideur. pensa Valyss.
Car Relkan était quelqu'un de magnifique.
Ses cheveux bruns mi-longs lui caressant le cou encadraient un visage divin. Deux perles de ciel étaient enfoncés profondément dans leurs orbites, surmontant un nez parfaitement dessiné. Ses lèvres étaient engageantes et rosées. Il avait des traits doux et adultes à la fois.
Valyss commença à raconter ce qui lui était arrivé. Lorsqu'il mentionna le Concile des Vents d'Ombres, Kameryt l'interrompit.
Ce dernier était un homme dur. Ses cheveux gris-noirs étaient coupés à ras, laissant apparaître son large front. Ses yeux semblaient être des cristaux de givres emprisonnés dans de profonds orbites. Son nez était surmonté d'une bosse appuyant encore l'angulosité de ses traits, et ses mâchoires étaient fixées en une moue dédaigneuse.
-Tu es bien sûr qu'il s'agissait d'hommes du Concile des Vents d'Ombre ?
-Tout à fait. C'est leur magie qui m'a valu mes deux blessures. Pourquoi ?
Vu que Kameryt ne répondait pas, il continua, relatant l'attaque, la faiblesse inhabituelle des Gris, son apparition et enfin son arrivée ici.
Relkan hocha imperceptiblement la tête.
-Vous avez pu récupérer le fados ? les interrogea Valyss alors qu'il se rendait compte qu'il mourait de faim.
Maniila lui répondit que oui, et lui tendit un morceau de la bête. Valyss le saisit avec avidité, et sans un merci l'avala sans un bruit. Pendant que le faten se levait, le nashorn se leva.
-Je vais vous laisser. dit Kameryt. Je dois aller préparer la bataille à venir.
Et il s'en alla sans plus un mot. La bataille. La raison pour laquelle ils avaient quitté Cober et sa douce tranquillité. Les Hauts, le commandement de l'Armée du Griffon, avait eu vent d'une nouvelle menace venue du nord. Ils ne se doutaient pas que la menace serait si importante. Elle avait piétiné tous leurs avant-postes, et les Hauts avaient été bien obligés de mobiliser tous les bifawis en âge d'être soldats pour défendre leur nation. Les véritables guerriers ne suffiraient pas.
Ils ne savaient rien de leurs ennemis. Ni leur apparence, ni ce dont quoi ils étaient capables, et encore moins leurs stratégies. Ils savaient simplement que leurs avant-postes avaient été piétiné en quelques heures seulement, ce qui faisait d'eux une menace considérable.
Valyss aimait le maniement des armes. C'était un moyen pour lui de libérer sa rage. Toute sa colère avait été forgée par son monde. Il n'avait eu personne pour lui offrir l'amour dont tout enfant avait besoin, et ce manque avait donné naissance à un homme cruel, impulsif et sanglant. Il aimait beaucoup tuer. Sentir qu'au bout de sa lame une âme s'éteignait était pour lui un plaisir indicible. Se venger de tous ceux qui avaient eu ce dont il n'avait jamais pu jouir. Il ne pensait qu'à sa vengeance.
Nombreux étaient les jeunes de son âge qui cherchaient l'amour. Valyss ignorait ce que c'était et ne souhaitait pas savoir. À côté de lui, Relkan n'était pas si différent. Il ne cherchait pas à trouver l'amour, mais il prenait plaisir à le faire. Il profitait de son physique avantageux pour abuser des filles qui tombaient folles de lui.
Relkan était tout de même un homme bien. Il était aussi égoïste, là était son autre principal défaut, mais il était sympathique, vif et très démocrate.
Aux armes, Valyss était considéré comme un bon épéiste, mais toute sa force lui venait de sa colère. Ses mouvements étaient poussés par la rage. Seuls les vétérans osaient combattre contre lui. Valyss n'était pas forcément plus doué que les autres aux armes, mais la crainte venait d'autre part.
Elle venait du fait que Valyss se battait pour tuer, et qu'il pouvait oublier qu'il était en train de s'entraîner.
LarmeNuit
[ Dernière modification par LarmeNuit le 04 oct 2010 à 15h44 ]
[ Dernière modification par LarmeNuit le 04 oct 2010 à 15h50 ]