Posté le Jeudi 28 Juin 2018 à 17:26 par moudou (4742 lectures)
Et si je vous racontait l'histoire de on RPTQ par équipes ? Ca implique un vice-champion national, six pays différents, un mec qui s'ennuie et les cigares du pharaon.
I- Prologue: d'un endroit sombre vers la lueur d'espoir
Mon aventure commence, comme bien souvent, très loin avant l'évènement en question. Février 2018 pour être exact. Je croupissais tranquillement chez moi. J'étais en train de tenir une série qui n'a rien de magnifique : un mois de chômage, quatre mois de restage à la maison, cinq mois depuis la perte de mes coéquipiers habituels et huit mois de dépression croissante. Série qui n'était pas sur le point de se terminer, mais qui était rendue encore plus dure par l'absence de vrais évènements compétitifs en Europe. Pas de voyage, pas de motivation. Pas de motivation, pas de PPTQ. Pas de PPTQ.... pas de PPTQ.
Mais alors que je me morfonds à jouer sur MTGO à longueur de journée sans avoir autre chose de réellement stimulant à faire, une vieille connaissance fait surface : Lee Murphy, chef d'équipe de l'époque où je rédigeais en anglais pour Mindsports Academy. On ne s'était pas reparlé depuis que MSA avait abandonné Magic suite à leur non-attribution de GPs en 2017, mais le revoilà qui pop dans ma messagerie Facebook. Une fois le chit-chat passé, il m'explique qu'il a remporté un PPTQ avec UW Drakes, et que le RPTQ pour lequel il était qualifié étant par équipes, il recherchait deux coéquipiers.
Je n'avais jamais eu beaucoup d'estime pour Lee en tant que joueur de Magic. Il s'extasie facilement face à la nouveauté, se décourage vite dans l'adversité, et choisit assez mal ses decks. Evidemment, ça ne veut pas dire que c'est une personne que je n'apprécie pas et que je ne respecte pas par ailleurs, notamment dans sa vie professionnelle où il s'investit avec intensité. Lee est un irlandais exilé en Croatie pour son travail, et gagner un PPTQ dans cette région du globe n'a rien d'impressionnant. Néanmoins, je sais que :
1) je suis en dépression
2) je suis flatté qu'il ait pensé à moi et ça fait du bien
3) je n'ai honnêtement rien de mieux à faire
4) je n'allais de toute façon pas me qualifier à ce RPTQ en restant chez moi
Malgré le fait que Lee ne s'investisse pas autant dans le jeu que certains d'entre nous, je sais que son ambition de participer à un Pro Tour est réelle, et qu'il n'en a pas souvent été aussi proche. J'ai alors entièrement confiance en sa capacité à faire le nécessaire pour amener deux coéquipiers avec lui, ou en tous cas à ne pas les tirer vers le bas. Et puis ce n'est pas comme s'il était désagréable à vivre. C'est alors avec conviction que j'accepte de rejoindre son équipe.
Quelques péripéties plus tard, on recrute notre troisième membre: Marko Milivojevic. Si ce nom ne vous dit rien, c'est normal, lui non plus n'a pas d'expérience en Pro Tour. Il a toutefois participé à un évènement auquel je rêve moi-même de participer : la World Magic Cup, où les nations s'affrontent par équipes de trois. C'est un gros boost niveau expérience pour notre équipe. Son pays, la Suisse, n'y a pas réalisé une grande prestation, mais leur qualification en Jour 2 est déjà signe de force.
De plus, la nature est bien faite : Marko est un joueur de Standard préférant le Legacy, Lee ne se dédie qu'au Standard et moi je suis un joueur de Standard préférant le Modern. Si on devait se qualifier pour le PT, on aurait déjà nos rôles pour le Team Constructed ! Mais c'est encore mieux que ça, puisque Lee veut jouer Control, Marko Aggro et moi quelque chose d'Aggro ou de Midrange. Même pour le RPTQ, la répartition des decks serait très optimale !
Somme toute, c'est une situation bien heureuse dans laquelle j'atterris par hasard.
II - Préparation : la recherche de l'improbable
La préparation commence alors doucement. Je m'éparpille un tantinet au cours de la période de spoilers de Dominaria, mais j'arrive à cerner les tendances : les jeux tokens sont rendus injouables par Goblin Chainwhirler, Mox Amber ne serait pas utilisable à moins de couper les Kari Zev, Skyship Raider et Hazoret, the Fervent du deck rouge, Teferi, Hero of Dominaria est une menace très sérieuse... Rien de révolutionnaire. Les premiers SCG (par équipe en tri-format) vont d'ailleurs dans ce sens.
Je participe alors au Grand Prix Birmingham, et vous pourrez lire les détails de cette aventure par ici. J'y explique quelques choix qui m'ont conduit à jouer GB Snek, en étroite corrélation avec ma préparation pour le RPTQ. Quelques choses ont évolué depuis ce report.
La première, c'est le lieu de notre RPTQ. On avait décidé un peu sur le pouce (et parce que c'était logistiquement plus facile pour Lee) de faire celui de Bologne, en Italie. Toutefois, j'avais déjà exprimé mes réserves quant à ce choix: les italiens sont parmi les meilleurs d'Europe et leur organisation laisse souvent à désirer. Finalement, suant haut et sang, nous avons réussi à prouver par A+B que ce n'était sans doute pas le meilleur choix, et nous avons décidé d'aller en Pologne à la place. Quitte à aller tous les trois dans un pays étranger (car oui, je vis à Paris, Marko en Serbie et Lee en Croatie), autant prendre le plus facile. Et notre décision n'aurait pas pu mieux tomber, car dès le lendemain :
2 places pour 175 équipes, c'est un taux de réussite encore moindre que celui de mes concours en prépa. Toutes les localisations pour les RPTQ ont d'ailleurs affiché complet, parfois trois semaines avant l'évènement en question. Il n'y aurait pas de RPTQ facile, mais la salle polonaise promettait au moins une capacité qui ne dépasserait pas l'entendement.
La deuxième chose qui a changé était le choix du deck.
Déjà, un petit mot sur notre équipe. Lee jouant UW Control depuis plus d'un an, pour une fois que le deck était vraiment compétitif, on n'allait pas l'en priver. Fallait juste s'assurer qu'il ne parte pas sur des excentricités comme Bant Superfriends, mais finalement, il a réussi à tenir bon et il a joué Approach of the Second Sun.
Marko en revanche a été plus difficile à satisfaire. Après la victoire de Simon Nielsen au GP Birmingham, et surtout 12 fois RB dans le Top 16 de ce GP, il était très fixé sur l'idée de jouer RB au RPTQ. L'idée n'avait rien de saugrenue, le deck dominant le format de la tête et des épaules depuis lors. Seulement les problèmes ont commencé à arriver quand on s'est rendu compte que jouer RB Midrange empêchait de jouer Snek (Walking Ballista), "Mono" Green Stompy (Heart of Kiran et Mono B Midrange (Duress). Nous laissant effectivement avec, au mieux, un troisième deck de Tier 3. Pas idéal. Fort heureusement, à mesure que le temps passait, Marko (soutenu par les bons conseils de Moudou, faut bien dire que j'avais pas envie de jouer UR Artificers) s'est rendu compte que jouer Midrange était certes fort, mais que Hazoret, the Fervent était encore définitivement une carte qui donnait un avantage considérable au premier à la jouer dans un miroir de decks rouges. Après le Pro Tour et GP Copenhague et deux autres performances écrasantes des decks RB, Marko s'est finaement décidé en faveur de... Mono Red. Ses arguments étaient simples : il voulait jouer Hazoret (et j'étais bien d'accord avec lui) et dans ce cas, il ne voulait pas d'une base de mana instable à deux couleurs. Ca se tenait, on est parti avec ça.
J'aimais (et aime encore) beaucoup Snek comme stratégie, comme à Birmingham. Mais l'injouabilité des Glint-Sleeve Siphonner commençait à peser lourd.
Je suis d'accord avec le raisonnement : Siphonner est injouable contre les decks rouges, mais excellente contre les decks Control. Un des aspects importants du RPTQ, en Team Unified Standard, est que deux joueurs ne peuvent pas jouer la même carte, ce qui signifie, grossièrement, un seul deck avec Chainwhirler par équipe. Ca joue en faveur de Siphonner, puisque c'est d'autant moins de chances pour éviter le deck rouge, et les decks UW seraient a priori plus représentés que dans un évènement individuel. Cependant, l'impact de la carte contre les decks verts a été décisif. En fait, on n'est pas très satisfait quand on fait tour 2 Siphoner quand l'adversaire va piloter son Heart of Kiran ou jouer son Steel Leaf Champion. Disons que la carte n'a rien d'excitant et sans la motivation pour jouer cette carte, l'archétype de Snek chute dans mon estime.
Malheureusement, les decks disponibles ne sont pas satisfaisants dans les couleurs vert et noir:
-Mono Black Control, même réajusté à la sauce de Willy Edel, ne donne rien de sastisfaisant.
-MonoG ou Gb Stompy est perdant contre les decks rouges (mon expérience diffère avec celle de JiRock à ce niveau là d'ailleurs, me mettant dans un embarras certain) et contre les decks Control, ce qui laisse ces decks là avec seulement le miroir à pouvoir - devoir ! - gagner.
La recherche vers les stratégies improbables a été poussée trèstrèstrès loin. Entre autres. Sans succès, bien évidemment. On n'allait pas trouver un diamant dans ce charbon là.
Finalement, la solution revient à un autre archétype qu'on aurait pu oublier : Bu Midrange. Après une revue rapide des decks du métagame existant, je suis tombé par hasard sur ce deck qui a terrorisé le Standard pendant une saison presque entière. Cet archétype a la particularité d'être extrêmement favori contre tous les decks créatures et extrêmement vulnérable contre Control. Mais heureusement, ça peut s'arranger avec un plan de side.
Finalement, la force du deck contre RDW, qu'on s'attendait à voir en quantités absurdes, et la possibilité d'un bon plan de sideboard contre UW Control nous a poussé à partir sur The Scarab God. Finalement, on n'a pas utilisé Heart of Kiran ni Scrapheap Scrounger, deux petits regrets pour moi mais finalement rien de grave. Une galère immense pour mettre la main sur quatre Gifted Aetherborn plus tard, on était parti pour la Pologne.
Voici donc les decks que nous avons joué au RPTQ :
Vous reconnaîtrez peut être le deck de Wyatt Darby, vainqueur du dernier Pro Tour avec ce deck. A une carte près. Saurez vous la retrouver ?
Quoiqu'il en soit, malgré la compatibilité entre Rb Aggro, UW Control et Bu TSG, Marko a opté pour Mono Rouge en raison, principalement, d'une base de mana extrêmement saine. Il avait raison : manquer sa source de noir même pendant un tour pouvait couter une game contre Control, et piocher un terrain arrivant en jeu engagé pouvait être pire encore contre Aggro. Aussi, c'était l'archétype qu'il avait joué lors de la WMC, donc on était très confiant sur son expérience avec l'archétype.
Vous remarquerez l'absence de Essence Scatter. Je n'étais pas du tout rassuré par ce choix, mais Syncopate prenait ce rôle, et sans Torrential Gearhulk pour les flashbacker, les Scatter perdaient pas mal de valeur.
A part ça, pproach a été choisi pour finir les games en temps et en heure, par opposition aux UW Kill-less qui faisaient fureur en ligne depuis le GP Birmingham.
Quelques choix à discuter :
- Pas de Glint Sleeve Siphoner finalement. Chart a Course s'est avéré beaucoup plus satisfaisant contre Aggro et contre Control à la fois.
- Torrential Gearhulk dans ce deck plutôt que dans le UW Control. C'est un choix fort, mais on s'est rendu compte que finalement, pouvoir réanimer Gearhulk avec The Scarab God (TSG), c'est bien mieux que de flashbacker Glimmer of Genius. De plus il y avait un attrait très certain à ne pas jouer de créature du tout dans le jeu Control. Mais on en a déjà parlé.
- Hostage Taker, MVP. Gère les créatures, mais permet aussi de résister aux Wraths de Control en exilant nos propres créatures.
- Commit/Memory est sans doute à son mieux dans ce genre de decks, qui n'a pas d'autre sort de permission pour se protéger contre certaines menaces. Aussi, même si je ne m'attendais pas à en voir beaucoup de sitôt, Carnage Tyrant est une horreur. Aussi, ça se marie mieux avec le deck Gearhulk, Memory à la fin du tour adverse, c'est sauvage.
- Le sideboard est plutôt clair, mais il est très fortement orienté pour battre Control. C'était vraiment le seul problème que j'ai pu rencontrer au cours de mes tests, les decks Aggro sont, au pire, moyennement dur à battre. Du coup, 12 cartes pour Control, 3 pour Aggro, et c'est parti mes biquettes. De petites interrogations subsistaient sur le miroir mais globalement, il y a là de quoi s'adapter très bien à tous les niveaux de Midrange qu'on pourrait croiser.
- Ma petite règle tacite de ne plus jouer cinq Îles ou plus dans un deck de Construit est respectée
On a décidé de mettre Lee au milieu. C'est assez peu orthodoxe de mettre le deck le plus lent entre les deux autres decks, mais on avait des raisons. La première c'était que a priori, au moins un des deux voisins de ce cher Lee finirait avant lui et pourrait l'aider dans son match. Il manquait un peu de pratique, seul à ne pas jouer sur MTGO, et une aide à chaque match serait bénéfique pour lui. Et donc pour nous par extension. La deuxième, c'était que on ne s'attendait pas à voir le deck rouge au milieu de l'équipe adverse. Nos agents sur place à Lyon et Bologne nous ont donné des témoignages intéressants. Très peu de gens ont mis le deck rouge au milieu, la plupart avaient anticipé que les équipes moyennes mettraient le deck rapide au milieu et avaient anticipé en plaçant le deck Midrange au milieu. Evidemment, comme c'était des RPTQ, personne n'était assez bête pour foncer dans le piège. Mais très peu ont été assez courageux pour mettre le deck le plus lent au milieu. Etait-ce une aubaine pour mettre le mangeur de Midrange au milieu ? Est ce que tout le monde aurait la même idée et mettrait le deck Control au milieu ? Est ce que les gens comprendraient qu'à un RPTQ les gens ne sont plus à même de s'exposer à un deck rouge qu'à tomber dans le panneau ?
Honnêtement, impossible de dire. Métagamer sur les places de nos adversaires, "c'est comme juger un mec qui ramène des sleeves rouges et un playmat Bolt", dixit Arnaud Hocquemiller, un des meilleurs joueurs de Paris et de France, aka Magium pour ceux qui l'ont connu sur ces forums. On n'avait pas envie de se prendre la tête sur ça, chacun d'entre nous avait d'autres problèmes à régler avec nos propres decks. Aider Lee dans ses matchs était de loin notre décision la plus sûre avant de choisir Bu Midrange, on en est resté là.
III - L'évènement :
Etant en siège A, Lee en B et Marko en C, je vais vous présenter les résultats de notre équipe.
vs Rb Aggro 2-0
vs Esper Control 2-1
vs MonoG 1-2
1-0
vs Gu Stompy 2-0
vs UW Historic 2-0
vs Rb Abbro 2-1
2-0
La ronde 3 a été streamée, vous pouvez la revoir en cliquant ici et en allant à 2:40:00 (si ça vous intéresse j'essaierai peut être de la mettre sur ma chaîne Youtube)
vs GB Snek 2-0
vs RDW 2-1
vs UW Control 1-1 non fini (mais sans doute gagné)
3-0
vs Rb Aggro 0-2 (Marko m'a dit que mon adversaire jouait UW Control, donc j'ai mulliganné excessivement, et j'ai mal séquencé mes lands puisque j'étais dans l'optique de concéder rapidement. Sous le stress j'ai dans la foulée mal séquencé mes removals, et mon adversaire a eu des draws heureuses alors que j'étais coincé à 3 mana avec trois Contempts en main. La 2 est plus classique, il me roule dessus en bonne et due forme)
vs UW Drakes 0-0 non fini (on se dirigeait droit vers le 0-0, peut être le 1-0 pour nous...)
vs Bu TSG 1-2
3-1
vs ... J'ai oublié mais j'ai gagné.
vs UW Control 2-1
vs Rb Aggro 2-1
4-1
vs UW Control 1-1 non fini (mais j'aurais perdu)
vs Sultai Midrange 1-2
vs Rb Aggro 1-2
4-2
vs UW Gift 0-2 (Marko me signale que mon adversaire joue Search for Azcanta, donc je concède en mulligan à 5 dès que mon adversaire pose une île, et je side pour Control. Las, il jouait Gift. Un bon MU en temps normal, mais pas avec ce sideboard là)
vs WB Vampires 1-2 (Lee garde 5 lands, Syncopate et Fumigate pour la 3, il se fait défausser le Fumigate et ne pioche que 6 terrains au cours de la partie)
vs Rb Aggro 2-1
4-3
On finit 26ème, on a quelques boosters comme maigre lot de consolation pour cette fin piteuse. Pas de Pro Tour pour nous, mais bon sang qu'on était proche !
IV - Bilans :
Il y a plein de leçons à tirer de ce week-end, notamment du point de vue "équipes".
1) Ecouter ses teammates, c'est bien, mais il ne faut pas leur faire confiance sur ce qu'ils croient comprendre des decks adverses ! Ca a mené à deux défaites absolument frustrantes et évitables, ce qui aurait pu nous amener en Top 8 assez facilement je pense.
2) Nos decks étaient très bons et honnêtement, je pense que je ne changerais pas une seule carte des 225 de notre équipe si on devait refaire le même event ce week-end.
3) Marko a rencontré cinq miroirs dans la journée et n'en a perdu qu'un seul ! C'est important de mettre chaque joueur dans sa zone de confort, et c'était clairement le cas pour Marko et Lee, qui n'aura finalement perdu qu'un seul match de la journée (il ne les a pas tous finis, mais bon).
4) On a mis le deck Control au milieu et on a rencontré / vu beaucoup d'équipes qui en faisaient de même, ce qui nous laissait penser que c'était très risqué et qu'on allait finir avec des égalités dans tous les sens. Dans les faits, même s'il y a eu pas mal de matchs nuls dans l'event, on n'a jamais été dans les tours supplémentaires, même dans les miroirs de UWx. Comme quoi, par équipes, tout le monde peut finir son match à temps, vraiment.
5) Je pense que je me suis laissé déstabiliser par cette défaite en ronde 4, qui était plus qu'évitable en ce qui me concernait (et qui aurait sans doute dû être un match nul pour notre équipe au vu du match au milieu). Le game psychologique n'est pas encore au point chez moi, malgré maintenant plus de deux ans de compétition. Chaut échaudé craint l'eau froide, c'est à peu près ce qu'il s'est passé je pense.
6) Je vous avais promis les cigares du pharaon, mais vous n'aurez qu'une version réduite de mes péripéties de voyage. C'est toujours pareil, à chaque fois que j'organise un truc moi-même, il arrive quelque chose. Cette fois c'est arrivé sur le retour. Je me lève lundi matin à 4h pour prendre un bus vers l'aéroport de Berlin à 5h. Je suis un peu paniqué car la gare de bus n'est pas signalée clairement, mais je finis par trouver un groupe de gens attendant patiemment. Je leur demande s'ils vont bien à Berlin, ils répondent que oui. Un minibus arrive alors. Je suis un peu surpris, car ce n'est pas le même gabarit qu'à l'aller, mais je me dis qu'à 5h du matin c'était peut être normal de pas dégainer l'artillerie lourde. Je monte, je m'endors pendant une heure, je me réveille à mi-parcours. Jusque là tout va bien. Mais alors que le parcours continue, je me pose la question de où nous en sommes. Je dégaine le portable et regarde sur Maps où Google me géo-localise. Réponse : à 5mn de l'aéroport. Ah, par contre, pas le bon aéroport.
Comme beaucoup de grandes villes, Berlin a deux aéroports diamétralement opposés par rapport à la ville, et le minibus que j'avais pris ne se dirigeait pas vers celui de mon billet !
Deux heures de cavale plus tard, je me retrouve à Tegel. Comme dans le nom de mon aéroport, "Berlin-Tegel". Malheureusement, comme à Toulouse par exemple, si vous tapez "Blagnac" sur votre "smart"-phone, ils vous enverra vers la petite ville de Blagnac, pas vers l'aéroport de cette ville. Du coup rebelotte, je dois rebrousser chemin et trouver, quelque part dans le métro berlinois, la navette vers l'aéroport. Finalement, j'arrive à l'aéroport complètement paniqué car Opodo ne m'a pas laissé faire de check-in en ligne. Je cours partout en cherchant désespérément une borne pour faire mon check-in quand je tombe sur la queue d'emarquement vers mon avion. JE demande alors à une hotesse si par hasard elle ne pouvait pas m'aider, et par hasard elle m'imprime mon boarding pass. Du coup, une heure et quart avant le décollage, je peux passer la sécurité et embarquer.
Morale de l'histoire : faites comme Moudou, ne faites plus rien par vous-même. Contactez Widawski & co pour des voyages peu chers et optimaux !
Et voilà ! C'est la fin de mes aventures en Standard. Maintenant cap sur les Nationaux et Barcelone, fin... JUIN ??? Je viens littéralement me rendre compte à l'instant que Barcelone avait lieu fin Juin et non pas fin Juillet comme je croyais !! Bon ben préparation express en Modern alors ! Sans avoir trop de temps pour réfléchir au format, je sens que mes robots vont être remis à disposition... A la semaine prochaine !!
(Et non je ne déconne pas, je me suis rendu compte que je m'étais trompé de mois au moment où j'ai tapé ces lignes, dix jours avant le GP...)
En tous cas merci à tous ceux qui m'ont suivi sur Facebook et Twitter pendant l'évènement ,c'était cool de se sentir soutenu !