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Mendeed

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Envoyé par Mendeed le Vendredi 04 Janvier 2013 à 17:12


Le 03/01/2013 à 16:09, Talen avait écrit ...

Elle est dans le livre.



Oui, mais ils la voient de loin et ça fait quinze lignes...
Sinon, j'ai trouve la bande-son plutôt sympa à la fois suffisament proche et suffisament éloignée pour rappeler l'esprit du seigneur des anneaux et être toutefois prenante et originale. Radagast assez classe également au niveau aspect et phrases.

Sinon, je suis le seul à m'être dit que les aigles cassent vraiment les couilles à laisser les aventuriers en haut d'une plate-forme rocheuse dont ils vont être obligés de se taper la descente...


Mendeed

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Manouel

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Envoyé par Manouel le Vendredi 04 Janvier 2013 à 17:43


Radagast assez classe également au niveau aspect
 

OBV, c'est un Docteur.

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 05 Janvier 2013 à 18:57


Le Décalogue ( Krzysztof Kieslowski, 1989 )

Quelques remarques préliminaires avant d’en venir aux épisodes.

- D’abord, qu’est-ce que le Décalogue ? Il s’agit de dix films d’environ une heure chacun mettant en scène des personnages confrontés à un commandement divin, dans une situation ou il est difficile de respecter le dit commandement. Les épisodes 5 ( Tu ne tueras point ) et 6 ( Tu ne seras point luxurieux ) existent également dans des versions longues, celle du 6 s’appelant Brève histoire d’amour - l’autre ne change pas de titre -. J’ai également vu ces versions mais il y a déjà un certain temps. J’avais également vu certains films du Décalogue mais j’ai préféré tout revoir d’un coup, d’où parfois des sentiments contradictoires ( par exemple des points sur lesquels j’ai changé d’avis depuis ). En me relisant je me rends compte que ça ne se voit pas trop.

- Les personnages du Décalogue se croisent parfois d’un film sur l’autre et on est souvent surpris de voir un figurant qui était aussi le héros d’un autre film. Surtout, il y a ce type que j’appellerai le Blond, qui est un observateur muet qui apparaît dans chaque épisode sauf le 10 au moment ou un personnage prend une décision cruciale. Cette apparition systématique, qui peut rappeler Hitchcock dans ses propres films, provoque parfois des effets assez curieux. Le Blond ouvre d’ailleurs le premier des dix films.

- Arbitrairement j’ai décidé de donner des notes aux segments. Je considère toutefois que le Décalogue vaut bien plus que la moyenne des notes des épisodes, l’ensemble formant un remarquable tout d’une grande cohérence. Même les épisodes mineurs viennent éclairer la démarche du réalisateur, démarche qui me convient à 100 %.

- Si le compositeur Zbigniew Preisner revient à chaque fois ( il y a un thème général du Décalogue mais également des thèmes spécifiques ), il faut noter que Kieslowski à employé neuf chefs opérateurs différents, un par film excepté les épisodes 3 et 9 partageant le même. D’où une grande variété dans la photographie avec des résultats forcément inégaux.


Épisode 1 : Un seul Dieu tu adoreras

Le jeune Pavel a été initié par son père à la science sous toutes ses formes, et manifeste une précocité très marquée. Toutefois, c’est auprès de sa tante que Pavel cherche les réponses à ses questions sur Dieu et le sens de la mort.
Premier film du Décalogue, cet épisode est souvent cité comme l’un des meilleurs de la série et il est vrai qu’il jouit d’évidentes qualités : une photo sublime, des acteurs irréprochables et la pudeur du cinéaste qui montre avec beaucoup de retenue des séquences qui auraient pu donner des sommets de pathos entre les mains d’un Inarritu par exemple. Mon problème avec cet épisode et que je trouve que pour le coup, Kieslowski fait un film à thèse plutôt qu’un film à thème - la nuance est importante - et qu'au lieu de confronter des personnages à une morale vacillante comme dans les autres, ici Kieslowski me semble insidieusement insérer la sienne, à savoir " toute croyance absolue a ses failles ". D’où le fait que je le trouve moins riche de sens et moins profond que les meilleurs volets du Décalogue. Ceci dit, c’est un des épisodes les plus émouvants également, et il est assez idéal pour attaquer la série étant donné que parfois, Kieslowski a tendance à être un peu opaque narrativement ( ce qui n'est pas du tout le cas ici ).
C’est dans cet épisode qu’on voit le plus le Blond. Son regard est plein de tristesse et d’empathie.
7.5/10





Épisode 2 : Tu ne commettras point de parjure

La célèbre violoniste Dorota rend visite à son mari à l’hôpital. Plus tard, elle demande à son voisin de pallier, également médecin, si son mari survivra. On découvre que Dorota est enceinte d’un autre homme et qu’elle hésite à avorter.
Second volet et antithèse totale du premier sur plusieurs plans : visuellement, je pense qu’il s’agit d’un des épisodes les plus pauvres de la série ( lumière très laide ) et thématiquement d’un des plus riches. L’art du détail de Kieslowski est ici à son sommet : le quotidien du vieux médecin ( il peine à se déplacer ), la manière dont Dorota taille ses plantes ou leur extraordinaire premier dialogue ( " vous me connaissez ? " " Oui, c’est vous qui avez écrasé mon chien " ) apparaissent tellement riches de sens à la fin du film qu’on pardonne très largement la lenteur du rythme. Là encore, le final est absolument bouleversant et je pense me souvenir jusqu’à ma mort du plan sur la mouche dans le verre d’eau. On notera que Dorota est jouée par Krystyna Janda, une très belle actrice qu’on a pu voir récemment chez Wajda. J’ai une énorme tendresse pour cet épisode, un de ceux ou le dilemme d'un des personnages est le plus intéressant philosophiquement. D'ou une très forte impression à la fin.
8/10






Épisode 3 : Tu respecteras le jour du seigneur

C’est Noel et Janusz s’est démené pour faire plaisir à sa femme et ses enfants. Dans la rue, il recroise Ewa qu’il a aimé des années auparavant. Il accepte d’aider Ewa à retrouver son mari disparu et s’échappe quelques heures avec elle.
Un des épisodes les plus déroutants de la série, un de ceux ou le spectateur attend le plus longtemps avant de comprendre exactement quelle est la teneur des relations entre les deux personnages.
Pour le coup, c’est trop long. L’ennui pointe son nez à mi-film et la balade des deux anciens amants s’éternise. La visite dans l’asile, scène qui s’insère assez mal dans la trame, est l’occasion pour Kieslowski d’établir une charge extrêmement violente contre le système polonais et la manière dont il traite les fous. Comme souvent, les dernières minutes rattrapent le film et moins que la conclusion de l’histoire entre Ewa et Janusz, ce sont les ultimes répliques entre celui-ci et sa femme qui m’ont ému. Et il faut reconnaître que la psychologie du personnage de Janusz est extrêmement intéressante. Un épisode imparfait donc, plutôt un des maillons faibles de la série, mais beaucoup moins mauvais que sa réputation peut le laisser penser. On notera que pour le coup le titre n’a rien à voir avec ce qui se passe dans le film.
6.5/10





Épisode 4 : Tu honoreras ton père et ta mère

La mère d’Anka est morte peu de temps après sa naissance et celle-ci vit seule avec son père Michal, dans une entente absolument parfaite. Anka découvre que Michal garde une lettre de sa mère et se décide à l’ouvrir.
Une merveille. Avec le deuxième ( qui pourrait presque être vu comme un prequel vingt ans avant de celui-ci ), un des épisodes les plus sous-estimés à mon goût et vraiment l’un de ceux dans lesquels le talent de Kieslowski éclate le plus : le thème de l’inceste est quelque chose de tellement difficile à aborder sans tomber dans le sordide ou le glauque facile qu’on est ébahi par la capacité du cinéaste à peindre des personnages dans toute leur humanité et leur complexité : Anka et Michal sont certainement parmi les héros les plus attachants du Décalogue et l’empathie du réalisateur pour eux ne fait aucun doute. Il y a plein d’éléments sous-entendus ou à peine entrevus ( l’espace d’un dialogue on comprend que Michal aurait pu se remarier mais s’est sacrifié pour sa fille ) et les deux acteurs sont absolument phénoménaux. Un chouia  trop dialogué mais splendide de bout en bout.
On notera une des apparitions les plus incongrues du Blond puisque dans cet épisode, il se promène tranquillement sur les bords d’une rivière avec un canoë-kayak sur le dos ; seule son apparition dans l’épisode 8 rivalisera d’étrangeté avec ce moment ( ceci dit, son échange de regard avec Anka a quelque chose de captivant ). Faites bien attention au passage dans l’ascenseur, vous y croiserez deux personnages déjà vus dans d’autres épisodes.
8.5/10







Épisode 5 : Tu ne tueras point

Trois personnages : Yatzek, jeune homme étrange errant dans les rues et trainant avec lui une photo de petite fille ; un chauffeur de taxi antipathique et enfin Piotr, un jeune avocat. Lorsque Yatzek assassine le chauffeur de taxi, Piotr est chargé de le défendre.
La version longue du même nom est un chef d’œuvre et celle raccourcie est un tout petit peu moins bonne. La photo de Tu ne tueras point est certainement la plus atypique de toutes : bardée de filtres jaunâtres, elle donne l’impression de voir Yatzek déconnecté du décor dans lequel il évolue, et ce notamment du fait qu’il soit souvent filmé en plans serrés ( l’avocat et le chauffeur étant eux cadrés d’une manière beaucoup plus large ).Ce travail esthétique me semble plus cohérent dans la version longue et la courte est également handicapée par la suppression d’une séquence que je trouve extraordinaire ( l’avocat et Yatzek buvant dans le même café ) et le raccourcissement d’une autre ( le discours introductif de l’avocat ).
Si vous n’avez pas vu la version longue, cet épisode est indispensable. La manière qu’il a de traiter d’un sujet extrêmement sensible, la peine de mort, est tellement à des années-lumières du simplisme de La ligne verte ou des conneries de ce genre. L’avant-dernière séquence est l’un des moments les plus glaçants de l’histoire du cinéma et le personnage de l'avocat permet au cinéaste d'insérer les questionnements fondamentaux sur le droit dans son film. Notons que Wong Kar-Wai a piqué le thème de Preisner pour son 2046.
8.5/10





Épisode 6 : Tu ne seras point luxurieux

Le jeune Tomek observe depuis son appartement sa voisine Magda. Petit à petit, Tomek tente des intrusions dans la vie de celle-ci, notamment en faisant rater ses rendez-vous avec ses amants. Finalement, Tomek révèle à Magda qu’il l’observe.
C’est bien simple, c’est mon préféré de tous et je le trouve extraordinaire : il y a plus de cinéma dans ce téléfilm là que dans 99 % des sorties salles, et en plus, contrairement à Tu ne tueras point, ici la version courte se paye le luxe d’être encore supérieure à la longue qui était pourtant déjà un sacré morceau de cinéma. Il faut dire que l'actrice principale avait plus ou moins forcé la main de Kieslowski pour qu'il opte pour un happy-end, inexistant dans cette version là.
Tout est merveilleux. Le thème de Preisner est sublime, les acteurs sont parfaits et la dureté des scènes de rencontre entre les deux s’accompagne de l’habituelle empathie d’un cinéaste qui jamais ne prend ses personnages de haut et semble toujours éprouver une sympathique discrète mais réelle pour eux. J’adore le fait que l’amour fou de Tomek pour Magda le pousse complètement en dehors des conventions sociales les plus élémentaires, ce qui rend cet amour irréprochable question crédibilité. La réplique finale est certainement parmi les 4-5 répliques qui m’obsèdent le plus de toute l’histoire du cinéma. Puis c’est le seul épisode ou le Blond sourit lors de son apparition même si en y repensant, son sourire n’était pas dénué de mélancolie, comme si il anticipait la suite. De toute façon, le Blond ne parlant jamais, on peut lui faire dire ce que l’on veut.
Chef d’œuvre absolu.
9.5/10





Épisode 7 : Tu ne voleras pas

La jeune Ana, six ans, a été élevée par sa grand-mère qu’elle prend pour sa mère. Sa véritable mère, Magda, enlève Ana et s’enfuit avec elle. Magda rend visite au père d’Ana, un professeur dont Magda est autrefois tombée amoureuse.
Un épisode au thème très intéressant mais qui ne m’a pas totalement convaincu, à sa décharge il passait après les trois merveilles qu’étaient les épisodes 4, 5 et 6. J’ai eu un peu du mal avec les personnages de Magda et de sa mère, leurs psychologies me semblant pour une fois limite question crédibilité. Il y a en effet une haine absolue entre les deux femmes qui se ressent dans la volonté qu’a chacune d’élever Ana à elle seule, et elles peinent à être autre chose que deux blocs de haine froids et sans âme, là ou je trouvais justement Kieslowski à son sommet quand il s’agissait de peindre des personnages humains, complexes et ambigus. Ici on retrouve cela dans le portrait de deux personnages secondaires ; le père de Magda, sympathique et nonchalant mais écrasé par sa femme, et le professeur tiraillé entre ses sentiments et son devoir. Un bon épisode mais pas mon favori.
J’ai raté l’apparition du Blond dans cet épisode là et ça m’a vraiment emmerdé. Imdb est formel, il était pourtant présent, mais il semblerait qu’il ait échappé à ma vigilance pour le coup. Blond, mes phrases sur ton sourire t’auraient-elles vexées ?
7/10





Épisode 8 : Tu ne mentiras pas

Zofia est une professeur d’éthique à l’université. Elle rencontre Elzbieta, une grande admiratrice de ses travaux. Il apparaît en fait que les deux femmes se sont déjà rencontrées alors qu’Elzbieta n’était qu’une petite fille.
Cet épisode à propos du remord, de la culpabilité et du mensonge me semble assez nettement être le maillon faible du Décalogue, le plus ennuyeux, le moins émouvant et celui ou même les dernières minutes ne semblent pas donner un sens à tout ce qu’on a vu avant. La balade des deux femmes se suit de loin, sans empathie et sans passion.
On se concentre sur quelques aspects curieux de cet épisode : le premier cours d’éthique ou une jeune femme expose un cas qui est exactement celui du Décalogue 2 et auquel la prof conclue ironiquement que Varsovie est une petite ville ( cela confirme bien que tous les épisodes sont liés entre eux ) ; l’apparition surréaliste du Blond dans l’amphi dont le regard semble indiquer qu’il se demande bien ce qu’il fout là, ou encore cele du philatéliste de l’épisode 10 que d’ailleurs rien ne vient justifier…
Franchement je n’aime pas beaucoup cet épisode.
5.5/10






Épisode 9 : Tu ne convoiteras point la femme d’autrui

Romek vient d’être diagnostiqué impuissant et sa maladie est incurable. Il soupçonne sa femme d’avoir un amant et se met à espionner celle-ci, découvrant que ses craintes sont fondées. Romek tente de se suicider.
Comme le premier épisode, celui-ci est l’un des plus faciles à suivre parce qu’on a besoin de très peu d’informations sur les personnages pour comprendre leurs motivations, ici la jalousie. Encore une fois, le film est porté par le haut par le regard de Kieslowski qui loin d’accabler la femme adultère la montre dans toute sa complexité, ses remords et son mal-être. C’est aussi un des rares épisodes que vient éclairer un happy end et il est évident que Kieslowski n’est pas un pessimiste ou un nihiliste, simplement un homme qui cherche à apprécier une situation dans toute sa complexité. J’aurais toutefois apprécié que le scénario soit un petit peu plus étoffé ( la jeune patiente dont pour laquelle Romek semble avoir un faible ne sert absolument à rien ) et que son évolution soit moins linéaire : prise de conscience puis dépression puis tentative de suicide puis… bref. Un bel épisode toutefois qui remontre le niveau après un huitième très décevant.
7/10






Épisode 10 : Tu ne convoiteras pas les biens d’autrui

Deux frères se retrouvent aux funérailles de leur père, philatéliste. Ils découvrent que la valeur de la collection dépasse toutes leurs attentes mais rechignent à la vendre ; ils essayent même de compléter une des séries.
Kieslowski sait faire des comédies ? Car oui ce volet de clôture du Décalogue tourne le dos au drame et plonge dans l’humour de la manière la plus réjouissante possible, rien que la scène de l’enterrement ou l’un des frères continue à écouter son walkman dans les oreilles valant beaucoup de points.
C’est un immense épisode, qui traite de comment une passion peut devenir communicative et comment un loisir qu’on raillait hier peut nous obséder le lendemain. L’intrigue générale n’est qu’un prétexte pour montrer la frénésie de la philatélie qui s’empare d’un rockeur ( qui fait l’apologie des transgressions des dix commandements dans ses chansons, tiens tiens ) et d’un bourgeois, puis petit à petit la méfiance qui naît en eux jusqu’à en devenir une réelle paranoïa.
Je trouve ça génial qu’en guise de conclusion, Kieslowski change radicalement son style - d’ailleurs le Blond n’apparaît pas ici -, surtout en prouvant au passage la polyvalence de son talent. Mon épisode favori après le 6.
9/10






Ca calme, quoi. L’une de mes plus grandes découvertes en cinéma contemporain depuis longtemps. Kubrick n’adorait pas le Décalogue pour rien, sachez-le.


Jack Reacher ( Christopher McQuarrie, 2012 )

Un sniper a tué cinq personnes avant de se faire arrêter. Avant d’être agressé et de tomber dans le coma, il a écrit un nom : Jack Reacher ( Tom Cruise ). Mais pourquoi lui ?
Les années 80, c’est un peu comme Valéry Giscard d’Estaing : de temps en temps, on nous rappelle qu’ils ne sont pas morts et franchement ça fait chier. Ce Jack Reacher est vendu ici et là comme un film proche du tout à fait réussi Drive, de l’ami Refn. Sauf que là ou Drive s’éloignait du livre de James Sallis en mixant héros chevaleresque à l’ancienne et ambiance digne de ce que les 80’s avaient donné de plus intéressant ( Police Fédérale Los Angeles, les films de Michael Mann, The Driver ), ici Jack Reacher est plutôt une sorte d’hybride qui commence comme un bon film de complot 70’s avant de sombrer dans une fin semblable à celles des Steven Seagal tout pourraves qu’on regarde avec Jaguar sur NT1.
Tom Cruise est beau. Tom Cruise est fort. Les nanas fantasment sur lui, font péter des décolletés de trois mètres de long quand il arrive et matent ses abdominaux avec envie. Tom Cruise est hyper intelligent, spécialiste en tout, il pète cinq loubards sans se fatiguer, tire plus vite que Lucky Luke, affronte un colosse dix fois plus baraqué que lui sans peiner… STOP !
Certes, dans son rôle de héros trop fort, trop malin et trop infatigable, Tom Cruise est parfait et son talent d’acteur est intact. On n’en dira pas autant d’une catastrophique Rosamund Pike en avocate idéaliste à la con, ou aux sympathiques Werner Herzog et Robert Duvall qui s’amusent bien mais dont les personnages sont tellement mal écrits qu’ils en deviennent ridicules. Et c’est globalement un festival d’incohérences, d’approximations et de comportements absolument débiles pour des super-méchants qui ont un plan démoniaque.
La fin est assez grandiose et voit Tom Cruise nous montrer que la justice expéditive est la seule solution possible dans un monde ou les méchants sont aussi méchants, parce que qui veut la fin veut les moyens. On attend le logo républicain, on se retrouve avec une conclusion digne des meilleurs spots de Bruno Mégret ( Tom Cruise dans le bus qui pète la gueule aux racailles ). Minable.
Si ça c’est le polar de l’année, moi je fais quatre mètres vingt et je pars en vacances avec Scyth.

L’Odyssée de Pi ( Ang Lee, 2012 )

Piscine Molitor, alias Pi ( Irrfan Khan ) raconte à un journaliste son histoire. Après avoir survécu à un naufrage en compagnie d’un tigre, il en est arrivé tout à fait logiquement à se dire que le tigre et lui pouvaient coopérer pour survivre.
La première demi-heure se place certainement sur mon podium des moments de cinéma les plus atroces de 2012 aux côtés des discussions dans la limousine de Cosmopolis et de la séquence de fellation de Killer Joe. Le reste du temps, le film est pourri mais vraiment la première demi-heure poussait la barre de la nullité si haut qu’on a au moins le sentiment que ça c’est un chouia amélioré après.
C’est le pire de la poésie de bazar, des bons sentiments insupportables, de la grande leçon de vie assénée avec la finesse d’un char allemand. Et en plus y a un twist tout bidon dès fois que ça ne suffise pas. On y voit des animaux en CGI glandouiller au milieu d’une mer qui sent le studio à des kilomètres à la ronde, Ang Lee adorant nous abreuver de petits reflets bleus, de petits reflets verts, de petits reflets violets… Ce sentiment d’artifice total fait que JAMAIS on ne peut croire à une histoire déjà bien coconne ( le meilleur moyen de survivre sur un radeau c’est de laisser un tigre en vie quand tu peux le tuer, c’est connu ), sachant qu’en plus on a droit à du prêchi-prêcha sur l’existence de Dieu qui ferait passer le dernier Malick pour une œuvre athée.
L’acteur qui joue Pi gamin est nul. On a envie qu’il crève dans d’atroces souffrances pour qu’il ferme sa gueule et arrête de nous gonfler avec sa panoplie de dieux. Ang Lee a souvent été un cinéaste à la frontière de l’académisme et de l’image de carte postale mais alors le moins qu’on puisse dire c’est qu’ici, il l’a traversée la frontière à la vitesse de Bip Bip. Au bout d’un moment, l’abus de trucages, d’effets rajoutés en post-synchronisation et de petits effets de style idiots écoeure comme un gâteau dans lequel on aurait mis tous les ingrédients.
Et puis, je suis désolé mais quand on a le même twist de fin que le Vidocq de Pitof, ça sent le sapin quoi.


Boris, captures du Décalogue arrivées.

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Xins

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Envoyé par Xins le Mercredi 09 Janvier 2013 à 22:01


Le 04/01/2013 à 17:12, Mendeed avait écrit ...

Sinon, je suis le seul à m'être dit que les aigles cassent vraiment les couilles à laisser les aventuriers en haut d'une plate-forme rocheuse dont ils vont être obligés de se taper la descente...


Mendeed

 



Ça m'est aussi venu spontanément.
Sinon, vraiment merci Boris pour tout ce que tu écris. Si j'ai assez de courage, je regarderais Le Décalogue avant février.
 

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Envoyé par NewMilenium le Jeudi 10 Janvier 2013 à 00:50


L’acteur qui joue Pi gamin est nul. On a envie qu’il crève dans d’atroces souffrances pour qu’il ferme sa gueule et arrête de nous gonfler avec sa panoplie de dieux.

Ahahahaha, c'est génial!!!! 

Mendeed, Xins > ah tenez moi aussi! Me suis surtout dit "tout ça pour la VUE, p'tain ils ont du courage, les aigles ont du se foutre de leurs gueules".

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"A quel moment les mecs ont pris la confiance comme ça? On est 66 millions ils sont 577, si y'a baston ça fait 114000 contre 1 quoi, même en admettant que Gilbert Collard soit champion départemental de Karaté on devrait s'en tirer." Pierre-Emmanuel Barré

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Envoyé par BenP le Jeudi 10 Janvier 2013 à 02:32


C'est clair que j'ai regrette d'etre alle voir Life of Pi (heureusement que j'ai eu le reflexe d'eviter la 3D toute chere et pas belle).

C'est lent, c'est chiant, c'est pas credible. Et oui, c'est meme pas beau, alors que je crois bien que c'etait, a priori, pour cela que le film a ete monte au depart.
Et franchement, je ne sais pas si c'est parce que j'avais ferme les yeux trop longtemps a ces moments-la, mais j'ai du rater les scenes qui sont censees te faire croire en dieu.

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gedat

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Envoyé par gedat le Jeudi 10 Janvier 2013 à 22:59


Un truc qui m'a fait tripper dans le Hobbit, c'est quand Jackson se fout gentiment de la gueule de Tolkien avec la réplique géniale:
"Gandalf: ce sont des ouargues de Guntabad, ils vous rattraperont.
Radagast: ce sont des lapins de Rhosgobel, qu'ils essaient!"

 

[ Dernière modification par gedat le 10 jan 2013 à 23h13 ]


gedat

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Envoyé par gedat le Jeudi 10 Janvier 2013 à 23:06


Sinon: un peuple qui aime amasser de l'or, mais qui est chassé de son pays et se disperse en diaspora, pour tenter ensuite de reconquérir sa terre, ça ne vous rappelle rien?
Thorin c'est un peu le Theodor Herzl de la Terre du Milieu.

[ Dernière modification par gedat le 10 jan 2013 à 23h13 ]


Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Jeudi 10 Janvier 2013 à 23:37


Le 10/01/2013 à 22:59, gedat avait écrit ...

Un truc qui m'a fait tripper dans le Hobbit, c'est quand Jackson se fout gentiment de la gueule de Tolkien avec la réplique géniale:
"Gandalf: ce sont des ouargues de Guntabad, ils vous rattraperont.
Radagast: ce sont des lapins de Rhosgobel, qu'ils essaient!"

 

[ Dernière modification par gedat le 10 jan 2013 à 23h13 ]

 

Ah oui c'est vraiment du génie pur dis donc.

Boris.

 

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corum

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Envoyé par corum le Jeudi 10 Janvier 2013 à 23:45


Le 10/01/2013 à 23:37, Borislehachoir avait écrit ...

Ah oui c'est vraiment du génie pur dis donc.

Boris.

Tu dis ça parce que tu n'as pas vu la course poursuite qui s'en suit, superbe scène totalement euuh... je laisse gedat trouver le mot !

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"car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust

Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Jeudi 10 Janvier 2013 à 23:57


Je suis sur que c'est pas un truc de tapette comme les bouquins de Tolkien.

Jackson, c'est un vrai dur, un chantre de la virilité. Je me sens so gay face à Orlando Bloom.

Boris, et je parle pas des grands yeux d'Elijah Wood, j'avais rien vu d'aussi brutal depuis l'épisode de Chapi-Chapo ou Chapo tombe dans une flaque d'eau - mais heureusement Chapi l'aide à se relever -.

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Envoyé par NewMilenium le Vendredi 11 Janvier 2013 à 09:32


On devrait échanger Fillon et Copé entre Boris et Dr_Z.
Parce-que Fillon qui sort de tels trucs, j'en reste un peu trop pantois, m'voyeeeez. 

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"A quel moment les mecs ont pris la confiance comme ça? On est 66 millions ils sont 577, si y'a baston ça fait 114000 contre 1 quoi, même en admettant que Gilbert Collard soit champion départemental de Karaté on devrait s'en tirer." Pierre-Emmanuel Barré

Johannes

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Envoyé par Johannes le Vendredi 11 Janvier 2013 à 18:53


Le 10/01/2013 à 23:45, corum avait écrit ...

Tu dis ça parce que tu n'as pas vu la course poursuite qui s'en suit, superbe scène totalement euuh...


Supercalifragilisticexpialidocious.

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 12 Janvier 2013 à 17:51


Rétrospective films de momie Universal

Je vais commencer par un petit récapitulatif parce que j’ai l’impression que si je vous lance tout de suite sur les histoire de momie, vous serez un peu largués, puis depuis que Z m’a reproché d’être abscons j’essaye de faire un maximum de pédagogie… Donc pardon si je répète des trucs que vous savez déjà, et tant mieux si je vous en apprends.

En 1931 la société Universal produit un Dracula avec Bela Lugosi qui connaîtra un important succès. Dans la foulée, le Frankenstein de James Whale avec Boris Karloff vient confirmer l’intérêt du public pour ce type de productions. La Universal va produire dans la foulée, entre autres, Docteur Jekyll et Mister Hyde - j’en parle très bientôt -, la Momie ou l’Homme invisible, et un peu plus tard les premières suites de Dracula et Frankenstein ( notamment la Fiancée de Frankenstein, à mes yeux le chef d’œuvre absolu du film de monstre ).

Au début des années 1940, en dépit du départ d’une nouvelle série ( le Loup-Garou avec Lon Chaney Jr en 1941 ) les monstres ont été assez ringardisés. La Universal enchaîne les suites et les croisements de ses séries à succès dans des séries B souvent médiocres et réalisées à la chaîne. Les réussites des années 30 sont loin et l’omniprésence du nullissime Lon Chaney ainsi que la réduction des budgets attribués aux films vont faire plonger la qualité des productions Universal.

Sur ce forum, j’ai déjà critiqué la totalité des Frankenstein des années 30 et 40 ( j’exclus les parodies d’Abott et Costello ) ; il manque un Dracula ( la Maison de Dracula ) que j’ai vu mais comme un idiot oublié de critiquer, et un film de loup-garou ( She-Wolf au London ), pas encore vu. Je tacherai de rattraper ces oublis bientôt.

Restaient donc deux séries moins prestigieuses à compléter : la Momie et l’Homme invisible. J’ai donc décidé de centraliser en une chronique les 4 films de Momie des années 40 ( en reprenant également ma critique du premier La Momie que j’avais vu il y a environ deux ans ), je procèderai de la même façon avec l’Homme Invisible. Il n’y aura pas de captures, non pas par manque de courage - pour une fois - mais simplement parce que ce sont des films très médiocres et qu’en dépit de ma curiosité envers ce genre de productions, il faut bien reconnaître qu’on y trouve très peu de vrais bons films. Je pense pas que ça intéressera énormément de gens, mais j’objecterai toujours la même remarque : si je ne parle pas de ce genre de films, qui le fera ?





La Momie ( Karl Freund, 1932 )

" Il est parti faire un tour !Vous auriez du voir sa tête ! "


Des archéologes déterrent le tombeau du prêtre égyptien Imhotep ( Boris Karloff ), momifié vivant pour être tombé amoureux de la princesse. Réveillé, Imhotep rend fou un jeune archéologue et s'enfuit. Une dizaine d'années plus tard, Imhotep, convaincu que la jeune Helen, elle-même amoureuse de Frank Whemple, est la réincarnation de la princesse, la fait enlever pour la sacrifier.
Troisième film de monstres Universal, la Momie est-il une réussite éclatante comme Frankenstein ou une énorme arnaque comme Dracula ? Ni l'un ni l'autre, le film de Karl Freund navigue dans l'entre-deux et si le film est loin d'être aussi soporifique que celui de Tod Browning, il peine toutefois à laisser une trace marquante après visionnage.
Les principales qualités à aller chercher sont du coté de l'esthétique : la reconstitution egyptienne est très belle, et pour cause, Freund ayant été un opérateur réputé ( pour Murnau ou justement Browning ), le bonhomme sait créer une atmosphère à partir de pas grand chose. Boris Karloff fait un Imhotep de très très bonne facture mais d'une part, il est moins impressionant dans ce rôle que dans celui de la créature de Frankenstein et d'autre part, le reste du casting est plutôt fadasse, avec un couple d'amoureux dont on peine à partager la souffrance tant ils ne sont pas très intéressants. Et si Freund compose de belles images, cela ne suffit pas forcément à faire un bon film tant la beauté picturale se fait parfois à l'encontre du rythme nécessaire à ce genre de productions. En dehors de deux scènes de vaudou pratiquées par Imhotep, qui doivent là encore beaucoup à Karloff, le film est trop planplan et n'a pas le génie qu'avait James Whale sur Frankenstein pour provoquer le malaise du spectateur face à sa créature monstrueuse. Et la fin est loin d'être convaincante. Toutefois, on peut admirer, 80 ans plus tard, la qualité du maquillage de Karloff, rendant sa créature imposante faute d'être réellement flippante.
Une déception relative qui ne doit pas cacher le fait que j'ai passé un relatif bon moment devant ce petit classique du cinéma fantastique.





La main de la momie ( Christy Cabanne, 1940 )

Deux aventuriers, Steve Banning ( Dick Foran ) et Babe Jenson ( Wallace Ford ) trouvent en Égypte la trace du tombeau de la princesse Ananka. Ils ignorent que le grand prêtre de Karnak veille et que quiconque profane la tombe risque la vengeance de Kharis, ancien grand prêtre désormais sous forme de momie.
Moins une suite du premier La Momie qu’un remake - la momie n’est plus Imhotep mais Kharis et globalement il n’y a aucun lien direct entre les deux films -, cette première tentative de faire renaître un monstre des années 30 est ce qu’on pourrait appeler un fiasco. La faute à une mise en scène d’une platitude désolante, la faute à un scénario complètement dénué d’inventivité, la faute à un sidecick comique absolument insupportable, la faute à des flashbacks piqués dans le film précédent qui font tache, et enfin la faute à des acteurs absolument pas concernés par ce qui se passe.
Un des aspects les plus pénibles du film est l’omniprésence d’un humour absolument pas drôle qui achève de désespérer le spectateur. Pour donner une idée du niveau, scène authentique :

- RHAAAAAA !
- Mon Dieu ! BABE ! Il a été attaqué ! Courrons !



- BABE ! Tu vas bien ?
- Arf, oui. J’ai avalé un caillou en m’entraînant à faire des tours de magie !

Et c’est comme ça durant tout le film. Le combat final entre les héros et la momie est totalement mou et l’histoire ne réserve ni une quelconque surprise ni de moments suffisamment forts visuellement pour marquer l’attention.
Un film exécrable qui prouve que contrairement à ce que je pensais, certaines séries Universal n'avaient pas besoin de l'arrivée de Lon Chaney Jr dans le casting pour obtenir une grosse daube. C'est d'ailleurs le seul des 4 films des annéers 40 à ne pas " bénéficier " de la présence du dit Lon Chaney ( il faut dire que le film date de 1940, et que c'est en 1941 avec Le loup-garou que la carrière de celui-ci décolle ).






La tombe de la momie ( Harold Young, 1942 )

Steve Banning raconte à sa famille l’histoire de son combat contre la momie Kharis trente ans auparavant. Sauf que Kharis ( Lon Chaney Jr ) est revenu à la vie et est bien décidé à buter tous les survivants de l’épisode précédent, Banning étant sa première victime.
A partir de La tombe de la momie, les films durent une heure tout pile. Vous me direz, une heure c’est court ; oui, sauf que c’est visiblement encore trop pour Harold Young qui entamme son films avec DOUZE MINUTES de résumé de l’épisode précédent. Et attention, du résumé imaginatif : on reprend les scènes d’avant mais avec une voix-off. Génial.

- Là, nous pénétrâmes dans le tombeau de la momie…
- Hé, Babe ! Regarde, c’est le tombeau de la momie !
- Lorsque nous nous fîmes attaquer par Kharis !
- BABE ! Kharis nous attaque !

Vraiment le quart d’heure d’intro - après ces douze minutes on a droit à une nouvelle passation de pouvoirs chez les prêtres, quitte à ressusciter un personnage mort dans l’épisode précédent - est un des plus pourris de l’histoire du cinéma. Passé ce pénible moment, La tombe de la momie possède deux mérites. Le premier consiste à abandonner totalement l’humour nul à chier du premier épisode et même si le retour de Babe - qui a changé de nom entre les deux épisodes - peut laisser craindre le pire, il ne fait plus de blagues. Ouf.
Deuxième mérite, celui d’un scénario dans lequel Kharis massacre impitoyablement les survivants de La main de la momie, ce qui est un peu plus intéressant que les deux pauvres figurants qui se faisaient tuer dans celui-là. A mi-film, on a quand même le sentiment que finalement, tout ceci est plutôt regardable... Jusqu’à une fin qui non contente de nous ressortir le même retournement de situation que dans les deux films précédents - ça alors, le grand prêtre est amoureux de la fiancée du héros ; ouf le héros s’interpose ! - plagie allègrement le final de Frankenstein avec sa maison en feu dans laquelle le monstre s’est retranché ; il me semble même qu’il y a des plans carrément volés au film de James Whale d’ailleurs, il faudrait vérifier.
On notera un très grand moment de je-m’en-foutisme scénaristique : on cherche le grand prêtre. Or, il apparaît que le gardien du cimetière est égyptien et fait des incantations. C’est certainement lui ! Bien vu… Il faut ajouter qu’avec l’arrivée de Lon Chaney Jr dans le rôle principal la momie a pris facilement trente kilos, ce qui laisse penser que l'obésité touche même les morts-vivants.
La Tombe de la momie est un film très médiocre mais un chouia moins nul que le précédent.






Le Fantôme de la momie ( Reginald le Borg, 1944 )

Kharis ( Lon Chaney Jr ) est ressuscité par le grand prêtre, ce même grand prêtre qui était mort abattu dans le deuxième épisode puis mort de vieillesse dans le troisième épisode. Le successeur du grand prêtre, Youssef Bey ( John Carradine ) entend bien ne pas commettre les mêmes erreurs. On y croit, on y croit.
Bon, au moins on a évité les flashbacks de début de film. Blague à part, le Fantôme de la momie est la seule des suites du film de Karl Freund à ne pas être totalement honteuse, la seule durant laquelle on se dit " tiens, ça, c’était plutôt pas mal " à plusieurs reprises. Il faut dire que Reginald le Borg, qui comme Roy William Neill était un peu l’homme à tout faire du studio Universal, se révèle plutôt soucieux du résultat et délivre ce qui est certainement la plus belle conclusion de la série, avec la foule poursuivant la momie dans les marais ( on notera que La Maison de Frankenstein, sorti la même année, se termine de manière identique ; coïncidence ou plagiat ? ).
C’est aussi le film le mieux joué de la série. Pour une fois - et je ne pensais JAMAIS dire ça - Lon Chaney Jr effectue une prestation à peu près correcte, il faut dire que c’est la seule des 4 séquelles dans laquelle la momie possède un peu d’autonomie par rapport au grand prêtre et n’est pas uniquement un assassin trisomique qui casse tout. Et surtout, la présence de John Carradine ( qu’on retrouve en comte Dracula dans La Maison de Frankenstein et La Maison de Dracula ), de loin l’acteur le plus charismatique ayant interprété un des prêtres maléfiques, permet de bénéficier de son talent pour arriver à réciter des dialogues ineptes avec une bonne volonté forçant l'admiration.
Le problème, c’est vraiment le scénario qui est sensiblement aussi nul que dans les épisodes précédents. La momie est amoureuse du premier rôle féminin, ça alors. Le grand prêtre aussi, ça ne fera que la troisième fois de suite. La justification du meurtre du professeur au début du film est encore un grand moment d’incohérence et l’effet de suspens sur la réincarnation de la princesse doit tenir environ quatorze secondes avant d’être grillé, enfin le statisme des scènes d’action est un peu décevant étant donné que Le Borg semblait un peu plus doué que ses prédécesseurs à la mise en scène.
Un film assez médiocre, mais largement supérieur aux autres volets, excepté évidemment l’opus original de Karl Freund.




La malédiction de la momie ( Leslie Goodwins, 1944 )

Kharis ( Lon Chaney Jr ) est mort enseveli dans les marais. Oui, mais on a beau prévenir les gens que faire des fouilles dans les marais n’est pas une très bonne idée, ils ne peuvent pas s’en empêcher. Kharis revient et il n’est pas content.
Un épisode totalement neurasthénique qui sent la série à bout de souffle à des kilomètres à la ronde. Là ou pour l’épisode précédent Le Borg avait tenté d’amener un peu de nouveauté et de sens visuel à une série en manquant cruellement, ici on se contente de réutiliser les clichés qui étaient déjà bien casse-couilles au bout de deux fois, mais alors au bout de cinq…
On a de nouveau droit au flash-back antique du premier film avec encore un nouveau doublage ! De même, l’inévitable séquence du prêtre passant le pouvoir à son disciple… sauf qu’ici les deux agissent de concert ( ce qui est totalement con vu que dans les épisodes précédents, on comprenait que les prêtres ne transmettaient leur secret que sentant leur mort venir ) ; et évidemment qui dit deux méchants agissant ensemble dit dispute débile entre les deux et momie qui fait n’importe quoi au milieu. Redevenant la machine à tuer lobotomisée de La tombe de la momie, Lon Chaney Jr paye sa facture d’impôts et interprète le monstre sans la moindre conviction, comme le reste d’un casting composé d’acteurs tous plus transparents les uns que les autres. Pour le reste : une princesse réincarnée dans le corps d’une jeune femme, un scientifique sceptique, une momie qui tue des seconds rôles qui ne semblent même pas essayer de s’enfuir et un grand prêtre extrêmement discret puisque comme d’habitude il s’agit du seul personnage habillé en égyptien du film.
Ceci dit, après trois bons quarts d’heure durant lesquels la malédiction mentionnée dans le titre semble frapper d'avantage le spectateur que les personnages du film, Goodwins semble soudainement sortir de sa léthargie en fin de film est délivre deux belles séquences : celle ou la princesse réincarnée erre dans les marécages ( moment qui préfigure un peu la poésie gore de la Hammer ou de Lucio Fulci des décennies plus tard ) et le combat final entre les héros et l’assistant du grand prêtre ou pour une fois le réalisateur parvient à donner une certaine nervosité à l’affrontement. Ca fait peu, mais c’est toujours mieux que rien.

Voilà. C’était quand même une saga bien pourrie.





Sans rapport mais tant que j'y pense : gros merci à Xins pour les compliments, d'autant plus que le Décalogue est vraiment, au-delà de ce qui peut rebuter ( sa durée, l'aspect très théorique ou même le côté polonais ), un film qui me semble pouvoir plaire à beaucoup beaucoup de monde. Si une personne regarde le Décalogue grâce à moi, je serais franchement hyper-content.

Boris.

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Envoyé par Borislehachoir le Mercredi 16 Janvier 2013 à 22:31


Django Unchained ( Quentin Tarantino, 2012 )

Quelques années avant la guerre de sécession, le docteur Schultz ( Christopher Waltz ) libère un esclave, Django ( Jamie Foxx ). Schultz est un chasseur de primes traquant des hommes que Django connait, il lui propose d'échanger sa liberté contre une aide dans la traque des hommes en question.
Mélanger du western spaghetti et de la blaxploitation ? Ces sous-genres obscurs que je déteste et dont je ne parle jamais ? Beurk, beurk et rebeurk. Trêve de plaisanterie, c'était prévisible : je me range parmi les convaincus.
Porté par un trio d'acteurs au top ( notamment Christopher Waltz qui renouvelle sa performance géniale d'Inglourious Basterds et Leonardo Di Caprio qui prend un plaisir incroyable à jouer les ordures soi-disant raffinées ), Django Unchained contient sans doute la meilleure scène d'action filmée par Tarantino ( la longue fusillade ) et montre un cinéaste désormais capable de rivaliser avec les grands maîtres US sur ce plan. Probablement pas d'accusation en plagiat absolu pour ce film là, et probablement encore plus d'accusations de racolage et d'irresponsabilité étant donné l'idée de départ : donner aux esclaves noirs le droit à leur revanche historique sur les blancs, comme Inglourious Basterds offrait aux juifs l'occasion de scalper du nazi, et ceci avec d'inévitables excès - le moins qu'on puisse dire et que la fin ne fait pas dans la dentelle.
Je ne sais pas si le décès de la monteuse habituelle de Tarantino Sally Menke a tant joué sur le résultat final que certains critiques le pensent. Toujours est-il que la rareté des moments d'action et la longueur des passages dialogués conduit à un avant-dernier acte un peu trop long, là ou les passages de début de film entre Waltz et Foxx et la vengeance finale de Django semblent plus homogènes. Peut-être est-ce aussi parce qu'à l'exception de l'énoooorme scène des cagoules du Ku Klux Klan, les ( très bons ) dialogues sont moins mémorables que dans les grands QT des années 90. Toujours est-il que question mise en scène, j'ai trouvé Django Unchained convaincant sur toute la longueur ; et la photo est superbe. Excellente bande-originale moins novatrice et décalée que d'habitude mais fonctionnant extrêmement bien sur les scènes en question ( l'usage de 2Pac ). J'imagine que le jeu de Samuel L Jackson va faire grincer quelques dents, j'avoue avoir été parfois un peu gêné.
Une réussite de plus pour un cinéaste qui aligne les sans-faute avec une constance qui lui fait honneur.

Boris.

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