QT, c’est quoi ?
Comme vous le savez sûrement, ou peut-être pas, les Pro-Tour sont les plus gros tournois de Magic, réservés à l’élite des joueurs. Et quand on n’est pas dans cette élite, un autre moyen pour disputer ces tournois est de remporter l’un des PTQ (aussi appelés QT) qui offre des places pour ces compétitions. Et en bonus, Wizards vous offre aussi le trajet jusqu’à la ville ou se déroule du Pro Tour, ce qui est loin d’être anecdotique quand le tournoi se déroule au Japon
Ce dimanche, je me suis donc rendu à l’un de ces QT, à Genève, pour tenter de remporter la place mise en jeu que l’on appelle le « slot ».

Après avoir largement galéré au volant de ma Clio pour trouver le lieu du tournoi, mes comparses chambériens étant de bien piètres copilotes, nous voilà à la salle, bien décidé à en découdre à coup de Moustodon, le tournoi se déroulant en paquet scellé Alara.


Construction de paquet

Allons-y pour un petit exercice de construction, pour vous mesurer à mes talents incroyables de deckbuilder. Voici le pool de cartes que j’obtiens, vous avez 20 minutes pour monter votre deck, à vous de jouer ! (Désolé c’est en anglais, mais en Suisse on vous donne des cartes anglaises…)

Blanc
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Angelsong
Guardians of Akrasa
Gustrider Exuberant
Marble Chalice
Oblivion Ring
Scourglass
2x Sighted-Caste Sorcerer
Sigiled Paladin
Yoked Plowbeast

Bleu
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Call to Heel
Courier's Capsule
Dawnray Archer
Filigree Sages
Spell Snip

Noir
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2x Dreg Reaver
Dregscape Zombie
Fleshbag Marauder
2x Glaze Fiend
Onyx Goblet
Shore Snapper
2x Undead Leotau
Viscera Dragger

Rouge
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Bloodpyre Elemental
Exuberant Firestoker
2x Goblin Mountaineer
Jund Battlemage
Lightning Talons
Predator Dragon
2x Resounding Thunder
Ridge Rannet
Scourge Devil
Viashino Skeleton
Vicious Shadows
Volcanic Submersion

Vert
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Algae Gharial
Behemoth's Herald
2x Cylian Elf
2x Elvish Visionary
Keeper of Progenitus foil
Mosstodon
Resounding Roar
Rhox Charger
Savage Hunger
Soul's Might
Spearbreaker Behemoth
Wild Nacalt

Gold
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Agony Warp
Bant Charm
Blood Cultist
Goblin Deathraiders
Hindering Light
Kederekt Creeper
Jund Charm
Rakeclaw Gargantuan
Steward of Valeron
Stoic Angel
Swerve

Artos
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Obelisk of Grixis
Obelisk of Jund

Terrains
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Savage Lands
2x Bant Panorama
Esper Panorama
Grixis Panorama
Jund Panorama


Il s’agit d’un pool de très bonne qualité, mais où les détails de construction peuvent faire la différence. En gros, tout le monde peut s’accorder sur une quinzaine de cartes de base (particulièrement en Naya), mais reste la question d’intégrer un splash ou non, et si oui, splash bleu ou splash noir ?

Je vous propose ma version commentée ci-dessous :


Créatures :
Wild Nacalt
2x Elvish Visionary
Steward of Valeron
Guardians of Akrasa
Exuberant Firestoker
Jund Battlemage
Algae Gharial
Rhox Charger
Stoic Angel
Bloodpyre Elemental
Mosstodon
Rakeclaw Gargantuan
Predator Dragon
Spearbreaker Behemoth
Ridge Rannet

Sorts:
Bant Charm
Resounding Roar
2x Resounding Thunder
Call to Heel
Oblivion Ring
Scourglass

Mana :
Obelisk of Jund
Savage Lands
2x Bant Panorama
Grixis Panorama
Jund Panorama
1x Ile
4x Foret
3x Plaine
3x Montagne

Sans surprise une base de Naya. Vu la quantité de fixeur de mana, je savais que je n’aurais pas de problèmes pour jouer dans le même paquet un ange stoïque et le dragon à trois rouges. Je n’ai pas voulu dépasser les 4 panoramas, bien que les 5 étaient jouables, pour ne pas avoir des mains de départs juste avec des panoramas. J’ai d’ailleurs préféré ceux qui vont chercher des montagnes pour assurer mon dragon.
Le splash bleu a été privilégié au noir, étant donné qu’il était déjà obligatoire pour l’ange, et rendait disponible le Charme de Bant . Je garde le noir uniquement pour le recyclage des tonnerres, et uniquement produit par l’obélisque et le triland.

On remarque déjà des interactions intéressantes, notamment entre les petites bêtes ou les jetons du battlemage avec le gavial ou le devour du dragon. L’indestructibilité du béhémoth avec le sablier. La curve est plutôt constante, ce qui permettra des sorties régulières.

Lors du choix de la dernière carte, j’ai opté pour l’ appel au devoir , qui permet de sauver l’un de mes spoilers ou de faire des tricks idiots avec elfe visionnaire (je chump block, appel au devoir, je pioche, je repose elfe, je pioche)

Juste le temps de pocheter, et c’est déjà parti.
Désolé si je me trompe avec les noms, ou avec le déroulement exact des parties, mais ma mémoire n’a pas tout correctement enregistré…

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1re ronde , face à Étienne.

Étienne, est un joueur agréable, qui a choisi l’originalité avec un jeu Naya. Un peu d’ironie pour rappeler que le scellé Alara n’est pas le format le plus diversifié du monde.
Mon Naya splash bleu se retrouve face à un Naya splash noir. Et les phases de jeu ressemblent beaucoup à « Élemental de sangbrasier sur ton Moustodon » et « Tonnerre retentissant sur ton Gargantuesque raclegriffe ».
Peu de choses à retenir des deux premières manches, une bonne sortie chacun. La troisième verra s’affronter nos deux spoilers, Ange Stoïque contre Suzerain escouflenfer. Mais un Ange tour 4 a le temps de bien faire mal avant l’escouflenfer tour 8.
1-0


2e ronde , face à Malo.
Malo, que vous connaissez peut-être de nom, comme un très bon joueur de Magic. Pour un « nouveau » comme moi, c’est toujours un peu impressionnant de rencontrer un vrai bon joueur reconnu, même s’il a 6 ans et 40 kilos de moins de moi.
Parties sérieuses et appliquées mais dans un bon état d’esprit, pour un Jund vs Naya tout aussi original. Encore deux parties sans grand intérêt, avant la troisième manche décisive.
Il commence beaucoup plus vite que moi, et me déborde à coup de petites bêtes, ce qui me descend rapidement aux alentours de 8 pv. Je reprends peu à peu le contrôle de la table, jusqu’à poser le Behemoth briselance, qui me permet d’asseoir ma domination sur le sol, pendant que le bourre avec une volante.
Tout va pour le mieux, puisque je le descends à portée d’une dernière phase d’attaque de mon volant. Je dois donc survivre un dernier tour pour l’achever. Mais voilà qu’il pioche et pose un iguanar sifflant. Et m’attaque avec toutes ses bêtes. Dommages de combat + dommages dus à l’Iguanar, c’est trop pour moi. Enfin, ça aurait été trop si je n’avais pas eu en main mon Appel au devoir, que joue sur l’iguanar. Serrage de mains, 2-0.

Et c’est l’heure de sortir mes sandwichs pancetta-chèvre frais-cornichons de ma glacière magique.


3e ronde face à Jeremy.
Aucune idée de ce qu’il joue, à part trois cartes blanches. C’est tout ce que j’ai vu sur les deux parties, où il a enchaîné color death et mana death. Heureusement pour lui, il finira quand même dans le top 8.
3-0


4e ronde face à….
C’est le trou noir, je me souviens de rien.
À part une histoire de misplay de mon adversaire sur de l’unearth, et ma victoire, sinon rien.
4-0

5e ronde , face à Guillaume (sous réserve que je dise pas de bêtises)
Un joueur habitué des tables 1 (lui), contre un jour qui ne va que lors des AP (moi). Un Naya contre un Jund. Et une partie dantesque ou la première bête que je pose est un Behemoth Briselance. La deuxième un Raclegriffe. Autant dire que je suis plutôt bien parti, en route vers le top 8, puisque le gagnant de cette partie sera quasi-certain d’y participer. Mais voilà, je suis un benêt, et plutôt que garder du mana open à la fin de son tour pour rendre mon Raclegriffe indestructible au cas où, je préfère craquer un panorama. Ce qui a laissé la porte grande ouverte pour qu’il me joue une squelettification dessus. Et de deux thons bien méchants, je passe à un seul qui va se faire chump-bloquer. Alors qu’il n’était qu’à 10 PV.
Heureusement, je n’ai pas été si idiot, puisque je suis allé chercher une deuxième plaine pour poser mon sablier d’écurage. À son tour, il me fait une grosse phase de sauce, voyant que j’allais tout faire péter à mon prochain tour. Bien qu’ayant un elfe visionnaire sur table, je préfère ne pas l’utiliser pour bloquer. En faisant ça, il se met à douter de ma volonté d’utiliser le sablier, et utilise donc son mana pour poser une autre bête. Mind trick réussi, je ne voulais pas qu’il ait de mana dispo à mon tour, pour qu’il évite de contrecarrer mon plan diabolique.
Entretien, je pète mon sablier, personne n’y comprend plus rien autour de la table. Mon thon indestructible résiste tranquillement, et de son côté, pour régénérer ses bêtes, il est obligé de les engager… Arrive alors une phase de sauce ou le béhémoth 5/5 se voit agrémenter d’un joli +6/+6, grâce au recyclage du boost vert.
5-0, c’est la fête.


6e ronde , face à Michel.
Et 5-0 en fait, quand on est le seul à y être, c’est pas tellement la fête. Mon adversaire étant à 4 victoires et un draw, il refuse logiquement le draw intentionnel. Je suis donc obligé de jouer cette ronde, avec le risque (limité, mais quand même), de louper le top 8 si je perds les deux prochaines parties.
Pour la première manche, il fait une belle death, et je le tue assez rapidement. J’ai tout de même le temps de voir qu’il joue plutôt Esper. Enfin du changement ! Tellement de changement que je vais désider le sablier d’écurage pour… serres d’éclair ! Ca peut paraître surprenant, mais qui dit Esper dit les 2/1 deathtouch, et rien que pour ça, ça vaut le coup à mon avis.
Deuxième partie, où il me fait une sortie turbo artefact, avec un titan de récupération qui revient trois fois, c’en est trop pour moi.
Partie trois, je pose deux elfe visionnaire, et lui commence à me reposer sa petite dose d’artefact, dont leur papa, le Maître de l’Etherium . Les serres d’éclair, posées sur un elfe me permettent de tenir le sol, et même de le descendre à 8. Mais voilà, la fameuse 2/1 arrive, et en plus avec elle une pointe de quiétude . Assez sur de lui, il continue de m’attaquer avec la 2/1, me menant à 3 pv. Dommage pour lui, j’attendais depuis quelques tours une troisième montagne, que je vais chercher fin de tour avec mon panorama. Et un bon coup de Dragon m’amène alors à un joli 6-0, et par conséquent, le top 8.


7e ronde , draw intentionnel.
On l’a fait pour s’amuser et se détendre avant la suite. De la puissante magie, on fait tous les deux n’importe quoi, l’esprit clairement tourné vers le draft qui arrive.

Je finis donc à 6-1-0, seul de la salle à 19 points. Les huit premiers se retrouvent à la table de draft, et après un petit problème d’éclairage, on commence. Félicitations d’ailleurs à Yannick, l’un de mes coivoitureurs pour sa place dans ce top 8 !



La grande classe. Enfin, ça aurait encore plus la classe sans la faute à mon nom.

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Draft
Un premier booster assez moisi, où je pick un Rhox Charger , qui ne m’engage pas trop sur un choix d’archétype. La suite me montre que le rouge et le blanc m’arrivent aussi en quantité, et je pars sur un bon vieux Naya. Le deuxième booster m’offre une monstruosité des caldeiras et un Thoctar laineux . En ouvrant le troisième, je tombe sur un Dragon frère de couvée , à côté de bonnes cartes comme un charme de Naya . J’ai pris le dragon, mais après réflexion, je crois que ça un peu trop mis le boxon dans ma base de mana, ce qui a rendu mon jeu moins stable et moins rapide.

Quart de finale , contre Florian
Première partie, il fait une grosse sortie, je bouibouitte avec mes panoramas dans mon coin, et il m’allume en quelques tours.
Seconde partie. Tellement énorme que je vous en fais en report complet. Enfin de sa sortie à lui.
T1 : forêt, nacalt.
T2 : plaine, nacalt, je prends 2.
T3 : montagne, je prends 6, iguanar.
À ce moment-là, c’est mon quatrième tour, et j’ai juste une druidesse de l’anima sur table. Voyons que je suis déjà bien dedans jusqu’au cou, je joue ma monstruosité en sacrifiant la druidesse. Je rase la table et me retrouve avec une 4/4 (en prenant 3 au passage, à cause de l’iguanar)
T4 : elfe 2/2
J’attaque avec ma 4/4, et il me sort un qasali ambusher , double block et me tue ma 4/4. Je me dis tant pis, en posant un thoctar laineux.
T5 : cercle sur le thoctar + la 2/2 qui peut devenir 5/5
T6 : tonnerre retentissant. Merci et au revoir.

Éliminé en quelques tours, je n’ai absolument rien pu faire. Florian gagnera quelques heures plus tard le slot.

Je tire tout de même un bilan très positif de ce QT, puisque je réalise mon premier top8 pour mon premier QT en limité. Moins positif, le flash que je me suis pris sur la route à l’aller…