Pro Tour Dublin

Posté le Samedi 14 Septembre 2013 à 20:00 par AntoineRuel (5467 lectures)

Je vais à Dublin défendre les couleurs de Magic Corporation!
Pro Tour Dublin 2013 1ère partie


Depuis que j’ai arrêté ma carrière de professionnel de Magic, je me suis éloigné du jeu compétitif, et plus particulièrement du construit. Depuis que je travaille pour Magic Corporation, et que je contribue à organiser 12 tournois par semaine (la classe), l’envie et la motivation d’en découdre avec les meilleurs joueurs du monde reviennent. Les tournois « live » me manquent, et plus particulièrement les Pro Tours qui ont rythmé ma vie pendant presque 15 ans.

Du 11 au 13 octobre, Dublin accueillera le Pro Tour Européen de l’année, en standard et en draft Théros. Quatre cent joueurs se disputeront les 250 000 $ de prix, dont 40 000 $ pour le futur vainqueur. Pour vous donner une idée, voici la répartition des lots:

ou encore, la page de présentation des PT :


Pour pouvoir y participer, un joueur doit :

. Gagner un QT, tournoi qui octroie le billet d’avion en plus d’une qualification pour son vainqueur
. Faire top 4 ou top 8 à un Grand Prix (selon le nombre de participants)
. Avoir fait d’excellentes performances la saison précédente
. Faire partie du Hall of Fame de Magic

J’ai le privilège de faire partie de la dernière catégorie et donc d’être qualifié à vie pour ces tournois. Je vais donc me rendre à Dublin et défendre les couleurs de Magic Corporation avec l’objectif d’empocher la plus grosse part du gâteau possible. D’ici là, j’écrirai quelques articles de présentation, pour ensuite vous faire un report régulier en live sur notre site pour vous faire vivre l’événement de l'intérieur.

A Dublin, Magic 2013, Innistrad, Dark Ascension et Avacyn Restored ne feront plus partie du type 2 et ne seront remplacés que par Théros. Quatre extensions qui sortent, une seule qui les remplace. C’est généralement un problème quand cela arrive, les jeux étant strictement moins forts, le pool de cartes jouables étant réduit.
Mais Théros semble une extension tellement dingue que je ne suis pas sûr qu’on n’y gagne pas au change. A croire que les développeurs l’ont créée, puis ont décidé de frapper un grand coup en enlevant un mana dans le casting cost de chaque carte intéressante. Pour info, vous trouverez la liste partielle des cartes dévoilées updatée tous les jours sur notre site. Attention, ça pique les yeux.

Je reviendrai dans un autre article sur les cartes de Théros qui devraient définir le standard en particulier dans les semaines à venir. C’est toujours difficile d’estimer la valeur intrinsèque d’une carte, sa jouabilité ne dépendant pas uniquement de sa puissance brute, mais avant tout des decks dans laquelle elle trouvera sa place.


Aujourd’hui, je vais plutôt vous parler du Pro Tour de façon plus générale.

Le premier Pro Tour s’est déroulé en 1994 sous forme de championnats du monde. Zack Dolan s’est imposé contre la superstar française de l’époque : Bertrand Lestrée (qui avait battu son compatriote et ami Cyrille De Foucault en demie finale).

Vous trouverez dans le lien suivant le premier report de partie de Magic de l'histoire, la façon de couvrir les parties a heureusement bien changé depuis, mais si vous avez la curiosité de voir avec quoi les meilleurs joueurs se battaient à l'époque, cliquez ici.


En 1995 bis repetita, uniquement des championnats du monde, et encore un Français, Marc Hernandez cette fois ci, qui perd en finale contre le Suisse Blumke.

Finis les decks Black Lotus, Mox et tout le tsoin tsoin: les listes du top3 :


1996 verra l'avènement des Pro Tours en vitrine du jeu. Depuis, 3 ou 4 auront lieu par an, avec des price pool en augmentation constante. 17 ans de bad beat, de good stories -plus souvent mauvaises que bonnes-, de carrières professionnelles qui démarrent ou qui s'arrêtent de façon abrupte, de joies mais plus régulièrement d'énormes déceptions.

Peu de Français ont eu la chance d'en gagner : Meraghni, Canali, Wafo Tapa, Fortier, Matignon (les Worlds), Nassif et moi même, et par la même occasion de rentrer dans l'histoire de Magic. D'autres l'auraient peut être plus mérité mais ont souvent échoué près du but comme Raphaël Levy ou Olivier, mon pti frérot, acteur malheureux de cette partie qui aura beaucoup marqué les esprits (j'en ai même pleuré):

C'était la 5ème et décisive partie des demi finales du Pro Tour Honolulu, son adversaire devait piocher dans cet ordre Hélice d'éclair puis Carboniser et à la seule condition qu'Olivier pioche 2 terrains de suite, soit une probabilité ridicule (de l'ordre d'1/ 400), le privant d'une finale lors de laquelle il aurait eu un gros avantage de match up.

Magic reste un jeu où le hasard joue un rôle important. La meilleure façon de le combattre reste de beaucoup tester. La plupart des pros prend plusieurs semaines pour s’entraîner pour un seul tournoi sans aucune garantie de résultat. Les Pro Tours étant toujours à la sortie d'une extension, les joueurs doivent donc dans un premier temps créer le metagame, imaginer quels en seront les decks dominants pour ensuite essayer de trouver un deck original qui les bat tous. Ce qui est souvent impossible. Le but devient souvent d'avoir le jeu le plus solide possible répondant au mieux aux spécificités du métagame présumé.

Une autre façon appréhender la partie « construit » de ces tournois est de prendre un jeu « de matchup ». Quand j'ai gagné le Pro Tour LA, j'avais choisi un deck qui battait tous les jeux sauf affinité -le deck le plus joué-, misant tout sur le fait que j'en affronterais un minimum. Ceux que j'ai affrontés m'ont battu facilement, mais 3 défaites étant autorisées pour accéder au top 8, elles n'ont pas eu de conséquences. L'inverse m'est plus souvent arrivé, pour des couacs retentissants. Mais d'une manière générale, je pense qu'il est plus intéressant de faire ou top 8 ou échouer en beauté plutôt que de se contenter de viser les places payées.

Depuis quelques années, les formats de Pro Tour sont mixtes, mélangeant Draft (6 rondes) et Construit (10 rondes).

S'il est plus difficile de faire la différence par le travail effectué en deckbuilding, et que les ouvertures de grosses cartes en limité peuvent faire la différence, c'est aussi très intéressant et sympa de jouer en draft (le meilleur format de gigic). La préparation de la partie draft est compliquée, puisque plus difficile à mettre en place, et ajoutée à une autre préparation intensive. Le moindre tournoi joué en limité est un plus. Quelques rondes de preview aident dans un premier temps à comprendre le format, ses mécanismes et les forces de chaque couleur. D'où l’intérêt de bosser dans une boutique qui en organise 6 différentes. Ensuite, il est toujours possible, même avec un minimum de drafts dans les pattes, de discuter avec les joueurs et d'apprendre de leurs expériences cumulées. Une fois les différentes visions confrontées, le format apparaît souvent plus clair pour tous. Et les derniers drafts d'entrainement deviennent l'équivalent d'une multitude au niveau compréhension/expérience.

​La semaine prochaine, j’essaierai de rentrer plus en détail sur Théros en lui même, d'ici là, j’espère que cette petite introduction vous aura plu, à bientôt!

Antoine


 

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