J'insiste sur le fait que le terme que j'ai employé était juste,même si tout le monde essaye de me le reprocher. D'ailleurs, voila une définition du totalitarisme.
"Le totalitarisme est un système qui entend contrôler et dominer totalement la totalité de la vie et de la pensée de la totalité des populations, et qui interdit et réprime toute tentative de "dépassement", de remise en question."
Il est drôle de voir que cette citation te contredit.
As-tu lu l'oeuvre d'Arendt à ce sujet ? Si oui, tu ne ferais pas une telle erreur.
Je ne vois pas en quoi cette loi a pour but de contrôler la masse en la soumettant ou en l'endoctrinant. Car c'est cela une loi totalitaire, c'est une loi qui participe de cette "domination de la totalité de la vie et de la pensée". Or il n'en est nullement question ici.
Cette loi n'encadre par le téléchargement de façon totalitaire, puisqu'elle n'a pas pour finalité d'asservir l'individu de la masse, ni de l'endoctriner. De plus, elle n'impose pas, comme je l'ai dit, de téléchargements officiels et obligatoires, qui correspondraient à l'idéologie.Enfin, t'est-il interdit de discuter cette loi ? Le NKVD a-t-il frappé à ta porte depuis cet article ?
Tu veux un exemple de loi totaliraire relative à la diffusion de la musique ? Soit :
-Sergei Rachmaninov a dû quitter la Russie car sa musique était jugée contre-révolutionnaire.
-Staline contrôlait jusqu'à la création poétique et artistique, il y avait la musique Bolchévique, et la musique contre-révolutionnaire. Certains poèmes ou certaines chansons étaient proscrites, tandis que d'autres étaient obligatoires. Chacun se devait de les connaître, sous peine d'être considéré comme séditieux.
Je ne passerai pas plus de temps à donner des cours de philosophie politique...
Krishaor.
PS : Au fil de mes lectures,
-"Il <Staline> reste persuadé que si la force de l'Union soviétique tient à son économie,
elle réside aussi dans l'unité idéologique et tout ce qui risque de la rompe doit être éliminé : c'est en cela qu'on peut parler de totalitarisme." in
Histoire du XXe siècle, tome 2, chapitre 5 " L' URSS à la fin de l'ère stalinienne", p 90. Serge berstein et Pierre Milza.
-"Jdnavo exerce une dictature intellectuelle qui porte son nom, la Jdanovtchina, et qui continue après sa mort en 1948.
Tous ceux qui ne se soumettent pas complètement aux directives sont soumis aux purges. La poétesse Akhmatova, le romancier satiriste Zochtchenko sont exclus de l'Union des Écrivains (ce qui les prive de moyens d'existence) et les revues qui les ont publiés sont sanctionnées.
Jdanov s'en prend aux musiciens comme Prokofiev et Chostakovitch auxquels il prétend donner au piano une "leçon de musique communiste", les accusant de formalisme antipopulaire. Il oblige à peu près tous les intellectuels et les artistes connus à faire leur autocritique." Ibidem, page 92
-"Selon le Dictionnaire de Philosophie édité par les Soviétiques, le réalisme socialiste<esthétique officielle et seule tolérée en URSS sous Staline> se définirait de la façon suivante :
" Son essence réside dans la fidélité à la vérité de la vie, aussi pénible qu'elle puisse être, le tout exprimé en
images artistiques envisagées d'un point de vue communiste. Les principes idéologiques et esthétiques fondamentaux du réalisme socialiste sont les suivants :
dévouement à l'idéologie communiste ; mettre son activité au service du peuple et de l'esprit de parti ; se lier étroitement aux luttes des masses laborieuses ; humanismes socialiste et internationalisme ; optimisme historique, rejet du formalisme et du subjectivisme ainsi que du primitivisme naturaliste".
Victor Serge, qui a rompu avec le régime stalinien décrit dans les Mémoire d'un révolutionnaire les conditions difficiles de la production litttéraire dans l' URSS de Staline :
"Une multiple censure déformait ou tuait les livres (...).
J'ai vu mettre au pilon l'édition tout entière du premier volume du Dictionnaire Encyclopédique qui avait coûté des années de travail aux intellectuels de Leningrad.
Le succès était fabriqué de toutes pièces dans les bureaux du parti. Le livre élu, recommandé à toutes les bibliothèques du pays tirait à des dizaines de milliers d'exemplaires ; les Editions internationales le traduisaient en plusieurs langues (...). À la même époque, la censure et la "critique" achevaient de réduire au silence un puissant écrivain communiste sorti du peuple, Artème Vessioly. Mais quel titre n'avait-il pas donné à son grand roman :
Russie baigné de sang ?".in
Histoire du XXe siècle, tome 1, chapitre 28 " Le modèle soviétique : l' URSS de Staline de 1928 à 1941", p 350/351. Serge berstein et Pierre Milza.
Et ça dure sur des pages...
Et, au reste, je viens de penser à un truc : la loi DADVSI n'interdit pas la copie privée.
[ Dernière modification par Krishaor le 08 aoû 2006 à 12h04 ]
C’est l’apanage de tout système totalitaire que de geler les débats, de faire croire que les questionnements sont clos et de dire que le pouvoir a toujours raison, en se justifiant (entre autres) par la nécessité de maintenir l’ordre.