Ah non, Descartes c'est pas ça.
Descartes doute de tout mais c'est pour ensuite tout réaffirmer par :
1 : Le cogito (Je pense donc je suis)
2 : L'existence d'un Dieu parfais et infini
Quant à l'antinomie Kantienne voici une fort bonne description :
D'abord, définition de l'antinomie pour Kant :
Antinomie (Antinomie) :
C'est une antithétique toute naturelle où nul n'a besoin de subtiliser et de tendre ingénieusement des pièges pour y entraîner la raison qui, au contraire, y tombe d'elle-même et inévitablement, et sans doute, elle se trouve préservée par là de l'assoupissement d'une persuasion imaginaire que produit une apparence unique, mais en même temps elle court le danger de s'abandonner au désespoir sceptique ou de prendre une suffisance dogmatique et de s'entêter opiniâtrement dans certaines assertions, sans vouloir prêter l'oreille aux raisons du contraire et leur rendre justice. C'est la mort de la saine philosophie, mais toutefois on peut dire, dans le premier cas, que la raison trouve une belle mort (Euthanasie).
Il nous faut donc exposer les scènes de désordre et de déchirement qu'engendre ce conflit des lois (antinomie) de la raison pure. C'est pourquoi l'antinomie de la raison pure exposera les principes transcendantaux d'une prétendue cosmologie pure rationnelle afin de la présenter dans son apparence éblouissante, bien que fausse, comme une idée qui ne peut se concilier avec les phénomènes (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 2, Sec 1, p328).
Du rôle de l'antinomie :
L'antinomie qui se manifeste dans l'application des lois est pour notre sagesse bornée la meilleure pierre de touche de la nomothétique, grâce à laquelle la raison qui, dans la spéculation abstraite, ne s'aperçoit pas aisément de ses faux pas, est rendue plus attentive aux moments de la détermination de ses principes (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 2, Sec 2, p336).
Système des idées cosmologiques :
Du rapport de l'entendement aux idées :
C'est seulement de l'entendement que peuvent émaner des concepts purs et transcendantaux. La raison produit proprement aucun concept, mais elle ne fait qu'affranchir le concept de l'entendement des restrictions inévitables d'une expérience possible, et ainsi elle cherche à l'étendre au-delà des limites de l'empirique, tout en restant en rapport avec lui.
C'est ce qui a lieu par cela même qu'elle exige pour un conditionné donné une totalité absolue du côté des conditions (auxquelles l'entendement soumet tous les phénomènes de l'unité synthétique), et qu'elle fait ainsi de la catégorie une idée transcendantale pour donner une perfection absolue à la synthèse empirique, en la poursuivant jusqu'à l'inconditionné (qui ne se trouve jamais dans l'expérience, mais seulement dans l'idée) (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, ch 2, Sec 1, p329).
Des antinomies de la raison pure :
Elles concernent les quatre idées transcendantales, à savoir,
le monde, le moi, la liberté et dieu.
Et maintenant la définition de l'antinomie qui nous interesse, celle du monde:
Premier conflit des idées transcendantales :
Thèse :
Le monde a un commencement dans
le temps et il est aussi limité
dans l'espace.
Antithèse :
Le monde n'a ni commencement dans
le temps, ni limite dans l'espace
mais il est infini aussi bien
dans le temps que dans l'espace.
Preuve de la thèse :
A. Si l'on admet que le monde n'ait pas de commencement dans le temps, il y a une éternité écoulée à chaque moment donné, et, par suite, une série infinie d'états successifs des choses dans le monde.
1. L'infinité d'une série consiste en ce que cette série ne peut jamais être achevée par une synthèse successive ;
2. donc une série infinie écoulée dans le monde est impossible, et donc un commencement du monde est une condition nécessaire de son existence.
B. Si l'on admet que le monde n'est pas limité dans l'espace, le monde sera un tout infini donné de choses existants simultanément.
1. Nous ne pouvons concevoir la grandeur d'un quantum qui n'est pas donné avec des limites déterminées à une intuition qu'au moyen de la synthèse des parties, et la totalité d'un tel quantum que par la synthèse complète ou par l'addition répétée de l'unité elle-même ;
2. pour concevoir comme un tout le monde qui remplit tous les espaces, il faudrait regarder comme complète la synthèse nécessaire des parties d'un monde infini, c'est-à-dire qu'il faudrait considérer comme écoulé un temps infini, dans l'énumération de toutes les choses co-existantes ;
3. un agrégat infini de choses réelles ne peut pas être considéré comme un tout donné, ni, par conséquent, comme donné en même temps, et donc un monde, quant à son étendue dans l'espace, n'est pas infini, mais il est enfermé dans des limites (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 2, Sec 2, p338).
Preuve de l'antithèse :
A. Si l'on admet que le monde ait un commencement :
1. Comme le commencement est une existence précédée d'un temps où la chose n'est pas, il doit y avoir un temps antérieur où le monde n'était pas, c'est-à-dire un temps vide ;
2. dans un temps vide il n'y a pas de naissance possible de quelque chose, parce qu'aucune partie de ce temps n'a en soi plutôt qu'une autre une condition distinctive de l'existence, plutôt que de la non-existence ;
3. donc, il peut bien se faire que plusieurs séries de choses commencent dans le monde, mais le monde lui-même ne peut pas avoir de commencement, et, donc il est infini par rapport au temps passé.
B. Si l'on admet que le monde est fini et limité :
1. Le monde se trouve dans un espace vide qui n'est pas limité et il n'y aurait pas seulement un rapport des choses dans l'espace, mais encore un rapport des choses à l'espace ;
2. or, comme le monde est un tout absolu, en dehors duquel ne se trouve aucun objet d'intuition, et donc, aucun corrélatif du monde avec lequel il soit en rapport, le rapport du monde à un espace vide ne serait pas un rapport du monde à un objet ;
3. mais un rapport de cette nature, et par conséquent la limitation du monde par un espace vide, n'est rien ; donc le monde n'est pas limité, quant à l'espace, c'est-à-dire qu'il est infini, en étendue (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 2, Sec 2, p339).
Remarque sur la première antinomie :
Sur la thèse :
Des différentes preuves possibles de la thèse sur le commencement du monde :
1. La preuve d'avocat (C.F. avocat preuve d'avocat) ;
2. la preuve dogmatique mettant en avant un concept vicieux de l'infinité d'une grandeur donnée :
a. une grandeur est infinie, quand il ne peut y en avoir de plus grande (c'est-à-dire qui dépasse le nombre de fois qu'y est contenu une unité donnée) ;
b. donc une grandeur infinie donnée est impossible et donc aussi un monde infini (sous le rapport spatio-temporel), il est donc limité des deux côtés ;
c. mais ce concept ne s'accorde pas avec ce que l'on entend par un tout infini, on ne représente pas par là combien ce tout est grand, et, par suite, son concept n'est pas celui d'un maximum, mais on ne conçoit que son rapport à une unité, que l'on choisit arbitrairement, et relativement à laquelle il est plus grand que tout nombre. Or, suivant qu'on prendra l'unité plus grande ou plus petite, l'infini sera aussi plus grand ou plus petit, mais l'infinité, consistant simplement dans le rapport à cette unité donnée, demeurerait toujours la même, bien que la grandeur absolue du tout ne fût pas connue par là, ce dont il n'est pas question ici ;
3. La preuve transcendantale dans laquelle on expose le concept transcendantal de l'infinité qui est que la synthèse successive de l'unité dans la mesure d'un quantum ne puisse jamais être achevée, ainsi il ne peut pas s'être écoulé une éternité d'états réels qui se succèdent les uns aux autres jusqu'à un moment donné (le moment présent) et que par suite, le monde doit avoir un commencement.
Des différentes preuves possibles de la thèse sur la limitation du monde :
1. La difficulté d'une série infinie et pourtant écoulée disparaît car les éléments divers d'un monde infini en étendue sont données simultanément ;
2. mais pour concevoir la totalité d'une telle multitude, comme nous ne pouvons invoquer des limites qui constituent par elles-mêmes cette totalité dans l'intuition, nous devrons rendre compte de notre concept qui, dans ce cas, ne peut pas partir du tout pour aller à la multitude déterminée des parties, mais doit au contraire montrer la possibilité d'un tout par la synthèse successive des parties ;
3. or comme synthèse ne saurait jamais constituer une série complète, on ne peut concevoir une totalité avant elle ni, par suite, non plus par elle, en effet le concept de la totalité elle-même est dans ce cas la représentation d'une synthèse achevée des parties, et cet achèvement (et son concept) est impossible (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 2, Sec 2, p340 et 342).
Sur l'antithèse :
La preuve de l'infinité de la série donnée du monde et du concept du monde repose sur ce que, dans le cas contraire, un temps vide, de même qu'un espace vide, devraient former les limites du monde :
1. Thèse de Leibniz : il peut bien y avoir une limite du monde quant au temps et quant à l'espace, sans qu'on ait besoin d'admettre par là un temps absolu avant le commencement du monde ou un espace absolu qui s'étende en dehors du monde réel, ce qui est impossible ; mais l'espace est simplement la forme de l'intuition extérieure, mais non un objet réel qui puisse être intuitionné extérieurement, et il n'est pas un corrélatif des phénomènes mais la forme des phénomènes eux-mêmes :
a. l'espace ne peut pas précéder absolument (par lui seul) comme quelque chose de déterminant dans l'existence des choses, puisqu'il n'est pas un objet, mais seulement la forme d'objets possibles ;
b. par conséquent, les choses, comme phénomènes, déterminent bien l'espace c'est-à-dire que parmi tous ses prédicats possibles (grandeur et rapport), elles font que ceux-ci ou ceux-là appartiennent à la réalité, mais l'espace ne peut pas, réciproquement, comme quelque chose qui existe par soi, déterminer la réalité des choses par rapport à la grandeur ou à la figure, puisqu'il n'est rien de réel en lui-même ;
c. donc il se peut bien qu'un espace (plein ou vide) soit limité par des phénomènes, mais des phénomènes ne peuvent pas être limités par un espace vide en dehors d'eux, il faut donc nécessairement admettre ces deux non-être : l'espace vide hors du monde et le temps vide avant le monde, aussitôt qu'on admet une limite du monde, que ce soit quant à l'espace ou quant au temps.
2. limite de la thèse de Leibniz : le subterfuge qui nous fait dire que si le monde a des limites, le vide infini doit déterminer l'existence des choses réelles, quand à leur grandeur, consiste en ceci :
a. au lieu d'un monde sensible, on conçoit un monde intelligible ;
b. au lieu du premier commencement, on conçoit une existence qui ne suppose pas d'autre condition dans le monde ;
c. au lieu de la limite de l'étendue, on conçoit des bornes de l'univers et qu'on évite ainsi de rencontrer sur son chemin le temps et l'espace ;
3. mais il n'est question ici que du monde des phénomènes et de sa grandeur, or, dans ce monde, on ne peut d'aucune manière faire abstraction des conditions déjà exposées de la sensibilité, sans lui enlever son essence :
a. si le monde sensible est limité, il réside nécessairement dans le vide infini ;
b. si on veut laisser ce vide infini et avec lui l'espace en général, en qualité de condition a priori de la possibilité des phénomènes, alors disparaît tout le monde sensible qui est le seul monde qui nous soit donné ;
c. le monde intelligible n'est rien que le concept universel d'un monde en général, dans lequel on fait abstraction de toutes les conditions de l'intuition de ce monde et par rapport auquel, il n'est aucune proposition synthétique, ni positive ni négative, qui soit possible (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 2, Sec 2, p341 et 343).
Krishaor, Kant c'est facile.
Edit : Source
http://www.chez.com/kant/
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[ Edité par Krishaor Le 30 oct 2004 ]
C’est l’apanage de tout système totalitaire que de geler les débats, de faire croire que les questionnements sont clos et de dire que le pouvoir a toujours raison, en se justifiant (entre autres) par la nécessité de maintenir l’ordre.