Où l'on parle de livres

J'ai lu 3 ou 4 Fredric Brown (qui est plutôt un auteur SF) mais faute d'avoir lu La fille de nulle part, je suis un énorme fan de la Nuit du Jabberwock.

Boris.

Salut a tous!
Je passais par là et j'ai pris plaisir a lire ses quelques partages! Ainsi qu'une envie de rallonger une liste de lecture, déjà trop longue!

Ceci dit,
Voici une petite contribution de ma bibliothèque et bonne découverte de ses dernières années.

Evangile des égarés par Georgina Tacou ( Janvier 2020)

Madame Tacou nous parle de Fritz Zorn.
Quand il est né, à Zurich en 44, il s’appelait Angst : peur.
Il y meurt à 32 ans après s’être renommé Zorn: colère.
Son cancer foudroyant lui a contraint un livre: Mars, en forme de procès de sa bourgeoisie natale. Il subvertit sa dépression, épée de flammes qui retrace et reforme la gloire des vies manquées, puisque les réussies...
En 2010, à Paris où une dépression l’abat,
Flora relit Mars et invoque ce Zorn disparu quand elle naissait. Ainsi, face à un psy ricanant, débute t-elle son chemin hors de la tristesse, la main dans celle de Zorn. Il lui donne sa colère.
Elle, sa pitié de grande nature, à ce puceau éternellement que le mot «pantalon» mettait mal à l’aise.
Il la tient ferme comme un frère qui a tardé au rendez-vous mais est venu quand même.
A la clinique de **, Flora trouve d’autres frères et sœurs, les nomme « égarés», entonne son évangile: cassés de France Télécom, infirmières des urgences qui soignent les blessés, survivants qu’une histoire chargée de morts déborde et couche sur l’herbe.
Flora, Judith, François, Karim, Alexia et d'autre que j'oublie m'ont interrogé sur une question par leur attitude ; Notre corps peut-il contenir toute la violence?
C’est la même casse qui fait les gilets jaunes et les égarés du livre de Georgina.
L’Angoisse qui fait les Fous, dit Artaud. Qui lèse la vie. Qu’est-ce qui fait les malades? Ce livre dit: le monde raisonnable, travail, performance, argent. Et répond par un exorcisme. Flora se délivre par la voix des autres qu’elle fait parler tour à tour.
. Exclus de la matrice, ils gagnent un monde renversé où ils ne jouent plus le jeu mais écoutent— avec l’attention extrême vantée par Simone Weil comme clef de la vraie vie.
 Si je devais résumer et conclure ; Georgina Tacou fait chanter ses personnages dans le vide mais leur permet de faire renaître la grâce en soufflant dessus.

Sylerin.