Bilan du mois de novembre , avec un petit creux du au visionnage de pas mal de séries, mais finalement, malgré seulement 16 nouveaux films, les revisionages m’amènent à 25. 2 nouveaux films en salles, plus 5 vus à l’institut Lumière, big up à ces cinéphiles élitistes qui font une rétrospective Tom Cruise)
Cinéastes découverts :
Jack Cardiff (
Le dernier train du Katanga, 1968) : Bien enthousiasmé par ce film vanté par Boris, une série B bourrine utilisant un contexte africain original et bien traité. Scénar plutôt profond , bons acteurs, la violence est présente et l'image est splendide.
Alan Parker (
Angel Heart, 1987) Malgré un Mickey Rourke en grande forme, le film est chiant dans sa première heure, puis s’excite un peu avant de sombrer dans le grand n’importe quoi. Deux trois idées visuelles et dans les dialogues surnagent, mais c’est bof.
David Zellner (
Kumiko The Treasure Hunter, 2014) Film indépendant US assez confidentiel (j’en ai entendu parler dans un top ciné d’un youtubeur ricain), c’est pour son pitch génial que je l’ai vu : une japonaise trouve une cassette de
Fargo dans une chasse au trésor, croit que c’est une histoire vraie (comme l’indique le faux carton au début du film) et part à la recherche de la valise pleine de pognon. A l’arrivée, le film traite de manière sous-jacente pas mal de truc intéressants, mais a aussi pas mal de défauts (le scénario met du temps à démarrer, l’attitude de l’entourage de l’héroïne est trop programmatique, et la mise en scène fait un peu trop « indépendant US générique »).
Rafi Pitts (
Abel Ferrara : Not Guilty, 2003) Documentaire suivant une ou deux journées d’Abel Ferrara à New York . Essentiel non pas pour ce qu’on y apprend de la bouche de Ferrara (pas grand-chose) mais pour saisir que la personnalité de Ferrara est un des moteurs de l’énergie de ses films.
Paul Thomas Anderson (
Magniolia, 1999) Alors, c’est très bien filmé, mais faudrait que ça s’appelle « Tout ça pour ça, le film ». On a un scenario choral qui part dans TOUT LES SENS, mais à la fin les arcs se règlent (ou pas) n’importe comment
. Dans la première heure, y a un rythme tambour battant avec de la musique posée par-dessus avec virtuosité mais sans aucune finesse, mais au moins on a l’impression d’aller qq part puis ensuite ça raallleennttiitt et les 2 heures de plus en paraissent 3. Les acteurs sont bons mais écrasés par le scénar, et oui j’ai bien remarqué que y a plein de magnolias cachés dans les décors, mais c’est pas ça qui rend le truc plus profond. Décevant.
Christopher McQuarrie (
Mission Impossible : Rogue Nation, 2015) Plutôt d’accord avec Boris, ça fait le job en tant que Mission Impossible, c’est dans le haut du panier niveau blockbusters contemporains, mais ça manque d’identité, la confirmation du 6 avec McQuarrie aux commandes me chagrine sur la fin du principe un film/un réal, propre à la licence .
J’avais déjà vu un de leurs films
Joss Whedon (
Serenity, 2005) Deux cas de figures : vous avez vu la série Firefly et donc vous avez déjà vu ce film conclusif, ou bien vous n’avez pas vus Firefly et dans ce cas-là regardez là, et ensuite vous n’aurez pas d’autre choix que de regarder le film.
John Cassavetes (
Faces, 1968/
Une femme sous influence, 1974)Le style Cassavetes est vraiment super cool, même si c’est difficile à suivre parfois. La caméra portée quasi constante de Faces est ultra moderne et Une femme sous influence est un portrait de femme et de couple complexe et poignant, servi par des acteurs en transe. J’ai du mal à en parler mais j’adore.
Bertrand Tavernier (
Voyage à travers le cinéma français, 2016) Documentaire cinéphile ou Tavernier analyse le
cinéma français qu’il aime, des années 20 aux 70’s. Passionnant tout du long (les 3h 15 en paraissent à peine 2), riche en extraits, érudit et accessible (rien d’ultra théorique là-dedans), des idées de visionnage en pagaille.
David Yates (
Les animaux fantastiques, 2016) Plus ou moins une purge. Malgré mon amour fraternel, impossible de m’enthousiasmer devant
- le renoncement de la mise en scène
- un montage atrocement mauvais (séquences raccordées n’importe comment, erreur de continuité, aucune gestion de l’espace)
- des incohérences en pagaille
- une intrigue parlant (mal) de trois sujets différents pour plus de confusion
- des personnages écrits à la truelle (l’Auror qui n’a jamais la stature de son job, sa sœur nympho, la mère catho intégriste de Monoprix qui évidement bat ses enfants, le politicien en pleine campagne électorale plutôt à droite qui se dit que c’est une bonne idée d’insulter lesdits cathos sans raison (point très important du scénar en plus))
- des effets absolument interdits en 2016 (un suspense à la douane alors qu’on vient de voir Norbert activer sa protection anti moldus, un dialogue « saute, je te rattraperais ! », une séquence d’exfiltration où EVIDEMMENT un mec random vient taper la discute juste avant la sortie)
- ect.
Comme pour The Revenant, quand les gentils me saoulent, je sauve le méchant, interprété ici par Colin Farell, qui est juste trop classe : sa conviction à manipuler psychologiquement un gamin pour ses plans diaboliques, sa désinvolture en condamnant à mort sans procès les héros , son acharnement à balancer 20 000 éclairs à la gueule du gentil en mauvaise posture en faisant des grands gestes, avant de tenter un fight à 1 contre 30 alors qu’il est acculé, tout prouve ici qu’il est dans un meilleur film que tout le monde, et l’attitude débile du ministère de la magie pendant tout le film lui donne rétrospectivement raison.
J’aurais pas dû écrire autant dessus, juste regardez un autre film si possible.
John Woo (
Mission Impossible II, 2000) Du grand n’importe quoi. Quand y a de l’action, ça défonce, mais on est vraiment en pleine perte de sens. Des répliques sorties de l’hyperespace (« -Elle n’est pas entraînée pour ça ! –C’est une femme, elle a tout l’entrainement qu’il faut pour mentir aux hommes », même Chang Cheh n’aurait pas osé !), Tom Cruise qui est entré dans la Matrice depuis le 1, un personnage féminin au diapason de la réplique ci-dessus (introduite comme une femme forte et sure d’elle pendant 15 minutes, elle passera fort logiquement le reste du film à se faire manipuler et secourir , et même son grand moment de lucidité dans le laboratoire est sans conséquence vu son inutilité lors du climax). Un grand film comique involontaire.
Samuel Fuller (
Violences à Park Row, 1952) Film très personnel de Fuller, hommage au journalisme New-Yorkais (Le premier métier de Fuller étant journaliste). Le coté studio n’empêche pas de bons travelings plein de tension (un scène de bagarre pleine de rage fait son petit effet), mais le scenario, nourri de son admiration pour le milieu, vire un peu à la fable, ce qui affadit le film (Fuller n’est pas Capra).
Milos Forman (
Man on the Moon, 1999) Biopic sur Andy Kaufman, acteur, comédien de stand up et inventeur du trolling. Forman y est ici bien moins opératique que sur
Amadeus (question de sujet) et maintient une certaine distance pour laisser le contrôle du film à un Jim Carrey en feu. Le début et la fin sont sublimes, et je ne voudrais pas révéler les meilleurs gags, mais j’ai beaucoup ri.
John Boorman (
Excalibur, 1981) Absolument fantastique. Boorman prend à bras le corps la légende et livre un mix contre nature entre ultra réalisme et une esthétique kitch au possible, dans le but (reussi) d’approcher la stature mythique du récit, déréaliser via le surjeu, de projeter le spectateur dans un univers fantasmatique, ou tout parait vrai car filmé ,mais tout est plus magique, plus grand, plus intense. Je suis complètement rentré dedans. Et les seconds rôles dans ce film, c’est Liam Neeson, Patrick Stewart et Gabriel Bryne, c’est pas dégueu.
Sidney Lumet (
Point Limite,1964) Un
Docteur Folamour mais totalement premier degré (y a eu embrouille entre les producteurs à cause de ça d’ailleurs). Chef d’œuvre de tension, où Lumet utilise le gros plan et les contre plongées comme personne. Henry Fonda en président des Etats-Unis est inoubliable dans un rôle qui pourtant consiste uniquement à être dans un bunker et parler au téléphone et pour ça chapeau.
Je conseille particulièrement :
Excalibur
Une femme sous influence
Point Limite
Le dernier train du Katanga
Voyage à travers le cinéma français
Man on the Moon
Revisionages, nombreux et plein de bons films :
Phantom of the Paradise/
Mission Impossible (De Palma,1974/1996),
Mulholland Drive (Lynch, 2001),
Miller’s Crossing/
The Big Lebowski (Coen’s, 1990/1998),
Sleepy Hollow (Burton,1999),
Mission Impossible 4 (Bird, 2011),
Miami Vice/
Hacker (Mann, 2006/2015)
Séries :
Firefly, c’est super, y a qu’une saison et à la fin vous serez triste qu’il y en ai pas plus.
2 séries que je n’ai pas encore fini, mais qui pour l'instant sont bien:
The Night Of (minisérie judiciaire sur un new yorkais d’origine pakistanaise arrêté pour meurtre suite à une soirée sous l’emprise de stupéfiants, avec John Turturro en avocat blasé.
Loin de chez nous, série française se passant en Afghanistan, 15 jours avant le retrait des troupes fr, les trafics d’une unité sont mis en péril par l’arrivée d’une journaliste venue couvrir le départ.