Il est de ces cartes qui sont les étendards d'une couleur. Il est de ces cartes qui frappent l'esprit de tous les joueurs à jamais. Aujourd'hui je m'attaque peut-être à la carte la plus mythique que j'ai eu l'occasion d'analyser. Une chose est sûre, faire une analyse à la hauteur de l'estime de bon nombre de joueurs de Magic ont de cette carte ne va être chose aisée...
Mais trêve de bavardage, cette analyse va vous présenter la célébrissime
Hymn to Tourach.
Suivez le guide
1.Présentation de la carte
Nom :
VO :
Hymn to Tourach (n'existe pas en français)
Type :
Rituel
Couleur :
Noir
Parution :
Fallen Empires
Anthologies
Coût de lancement :
Texte explicatif :
Texte original: « Target player discards two cards at random from his or her hand. If target player does not have enough cards, his or her entire hand is discarded. »
Rareté :
Commune
Texte d'ambiance:
Erf... il y a quatre textes d'ambiances... j'y reviendrai dans l'analyse extra .
2.Le noir & la défausse
Le noir étant une magie reposant sur la mort et le pourrissement, il est logique que LA couleur de la défausse dans
Magic soit le noir. En effet, vos cartes dans votre main représentant les idées de sorts du magicien que vous interprétez, il est fort logique qu'un mage noir puisse vous obliger à pourrir votre cerveau... d'où la défausse.
Mais qu'est-ce que précisément la défausse? Un petit tour dans le glossaire de nos règles nous donne cette réponse :
Défausser (se)
Un joueur se défausse d'une carte en plaçant une carte de sa main dans son cimetière. Par défaut, si un effet demande à un joueur de se défausser d'une (ou de plusieurs cartes), ce joueur peut choisir la ou les cartes dont il se défausse. Toutefois, certains effets peuvent explicitement forcer un joueur à se défausser d'une carte choisie au hasard ou choisie par un autre joueur.
Bon eh ben c'est pas très compliqué... On se défausse lorsque l'on met une carte de sa main dans son cimetière. (je pense que je ne vous ais rien appris).
Cette conception du noir a été présente dès les débuts de Magic. En effet, Les éditions
Alpha et
Bêta nous réservent une bien jolie carte de défausse. Cette carte n'est autre que le Mind Twist.
Il faut tout de même remarquer qu'il n'y a que cette carte qui soit réellement un sort de défausse, ce qui est relativement peu lorsque l'on pense que L'Alpha contenait 45 cartes noires. Il y a certes le mécanisme de défausse qui est de plus présent avec l'énormissime Spectre Hypnotiseur, mais c'est tout
. Cet état est de fait encore d'actualité à la sortie de
Fallen Empires. En effet, il n'y eut aucun sort de défausse noir édité lors des premières extensions précédent Fallen Empires ( c'est-à-dire
Arabian Nights,
Antiquities,
Legends et enfin
The Dark). Tout cela pour vous faire remarquer que l'importance de l'aspect de défausse du noir était beaucoup moins présent dans l'esprit des joueurs qu'il ne l'est actuellement.
Pour avoir regardé (en diagonale) l'ensemble des cartes noires sorties avant Fallen Empires, le noir se distinguait par son nombre de cartes modifiant les mises (donc pas très utiles en tournois
) ou encore son aptitude à supprimer les créatures. Je pense que le noir manquait tout simplement d'une référence, de
l'électrochoc révélant à tous une toute autre puissance dont allait hériter le noir: la
défausse par l'intermédiaire de l'
Hymn to Tourach.
Une petite remarque : presque tous les sorts de défausse (ainsi que les capacités faisant défausser) sont à ce jour utilisées comme des rituels. C'est pourquoi, on ne peut faire défausser l'adversaire que pendant son propre tour (sans considérer des
capacités statistiques de permanents bien entendu). Seulement, il existe quelques exemples qui mettent en défaut ce dogme. En effet, la capacité activée d'un Nezumi rasdecroc peut se jouer durant le tour de l'adversaire. Il existe aussi quelques éphémères qui permettent de faire défausser de la même manière.
Petit bonus pour le texte d'ambiance... encore du boulot pour l'analyse extra
Mais pourquoi un tel mécanisme est-il considéré aussi puissant ? La réponse est finalement assez simple: le
contrôle. Et oui toujours lui
. Mais c'est un contrôle qui se matérialise de différentes manières.
En effet, là où le système de contre ne fait qu'empêcher un sort précis de toucher la table, le système de défausse réalise plusieurs choses en même temps.
La défausse empêche elle aussi un sort d'être lancé : si on fait défausser un sort, il a moins de chance de pouvoir être lancé. Seulement, la défausse est beaucoup moins efficace qu'un contre pour cela... Premièrement, une capacité comme la
Folie peut rendre votre défausse proche du risible.
Je te fais défausser au hasard d'une carte: ho le magnifique Agame Pèlerin .
Mais cela n'est pas spécialement le pire. Lorsqu'un joueur joue un sort de défausse, le joueur ciblé peut très bien décider de jouer un sort d'éphémère pendant que le sort de défausse est sur la pile s'il a le mana suffisant. Il devra bien entendu se défausser d'une autre carte, s'il le peut.
De plus, nos sorts de défausse étant majoritairement des rituels, ils sont moins souple d'utilisation par rapport aux contres.
Donc l'idée même de se débarrasser d'un sort gênant de la main de l'adversaire est présent dans la défausse, mais loin de faire l'égal par rapport au système des contres... En fait, l'aspect de prévention en supprimant des cartes de la main de l'adversaire est le plus efficace lorsque l'on est en début de partie. C'est pourquoi un sort de défausse doit être utilisable très tôt dans une partie pour être le plus efficace possible.
Un petit exemple pour illustrer ceci : le Percesprit est l'un des derniers sort de défausse de Magic sorti en
Spirale Temporelle, et utilisant la capacité de la
Suspension...
Vous avez compris tout de suite où je voulais en venir... De base, faire un sort de défausse avec suspension, je trouve que c'est vraiment fumiste... Ici il faut attendre quatre tours, ce qui fait que le sort est effectivement lancé au tour 5 (si on a ce sort en main de départ), en plus on prévient l'adversaire de notre intention de faire défausser... Il ne manque plus que le gyrophare pour faire dire à votre adversaire de vider sa main
.
Non vraiment, un discard avec la suspension
. Vous ne pensez pas que c'est proche du non sens tactique?
Donc la qualité première d'un discard est de pouvoir être utilisé rapidement.
Mais la défausse possède aussi un atout que n'a pas le contre. En effet, un sort de défausse peut être générateur de
Card Advantage (Mais oui Eveil, tu l'auras ton lien vers ton super
article du CA ^^)... Voilà certainement l'expression la plus importante de
Magic: le joueur ayant le meilleur card advantage aura le plus de chance de gagner des parties qui vont s'avérer longue. Mais pour qu'un sort de défausse puisse vous permettre d'obtenir un card advantage, encore faut-il qu'il puisse faire défausser au moins deux cartes, ou alors qu'il puisse vous faire piocher une carte en plus. Lorsque l'on fait le tour des cartes de défausse dans Magic, on s'aperçoit qu'il en existe un nombre conséquent. Quelques petits exemples:
Par contre les sorts ne faisant défausser que d'une carte ont un autre avantage. En effet, pour ce genre de rituel, vous regardez la main de votre adversaire (grand avantage en soi) et vous choisissez la carte à faire défausser
.
Quelques exemples:
Bon voilà, je pense que j'ai abordé tout ce qui est important dans le système de défausse. On va pouvoir maintenant nous attaquer à l'analyse technique de notre
Hymn.
3.Analyse Technique
Pour aborder l'analyse d'une telle carte, je vais procéder différemment à mon habitude. En effet, je commence ici par le texte explicatif.
*Le texte explicatif
Je le rappelle
(VO):
Target player discards two cards at random from his or her hand. If target player does not have enough cards, his or her entire hand is discarded.
Ce texte pourrait être traduit (et simplifié de la deuxième phrase, sous-jacente)
Le joueur ciblé se défausse de deux cartes au hasard.
Cette carte est donc bien un exemple de carte de défausse, et plus précisément un sort qui fait défausser deux cartes. Il nous apporte donc un card advantage d'une carte précisément. C'est toujours appréciable ce genre de constatation, mais c'est loin d'être la seule
. En effet, il est précisé que ces cartes doivent être défaussées
au hasard.
Techniquement, il y a deux choix possibles. La cible peut très bien choisir de se défausser elle-même de ses cartes. Dans ce cas il mélange ses cartes de sa main puis choisit après les deux cartes à défausser. Vous pouvez bien sûr décider d'augmenter le côté aléatoire du choix de ces deux cartes en en battant de nouveau ces cartes (de la même façon que vous pouvez décider de remélanger une bibliothèque...). Le deuxième choix, et celui que j'utilise le plus fréquemment (et qui est je pense le plus couramment utilisé), c'est le contrôleur de l'
Hymn qui choisit face cachée les cartes à faire défausser. Dans ce cas, il va de soi que la cible mélange les cartes de sa main.
Pour bon nombre de joueurs expérimentés, la défausse au hasard représente une arme impressionnante... Ce qui est loin d'être évident pour des joueurs néophytes. L'esprit humain étant en général pessimiste, on se dit qu'il n'y a pas de quoi s'étouffer... Il y a toujours le risque de faire défausser des cartes qui sont les moins gênantes. Mais toujours est-il qu'il est tout de même plus intéressant de faire défausser au hasard plutôt que de laisser le joueur adverse choisir ses cartes. Cela peut revenir au même certes, mais c'est le pire des cas qui puissent arriver.
Cet aspect de la défausse au hasard qui était le letmotiv de l'époque où notre
Hymn est sorti (tous les sorts de défausse se faisaient au hasard, comme le Mind Twist ), est actuellement tombé en désuétude. Simple constat: la plupart des cartes dernièrement sorties laissent le choix de la carte à défausser à l'adversaire, ou au vôtre.
En effet, WotC a annoncé il y a quelques temps qu'il ne rééditerait plus de cartes permettant une défausse au hasard. Je pense que ceci s'explique de la façon suivante: WotC a voulu faire de Magic un jeu moins basé sur la chance qu'il ne l'était au début (ce qui me paraît un comble pour un jeu de cartes
). Il suffit de regarder l'aspect fun actuel de Magic... Certes, la règle de jouer à pile ou face subsiste, mais on a fait le tour. Donc exit la défausse au hasard...
Pour ma part, ça a fait perdre pas mal de charmes aux sorts de défausse, mais bon après ce n'est que mon sentiment personnel
. Seulement cette décision a pris un coup sur la tête lorsque Wizard choisit curieusement de rééditer le Spectre Hypnotiseur ou encore de créer un nouveau random discard en
Lèveciel: le Fracassement cérébral
...
Qu'en sera-t'il de notre défausse au hasard dans l'avenir?
En fait, la défausse au hasard a beaucoup été critiquée un temps. Mais le plus comique dans l'histoire, c'est que cet aspect aléatoire ne dérangeait pas trop les utilisateurs de noir... mais plutôt ses adversaires. Mais cela est très compréhensible pour une raison principale: la défausse au hasard permet de faire défausser
n'importe qu'elle carte sans restriction de type, à l'inverse de la grande majorité des cartes qui vous permette de choisir la carte précisément du type Contrainte.
Un petit exemple pratique? Possédant moi-même un jeu défausse avec ses classiques quatre
Hymn il m'est arrivé de faire défausser plus d'une fois deux terrains de la main de l'adversaire au premier ou deuxième tour... Et une chose est sûre: ça casse un jeu, et si votre deck suit, c'est pratiquement la victoire assurée
. Voilà ce qu'est l'épouvantail nommé
Hymn to Tourach pour les adversaires du noir. Une carte qui vous donne un card advantage certes, mais de plus qui puisse ralentir votre adversaire de deux tours pour peu que vous ayez de la chance. Et oui c'est impossible avec la Détresse.
J'admets que l'inverse (faire défausser des cartes peu importantes) m'est arrivé, toutefois beaucoup plus rarement
.
La conjoncture d'une volonté de WotC de modifier Magic ainsi que les critiques de joueurs a mené tout droit a un usage de la défausse au hasard beaucoup plus
anonyme, au plus grand désarroi des amoureux de l'
Hymn to Tourach.
Mais il ne faut pas non plus voir cette décision comme une régression. Beaucoup de joueurs préfèrent la Contrainte par rapport à notre
Hymn. Il faut dire qu'elle possède de beaux atouts, le principal étant qu'il n'y ait aucun paramètre de chance. Cette tendance a donc permis la conception de bonnes cartes qui ne suivent pas le même concept que l'
Hymn, ce qui en fait au final de bons partenaires pour des combinaisons...
Comme quoi changer un point de vue sur un mécanisme qui fonctionne bien ne le rend pas pour autant mauvais.
A méditer.
*Le type
Comme précisé dans le paragraphe Le Noir & la défausse, l'
Hymn to Tourach, comme l'extrême majorité des discards, est un rituel. Donc rien de particulier. Vous pouvez utiliser votre sort seulement durant l'une de vos deux phases principales.
*Le coût de lancement
Voilà l'autre force de l'
Hymn to Tourach, et cela ne devrait étonner personne: une bonne carte c'est un rapport coût/efficacité qui dépasse la carte « Lambda ».
Donc le coût de lancement de l'
Hymn est de
.
Il y a deux façons de voir ce coût de lancement.
Premièrement, sans prendre en compte la couleur de mana. Eh ben pas grand chose à dire, à part que c'est de l'ordre du grandiose. Pour deux manas, deux cartes défaussées, le tout au hasard, s'il vous plait.
Seulement, en prenant en compte la qualité du mana, on est obligé de nuancer ce sentiment. En effet, notre
Hymn demandant deux manas noirs, il vient de suite à l'esprit la question de la jouabilité de notre rituel. Ce type de sort étant le plus efficace rapidement dans une partie, ce serait dommageable d'être obligé d'attendre un tour pour lancer l'
Hymn pour des considérations de couleur de mana.
Donc mettre quatre
Hymn dans un jeu vous oblige à incorporer une base de mana adaptée à la contrainte de pouvoir donner au moins quatre fois sur cinq deux manas noirs au deuxième tour... Si votre jeu ne peut le faire, il me semble inutile de mettre des
Hymn. Autant mettre d'autres sorts de défausse, mais cela n'engage que moi
.
Mais bon... Avoir une telle base de mana est loin d'être difficile pour bon nombre de jeux. Passons allègrement sur le mono-noir; les jeux de deux couleurs ne devraient pas être gênés (doubles terrains, Fetch-lands...); à partir de trois couleurs, ça devient plus embêtant...
Pour clôturer cette partie sur le coût de lancement de l'
Hymn to Tourach, il suffit de le mettre en parallèle avec la seule carte de défausse existante jusque là: le Mind twist. Pour que votre
Mind Twist puisse faire défausser deux cartes (au hasard, je le rappelle), il faut dépenser
.
On a donc un coût plus attractif pour l'
Hymn, qui demande un mana de moins, mais plus restrictif au niveau de la couleur. Ce coût est bien sûr plus faible car un
Mind Twist peut permettre de faire défausser plus de deux cartes
.
Ce coût de mana est donc tout simplement la suite logique de celui du
Mind Twist, ce qui fait donc de l'
Hymn une carte puissante.
*L'utilisation
La meilleure utilisation d'une
Hymn to Tourach se déroule au premier ou deuxième tour. Il existe même le mythe du tour 2 en mono-noir utilisant la Nécropuissance (voir les Decks) qui est tout aussi présent dans l'esprit de beaucoup de joueurs que les célèbres deux manas bleus du Contresort, ou encore des trois manas rouges d'une Boule Fulgurante. Voilà en quoi cette carte est certainement la plus mythique que j'ai eu à analyser.
En tout cas, je pense que l'utilisation d'une
Hymn est proche de l'automatisme. Tu as le mana, la carte, bon ben c'est parti... Il faut tous de même regarder combien possède de cartes l'adversaire, et un autre sort pourrait être plus utile. Mais ce sont les deux seules questions à se poser selon moi.
Et ensuite? Et bien touchez du bois, achetez une pâte de lapin, prenez votre fer à cheval avec vous, larguez votre copine (copain)
(ce ne sont que des suggestions, hein) et choisissez deux cartes au hasard.
Une précision tout de même: toujours regarder le visage du joueur lorsque vous choisissez les deux cartes à défausser (s'il choisit que vous devez défausser ces cartes et s'il regarde ses cartes lors de votre choix). En effet, cela peut vous donner quelques informations sur l'importance de telle ou telle carte dans sa main: suivant la direction de son regard, les tics de contraction/décontraction des muscles de son visage. Ca peut paraitre surfait, mais ça peut être utile. Personnellement, et bon nombre de joueur le pratique, lorsqu'on me fait défausser au hasard d'une carte, je les pose sur la table, puis je mélange mes cartes de la main: au moins je ne donne aucune information lors de son choix, car je ne connais même pas l'ordre des cartes après les avoir mélangées. Mais après faites ce que vous voulez.
En résumé:
Ce qui fait la puissance de cette carte, est en même temps sa relative faiblesse: le côté aléatoire. Elle apporte un card advantage, c'est la seule chose dont on est certain. A part ça, c'est le questionnement le plus complet. En effet, l'efficacité réelle de votre discard random dépend de plusieurs paramètres qui sont les suivants:
De la main de l'adversaire:
Le nombre de cartes dans la main de l'adversaire,
Le nombre d'éphémères dans cette main et le mana disponible de l'adversaire (possibilité de les lancer en réponse),
Le nombre de cartes « clef », particulièrement importantes pour les jeux combos.
De vous:
Des informations dont vous disposez sur la main de l'adversaire,
Et bien sûr, de votre chance dans le choix des cartes à défausser.
Bien sûr cette constatation est tout à fait similaire pour tous sorts de défausse au hasard. Seulement ce côté aléatoire est à ramener avec son coût de lancement. Certes, vous prenez un risque que votre
Hymn ne soit pas aussi efficace qu'un autre sort existant pour gêner votre adversaire, mais pour ce coût de mana, il me semble que le jeu en vaut grandement la chandelle.
4.Decks
Une chose est sûre, j'avais le choix des decks à vous présenter: il y a quand même 59 decks utilisant l'
Hymn to Tourach dans la base MC. De plus, ces decks reflètent encore plus la puissance de cette carte. Je vais donc vous présenter un deck issue du format T1—Vintage, et deux autres issues du format T1.5—Legacy. On fait donc ainsi un tour petit tour de l'utilisation de l'
Hymn.
Mais commençons par le
T1—Vintage.
Deck control
Ce deck dénommé
l'Aspirine a été posté par
Kerrick0 est un exemple de deck mono-noir qui contrôle l'adversaire. Passons à la liste:
Ce deck type 1 cherche une victoire au long terme. L'idée de base est donc d'abord de contrôler la table (très surprenant pour un deck « contrôle »
.)
Pour cela, on essaye de faire défausser un maximum en début de partie... Le meilleur tour 1 basique étant la Contrainte, suivit d'un tour 2 qui se nomme
Hymn to Tourach...
Mais ce deck n'est pas un discard: certes il y a encore le Mind Twist et les Spectre Hypnotiseur, mais la défausse, comme je l'ai démontré, ne suffit pas pour imposer un réel contrôle. Dans le même style, il y a la présence de quatre Sinkhole qui aide à retarder mais pas à contrôler. En effet, l'essence de ce deck est ailleurs.
Parlons premièrement du but: le kill de ce deck n'est autre que l'une des meilleures créatures noires éditées: l'Ombre Nantuko, autre possibilité avec les Mishra's Factory... mais encore faut-il contrôler la table.
Pour cela le deck possède plusieurs cartes. Nous avons bien entendu
LA carte de lock du mono-noir: le Nether Void présent à 3 exemplaires. Mais on a aussi deux autres cartes qui sont destinées à grandement embêter votre adversaire: Chains of Mephistopheles, très utile dans un metagame qui pioche, qui pioche... L'autre carte anti-metagame, c'est la Baguette de cassation: « tu sais ils sont beaux tes mox
». Pour accélérer le deck, nous avons le Black Lotus, le Mox Jet, l'Anneau Solaire. Et enfin, on ne peut passer à côté de la présence d'une Nécropuissance, le piocheur principal du deck. Mais attention, elle n'est pas au centre de ce deck.
Enfin, ce deck utilise pas mal sa réserve. Il y a par exemple l'énorme The Abyss contre
Aggro, quatre Thérapie de la Coterie contre
Big Blue ou les jeux basés sur Doomsday, ou encore les Peste Artificielle qui peuvent poser certains problèmes.
Maintenant, parlons du format
Legacy (où je l'avoue, je suis largement plus compétent que le Vintage
). Je vais donc vous présenter deux decks, un deck
Discard&Blast, ainsi qu'un deck de ma facture totalement orienté sur l'aspect
Discard.
Deck Dicard & Blast
L'idée de mélanger dans un même deck la défausse et les dégâts directs est loin d'être nouvelle. Seulement, avoir une version équilibrée de ce type de deck n'est pas aisée à obtenir (et je sais de quoi je parle pour l'avoir déjà tenté)... Mais petit chanceux que nous sommes, la base de decks de MC nous offre un exemple qui me parait tout à fait apte. Voici la composition du deck nommé
DiscardBlast v2.0, posté par
dabigmoh:
Le principe de ce deck est finalement très simple: obtenir dès le début de la partie un card advantage suffisant pour maintenir sous pression votre adversaire. Et ensuite, à moyen terme, attaquer ses points de vie. Pour réaliser ce programme, on utilise ce que les deux couleurs (noir et rouge) ont de mieux à offrir.
Le card advantage est obtenu par la défausse (Contrainte, Thérapie de la Coterie, Spectre Hypnotiseur et enfin notre
Hymn ; le tout à quatre exemplaires s'il vous plait), mais aussi et surtout par les Obscur Confident.
Bien sûr, utiliser une telle carte oblige d'avoir un deck comprenant des cartes à bas coût de lancement, ce qui est le cas pour ce deck: le plus haut coût étant
(Spectre Hypnotiseur).
Pour les sales bêtes qui arrivent à passer à travers les discards, le rouge est là pour ça avec les Foudre et autres Mogg Fanatique.
Puis dans un second temps, on s'attaque aux points de vie de l'adversaire. Le kill principal du deck étant The Rack: faire défausser pour enlever l'opportunité de jouer des cartes, c'est bien... mais c'est encore mieux quand ça grignote des points de vie au passage. Le kill alternatif est une créature déjà présentée: l'Ombre Nantuko qui a tout à fait sa place ici. En effet, elle coûte peu (pour l'
Obscur Confident), et peut devenir assez grosse à moyen terme.
A ce stade, l'adversaire devrait être normalement capable de sortir quelques sorts gênant qui pourrait retarder le kill, ce qui est dommageable pour vous: rappelons que ce deck vise la victoire à moyen terme, une partie qui s'avérerait trop longue mène tout droit à la défaite (je rappelle que vous jouez
Obscur Confident)...
Pour parer à cela, il y a la présence de quatre Souhait Brûlant qui nous donnent accès à la réserve
. Nous avons donc dans cette réserve la réponse à différents problèmes:
Fête fracassante : artos pas beaux??? no problemo!!!!!
Feu de brousse : les decks weenie white étant un problème vu sa rapidité, ça pourrait servir .
Trépas : même chose contre Stompy
Pyroclasme : contre tout type de jeu aggro
Tremblement de terre : idem
Déferlante d'éclairs : Kill alternatif si on se trouve légèrement en panne
Enfin dans la réserve on a aussi les classiques Tormod's Crypt, je précise non tutorisable par le
Souhait Brûlant...
Pour finir un petit tour sur la base de mana. J'ai précisé que les decks utilisant des
Hymn devaient donner sans difficulté deux manas noirs au deuxième tour. C'est bien heureusement le cas ici
. En effet peu de chance que le deck nous laisse en carafe: 6
double-terrains, les 4
Fetch-lands adaptés plus 3 Marais...
Pour conclure sur ce deck, que dire à part que je le trouve vraiment sympathique, et qu'il montre tout à fait la puissance du concept de la défausse dans le but d'obtenir un certain contrôle de la partie.
Un Dicard pur
Ceci est un deck que j'ai réalisé il y a un certain nombre d'années
où la notion de contrôle est quelque peu fumeuse... En effet, ici, la victoire la plus rapide possible est le lite motive.
Bon ben je pense que vous l'aurez compris à la lecture de la liste de ce deck: il faut rentrer dans le lard
. Esprits trop méfiant, s'abstenir d'utiliser ce deck...
En effet, ici, comme pour les deux autres decks, on limite la main de l'adversaire avec nos compères Contrainte et
Hymn. A noter que lancer une Céphalalgie au premier tour peut aussi être un bon tour 1.
Et pour cause, la défausse sert à supprimer de la main quelques sorts, mais l'idée ici est de faire mal... Une main de départ sans
Céphalalgie n'est pas forcément mauvaise, mais vous prenez un risque...
L'effet de l'Enclume de Bogardân avec la
Céphalalgie est plutôt savoureux, mais il est vrai que l'
Enclume donne des munitions à votre adversaire... Il y a aussi les Rats Voraces combinés avec les Vrilles du désespoir.
L'autre principal kill est le Chevalet de torture, et si votre adversaire s'est débarrassé des deux, il nous reste les trois Mishra's Factory qui servent à finir...
Et pour contrôler ce qu'il y a sur la table... et bien dans le main deck, rien... ah si quatre Terreur. Sinon, il y a le side pour la deuxième partie.
(Oui, je sais, normalement on ne fait jamais comme ça, mais j'aime le faire quand même .)
En side nous avons surtout des anti-créatures complémentaires avec la
Terreur: l'Edit diabolique plus efficace lorsque le nombre de créature est plus limité, les Disque de Nevinyrral qui fait office de bouton reset, trépas contre Stompy, les Langueur contre weenie white.
Il me semble que pour le reste de la réserve vous pouvez deviner leurs utilités sans problème
.
Ce deck est moins stable que le précédent (par exemple) dans le format Legacy, seulement il a le mérite de montrer une autre facette de la défausse: une arme en soit avec la
Céphalalgie... Il existe d'autres types de deck discard qui sont beaucoup plus posés, mais j'ai voulu faire un peu dans l'originalité en mettant un minimum de contrôle.
5.Cartes ressemblantes
Depuis les premières extensions de Magic, le noir s'est vu attribuer d'autres sorts de défausse, d'une puissance plus ou moins appréciable. En avançant au fur et à mesure, la notion de défausse au hasard s'estompe de plus en plus... Mais la réédition de la Stupeur est peut-être un heureux présage
.
On peut dissocier la plupart de ces sorts de défausse dans trois catégories.
Les discards spéciaux:
Les fins lecteurs ainsi que les habitués d'analyses l'auront compris très vite: j'ai envie de me séparer des sorts quelque peu « marginaux » sorti du tréfonds cérébral de nos amis les concepteurs. Je pourrais tout simplement les « omettre » volontairement, mais c'est pas mon genre... Bon ben allons y gaiement
.
Ces sorts de défausse ont donc un fonctionnement un peu particulier, et vous permet de faire défausser un nombre de cartes dépendant de la main de votre adversaire... L'idée étant de faire défausser un maximum pour obtenir le meilleur card advantage possible.
Un petit exemple: l'Extraction cérébrale
Ici, le nombre de cartes défaussées dépend de la couleur de la créature sacrifiée... En plus d'être un peu marginal, c'est loin d'être la panacée, car il fait défausser les créatures de l'adversaire qui partagent une couleur avec une créature que vous avez sacrifié. En un mot:
BOF
Passons, passons...
Les « sniper »:
Ce sont des cartes de défausse qui ne servent pas à obtenir un card advantage, mais à faire défausser le joueur d'une seule carte. Une seule certes, mais bien ciblée vu que vous regardez sa main et choisissez cette carte... Mais attention, il y a très souvent des restrictions.
Dans cette catégorie, nous avons par exemple:
Coercition,
Ostracisme,
Contrainte,
Chantage,
Thérapie de la Coterie,
Démasquer, , mais avec coût de substitution
Pourrissement,
Détresse,
Indiscrétion cérébrale,
Donc comme précisé auparavant, nous avons une restriction sur la carte que votre adversaire sera obligé de défausser. En fait, la seule carte où il n'y a pas cette restriction (la
Coercition) avec son fort coût de lancement devient inutilisable.
La plus utilisée de ce type de carte est sans aucun doute la
Contrainte, même si les concepteurs de
Lorwyn nous ont offert un très bon discard dans le genre. Je veux bien entendu parler de la Saisie des pensées. A part ces deux cartes, il n'y a pas de réels adversaires pour un coût de mana d'un mana noir, même si par exemple une carte comme
Démasqué qui propose un sympathique coût de substitution trouve tout à fait sa place.
Mais je ne vais pas plus m'étendre sur cette catégorie car notre
Hymn to Tourach n'a pas exactement le même but. En cela, il est très difficile de comparer les membres de cette catégorie avec la dernière, qui comporte une certaine carte appelée
Hymn to Tourach
Les discards de card advantage:
Pour mettre les idées au clair, voici un petit échantillon de tels dicards:
Effilochage cérébral,
Stupeur,
Explosion cérébrale,
Décharge,
Consultation des nécrosages,
Etreintement,
Verdict de Gerrard,
Pourrissement Cérébral,
L'idée ici est donc tout autre par rapport à précédemment. C'est plus du style:
« T'as combien de cartes en main? » [...] «Ah oui, ça te gêne un peu non? Attends je vais arranger ça
. »
Pour de tels sorts, le card advantage est de un. Attention, deux troublions sont dans cette liste.
Premièrement l'
explosion cérébrale a été mise dans cette catégorie car on sait combien de cartes vont être défausser à l'avance, et que l'idée est ici d'obtenir le meilleur card advantage.
Deuxièmement, je vous présente sans doute
LE discard le plus pourris que j'ai jamais vu: l'Ereintement. Que dire, a part que la
Prophétie a encore frappée... et très fort. Admirez:
Encore une carte à mettre dans le panthéon du carton déshonoré
Bon maintenant que l'on s'est bien marrer, il faut revenir à un peu de sérieux. Les autres membres ont eux un card advantage de un précisément. La quasi totalité font défausser l'adversaire de deux cartes, mais il y a encore une exception qui ne veut pas me laisser tranquille: j'ai nommé l'
Effilochage cérébral.
Et bien là on ne fait défausser que d'une carte, mais on en pioche une le tour suivant. Je ne l'ai jamais vu jouée...
Le reste de ces discards font défausser de deux cartes. On a deux alternatives ici: soit le joueur ciblé choisit, soit les cartes sont défaussées au hasard, voir même les deux pour la
Stupeur.
On remarque tout de suite que ces sorts demandent en général trois manas, pour des effets bien pâles par rapport à notre
Hymn to Tourach. En effet, la carte de défausse la plus classique étant maintenant le
Pourrissement cérébral, qui sans vouloir être désobligeant, ne fait pas le poids.
En conclusion:
Malgré le nombre de carte de défausse qui ont été éditées à ce jour, il faut bien admettre qu'il n'existe pas réellement de successeur à l'
Hymn to Tourach. Non pas que les sorts de défausse soient tous devenus mauvais, mais ceux conduisant à un card advantage ce sont de plus en plus effacés devant les cartes permettant de choisir la carte défaussée (deuxième catégorie), qui n'ont pas la même philosophie.
6.Les ennemis du discard
Si l'on fait le tour des cartes qui vous dérangent dans l'utilisation d'une carte de défausse, finalement il y a relativement peu de chose.
Premièrement, et je l'ai déjà commenté, les éphémères peuvent être jouées en réponse à une défausse... Ce cas de figure se passe si la carte est désignée par vous (que se soit au hasard, ou de visu). Bien sûr, si le joueur possède sur lui encore des cartes, il devra se défausser d'une autre qui sera désignée de la même façon. Donc les éphémères ont une possibilité de passer à travers une défausse.
Parlons maintenant de systèmes précis. Bien sûr, le système de contre va quelque peu vous déranger... Surtout sur un sort comme l'
Hymn: on préfère sincèrement quand il est réalisé avec succès. Mais comme je l'ai précisé auparavant, s'il on joue discard, ce n'est pas pour se laisser influencer par des cartes dans la main de l'adversaire... Si c'est contrecarré tant pis, si vous vous prenez une Erreur de visée, là c'est plus problématique
. De toute façon, il ne sert à rien d'attendre: une
Hymn ça se sort au maximum au tour 2 (si on la possède dans sa main de départ). Alors peu importe, adviendra ce qu'il devra advenir, engagez vos terrains et c'est parti...
Un autre petit problème existe... En effet, quel est le point commun de pratiquement tous les sorts de défausse? Si c'est pourtant évident... Quelque chose qui va vous bloquer tout de suite. Petit indice: regardez le premier mot du texte explicatif (en anglais) de l'
Hymn... Vous voyez où je veux en venir
.
En effet, si votre adversaire lui-même ne peut pas être la
cible d'un sort, ou pour faire plus court, s'il possède le
Linceul, a peu près tous les sorts de discard vont tombés à l'eau
.
Seulement, ce genre de sort n'est pas spécialement très répandu, et demande un certain nombre de mana pour être mis en jeu
(encore heureux)... ce qui nous laisse souvent assez de temps pour sortir nos cartes de défausse lors des premiers tours, là où ils seront les plus incisifs. Et puis, avec un peu de chance, en passant, vous pouvez faire défausser ce genre de carte
.
Il est donc vrai que le linceul peut rendre vos cartes de discard totalement mortes, seulement les discards ont pour but généralement de faire effet bien avant l'arrivée probable de ce genre de permanent en jeu. Ce n'est donc pas un problème extrêmement gênant pour la défausse, même s'il faut le prendre en compte.
A part le système de contre et celui du « linceul », il n'y a pas d'autres mécanismes qui gênent particulièrement la défausse. Seulement, les concepteurs ont voulu laisser un petit « paquet cadeau » sur quelques cartes, sporadiquement. Certaines cartes possédaient une capacité si elles étaient défaussées par une capacité ou un sort contrôlé par l'adversaire. En général, ces cartes étaient des cartes d'invocation, et la créature, quand elle était défaussée, arrivait en jeu avec un petit bonus.
L'utilisation de telles cartes n'a été que de l'ordre de l'anonyme, leur place étant réservée aux decks
fun. Cela s'explique assez facilement sur l'un des exemples ici présents. En effet, même s'il on utilise notre Golem de sable en réserve d'un jeu possédant de la défausse, et en admettant qu'il soit défaussé (oui ça commence à faire quelques hypothèses
), et bien notre
Golem est quand même considéré comme défaussé (avec toutes les conséquences que cela peut conduire vis-à-vis du jeu adverse) et vous mettez en jeu depuis le cimetière une créature-artefact 4/4 des plus banales [...]
Gros blanc [...].
Donc jusqu'à 2002, les cartes de défausse n'avaient pas réellement d'ennemis qui puissent vraiment gêner leur utilité, si ce n'est les contres; mais un contre, c'est une carte utilisée, donc au niveau du card advantage, on ne perd pas la face. Mais voilà qu'est arrivée l'extension
Tourment, et sa monstrueuse capacité qu'est la
Folie.
L'idée étant qu'une carte défaussée ayant un coût de folie peut être jouée avec ce coût... Si vous voulez plus de précision sur le mécanisme de cette capacité, l'article du bazar c'est
->ici<-.
On connait à peu près tous l'impact de cette capacité sur le metagame d'alors. La nostalgie de ton jeu bleu/vert madness qui t'avait coûté du style 30€ à constituer et qui poutrait 90% du temps les autres decks est toujours présente.
Il est clair qu'alors les jeux discard en ont pris un sacré coup, et ont dû revoir leur copie. Dès lors le type de deck basé sur
défausse+Céphalalgie comme vecteur de victoire (comme le troisième deck présenté) sont tombés en désuétude. On leur préfère maintenant le kill avec
The Rack (comme le deuxième deck).
Mais il faut nuancer cela: j'en entends souvent parlé du
Madness en Legacy reposant sur la base du bloc
Odyssée, comportant en plus les Force of Will et autre Diamant de l'oeil du lion, mais je n'en ai jamais vu... Bon, il est vrai que je ne joue plus autant qu'à une certaine époque, mais alors ce type de deck me fuit littéralement.
En conclusion, la défausse à longtemps été un mécanisme privilégié dans le sens où aucun système dans Magic ne le mettait réellement à défaut. Le seul qui le contenait était bien entendu les contres.
Mais cela a vite changé sous l'impulsion de la
Folie qui supprime l'idée même qu'un sort défaussé ne soit plus utilisable, mais en plus votre sort supposé vous donner un card advantage vous donne tout le contraire
.
7.Récapitulatif
Avantages
Donne un Card Advantage appréciable.
Vous permet de faire défausser n'importe quelle carte, sans restriction de type.
Un rapport efficacité/coût impressionnant: deux manas pour deux cartes défaussées.
LA carte budget du noir : 2€ sur MC.
Inconvénients
Le coût de lancement demande une base de mana adaptée au deck.
Aspect trop aléatoire pour certains...
Conclusion
Que dire, que dire... L'
Hymn to Tourach possède tous les atouts pour être considérée comme une carte puissante, et une chose est sûre: bon nombre de joueurs la présente comme l'une des meilleures cartes de Magic jamais éditées.
Un article sur le site officiel de
Magic que vous pouvez trouver
ici la désigne parmi les dix meilleures cartes budget du jeu... Pour ce qui est du classement proprement dit, je laisse à chacun le soin de le commenter, car il est très difficile de fédérer tout le monde autour de ce genre de classement qui est sujet à des critiques. Mais il est sans conteste que cette carte mérite sa place dans ce classement.
Enfin, elle est l'une des rares cartes qui soit réellement efficace, alors qu'elle repose sur un choix aléatoire.
L'Hymn to Tourach n'est-elle pas tout simplement une énigme en soi ?
Retour au sommaire...
Il est temps maintenant de s'atteler au dur exercice de l'analyse extra. En effet, il y en a tellement à dire sur cette carte. J'ai choisit le plan suivant:
I.L'Hymn to Tourach dans le contexte de Fallen Empires
Abordons maintenant l'environnement de l'
Hymn to Tourach, et notamment ses liens avec la Storyline de
Fallen Empires. Mais je pense que beaucoup d'entre vous, lecteur, ne connait pas grand chose sur cette extension.
Cette extension est sortie en novembre 1994, soit après
The Dark, et avant ce qu'allait devenir le premier stand alone de Magic
Ice Age. Ce set comporte 102 cartes dont la particularité était de donner un véritable sens autour des races de créatures, ce qui n'a pas été réellement exploité jusque là. Vous pouvez regarder par exemple le deck fun basé sur les
Thrull (
srâne en français) posté par
Hiemain pour vous en convaincre
.
Du point de vue commercial,
Fallen Empires n'a pas été un grand succès vis-à-vis de
Legends... La puissance des cartes n'est pas en cause, mais n'ayant pas trouvé son public, WotC décida de suspendre prématurément la diffusion de cette extension.
Une petite dernière remarque sur cette extension: elle comporte 187 illustrations pour 102 cartes. En effet, il a été décidé de mettre différentes illustrations et différents textes d'ambiance pour toute carte commune de ce set. Plus précisément, toute commune existait en trois ou quatre exemplaires différents. Dans le cas de notre
Hymn to Tourach, les concepteurs ont eu la bonne idée de nous mettre à disposition quatre illustrations différentes.
Il y a quelques cartes qui ont subsisté de ces temps reculés... Bien sûr la carte la plus connue de
Fallen Empires n'a pas réellement besoin d'être citée ici... (je pense que vous la connaissez assez bien maintenant, non
). Mais elle n'est pas la seule, même si elle s'est retrouvée quelque peu isolée.
Nous avons l'Aeolipile, assez peu jouée mais très sympathique à mon goût. En effet, cet artefact a la compétence fort rarissime d'infliger deux blessures à une cible, alors que ce fonctionnement ne demande aucun mana coloré (notamment rouge).
Une autre carte ayant marquer l'extension est sans doute la Goblin grenade. En effet, cette carte ne nous cause pas réellement maintenant de quoi s'esclaffer. Sa puissance n'est pas en cause dans ce constat, car elle est toujours aussi admirable notre petite dose de dynamite accrochée au dos d'un gob... et hop cinq blessures
. Mais ce qui marqua les esprits était d'avantage le mécanisme du sacrifice qui permettait de finir un joueur facilement. Il est vrai que depuis, quelques cartes du même acabit sont sorties.
Ah ma douce Fireblast...
Pour terminer la présentation de cartes connues de
Fallen Empires, je finirai par Hide Tide. Pour un mana bleu, un petit rituel qui nous offre la capacité de produire une quantité de mana bleu hallucinante sur un tour. Tellement hallucinante que certains jeux tournent autour de cette carte.
Parlons maintenant plus en détail du lien de notre carte avec la Storyline de Fallen Empires, les Empires déchus.
L'histoire se déroule sur l'un des continents de Dominaria baptisé
La Sarpadie. A l'intérieur de ce continent jusqu'alors florissant et relativement prospère sont présents des êtres vivants des cinq couleurs.
Toutes les péripéties des Empires déchus ont en fait de multiples causes. Il est en effet impossible de dire qui est le principal protagoniste de la chute de la Sarpadie. La principale particularité de cette storyline est que les conflits mettent en jeu des protagonistes d'une même couleur. Par exemple les nains contre les gobelins pour la couleur rouge. On est bien loin de l'alliance des différentes magies pour contrer l'invasion phyrexiane. Si vous voulez abordez une vision plus complète de la storyline de
Fallen Empires, c'est
là. (D'ailleurs merci à
Jalk pour son article)
Mais qui est Tourach? Il est un mage noir (si, si) très puissant à la tête de l'Ordre de la Main d'Ebène
(Order of the Ebon Hand en VO). Il était même considéré comme un dieu parmi ses disciples, et leurs enseigne des sorts d'envoutement très puissants. Seulement, il est aussi un peu
con, car il ouvre un jour un portail par hasard... qui mène tout droit chez d'autres amis biens connus à Dominaria: les Phyrexians. Seulement Yaugzebul n'aime pas ce genre d'intrusion et tue sans trop de difficultés cet imposteur.
Bien fait pour sa gueule. Mais Yaugzebul décide d'en savoir plus, et envoie un espion en Sarpadie... Je n'en dis pas plus, mais cette action va précipiter grandement la chute des différents Empires...
Je vous donne quand même, en gros, le fin mot de l'histoire des Empires déchus: en fait, il ne reste...
RIEN, si ce n'est la destruction sur toute la Sarpadie. Une histoire bien sympathique en somme
.
II. Les « Hymn » dans Magic
Il existe 4 différentes « Hymn » en VO dans Magic, la seule n'existant pas en français étant l'
Hymn to Tourach. Les autres
Hymn sont:
Hymn of Rebirth, traduit par Hymne au renouveau
Serra's Hymn, traduit par Hymne à Serra
Haunting Hymn, traduit par Hymne obsédant
Je ne vais m'étendre sur les différents effets de ces « Hymn », la seule se rapprochant de l'
Hymn to Tourach étant la dernière citée. Je parlerai plutôt de la traduction de nos amis de WotC de l'ordre de la dilettance
.
Qu'il est loin le temps où les traducteurs de cartes s'adonnaient à quelques effets de style littéraire... Euh, non, c'était une blague
.
Sans tomber dans les enluminures, il faut admettre que ces traducteurs ont su trouver quelques petites expressions qui se sont avérées de bon goût. Par exemple la Bad Moon n'est pas devenue une
Lune malade ou encore
Lune mauvaise qui aurait été sans aucune saveur. Non, ils ont traduit cela par Lune blafarde... Sans être extrêmement subtile, on ne peut qu'affirmer que cette traduction soit bien meilleure que la traduction littérale.
Depuis il y eu quelques perles comme Heedless one traduit par
Celle qui ignore la prudence, ou encore Soulless One traduit par
Celui-qui-n'a-pas-d'Ame... Ne ressentent-ils pas une once de honte devant ce tronçonnage de tout sens de langue française, sans parler d'esthétique...
Mais revenons à nos moutons, et donc du mot qui nous intéresse ici. En effet, la traduction du mot
Hymn en « Hymne » est tout à fait possible, mais attention à trop d'excès de langue...
Le mot hymne en français possède plusieurs sens (je parle du nom masculin ici)...
Un poème lyrique
(dans un contexte littéraire),
Chant représentant une nation,
Chant à la gloire de Dieu, un cantique
(contexte religieux).
Le mot « Hymn » en anglais correspond à cette troisième approche du mot français « hymne ». Seulement, lorsque vous lisez le titre de la carte
Hymne obsédant, est-ce que vous pensez de suite à un chant religieux... je pense que la plupart admettront que non... Alors pourquoi se passer d'un mot dont tout le monde connait, ou presque: le « cantique »
. Peut-être parce les traducteurs l'utilisent dans certaines traductions, et pas toujours à très bon escient...
C'est pourquoi, pour moi, la traduction de
Hymn to Tourach la plus proche du sens originel, et qui soit le plus compréhensible par tous est « Cantique en l'honneur de Tourach », ou encore « Cantique à Tourach ».
III. Etude des textes d'ambiance
Je vais commencer par le texte d'ambiance de la carte illustrée par
Scott Kirschner.
Texte d'ambiance en VO
Members of the Order often played the Hymn on instruments made from their victims' bones.
Ceci pourrait être traduit par:
« Les membres de l'Ordre jouent souvent le cantique en utilisant des instruments confectionner à partir des os de leurs victimes. »
Je pense que vous avez compris que « l'Ordre » ici nommé n'est autre que l'Ordre de la Main d'Ebène, sous la tutelle de Tourach. Dans la storyline il est précisé qu'il était coutume que ses fidèles se mutilent pour utiliser leurs membres comme arme...
Ca se passe relativement de commentaire
Alors bon, que ses mêmes fidèles utilisent les restes humains de leurs victimes pour servir d'instrument, à côté, c'est tout gentillet...
En fait, ce texte d'ambiance ne nous apporte pas grand chose... Oui les membres d'organisation sous la tutelle de la magie noire ne s'occupent pas d'une œuvre de charité
.
Deuxièmement, l'
Hymn illustrée par
Quinton Hoover.
Texte d'ambiance en VO
Knowing the Hymn's power, the followers of Leitbur carefully guarded their pillaged transcriptions.
Ceci pourrait être traduit par:
« Les disciples de Leitbur qui connaissent le pouvoir du cantique protègent avec soin leurs paroles pillées. »
Ce texte d'ambiance est déjà beaucoup plus difficile à cerner en détail...
Moi qui n'ai pas la totalité de la Storyline sur moi
, je ne peux pas vous dire en quoi les paroles du cantique ont été « pillées » par l'Ordre de Leitbur, l'Ordre blanc je le rappelle.
Mais ce qu'il faut noter, c'est que le cantique apparaît comme très puissant même aux yeux de
Farrel et ses acolytes. Et ayant lu l'article de storyline, c'est que le petit
Farrel, c'est pas du genre à se faire émoustiller par une piqure de guêpe... Donc en gros le message de ce texte d'ambiance, c'est
L'Hymn, c'est pas un sort de tapette
Je précise qu'il n'y a aucune connotation homophobe dans ce propos.
Continuons avec la carte illustrée par
Susan Van Camp.
Texte d'ambiance en VO
The eerie, wailing Hymn caused insanity even in hardened warriors.
—Sarpadian Empires, vol. II
Ce qui pourrait être traduit par:
« Le mystérieux, hurlant le cantique, impose la démence même aux guerriers aguerris. »
Ce texte d'ambiance est tout à fait intéressant. En effet, on apprend que toute personne entendant le cantique tombe dans la démence. C'est ce qui explique pourquoi, matériellement, ce sort fait défausser...
Pour ce qui est du fameux « mystérieux » cité dans ce texte d'ambiance, et bien je n'en sais rien. Seulement, j'émets l'hypothèse que ce sont des disciples particulièrement proches de Tourach auxquels il enseigna des sorts puissants, comme le cantique. Il faudrait certainement se procurer les magnifiques bouquins
Sarpadian Empires, vol I & II pour avoir accès a de plus amples explications. En plus, je suis sûr que ça serait une bien joyeuse lecture de chevet, à la vue de ce que je connais de l'histoire de
Fallen Empires .
On peut rattacher ce texte d'ambiance avec celui de l'Hymne obsédant:
Texte d'ambiance en VF
La mélodie persiste depuis l'époque de Tourach, mais les paroles changent pour invoquer les phobies de ceux qui l'écoutent.
L'expression « La mélodie persiste depuis l'époque de Tourach » doit être sans doute une allusion à la marque laissée par cette carte dans
Magic. Le deuxième point intéressant, c'est la « phobie » inspirée par les nouvelles « paroles »... on est donc passé de la folie, à la phobie, ce qui explique certainement la baisse de puissance entre les cartes
Hymne obsédant et
Hymn to Tourach: la phobie est un sentiment que l'on peut difficilement contrôler, mais la démence est impossible à maîtriser...
Enfin, le texte d'ambiance le plus important de ces quatre cartes, celui sur la carte illustrée par
Liz Danforth.
Texte d'ambiance en VO
Tourach's power was such that his followers defied him after his death.
—Sarpadian Empires, vol. II
Ce qui pourrait être traduit par:
« La puissance de Tourach était telle que ses disciples l'élevaient au rang de dieu après sa mort. »
Ce texte d'ambiance est on ne peut plus clair... Tourach était fort, très fort, et sa mort n'a en rien désarçonner les membres de l'Ordre de la Main d'Ébène. Au contraire, cette mort a été l'un des grands déclics de l'histoire des Empires déchus et a donné encore plus de conviction à ses disciples.
Pourquoi? Au delà de la mort, il n'a point disparu, il est devenu un dieu aux yeux de ceux-ci... Et se faire guider par un dieu est tout autre chose que se faire guider par un mage, qu'elle que soit sa puissance.
Ce qu'il faut retenir de ces textes d'ambiance, c'est qu'ils donnent une mine d'information... Il est vrai que c'est plus facile de donner autant d'informations sur quatre textes d'ambiances différents, que sur un seul.
Ils nous permettent de connaître la valeur réelle de ce cantique dans l'histoire de
Fallen Empires. Il est puissant car il rend fou et est même craint par ses plus farouches ennemis. De plus, l'une des causes de cette puissance est la dévotion des membres de l'Ordre de la Main d'Ébène envers leur guide devenu dieu à leurs yeux.
IV. Les illustrateurs
L'
Hymn to Tourach faisant partie de ces cartes privilégiées de
Fallen Empires existant en quatre exemplaires différents, je vais donc vous présenter les quatre illustrateurs de cette carte.
Commençons par Liz Danforth
De son vrai nom
Elizabeth T. Danforth. Elle s'engagea dans le jeu de rôle dès 1978. Durant sa carrière, elle a été naturellement dessinatrice, mais aussi auteur, rédactrice... Elle s'oriente dorénavant plutôt dans le dessin 3D. Vous pouvez retrouver une biographie sur ce
lien.
Sa galerie comprend 33 cartes Magic, sorties entre
Arabian Nights et
Spirale Temporelle. Elle n'a donc réaliser que sporadiquement des illustrations pour des cartes Magic. Voici son
site.
La liste de ses réalisations de cartes Magic c'est
ici. Voici tout de même quelques réalisations:
Dragon de Tika
Distorsion cérébrale
Initiates of the Ebon Hand
Bazaar of Wonders
La dernière en date étant le Slivoïde gardien
Notons tout de même qu'elle réalisa l'illustration d'une carte en collaboration avec
Douglas Schuler: Suppliant de Freyalise
Vient ensuite Susan Van Camp
Elle commença elle aussi de faire des dessins pour WotC lors de
Arabian Nights, mais arrêta plus rapidement car ses dernières illustrations datent du stand Alone
Tempête, édité en 1997. Pendant cette période, elle réalisa un bon nombre de réalisations pour d'autres jeux comme
Jyhad,
Cuthulu,
Middle Earth. Elle aime principalement dessiner des dragons ainsi que des chats...
Son site
Elle se décida ensuite à réaliser son propre jeu de rôle:
Dragon Storm. Elle dessine aussi quelques comics.
Voici ses œuvres hors Magic, ainsi que sa biographie. Sinon il y a aussi sa
biographie traduite en français.
Le « Gatherer » nous indique qu'elle réalisa 44 illustrations pour
Magic (
Liste entière). En voici quelques unes:
Equinox
Meditate
Waiting in the Weeds
Peut-être l'une de ses plus belles illustrations: la Fée de Saule
Enchaînons avec Scott Kirschner
Voici le moins connu dans l'univers des jeux parmi ces quatre illustrateurs. Et une chose est sûre, c'est qu'il est difficile à contacter. Je n'ai pas trouver de site propre... Vous pouvez retrouver, quand même,
ici ses oeuvres hors
Magic.
Lui réalisa des illustrations de cartes
Magic entre
Legends et l'
Epopée d'Urza (1999). Son nombre total d'illustrations pour
Magic est de 43.
Liste des illustrations. Un petit échantillon:
Briar Shield
Forbid
Kei Takahashi
Limule
L'une de ses dernières cartes illustrées est le Banc de brouillard
The last, but not the least: Quinton Hoover
Ce dessinateur a traversé toutes les péripéties de
Magic. En effet, il fut parmi les premiers dessinateurs du jeu et quelques unes de ses réalisations se retrouvent toujours sur nos cartes. De plus, ses premières illustrations dans le monde du jeu sont celles de
Magic.
Mini Biographie de Q. Hoover.
Lorsque l'on procède au décomptage de ses oeuvres, on en découvre « seulement » 71.
Liste complète. Parmi toutes ses illustrations, certaines sont vraiment connues. Tout le monde (à peu de choses près) se rappelle du dessin originel de la Colère de Dieu.
Etant un joueur de rouge, je ne pouvais passer outre la Boule Fulgurante
Lui aussi est donc passé à travers les éditions « fun »,
unglued ainsi que
unhinged.
Mais
Lorwyn nous présente deux des ses dernières illustrations: Feuilledorien et Chevaliers aux pluviers
Quelques autres illustrations:
Volcadian mage une autre carte de Fallen Empire
Chuchotement de la muse
Vesuvan Doppelganger le premier Doppelganger
Illusions of Grandeur
Archangel en portal 2nd âge
Si vous voulez plus d'information sur Quinton Hoover, vous pouvez visiter son site
ici. Enfin un aperçu de ses œuvres en dehors de
Magic ->ici<-.
Mais je ne me sépare pas encore totalement de lui
...
V. Etude d'un dessin précis: celui de Quinton Hoover
Je vois tout de suite les grincheux qui vont me dire que je ne vais pas analyser le plus beau dessin de l'
Hymn to Tourach...
Et bien, je dois admettre que pour ma part, ils ont tout à fait raison. Donc rendons à César ce qui est à César... Le lauréat de la meilleure illustration de l'
Hymn est en faite une lauréate du nom de Liz Danforth.
Mais alors pourquoi je m'amuse à faire l'étude d'un dessin moins joli? Peut-être parce que je n'ai pas particulièrement envie de discuter de l'autre; certainement parce que j'ai la chance de faire l'analyse d'une carte illustrée aussi par M. Quinton Hoover, et qu'elle est selon moi la plus intéressante. Donc voici l'illustration que je vais vous présenter:
Commençons par la description, qui ne va pas être aussi simple que cela...
La première constatation, c'est qu'il est difficile de parler proprement d'un premier plan et d'un fond... On a cette sensation, alors que ce dessin nous donne tout de même l'impression qu'il existe une perspective. Cette illustration est de suite très perturbante.
La première chose que l'on remarque sur ce dessin est la posture d'une silhouette humaine vue de trois quart dos portant une longue cape sombre (sans être noire toute fois). On ne peut rien voir de ses membres si ce n'est ses mains. Ces mains paraissent de l'ordre du démoniaque (bizarre pour du noir), vous savez un peu comme celles du Demonic Tutor encore que plus crispées et plus flétries ici.
Ce que l'on peut appeler fond est sombre sur le côté gauche, mais arbore une couleur plus vive (variant du blanc au rouge) au niveau des mains de cette silhouette.
Mais ce qui est le plus perturbant dans ce dessin est la tête représentée dans une sorte de second plan, juste au-dessus de ces mains. Cette tête est tout à fait humaine: le personnage est un homme agé qui n'a pas vu un rasoir depuis des lustres: il possède une barbe à en faire pâlir le père noël... Il est chapoté de la même manière que le premier personnage.
Ce qui est le plus perturbant, c'est l'emplacement de cette tête dans le dessin. On croirait au premier abord que cette tête est tout simplement due à la présence d'un second personnage à côté du premier, dont le corps est tout simplement caché par la sorte de fumée rouge... Seulement, un détail ne colle pas du tout: la taille de cette tête.
En effet, s'il y avait bien ce deuxième personnage, connaissant sa place, la taille de cette tête devrait être plus petite que celle du premier personnage (perspective oblige)... Mais il n'est rien ici.
La vérité est donc ailleurs.
Arrive le difficile moment de l'interprétation, et je précise tout de suite que cette interprétation n'engage que ma personne... Il n'est souvent pas particulièrement très complexe d'étudier les illustrations de
Magic qui restent pour la plupart dans mes cordes, mais ici, je laisse tout le soin à quiconque de laisser un commentaire si son interprétation diffère de la mienne... C'est aussi pourquoi j'ai choisit d'étudier ce dessin
.
On s'attaque tout de suite au sujet brûlant de cette illustration, c'est-à-dire cette tête que l'on voit de face. Pour moi, ce personnage ne peut réellement exister pour les causes qui ont été soulevées précédemment. Ce personnage ne serait alors qu'une sorte d'hologramme qui pourrait être due à l'utilisation de magie, ou encore cela pourrait être aussi simplement l'imagination d'un personnage...
En tout cas, même si les deux personnages portent la même tunique (qui n'est pas particulièrement très populaire
), on peut sans trop de doute affirmer qu'ils ne sont pas la même personne qui serait représentée sous deux angles différents pour donner un effet de style. Cette constatation est relativement simple à justifier: le premier personnage de dos ne possède pas de barbe assez longue pour sortir de sa tunique, contrairement à l'autre.
Selon moi, ce personnage n'est en fait qu'une image qui se forme dans l'imagination du mage noir au premier plan. Et cette image émerge de son esprit parce qu'il est en train de lancer un sort, sans doute est-il en train de chanter le cantique...
Pourquoi cette interprétation?
Lorsque l'on regarde deux des trois autres illustrations des
Hymn to Tourach (celles de Liz Danforth et de Susan Van Camp), on comprend sans trop de peine qu'elles représentent des magiciens qui utilisent l'
Hymn, c'est pourquoi je suppose ici qu'il en est de même pour notre mage noir.
Mais que représente cette image?
Là est une autre énigme. Après l'étude des textes d'ambiance de l'
Hymn, je suppose que cette image représente tout simplement l'idée que se fait ce mage de Tourach. Peut-être que Tourach était physiquement totalement différent que la tête nous la fait supposer. Il suffit de remarquer que les chrétiens d'Europe et ceux d'Amérique latine n'ont pas un messie totalement similaire sur son crucifie.
Récapitulons mon étude personnelle de cette illustration:
Physiquement, il n'existe qu'un seul personnage, celui dont l'on voit sa tunique. Ce que l'on sait de ce personnage est relativement peu de choses, à part que ses habits laissent penser qu'il ne fréquente pas spécialement les dance floor funky de
Saturday night Fever ; on remarque tout de même qu'il possède des mains qui sont crispées et quelque peu inhumaines.
Il est en train de chanter le cantique en l'honneur de Tourach, puissant sort, qui fait apparaître cette lumière rougeâtre. De plus, il se crée sa propre image de Tourach (dans son imagination) qui nous apparaît à côté de lui.
Voilà mon interprétation de cette illustration... elle vaut ce qu'elle vaut.
Epilogue
L'
Hymn to Tourach en plus d'être une carte puissante, possède un véritable environnement passionnant à commenter. Premièrement, elle fait partie intégrante de la Storyline de
Fallen Empires. Deuxièmement, elle existe en quatre exemplaires distincts. Ceci, en plus d'apporter un aspect fun, confère un intérêt à analyser chaque illustration ainsi que chaque texte d'ambiance.
En conclusion, L'
Hymn to Tourach est une carte qui m'aura causée de longues heures devant mon ordinateur, ainsi que par moment, de longues heures assis sur une table à jouer aux cartes... Elle est une carte privilégiée dans beaucoup de domaines... Une carte de l'ordre de l'inoubliable que se soit en terme de performance ainsi que du mythe extérieur.
Je remercie tout de même les personnes ayant participé à la réalisation de cette analyse.
Purplehaze
The Star Spangled Banner-White Lake-08181969-It's tomorrow Voodoo Child
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