Hey les mec :
CHAPITRE I
-Reculez ! Bon Dieu, reculez ! Plus vite ! Ils nous rattrapent ! Ahh ! VITE ! Ah ! Mon bras ! Ils m'ont bouffé le bras ! Saloperie ! (coups de fusils répétés) Argh ! Même mes balles leur font plus rien ! Que font les mages ? Insensibles aux sorts ? Quoi ? Arrrrggghhhhh, y m'ont bouffé le pied ! Quoi ? ILS VOLENT ! Ahhhhhhhhhhhhhhh !
Le lourd volume relié tomba sur le bureau avec un épouvantable fracas. Les rondins soutenant le mobilier tremblèrent mais ne cédèrent pas ; n'était-ce pas, après tout, l'oeuvre d'un Elfe ? Des mains aux doigts fins et délicats ouvrirent le livre après en avoir dépoussiéré la couverture.
Les pages furent lentement tirées, lues à chaque fois par des yeux attentifs. Enfin, après de longues heures de lecture intensives, le volume fut refermé avec un bruit sec.
L'Elfe se déplaça silencieusement vers son hamac, sous les yeux fixes des oiseaux huppés peuplant les arbres.
Le lendemain, le même Elfe rencontra dans un grand espace au sol les dignitaires de son royaume, le royaume de Brinbois.
Le demi humain qui se trouvait à un des bouts de l'Ellipse formée par les présents prit la parole :
-Monsieur le bibliothécaire, pouvez vous nous dire ce que vous avez trouvé dans ce livre ? S'il vous plait ?
-Bien entendu ! N'est-ce pas pour cela que je l'ai lu ? (quelques rires forcés retentirent et se perdirent rapidement, étouffés par la voûte des arbres) Enfin, je n'ai pas trouvé énormément de choses qui peuvent nous servir. Juste une histoire dont les héros ne gagnent pas. Tout ce que j'ai découvert, c'est qu'il faut absolument les séparer ; à plusieurs, ils sont invulnérables ! Chacun donnant ses aptitudes à l'autre, ils deviennent impossibles à combattre dès qu'ils sont plus de cinq ou six ! A moins de les submerger bien sûr, mais nous ne pouvons nous permettre de...
-Allons, là n'est pas la question ! Limitez vous à votre rôle, je ne pense pas que nous ayons besoin de vos conseils, si avisés soient-ils, le coupa crûment le premier orateur. Contez nous seulement ce que vous avez lu, limitez vous à votre rôle.
Le Bibliothécaire rougit jusqu'à la pointe de ses oreilles, et reprit la parole d'une voie tremblante et mal assurée.
-Euh, pardonnez moi, vous savez, avec leur présence si près, je suis un petit peu nerveux, je...
-Bon ! s'impatienta le dirigeant de l'assemblée. Vos états d'âme ne nous préoccupent pas plus que la largeur de mes sourcils.
Depuis l'arrivée des Slivoïdes à l'orée de Brinbois, tout les Elfes étaient devenus nerveux, irritables. On ne voyait plus de joyeuses bandes, les rires retentissaient très rarement, ou alors, ils sonnaient faux. Nombre de citoyens avaient péri sous les griffes des affreuses créatures, et la terreur s'était peu à peu installer.
Maintenant, on trouvait même à Brinbois, fait extraordinaire, une hiérarchie. Non pas celle que les enfants s'établissaient entre eux à l'aide du métier des adultes, mais une hiérarchie sérieuse, officielle, et démocratiquement élue. On avait vu l'apparition d'un police ; au départ c'était pour protéger les Elfes contre les Slivoïdes imprudents, mais elle servait maintenant parfois à calmer les émeutes qu'engendrait la pression, chose alors inconnues à Brinbois.
Les royaume prospère et tranquille était devenu un peuple stressé, peu productif.
Toujours plus confus, secouant violement la tête, comme pour en chasser les idées noires, ce qui avait pour effet d'irriter encore ses interlocuteurs, le bibliothécaire reprit :
-Je... Pardonnez moi. (un léger mouvement mécontent de la tête de son supérieur le força à continuer immédiatement) Il s'agit des aventures d'un troupe de personnes qui vivaient avant l'apocalypse, mais vous devez vous en doutez, rajouta-t-il précipitamment, car les Slivoïdes ne sont revenus qu'il y a quelques jours, n'est-ce pas ? Ah ah... Oui, pardon. Cette troupe est dirigée par Gérard Cashapen, je crois, ou Capashen, et je n'ai pu cerner tout leurs intérêts, car de nombreux autres personnages entremaicelanenouconcernepas ! Durant trois chapitres de son journal, il parle de leur combat contre... Les Slivoïdes. Voilà un bref résumé que j'ai pu faire et que je vais pouvoir vous lire...
Il chercha quelques instants un papier dans sa poche, agaçant encore les autres.
-Alors, voilà, ce sont pour la plupart des extraits que j'ai sélectionnés :
" Wölrajh n'a qu'un seul but pour le moment : contrecarrer nos plans ! C'est pour cela qu'i se sert des Slivoïdes. Il en a même fabriqué de métal. C'est quand cette ingénieuse contrefaçon fut accepté par l'essaim que l'influence de Wölrajh sur les Slivoïdes grandit. [...]
Il nous a bloqué l'accès de la grotte. Ce matin, lorsque nous y sommes entrés, nous avons tout d'abord entendu des battements réguliers. Je cherchais alentour la source de cette mystérieuse pulsation, lorsque soudain les slivoïdes jaillirent de la crevasse. Ils étaient des dizaines ! Nous nous protégeâmes derrière un pan de pierre, mais e premier slivoïde explosa contre le mur de la caverne, et les autre se ruèrent sur l'impact pour agrandir le nouveau tunnel Nous avons dû fuir en catastrophe et nous réfugier dans l'Aquilon...
[...]
Nous devons franchir cette grotte. [...] Demain nous essaierons, Sissay est d'accord avec moi, d'autant que son bateau nous attend de l'autre côté. [...] Nous aurons trois cent hommes aguerris et bien armés.
Une comptine Mogg dit : " Les slivoïdes sont mauvais, les slivoïdes sont rusés ; Et si tu te fais manger, personne n'ira te pleurer. " Nous verrons bien si c'est vrai !
[...] Nous avons lancé l'attaque à 8H. En fin de compte, quatre cent hommes sont partis. Tout notre équipage, moi à leur tête. [...]
Une fois encore ils jaillirent de la crevasse et se ruèrent sur nous. Leurs griffes brillaient, du bout de leurs bras courtauds et ridicules.
J'hurlai :
" Maintenez-les à portée de lame ! "
Mais mon ordre ne fit pas long feu car les griffes des Slivoïdes s'allongèrent d'un coup.
" Tenez bon, et sortez les lances ! "
[...] Les Slivoïdes continuaient de jaillir, innombrables, de la crevasse. Soudain, ce fut un nouveau type qui s'en échappe.
Dès que ces nouveaux slivoïdes se joignirent à la bataille, l'air s'emplit du sourd craquement des muscles se durcissant.
[...] Tout les Slivoïdes étaient à présent capables de rivaliser avec plusieurs de mes hommes. Seuls mes soldats situés en altitude pouvaient les tenir en respect. Cela ne dura pas longtemps. Des ailes leurs poussèrent et ils décollèrent.
Partout autour ils semblaient avoir fait un marché avec la gravité.
De plus, des barbelés leur poussaient le long du corps, et ils étaient toujours plus résistants, absorbant mutuellement leurs blessures.
Hanna : " nous devons apprendre comment ils se protègent les uns les autres ! "
Mirri : " Après qu'ils aient essayé de nous tuer, d'accord ? "
[...]
Nous avancions toujours plus, mais plus lentement.
Enfin nous arrivâmes devant leur Reine. De monstrueuses créatures sortaient en permanence de son ventre. D'un bond je parvins à sauter sur elle. J'apposais délicatement mon couteau sur sa gorge. Aussitôt tout les Slivoïdes s'arrêtèrent de combattre, saisis par la même stupeur que leur mère.
Ses enfants font toujours partie d'elle, même une fois qu'ils s'éloignent.
Les cadavres des Slivoïdes qui traînaient par terre s'animèrent.
Hanna : " On voulait penser que j'étais habituée aux retours inhabituels ! "
Je conclue un pacte avec la Reine. [...] Ainsi nous pûmes passer, mais nous essuyâmes de lourdes pertes ; [...]. "
Le Bibliothécaire leva les yeux de ses notes et s'apprêta à poursuivre, mais un autre Elfe l'interrompit :
-C'est tout bonnement terrifiant.
De nombreuses têtes dans l'assemblée acquiescèrent, tandis qu'on entendait un murmure approbateur.
Le Bibliothécaire reprit :
-Mais ce n'est pas tout. Ces Slivoïdes que je vous ai cité là n'existent plus ! Si ces créatures sont réapparues, c'est à cause d'une organisation secrète qu'Alamos a pu infiltrer. (De nombreuses têtes se tournèrent vers l'Elfe cité, qui rougit légèrement) Il a pu me ramener les derniers dossiers en les imprimants. Les voici donc en bref :
Janvier : Nous avons trouvé un étrange squelette difforme. Nous allons l'analyser.
Le squelette est celui d'une créature qui était enterrée lors de l'Apocalypse. D'après de vieilles légendes, c'est celui d'un sliwaide.
Rectification : le nom exact est Slivoïde.
Février : Nous avons prélevé des cellules au squelette et nous en élevons un spécimen en éprouvette. Il s'est parfaitement adapté au liquide de synthèse dans lequel il grandit.
Avril : Ca y est, il " né ". Il présente des traits amicaux à notre égard, il ne semble pas dangereux. Quatre nouveaux essais sont en développement.
Mai : Les directeurs du projet Jusant escomptaient des résultats rapides... mais peut-être un peu moins rapides ! Huit nouveaux Slivoïdes sont déjà nés ! Tous présentent des aptitudes différentes !
Le spécimen XR17 se nourrit à priori de l'énergie mentale de ses ennemis. C'est pour ça qu'il est inefficace sur les gobelins !
Juin : Le premier Slivoïde à quitter nos bâtiments l'a fait sous la forme d'un chercheur ! Ils sont maintenant une dizaine à l'extérieur, et une quinzaine à l'intérieur !
Juillet. Nos bâtiments ont été pris d'assauts par des vagues d'une centaine de Slivoïdes ! La première vague a été détruite par la magie de nos sorciers. La seconde n'a même pas semblé se préoccuper de leurs sortilèges ! Ils ont tué un à un les plus hauts dignitaires de notre projet. Une fois qu'ils vous ont senti, vous ne pouvez plus leur échapper. La mort n'a pas pu les contrôler, et nous avions l'orgueil que nous le pourrions ? Ils ont développé des toxines ultra puissantes qu'ils lâchent dès qu'ils entrent en contact avec nous. L'effet de ce poison est foudroyant !
Octobre : Le projet Jusant renaît après sa destruction il y a quatre mois. Après leur évasion, les slivoïdes d'adaptèrent rapidement à la vie en Otaria - au grand désespoir des autres formes vivantes d'Otaria ; ils survivraient quitte à y détruire toute autre forme de vie ! En quelques semaines, il y en a eu plus en Otaria qu'il n'y en avait jamais eu sur Rath. Echapper à l'extinction n'a fait que renforcer leur instinct de survie.
Lorsque la voix se tue, il n'y eut plus un bruit. Même les oiseaux s'étaient arrêtés de chanter leurs incessantes plaintes. Le Bibliothécaire reprit d'une voix faible :
-Voilà ce que nous risquons d'avoir à combattre.
lol
Qui pisse contre le vent, se rince les dents.
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